LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:

Mise à jour :2 Octobre 2021     

         

Conférences et Évènements : Calendrier   .............. Rapport et CR

Prochaine conférence SAF.. Les conférences seront en présence du public. Un PASS SANITAIRE ou un test PCR négatif récents seront exigés à l’entrée dues aux récentes précautions sanitaires.

Le mercredi 13 Octobre 2021  19H00  au CNAM amphi Grégoire. Benjamin Quilain Labo Leprince Ringuet (École Polytechnique), nous parlera de NEUTRINOS : DÉCOUVERTE, MASSE, ANTIMATIERE….  Inscription : https://www.planetastronomy.com/special/SAF/conf-mens.htm   ou SAF

Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF : https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured

 

Astronews précédentes : ICI        dossiers à télécharger par ftp : ICI

ARCHIVES DES ASTRONEWS : clic sur le sujet désiré :

Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires

Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur plusieurs listes. J’en suis désolé.

Sommaire de ce numéro :  

L’atmosphère des planètes terrestres : CR de la conf SAF de Th. Encrenaz du 8 sept 2021. (02/10/2021)

Mars 2020 :.Des premiers prélèvements très prometteurs ! (02/10/2021)

SpaceX :.4 touristes astronautes, 3 jours dans l’espace. (02/10/2021)

Matière manquante : On l’aurait trouvée grâce à MUSE. (02/10/2021)

Chang’e-4 :.Plus de 3 mois sur la face cachée et toujours vaillant ! (02/10/2021)

Mars :.Le problème, ce sont les radiations ! (02/10/2021)

EXOMARS :.Premier forage test pour Exomars 2022. (02/10/2021)

ITER : Il reçoit l’aimant le plus puissant du monde. (02/10/2021)

JWST :.Enfin, une date de lancement, le 18 dec 2021 ! (02/10/2021)

ISS :.L’ISS sous un autre angle de vue! (02/10/2021)

Vu d'en haut :.Le volcan de La Palma et ses coulées de lave. (02/10/2021)

Livre conseillé :.Vers le cosmos et au-delà par PF Mouriaux (02/10/2021)

Les magazines conseillés :.Pour la Science D’octobre sur l’Internet quantique. (02/10/2021)

 

 

 

ISS :.L’ISS SOUS UN AUTRE ANGLE DE VUE ! (02/10/2021)

 

Après une relocalisation de la capsule Crew Dragon sur un autre port de l’ISS, c’était au tour des Russes, fin septembre 2021 ; de faire de la place sur les ports d’entrée de l’ISS.

En effet, on attend Soyuz MS-19 qui devrait s’amarrer au module Rassvet (pour des raisons cinématographiques !), qui accueille actuellement Soyuz MS-18.

Il faut donc déplacer ce dernier et le positionner au nouveau module russe Nauka.

 

Plus tard Progress 17 actuellement sur Poisk sera aussi relocalisé sur Nauka aussi.

 

Le déplacement de Soyuz 18 a été confié aux cosmonautes Russes Oleg Novistki, Pyotr Dubrov et l’astronaute Mark Vande Hei.

 

Lors de ce court déplacement (moins d’une heure), ils sont restés à une centaine de mètres de l’ISS, mais cela a permis de photographier la station de l’extérieur, ce qui n’est pas très courant. Voici donc cette superbe photo d’ensemble de l’ISS due à Piotr.

 

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Description générée automatiquement

L’ISS vue par Soyuz 17 en sept 2021 crédit P Dubrov NASA/ESA/Roscosmos

 

Avec quelques explications :

 

Une image contenant texte, satellite, transport

Description générée automatiquement

 

 

 

Merci aux cosmonautes Russes de nous faire partager ces vues magnifiques.

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Une nouvelle vue de la Station spatiale internationale

 

Segment russe de l’ISS: les grandes manœuvres à partir du 28 septembre

 

 

 

 

 

Toutes les photos prises par les astronautes sur Flickr.

 

 

 

 

CHANG’E-4 :.PLUS DE 3 MOIS SUR LA FACE CACHÉE ET TOUJOURS VAILLANT ! (02/10/2021)

 

 

On se souvient de l’extraordinaire prouesse des Chinois qui avaient posé un atterrisseur avec rover (Yutu-2) sur la face cachée de la Lune début Janvier 2019. Ce rover fait preuve d’une longévité extrême, en effet, il vient de passer son millième jour en activité (il ne travaille qu’en période de nouvelle lune bien sûr et encore pas pendant toute la période, il doit avoir suffisamment de Soleil pour charger ses batteries).

 

L’agence chinoise Xinhua signale que le rover et l’atterrisseur sont toujours en bon état de fonctionnement après plus de deux ans sur la Lune.

 

Fin septembre 2021, elle signale aussi que le rover a parcouru une distance de 839 m et a collecté une nombreuse quantité de données (3600 GB).

 

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Description générée automatiquement

Parcours du rover Yutu-2 sur la face cachée de la Lune jusqu’à mi-2020.

Source : Jialong Lai, Yi Xu, Roberto Bugiolacchi, Xu Meng, Long Xiao, Minggang Xie, Bin Liu, Kaichang Di,
Xiaoping Zhang, Bin Zhou, Shaoxiang Shen & Luyuan Xu, Base image : NASA/GSFC/Arizona State University

 

On a en fait assez peu d’informations pertinentes sur les analyses faites par le rover, on espère un grand rapport à la fin de la mission.

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

China's Chang'e-4 completes 1,000 days on far side of moon

 

1 000 jours d’activité sur la Lune : la longévité du rover Yutu 2 est impressionnante

 

 

 

 

 

 

MARS 2020 : DES PREMIERS PRÉLÈVEMENTS TRÈS PROMETTEURS ! (02/10/2021)

 

Finalement Perseverance a réussi à prélever avec succès deux échantillons d’une roche appelée Rochette, les 1er et 7 septembre 2021.

 

Une image contenant terrain, saleté

Description générée automatiquement

On remarque les deux trous creusés dans Rochette, celui de gauche a été baptisé Montagnac et
celui de droite Montdenier (des noms de communes de la région PACA). Crédit : NASA/JPL-Caltech.

 

Les analyses in-situ de ces échantillons montrent que ce sont des roches basaltiques correspondant à des coulées de lave. Des minéraux (sels) ont été aussi découvert. Ces sels se sont formés lors d’écoulements d’eau sur ces roches, il y aurait 3 milliards d’années.

Ces minéraux des deux premiers échantillons ont aussi fait prisonnier des petites bulles de cette eau originelle.

On savait qu’à cet endroit (Jezero crater) de l’eau avait rempli ce cratère, mais la durée en est inconnue, et qu’ensuite elle s’était évaporée (rapidement d’après les théories actuelles).

Les mesures semblent indiquer que cette eau a été présente pendant une longue durée.

 

Les laboratoires terriens attendent ces échantillons avec impatience, ils devront quand même attendre un certain nombre d’années !!!

 

Une vidéo expliquant la philosophie du retour d’échantillons sur Terre.

 

https://youtu.be/RNnJBKR9lqY

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Perseverance : que révèlent ses premiers échantillons de roches prélevés sur Mars ?

 

NASA’s Perseverance Rover Collects Puzzle Pieces of Mars’ History

 

Analysis of Mars surface samples highlight potential ancient water bubbles

 

Signs of Life on Mars? NASA’s Perseverance Rover Begins the Hunt

 

NASA’s Perseverance Rover Begins Its Search for Life on Mars

 

Mars Report: Update on NASA’s Perseverance Rover SuperCam Instrument

 

Une vidéo sur la SuperCam.

 

 

 

 

 

 

ITER : IL REÇOIT L’AIMANT LE PLUS PUISSANT DU MONDE. (02/10/2021)

 

 

ITER, notre grand chantier dans le sud de la France, à Cadarache, avance.

 

Le chantier est avancé à 75% d’après les officiels. Il devrait être terminé en 2024, pour un premier test (plasma) en 2026 et un fonctionnement opérationnel en 2035.

 

Une image contenant extérieur, montagne, nature, rive

Description générée automatiquement

Le chantier de ITER à Cadarache en Mai 2021. Crédit : ITER.

 

Mais pourquoi des aimants ? Les champs magnétiques sont utilisés pour confiner le plasma dans le Tokamak (le maintenir dans un parcours calculé) pour qu’il ne touche pas les parois.

 

En fait un Tokamak requiert trois champs magnétiques différents (donc trois types d’aimants différents) :

·         Les aimants externes autour de l’anneau du Tokamak a la charge du champ toroïdal magnétique

·         Les bobines de champ poloïdal sont horizontales et contrôlent la position et la forme du plasma

·         Le solénoïde central au cœur du Tokamak qui va générer le courant toroïdal dans le plasma (la quantité de plasma devrait atteindre 800 m3), pouvant atteindre 15 millions Ampères. La température sera alors de 150 millions de degrés !

 

 

Justement, il vient de recevoir l’aimant supra conducteur le plus puissant du monde, qui est le premier élément de l’énorme aimant composant le cœur du Tokamak, qui doit en contenir six. Ce cœur est appelé « Central Solenoid »

 

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Description générée automatiquement

On voit ici le premier élément ainsi que la disposition du cœur solénoïde
crédit ITER/General Atomics

Le solénoïde central monté dans le cœur du réacteur ITER. Document ITER

 

 

Cette première pièce est fabriquée par General Atomics dans la banlieue de San Diego en Californie, elle est transportée par mer jusqu’à Cadarache. Elle pèse 66 tonnes, mesure 4,25 m de diamètre. Elle vient d’arriver à Marseille et est transporté par bateau à Cadarache. C’est la première de sept pièces identiques qui vont arriver dans les mois qui viennent. Six pour le cœur du Tokamak et une de rechange.

 

Une fois assemblé, le solénoïde central pèsera approx. 1000 tonnes pour 18 m de haut.

 

Son champ magnétique sera de 13 Tesla, c’est-à-dire près de 280.000 fois celui du champ terrestre.

 

Ce champ est si important qu’il serait capable de soulever un porte-avions de deux mètres au-dessus du sol !

 

C’est le projet scientifique le plus complexe d’après Bernard Bigot le Directeur général de l’Organisation ITER.

Il devrait à terme fournir 500 MW de puissance, plus de 30 fois ce qui est actuellement produit au JET en Grande Bretagne.

 

Budget du projet (à ce jour !) 20 milliards d’euros.

 

 

 Building the heart of ITER, video :

https://youtu.be/7PZv8gCiv5M

 

 vidéo :

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

Nucléaire: l'aimant le plus puissant du monde en route pour le réacteur Iter

 

Poway’s General Atomics ships first piece of world’s most powerful magnet to France

 

ITER Global Fusion Energy Project: After a Decade of Design and Fabrication, World’s Most Powerful Magnet Ready  super à lire

 

Transport du premier aimant de Californie à Cadarache, l’album photo.

 

VIDEO. Comment est fabriqué l’aimant le plus puissant du monde, qui s’apprête à arriver en France

 

 

 

 

 

 

SPACEX :.4 TOURISTES ASTRONAUTES, 3 JOURS DANS L’ESPACE. (02/10/2021)

 

Après les petits sauts de puce dans l’espace que l’on doit à nos deux milliardaires Richard Branson et Jeff Bezos, où on a tutoyé l’espace (80 à 100 km d’altitude) sans effectuer des orbites terrestres ; on arrive dans le dur avec SpaceX, qui a fait très fort !

En effet, 4 personnes (presque) lambda ont été sélectionnées afin de partir pour le « vrai » espace (575 km en orbite !!) à bord d’une capsule Crew Dragon avec un minimum d’entrainement, six mois quand même, d’un entrainement « light ».

En orbite au-dessus de l’ISS et un peu au-dessus- de Hubble.

 

La mission a été baptisée Inspiration4 et la capsule Resilience.

 

 

 

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Description générée automatiquementC’est encore un milliardaire, self made man, Jared Isaacman (1er à gauche) qui a financé la mission (quelques dizaines de millions de $), c’est un pilote accompli et fondateur d’une société privée d’entrainement de pilotes pour l’armée américaine.  Ses trois compagnons (dont il a aussi payé les tickets) ont fait l’objet d’une compétition, mais une compétition basée sur leurs qualités intrinsèques.

Sian Proctor (2ème à partir de la gauche), femme afro américaine scientifique 51 ans.

Chris Sembroski 3ème à partir de la gauche), un vétéran de l’US Air Force, 42 ans

Hayley Arceneaux (à droite), une survivante d’un cancer, 29 ans, la plus jeune astronaute à aller en orbite.

Photo : SpaceX

 

Voir aussi cette illustration des 4 astronautes amateurs.

 

 

Cette mission a aussi un but humanitaire, arriver à lever des fonds (200 millions $) pour l’hôpital St Jude pour enfants, à Memphis au Tennessee, c’est là où Hayley Arceneaux reçut son traitement étant enfant.

 

En plus de l’aspect touristique, la mission devrait permettre d’étudier certains facteurs biologiques des astronautes.

 

Mais effectivement, le facteur touristique est fondamental, à cet effet SpaceX a modifié le nez de sa capsule et a remplacé le mécanisme d’amarrage à l’ISS par un cône d’observation en verre ! Une merveille pour voir la Terre, un peu comme la Cupola dans l’ISS.

 

 

Lancement de nuit d’une Falcon 9, le mercredi 15 septembre depuis Cap Canaveral et du célèbre pas de tir 39A !

Évidemment, le premier étage a été récupéré en mer avec succès.

 

Que dire, tout a été nominal, sans aucun problème, lancement, vol et amerrissage.  Bien entendu le vol était entièrement en mode automatique, néanmoins, le commandant de bord (Jared) avait reçu une formation pour résoudre d’éventuels problèmes.

 

Il semble qu’il n’y ait eu qu’un seul petit problème, mais odorant : les toilettes étaient bouchées, bref ça ne sentait pas la rose pendant tout le voyage, mais à part cela, tout va très bien !

Les toilettes sont en fait prévues pour des courts voyages de la Terre à l’ISS et non pas pour des séjours de plusieurs jours, bref, Elon Musk a promis de remédier à ce problème pour les prochains vols.

On peut se rendre compte à quoi ressemblent ces toilettes avec la photo prise par T Pesquet lors de son vol, le moins que l’on puisse dire, est que l’on manque un peu d’espace privé !!

 

Mais les « touristes » sont quand même super contents, SpaceX est content, tout le monde est content, on a ainsi pu prouver que l’espace commence à s’ouvrir à des non spécialistes. À quand Mr Toutlemeonde faisant un petit tour dans l’espace ?

 

Voici une galerie de photos couvrant cette mission.

 

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Description générée automatiquement

Une image contenant extérieur, nuit, fusée

Description générée automatiquement

La capsule dragon au sommet de la Falcon9 photo SpaceX

Un lancement de nuit est toujours impressionnant.  Photo SpaceX

 

 

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Une image contenant intérieur, noir

Description générée automatiquement

On s’éclate en apesanteur devant le dôme ! Photos Inspirations crew. SpaceX

 

Les quatre en apesanteur.

 

Le lancement en vidéo : https://youtu.be/8o4VeLWIYG4

 

 

Le retour sur Terre s’est parfaitement effectué aussi.

 

Une image contenant texte, afficher, panneau de configuration

Description générée automatiquement

Vue à l’intérieur de la capsule pendant la descente (en automatique !) Photo SpaceX

 

Amerrissage sans problème dans l’Atlantique au large de la Floride le samedi 18 Sept 2021.

 

Une image contenant ciel, extérieur, eau, parachute

Description générée automatiquement

Les astronautes touristes pendant la descente Photo SpaceX

Amerrissage de la capsule Dragon dans l’atlantique. Photo SpaceX.

 

 

 

Bravo, SpaceX a montré que la plupart des individus pouvait espérer aller dans l’espace sans un entrainement intensif comme celui que subissent les astronautes de la NASA.

 

Et la suite ?

D’autres missions tourisme/commercial sont prévues dès le début de l’année prochaine.

Une mission devrait notamment embarquer le célèbre Tom Cruise qui nous prouvera que ce n’est pas une mission impossible !!!

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

SpaceX's private Inspiration4 crew returns to Earth with historic splashdown off Florida coast

 

SpaceX : les 4 « spatiotouristes » sont de retour sur Terre après une mission exceptionnelle qui ouvre une nouvelle ère !

 

Inspiration4 Astronauts Return To Earth  toutes les photos

 

Les touristes de SpaceX donnent un aperçu de leur vue à couper le souffle

 

Inspiration4 : les photos mémorables du décollage de la mission sans aucun astronaute professionnel

 

Inspiration4: 10 things to know about SpaceX's private all-civilian mission

 

SpaceX launches 4 amateurs on private Earth-circling trip

 

SpaceX launches Inspiration4, first all-private orbital mission

 

SpaceX sends all-civilian crew into orbit

 

Pour les touristes de SpaceX, un voyage 5 étoiles (sauf les toilettes)

 

Pesquet toilet

 

 

 

 

 

 

MATIÈRE MANQUANTE : ON L’AURAIT TROUVÉE GRÂCE À MUSE  (02/10/2021)

 

Le problème :

Il n’y a pas que la matière noire (non baryonique) qui pose problème, la matière ordinaire (donc baryonique, c’est à dire à base de baryons comme les neutrons ou protons) aussi a ses propres problèmes : plus de la moitié manquerait à l’appel.

Comment le sait-on ?

En se basant sur la théorie de la nucléosynthèse primordiale et sur les derniers relevés du CMB (bruit de fond cosmologique) de Planck, les astrophysiciens sont capables d’en déduire théoriquement la quantité de matière baryonique présente dans l’Univers, or il en manque une grande partie lorsque l’on effectue le « comptage ».

 

Jusqu’ici on avait bien une petite idée où elle pouvait se cacher, entre les galaxies, dans l’espace intergalactique, mais aucune preuve n’était venue étayer cette hypothèse. Maintenant c’est fait grâce aux dernières observations de MUSE par des scientifiques de Lyon.

 

À cette occasion l’Observatoire de paris publie un communiqué de presse dont vous trouverez l’essential, ci-après.

 

 

Les galaxies sont capables de recevoir et d’échanger de la matière avec leur environnement extérieur grâce aux vents galactiques résultant de l’explosion d’étoiles. Grâce à l’instrument MUSE ( Multi Unit Spectroccopic Explorer ) du Very Large Telescope de l’ESO, une équipe de recherche internationale menée côté français par le CNRS et l’Université Claude Bernard Lyon 12 et à laquelle a contribué une chercheuse, Ilane Schroetter du GEPI à l’Observatoire de Paris - PSL, a cartographié un vent galactique pour la première fois. Cette observation unique, détaillée dans une étude publiée dans MNRAS le 16 septembre 2021, permet de comprendre où se situe une partie manquante de la matière de l’Univers et d’observer la formation d’une nébuleuse autour d’une galaxie.

Les galaxies, véritables îlots d’étoiles dans l’Univers, possèdent de la matière ordinaire, dite baryonique, constituée d’éléments du tableau périodique, et de la matière noire, de composition encore inconnue.

 

Un des problèmes majeurs pour comprendre la formation des galaxies est qu’environ 80 % des baryons composant la matière normale de ces dernières sont manquants.

D’après les modèles, ils seraient renvoyés en dehors des galaxies dans l’espace intergalactique, grâce aux vents galactique issus d’explosions d’étoiles.

Grâce à l’instrument MUSE, une équipe internationale menée côté français par des chercheurs du CNRS et de l’Université Claude Bernard Lyon 1 a réussi à cartographier en détail un vent galactique à l’origine d’échanges entre une jeune galaxie en formation et une nébuleuse (autrement dit, un nuage composé de gaz et de poussières interstellaires).

 

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Description générée automatiquement

Observation d’une zone de l’Univers grâce à MUSE

À gauche : Délimitation du quasar et de la galaxie étudiée ici, Gal1.

Au centre : Nébuleuse composée de Magnésium représentée avec une échelle de taille

À droite : superposition de la nébuleuse et de la galaxie Gal1.

© Johannes Zabl

L’équipe a choisi d’observer la galaxie Gal1 en raison de la présence à proximité d’un quasar, véritable "phare" pour les scientifiques qui les a orientés vers la zone d’étude. Ils comptaient également observer une nébuleuse autour de cette galaxie. Cependant, le succès de cette observation était d’abord incertain, car la luminosité de la nébuleuse était inconnue.

Finalement, le positionnement parfait de la galaxie, du quasar ainsi que la découverte d’échanges de gaz dus aux vents galactiques, a permis de dresser une cartographie unique. Cela a rendu possible la première observation de la formation d’une nébuleuse se trouvant simultanément en émission et en absorption de magnésium, une partie des baryons manquants de l’Univers, avec la galaxie Gal1.

 

Ce type de nébuleuse de matière normale est connu dans l’Univers proche, mais son existence pour des galaxies jeunes en formation n’était que supposée.

 

Les scientifiques ont donc découvert une partie des baryons manquants de l’Univers permettant de confirmer que 80 à 90 % de la matière normale se situent en dehors des galaxies.

 

Cette observation va ainsi permettre de compléter les modèles d’évolution des galaxies.

 

Ce qu’il faut retenir

 

Les galaxies échangent de la matière avec leur environnement extérieur grâce aux vents galactiques.

L’instrument MUSE du Very Large Telescope a permis pour la première fois de cartographier un vent galactique à l’origine d’échanges entre une galaxie et une nébuleuse.

Cette observation a permis de déceler une partie de la matière manquante de l’Univers.

 

 

C’est le puissant quasar situé exactement derrière la galaxie qui a permis d’analyser les gaz de cette matière intergalactique, et notamment ils ont détecté la raie du Magnésium à la même distance que la galaxie, donc présent dans ce halo galactique d’après les scientifiques.

Ce halo prouverait qu’il existe de la matière en dehors de la galaxie.

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Une partie manquante de la matière de l’Univers trouvée grâce à MUSE

 

Une partie de la matière manquante de l’Univers se trouverait en dehors des galaxies

 

Matière manquante : «Maintenant que nous lavons vue, nous pouvons être sûrs de son existence!»

 

MusE GAs FLOw and Wind (MEGAFLOW) VIII. Discovery of a MgII emission halo probed by a quasar sightline article original

 

Part of the Universe’s missing matter found

 

 

 

 

 

 

 

JWST : ENFIN UNE DATE DE LANCEMENT, LE 18 DEC 2021 ! (02/10/2021)

 

Après de si nombreux reports de lancement, il semblerait qu’enfin le télescope spatial James Webb quittera la Terre le 18 décembre 2021 prochain de Kourou à bord d’une fusée Ariane 5.

 

Il a finalement obtenu l’autorisation des autorités US en Juillet dernier de partir pour Kourou, lieu du lancement.

 

 

Tout a été testé et retesté de nombreuses fois afin que ne produise pas ce qui s’est passé avec Hubble. Les Américains ont été traumatisés par cela.

 

 

On voit ici le Webb dans les locaux de Northrop Grumman en Californie, replié et prêt à être précautionneusement empaqueté pour son voyage en Guyane.

 

Départ par mer par le canal de Panama avant d’arriver à Kourou.

 

Le lanceur Ariane 5 est en cours de montage à Kourou et attend son chargement.

 

 

 

Crédit photo : : NASA/Chris Gunn

 

 

 

 

 

Vidéo du GSFC des derniers instants avant l’emballage.

 

https://youtu.be/oaO08UZI5ew

 

 

 

 

 

Le Webb intégré à la coiffe d’Ariane. Crédit ESA.

 

 

Une fois lancé de Kourou, le Webb va prendre un mois pour arriver à sa position orbitale choisie (L2) à 1,5 millions de km de la Terre.

Pendant son trajet, il va se déployer progressivement suivant un programme bien déterminé.

 

J’ai noté qu’il y avait 189 pièces de déploiement et que le télescope devait s’ouvrir avant que les articulations ne gèlent !

 

On pense commencer à utiliser le Webb six mois après son lancement.

 

 

Le voyage du Webb à L2. Crédit : ESA.

 

 

On attend beaucoup de ce nouveau télescope, mais, attention, ses photos seront principalement des photos de zones prises en IR (proche et moyen) et ne ressembleront peut-être pas à celles de Hubble (prises la plupart dans le visible). Alors laissons-nous surprendre, cela devrait intervenir approximativement 6 mois après le lancement et après de nombreuses répétitions.

 

 

 

 

Souhaitons bonne chance à ce nouveau télescope spatial.

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

NASA Readies James Webb Space Telescope for December Launch

 

Targeted launch date for Webb: 18 December 2021

 

Webb completes testing

 

Webb passes key launch clearance review

 

James-Webb : 11 questions pour comprendre la mission du télescope spatial

 

 

 

 

Site Internet du JWST. À la NASA

 

Site du JWST

 

 

 

 

EXOMARS :.PREMIER FORAGE TEST POUR EXOMARS 2022. (02/10/2021)

 

Après avoir raté plusieurs fenêtres de lancement vers Mars, on espère que 2022 sera la bonne.

 

Le rover de la mission Exomars 2022, qui s’appelle Rosalind Franklin (physicienne britannique qui a participé à la découverte de l’ADN) a commencé ses essais sur le terrain de test de Turin.

 

·         Le jumeau du rover Rosalind Franklin de l’ESA a foré et extrait sur Terre des échantillons à 1,7 mètre de profondeur ; bien plus profond que tout ce qui n’a jamais été tenté jusqu’ici par un rover martien.

·         Le succès de la collecte d’échantillons à partir d’une roche dure et de leur livraison au laboratoire à l’intérieur du rover marque une étape prometteuse pour la mission ExoMars 2022.

·         « Ce succès tant attendu du forage ExoMars sur Terre serait une première dans l’exploration de Mars », déclare David Parker, directeur de l’exploration humaine et robotique de l’ESA. À ce jour, le forage le plus profond réalisé sur la planète rouge est de sept centimètres. 

 

 

 

Une image contenant texte, ciel, extérieur

Description générée automatiquement

Ce rover, dont on voit ici une maquette à l’ESTEC lors d’une viste en 2019 a une masse de 310 kg et est équipé d’une foreuse puissante capable de carotter jusqu’à 2 m de profondeur. Un laboratoire d’analyse est situé aussi sur ce rover.

On remarque sur la photo le rectangle noir qui est la foreuse en position forage.

De nombreux autres instruments sont embarqués.

Comme son collègue Perseverance, il possède 6 roues.

 

Roscomos fournit la partie descente atterrisseur.

 

Photo : Crédit JPM

 

 

 

 

 

L’ESA communique sur la réussite du premier forage à grande profondeur :

 

Le rover Rosalind Franklin est conçu pour forer à une profondeur suffisante, jusqu’à deux mètres, pour accéder à des matières organiques bien conservées datant de quatre milliards d’années, lorsque les conditions à la surface de Mars ressemblaient davantage à celles de la Terre en formation.

La réplique, également connue sous le nom de Ground Test Model, est identique au rover qui débarquera sur Mars. Les premiers échantillons ont été prélevés dans le cadre d’une série d’essais dans le simulateur de terrain martien dans les locaux d’ALTEC à Turin, en Italie. Le foret a été développé par Leonardo, tandis que Thales Alenia Space est le maître d’œuvre d’ExoMars 2022.

 

Opérations de forage

 

Le jumeau du Rosalind Franklin a foré dans un puits rempli d’une variété de roches et de couches de sol. Le premier échantillon a été prélevé à partir d’un bloc d’argile cimentée de dureté moyenne.

Le forage a eu lieu sur une plate-forme dédiée inclinée à sept degrés pour simuler le prélèvement d’un échantillon dans une position pas complètement verticale. Le foret a prélevé un échantillon en forme de pastille d’environ un centimètre de diamètre et de deux centimètres d'épaisseur.

Le foret du Rosalind Franklin retient l’échantillon grâce à un obturateur qui l’empêche de tomber pendant la récupération. Une fois recueilli, le foret transporte l’échantillon à la surface et le livre au laboratoire à l’intérieur du rover.

 

Une fois que le foret est complètement rentré, la roche est relâchée dans un tiroir à l’avant du rover, qui se rétracte alors et dépose l’échantillon dans une station de broyage. La poudre qui en résulte est envoyée vers les fours et récipients qui doivent effectuer l’analyse scientifique sur Mars.

« La collecte fiable d’échantillons en profondeur est la clé de l’objectif scientifique principal d’ExoMars : étudier la composition chimique de sols qui n’ont pas été soumis à des rayonnements ionisants dommageables, et ainsi détecter d’éventuels signes de vie », explique le chercheur du projet ExoMars, Jorge Vago.

 

Un foret unique pour Mars

 

Le foret ExoMars est un assemblage de mécanismes qui répondent à une chorégraphie automatisée d’outils et de tiges de montage. « La conception et la construction du foret ont été si complexes que ce premier forage en profondeur est une réalisation extraordinaire pour l’équipe », déclare Pietro Baglioni, chef d’équipe du rover ExoMars.

Le foret du Rosalind Franklin fonctionne en rotation. Une série d’outils et de tiges d’extension est montée pour former une « colonne de forage » qui peut atteindre la longueur totale de deux mètres lorsqu'ils sont tous sont connectés ensemble.

Le foret peut pénétrer dans le sol à 60 rotations par minute, en fonction de la consistance du sol. Dans des matériaux solides sableux ou argileux, il est possible de creuser entre 0,3 et 30 mm par minute.

Le foret est également équipé d’un positionneur doté d’une liberté de deux degrés qui lui permet de décharger l’échantillon à angle droit dans le laboratoire du rover.

 

Un défi de taille

 

« Percer des pierres dures à une profondeur de deux mètres sur une plate-forme mobile dotée de roues avec une puissance de moins de 100 watts est une tâche complexe », explique Andrea Merlo, ingénieur fonctionnel sur le rover ExoMars de Thales Alenia Space.

C’est encore plus difficile à faire sur Terre parce que le Ground Test Model doit être délesté pour recréer la gravité de Mars qui est plus faible, car elle représente environ un tiers de celle de la Terre. Le modèle est suspendu au plafond sur un dispositif de compensation de gravité spécialement conçu.

Le jumeau du rover étant composé de prototypes qui dépassent sa durée de vie nominale, l’équipe a dû régler certains paramètres lors de l’essai de forage en profondeur. « Cela donne déjà aux ingénieurs une idée de la manière dont le système pourrait se dégrader sur Mars », ajoute Andrea.

Photo : Thales Alenia Space

 

 

 

Tests de déplacement sur Mars

 

Le Ground Test Model a passé avec succès un certain nombre de tests de déplacement et d’identification de cibles lors de l’acquisition d’images et de données. Ces essais destinés à répéter les opérations du rover sur Mars ont commencé en juin 2021.

Le rover a démontré sa capacité à suivre des trajectoires précises et à étudier l’environnement sur et sous la surface avec ses instruments, notamment des caméras, des spectromètres, un radar de sondage souterrain et un détecteur de neutrons.

 

En parallèle, le véritable rover Rosalind Franklin est en préparation pour son vol vers Mars dans à peu près un an. La fenêtre de lancement d’ExoMars s’ouvrira le 20 septembre 2022. 

 

 

Le programme ExoMars est une initiative conjointe de l’ESA et de Roscosmos. En Europe, le rover est un projet commun entre Thales Alenia Space – Italia (67 %) et Leonardo (33 %). Thales est le maître d’œuvre industriel, Leonardo fournit le foret, OHB les mécanismes de laboratoire complexes et neuf équipes d’instruments issues de différents États membres de l’ESA, de la NASA/JPL et d’IKI/Roscosmos fournissent la charge utile. Astrium Ltd. (ASU) est responsable du véhicule rover.

 

 

 

Une vidéo explicative : https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2020/03/010/2003_010_AR_EN.mp4

 

ESA/Mlabspace

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Premier forage à grande profondeur réussi pour ExoMars

 

 

 

 

 

Tout sur Exomars sur ce site.

 

Les vidéos de ExoMars à l’ESA.

 

 

 

 

 

MARS :.LE VRAI PROBLÈME CE SONT LES RADIATIONS ! (02/10/2021)

 

De nombreuses nations évoquent de plus en plus des missions habitées vers Mars et on évoque de plus en plus aussi le danger des radiations, il serait temps !

 

Rappel des épisodes précédents :

(A été bien résumé dans cet astronews dont je reprends une partie de l’argumentation)

 

Le plus grand danger des vols spatiaux de longue durée, ce sont les radiations ; ce n’est pas le seul danger, mais aujourd’hui intéressons-nous à celui-là.

 

Les radiations rencontrées dans l’espace sont un facteur pouvant limiter grandement les vols spatiaux longue durée si on ne trouve pas de solution pour s’en protéger ou du moins limiter leurs effets nocifs sur l’organisme.

 

Les particules auxquelles les astronautes sont soumis, sont classées sous le terme générique de particules ionisantes. Pourquoi ?

 

On peut se protéger facilement des particules non ionisantes, comme les UV ou les IR, en revanche les particules ionisantes ont la propriété de pénétrer les substances et de les altérer par ionisation et éventuellement de donner naissance à des particules secondaires plus dangereuses (comme les neutrons). En fait on pourrait penser qu’augmenter grandement l’épaisseur des parois aiderait à la protection, mais c’est généralement faux, car ces protections trop épaisses peuvent donner naissance à d’autres particules secondaires.

 

Il y a principalement deux types de rayonnements dangereux pour nos astronautes durant le voyage :

 

·         Les rayons cosmiques galactiques ou GCR (galactic cosmic rays), particules de haute énergie dues aux supernovae situées hors de notre système solaire contenant principalement des ions H et aussi une faible partie d’ions plus lourds particulièrement dangereux, leur action est aussi fonction du cycle solaire. Lorsque le Soleil est en pleine activité, le champ magnétique interplanétaire est relativement puissant et agit comme un limiteur de ces particules, par contre quand l’activité solaire faiblit, plus de particules pénètrent alors le système solaire.   et

·         Les particules solaires énergétiques ou SEP (solar energetic particles) liées aux éruptions solaires et aux éjections de masse coronale (CME) de notre Soleil, ce sont généralement des protons. Elles sont moins énergétiques que les cosmiques et plus facile à s’en protéger. À bord de l’ISS il y a des endroits où l’on peut se réfugier en cas d’alerte.

 

Lorsque l’activité solaire est forte, le flux de GCR est faible, mais les SEP sont plus probables !

Les CGR sont les particules les plus dangereuses.

 

Le risque d’exposition aux radiations dépend de ces trois facteurs :

 

·          L’altitude plus on monte moins il y a de protection, de plus la zone des ceintures Van Allen est très dangereuse

·         Le cycle solaire (qui est de 11 ans) lors du max d’activité il y a de nombreuses émissions de particules

·         Le facteur personnel, certains individus sont plus sensibles que d’autres, les femmes sont aussi plus sensibles que les hommes, notamment les femmes de 35 ans d’après les dernières études.

 

Il faut aussi garder en mémoire qu’un fort taux de radiations peut aussi endommager les circuits électroniques, ce qui va limiter par exemple la durée de vie de la sonde JUNO qui baigne dans le rayonnement intense de Jupiter.

 

Pour ceux qui ne sont pas familier avec les unités liées à la radioprotection, voici un petit tableau (simplifié) résumé que j’ai élaboré.

 

 

Paramètre :

Radioactivité

Dose absorbée

Équivalent de dose

 

Définition

Une source radioactive émet des rayonnements

Énergie absorbée par un matériau par unité de masse

 

Les effets sont différents suivant la nature du corps absorbant, d’où la notion de dose équivalente pour l’Homme, De même certaines particules (neutrons) sont plus nocives que d’autres.

Unité usuelle et/ou ancienne

Anciennement en Curie

1 Ci = 37 GBq (ce qui correspondait à la désintégration d’1g de Radium)

Rad = Radiation Absorbed Dose

 

1 rad = 100 erg/sec

Le rem (rad equivalent man)

 

Unité SI

La puissance est exprimée en Becquerel

1 Bq = 1 désintégr/sec

Le Gray = 10 rad

Elle est exprimée en Sievert

1 Sv = 100 rem

 

 

Les dernières missions spatiales (ISS et Curiosity avec son détecteur RAD) ont (enfin !) effectué des mesures des radiations en cours de mission.

 

Les données collectées à bord de l’ISS, montrent que les astronautes sont soumis à une dose de l’ordre de 1 mSv par jour, c’est à dire la dose admissible pour un an pour le public. De même, les données relevées sur Curiosity montrent que l’exposition aux radiations pour les astronautes d’un voyage martien serait critique. On évalue un voyage sur Mars aller-retour et séjour à 1200 mSv.

 

On se rappelle peut-être qu’Apollo 14 avait reçu aussi le plus de radiations pendant sa mission : 11 mSv !

 

On voit que ces chiffres frôlent ou dépassent largement les limites admises, même si les astronautes sont considérés comme travailleurs du nucléaire.

 

On remarquera que le voyage vers Mars soumet les astronautes à une dose globale de l’ordre de plusieurs centaines de mSv, ce qui est très (trop) important.

 

Un rappel : Une radio des poumons : 0,1 mSv  Le rayonnement naturel terrestre : 3 mSv/an

Six mois à bord de l’ISS : 50 à 120 mSv !

 

Si les protections contre les rayonnements solaires (les SEP) sont relativement faciles à mettre en œuvre (épaisseur de bouclier supplémentaire), celles contre les cosmiques très énergétiques est plus délicate car ils ne peuvent pas être arrêtés si facilement.

C’est un vrai défi lancé aux organisateurs de ces missions longues durée. 

 

 

 

Fin du rappel.

 

 

Une nouvelle étude menée par des chercheurs de plusieurs universités connues comme : UCLA ; MIT ; Institut Skolkovo Moscou ; GFZ allemand, a entraîné une répercussion importante dans le milieu astronautique.

 

D’après cette étude, les astronautes ne pourraient pas tenir plus d’un maximum de 4 ans pour un voyage A/R vers mars, à cause de l’intensité des radiations pendant le voyage et à la surface de Mars.

 

Cette étude a été publiée dans le magazine Space Weather et

 

De plus dans cette étude, on a pu déterminer la meilleure époque pour aller vers Mars. On sait que Mars n’a plus de champ magnétique pour se protéger des radiations solaires et que son atmosphère est trop fine.

 

Les rayons cosmiques galactiques (GCR) (les plus dangereux !!) sont les plus intenses durant le minimum solaire et les moins intenses durant Solar Max (le rayonnement solaire les repousse) Il serait intéressant d’utiliser la période de 6 à 12 mois avant SolarMax pour profiter de cette diminution d’activité.

 

Par contre, les particules solaires énergétiques, les SEP, ont-elles une intensité max durant Solar Max.

 

Il faut donc faire un compromis entre ces deux types d’activité.  Ce qui a été fait par les scientifiques de cette étude en se basant sur différentes simulations. Il en ressort que :

La période la plus optimale pour un vol vers Mars, nécessiterait un lancement lors de Solar Max et que le vol A/R n’excède pas 4 ans.

En effet, on pourra toujours se protéger plus facilement contre les SEP que contre les GCR.

 

Néanmoins une fois arrivé sur Mars, le niveau de radiations est élevé (près de 1000 fois plus que sur notre planète) dû au fait du manque de champ magnétique martien et d'atmosphère. Il faut donc se protéger. Comment ?

 

Il faut …aller sous terre, ou plutôt sous Mars !

 

Plusieurs possibilités : les tunnels de lave (lava tubes en anglais) ou les cratères effondrés (pit craters en anglais).

 

Ceux-ci devraient protéger déjà des UV dangereux et probablement aussi en grande partie des radiations ionisantes.

 

Donc il faut aller dans les grottes martiennes.

 

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Description générée automatiquement

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Deux exemples de grottes, à gauche un tunnel de lave et à droite un cratère effondré

Photos de NASA/JPL/MRO HiRise

 

Les derniers relevés de RAD de Curiosity, montent qu’il existe une autre possibilité, mais moins efficace, se blottir contre un versant d’une dune ayant la bonne orientation, par exemple. Mais les grottes sont bien meilleures.

 

Évidemment un grand facteur de réduction de l’exposition aux radiations, est la durée du voyage, si de nouveaux types de propulsion permettaient de raccourcir la durée, ce n’en serait que mieux ! Néanmoins on ne pourrait rien changer aux fenêtres de lancement martiennes. Comme disait un scientifique américain : le train martien part tous les 26 mois !

 

 

Il ne faut pas croire que rien n’est fait et que l’on baisse les bras, une veste anti-radiations a été développée par Lockheed Martin suite à de nombreux essais sur des prototypes. Nous en avions parlé dans cet astronews.

 

Cette veste, appelée AstroRad a été développée par la société StemRad pour l’agence spatiale Israélienne et la NASA.

Cette veste est constituée de polyéthylène, elle devrait bloquer principalement les protons les plus dangereux.

Elle recouvrira le mannequin Zohar (poitrine et utérus), on pourra ainsi comparer avec Helga.

Actuellement Helga et Zohar sont en train de subir des tests à la DLR à Cologne.

 

Ce projet s’appelle MARE (Matroshka AstroRad Radiation Experiment), il a été précédé dans le passé au début des années 2000 par un mannequin plus primitif (mais masculin) à bord de l’ISS et à l’extérieur.

 

 

Une image contenant intérieur, plancher, bleu, bureau

Description générée automatiquement

C’est Lockheed qui collabore avec cette société pour mettre au point un modèle définitif, qui volerait sur Artemis I.

 

Cette expérience s’appelle MARE (Matroshka AstroRad Radiation Experiment), elle devrait nous apprendre beaucoup de choses sur le niveau de radiations lors d’un vol spatial vers la Lune.

 

Deux mannequins seront installés à bord de la capsule Orion.

 

Vidéo explicative sur la veste.

 

 

Crédit : NASA.

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Voyages spatiaux : le défi des radiations. Astronews du (11/02/2019)

 

Voyage vers Mars : le problème des radiations. Astronews du (16/07/2019)

 

Une longue mission sur Mars serait impossible pour les humains

 

Colonisation de Mars : les entrées des grottes martiennes offriraient une protection efficace contre les radiations

 

The ultraviolet radiation environment and shielding in pit craters and cave skylights on Mars  intéressant

 

Beating 1 Sievert: Optimal Radiation Shielding of Astronauts on a Mission to Mars  très complet

 

Radiation could restrict crewed Mars missions to less than four years

 

https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1029/2021SW002749

 

NASA wants to change the way it protects astronauts from radiation

 

Directionality of the Martian Surface Radiation and Derivation of the Upward Albedo Radiation

 

Physicists Point Out A Window of Opportunity for Human Mars Missions

 

Why haven't humans reached Mars?

 

Radiation Vest for Deep Space Missions To Fly On Artemis I

 

Orion "Passengers" on Artemis I to test radiation vest for deep space missions

 

MARE - The MATROSHKA AstroRad Radiation Experiment

 

Space Weather on the Surface of Mars: Impact of the September 2017 Events

 

There are Natural Features on Mars That Could Serve as Radiation Shelters

 

 

 

 

 

 

VU D’EN HAUT :.LE VOLCAN DE LA PALMA ET SES COULÉES DE LAVE. (02/10/2021)

 

 

Une image contenant carte

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On sait que le mois de Septembre 2021 a été terrible pour cette petite île des Canaries situées dans l’Atlantique, au large de l’Afrique (Sahara occidental).

 

Cette petite île abrite aussi, nos amis astronomes le savent, l’Observatoire du Roque de los Muchachos.

 

Le volcan le Cumbre Vieja s’est réveillé et a fait jaillir des torrents de lave qui ont maintenant atteint l’océan.

 

On le voit particulièrement bien sur cette photo prise par le satellite Copernicus Sentinel 2 de l’ESA le 30 septembre 2021.

 

Crédit : CC BY-SA 3.0 IGO

 

 

 

 

Pour information :

 

Les photos de l’ESA sont disponibles dans leur bibliothèque : https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images

 

Les vidéos aussi : https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Videos

 

Conditions d’utilisation des images : https://www.esa.int/spaceinimages/ESA_Multimedia/Copyright_Notice_Images

 

 

 

 

 

La Palma lava flows into the sea

 

 

 

LIVRE CONSEILLÉ :.VERS LE COSMOS ET AU DELÀ PAR PF MOURIAUX. (02/10/2021)

 

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Notre ami Pierre-François Mouriaux, Pif, pour les intimes, membre de la SAF et président de la nouvelle commission d’astronautique vient de commettre un petit ouvrage qui trouvera bien sa place dans votre bibliothèque.

 

Découvrez l’espace comme vous ne l’avez jamais lu, sous la forme de cinquante chroniques inattendues et malicieuses !

 

Pourquoi les êtres humains se sont-ils aventurés en dehors de l’atmosphère ?

Comment différencier un astronaute d’un cosmonaute ?

Quels animaux ont participé à la conquête spatiale ?

Que ressent-on en micropesanteur ?

Comment fait-on pipi dans l’espace ?

 

C’est à ces questions, des plus fondamentales aux plus triviales, que ce livre répond au travers de surprenantes chroniques qui vous mèneront de la base de Kourou, en Guyane, à la Cité des étoiles, en Russie, en passant… par la Lun!

 

 

 

 

 

Passionné de culture spatiale, Pierre-François Mouriaux a travaillé pour des associations d’éducation populaire et le musée de l’Air et de l’Espace avant de rejoindre l’hebdomadaire Air & Cosmos en 2015.

Auteur de nombreux ouvrages sur le cosmos, il a notamment co-écrit avec Thomas Marlier, Profession Astronaute. L’aventure de Thomas Pesquet (Paulsen, 2017).

 

192 pages   Format : 110 x 190 mm   17 €  Éditions du Trésor.

 

 

 

 

LES MAGAZINES CONSEILLÉS :.POUR LA SCIENCE OCTOBRE L’INTERNET QUANTIQUE (02/10/2021)

 

 

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Encore un beau numéro de la revue pour la Science (daté Octobre 2021) avec des articles faisant le point sur l’Internet quantique.

 

 

Comment sécuriser les communications numériques ? Un internet du futur mettant à profit les lois de la physique quantique offrirait une solution infaillible. À condition de surmonter de nombreuses difficultés techniques et théoriques.

 

L’édito de Maurice Mashaal :

Le mot « quantique » est à la mode. Tellement à la mode que des charlatans de la médecine ou de la psychologie se l’approprient pour vendre des ouvrages ou des théories fumeuses. L’internet quantique n’appartient pas à la même catégorie : ce concept encore futuriste fait l’objet de travaux tout à fait sérieux et de pointe. Mais de quoi s’agit-il ?

 

Internet est un réseau dont les nœuds sont connectés par des fibres optiques, qui véhiculent l’information sous la forme d’impulsions lumineuses. Ces paquets de lumière sont constitués de plusieurs milliers de photons. Or, comme nous l’explique le physicien genevois Nicolas Gisin, si l’on parvenait à réduire ce nombre à un seul photon par impulsion, il serait possible d’utiliser les propriétés quantiques de ces particules de lumière au profit de la sécurité des communications, qui deviendrait infaillible. C’est l’avantage le plus saillant. Il y en a d’autres.

 

Reste que manipuler les propriétés quantiques de photons à l’échelle d’un réseau aussi vaste et complexe qu’internet n’est pas une mince affaire. Les difficultés, immenses, sont non seulement techniques mais aussi théoriques. L’une d’elles, et non la moindre, porte sur la non-localité, phénomène quantique déroutant par lequel des particules distantes peuvent, en un certain sens, s’influencer instantanément. Des décennies de réflexions et d’expériences ont fini par cerner la non-localité pour des particules émises par une source unique, mais cela reste largement à faire dans le cas de plusieurs sources indépendantes qu’implique un réseau.

 

Alors, l’internet quantique n’est peut-être pas pour bientôt, mais l’idée stimule beaucoup physiciens et ingénieurs. Espérons en tout cas que l’internet du futur sera de qualité et libre, à l’abri tant des censeurs que des désinformateurs. Mais c’est là une autre histoire, sur laquelle la physique et la technique ont peu de prise.

 

 

Particulièrement intéressant :

 

« L’internet quantique est pour les physiciens un défi fascinant »

 

La non-localité quantique à l’ère des réseaux

 

Un cristal d’électrons observé en laboratoire

 

Les traces d’exolunes en formation

 

Et beaucoup d’autres articles, voir le sommaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bonne lecture à tous.

 

C’est tout pour aujourd’hui !!

 

Bon ciel à tous !

 

JEAN-PIERRE MARTIN

 

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