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Sommaire de ce
numéro :
qConférence Th Encrenaz : Les atmosphères
planétaires, compte rendu. (11/03/2005)
qVLT+XMM = Découverte
d'un des objets les plus jeunes de l'Univers. (11/03/2005)
qUn étoile de la
taille de Jupiter : Encore une découverte du VLT!
(11/03/2005)
qDes trous noirs flashés au
radar!! : Albert a encore raison! (11/03/2005)
qNurserie d'étoiles
: Des bébés très précoces! (11/03/2005)
qCassini Saturne :
Titan et Encelade diffusion de nouvelles images. (11/03/2005)
qLes rovers martiens.
Ça sent le soufre!! (11/03/2005)
qATV : Jules Verne est
prêt. (11/03/2005)
qDes livres magazines et DVD
: Entre Atome et Astrophysique. (11/03/2005)
(Photo ESO/ESA)
Une équipe
d'astronomes du VLT de l'ESO et du télescope spatial en rayons X ; XMM-Newton
de l'ESA, ont découvert un amas de milliers de galaxies à une distance de 9
Milliards d'années lumière, soit approximativement 4 Milliards d'années après
le Big Bang.
C'est la structure
massive la plus distante découverte à ce jour!
Cet amas de
galaxies contient plusieurs milliers de galaxies comme la notre.
Les images du VLT
montrent des galaxies elliptiques et rouges, c'est à dire déjà anciennes, cet
amas semble d'ailleurs être dans un état avancé de son développement. Il a donc
dû être formé au tout début de l'Univers, dans son premier tiers de vie disons.
Photo : le XMM a
pris cette photo de la galaxie NGC7314, située au centre et dans la région de
laquelle cet amas a été trouvé (carré) par hasard.
Il a été baptisé
XMMU J2235.3-2557.
Le champ du XMM
est d'un demi degré (la pleine lune approximativement).
La découverte d'un
tel amas organisé à une période où l'Univers était si jeune est une grande
découverte et une grande surprise pour les astronomes.
Les amas de
galaxies sont des structures immenses contenant plusieurs milliers de galaxies
et qui sont les briques élémentaires de l'Univers.
Les amas
contiennent beaucoup de gaz très chaud (des millions de degrés) qui émettent
dans le domaine des rayons X c'est pour cette raison qu'ils sont plus
facilement détectable par ces télescopes spécialisés dans ces longueurs d'onde
(Rosat; XMM et maintenant Chandra).
Cette découverte a
fait l'objet d'une recherche systématique du ciel et c'est en s'intéressant à
la NGC7314 qu'on a découvert cet amas lointain et très faiblement émissif,
rendez vous compte :
280
photons X seulement ont été recueillis sur la période de 12 heures
d'observations!!!!!!!
Sachant où il
fallait chercher, les astronomes du VLT au Paranal ont pu imager cette partie du
ciel dans le domaine visible.
Cela donne l'animation suivante, où la
partie qui clignote est l'image de XMM dans le domaine X (nuage orange) et la
partie fixe l'image par le VLT en visible et proche IR.
Les amas de
galaxies sont les petits points rouges.
C'est le Dr
Christopher Mullis, qui a été post-doc à l'ESO au VLT et qui
est maintenant à l'Université du Michigan, qui a mené à bien toutes ces mesures
qui ont abouties aux distances indiquées à l'aide de l'instrument FORS du
VLT. Un facteur redshift de 1,4 correspondant donc à 9 milliards d'al.
Le redshift ou z
est une indication de la distance de l'objet mesuré, en d'autres mots, plus le
z est grand et plus la distance est grande. Il caractérise
aussi le "retour en arrière" vers
l'origine (le BB), par exemple un z= 0 veut dire l'état actuel; z= 1 45% de l'age de l'univers soit 6 milliards
d'al : z= 5 correspondant à 5% de l'age de l'univers, 700.000 ans après le BB;
plus z grossit plus on se rapproche du Big Bang.
Ces récentes
découvertes sont un encouragement à continuer de combiner des mesures
"terrestres" et des mesures "spatiales".
Schéma : ESA
Mullis et al.
Distance des amas
de galaxies connus marqués en fonction de leur distance sur l'échelle de gauche
en années lumière et sur l'échelle de droite en z (redshift).
Rosat était le
prédécesseur de XMM et sa mission prit fin en 1999.
POUR ALLER PLUS
LOIN :
Le site de
XMM-Newton de l'ESA et de la NASA.
L'article
de C Mullis dans l'Astrophysical journal, en anglais, pdf 4 pages.
Les amas de
galaxies par
Thierry Lombry.
Cosmologie : un
cours en anglais du site WMAP : The
study of the Universe.
"Clusters
of galaxies" , une présentation Power Point par le Goddard Space
Flight Center (GSFC) : pour initiés mais très bien fait.
Les amas de
galaxies vus
par Chandra.
Site de la
Carnegie Institution sur
les amas de galaxies qui liste tous les textes récents sur le sujet dont :
Article de Piero
Rosati de l'ESO sur "X-ray clusters at
high redshift" en anglais 17 pages pdf compressées, un peu ardu à lire
mais fait le point.
Le VLT a encore frappé! Décidément nos astronomes
de l'hémisphère Sud sont spécialistes dans les "premières".
Ils viennent de découvrir une étoile de très
petite taille, en fait de la taille de Jupiter, et c'est une étoile et
non pas une planète.
Ces observations ont été effectuées en Mars 2004 avec un
spectrographe (appelé
FLAMES) sur
le télescope de 8,2m Kueyen (un des 4 télescopes) du Paranal et ceci grâce à
des détections faites pendant le déroulement du programme
OGLE
(Optical Gravitational Lensing Experiment ce qui veut dire Expérience de
lentilles gravitationnelles optiques) qui est aussi un programme d'étude pour
trouver les planètes effectuant un "transit" devant leur étoile,
c'est une méthode de recherche d'exo-planètes.
Les astronomes ont découvert à l'occasion de cette étude (survey
en anglais) cette petite atténuation de lumière (en fait une très faible
variation de 1,5%!!!!) sur l'étoile baptisée OGLE-TR-122 située dans la
constellation de la Carène (Carina) et qui est causée par son compagnon qui
l'éclipse tous les 7,3 jours.
Ce compagnon (baptisé très logiquement OGLE-TR-122b)
est approximativement 100 fois plus lourd que Jupiter mais seulement 16% plus
gros. (voir dessin ESO ci dessus)
C'est la première fois qu'il y a une preuve directe que des
étoiles moins massives que 1/10 de la masse de notre Soleil sont de la taille
d'une planète comme Jupiter. Bien entendu cela signifie que cette nouvelle
"mini" étoile a une densité 50 fois plus
grande que celle de notre Soleil.
Ces
étoiles de faible masse sont très intéressantes à étudier car elles pourraient
permettre de comprendre pourquoi des planètes comme Jupiter ne sont pas
devenues des étoiles. La taille étant aussi un facteur qui détermine si un
corps céleste est une étoile ou une planète, il est fondamental de savoir pourquoi
une étoile comme celle découverte est plus petite que beaucoup d'exo-planètes
découvertes récemment (les fameuses "Jupiter chaudes" : Hot Jupiter)
Cette découverte est importante aussi pour la recherche des
exo-planètes, en effet elle prouve que des petites étoiles peuvent donner le
même signal lumineux que des planète type "Jupiter", en effet,
OGLE-TR-122b étant une étoile a bien déclenché ses réactions nucléaires
internes mais vue sa faible masse sa production d'énergie est très faible.
Voir la courbe ci-contre représentant la position des étoiles
et exo planètes en fonction de leur taille et masse (par rapport au Soleil).
Les courbes en plein et en pointillées correspondent aux
différentes théories en cours.
Nos amis astronomes publient en anglais un article de 4 pages
(format pdf) dans le revue Astronomy & Astrophysics qui est disponible
sur le web.
L'astronome
Français, François Bouchy de l'OAMP (Observatoire
Astronomique de Marseille Provence) a
participé à cette découverte (voir photo).
Il a eu la gentillesse de répondre à nos questions pour les
lecteurs des Astronews de www.planetastronomy.com
Q : pourriez vous nous en dire quelques mots, comment s'est
fait pratiquement cette découverte et quelle a été votre réaction, car je pense
qu'il n'est pas courant de trouver une étoile de la taille de Jupiter.
R : Notre travail a consisté à suivre avec
le spectrographe UVES installé sur le VLT (8.2-m Paranal ESO) une soixantaine
d'objets détectés par transits photométriques par le groupe OGLE (voir plus
haut dans l'article ).
L'observation de transits photométriques
permet d'estimer le rapport de surface compagnon/étoile et donc d'estimer le
diamètre des compagnons stellaires. Ces objets, d'après leur transits
photométriques, étaient donc
considérés comme des candidats exo-planètes
possibles.
Nous avons estimé leur masse en réalisant
des mesures de vitesses radiales avec le spectrographe UVES.
Ce travail nous a permis d'annoncer 2
nouvelles exo-planètes OGLE-TR-113b et OGLE-TR-132b au printemps dernier (http://www.eso.org/outreach/press-rel/pr-2004/pr-11-04.html) puis OGLE-TR-111b.
Nous avions mis dans un premier temps
OGLE-TR-122 de côté car une première analyse grossière montrait qu'elle ne
pouvait pas être une planète extra solaire. Nous l'avons alors considéré comme
une des nombreuses étoiles de faibles masses mises en évidence par nos mesures
sur les candidats OGLE.
Une seconde analyse nous a permis de
constater que cet objet était vraiment très particulier.
C'est la plus petite étoile de la
séquence principale a ce jour dont nous avons pu déterminer la masse et
le rayon.
Q: comment explique t on alors que Jupiter ne soit pas devenue
une étoile (densité trop faible mais pourquoi)?
R : Les modèles théoriques avaient par
ailleurs prédit ce genre d'objet.
Avec environ 100 fois la masse de Jupiter,
la contraction gravitationnelle permet d'atteindre dans le cœur de cet objet la
température tout juste nécessaire pour amorcer la combustion de l'Hydrogène par
fusion thermonucléaire.
C'est donc belle et bien une étoile mais de
la taille de Jupiter.
Jupiter dans notre système solaire s'est
formée par accrétion de gaz et de poussière présents dans le disque
protoplanétaire. Il aurait fallu que Jupiter accrète 100 fois plus de matière
pour devenir une étoile.
Nous présumons que OGLE-TR-122b ne s'est
pas formée dans un disque protoplanétaire mais directement dans un nuage
protostellaire simultanément à OGLE-TR-122. OGLE-TR-122 et OGLE-TR-122b doit
être considéré comme un système binaire et non comme un système planétaire.
Merci François Bouchy et bonne continuation.
Attention : sujet
un peu ardu; prévoir aspirine ou équivalent!
Le ciel est rempli
de rayonnements diffus, le plus connu est le bruit de fond cosmique (certains
disent cosmologique) (CMB : Cosmic Microwave Background) mais ce n'est pas le
seul.
Il y a aussi le
bruit de fond cosmique Infra Rouge (CIB : Cosmic Infrared Background); bruit de
fond cosmique optique (COB : Cosmic Optical Background) et ce qui va nous
intéresser : le bruit de fond cosmique en X (CXB : Cosmic X ray background). Le
plus important en intensité est le CMB.
Ce rayonnement X de fond (CXB) grâce aux satellites X
comme le XMM-Newton a pu être résolu (au sens optique du terme) en ses
différentes sources; il provient d'une quantité phénoménale de sources X
individuelles, de la matière qui tombe dans des trous
noirs massifs comme ceux situés au centre des galaxies. Contrairement au
CMB qui est lui très diffus et dû aux premiers instants de lumière après le Big
Bang (300.000 ans après), le CXB provient d'une quantité importante de
différentes sources ce qui le rend aussi isotrope.
Quand la matière des galaxies (ces
galaxies sont appelées galaxies actives) est aspirée par ces trous noirs
massifs, elle tourbillonne à une vitesse proche de celle de la lumière et en
conséquence est portée à de telles températures qu'elle réagit en poussant un
dernier SOS caractéristique : des photons X!!!
Ces photons sont la signature
caractéristique des éléments composant la matière absorbée (empreinte digitale,
ou raie caractéristique) et peuvent ainsi être parfaitement identifiés.
Parmi tous ces
éléments le Fer est très intéressant car il est abondant dans l'Univers et émet
une raie très intense à haute température (6,4Kev pour les connaisseurs).
Comme pour les
voitures avec les radar de vitesse, la vitesse proche de la lumière des atomes
de Fer peut être contrôlée par un décalage de leur raie spectrale comme prévu
par Albert Einstein.
Mais ce n'est pas
tout, la relativité générale prédit que ces raies doivent s'élargir et doivent
aussi être asymétriques.
(Dessin
: Max Planck Institute for Extraterrestrial Physics MPE).
En orange, le
disque d'accrétion autour du trou noir. Le rayonnement émis par la matière (par
ex Fer) à proximité du trou noir est décalé soit vers le bleu (blueshift :
longueur d'onde plus courte) quand celui ci se dirige vers nous et vers le
rouge (redshift : longueur d'onde plus longue) quand il s'éloigne de nous. Ce
qui est représenté sur le dessin.
L'image du trou
noir relativiste est aussi courbé (warped en anglais comme dans Star Trek) ou
tordu par la courbure de l'espace
Les physiciens du MPE près de Munich sous la
direction de Günther Hasinger, ont étudié les rayonnements caractéristiques
d'une centaine de trous noirs localisés vers la Grande Ourse avec le télescope
spatial en X, le XMM-Newton.
Après
compensation des mouvements des galaxies (plus elles sont loin, plus elles vont
en s'éloignant de nous : loi de Hubble (Lemaître), distance mesurée au Keck de
Hawaï); ils obtinrent la courbe suivante, tout à fait en accord avec ce
qu'avait prévu les théories d'Albert.
On voit bien le
pic de la rie du Fe à 6,4Kev et l'élargissement asymétrique prévu par la
théorie.
(Dessin : Max
Planck Institute for Extraterrestrial Physics MPE).
C'était pour fêter
l'année Einstein.
POUR
ALLER PLUS LOIN :
Le bruit de fond X
dans l'APOD du 9
Septembre 2000.
Extrait de la thèse
de doctorat d'Hervé Dole sur les fond X. (il était à l'Université de
l'Arizona, mais thèse en fronçais)
Article de l'agence
spatiale japonaise sur le CXB, très clair.
Conférence SAF sur
les
trous noirs géants par Suzy Collin.
Les nurseries
d'étoiles sont légion dans l'Univers, et les astronomes du télescope spatial en
X, le XMM-Newton ont découvert dans une telle nurserie (hatchery en anglais)
située à 500 années lumière de nous (dans R Corona Australis), le début du
commencement de la naissance, bref l'échographie du bébé étoile naissante : les
nuages de gaz qui s'écroulent sur eux mêmes.
Cette découverte est encore à
mettre au compte du GSFC (Goddard Space Flight Center du Maryland,
USA) et plus particulièrement au compte du Dr Hamaguchi.
Le nuage de gaz
est chauffé par des procédés électromagnétiques et cela favorise sa
condensation, cet échauffement provoque des fortes émissions de rayons X (voir
article sur le CXB) qui peuvent être détectées par XMM.
Ceci prouve que la
gravité n'est pas la seule force qui provoque l'effondrement des nuages de gaz,
c'est nouveau!!
Ce nuage ne peut
pas être encore appelé étoile, c'est un embryon, un fœtus , une proto-étoile de classe 0.
Une telle proto
étoile en est au tout début de sa conception : 10 à 100.000 ans seulement, les
classes suivantes 1,2, et 3 sont les évolutions jusqu'à la vraie étoile vers 10
millions d'années après le début de la conception.
C'est la première
fois que l'on voit une proto étoile à un stade si jeune.
Normalement un tel
nuage stellaire devrait être très froid (-240°C), ce n'est pas le cas de celui
–ci, il semble que la rotation du noyau de cette proto étoile favorise
l'accrétion de matière et engendre des forces magnétiques qui réchauffent
fortement celui-ci. Cet échauffement (plusieurs millions de degrés) est détecté
par l'émission de ces rayons X qui permet ainsi comme pour une échographie,
l'analyse de l'intérieur de cette étoile en gestation.
Tout ceci favorise
la thèse que les champs magnétiques participent très fortement à la maturation
des procédés de l'évolution des étoiles.
L'autre
observatoire X : Chandra , le télescope de 88 pouces de Hawaï et le télescope
Japonais Subaru ont permis de confirmer toutes ces mesures.
Photo : vue de R
Corona Australis en X par XMM
Les points bleus
sont les proto étoiles de l'étude.
Celle de classe 0
est marquée IRS7B
Dans le coin
supérieur gauche, on peut voir la même proto étoile en Infra Rouge.
Ces récentes
découvertes sont une avancée de plus sur la compréhension du processus de
formation des étoiles, soyons humble, il reste encore beaucoup à découvrir.
Site de XMM-Newton.
Communiqué
de presse de XMM sur ce sujet avec d'autres photos.
(Photos NASA/JPL)
Les images prises
par Cassini lors des premiers survols ont été traitées et améliorées par la
NASA et sont diffusées en même temps ce mois ci qu'un article dans la célèbre
revue Nature.
En voici quelques
unes.
Mosaïque du Pôle
Sud de Titan prise pendant le survol de Juillet 2004 d'une distance de
340.000km.
Les zones blanches
au Pôle sont des nuages.
À cause de
l'épaisse atmosphère, la résolution de ces images n'est pas excellent et est
moins bonne que les possibilités de la caméra. (on ne peut voir que des détails
de quelques km)
La plupart de
l'activité nuageuse se produit vers le Pôle Sud, et les scientifiques pensent
donc que c'est dans cette zone que le cycle du méthane est le plus actif :
pluie, creusement de lits de rivières, écoulement puis évaporation.
Lors de l'analyse
détaillée des nuages (qui sont rares d'ailleurs), ils se sont rendus compte que
ceux ci se déplacent PLUS VITE que la rotation
de la planète, cela s'appelle le phénomène de super-rotation.
Ce sont des images
de détails de Titan (colonne de gauche) qui ont été surchargées (colonne de
droite) pour faire ressortir certains détails.
Ce sont par
exemple des lits de rivières ou des ravins.
Le plus long
chenal fait 1500km de long et 10km de large.
En bas à gauche on
peut distinguer un objet circulaire, on pense que c'est un cratère d'impact.
Ces six vues
détaillées de la surface de Titan ont été prises en Octobre et en Décembre 2004
et montrent qu'une diversité de processus géologiques ont modelés la surface de
cette lune.
Clic sur l'image
pour avoir une plus grande vue si vous le souhaitez.
L'image a) indique
clairement une limite de terrains sombres et clairs près de la région baptisée
Xanadu. On peut distinguer ce qui pourraient être 3 cratères d'impact sur cette
image. Ceux du haut ont 30km de diamètre, celui du bas 50km. L'atmosphère
épaisse de Titan rend impossible des petits cratères correspondant à des petits
projectiles. Mais quand même si la surface de Titan était très ancienne il
devrait y avoir beaucoup plus de gros cratères, ce qui n'est pas le cas, donc
un phénomène d'érosion comparable à ce qui se passe sur terre est aussi à
l'œuvre sur Titan.
L'image b) montre
des dépôts rectilignes probablement formés par le vent. Une remarque : le site
d'atterrissage de Huygens se trouve dans le coin gauche de l'image.
Au milieu de
l'image c) on remarque un cheminement fluvial sombre de 2km de large et de
plusieurs dizaines de km de long.
Sur l'image d) on
voit des matériaux sombres à l'Ouest de Xanadu dont la nature est d'après les
spécialistes d'origine tectonique (une faille, fault en anglais).
Sur l'image e) on
voit la zone située au sud est du point d'atterrissage de Huygens. Les flèches
marquées par les grands chefs de la mission indiquent des zones similaires à
des zones de drainage correspondant à des sources souterraines de liquides (je
dois avouer que ce n'est pas très clair pour moi, mais je ne suis pas
géologue!)
Enfin l'image f)
terrain situé au NE de Xanadu où les taches blanches seraient des fines plaques
qui ont été brisées et réparties sur le terrain aux alentours comme les
banquises sur Terre.
Les barres
blanches au niveau des images font toutes 200km de long pour donner une idée de
l'échelle.
Le Nord est
toujours situé vers le haut de chaque image.
À ce jour (Mars
2005, après 4 passages) Cassini a couvert 30% de la
surface de Titan avec une résolution de 1 à 10 km, Cassini doit faire
encore une quarantaine de passages très proches lors de ces 3 ans de mission,
donc à suivre jusqu'aux prochaines infos.
Ne
pas oublier : Cassini passe près d'Encelade et fait de superbes photos très
surprenantes de très près.
Vue prise le 16
Février 2005 d'Encelade (500km de diamètre) par Cassini qui était à 180.000km.
Des images
beaucoup plus détaillées et en gros plan sont diffusées directement sur le site de
l'imagerie de la mission dirigée par Carolyn Porco.
À voir absolument.
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières
images de Cassini au JPL:
(Photos NASA/JPL)
La NASA diffuse en
couleur maintenant ces deux photos prises il y à quelques semaines sur les
collines Columbia, nous
avions déjà évoqué cet évènement, car Spirit avait mis au jour sur cette
roche Peace, des sulfates, signe indubitable d'une présence d'eau liquide
passée.
Voici une
comparaison de cette roche après passage de l'outil multi fonction RAT, en
fausse et en vraie couleur.
Image en fausse
couleur du rocher nommé Peace. Un trou a été creusé par le RAT et les
spectromètres ont mesuré des concentrations élevées de Soufre (sous forme de
sulfate de Magnésium appelé "Epsom salts" par les anglo-saxons) qui
apparaissent en bleu sur cette photo prise à la Pancam sol 381. (filtres : 750,
530, et 430 nm) |
La même zone
mais en couleur naturelle telles qu'elle apparaîtrait à un oeil humain ce
même jour (27 janvier 2005). Le rocher Peace
a été nommé ainsi en honneur de Martin Luther King. (filtres 430 et
750 nm) |
Excellent article
d'Astrobiology Magazine sur le sujet avec une foule de références Internet.
http://www.astrobio.net/news/article1443.html
Spirit est en excellent forme et prend des
photos des pentes de sa colline comme ici (du point de vue appelé Larry's
lookout), dont j'ai rétabli l'inclinaison pour mettre l'horizon horizontal, on
voit dans le fond les bords du cratère Gusev.
Le printemps approche
et les batteries commencent à se regonfler un peu malgré la poussière déposée
sur les cellules solaires.
Vous
aimez les photos en couleur des rovers, vous avez raison! :
Ces photos
publiées par le JPL régulièrement sont la plupart du
temps en Noir et Blanc, mais il existe un outil sur le web (Mars
Midnight Browser) qui vous permet facilement de les colorer (comme celle
ci) et de faire même des 3D.
Allez y voir et
essayez et dites moi ce que vous en pensez.
Les meilleures
photos sont classées dans le planetary photojournal que vous pouvez retrouver à
tout instant:
http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Mars
(dessin et photos
ESA et EADS)
ATV= Automated
Transfer Vehicle : véhicule de transfert vers l'ISS.
L'ATV est un
véhicule spatial inhabité devant compléter les cargos Progress Russes pour
alimenter l'ISS.
Le premier
exemplaire a été baptisé Jules Verne.
Jules Verne se
trouve sur actuellement sur le site de l’ESTEC de Noordwijk, aux Pays Bas, où
une séries de tests sont réalisés.
Il est développé
par l'ESA sous la maîtrise d'œuvre de EADS
Space Transportation au Mureaux près de Paris.
Il va être lancé
en 2006 par une fusée Ariane 5 de Kourou.
Il s'arrime
automatiquement au module russe Zvesda et une fois sécurisé, est un module
pressurisé supplémentaire pour l'ISS utilisable par les astronautes.
Quelques mois
après il sera rempli de déchets et éjecté de l'ISS pour brûler dans
l'atmosphère.
Il peut amener 7 tonnes et demi de matériel (ce qui est presque trois fois plus que
les Progress) et mesure près de 10m de long pour un diamètre de4,50m.
Il est composé de
deux parties :
** la partie fret
(Integrated cargo carrier) pressurisée contenant le fret c'est cette partie qui
vient s'accrocher à l'ISS (système d'origine russe fonctionnant sur les
Progress et Soyuz actules) et
** la partie
purement technique (spacecraft) décomposée en module avionique ; module
propulsion.
L'ATV en plus de
fournir la station avec les ergols, la nourriture et les nouvelles expériences,
a un rôle vital de donner de temps en temps des petits à-coups pour augmenter
l'altitude de l'ISS. (l'ISS perd en moyenne 100m
d'altitude par jour due au frottement atmosphérique, même à cette
altitude de 300km).
C'est le premier
vaisseau spatial européen aussi novateur et de qualité "astronaute"
car une partie va servir d'habitat pour les astronautes de la station. Mais
malheureusement il n'a pas été conçu pour retourner sur Terre sans encombre,
quand il ne sera plus utile il sera chargé avec tous les déchets du bord et
éjecté puis il brûlera dans l'atmosphère.
Voici les tailles
comparées des vaisseaux ATV, Progress et Apollo
Après son départ
de Kourou, il va rejoindre l'ISS automatiquement (système PCE) la station par
pilotage au GPS, arrivé à quelques dizaines de mètres de la station, un système
de suivi Laser entre en service et effectue les dernières phases d'amarrage au
module d'origine russe Zvesda.
Le 28 Février 2005
a été lancé avec succès à bord du véhicule Progress 352 le système de
communication PCE
(Proximity
Communication Equipment fabriqué par EADS Astrium à Toulouse) qui va être
utilisé par l'ISS lors de l'arrimage de l'ATV.
Placement de
l'ATV dans la fusée Ariane 5 |
Partie habitable
de l'ATV |
L'ATV en
approche automatique de l'ISS |
Écorché de l'ATV |
QUELQUES
RÉFÉRENCES :
Comparaison des
différents cargo spatiaux.
Description technique
de l'ATV par l'ESA.
Voici une vidéo de 5
minutes de l'ESA où notre astronaute JF Clervoy, conseiller principal du
projet ATV pour l'ESA nous présente ce vaisseau spatial.
Istvan
Berkes, Hongrois d'origine (Université de Budapest) est professeur de physique
à l'université de Lyon-I.
Il a déjà écrit notamment un petit
bijou : "la physique de tous les jours" aussi chez Vuibert. (40€) cet
ouvrage fait le point sur la physique quotidienne et se met à la portée de tout
le monde.
Aujourd'hui il nous présente une vue
d'ensemble de la physique nouvelle, d'ailleurs c'est le sous titre de son
livre.
Voici une courte présentation de cet
ouvrage qui est relativement abordable au point de vue compréhension.
On trouvera dans cet ouvrage un
panorama des grandes avancées de la physique durant la seconde moitié du XXe
siècle. Parmi les nombreux domaines de la science, la physique occupe une place
à part car elle a infiltré de nombreuses autres disciplines telles que par
exemple la chimie physique, la chimie quantique, la biophysique, la biologie
moléculaire ou l’astrophysique. L’ouvrage étant issu de conférences prononcées
par l’auteur devant un public varié, son contenu est accessible aux non
spécialistes bien qu’il réclame une formation scientifique initiale de base
(bac S).
Notre vision des sciences en général
s’est trouvée modifiée au fil du XXème siècle pour devenir moins fragmentaire
et plus globale. Parmi les nombreux domaines de la science, la physique occupe
une place à part car elle a infiltré de nombreuses autres disciplines telles
que par exemple la chimie physique, la chimie quantique, la biophysique, la
biologie moléculaire ou l’astrophysique. Or pour donner une explication
scientifique satisfaisante de la plupart des phénomènes, des plus simples aux
plus complexes, quelques notions de physique suffisent.
Table des matières :
La physique nucléaire, une science du XXème siècle
De la chimie des
éléments à la synthèse de nouveaux éléments
Laser et CD
La quantique au
quotidien
Les basses
températures : la physique et la technologie des températures les
plus basses.
Astrophysique :
l’Univers en expansion, nouveaux énigmes
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