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Mise à jour : 11 Mars 2005

 

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ARCHIVES DES ASTRONEWS

Sommaire de ce numéro :

 

qConférence Th Encrenaz : Les atmosphères planétaires, compte rendu. (11/03/2005)

qVLT+XMM = Découverte d'un des objets les plus jeunes de l'Univers.  (11/03/2005)

qUn étoile de la taille de Jupiter : Encore une découverte du VLT! (11/03/2005)

qDes trous noirs flashés au radar!! : Albert a encore raison! (11/03/2005)

qNurserie d'étoiles : Des bébés très précoces! (11/03/2005)

qCassini Saturne : Titan et Encelade diffusion de nouvelles images. (11/03/2005)

qLes rovers martiens. Ça sent le soufre!! (11/03/2005)

qATV : Jules Verne est prêt. (11/03/2005)

qDes livres magazines et DVD : Entre Atome et Astrophysique. (11/03/2005)

 

 

 

 

 

 

VLT+XMM = DÉCOUVERTE D'UN DES OBJETS LES PLUS JEUNES DE L'UNIVERS (11/03/2005)

(Photo  ESO/ESA)

 

Une équipe d'astronomes du VLT de l'ESO et du télescope spatial en rayons X ; XMM-Newton de l'ESA, ont découvert un amas de milliers de galaxies à une distance de 9 Milliards d'années lumière, soit approximativement 4 Milliards d'années après le Big Bang.

 

C'est la structure massive la plus distante découverte à ce jour!

 

Cet amas de galaxies contient plusieurs milliers de galaxies comme la notre.

Les images du VLT montrent des galaxies elliptiques et rouges, c'est à dire déjà anciennes, cet amas semble d'ailleurs être dans un état avancé de son développement. Il a donc dû être formé au tout début de l'Univers, dans son premier tiers de vie disons.

 

Photo : le XMM a pris cette photo de la galaxie NGC7314, située au centre et dans la région de laquelle cet amas a été trouvé (carré) par hasard.

Il a été baptisé XMMU J2235.3-2557.

Le champ du XMM est d'un demi degré (la pleine lune approximativement).

 

 

 

La découverte d'un tel amas organisé à une période où l'Univers était si jeune est une grande découverte et une grande surprise pour les astronomes.

Les amas de galaxies sont des structures immenses contenant plusieurs milliers de galaxies et qui sont les briques élémentaires de l'Univers.

 

Les amas contiennent beaucoup de gaz très chaud (des millions de degrés) qui émettent dans le domaine des rayons X c'est pour cette raison qu'ils sont plus facilement détectable par ces télescopes spécialisés dans ces longueurs d'onde (Rosat; XMM et maintenant Chandra).

Cette découverte a fait l'objet d'une recherche systématique du ciel et c'est en s'intéressant à la NGC7314 qu'on a découvert cet amas lointain et très faiblement émissif, rendez vous compte :

280 photons X seulement ont été recueillis sur la période de 12 heures d'observations!!!!!!!

 

Sachant où il fallait chercher, les astronomes du VLT au Paranal ont pu imager cette partie du ciel dans le domaine visible.

Cela donne l'animation suivante, où la partie qui clignote est l'image de XMM dans le domaine X (nuage orange) et la partie fixe l'image par le VLT en visible et proche IR.

 

Les amas de galaxies sont les petits points rouges.

 

 

 

 

 

C'est le Dr Christopher Mullis, qui a été post-doc à l'ESO au VLT et qui est maintenant à l'Université du Michigan, qui a mené à bien toutes ces mesures qui ont abouties aux distances indiquées à l'aide de l'instrument FORS du VLT. Un facteur redshift de 1,4 correspondant donc à 9 milliards d'al.

 

Le redshift ou z est une indication de la distance de l'objet mesuré, en d'autres mots, plus le z est grand et plus la distance est grande. Il caractérise aussi le "retour en arrière" vers l'origine (le BB), par exemple un z= 0 veut dire l'état actuel; z= 1   45% de l'age de l'univers soit 6 milliards d'al : z= 5 correspondant à 5% de l'age de l'univers, 700.000 ans après le BB; plus z grossit plus on se rapproche du Big Bang.

 

Ces récentes découvertes sont un encouragement à continuer de combiner des mesures "terrestres" et des mesures "spatiales".

 

 

 

Schéma : ESA Mullis et al.

Distance des amas de galaxies connus marqués en fonction de leur distance sur l'échelle de gauche en années lumière et sur l'échelle de droite en z (redshift).

Rosat était le prédécesseur de XMM et sa mission prit fin en 1999.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Le site de XMM-Newton de l'ESA et de la NASA.

 

L'article de C Mullis dans l'Astrophysical journal, en anglais, pdf 4 pages.

 

Les amas de galaxies par Thierry Lombry.

 

Cosmologie : un cours en anglais du site WMAP : The study of the Universe.

 

"Clusters of galaxies" , une présentation Power Point par le Goddard Space Flight Center (GSFC) : pour initiés mais très bien fait.

 

Les amas de galaxies vus par Chandra.

 

Site de la Carnegie Institution sur les amas de galaxies qui liste tous les textes récents sur le sujet dont :

 

Article de Piero Rosati de l'ESO sur "X-ray clusters at high redshift" en anglais 17 pages pdf compressées, un peu ardu à lire mais fait le point.

 

 

 

 

 

 

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UNE ÉTOILE DE LA TAILLE DE JUPITER DÉCOUVERTE PAR LE VLT. (11/03/2005)

 

 

Le VLT a encore frappé! Décidément nos astronomes de l'hémisphère Sud sont spécialistes dans les "premières".

Ils viennent de découvrir une étoile de très petite taille, en fait de la taille de Jupiter, et c'est une étoile et non pas une planète.

 

 

Ces observations ont été effectuées en Mars 2004 avec un spectrographe (appelé FLAMES) sur le télescope de 8,2m Kueyen (un des 4 télescopes) du Paranal et ceci grâce à des détections faites pendant le déroulement du programme OGLE (Optical Gravitational Lensing Experiment ce qui veut dire Expérience de lentilles gravitationnelles optiques) qui est aussi un programme d'étude pour trouver les planètes effectuant un "transit" devant leur étoile, c'est une méthode de recherche d'exo-planètes.

 

 

Les astronomes ont découvert à l'occasion de cette étude (survey en anglais) cette petite atténuation de lumière (en fait une très faible variation de 1,5%!!!!) sur l'étoile baptisée OGLE-TR-122 située dans la constellation de la Carène (Carina) et qui est causée par son compagnon qui l'éclipse tous les 7,3 jours.

Ce compagnon (baptisé très logiquement OGLE-TR-122b) est approximativement 100 fois plus lourd que Jupiter mais seulement 16% plus gros. (voir dessin ESO ci dessus)

 

 

C'est la première fois qu'il y a une preuve directe que des étoiles moins massives que 1/10 de la masse de notre Soleil sont de la taille d'une planète comme Jupiter. Bien entendu cela signifie que cette nouvelle "mini" étoile a une densité 50 fois plus grande que celle de notre Soleil.

 

Ces étoiles de faible masse sont très intéressantes à étudier car elles pourraient permettre de comprendre pourquoi des planètes comme Jupiter ne sont pas devenues des étoiles. La taille étant aussi un facteur qui détermine si un corps céleste est une étoile ou une planète, il est fondamental de savoir pourquoi une étoile comme celle découverte est plus petite que beaucoup d'exo-planètes découvertes récemment (les fameuses "Jupiter chaudes" : Hot Jupiter)

Cette découverte est importante aussi pour la recherche des exo-planètes, en effet elle prouve que des petites étoiles peuvent donner le même signal lumineux que des planète type "Jupiter", en effet, OGLE-TR-122b étant une étoile a bien déclenché ses réactions nucléaires internes mais vue sa faible masse sa production d'énergie est très faible.

Voir la courbe ci-contre représentant la position des étoiles et exo planètes en fonction de leur taille et masse (par rapport au Soleil).

Les courbes en plein et en pointillées correspondent aux différentes théories en cours.

 

 

Nos amis astronomes publient en anglais un article de 4 pages (format pdf) dans le revue Astronomy & Astrophysics qui est disponible sur le web.

 

 

L'astronome Français, François Bouchy de l'OAMP (Observatoire Astronomique de Marseille Provence) a participé à cette découverte (voir photo).

 

Il a eu la gentillesse de répondre à nos questions pour les lecteurs des Astronews de www.planetastronomy.com  

 

Q : pourriez vous nous en dire quelques mots, comment s'est fait pratiquement cette découverte et quelle a été votre réaction, car je pense qu'il n'est pas courant de trouver une étoile de la taille de Jupiter.

 

R : Notre travail a consisté à suivre avec le spectrographe UVES installé sur le VLT (8.2-m Paranal ESO) une soixantaine d'objets détectés par transits photométriques par le groupe OGLE (voir plus haut dans l'article ).

L'observation de transits photométriques permet d'estimer le rapport de surface compagnon/étoile et donc d'estimer le diamètre des compagnons stellaires. Ces objets, d'après leur transits photométriques, étaient donc

considérés comme des candidats exo-planètes possibles.

Nous avons estimé leur masse en réalisant des mesures de vitesses radiales avec le spectrographe UVES.

Ce travail nous a permis d'annoncer 2 nouvelles exo-planètes OGLE-TR-113b et OGLE-TR-132b au printemps dernier (http://www.eso.org/outreach/press-rel/pr-2004/pr-11-04.html) puis OGLE-TR-111b.

 

Nous avions mis dans un premier temps OGLE-TR-122 de côté car une première analyse grossière montrait qu'elle ne pouvait pas être une planète extra solaire. Nous l'avons alors considéré comme une des nombreuses étoiles de faibles masses mises en évidence par nos mesures sur les candidats OGLE.

Une seconde analyse nous a permis de constater que cet objet était vraiment très particulier.

C'est la plus petite étoile de la séquence principale a ce jour dont nous avons pu déterminer la masse et le rayon.

 

Q: comment explique t on alors que Jupiter ne soit pas devenue une étoile (densité trop faible mais pourquoi)?

 

R : Les modèles théoriques avaient par ailleurs prédit ce genre d'objet.

Avec environ 100 fois la masse de Jupiter, la contraction gravitationnelle permet d'atteindre dans le cœur de cet objet la température tout juste nécessaire pour amorcer la combustion de l'Hydrogène par fusion thermonucléaire.

C'est donc belle et bien une étoile mais de la taille de Jupiter.

Jupiter dans notre système solaire s'est formée par accrétion de gaz et de poussière présents dans le disque protoplanétaire. Il aurait fallu que Jupiter accrète 100 fois plus de matière pour devenir une étoile.

Nous présumons que OGLE-TR-122b ne s'est pas formée dans un disque protoplanétaire mais directement dans un nuage protostellaire simultanément à OGLE-TR-122. OGLE-TR-122 et OGLE-TR-122b doit être considéré comme un système binaire et non comme un système planétaire.

 

 

Merci François Bouchy et bonne continuation.

 

 

 

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DES TROUS NOIRS PRIS AU RADAR! : ALBERT A ENCORE RAISON! (11/03/2005)

 

Attention : sujet un peu ardu; prévoir aspirine ou équivalent!

 

Le ciel est rempli de rayonnements diffus, le plus connu est le bruit de fond cosmique (certains disent cosmologique) (CMB : Cosmic Microwave Background) mais ce n'est pas le seul.

Il y a aussi le bruit de fond cosmique Infra Rouge (CIB : Cosmic Infrared Background); bruit de fond cosmique optique (COB : Cosmic Optical Background) et ce qui va nous intéresser : le bruit de fond cosmique en X (CXB : Cosmic X ray background). Le plus important en intensité est le CMB.

 

Ce rayonnement X de fond (CXB) grâce aux satellites X comme le XMM-Newton a pu être résolu (au sens optique du terme) en ses différentes sources; il provient d'une quantité phénoménale de sources X individuelles, de la matière qui tombe dans des trous noirs massifs comme ceux situés au centre des galaxies. Contrairement au CMB qui est lui très diffus et dû aux premiers instants de lumière après le Big Bang (300.000 ans après), le CXB provient d'une quantité importante de différentes sources ce qui le rend aussi isotrope.

 

 

Quand la matière des galaxies (ces galaxies sont appelées galaxies actives) est aspirée par ces trous noirs massifs, elle tourbillonne à une vitesse proche de celle de la lumière et en conséquence est portée à de telles températures qu'elle réagit en poussant un dernier SOS caractéristique : des photons X!!!

 

Ces photons sont la signature caractéristique des éléments composant la matière absorbée (empreinte digitale, ou raie caractéristique) et peuvent ainsi être parfaitement identifiés.

Parmi tous ces éléments le Fer est très intéressant car il est abondant dans l'Univers et émet une raie très intense à haute température (6,4Kev pour les connaisseurs).

 

Comme pour les voitures avec les radar de vitesse, la vitesse proche de la lumière des atomes de Fer peut être contrôlée par un décalage de leur raie spectrale comme prévu par Albert Einstein.

Mais ce n'est pas tout, la relativité générale prédit que ces raies doivent s'élargir et doivent aussi être asymétriques.

 

(Dessin : Max Planck Institute for Extraterrestrial Physics MPE).

En orange, le disque d'accrétion autour du trou noir. Le rayonnement émis par la matière (par ex Fer) à proximité du trou noir est décalé soit vers le bleu (blueshift : longueur d'onde plus courte) quand celui ci se dirige vers nous et vers le rouge (redshift : longueur d'onde plus longue) quand il s'éloigne de nous. Ce qui est représenté sur le dessin.

 

L'image du trou noir relativiste est aussi courbé (warped en anglais comme dans Star Trek) ou tordu par la courbure de l'espace

 

 

Les physiciens du MPE près de Munich sous la direction de Günther Hasinger, ont étudié les rayonnements caractéristiques d'une centaine de trous noirs localisés vers la Grande Ourse avec le télescope spatial en X, le XMM-Newton.

 

Après compensation des mouvements des galaxies (plus elles sont loin, plus elles vont en s'éloignant de nous : loi de Hubble (Lemaître), distance mesurée au Keck de Hawaï); ils obtinrent la courbe suivante, tout à fait en accord avec ce qu'avait prévu les théories d'Albert.

 

On voit bien le pic de la rie du Fe à 6,4Kev et l'élargissement asymétrique prévu par la théorie.

(Dessin : Max Planck Institute for Extraterrestrial Physics MPE).

 

 

 

 

 

 

C'était pour fêter l'année Einstein.

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Le bruit de fond X dans l'APOD du 9 Septembre 2000.

 

Extrait de la thèse de doctorat d'Hervé Dole sur les fond X. (il était à l'Université de l'Arizona, mais thèse en fronçais)

 

Article de l'agence spatiale japonaise sur le CXB, très clair.

 

Conférence SAF sur les trous noirs géants par Suzy Collin.

 

 

 

 

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NURSERIE D'ÉTOILES UN BÉBÉ TRÈS PRÉCOCE! (11/03/2005)

 

Les nurseries d'étoiles sont légion dans l'Univers, et les astronomes du télescope spatial en X, le XMM-Newton ont découvert dans une telle nurserie (hatchery en anglais) située à 500 années lumière de nous (dans R Corona Australis), le début du commencement de la naissance, bref l'échographie du bébé étoile naissante : les nuages de gaz qui s'écroulent sur eux mêmes.

 

Cette découverte est encore à mettre au compte du GSFC (Goddard Space Flight Center du Maryland, USA) et plus particulièrement au compte du Dr Hamaguchi.

Le nuage de gaz est chauffé par des procédés électromagnétiques et cela favorise sa condensation, cet échauffement provoque des fortes émissions de rayons X (voir article sur le CXB) qui peuvent être détectées par XMM.

Ceci prouve que la gravité n'est pas la seule force qui provoque l'effondrement des nuages de gaz, c'est nouveau!!

 

Ce nuage ne peut pas être encore appelé étoile, c'est un embryon, un fœtus , une proto-étoile de classe 0.

Une telle proto étoile en est au tout début de sa conception : 10 à 100.000 ans seulement, les classes suivantes 1,2, et 3 sont les évolutions jusqu'à la vraie étoile vers 10 millions d'années après le début de la conception.

 

C'est la première fois que l'on voit une proto étoile à un stade si jeune.

 

Normalement un tel nuage stellaire devrait être très froid (-240°C), ce n'est pas le cas de celui –ci, il semble que la rotation du noyau de cette proto étoile favorise l'accrétion de matière et engendre des forces magnétiques qui réchauffent fortement celui-ci. Cet échauffement (plusieurs millions de degrés) est détecté par l'émission de ces rayons X qui permet ainsi comme pour une échographie, l'analyse de l'intérieur de cette étoile en gestation.

 

 

Tout ceci favorise la thèse que les champs magnétiques participent très fortement à la maturation des procédés de l'évolution des étoiles.

 

L'autre observatoire X : Chandra , le télescope de 88 pouces de Hawaï et le télescope Japonais Subaru ont permis de confirmer toutes ces mesures.

 

Photo : vue de R Corona Australis en X par XMM

Les points bleus sont les proto étoiles de l'étude.

Celle de classe 0 est marquée IRS7B

Dans le coin supérieur gauche, on peut voir la même proto étoile en Infra Rouge.

 

 

 

 

 

Ces récentes découvertes sont une avancée de plus sur la compréhension du processus de formation des étoiles, soyons humble, il reste encore beaucoup à découvrir.

 

 

 

 

Site de XMM-Newton.

 

Communiqué de presse de XMM sur ce sujet avec d'autres photos.

 

 

 

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CASSINI SATURNE :TITAN & ENCELADE : DIFFUSION DE NOUVELLES IMAGES (11/03/2005)

(Photos NASA/JPL)

 

Les images prises par Cassini lors des premiers survols ont été traitées et améliorées par la NASA et sont diffusées en même temps ce mois ci qu'un article dans la célèbre revue Nature.

En voici quelques unes.

 

 

Mosaïque du Pôle Sud de Titan prise pendant le survol de Juillet 2004 d'une distance de 340.000km.

Les zones blanches au Pôle sont des nuages.

À cause de l'épaisse atmosphère, la résolution de ces images n'est pas excellent et est moins bonne que les possibilités de la caméra. (on ne peut voir que des détails de quelques km)

 

La plupart de l'activité nuageuse se produit vers le Pôle Sud, et les scientifiques pensent donc que c'est dans cette zone que le cycle du méthane est le plus actif : pluie, creusement de lits de rivières, écoulement puis évaporation.

Lors de l'analyse détaillée des nuages (qui sont rares d'ailleurs), ils se sont rendus compte que ceux ci se déplacent PLUS VITE que la rotation de la planète, cela s'appelle le phénomène de super-rotation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce sont des images de détails de Titan (colonne de gauche) qui ont été surchargées (colonne de droite) pour faire ressortir certains détails.

 

Ce sont par exemple des lits de rivières ou des ravins.

Le plus long chenal fait 1500km de long et 10km de large.

En bas à gauche on peut distinguer un objet circulaire, on pense que c'est un cratère d'impact.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces six vues détaillées de la surface de Titan ont été prises en Octobre et en Décembre 2004 et montrent qu'une diversité de processus géologiques ont modelés la surface de cette lune.

 

Clic sur l'image pour avoir une plus grande vue si vous le souhaitez.

L'image a) indique clairement une limite de terrains sombres et clairs près de la région baptisée Xanadu. On peut distinguer ce qui pourraient être 3 cratères d'impact sur cette image. Ceux du haut ont 30km de diamètre, celui du bas 50km. L'atmosphère épaisse de Titan rend impossible des petits cratères correspondant à des petits projectiles. Mais quand même si la surface de Titan était très ancienne il devrait y avoir beaucoup plus de gros cratères, ce qui n'est pas le cas, donc un phénomène d'érosion comparable à ce qui se passe sur terre est aussi à l'œuvre sur Titan.

 

L'image b) montre des dépôts rectilignes probablement formés par le vent. Une remarque : le site d'atterrissage de Huygens se trouve dans le coin gauche de l'image.

 

Au milieu de l'image c) on remarque un cheminement fluvial sombre de 2km de large et de plusieurs dizaines de km de long.

 

Sur l'image d) on voit des matériaux sombres à l'Ouest de Xanadu dont la nature est d'après les spécialistes d'origine tectonique (une faille, fault en anglais).

 

Sur l'image e) on voit la zone située au sud est du point d'atterrissage de Huygens. Les flèches marquées par les grands chefs de la mission indiquent des zones similaires à des zones de drainage correspondant à des sources souterraines de liquides (je dois avouer que ce n'est pas très clair pour moi, mais je ne suis pas géologue!)

 

Enfin l'image f) terrain situé au NE de Xanadu où les taches blanches seraient des fines plaques qui ont été brisées et réparties sur le terrain aux alentours comme les banquises sur Terre.

 

Les barres blanches au niveau des images font toutes 200km de long pour donner une idée de l'échelle.

Le Nord est toujours situé vers le haut de chaque image.

 

 

À ce jour (Mars 2005, après 4 passages) Cassini a couvert 30% de la surface de Titan avec une résolution de 1 à 10 km, Cassini doit faire encore une quarantaine de passages très proches lors de ces 3 ans de mission, donc à suivre jusqu'aux prochaines infos.

 

 

 

Ne pas oublier : Cassini passe près d'Encelade et fait de superbes photos très surprenantes de très près.

 

Vue prise le 16 Février 2005 d'Encelade (500km de diamètre) par Cassini qui était à 180.000km.

 

 

Des images beaucoup plus détaillées et en gros plan sont diffusées directement sur le site de l'imagerie de la mission dirigée par Carolyn Porco.

 

À voir absolument.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme d'habitude, vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL:

 

 

 

 

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LES ROVERS MARTIENS : ÇA SENT LE SOUFRE!!!! (11/03/2005)

(Photos NASA/JPL)

 

La NASA diffuse en couleur maintenant ces deux photos prises il y à quelques semaines sur les collines Columbia, nous avions déjà évoqué cet évènement, car Spirit avait mis au jour sur cette roche Peace, des sulfates, signe indubitable d'une présence d'eau liquide passée.

Voici une comparaison de cette roche après passage de l'outil multi fonction RAT, en fausse et en vraie couleur.

 

Image en fausse couleur du rocher nommé Peace. Un trou a été creusé par le RAT et les spectromètres ont mesuré des concentrations élevées de Soufre (sous forme de sulfate de Magnésium appelé "Epsom salts" par les anglo-saxons) qui apparaissent en bleu sur cette photo prise à la Pancam sol 381.

(filtres : 750, 530, et 430 nm)

La même zone mais en couleur naturelle telles qu'elle apparaîtrait à un oeil humain ce même jour (27 janvier 2005).

Le rocher Peace a été nommé ainsi en honneur de Martin Luther King.

(filtres 430 et 750 nm)

 

 

 

Excellent article d'Astrobiology Magazine sur le sujet avec une foule de références Internet.

http://www.astrobio.net/news/article1443.html

 

 

Spirit est en excellent forme et prend des photos des pentes de sa colline comme ici (du point de vue appelé Larry's lookout), dont j'ai rétabli l'inclinaison pour mettre l'horizon horizontal, on voit dans le fond les bords du cratère Gusev.

Le printemps approche et les batteries commencent à se regonfler un peu malgré la poussière déposée sur les cellules solaires.

 

 

 

 

Vous aimez les photos en couleur des rovers, vous avez raison! :

 

Ces photos publiées par le JPL régulièrement sont la plupart du temps en Noir et Blanc, mais il existe un outil sur le web (Mars Midnight Browser) qui vous permet facilement de les colorer (comme celle ci) et de faire même des 3D.

Allez y voir et essayez et dites moi ce que vous en pensez.

 

 

 

 

Les meilleures photos sont classées dans le planetary photojournal que vous pouvez retrouver à tout instant:

http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Mars

 

 

 

 

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ATV : JULES VERNE EST PRÊT. (11/03/2005)

(dessin et photos ESA et EADS)

 

ATV= Automated Transfer Vehicle : véhicule de transfert vers l'ISS.

 

 

 

 

L'ATV est un véhicule spatial inhabité devant compléter les cargos Progress Russes pour alimenter l'ISS.

Le premier exemplaire a été baptisé Jules Verne.

Jules Verne se trouve sur actuellement sur le site de l’ESTEC de Noordwijk, aux Pays Bas, où une séries de tests sont réalisés.

 

Il est développé par l'ESA sous la maîtrise d'œuvre de EADS Space Transportation au Mureaux près de Paris.

Il va être lancé en 2006 par une fusée Ariane 5 de Kourou.

Il s'arrime automatiquement au module russe Zvesda et une fois sécurisé, est un module pressurisé supplémentaire pour l'ISS utilisable par les astronautes.

Quelques mois après il sera rempli de déchets et éjecté de l'ISS pour brûler dans l'atmosphère.

 

 

Il peut amener 7 tonnes et demi de matériel (ce qui est presque trois fois plus que les Progress) et mesure près de 10m de long pour un diamètre de4,50m.

 

Il est composé de deux parties :

 

** la partie fret (Integrated cargo carrier) pressurisée contenant le fret c'est cette partie qui vient s'accrocher à l'ISS (système d'origine russe fonctionnant sur les Progress et Soyuz actules) et

 

** la partie purement technique (spacecraft) décomposée en module avionique ; module propulsion.

 

 

 

L'ATV en plus de fournir la station avec les ergols, la nourriture et les nouvelles expériences, a un rôle vital de donner de temps en temps des petits à-coups pour augmenter l'altitude de l'ISS. (l'ISS perd en moyenne 100m d'altitude par jour due au frottement atmosphérique, même à cette altitude de 300km).

 

 

C'est le premier vaisseau spatial européen aussi novateur et de qualité "astronaute" car une partie va servir d'habitat pour les astronautes de la station. Mais malheureusement il n'a pas été conçu pour retourner sur Terre sans encombre, quand il ne sera plus utile il sera chargé avec tous les déchets du bord et éjecté puis il brûlera dans l'atmosphère.

 

Voici les tailles comparées des vaisseaux ATV, Progress et Apollo

 

 

 

Après son départ de Kourou, il va rejoindre l'ISS automatiquement (système PCE) la station par pilotage au GPS, arrivé à quelques dizaines de mètres de la station, un système de suivi Laser entre en service et effectue les dernières phases d'amarrage au module d'origine russe Zvesda.

 

Le 28 Février 2005 a été lancé avec succès à bord du véhicule Progress 352 le système de communication PCE

(Proximity Communication Equipment fabriqué par EADS Astrium à Toulouse) qui va être utilisé par l'ISS lors de l'arrimage de l'ATV.

 

 

 

 

Placement de l'ATV dans la fusée Ariane 5

Partie habitable de l'ATV

L'ATV en approche automatique de l'ISS

Écorché de l'ATV

 

 

 

QUELQUES RÉFÉRENCES :

 

Comparaison des différents cargo spatiaux.

 

 

Description technique de l'ATV par l'ESA.

 

Voici une vidéo de 5 minutes de l'ESA où notre astronaute JF Clervoy, conseiller principal du projet ATV pour l'ESA nous présente ce vaisseau spatial.

 

 

 

 

 

 

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LIVRES ; DVD ET MAGAZINES CONSEILLÉS : ENTRE ATOME ET ASTROPHYSIQUE de Istvan BERKES chez Vuibert. (11/03/2005)

 

Istvan Berkes, Hongrois d'origine (Université de Budapest) est professeur de physique à l'université de Lyon-I.

Il a déjà écrit notamment un petit bijou : "la physique de tous les jours" aussi chez Vuibert. (40€) cet ouvrage fait le point sur la physique quotidienne et se met à la portée de tout le monde.

 

Aujourd'hui il nous présente une vue d'ensemble de la physique nouvelle, d'ailleurs c'est le sous titre de son livre.

Voici une courte présentation de cet ouvrage qui est relativement abordable au point de vue compréhension.

 

On trouvera dans cet ouvrage un panorama des grandes avancées de la physique durant la seconde moitié du XXe siècle. Parmi les nombreux domaines de la science, la physique occupe une place à part car elle a infiltré de nombreuses autres disciplines telles que par exemple la chimie physique, la chimie quantique, la biophysique, la biologie moléculaire ou l’astrophysique. L’ouvrage étant issu de conférences prononcées par l’auteur devant un public varié, son contenu est accessible aux non spécialistes bien qu’il réclame une formation scientifique initiale de base (bac S).

Notre vision des sciences en général s’est trouvée modifiée au fil du XXème siècle pour devenir moins fragmentaire et plus globale. Parmi les nombreux domaines de la science, la physique occupe une place à part car elle a infiltré de nombreuses autres disciplines telles que par exemple la chimie physique, la chimie quantique, la biophysique, la biologie moléculaire ou l’astrophysique. Or pour donner une explication scientifique satisfaisante de la plupart des phénomènes, des plus simples aux plus complexes, quelques notions de physique suffisent.

 

 

Table des matières :

         La physique nucléaire, une science du XXème siècle
         De la chimie des éléments à la synthèse de nouveaux éléments
         Laser et CD
         La quantique au quotidien
         Les basses températures : la physique et la technologie des températures les plus basses. 
         Astrophysique : l’Univers en expansion, nouveaux énigmes

Annexes : Liste des Nobel - Glossaire - Bibliographie - Index

 

Prix : 20€

 

 

 

 

 

 

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C'est tout pour aujourd'hui!!

 

Bon ciel à tous!

 

JEAN PIERRE MARTIN

 

 

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