Mise à jour 19 Mai 2021.
CONFÉRENCE MENSUELLE (à distance) DE LA SAF
De Hélène SOL Astronome Obs de Paris Meudon
«
AUX CONFINS DES TROUS NOIRS GÉANTS,
NOUVELLESFRONTIÈRES DE NOTRE UNIVERS
»
Organisée par la SAF
Par Téléconférence Zoom, due au confinement virus
Le Mercredi 12 Mai 2021 à 19H00
Photos : JPM pour
l'ambiance. (Les photos avec plus de résolution peuvent
m'être
demandées directement)
Les photos des slides sont de
la présentation de l'auteur. Voir les crédits des autres photos si nécessaire
La présentation est disponible sur
ma liaison ftp , rentrer le mot de passe, puis CONFÉRENCES SAF ensuite
SAISON 2020/2021 ; elle s’appelle :
SAF_Trous-noirs-massifs_mai2021.pdf
Ceux qui n'ont pas les mots de
passe doivent me
contacter avant.
La vidéo de la réunion est
accessible : https://youtu.be/a4AUiJz-1mg
Tous les autres enregistrements
sont accessibles sur la
chaine
YouTube SAF.
Les conditions étant
particulières en cette période de circulation du virus COVID-19, je n’ai pas de
photo de groupe bien sûr, mais j’ai pu faire une photo du conférencier.
BREF COMPTE RENDU
Beau succès pour Hélène Sol de
Paris Meudon, plus de 200 spectateurs se sont connectés à sa conférence jusqu’à
la fin (YouTube et Zoom).
Elle est une grande spécialiste
de l’astronomie gamme.
Elle nous précise d’ailleurs
comment on peut détecter les gammas :
L’ASTRONOMIE MULTIMESSAGER.
·
Les gammas de
haute énergie sont détectables depuis la Terre, alors que
·
Les gammas de
basse énergie ne le sont que depuis l’espace.
De toutes façons, l’astronomie
moderne est multi messager comme elle dit, comme on le voit sur le diagramme
ci-contre.
Les informations en provenance
du cosmos nous sont transmises par d’autres messagers que les photons, par ex :
par l’intermédiaire d’ondes
gravitationnelles,
de rayons cosmiques,
de neutrinos etc..
crédit illustration : NASA
Un bel exemple de composition
d’informations en provenance de diverses longueurs d’onde est la radiogalaxie à
noyau actif Centaurus A.
Cette image est la composition
de diverses informations :
·
Le visible (en
anglais optical)
·
En émission
radio
·
En rayons X et
·
En gamma
Crédit : Chandra/HESS
LES
NOYAUX ACTIFS DE GALAXIES (AGN EN ANGLAIS).
Les galaxies dont la région
centrale est très lumineuse, beaucoup plus lumineuse que toutes ses étoiles,
s’appelle une
galaxie à noyau actif.
Elles sont le siège d’énergie
très intense.
On distingue principalement
trois classes d’AGN :
·
Les radio
galaxies
·
Les galaxies de
Seyfert et
·
Les quasars.
Mais elles sont toutes du même
genre : elles possèdent un objet très compact en leur centre, généralement un
Trou Noir.
Ces galaxies possèdent un tore
autour du TN, un disque d’accrétion et des jets énergétiques.
Ces jets sont très énergétiques
et les particules qui en échappent sont proches de la vitesse de la lumière.
Comme
on
peut le voir sur M 87.
On remarque que la
caractéristique des AGN est de posséder
deux bosses dans
leur spectre d’émission, comme on le voit pour AP Librae.
LES
TROUS NOIRS.
Ce sont des objets très
compacts dans un volume très petit, ce qui implique que la gravité y est énorme
et donc que rien ne peut s’échapper.
Tout objet ramené à la bonne
taille peut devenir un TN, par exemple la Terre, ramenée à la taille d’une
noisette mais avec sa masse d’origine, deviendrait un TN.
La première détection d’ondes
gravitationnelles en 2015 a été la preuve de l’existence des TN.
Voir les astronews
correspondants
du 11 Fev 2016 et du
23 Fev 20106 etc….
Et finalement, la photographie
d’un trou noir, celui de M 87, produite grâce à un télescope de la taille de la
Terre, l’EHT, l’Event Horizon Telescope.
Extrait d’un de commentaires
précédents :
Branle-bas de combat dans
l’astrophysique, en effet ce mercredi 10 Avril 2019 est à marquer d’une croix
blanche, ou plutôt noire, pour la première fois, une conférence de presse
mondiale en divers endroit de la planète à la même heure (15H de Paris) va
diffuser, la « photo » d’un trou noir super massif.
Cette image est encore une
fois la victoire à retardement d’Albert Einstein qui avait prédit dès 1915
l’existence de trous noirs mais qui n’y croyait pas lui-même.
Ce
n’est possible que grâce à la mise en réseau interférométrique d’un grand nombre
de radiotélescopes (8) répartis sur la Terre entière et impliquant plus de 200
chercheurs.
Ce groupement de télescopes
a été baptisé Event Horizon
Telescope (EHT).
Les informations de ces
divers observatoires correspondent ainsi à un observatoire virtuel gigantesque
de la taille de notre planète.
Les télescopes ont
synchronisé leurs données grâce à des horloges atomiques (maser) ultra précises,
qui ont été collectées pendant la campagne de mesure de 2017.
Pour information, chaque
télescope fournissait une énorme quantité de mesures, de l’ordre de 350
Térabytes (un millier de milliards de bytes soit 1012) par jour !! Ces données
ne pouvaient pas être transmises par Internet, on envoyait les disques de
stockage à des calculateurs spécialisés (les corrélateurs) situés au Max Planck
Institute for Radio Astronomy et au MIT.
On voit l’image du TN super
massif situé au centre de la galaxie M87 (amas de la Vierge) à approximativement
50 millions d’années-lumière de la Terre. Ce trou noir géant est plus de 1000
fois plus imposant que le nôtre (celui de Sag A*) puisque sa masse est évaluée à
6,5 milliards de fois celle de notre Soleil.
Au centre de l’image, le
trou noir, autour son disque d’accrétion, car il est en plein repas, il mange
les étoiles autour de lui, ce qui lui fait émettre de la lumière.
Crédit : EHT Collaboration.
En fait la partie noire
correspond à ce que l’on appelle l’ombre du TN, elle est plus grande que le TN
lui-même (2,5 fois plus grande théoriquement), l’horizon des évènements est donc
à l’intérieur sur un cercle approx. 2,5 fois plus petit que l’ombre.
L’horizon des évènements (la
limite noire du TN) mesure approximativement 40 milliards de km de diamètre.
Signalons que cette image est très ressemblante à
la simulation faite, il y a maintenant de
nombreuses années par notre ami le célèbre JP
Luminet, comme nous le fait remarquer un
spectateur.
On avait d’abord annoncé que la
première image d’un TN serait celle du TN de notre galaxie, en fait les
astronomes se sont intéressés aux deux à M87 et à SagA*, mais le premier étant
beaucoup plus massif que le second, c’est le premier qui est publié d’abord.
Le nôtre sera imagé plus tard,
on l’espère tous.
Une nouvelle prouesse : en Mars
2021, la même collaboration publie une photo encore plus nette du TN de M 87 en
tenant compte cette fois de la polarisation.
La voici.
Image diffusée en mars 2021, en
lumière polarisée. La polarisation a mis en lumière le champ magnétique le champ
magnétique situé au bord du TN.
Toues images : EHT
Collaboration.
Voici ce qui résume le mieux la
campagne multi longueur d’ondes de M 87,
tout le spectre
électromagnétique a été utilisé.
Toute l’étendue du spectre électromagnétique
visible sur cette image composite.
Ça vaut le coup de cliquer sur l’image pour
avoir la haute résolution pour les détails.
Crédit: EHT Collaboration; NASA/Swift;
NASA/Fermi; Caltech-NuSTAR; CXC; CfA-VERITAS; MAGIC; HESS
AU
DELÀ DE NOTRE GALAXIE.
On rappelle que les très hautes
énergies gamma, peuvent être détectées depuis le sol.
Vue du télescope HESS en
Namibie avec en fond de ciel notre voie lactée
en visible et gamma.
Crédit photos : HESS.
Depuis le sol, on ne peut donc
détecter que les sources gamma les plus énergétiques.
En effet ces gamma très
énergétiques interagissent
avec l’atmosphère et donnent des particules détectables.
Comme le dit très justement
Hélène Sol : l’atmosphère est la première partie du détecteur.
Celles-ci produisent une
lumière due à l’effet Tcherenkov que l’on détecte.
C’est une belle complémentarité
avec l’astronomie gamma dans l’espace.
L’astronomie gamma haute
énergie permet d’explorer l’univers non thermique, cataclysmique, des grands
écoulements de matière, des chocs et des turbulences.
Comme : étoiles binaires,
pulsars, blazars, SN, radio galaxies, sursauts gamma, TN et collisions d’astres
compacts, galaxies à noyaux actifs etc..
Il y a deux mécanismes de Fermi
qui donnent naissance aux émissions très hautes énergies gamma, la description
en est donnée dans cette présentation :
Vers la découverte des sources et des mécanismes de production des rayons
cosmiques Damien Dornic (CPPM) HST.
Un prototype de télescope
terrestre gamma est en construction à Meudon, c’est le
le projet CTA :
CherenKov Telescope Array.
CTA, projet de réseau de
télescopes gamma de nouvelle génération pour approfondir l’étude du cosmos en
rayons gamma de très hautes énergies.
Il devrait être installé à La
Palma et au Chili dans les prochaines années.
Crédit : Obs de paris Meudon.
POUR ALLER PLUS
LOIN :
Noyau actif de galaxie par Futura Sciences.
L’astronomie gamma de la prochaine décennie conf IAP par H Sol du 5 dec 2017
La radiogalaxie Centaurus A est aussi une source gamma
Very long baseline array reveals formation region of giant cosmic jet near a
black hole
The
extended jet of AP Librae: Origin of the very high-energy γ-ray emission?
Une vidéo
plus complète expliquant le phénomène du TN de M
87.
Telescopes Unite in Unprecedented Observations of Famous Black Hole
A quoi ressemble un télescope Cherenkov ? Découvrez-le en images.
Bon ciel à tous
Prochaine conférence SAF : le mercredi 9 Juin 2021
19H00 en VISIO canal
YouTube SAF
Le
mystère Van den Bergh ou le secret de la fécondité des galaxies
Par
David Elbaz CEA/IRFU
On peut voir la conférence sur
le canal
YouTube de la SAF.
Ceux qui auront manqué la
conférence, peuvent toujours revoir la conférence en direct sur cet
autre
canal YouTube de la SAF.
Jean Pierre
Martin
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