Mise à jour : 30 Novembre 2020
CONFÉRENCE (à distance) de Nicolas BIVER,
Astrophysicien LESIA Obs de Paris Meudon
Président de la Commission des Comètes
« D’OÙ VIENNENT LES COMÈTES ?
Une grande diversité dans la famille des astres chevelus »
Organisée par la SAF
Par Téléconférence, due au confinement virus
Le Samedi 21 Novembre 2020 à 15H00
À l'occasion de la réunion de la Commission de Planétologie
Photos : JPM pour l'ambiance (les photos avec
plus de résolution peuvent
m'être
demandées directement)
Les photos des slides sont de la présentation
de l'auteur. Voir les crédits des
autres photos et des animations.
La présentation, elle est
disponible sur ma
liaison ftp et se nomme :
confcomets-SAF-21nov2020.pdf qui se trouve dans le dossier
CONF-MENSUELLES-SAF/ saison 2020-2021. La présentation n’est disponible que pour
les membres de la SAF.
Ceux qui n'ont pas les mots de
passe doivent me
contacter avant.
La vidéo de la réunion est
accessible ICI.
Les conditions étant
particulières en cette période de circulation du virus COVID-19, je n’ai pas de
photo de groupe bien sûr, mais j’ai pu faire une photo partielle des
participants (voir plus bas).
De plus l’exposé étant très
clair, je vous suggère de vous y reporter si vous avez des questions.
Nicolas
démarre avec des généralités sur les lieux de formation des comètes, comme on le
voit sur cette diapo.
On y voit la formation du
Système Solaire et son évolution (d’après Morbidelli et al).
On remarque la
ligne des glaces,
frontière où les molécules simples comme l’eau, se condensent, elle se situe
entre Mars et Jupiter, plutôt vers Jupiter.
Il existe plus loin les lignes
où le CO2 puis le CO (vers 30 UA) se condensent.
On sait maintenant que la
formation du Système Solaire n’a pas été un long fleuve tranquille, il y a eu
migrations de planètes géantes avant d’atteindre leur position actuelle.
Ces
migrations ont joué sur les objets de la ceinture de Kuiper (située au-delà de
Neptune) et qui ont ainsi participé à la formation du nuage de Oort situé, lui,
aux confins du Système Solaire, vers les 50.000 UA.
On pense que le
nuage de Oort,
lieu de résidence des comètes de longue période, en comprendrait
approximativement 5 1011 !!
Alors que la
ceinture de Kuiper,
lieu des comètes à plus courtes période en contiendrait lui approximativement
2 109 ! Il comprendrait différentes familles comme celle des Halley,
de Jupiter ou des Centaures.
Il pourrait aussi y avoir des
astéroïdes « actifs » ressemblant aux comètes dans la ceinture d’astéroïdes.
Depuis
quelques années, il y aurait un nouveau type de voyageur dans notre Système
Solaire : les objets
interstellaires !
En effet, on a découvert
récemment un de ces objets en 2017 : nommé officiellement
1I/ Oumuamua par l’UAI et ensuite en 2019, un deuxième : baptisé
2I/ Borisov.
Ce dernier objet est
manifestement une comète et provenant de l’extérieur du Système Solaire car sa
vitesse prodigieuse est de plus de
40 km/s. Elle
aurait pris naissance dans un autre système solaire, certains pensent qu’elle
provient d’un système stellaire (Kruger 60) situé à 13 al de nous. Elle
approcherait l’écliptique sous un angle de 45°.
LES
ATMOSPHÈRES DES COMÈTES.
On a eu l’occasion d’étudier
l’atmosphère de certaines comètes :
·
La comète
Churyumov-Gerasimenko 67P lors de la mission, Rosetta
·
La comète
Wirtanen 46P
·
La comète C
2016 R2 (Panstars)
·
La comète
Lovejoy C 2014 Q2
·
La comète
Neowise C 2020 F3
On a pu effectuer des mesures
par spectro.
De toutes ces mesures on en a
déduit la répartition des éléments constituants les différentes atmosphères.
Nombreuses planches de
description des différentes compositions, voir le pdf.
MOLÉCULES CLÉS POUR L’ORIGINE ET L’ACTIVITÉ DES COMÈTES.
L’EAU :
-
Composant
principal des glaces cométaires
-
Se sublime peu
au-delà de 2 UA du Soleil
DIOXYDE DE CARBONE :
-
Assez abondant
(6-30%) dans les glaces, difficile à observer
-
Se sublime
jusqu’à plus 6 UA: joue un grand rôle dans l’activité des comètes
MONOXYDE DE CARBONE :
-
Très volatile
(traverse le noyau, jusqu’à > 20 UA)
-
Très abondant
dans certaines comètes
L’AZOTE :
-
N déficient
dans le matériau cométaire
-
Rapport
isotopique ni solaire ni terrestre
-
N2 Plus
abondant dans les comètes bleues ?
Étude particulière de la comète 67P
Churyumov-Gerasimenko,
on remarque que le passage de l’aphélie fait augmenter CH3OH grandement.
À plus de 2,5 UA du périhélie,
la coma de 67P est dominée par CO2 (comme la comète Hartley 2).
ET
LE D/H ????
NOTE PERSONNELLE :
La glace d’eau constituant
une grande partie de la composition des comètes, il n’est pas inintéressant de
se poser la question de savoir, si cette eau (glace) est la même que l’eau des
océans terrestres, ce qui nous donnerait une information sur l’origine de cette
eau.
Un facteur déterminant est
l’étude du rapport D/H
de l’eau, D représentant le Deutérium, un isotope de l’Hydrogène
(l’Hydrogène « lourd ») et H l’Hydrogène « normal ».
Le rapport D/H, rapport
entre la quantité de Deutérium (isotope de l’Hydrogène avec un neutron de plus
dans le noyau) et l’Hydrogène « normal » (seulement un proton dans le noyau,
donc deux fois moins lourd que D), donne une indication de l’origine de l’eau
(l’eau peut être soit H20 soit HDO, eau semi-lourde ; soit D2O, eau lourde ; où
un ou deux D a remplacé un H) dans le système solaire
Or il semble que
l’enrichissement de l’eau en Deutérium soit antérieur à la formation du système
solaire, il ne s’effectue que dans le milieu interstellaire froid.
Le rapport D/H est un
marqueur des zones froides du système solaire (10 à 30K), si il est élevé, cela
signifie que le corps dont il est issu provient des zones froides (extérieures)
du disque proto planétaire.
Donc on s’attendrait à avoir
un D/H plus grand pour les comètes que pour les planètes géantes, car formées
plus loin.
Le rapport D/H sur Terre est
de l’ordre de 1/6000 (ou 0,016%) alors qu’il est dans les comètes et suivant les
différentes mesures de 1/3000 à 1/6000.
Cela tendrait à prouver que
l’eau terrestre viendrait en partie des comètes, lors des incessants
bombardements au début du système solaire.
On s’est posé une question
similaire concernant l’azote terrestre, en étudiant le rapport N15/N14, on ne
trouve pas tout à fait la même chose entre la Terre et les comètes. L’azote ne
proviendrait donc qu’en petite partie des comètes.
Notre ami Nicolas fait le point
sur les dernières mesures.
Différentes comètes sont
positionnées, on remarque que Churyumov-Gerasimenko a un D/H approx 3 fois plus
important que celui de l’eau terrestre alors que Halley en est proche.
Donc on peut dire
qu’effectivement l’eau terrestre ne peut pas provenir que des comètes.
Merci d’avance de votre
participation.
À
lire :
Long-term monitoring of the outgassing and composition of comet
67P/Churyumov-Gerasimenko with the Rosetta/MIRO instrument par N Biver et
al.
PROCHAINES CONFÉRENCES MENSUELLES :
Mercredi 9 Dec conf Mensuelle
de la SAF 19H00 le tourbillon des particules par Marco ZITO IRFU CEA
Lien du direct le jour même :
https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/featured
Bon ciel à tous
Jean Pierre
Martin
Vice-Président de la commission de planétologie de la SAF
Abonnez-vous gratuitement aux astronews
du site en envoyant votre nom et
e-mail.