LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise
à jour : 4 Avril 2018 Point
fort : Le JWST
Conférences et Évènements :
Calendrier .............. Rapport
et CR
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conférence SAF. Le vendredi 13 Avril à 19H00 : « Vie intelligente dans
l'Univers et le défi des voyages interstellaires.. » par N Prantzos Réservation
à partir du 18 Février en cliquant sur la
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La suivante
le vendredi 18 Mai 19H00
« Les satellites naturels des planètes. Une variété étonnante ! » par JE Arlot
astronome Obs de Paris, réservation à partir du 14 Avril 9H00 sur
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des conférences SAF en vidéo. (pas encore à jour!)
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Astrophysique/cosmologie
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Astronautique/conq
spatiale
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Histoire astro
/Instruments ;
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Soleil
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Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont
inscrits sur plusieurs listes. J’en suis désolé.
Sommaire de ce numéro :
Les objets géocroiseurs : CR de la conf Aéroclub de F. de F Deleflie du 23
Mars 2018 (04/04/2018)
Y a-t-il une Planète 9 dans notre SS : CR de la conf SAF d’A Doressoudiram
du 16 Mars 2018 (04/04/2018)
Violence de notre Galaxie en gamma : CR de la conf IAP de M Lemoine du 6
Mars 2018 (04/04/2018)
Contingences et généricités : CR de la conf BdL de JP Bibring du 6 Mars
2018. (04/04/2018)
Cosmologie :
Hommage à Stephen Hawking. (04/04/2018)
JWST :.Ça se précise, faisons le point ! (04/04/2018)
Curiosity :.2000
sols sur Mars ! (04/04/2018)
Space X :.Deux
beaux succès consécutifs des Falcon 9!
(04/04/2018)
Dawn :.Cérès
géologiquement actif ! (04/04/2018)
Hubble :. Il
détecte l’étoile la plus lointaine à ce jour!
(04/04/2018)
Vu d'en haut :.
Tokyo. (04/04/2018)
Livre conseillé
:.L’ordre du Temps de C Rovelli chez Flammarion
(04/04/2018)
Les magazines
conseillés :.Pour la Science d’Avril
(04/04/2018)
Les magazines
conseillés :.Science et Vie d’Avril.
(04/04/2018)
COSMOLOGIE : HOMMAGE À STEPHEN HAWKING.
(04/04/2018)
Stephen Hawking est mort le 14 Mars 2018 (le jour de Pi, car en
notation US le 14 Mars s’écrit 3/14 et le jour de la naissance d’Albert
Einstein) à Cambridge à l’âge de 76 ans.
SH né en 1942 à Oxford, poursuit ses études à Cambridge où il
obtient la chaire de mathématiques, qui fut celle de Newton.
On lui découvre très tôt, à 21 ans, une maladie dégénérative, la
maladie de Charcot (appelée aussi sclérose latérale amyotrophique )et on lui
donne trois ans à vivre.
Miracle, il va vivre 50 ans de plus, un corps prisonnier mais un
cerveau libre.
Il va devenir une icône de la science moderne et apprécié par le
public.
Il met la cosmologie et ses problématiques à la portée du public
avec différents ouvrages. Il n’aura jamais le Prix Nobel !
Mais sa passion, ce sont les Trous Noirs.
Un trou noir est une région de l’espace-temps d’où les photons ne
peuvent sortir.
La frontière (immatérielle) entre le TN et le reste de l’Univers
est appelée Horizon des évènements (event horizon en anglais).
Un trou noir est un objet extrêmement simple et « lisse », ce que
John Wheeler, fervent amateur d’expressions savoureuses, traduisit par : un TN
n’a pas de cheveux ! (black holes have no hair !).
Mais les trous noirs, absorbant tout ce qui passe à leur portée,
posent un problème : où passe l’information lorsqu’une particule tombe dans un
TN ? Et notamment que se passe-t-il avec son entropie ? Le TN ne peut pas
diminuer d’entropie, ce serait contre le second principe de la thermodynamique
(l’entropie ne peut qu’augmenter !!). Alors ?
C’est là que notre ami Stephen intervient.
En 1972, il montre d’abord que la surface délimitée par l’horizon
du TN ne peut pas décroitre et que cette surface est une mesure de l’entropie du
TN (avec l’aide de J Bekenstein).
Mais alors si le TN possède une entropie qui augmente (donc en
accord avec le second principe) cela signifie qu’il possède une température et
par conséquent qu’il rayonne de l’énergie.
Mais rien de ne peut sortir d’un trou noir ! Où est l’erreur ?
Stephen Hawking nous indique en 1975 que les TN ne sont pas
complètement noirs, ils émettent un rayonnement (qui va s’appeler
rayonnement de Hawking)
correspondant à des températures très très faibles (de l’ordre de 10-8K).
Il y a « évaporation » du TN.
Ceci est rendu possible grâce aux fluctuations quantiques du
vide.
Le vide est un endroit qui est tout sauf vide!
Il y a en permanence, création de paires
particules/antiparticules. Elles vont se recombiner et se créer en permanence.
Illustration : Le diagramme ci-contre illustre une explication de
l’effet Hawking. Il se crée en permanence des paires particule/antiparticule qui
s’annihilent au bout d’un temps très court : des fluctuations quantiques du
vide. Il est illustré sur le schéma par les flèches oranges.
Il est possible qu’une paire particule/antiparticule se forme de
part et d’autre de l’horizon d’un trou noir (en gris) ; il est donc possible
qu’une des particules puisse échapper au champ gravitationnel tandis que l’autre
reste prisonnière (flèches bleues).
(Tiré de la présentation d’A Perez)
Mais il existe une question fondamentale liée à ce phénomène
d’évaporation ; que
devient l’information ?
D’après les dernières théories, l’information ne serait pas
perdue mais non accessible !
Elle pourrait être sous forme d’un hologramme (surface de n
dimensions stockant des informations de données de n+1 dimensions)
situé sur la surface du trou noir !
Au début, Hawking pensait que l’information disparaissait à
jamais, violant ainsi toutes les lois physiques, mais récemment il admit qu’il
s’était trompé, l’information devait être conservée ; même de façon aussi
complexe qu’un hologramme.
Il n’a pas réussi à mettre au point une théorie du Tout
c’est-à-dire à combiner la Relativité Générale et la Mécanique Quantique.
Signalons qu’une de ses grandes idées était la conquête du
système solaire pour sauver l’humanité !
Nous l’avions
vu en 2006 à la BNF lorsqu’il avait participé à un séminaire de cosmologie
et où il donna une conférence. En voici quelques photos :
|
|
Ses obsèques auront lieu le 31 Mars à la Great St Mary’s Church
de l’Université de Cambridge à côté du Gonville and Caius College où Stephen
travaillait.
Les cendres de Stephen Hawking devraient être enterrées près des
tombes d’Isaac Newton et de Charles Darwin à l’Abbaye de Westminster.
Godspeed Stephen !
POUR ALLER PLUS LOIN :
Hubert Reeves s’exprime sur la mort de SH.
Qu’est ce que la maladie de Charcot par Le Monde.
La longévité de Stephen Hawking, un mystère pour la science par Sciences et
Avenir
Le rayonnement de Hawking : CR de la conf SAF (Cosmologie) de J Fric du 13
Mai 2017
Trous Noirs et Grav Quant à boucles : CR conf SAF avec Al. Perez du 11 Mai
2016
Le top 5 des découvertes de
SH par Futura
Sciences.
La longévité de Stephen
Hawking, un mystère pour la science par Sciences et Avenir
À lire ou à relire :
Livre conseillé :.
Les trous noirs par L Susskind ou la guerre des savants (en anglais le titre est
: The blackhole war »)
JWST :.ÇA
SE PRÉCISE FAISONS LE POINT !.
(04/04/2018)
Après
de nombreux accidents de parcours, augmentations de budget et reports de
lancement répartis sur près de 30 ans, le
successeur direct de Hubble, le télescope spatial
James Webb
(du nom du célèbre administrateur de la NASA de l’époque Apollo), un projet mené
dans le cadre d’une coopération internationale associant la NASA, l’ESA et
l’Agence spatiale canadienne, semble être bien sur les rails.
Le lancement, reporté plusieurs fois, est maintenant prévu en 2020 d’après les
toutes récentes nouvelles de la NASA.
JWST sera lancé par une Ariane 5 ECA de Kourou, et placé au point de Lagrange L2
du système Terre-Soleil (à 1,5 millions de km de la Terre).
Pourquoi si loin ? (rendant pour le moment toute réparation impossible). Pour
des questions thermiques ; plus près il nécessiterait un système cryogénique de
refroidissement plus poussé que celui prévu, qui est un refroidissement
principalement passif.
De plus il sera ainsi loin de toute pollution lumineuse notamment IR.
Durée de vie prévue : 5 à 10 ans, due à la consommation d’ergol toutes les 3
semaines, pour maintenir l’orbite.
LE WEBB EN UN COUP D’ŒIL.
LE JAMES WEBB SPACE TÉLESCOPE (JWST) |
|
Type |
Télescope spatial en IR |
Mission |
L’univers froid, les premières galaxies, les exoplanètes… |
Qui ? |
NASA, ESA et ASC (Canada) |
Dimensions |
22m x 14m x
masse 6,2t |
Où |
Point de Lagrange L2 à 1,5 millions de km de la Terre |
Visibilité |
0,6 à 28 µ (un peu de visible et IR) |
Miroir |
Diamètre 6,5m (Hubble : 2,4m) en Be/Or Focale : 131m |
Resolution |
0,1 arcsec |
Temperature |
La plupart des
instruments 50K, por MIRI : 6K |
Instruments |
4 : NIRCam ,
NIRSpec, MIRI et FGS/NIRISS |
Coût (estimé !) |
10 Milliards $ |
Maitre d’œuvre |
Northrop-Grumann
et sous-traitants comme Ball, Lockheed… |
Lancement
(estimé !) |
Mai 2020 après
de nombreux reports. |
QUELLE EST SA MISSION ?
C’est le plus grand satellite envoyé dans l’espace à ce jour.
Plus
grand, plus performant que Hubble dont il est théoriquement le successeur, il
devrait grâce à sa vue dans le domaine infra rouge de
0,6 à 26 microns
(rappel : visible de 0,4 à 0,8 et
Hubble : 0,2 à 2,4 donc un peu dans les UV et un peu dans l’IR) nous permettre
d’appréhender les premières formations de galaxies, 300 millions d’années après
le Big Bang.
L’infra rouge est un domaine correspondant aux objets froids de l’Univers,
c’est-à-dire qu’il peut pénétrer les poussières entourant les galaxies dans les
disques proto planétaires afin d’étudier ceux-ci.
Crédit : NASA
D’autre part, due au décalage vers le rouge, c’est le télescope idéal pour ces
galaxies lointaines et les premières étoiles.
C’est l’Univers profond qui est à sa portée maintenant.
Mais sa mission ne s’arrête pas là ; il devrait aussi être capable de « voir »
des exoplanètes de type rocheux ainsi que d’analyser leurs atmosphères. Et
notamment les plus proches de nous comme le système Trappist découvert il y a
peu et qui semble fort intéressant.
De plus il pourrait aussi s’intéresser à Mars.
Son miroir est trois fois plus grand que celui de Hubble (6,5m
contre 2,4m) donc plus lumineux.
L’ensemble du Webb fait 22m par 14m et a une masse de 6,2t.
Le budget complet de JWST a fortement évolué et devrait finalement se situer un
peu en dessous de 10 Milliards de $ !
C’est John
Mather, du GSFC,
le prix Nobel de physique qui est le responsable scientifique de ce télescope.
C’est
un spécialiste de la cosmologie et il a reçu avec son collègue George Smoot, le
prix Nobel de Physique en 2006 pour sa contribution à l’étude du bruit de fond
cosmologique (CMB) grâce aux mesures du satellite COBE.
Première lumière attendue du Webb, deux mois après sa mise à poste.
LE TÉLESCOPE DANS SON ENSEMBLE
Ball Aerospace,
célèbre firme connue pour ses succès de missions spatiales (Deep Impact etc..)
est le principal sous-traitant du télescope spatial JWST (James Web Space
Telescope), dont le maître d'œuvre est
Northrop Grumman.
Il opèrera dans l'Infra Rouge. Pourquoi ?
Hubble
a déjà défriché le chemin dans le domaine visible et le Webb s’intéresse
principalement au domaine lointain, donc touché par le décalage vers le rouge et
l’infrarouge. Les étoiles et planètes en formation sont situées au centre de
nuages opaques de poussières et de gaz et seul le rayonnement IR permet de les
pénétrer.
Il
devrait aussi s’intéresser aux exoplanètes et aux signes de vie possible sur
celles-ci. Il devrait permettre de « voir » certaines exoplanètes.
Voici
une vue du télescope spatial James Webb, on reconnaît dans la partie supérieure
le miroir primaire constitué de 18 miroirs hexagonaux (3 groupes de 6 miroirs)
et le miroir secondaire.
L'ensemble constituant le télescope (OTE = Optical Telescope Element).
Derrière le miroir primaire se trouve la baie d'instruments (ISIM =Integrated
Science Instruments Module) la partie inférieure contient les protections
solaires (sunshield) qui sont 5 membranes fines de polyester chargées de garder
le reste du télescope à des basses températures.
Illustration : NASA/JWST
Le
côté Soleil et Terre se trouve bien entendu du côté opposé aux miroirs, donc
vers la partie inférieure de l'image. Ces écrans servent donc bien à protéger le
télescope et ses précieux instruments de la chaleur solaire.
Sous
les panneaux de protection se trouvent un jeu de panneaux solaires repliés pour
la fourniture d’énergie.
Le
miroir primaire et les protections solaires sont de très loin supérieurs à ce
que la coiffe d'une fusée peut contenir, aussi un système astucieux de pliage a
été mis au point afin qu'un déploiement sans problème dans l'espace se produise.
Illustration : NASA/JWST
JWST
plié comme un origami dans la coiffe d’Ariane.
Le déploiement obéit à une procédure bien précise, qui est celle-ci en
simplifiée :
Animation vidéo du déploiement dans l’espace :
LES MIROIRS.
Les différents
segments du miroir primaire recouverts d’or pour favoriser la
détection d’IR Crédit: NASA/Ball Aerospace/Tinsley |
Comparaison des
fenêtres de détection des trois principaux télescopes spatiaux
américains |
Le
miroir primaire fait 6,5m de diamètre et est constitué de différents
segments hexagonaux identiques en Béryllium de
1,3m de diamètre, chacun pesant environ 20kg. Le Béryllium se déforme
très peu et en plus c’est un métal très léger (densité 1,8). Par contre il
difficile à usiner et toxique. Chaque segment de ce miroir a été recouvert
d’un dépôt ultra fin
(120nm !) d’or par évaporation, afin d’assurer la bonne réflexion de la
lumière IR reçue. Ce dépôt est recouvert lui-même d’une fine couche de SiO2 (du
verre) pour protection. Masse du miroir seul : 625kg.
Ils
sont construits par Ball Aerospace & Technologies Corp., Boulder, Colorado
Les
miroirs élémentaires doivent être jointifs le plus possible, et ce ne peut être
accompli qu’à l’aide d’un système développé à cet usage et appelé
Primary Mirror Alignment
and Integration Fixture
effectuant ses positionnements par pointée Laser.
Chaque
segment possède sur sa face arrière
six actuateurs
permettant de modifier légèrement sa surface et sa courbure pour compenser
certains effets indésirables et permettre une mise au point parfaite.
On
voit ici ce bras en train de manipuler un segment pour le mettre en place avec
les autres.
Crédit
NASA/ Chris Gunn.
Les
miroirs sont montés sur une structure très solide en composite de carbone.
Signalons que les miroirs sont mobiles dans une faible latitude afin de
compenser certaines erreurs de mise au point.
Le
miroir complètement monté dans la salle blanche du GSFC à Greenbelt (Maryland).
Crédits: NASA/Chris Gunn
Le
système comprend aussi deux autres petits miroirs afin d’amener l’image dans le
plan focal.
On dit
que ce télescope serait si précis qu’il permettrait de voir une abeille sur la
Lune et d’en mesurer sa chaleur (c’est principalement un télescope IR).
LE PARE SOLEIL. (BOUCLIER THERMIQUE)
Comme
le télescope s’intéresse particulièrement aux objets IR, il va falloir que la
température des capteurs et de l’électronique ne produise pas de chaleur
détectable. Il faut donc refroidir cet ensemble capteurs-électroniques. C’est le
rôle du bouclier thermique.
IL
faut maintenir une température pour la plupart des capteurs de l’ordre
de 50K.
Ce
refroidissement est assuré par différentes couches de polymères (pliables bien
sûr aussi) de 22m de long et 12m de large.
Ce
parasol de 300m2 est large comme un court de tennis. Il assure un
refroidissement passif de la partie mesure de 50K. Certains instruments
nécessitent un refroidissement cryogénique supplémentaire pour bien fonctionner.
Chaque
couche de polymère (Kapton
–de Dupont de Nemours- revêtu d’Alu pour la conductibilité électrique,
afin d’éliminer toute électricité statique !) est plus froide que la couche
inférieure, le vide entre les couches étant un excellent isolant thermique.
Le
Kapton peut tenir à des écarts de température énormes : -269°C à +400°C !).
Ces
5 couches sont beaucoup plus efficaces qu’une seule couche plus épaisse. De plus
elles sont toutes (légèrement) différentes en taille et épaisseur.
Ces
couches sont résistantes, mais ne sont pas à l’abri d’un percement à cause d’une
micrométéorite, c’est pour cela qu’un processus spécial de fusion entre
différentes parties des polymères évite un déchirement à partir de ces point de
rupture.
C’est
la société
NeXolve
qui assemble les couches de polyester.
Photo : test des différentes couches chez Northrop Grumann, on remarque les
différentes soudures luttant ainsi contre l’augmentation de la taille d’une
déchirure.
Crédit
NG
|
|
Structure du
pare soleil et nature des différentes couches. D’après
“Status of the JWST sunshield and spacecraft” proceedings aug 2016.
VDA : Vapor
Deposited Alu (Alu déposé sur le revetmt) |
Le pare soleil
chez Northrop où les 5 couches protectrices sont tendues pour la
première fois. |
|
|
Le bouclier thermique de test déployé pour la première fois
chez Northrop Grumman cliché NASA |
Principe
de la protection contre le soleil ; 5 couches d’isolants
réfléchissent la chaleur. |
Le
bouclier est toujours situé face au Soleil de manière à ce que le télescope soit
toujours « à l’ombre ».
Le
déploiement du parasol a été particulièrement bien étudié et vérifié afin qu’il
s’effectue correctement, sinon la mission est compromise.
LES INSTRUMENTS.
Le
JWST possède principalement 4 instruments :
En ce
qui concerne les instruments, voici un tableau résument leur domaine
d’utilisation en longueur d’onde.
Les 4
instruments (Near-InfraRed Imager and Slitless Spectrograph [NIRISS], Near
InfraRed Camera [NIRCam], Near InfraRed Spectrograph[NIRSpec], et Mid-Infrared
Instrument [MIRI]) offrent une complémentarité d’utilisation.
La
structure qui supporte notamment ces instruments s’appelle l’ISIM
(Integrated Science Instrument Module).
L’ISIM
est partagée en 3 régions :
La camera NIRCam (Near Infra Red Camera):
NIRCam
est la caméra principale grand champ de JWST dans le domaine du proche IR, de
0,6 à 5 microns.
C’est
aussi un élément essentiel pour permettre l’alignement du miroir primaire grâce
à son analyseur de front d’onde.
Elle a
été conçue par l’Université d’Arizona et la société Lockheed Martin.
Cette
caméra comprend deux modules redondants de 2,2x2,2 arcmin séparés de 44 arcsec.
Chaque
module se répartit les longueurs d’onde entre 0,6 et 2,3 pour l’un (SW=short
wavelengths) et 2,4 à 5 microns pour l’autre (LW=long wavelengths).
Chaque
détecteur du SW arrive sur 4 CCD de 2040 par 2040 pixels.
Pour
celle du LW la lumière est dirigée vers un seul CCD.
Cinq
filtres permettent de sélectionner les gammes de longueurs d’onde voulues.
Un
mode coronographe est aussi disponible.
La
NIRCam est particulièrement bien adaptée à l’étude de la formation des premières
galaxies et amas ; la formation des premières étoiles, et à l’étude des
exoplanètes et KBO.
Vue d’ensemble
de la NIRCam Le chemin optique de la NIRCam est particulièrement
complexe |
Dernière phase
de test de NIRCam chez Lockheed |
Le NIRSSpec (Near Infra Red Spectrograph) :
Un des
instruments les plus importants est celui fourni par l’ESA, le NIRSpec conçu
pour détecter le rayonnement émis par les premières étoiles et galaxies qui se
sont formées au début de l’existence de l’Univers, quelque 300 millions d’années
après le Big Bang.
Le
spectrographe décompose le rayonnement infrarouge de ces objets lointains en
fonction de ses différentes couleurs, générant ainsi un spectre qui fournira aux
scientifiques des données capitales sur la composition chimique, les propriétés
dynamiques, et l’âge de ces objets, ainsi que sur la distance qui les sépare de
la Terre. Le NIRSpec sera capable d’observer simultanément pas moins de 100 de
ces objets. Il fonctionne dans la gamme de 0,6 à 5 microns. La sélection des
objets s’effectue à l’aide de micro-volets.
La
technologie des micro
volets (microshutters en anglais) qui sont de très fines ouvertures de
l'épaisseur d'un cheveu qui devraient permettre au télescope de voir des objets
à des distances encore jamais atteintes. Le rôle de ces micro volets est
de masquer la lumière parasite d'objets non désirés situés au premier plan.
Ces
microshutters
en silicium sont un développement du Goddard Space Flight Center (GSFC),
Greenbelt, Md, USA. Chaque volet est entouré d'une boucle magnétique qui servira
à l'ouvrir ou le fermer.
Il y a 62.000 micro volets chacun mesurant 100 par 200 micron.
Ces volets sont arrangés en quatre réseaux identiques de 171 lignes par 365
colonnes, ils laissent passer la lumière vers le détecteur IR de 8 millions de
pixels. Ils devront fonctionner à 40K.
Procédure pour prendre une photo avec ce système : on va d'abord à partir de
télescope terrestre prendre une photo du coin du ciel à étudier, ensuite on va
créer un masque avec ces microvolets qui ne laissera passer que la lumière des
objets intéressants qui ira ensuite vers le détecteur.
Cette philosophie est valable car ce télescope a un grand champ de vision et que
donc ses observations peuvent contenir des millions de sources lumineuses. Ces
microvolets vont donc aider à bloquer la lumière des objets perturbateurs.
Harvey Moseley est le PI des microvolets au GSFC, d'après lui cette technologie
devrait nous permettre d'aller plus loin (dans le temps) dans la détection
d'objets, car les objets les plus brillants (les plus proches) seront masqués,
procurant ainsi un gain en sensibilité de la détection.
Le spectro imageur MIRI (Mid Infra Red Instrument):
Comme
son nom l’indique, il s’intéresse plus particulièrement au domaine de l’IR moyen
(5 à 28 microns), il est dédié à :
C’est
une coopération Europe/USA dont la part européenne est dirigée par l’ESA. Le CEA
(Irfu) participe activement au développement de l’imageur MIRIM de cet ensemble.
Il a 3 modes d’observation : imagerie, coronographie (différents masques)
et spectro basse résolution.
La
France s’est particulièrement intéressée à
MIRIM,
l’imageur de MIRI.
La
coronographie (mise au point par le célèbre Bernard Lyot) est une technique
permettant d’atténuer fortement la lumière d’un objet brillant pour permettre
l’observation de son environnement (le Soleil pour sa couronne, une étoile pour
ses exoplanètes etc..).
Le
LESIA a mis au point une nouvelle génération de coronographes, appelés
coronographes de phase à 4 quadrants ou QPM (Four-Quadrant
Phase Masks)
très performants.
Les
détecteurs du MIRI nécessitent un refroidissement aux alentours de 6K ; un
refroidissement cryogénique doit s’ajouter au refroidissement passif. Ce
refroidissement cryogénique a plusieurs étages utilise de l’Hélium en circuit
fermé.
Image Northrop Grumann
Le
refroidissement cryogénique (cryocooler) est fourni par Northrop Grumman,
plusieurs étages aboutissent enfin à une boucle JT (Joule/Thomson) permettant
d’atteindre les 6K. En régime 6K il ne consomme que 20mW.
En
plus de l’imageur, un spectromètre à grand champ est prévu (MRS).
LES TESTS AVANT LANCEMENT.
On a
appris des erreurs de la mise en service de Hubble (légère anomalie de
conception du miroir), c’est la raison pour laquelle des tests organisés par des
sociétés indépendantes utilisant des procédures différentes, ont été prévus et
se sont déroulés depuis plusieurs années.
Ces
nombreux tests intermédiaires ont donc eu lieu, mais attachons nous seulement
aux derniers tests généraux avant expédition en Guyane.
Le
test final de l’ensemble
télescope sans le pare-soleil mais accouplé à l’ISIM (ensemble baptisé OTIS), a
eu lieu pendant trois mois, 24 heures sur 24, au centre spatial Johnson à
Houston dans l’immense
chambre à vide A datant de l’époque Apollo.
Cette
chambre refroidie et sous vide a été légèrement modifiée depuis la glorieuse
époque de la conquête lunaire. Notamment le système de refroidissement a été
amélioré (Hélium au lieu d’Azote liquide) afin d’atteindre les 37K (-236°C)
simulant ainsi les conditions spatiales du télescope. Quelques semaines sont
nécessaires pour descendre en température, idem pour retourner à l’ambiance..
C’est
le plus grand banc de test cryogénique du monde : 16,8m de diamètre, 27,4m de
haut, la porte a un diamètre de 12m et pèse 40 tonnes !
Une
salle blanche attenante garantit le degré de propreté requis.
Les
tests ont été un succès, une équipe française avait d’ailleurs participé à ces
tests.
Photo : sortie de OTIS à la fin des tests cryogéniques à Houston
Crédit : NASA/Chris Gunn.
Le
déploiement du pare soleil aussi été testé complètement chez Grumann ; les 5
couches ont été dépliées et séparées suivant la procédure qui doit se produire
dans l’espace. Ce test a pris plusieurs jours comme cela devrait être le cas en
orbite. Le test sur Terre est compliqué par la présence de la gravité, il a
fallu supporter l’ensemble des couches sur une structure prévue.
Le
déploiement du pare soleil nécessite l’action d’une centaine de micromoteurs qui
doivent être déclenchés suivant un ordre bien précis.
Crédit: Northrop Grumman/Alex Evers
Une
autre photo
intéressante de ce test.
Une
fois ces tests effectués avec succès, OTIS a été envoyé chez Grumann en
Californie pour être associé au pare-soleil et former ainsi l’ensemble JWST.
Arrivée en Février 2018 en Californie pour assemblage prévu Septembre 2018 et
expédition à Kourou fin d’année.
CONCLUSION.
Le
télescope James Webb est effectivement d’un nouveau type complètement novateur,
mais d’une complexité extrême due au fait de sa taille qui nécessite un pliage
ultra sophistiqué.
Le
déploiement dans l’espace est un processus, lui aussi complexe où la moindre vis
ou goupille de travers rendrait la mission finie avant d’avoir commencée.
Signalons aussi que ce qui avait été l’avantage de Hubble (la proximité
terrestre permettant des opérations de dépannage) est pour le JWST un
inconvénient vue son éloignement.
C’est
un pari risqué pour la
NASA qui joue sa crédibilité encore une fois.
Toute
la communauté scientifique espère que tout se passera sans problème.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Les vidéos les plus intéressantes :
Animation du déploiement
de l’ensemble dans l’espace par Northrop. Superbe.
La
NASA divulgue
une vidéo de 65
MB (donc lourde) sur le déploiement et sur la fabrication des miroirs en
Béryllium.
Test du déploiement du pare
soleil en
juillet 2014 chez Northrop (une
version plus courte)
Vidéo du placement du télescope dans
la cuve de Houston et alignement des miroirs.
Une autre vidéo
en timelapse du placement dans la cuve de Houston.
Les vidéos sur le JWST
que l’on peut télécharger de la NASA.
Les sites Internet.
L’actualité du JWST sur votre site préféré.
JWST (James Webb Space
Telescope) par
Earth Observatory. Très complet.
The beginnings of everything…The James Webb Space Telescope
par John Mather
James Webb Space Telescope User Documentation
Sunshield layers fully integrated on NASA's James Webb Space Telescope
par NeXolve
The Amazing Anatomy of James Webb Space Telescope Mirrors
par le GSFC
NASA Webb Telescope Mirrors Installed with Robotic Arm Precision
par la NASA
Quelle
quantité de ciel le JWST peut-il voir?
100 fois plus
puissant que Hubble, le télescope spatial Webb sera lancé en 2018
par Sciences et Avenir
The sunshield of JWST
par le GSFC
Questions et réponses
concernant le Webb.
Sur les instruments:
Science Opportunities with the Near-IR Camera (NIRCam) on the James Webb Space
Telescope (JWST)
NIRCam for the James Webb Space Telescope
NIRSPEC – the near-infrared spectrograph on JWST
par l’ESA
MIRI
Cryocooler par
la NASA
MIRI : une
caméra infrarouge à bord du JWST
par le CEA (IRFU)
NASA Helps Space Telescope Camera "Squint" for a Better View of Galaxies
MIRI sur le
télescope spatial JWST
par le LESIA
Northrop
Grumman MIRI Cryocooler
Sur
les tests:
Johnson Space Center’s Chamber A
La Vacuum
Chamber A du Johnson Space Center de la NASA à Houston
Tests au Centre Spatial Johnson
James Webb Space Telescope Sunshield Test Unfolds Seamlessly
STATION
SPATIALE CHINOISE :.RETOUR NON CONTRÔLÉ !
(04/04/2018)
Ce lundi 2 Avril 2018, la station spatiale chinoise (Tiangong 1)
est rentrée dans l’atmosphère après un long suspense, elle s’est finalement
dispersée au-dessus du Pacifique Sud.
On se posait beaucoup de questions car, apparemment elle n’était
plus contrôlée depuis près de deux ans.
Elle avait été mise en orbite en septembre 2011 et remplacée par
une autre plus performante,
Tiangong 2 en 2016.
Tiangong 1, 10m de long, 3m de diamètre, 8 tonnes tournait
toujours autour de la Terre, mais progressivement elle perdait de l’altitude due
aux quelques molécules d’air présentes même à son altitude orbitale (370km).
Quand elle approchera des 150km, le mouvement s’accélérera de
plus en plus, jusqu’à la fin définitive.
Le danger est infime car en principe tout ou presque brûle dans
l’atmosphère et même si des débris devaient retomber sur Terre, n’oublions pas,
la Terre ….c’est la mer à 66% ! Je crois qu’il n’y a jamais eu de blessé par un
quelconque débris spatial sur Terre.
L’institut Fraunhofer en Allemagne a réussi à photographier radar la station
avant sa disparition.
Une autre photo. (2 photos différentes mises sur la même image)
On a aussi réussi à prendre une photo et un film de la
désintégration au-dessus du Pacifique.
Vidéo : clic sur l’image.
Crédits : capture Youtube / ViralVideoLab
Une animation sur YouTube par le même Institut.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Tiangong-1 uncontrolled
return – disposal corridor was over Pacific Ocean
Tiangong-1: China space
lab's return approaches
Tiangong-1 Reentry par Aerospace
Farewell, Tiangong-1:
Chinese Space Station Meets Fiery Doom Over South Pacific
par Space com
L’astronautique chinoise sur votre site préféré.
CURIOSITY :.2000 SOLS SUR MARS!
(04/04/2018)
Photos: © NASA/JPL-Caltech/MSSS
Fin Mars 2018, le rover Curiosity fêtait ses 2000 sols (journées
martiennes 24H et 40min) à la surface de Mars.
L’INSU a publié un
communiqué à ce sujet que je reprends en partie :
Après près
de 6 ans d’exploration du cratère Gale, le robot Curiosity de la NASA passe le
cap des 2000 sols à la surface de Mars. Une telle longévité a permis à Curiosity
de mettre en évidence que les conditions essentielles à l’émergence de la vie
étaient réunies par le passé sur Mars. Les équipes françaises du CNRS et des
universités françaises, qui opèrent quotidiennement les instruments ChemCam et
SAM en collaboration avec le CNES, ont apporté une contribution essentielle aux
découvertes de Curiosity.
Retour sur
quelques faits marquants de la mission.
Depuis août
2012, le rover Curiosity explore la surface de Mars et a parcouru
plus de 18 km
dans le cratère Gale.
Il vient de
franchir une crête riche en oxyde de fer au cours de son ascension du Mont
Sharp, une montagne qui culmine à 5 km au-dessus du fond du cratère. Tout au
long de son trajet, Curiosity a caractérisé de nombreux dépôts sédimentaires,
souvent invisibles depuis l’orbite et qui sont témoins d’érosion fluviale,
lacustre ou éolienne. Ces observations ont permis d’établir que
Mars fut dans le passé
une planète habitable. En escaladant les pentes du Mont Sharp, Curiosity
étudie maintenant l’histoire de cette habitabilité, probablement vieille de plus
de 3 milliards d’années.
L’instrument
ChemCam est
utilisé quasi-quotidiennement. Grâce à son laser de puissance, Il mesure la
composition des roches de Mars sans les toucher de 2m à 7m du rover. Il détecte
de nombreux éléments chimiques qui nous racontent la genèse de ces roches et
leur transformation dans le temps.
Il est à
l’origine de plusieurs découvertes importante pour la connaissance de la
géologie de Mars et son potentiel biologique : découverte de roches comparables
aux continents primitifs terrestres ; détection de veines minérales témoignant
d’une activité aqueuse sous-terraine prolongée ; catalogage des sources de
sédiments ; surveillance de l’abondance d’eau et de gaz carbonique dans
l’atmosphère. À ce jour, les pilotes de Curiosity ont activé plus de
550 000 fois le
laser de ChemCam sur Mars, 17 000 points de mesure ont été obtenus, ce qui
constitue une bibliothèque de composition sans précédent sur Mars à ce jour.
L’instrument
SAM est utilisé
pour caractériser la composition moléculaire des sols et des roches, collectés à
l’aide du bras articulé du robot, ainsi que de l’atmosphère. Le plus gros
instrument de Curiosity est donc bien moins souvent utilisé que ChemCam avec «
seulement » quelques dizaines de mesures de la composition atmosphérique, et une
douzaine d’échantillons solides caractérisés.
Mais de par
ses caractéristiques, SAM est le seul instrument à avoir mis en évidence la
présence de perchlorates
(oxydants puissants) et de
nitrates dans les
roches sédimentaires analysées. De plus, il est le premier à avoir détecté la
présence de matière organique sur Mars, 40 ans après la première tentative
opérée par les sondes Viking, dans des
échantillons d’argiles
prélevés dans le plancher du cratère. Enfin, les mesures SAM ont permis de
détecter la présence de méthane dans l’atmosphère, dont la présence interroge
son origine du fait de sa faible durée de vie théorique dans les conditions de
surface de Mars.
ChemCam et
SAM sont programmés en alternance avec leurs partenaires américains depuis le
FIMOC (French Instrument Mars Operations Center) au CNES Toulouse. Les commandes
des activités ChemCam et SAM sont validées et transmises au JPL qui les envoie
vers Mars. Le FIMOC traite aussi les données techniques venant de Mars et
s’assure du bon fonctionnement de l’instrument. Les données scientifiques sont
analysées par de nombreux laboratoires français et internationaux.
En 2020, le
rover américain Mars 2020 et celui de l’Europe Exomars 2020 devraient venir
soutenir les recherches menées grâce à Curiosity avec à leurs bords respectifs :
l’instrument SuperCam, héritier de ChemCam, et l’instrument MOMA, héritier de
SAM nous permettant ainsi de pousser plus avant nos analyses des environnements
martiens au cours de l’histoire de la planète et leur potentiel quant à
l’apparition éventuelle de vie.
À cette occasion la NASA publie une mosaïque d’images montrant le
Mont Sharp en entier vu de Curiosity.
Le Mont Sharp est situé au milieu du cratère Gale (qui fait 150km
de diamètre approx), on pense qu’il s’est formé en présence d’eau à divers
époques de la vie martienne. Les couleurs ont été rendues de telles façons
qu’elles correspondent à ce que verrait un humain sur place placé dans des
conditions de luminosité terrestre.
Mosaïque prise par
Curiosity en regardant vers le Mont Sharp, destination ultime du robot.
On a surligné en blanc
une zone contenant des argiles que les scientifiques veulent absolument
explorer.
On rappelle que la
plupart des argiles se forment en milieu aqueux.
Images prises par la
Mastcam sol 1931 en Janvier 2018.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Mars
Curiosity Celebrates Sol 2,000 par SpaceRef
Les vidéos de
la NASA et plus particulièrement
celles sur Curiosity.
Le site de la mission
au JPL
Le site de la mission à la
NASA.
Les
images brutes de Curiosity.
La page
plus détaillée pour accéder à toutes les images brutes de Curiosity.
Les
meilleures images prises par Curiosity
Une superbe animation de la mission du robot Curiosity sur Mars
est disponible
sur ce site de la NASA.
La vidéo la moins gourmande (46MB) peut
se charger directement ici.
SPACE X
:.DEUX BEAUX SUCCÈS CONSÉCUTIFS DE FLACON 9!
(04/04/2018)
Deux lancements parfaitement réussis pour la firme d’Elon Musk.
Le lancement de 10 satellites de la constellation Iridium le 29
Mars 2018 de Vandenberg en Californie et quelques jours plus tard, le 2 Avril
2018, de Cape Canaveral, la mission CRS14 de ravitaillement de l’ISS.
Pour ces deux lancements
les fusées étaient
recyclées, pour CRS14 même la
capsule Dragon était
recyclée.
Lancement
Iridium :
SpaceX a parfaitement lancé le cinquième groupe de satellite
Iridium (10 satellites !).
75 satellites de la constellation devraient être lancés par
SpaceX.
Le lanceur (une Falcon 9) avait déjà servi lors du lancement
d’une mission Iridium en Oct 2017. Après recyclage elle a été réutilisée pour ce
lancement.
Photo : 10 satellites Iridium en train d’être montés sous la
coiffe de la Falcon 9 (crédit Iridium)
Pour de ce lancement on ne prévoit pas de récupérer le lanceur,
mais par contre il était prévu de récupérer la coiffe avec un filet monté sur un
bateau.
Mais l’attrape au vol n’a pas réussi ! Le parachute s’est mis en
torche.
La première récupération réussie de la coiffe a eu lieu en Mars
2017.
La récupération de la coiffe participe à la réduction des coûts
de lancement.
Une partie de la coiffe qui flotte d’une récupération
précédente (Photo E Musk) |
Le bateau de récupération (baptisé Mr Steven) et son
filet. (photo E Musk) |
Le déploiement des 10 satellites s’est parfaitement passé.
Le lancement d’Iridium 5 sur YouTube :
https://youtu.be/mp0TW8vkCLg
Deux lancements réussis par SpaceX ce week-end : CRS-14 (vers l'ISS) et
Iridium-5 par Newt Impact
Iridium mission
par SpaceX.
Launch timeline for Iridium’s fifth launch with SpaceX par Spaceflightnow.
Nombreuses photos.
Iridium NEXT-5 satellites ride to orbit on SpaceX Falcon 9 par
Nasaspaceflight.com
SpaceX completes sixth successful launch of 2018 par CNBC
Mission
CRS14 vers l’ISS :
Donc le 2 avril, lancement réussi de la mission cargo CRS14
(Commercial Resupply Service) à partir du site de Cape Canaveral.
Elle emporte près de 3 tonnes de matériel et denrées pour l’ISS.
Notamment un instrument devant être monté à l’extérieur de l’ISS
(Columbus), ASIM (Atmosphere-Space Interactions Monitor) pour étudier les
décharges électriques de la haute atmosphère.
Le lanceur était le lanceur de la mission CRS12 (aout 2017)
recyclé après récupération, et la capsule Dragon était elle aussi recyclée de la
précédente mission CRS8 (avril 2016).
Le lancement en vidéo :
https://youtu.be/BPQHG-LevZM
Photo : crédit NASA
L’amarrage à l’ISS a eu lieu avec succès le 4 Avril.
On voit ici la capsule Dragon quelques instants avant l’amarrage.
(Photo NASA)
Il n’y aura pas de récupération du premier étage cette fois.
SpaceX CRS-14 Dragon heading toward ISS after successful Falcon 9 launch
Storm hunter launched to International Space Station par l’ESA
New Research Heading to Space Station Aboard 14th SpaceX Resupply Mission
par Spaceref
Dragon CRS14 webcast par SpaceX
Here’s How SpaceX is Planning to Recover Rocket Fairings: a Boat With a Net
Called Mr. Steven
DAWN :.CÉRÈS GÉOLOGIQUEMENT ACTIF !
(04/04/2018)
Image crédit: toutes images : NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA
La sonde Dawn de la NASA est toujours active autour de Cérès,
elle vient de prouver que cette planète naine est dynamique et continue à
évoluer (à l’échelle humaine !).
De nouvelles études ont mis au jour de
nouveaux dépôts de glace
à sa surface ainsi que de
carbonate de sodium
en certains endroits. Toutes ces observations ont été conduites par le VIR (Visible
and IR mapping spectrometer)
On sait que l’instrument VIR a trouvé précédemment de la glace
d’eau dans une douzaine de sites, mais la nouvelle étude indique une grande
augmentation de l’abondance de glace sur les parois N du cratère Juling, cratère
de 20km de diamètre, se trouvant dans la partie S de Cérès et presque tout le
temps dans l’ombre.
C’est la première détection directe d’un tel changement sur Cérès
d’après l’auteur principal de l’article A. Raponi de l’IAPS de Rome.
Ceci semble produit par le fait que Cérès est sensible aux
phénomènes saisonniers, en effet on entre en été sur Cérès, et cela déclenche
l’évaporation de vapeur d’eau de la sub surface (des geysers) qui se recondense
sur les pentes froides du cratère.
On pense de plus en plus que sous la croûte de Cérès (approx
40km) se trouverait un
océan d’eau liquide contenant sels et peut être des composés organiques,
et qui serait sensible aux variations climatiques.
On pense qu’un tiers de Cérès serait de l’eau ou de la glace
d’eau, rendant cette planète naine comme
un des corps les plus
« humides » de notre Système Solaire.
Ce même réchauffement peut aussi être la cause de glissements de
terrains sur les parois.
La paroi Nord du cratère Juling est dans une ombre pour ainsi
dire permanente, et l’instrument VIR y a détecté de la glace d’eau sur cette
paroi.
Les observations les plus récentes ont montré aussi une
augmentation de cette couche de glace.
On remarque aussi sur le fond du cratère des traces d’écoulements
de glace et de roches.
Photo: NASA
Une deuxième étude (aussi de l’IAPS) avec d’autres observations
indiquerait qu’une douzaine de sites riches en carbonate de Sodium auraient été
découverts dans certains endroits comme Oxo Crater et Ahuna mons. Ceci vient en
supplément à ce qui avait été découvert précédemment sur le
cratère Occator.
On voit ici la plus haute “montagne” de Cérès, Ahuna Mons (4000m)
où l’on a trouvé du carbonate de Sodium représenté en rouge pour les plus fortes
concentrations et en jaune ou vert pour des concentrations plus faibles.
L’image du haut est une représentation 3D de cette montagne.
Crédit: NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA/ASI/INAF
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA Dawn Reveals Recent Changes in Ceres' Surface
Bright Areas on Ceres
Suggest Geologic Activity
Nature, formation, and
distribution of carbonates on Ceres
De l’activité à la surface de Cérès par Radio Canada.
Site de la mission au
JPL.
Site de la mission à la NASA.
On peut
visualiser sur cette animation l’orbite de DAWN dans notre système solaire
lors de ces deux visites d’astéroïdes.
HUBBLE :.IL DÉTECTE L’ÉTOILE LA PLUS LOINTAINE À CE JOUR !
(04/04/2018)
Crédit photos : NASA/ESA.
Une
équipe internationale d’astronomes ont utilisé les mesures de Hubble pour
détecter l’étoile la plus éloignée de nous jusqu’à présent. C’est une étoile
géante bleue très chaude, elle est située à « seulement »
4,4 Milliards d’années
après le BB (4,4 Ga) c’est-à-dire approximativement à
9 Gal de nous !
Le
record précédent a été pulvérisé, car l’étoile la plus lointaine était située à
seulement 90 millions
d’al, en effet on ne peut plus voir d’étoiles plus loin avec nos
instruments actuels, sauf quand la physique s’en mêle avec l’effet de lentille
gravitationnelle.
C’est
une découverte qui s’est faite par hasard, on étudiait en fait des supernovae
dans l’amas de galaxies baptisé MACS J1149+2223 et un des astronomes s’est
aperçu un jour de 2016 qu’une étoile était apparue sur une des photos alors
qu’elle n’y était pas sur une photo plus ancienne (de 2011).
Après
cogitation et calculs, l’équipe en conclue qu’il s’agit d’une étoile et qu’elle
ne peut être vue que grâce à un effet appelé « lentille
gravitationnelle »
produit par une énorme masse de matière (ici l’amas ) qui joue le rôle de
lentille et qui amplifie ce qui se trouve derrière elle.
Dans
notre cas se trouvait cette étoile qui a été localisée comme étant à 9 Gal de
nous et qui avait 10 fois la masse de notre Soleil.
Mais
il y eut un deuxième effet de lentille, car dans cet amas se trouvait en son
centre une étoile très massive qui a encore amplifié la lumière de derrière pour
arriver à un facteur d’amplification de 2000 !
Image composite de cette découverte.
À gauche image de l’amas prise par Hubble.
Le carré indique où se trouve l’étoile en 2016.
Les images de droite, en haut position de l’étoile en 2011 et en
bas en 2016.
Crédit:
NASA & ESA
and P. Kelly (University of California, Berkeley)
Cette étoile a été baptisée MACS J1149+2223 LS 1 ou plus
simplement « Icare ».
On pense qu’elle est de type « B » et qu’elle a une température
de surface de l’ordre de 12.000K approx et qu’elle serait « jeune » quelques
dizaines de millions d’années. Bien entendu, actuellement, elle a disparu, étant
donné que les étoiles massives ont une vie très brève.
Explication de l’effet de lentille gravitationnelle.
Image : NASA/HST
Vidéo expliquant la découverte :
POUR ALLER PLUS LOIN :
Hubble uses cosmic lens to
discover most distant star ever observed
L’étoile la plus éloignée de la Terre a été détectée par Hubble
Des Suisses découvrent l'étoile la plus lointaine
Les lentilles gravitationnelles : CR de la conf SAF par D Valls-Gabaud du 13
Janv 2016
Le dossier Hubble sur ce site.
VU
D'EN HAUT :.TOKYO.
(04/04/2018)
Le
satellite
Copernicus 2A de l’ESA est passé au-dessus de Tokyo, la capitale du Japon et
a pris une photo de cette gigantesque cité en HR.
La région de Tokyo abrite près de 38 millions de personnes, à ce
jour la plus grande agglomération du monde.
La baie de Tokyo est située dans la partie inférieure droite de
la photo.
Image prise le 8 Mai 2017
Crédit ESA,CC BY-SA 3.0
IGO
LIVRE
CONSEILLÉ :.L’ORDRE DU TEMPS DE C. ROVELLI CHEZ FLAMMARION.
(04/04/2018)
Un nouveau livre de Carlo Rovelli est
toujours un évènement.
C Rovelli nous pose la question
fondamentale : qu’est-ce que le Temps ?
Voici ce qu’en dit la quatrième de
couverture :
Dans ses Sept brèves leçons de physique, Carlo Rovelli confiait : qu'une
question avait guidé sa vie de chercheur : la nature du temps. Se hissant sur
les épaules d'Isaac Newton, d'Albert Einstein, de Stephen Hawking et de bien
d'autres, il nous livre enfin ses découvertes dans ce livre majeur. Le temps est
au cœur d'un étrange mystère.
Tel un flocon de neige qui fond lorsqu'on s'en saisit, il s'est progressivement
délité sous les assauts de la science : on sait dorénavant que le temps s'écoule
plus lentement en plaine qu'en altitude ; qu'à l'échelle des étoiles et des
planètes, il varie d'un point à l'autre, tandis qu'il ne "passe" pas au niveau
microscopique.
Que reste-t-il de tangible dans ces décombres ? Et comment construire une
théorie du temps qui colle à notre perception, mais aussi à l'analyse des
philosophes et aux fulgurances des poètes ? Voilà le défi brillamment relevé par
Carlo Rovelli au fil des pages. Emerge alors un paysage d'une beauté inouïe où,
pour la première fois, le temps retrouvé surgit de façon naturelle... Carlo
Rovelli est physicien, auteur avec Lee Smolin de la théorie de la gravité
quantique à boucles. Il est directeur de recherche au CNRS à Marseille. Ses Sept
brèves leçons de physique (Odile Jacob, 2015) ont été traduites en une trentaine
de langues et se sont vendues à plus d'un million d'exemplaires.
ISBN-13: 978-2081409200
Prix : 21€
LES
MAGAZINES CONSEILLÉS:.POUR LA SCIENCE D’AVRIL.
Édito par Maurice Mashaal : Froid extrême pour un nouveau départ
Notre planète n’a pas toujours joui d’un climat clément. On sait
par exemple qu’elle subit, pour des raisons de nature astronomique, des cycles
de périodes glaciaires et interglaciaires de quelques dizaines de milliers
d’années. Mais dans un passé fort reculé, deux ou trois épisodes beaucoup plus
extrêmes se sont produits.
Ainsi, comme l’expliquent dans ce numéro les géophysiciens Pierre
Sansjofre et Guillaume Le Hir, il y a environ 650 millions d’années, la planète
a vraisemblablement été recouverte de glace pendant plusieurs dizaines de
millions d’années.
À cet épisode dit de la Terre boule de neige sont associées deux
grandes questions. La première porte sur le déroulement de cette ère de froid
extrême – de l’ordre de – 60 °C !
– et sur
les mécanismes
qui l’ont
fait survenir, puis disparaître.
Le récit
que font nos deux auteurs de l’élaboration de la théorie de la Terre boule de
neige montre à quel point nos connaissances sur cette question ont progressé
depuis 1950, année où l’hypothèse d’un englacement global a été avancée pour la
première fois.
Ce récit a une autre vertu, celle d’illustrer que le savoir
scientifique se construit par de constants allers et retours entre théorie et
observations ou expérimentations. C’est une banalité, mais elle est utile à
rappeler à l’ère des fake news et des théories complotistes :
comprendre comment fonctionne la science aide
à
distinguer entre ce qui relève
de la croyance et ce qui relève
de la connaissance.
La seconde grande question liée à l’épisode de la Terre boule de
neige est celle de la vie :
comment les organismes de l’époque, essentiellement unicellulaires, ont-ils
survécu ?
Et pourquoi, à
l’issue de
cette ère
glaciaire extrême,
la vie a-t-elle connu un essor spectaculaire ?
Ce paradoxe est encore mal
élucidé.
Mais nos deux auteurs offrent quelques premières
réponses…
Les sujets à retenir :
Le paradoxe de la Terre boule de neige
A la recherche de la Terre boule de neige en Namibie
Tess et Cheops : traquer l’ombre des exoplanètes
Indiana Jones au Bureau des longitudes
Et toutes les rubriques habituelles.
LES
MAGAZINES CONSEILLÉS :.SCIENCE ET VIE D’AVRIL.
Encore un numéro très intéressant de ce magazine dont vous pouvez
consulter le sommaire.
Bonne Lecture à tous.
C'est tout pour aujourd'hui!!
Bon ciel à tous!
JEAN PIERRE MARTIN
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