LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour :2 Octobre 2021
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF.. Les conférences seront en présence du public.
Un PASS SANITAIRE
ou un test PCR négatif
récents seront exigés à l’entrée dues aux récentes précautions sanitaires.
Le mercredi 13 Octobre 2021 19H00 au CNAM amphi Grégoire. Benjamin Quilain
Labo Leprince Ringuet (École Polytechnique), nous parlera de
NEUTRINOS : DÉCOUVERTE, MASSE, ANTIMATIERE….
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ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré
:
Astrophysique/cosmologie
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Spécial Mars ;
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Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
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3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
L’atmosphère des
planètes terrestres :
CR de la conf SAF de Th. Encrenaz du 8 sept 2021.
(02/10/2021)
Mars 2020 :.Des
premiers prélèvements très prometteurs !
(02/10/2021)
SpaceX :.4
touristes astronautes, 3 jours dans l’espace.
(02/10/2021)
Matière manquante :
On l’aurait trouvée grâce à MUSE.
(02/10/2021)
Chang’e-4 :.Plus
de 3 mois sur la face cachée et toujours vaillant !
(02/10/2021)
Mars :.Le
problème, ce sont les radiations !
(02/10/2021)
EXOMARS :.Premier
forage test pour Exomars 2022.
(02/10/2021)
ITER :
Il reçoit l’aimant le plus puissant du monde.
(02/10/2021)
JWST :.Enfin,
une date de lancement, le 18 dec 2021 !
(02/10/2021)
ISS :.L’ISS
sous un autre angle de vue!
(02/10/2021)
Vu d'en haut :.Le
volcan de La Palma et ses coulées de lave.
(02/10/2021)
Livre conseillé
:.Vers le cosmos et au-delà par PF Mouriaux
(02/10/2021)
Les magazines conseillés :.Pour
la Science D’octobre sur l’Internet quantique.
(02/10/2021)
ISS :.L’ISS SOUS UN AUTRE ANGLE DE VUE !
(02/10/2021)
Après une relocalisation de la capsule Crew Dragon sur un autre port de l’ISS,
c’était au tour des Russes, fin septembre 2021 ; de faire de la place sur les
ports d’entrée de l’ISS.
En effet, on attend Soyuz MS-19 qui devrait s’amarrer au module Rassvet (pour
des raisons cinématographiques !), qui accueille actuellement Soyuz MS-18.
Il faut donc déplacer ce dernier et le positionner au nouveau module russe
Nauka.
Plus tard Progress 17 actuellement sur Poisk sera aussi relocalisé sur Nauka
aussi.
Le déplacement de Soyuz 18 a été confié aux cosmonautes Russes Oleg Novistki,
Pyotr Dubrov et l’astronaute Mark Vande Hei.
Lors de ce court déplacement (moins d’une heure), ils sont restés à une centaine
de mètres de l’ISS, mais cela a permis de
photographier la station
de l’extérieur, ce qui n’est pas très courant. Voici donc cette superbe
photo d’ensemble de l’ISS due à Piotr.
L’ISS vue par Soyuz 17 en sept 2021 crédit P Dubrov NASA/ESA/Roscosmos
Avec quelques explications :
Merci aux cosmonautes Russes de nous faire partager ces vues magnifiques.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Une nouvelle vue de la Station spatiale internationale
Segment russe de l’ISS: les grandes manœuvres à partir du 28 septembre
Toutes
les photos prises
par les astronautes sur Flickr.
CHANG’E-4 :.PLUS DE 3 MOIS SUR LA FACE CACHÉE ET TOUJOURS VAILLANT !
(02/10/2021)
On se souvient de l’extraordinaire prouesse des Chinois qui avaient posé un
atterrisseur avec rover (Yutu-2)
sur la face cachée de la Lune début Janvier 2019. Ce rover fait preuve d’une
longévité extrême, en effet, il vient de passer son millième jour en activité
(il ne travaille qu’en période de nouvelle lune bien sûr et encore pas pendant
toute la période, il doit avoir suffisamment de Soleil pour charger ses
batteries).
L’agence chinoise Xinhua signale que le rover et l’atterrisseur sont toujours en
bon état de fonctionnement après plus de deux ans sur la Lune.
Fin septembre 2021, elle signale aussi que le rover a parcouru une distance de
839 m et a collecté une nombreuse quantité de données (3600 GB).
Parcours du rover Yutu-2 sur la face cachée de la Lune jusqu’à mi-2020.
Source : Jialong Lai, Yi Xu, Roberto Bugiolacchi, Xu Meng, Long Xiao, Minggang
Xie, Bin Liu, Kaichang Di,
Xiaoping Zhang, Bin Zhou, Shaoxiang Shen & Luyuan Xu, Base image :
NASA/GSFC/Arizona State University
On a en fait assez peu d’informations pertinentes sur les analyses faites par le
rover, on espère un grand rapport à la fin de la mission.
POUR ALLER PLUS LOIN :
China's Chang'e-4 completes 1,000 days on far side of moon
1 000 jours d’activité sur la Lune : la longévité du rover Yutu 2 est
impressionnante
MARS 2020 : DES PREMIERS PRÉLÈVEMENTS TRÈS PROMETTEURS !
(02/10/2021)
Finalement Perseverance a réussi à prélever avec succès deux échantillons d’une
roche appelée Rochette, les 1er et 7 septembre 2021.
On remarque les deux trous creusés dans Rochette, celui de gauche a été baptisé
Montagnac et
celui de droite Montdenier (des noms de communes de la région PACA). Crédit :
NASA/JPL-Caltech.
Les analyses in-situ de ces échantillons montrent que ce sont des
roches basaltiques
correspondant à des coulées de lave. Des
minéraux (sels)
ont été aussi découvert. Ces sels se sont formés lors d’écoulements d’eau sur
ces roches, il y aurait 3 milliards d’années.
Ces minéraux des deux premiers échantillons ont aussi fait prisonnier des
petites bulles de cette
eau originelle.
On savait qu’à cet endroit (Jezero crater) de l’eau avait rempli ce cratère,
mais la durée en est inconnue, et qu’ensuite elle s’était évaporée (rapidement
d’après les théories actuelles).
Les mesures semblent indiquer que cette eau a été présente pendant une longue
durée.
Les laboratoires terriens attendent ces échantillons avec impatience, ils
devront quand même attendre un certain nombre d’années !!!
Une vidéo expliquant la philosophie du retour d’échantillons sur Terre.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Perseverance : que révèlent ses premiers échantillons de roches prélevés sur
Mars ?
NASA’s Perseverance Rover Collects Puzzle Pieces of Mars’ History
Analysis of Mars surface samples highlight potential ancient water bubbles
Signs of Life on Mars? NASA’s Perseverance Rover Begins the Hunt
NASA’s Perseverance Rover Begins Its Search for Life on Mars
Mars Report: Update on NASA’s Perseverance Rover SuperCam Instrument
ITER
: IL REÇOIT L’AIMANT LE PLUS PUISSANT DU MONDE.
(02/10/2021)
ITER, notre grand chantier dans le sud de la France, à Cadarache, avance.
Le chantier est avancé à 75% d’après les officiels. Il devrait être terminé en
2024, pour un premier test (plasma) en 2026 et un fonctionnement opérationnel en
2035.
Le chantier de ITER à Cadarache en Mai 2021. Crédit : ITER.
Mais pourquoi des aimants ?
Les champs magnétiques sont utilisés pour confiner le plasma dans le Tokamak (le
maintenir dans un parcours calculé) pour qu’il ne touche pas les parois.
En fait un Tokamak requiert
trois champs magnétiques
différents (donc trois types d’aimants différents) :
·
Les
aimants externes
autour de l’anneau du Tokamak a la charge du champ toroïdal magnétique
·
Les
bobines de champ poloïdal
sont horizontales et contrôlent la position et la forme du plasma
·
Le
solénoïde central
au cœur du Tokamak qui va générer le courant toroïdal dans le plasma (la
quantité de plasma devrait atteindre 800 m3), pouvant atteindre 15
millions Ampères. La température sera alors de 150 millions de degrés !
Justement, il vient de recevoir l’aimant supra conducteur
le plus puissant du
monde, qui est le premier élément de l’énorme aimant composant le cœur du
Tokamak, qui doit en contenir six. Ce cœur est appelé « Central
Solenoid »
On voit ici le premier élément ainsi que la disposition du cœur
solénoïde |
Le solénoïde central monté dans le cœur du réacteur ITER. Document
ITER |
Cette première pièce est fabriquée par General Atomics dans la banlieue de San
Diego en Californie, elle est
transportée par mer
jusqu’à Cadarache. Elle pèse 66 tonnes, mesure 4,25 m de diamètre. Elle vient
d’arriver à Marseille et est transporté par bateau à Cadarache. C’est la
première de sept pièces identiques qui vont arriver dans les mois qui viennent.
Six pour le cœur du Tokamak et une de rechange.
Une fois assemblé, le
solénoïde central pèsera approx.
1000 tonnes pour 18 m
de haut.
Son champ magnétique sera de
13 Tesla,
c’est-à-dire près de 280.000 fois celui du champ terrestre.
Ce champ est si important qu’il serait capable de soulever un porte-avions de
deux mètres au-dessus du sol !
C’est le projet scientifique le plus complexe d’après Bernard Bigot le Directeur
général de l’Organisation ITER.
Il devrait à terme fournir 500 MW de puissance, plus de 30 fois ce qui est
actuellement produit au JET en Grande Bretagne.
Budget du projet (à ce jour !) 20 milliards d’euros.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Nucléaire: l'aimant le plus puissant du monde en route pour le réacteur Iter
Poway’s General Atomics ships first piece of world’s most powerful magnet to
France
ITER Global Fusion Energy Project: After a Decade of Design and Fabrication,
World’s Most Powerful Magnet Ready
super à lire
Transport du premier aimant de Californie à Cadarache, l’album photo.
VIDEO. Comment est fabriqué l’aimant le plus puissant du monde, qui s’apprête à
arriver en France
SPACEX :.4 TOURISTES ASTRONAUTES, 3 JOURS DANS L’ESPACE.
(02/10/2021)
Après les petits sauts de puce dans l’espace que l’on doit à nos deux
milliardaires
Richard Branson
et
Jeff Bezos,
où on a tutoyé l’espace (80 à 100 km d’altitude) sans effectuer des orbites
terrestres ; on arrive dans le dur avec SpaceX, qui a fait très fort !
En effet, 4 personnes (presque) lambda ont été sélectionnées afin de partir pour
le « vrai » espace (575
km en orbite !!) à bord d’une capsule Crew Dragon avec un minimum
d’entrainement, six mois quand même, d’un entrainement « light ».
En orbite au-dessus de l’ISS et un peu au-dessus- de Hubble.
La mission a été baptisée Inspiration4 et la capsule Resilience.
C’est
encore un milliardaire, self made man, Jared Isaacman (1er à gauche)
qui a financé la mission (quelques dizaines de millions de $), c’est un pilote
accompli et fondateur d’une société privée d’entrainement de pilotes pour
l’armée américaine. Ses trois compagnons
(dont il a aussi payé les tickets) ont fait l’objet d’une compétition, mais une
compétition basée sur leurs qualités intrinsèques.
Sian Proctor (2ème à partir de la gauche), femme afro américaine
scientifique 51 ans.
Chris Sembroski 3ème à partir de la gauche), un vétéran de l’US Air
Force, 42 ans
Hayley Arceneaux (à droite), une survivante d’un cancer, 29 ans, la plus jeune
astronaute à aller en orbite.
Photo : SpaceX
Voir aussi
cette illustration
des 4 astronautes amateurs.
Cette mission a aussi un but humanitaire, arriver à lever des fonds (200
millions $) pour l’hôpital St Jude pour enfants, à Memphis au Tennessee, c’est
là où Hayley Arceneaux reçut son traitement étant enfant.
En plus de l’aspect touristique, la mission devrait permettre d’étudier certains
facteurs biologiques des astronautes.
Mais effectivement, le facteur touristique est fondamental, à cet effet SpaceX a
modifié le nez de sa capsule
et a remplacé le mécanisme d’amarrage à l’ISS par
un cône d’observation en
verre ! Une
merveille pour voir la Terre,
un peu comme la Cupola dans l’ISS.
Lancement de nuit d’une Falcon 9, le mercredi 15 septembre depuis Cap Canaveral
et du célèbre pas de tir 39A !
Évidemment, le premier étage a été récupéré en mer avec succès.
Que dire, tout a été nominal, sans aucun problème, lancement, vol et
amerrissage. Bien entendu le vol
était entièrement en mode automatique, néanmoins, le commandant de bord (Jared)
avait reçu une formation pour résoudre d’éventuels problèmes.
Il semble qu’il n’y ait eu qu’un seul petit problème, mais odorant :
les toilettes étaient
bouchées, bref ça ne sentait pas la rose pendant tout le voyage, mais à
part cela, tout va très bien !
Les toilettes sont en fait prévues pour des courts voyages de la Terre à l’ISS
et non pas pour des séjours de plusieurs jours, bref, Elon Musk a promis de
remédier à ce problème pour les prochains vols.
On peut se rendre compte à quoi ressemblent ces toilettes avec
la photo prise par T Pesquet
lors de son vol, le moins que l’on puisse dire, est que l’on manque un peu
d’espace privé !!
Mais les « touristes » sont quand même super contents, SpaceX est content, tout
le monde est content, on a ainsi pu prouver que l’espace commence à s’ouvrir à
des non spécialistes. À quand Mr Toutlemeonde faisant un petit tour dans
l’espace ?
Voici une galerie de photos couvrant cette mission.
La capsule dragon au sommet de la Falcon9 photo SpaceX |
Un lancement de nuit est toujours impressionnant.
Photo SpaceX |
Le lancement en vidéo :
https://youtu.be/8o4VeLWIYG4
Le retour sur Terre s’est parfaitement effectué aussi.
Vue à l’intérieur de la capsule pendant la descente (en automatique !) Photo
SpaceX
Amerrissage sans problème dans l’Atlantique au large de la Floride le samedi 18
Sept 2021.
Les astronautes touristes pendant la descente Photo SpaceX |
Amerrissage de la capsule Dragon dans l’atlantique. Photo SpaceX. |
Bravo, SpaceX a montré que la plupart des individus pouvait espérer aller dans
l’espace sans un entrainement intensif comme celui que subissent les astronautes
de la NASA.
Et la suite ?
D’autres missions tourisme/commercial sont prévues dès le début de l’année
prochaine.
Une mission devrait notamment embarquer le célèbre Tom Cruise qui nous prouvera
que ce n’est pas une mission impossible !!!
POUR ALLER PLUS LOIN :
SpaceX's private Inspiration4 crew returns to Earth with historic splashdown off
Florida coast
Inspiration4 Astronauts Return To Earth
toutes les photos
Les touristes de SpaceX donnent un aperçu de leur vue à couper le souffle
Inspiration4 : les photos mémorables du décollage de la mission sans aucun
astronaute professionnel
Inspiration4: 10 things to know about SpaceX's private all-civilian mission
SpaceX launches 4 amateurs on private Earth-circling trip
SpaceX launches Inspiration4, first all-private orbital mission
SpaceX sends all-civilian crew into orbit
Pour les touristes de SpaceX, un voyage 5 étoiles (sauf les toilettes)
MATIÈRE MANQUANTE : ON L’AURAIT TROUVÉE GRÂCE À MUSE
(02/10/2021)
Le problème :
Il n’y a pas que la matière noire (non baryonique) qui pose problème, la matière
ordinaire (donc baryonique, c’est à dire à base de baryons comme les neutrons ou
protons) aussi a ses propres problèmes :
plus de la moitié
manquerait à l’appel.
Comment le sait-on ?
En se basant sur la théorie de la nucléosynthèse primordiale et sur les derniers
relevés du CMB (bruit de fond cosmologique) de Planck, les astrophysiciens sont
capables d’en déduire théoriquement la quantité de matière baryonique présente
dans l’Univers, or il en manque une grande partie lorsque l’on effectue le
« comptage ».
Jusqu’ici on avait bien une petite idée où elle pouvait se cacher, entre les
galaxies, dans l’espace intergalactique, mais aucune preuve n’était venue étayer
cette hypothèse. Maintenant c’est fait grâce aux dernières observations de MUSE
par des scientifiques de Lyon.
À cette occasion l’Observatoire de paris publie un communiqué de presse dont
vous trouverez l’essential, ci-après.
Les galaxies sont capables de recevoir et
d’échanger de la matière
avec leur environnement extérieur grâce aux vents galactiques résultant
de l’explosion d’étoiles. Grâce à l’instrument MUSE ( Multi Unit Spectroccopic
Explorer ) du Very Large Telescope de l’ESO, une équipe de recherche
internationale menée côté français par le CNRS et l’Université Claude Bernard
Lyon 12 et à laquelle a contribué une chercheuse, Ilane Schroetter du GEPI à
l’Observatoire de Paris - PSL, a cartographié un vent galactique pour la
première fois. Cette observation unique, détaillée dans une étude publiée dans
MNRAS le 16 septembre 2021, permet de
comprendre où se situe
une partie manquante de la matière de l’Univers et d’observer la
formation d’une nébuleuse autour d’une galaxie.
Les galaxies, véritables îlots d’étoiles dans l’Univers, possèdent de la matière
ordinaire, dite baryonique, constituée d’éléments du tableau périodique, et de
la matière noire, de composition encore inconnue.
Un des problèmes majeurs pour comprendre la formation des galaxies est
qu’environ 80 % des baryons composant la matière normale de ces dernières sont
manquants.
D’après les modèles, ils seraient renvoyés en dehors des galaxies dans l’espace
intergalactique, grâce aux vents galactique issus d’explosions d’étoiles.
Grâce à l’instrument MUSE, une équipe internationale menée côté français par des
chercheurs du CNRS et de l’Université Claude Bernard Lyon 1 a réussi à
cartographier en détail un vent galactique à l’origine d’échanges entre une
jeune galaxie en formation et une nébuleuse (autrement dit, un nuage composé de
gaz et de poussières interstellaires).
Observation d’une zone de l’Univers grâce à MUSE
À gauche : Délimitation du quasar et de la galaxie étudiée ici, Gal1.
Au centre : Nébuleuse composée de Magnésium représentée avec une échelle de
taille
À droite : superposition de la nébuleuse et de la galaxie Gal1.
© Johannes Zabl
L’équipe a choisi d’observer la galaxie Gal1 en raison de la présence à
proximité d’un quasar, véritable "phare" pour les scientifiques qui les a
orientés vers la zone d’étude. Ils comptaient également observer une nébuleuse
autour de cette galaxie. Cependant, le succès de cette observation était d’abord
incertain, car la luminosité de la nébuleuse était inconnue.
Finalement, le positionnement parfait de la galaxie, du quasar ainsi que la
découverte d’échanges de gaz dus aux vents galactiques, a permis de dresser
une cartographie unique.
Cela a rendu possible la première observation de la formation d’une nébuleuse se
trouvant simultanément en émission et en absorption de magnésium, une partie des
baryons manquants de l’Univers, avec la galaxie Gal1.
Ce type de nébuleuse de matière normale est connu dans l’Univers proche, mais
son existence pour des galaxies jeunes en formation n’était que supposée.
Les scientifiques ont donc découvert une partie des baryons manquants de
l’Univers permettant de confirmer que
80 à 90 % de la matière
normale se situent en dehors des galaxies.
Cette observation va ainsi permettre de compléter les modèles d’évolution des
galaxies.
Ce qu’il faut retenir
Les galaxies échangent de la matière avec leur environnement extérieur grâce aux
vents galactiques.
L’instrument MUSE du Very Large Telescope a permis pour la première fois de
cartographier un vent galactique à l’origine d’échanges entre une galaxie et une
nébuleuse.
Cette observation a permis de déceler une partie de la matière manquante de
l’Univers.
C’est le puissant quasar situé exactement derrière la galaxie qui a permis
d’analyser les gaz de cette matière intergalactique, et notamment ils ont
détecté la raie du Magnésium à la même distance que la galaxie, donc présent
dans ce halo galactique d’après les scientifiques.
Ce halo prouverait qu’il existe de la matière en dehors de la galaxie.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Une partie manquante de la matière de l’Univers trouvée grâce à MUSE
Une partie de la matière manquante de l’Univers se trouverait en dehors des
galaxies
Matière manquante : « Maintenant
que nous l’avons
vue, nous pouvons
être
sûrs
de son existence ! »
MusE GAs FLOw and Wind (MEGAFLOW) VIII. Discovery of a MgII emission halo probed
by a quasar sightline
article original
Part of the Universe’s missing matter found
JWST : ENFIN UNE DATE DE LANCEMENT, LE 18 DEC 2021 !
(02/10/2021)
Après de si nombreux reports de lancement, il semblerait qu’enfin le télescope
spatial James Webb quittera la Terre le 18 décembre 2021 prochain de Kourou à
bord d’une fusée Ariane 5.
Il a finalement obtenu l’autorisation des autorités US en Juillet dernier de
partir pour Kourou, lieu du lancement.
Tout a été testé et retesté de nombreuses fois afin que ne produise pas ce qui
s’est passé avec Hubble. Les Américains ont été traumatisés par cela.
On voit ici le Webb dans les locaux de Northrop Grumman en Californie, replié et
prêt à être précautionneusement empaqueté pour son voyage en Guyane.
Départ par mer par le canal de Panama avant d’arriver à Kourou.
Le lanceur Ariane 5 est en cours de montage à Kourou et attend son chargement.
Crédit photo : : NASA/Chris Gunn
Vidéo du GSFC des derniers instants avant l’emballage.
Le Webb intégré à la coiffe d’Ariane. Crédit ESA.
Une fois lancé de Kourou, le Webb va
prendre un mois pour
arriver à sa position orbitale choisie (L2) à 1,5 millions de km de la
Terre.
Pendant son trajet, il va se
déployer progressivement
suivant un programme bien déterminé.
J’ai noté qu’il y avait 189 pièces de déploiement et que le télescope devait
s’ouvrir avant que les articulations ne gèlent !
On pense commencer à utiliser le Webb six mois après son lancement.
Le voyage du Webb à L2. Crédit : ESA.
On attend beaucoup de ce nouveau télescope, mais, attention, ses photos seront
principalement des photos de zones prises en IR (proche et moyen) et ne
ressembleront peut-être pas à celles de Hubble (prises la plupart dans le
visible). Alors laissons-nous surprendre, cela devrait intervenir
approximativement 6 mois après le lancement et après de nombreuses répétitions.
Souhaitons bonne chance à ce nouveau télescope spatial.
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA Readies James Webb Space Telescope for December Launch
Targeted launch date for Webb: 18 December 2021
Webb passes key launch clearance review
James-Webb : 11 questions pour comprendre la mission du télescope spatial
Site Internet du JWST.
À la NASA
EXOMARS :.PREMIER FORAGE TEST POUR EXOMARS 2022.
(02/10/2021)
Après avoir raté plusieurs fenêtres de lancement vers Mars, on espère que 2022
sera la bonne.
Le rover de la mission Exomars 2022, qui s’appelle Rosalind Franklin
(physicienne britannique qui a participé à la découverte de l’ADN) a commencé
ses essais sur le terrain de test de Turin.
·
Le jumeau du rover Rosalind Franklin de l’ESA a foré et extrait sur Terre des
échantillons à 1,7 mètre de profondeur ; bien plus profond que tout ce qui n’a
jamais été tenté jusqu’ici par un rover martien.
·
Le succès de la collecte d’échantillons à partir d’une roche dure et de leur
livraison au laboratoire à l’intérieur du rover marque une étape prometteuse
pour la mission ExoMars 2022.
·
« Ce succès tant attendu du forage ExoMars sur Terre serait une première dans
l’exploration de Mars », déclare David Parker, directeur de l’exploration
humaine et robotique de l’ESA. À ce jour, le forage le plus profond réalisé sur
la planète rouge est de sept centimètres.
Ce rover, dont on voit ici une maquette à l’ESTEC lors d’une viste en 2019 a une
masse de 310 kg et est équipé d’une foreuse puissante capable de carotter
jusqu’à 2 m de profondeur. Un laboratoire d’analyse est situé aussi sur ce
rover.
On remarque sur la photo le rectangle noir qui est la foreuse en position
forage.
De nombreux autres instruments sont embarqués.
Comme son collègue Perseverance, il possède 6 roues.
Roscomos fournit la partie descente atterrisseur.
Photo : Crédit JPM
L’ESA communique sur la réussite du premier forage à grande profondeur :
Le rover Rosalind Franklin est conçu pour forer à une profondeur suffisante,
jusqu’à deux mètres, pour accéder à des matières organiques bien conservées
datant de quatre milliards d’années, lorsque les conditions à la surface de Mars
ressemblaient davantage à celles de la Terre en formation.
La réplique, également connue sous le nom de Ground Test Model, est identique au
rover qui débarquera sur Mars. Les premiers échantillons ont été prélevés dans
le cadre d’une série d’essais dans le simulateur de terrain martien dans les
locaux d’ALTEC à Turin, en Italie. Le foret a été développé par Leonardo, tandis
que Thales Alenia Space est le maître d’œuvre d’ExoMars 2022.
Opérations de forage
Le jumeau du Rosalind Franklin a foré dans un puits rempli d’une variété de
roches et de couches de sol. Le premier échantillon a été prélevé à partir d’un
bloc d’argile cimentée de dureté moyenne.
Le forage a eu lieu sur une plate-forme dédiée inclinée à sept degrés pour
simuler le prélèvement d’un échantillon dans une position pas complètement
verticale. Le foret a prélevé un échantillon en forme de pastille d’environ un
centimètre de diamètre et de deux centimètres d'épaisseur.
Le foret du Rosalind Franklin retient l’échantillon grâce à un obturateur qui
l’empêche de tomber pendant la récupération. Une fois recueilli, le foret
transporte l’échantillon à la surface et le livre au laboratoire à l’intérieur
du rover.
Une fois que le foret est complètement rentré, la roche est relâchée dans un
tiroir à l’avant du rover, qui se rétracte alors et dépose l’échantillon dans
une station de broyage. La poudre qui en résulte est envoyée vers les fours et
récipients qui doivent effectuer l’analyse scientifique sur Mars.
« La collecte fiable d’échantillons en profondeur est la clé de l’objectif
scientifique principal d’ExoMars : étudier la composition chimique de sols qui
n’ont pas été soumis à des rayonnements ionisants dommageables, et ainsi
détecter d’éventuels signes de vie », explique le chercheur du projet ExoMars,
Jorge Vago.
Un foret unique pour Mars
Le foret ExoMars est un assemblage de mécanismes qui répondent à une
chorégraphie automatisée d’outils et de tiges de montage. « La conception et la
construction du foret ont été si complexes que ce premier forage en profondeur
est une réalisation extraordinaire pour l’équipe », déclare Pietro Baglioni,
chef d’équipe du rover ExoMars.
Le foret du Rosalind Franklin fonctionne en rotation. Une série d’outils et de
tiges d’extension est montée pour former une « colonne de forage » qui peut
atteindre la longueur totale de deux mètres lorsqu'ils sont tous sont connectés
ensemble.
Le foret peut pénétrer dans le sol à 60 rotations par minute, en fonction de la
consistance du sol. Dans des matériaux solides sableux ou argileux, il est
possible de creuser entre 0,3 et 30 mm par minute.
Le foret est également équipé d’un positionneur doté d’une liberté de deux
degrés qui lui permet de décharger l’échantillon à angle droit dans le
laboratoire du rover.
Un défi de taille
«
Percer des pierres dures à une profondeur de deux mètres sur une plate-forme
mobile dotée de roues avec une puissance de moins de 100 watts est une tâche
complexe », explique Andrea Merlo, ingénieur fonctionnel sur le rover ExoMars de
Thales Alenia Space.
C’est encore plus difficile à faire sur Terre parce que le Ground Test Model
doit être délesté pour recréer la gravité de Mars qui est plus faible, car elle
représente environ un tiers de celle de la Terre. Le modèle est suspendu au
plafond sur un dispositif de compensation de gravité spécialement conçu.
Le jumeau du rover étant composé de prototypes qui dépassent sa durée de vie
nominale, l’équipe a dû régler certains paramètres lors de l’essai de forage en
profondeur. « Cela donne déjà aux ingénieurs une idée de la manière dont le
système pourrait se dégrader sur Mars », ajoute Andrea.
Photo : Thales Alenia Space
Tests de déplacement sur Mars
Le Ground Test Model a passé avec succès un certain nombre de tests de
déplacement et d’identification de cibles lors de l’acquisition d’images et de
données. Ces essais destinés à répéter les opérations du rover sur Mars ont
commencé en juin 2021.
Le rover a démontré sa capacité à suivre des trajectoires précises et à étudier
l’environnement sur et sous la surface avec ses instruments, notamment des
caméras, des spectromètres, un radar de sondage souterrain et un détecteur de
neutrons.
En parallèle, le véritable rover Rosalind Franklin est en préparation pour son
vol vers Mars dans à peu près un an. La fenêtre de lancement d’ExoMars s’ouvrira
le 20 septembre 2022.
Le programme ExoMars est une initiative conjointe de l’ESA et de Roscosmos. En
Europe, le rover est un projet commun entre Thales Alenia Space – Italia (67 %)
et Leonardo (33 %). Thales est le maître d’œuvre industriel, Leonardo fournit le
foret, OHB les mécanismes de laboratoire complexes et neuf équipes d’instruments
issues de différents États membres de l’ESA, de la NASA/JPL et d’IKI/Roscosmos
fournissent la charge utile. Astrium Ltd. (ASU) est responsable du véhicule
rover.
Une vidéo explicative :
https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2020/03/010/2003_010_AR_EN.mp4
ESA/Mlabspace
POUR ALLER PLUS LOIN :
Premier forage à grande profondeur réussi pour ExoMars
Tout sur Exomars
sur ce site.
Les vidéos de ExoMars
à l’ESA.
MARS :.LE VRAI PROBLÈME CE SONT LES RADIATIONS !
(02/10/2021)
De nombreuses nations évoquent de plus en plus des missions habitées vers Mars
et on évoque de plus en plus aussi le danger des radiations, il serait temps !
Rappel des épisodes précédents :
(A été bien résumé
dans cet astronews
dont je reprends une partie de l’argumentation)
Le plus grand danger des vols spatiaux de longue durée, ce sont les radiations ;
ce n’est pas le seul danger, mais aujourd’hui intéressons-nous à celui-là.
Les radiations rencontrées dans l’espace sont un facteur pouvant limiter
grandement les vols spatiaux longue durée si on ne trouve pas de solution pour
s’en protéger ou du moins limiter leurs effets nocifs sur l’organisme.
Les particules auxquelles les astronautes sont soumis, sont classées sous le
terme générique de
particules ionisantes. Pourquoi ?
On peut se protéger facilement des particules non ionisantes, comme les UV ou
les IR, en revanche les particules ionisantes ont la propriété de pénétrer les
substances et de les altérer par ionisation et éventuellement de donner
naissance à des particules secondaires plus dangereuses (comme les neutrons). En
fait on pourrait penser qu’augmenter grandement l’épaisseur des parois aiderait
à la protection, mais c’est généralement faux, car ces protections trop épaisses
peuvent donner naissance à d’autres particules secondaires.
Il y a principalement deux types de rayonnements dangereux pour nos astronautes
durant le voyage :
·
Les rayons cosmiques
galactiques ou GCR (galactic cosmic rays), particules de haute énergie
dues aux supernovae situées hors de notre système solaire contenant
principalement des ions H et aussi une faible partie d’ions plus lourds
particulièrement dangereux, leur action est aussi fonction du cycle solaire.
Lorsque le Soleil est en pleine activité, le champ magnétique interplanétaire
est relativement puissant et agit comme un limiteur de ces particules, par
contre quand l’activité solaire faiblit, plus de particules pénètrent alors le
système solaire. et
·
Les particules solaires
énergétiques ou SEP (solar energetic particles) liées aux éruptions
solaires et aux éjections de masse coronale (CME) de notre Soleil, ce sont
généralement des protons. Elles sont moins énergétiques que les cosmiques et
plus facile à s’en protéger. À bord de l’ISS il y a des endroits où l’on peut se
réfugier en cas d’alerte.
Lorsque l’activité solaire est forte, le flux de GCR est faible, mais les SEP
sont plus probables !
Les CGR sont les particules les plus dangereuses.
Le risque d’exposition aux radiations dépend de ces trois facteurs :
·
L’altitude plus on monte moins il y a de
protection, de plus la zone des ceintures Van Allen est très dangereuse
·
Le cycle solaire (qui est de 11 ans) lors du max d’activité il y a de nombreuses
émissions de particules
·
Le facteur personnel, certains individus sont plus sensibles que d’autres, les
femmes sont aussi plus sensibles que les hommes, notamment les femmes de 35 ans
d’après les dernières études.
Il faut aussi garder en mémoire qu’un fort taux de radiations peut aussi
endommager les circuits électroniques, ce qui va limiter par exemple la durée de
vie de la sonde JUNO qui baigne dans le rayonnement intense de Jupiter.
Pour ceux qui ne sont pas familier avec les unités liées à la radioprotection,
voici un petit tableau (simplifié) résumé que j’ai élaboré.
Paramètre : |
Radioactivité |
Dose absorbée |
Équivalent de dose
|
Définition |
Une source radioactive émet des rayonnements |
Énergie absorbée par un matériau par unité de masse
|
Les effets sont différents suivant la nature du corps absorbant,
d’où la notion de dose équivalente pour l’Homme, De même certaines
particules (neutrons) sont plus nocives que d’autres. |
Unité usuelle et/ou ancienne |
Anciennement en Curie
1 Ci = 37 GBq (ce qui correspondait à la désintégration d’1g de
Radium) |
Rad = Radiation Absorbed Dose
1 rad = 100 erg/sec |
Le rem (rad equivalent man)
|
Unité SI |
La puissance est exprimée en Becquerel
1 Bq = 1 désintégr/sec |
Le Gray = 10 rad |
Elle est exprimée en Sievert
1 Sv = 100 rem
|
Les dernières missions spatiales (ISS et Curiosity avec son détecteur RAD) ont
(enfin !) effectué des mesures des radiations en cours de mission.
Les données collectées à bord de l’ISS, montrent que les astronautes sont soumis
à une dose de l’ordre de 1 mSv par jour, c’est à dire la dose admissible pour un
an pour le public. De même, les données relevées sur Curiosity montrent que
l’exposition aux radiations pour les astronautes d’un voyage martien serait
critique. On évalue un voyage sur Mars aller-retour et séjour à 1200 mSv.
On se rappelle peut-être qu’Apollo 14 avait reçu aussi le plus de radiations
pendant sa mission : 11 mSv !
On voit que ces chiffres frôlent ou dépassent largement les limites admises,
même si les astronautes sont considérés comme travailleurs du nucléaire.
On remarquera que le voyage vers Mars soumet les astronautes à une dose globale
de l’ordre de plusieurs centaines de mSv, ce qui est très (trop) important.
Un rappel : Une radio des poumons : 0,1 mSv
Le rayonnement naturel terrestre : 3 mSv/an
Six mois à bord de l’ISS : 50 à 120 mSv !
Si les protections contre les rayonnements solaires (les SEP) sont relativement
faciles à mettre en œuvre (épaisseur de bouclier supplémentaire), celles contre
les cosmiques très énergétiques est plus délicate car ils ne peuvent pas être
arrêtés si facilement.
C’est un vrai défi lancé aux organisateurs de ces missions longues durée.
Fin du rappel.
Une nouvelle étude menée par des chercheurs de plusieurs universités connues
comme : UCLA ; MIT ; Institut Skolkovo Moscou ; GFZ allemand, a entraîné une
répercussion importante dans le milieu astronautique.
D’après cette étude, les astronautes ne pourraient pas tenir plus d’un
maximum de 4 ans
pour un voyage A/R vers mars, à cause de l’intensité des radiations pendant le
voyage et à la surface de Mars.
Cette étude a été publiée dans le
magazine Space Weather
et
De plus dans cette étude, on a pu déterminer la meilleure époque pour aller vers
Mars. On sait que Mars n’a plus de champ magnétique pour se protéger des
radiations solaires et que son atmosphère est trop fine.
Les rayons cosmiques
galactiques (GCR) (les plus dangereux !!) sont les plus intenses durant
le minimum solaire et
les moins intenses durant Solar Max (le rayonnement solaire les repousse)
Il serait intéressant d’utiliser la période de 6 à 12 mois avant SolarMax pour
profiter de cette diminution d’activité.
Par contre, les
particules solaires énergétiques, les SEP, ont-elles une intensité max
durant Solar Max.
Il faut donc faire un
compromis entre ces deux types d’activité.
Ce qui a été fait par les scientifiques de cette étude en se basant sur
différentes simulations. Il en ressort que :
La période la plus optimale pour un vol vers Mars, nécessiterait un lancement
lors de Solar Max et que le vol A/R n’excède pas 4 ans.
En effet, on pourra toujours se protéger plus facilement contre les SEP que
contre les GCR.
Néanmoins une fois arrivé sur Mars, le niveau de radiations est élevé (près de
1000 fois plus que sur notre planète) dû au fait du manque de champ magnétique
martien et d'atmosphère. Il faut donc se protéger. Comment ?
Il faut …aller sous terre, ou plutôt sous Mars !
Plusieurs possibilités : les tunnels de lave (lava tubes en anglais) ou les
cratères effondrés (pit craters en anglais).
Ceux-ci devraient protéger déjà des UV dangereux et probablement aussi en grande
partie des radiations ionisantes.
Donc il faut aller dans les grottes martiennes.
Deux exemples de grottes, à gauche un tunnel de lave et à droite un
cratère effondré
Photos de NASA/JPL/MRO HiRise |
Les derniers relevés de RAD de Curiosity, montent qu’il existe une autre
possibilité, mais moins efficace, se blottir contre un versant d’une dune ayant
la bonne orientation, par exemple. Mais les grottes sont bien meilleures.
Évidemment un grand facteur de réduction de l’exposition aux radiations, est la
durée du voyage, si de nouveaux types de propulsion permettaient de raccourcir
la durée, ce n’en serait que mieux ! Néanmoins on ne pourrait rien changer aux
fenêtres de lancement martiennes. Comme disait un scientifique américain :
le train martien part tous les 26 mois !
Il ne faut pas croire que rien n’est fait et que l’on baisse les bras, une veste
anti-radiations a été développée par Lockheed Martin suite à de nombreux essais
sur des prototypes. Nous en avions parlé
dans cet astronews.
Cette veste, appelée AstroRad a été développée par la société StemRad pour
l’agence spatiale Israélienne et la NASA.
Cette veste est constituée de polyéthylène, elle devrait bloquer principalement
les protons les plus dangereux.
Elle recouvrira le mannequin Zohar (poitrine et utérus), on pourra ainsi
comparer avec Helga.
Actuellement Helga et Zohar sont en train de subir des tests à la DLR à Cologne.
Ce projet s’appelle MARE (Matroshka AstroRad Radiation Experiment), il a été
précédé dans le passé au début des années 2000 par un mannequin plus primitif
(mais masculin) à bord de l’ISS et à l’extérieur.
C’est Lockheed qui collabore avec cette société pour mettre au point un modèle
définitif, qui volerait sur Artemis I.
Cette expérience s’appelle MARE (Matroshka AstroRad Radiation Experiment), elle
devrait nous apprendre beaucoup de choses sur le niveau de radiations lors d’un
vol spatial vers la Lune.
Deux mannequins seront installés à bord de la capsule Orion.
Vidéo explicative sur la veste.
Crédit : NASA.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Voyages spatiaux : le défi des radiations.
Astronews du (11/02/2019)
Voyage vers Mars : le problème des radiations.
Astronews du (16/07/2019)
Une longue mission sur Mars serait impossible pour les humains
The ultraviolet radiation environment and shielding in pit craters and cave
skylights on Mars
intéressant
Beating 1 Sievert: Optimal Radiation Shielding of Astronauts on a Mission to
Mars
très complet
Radiation could restrict crewed Mars missions to less than four years
https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1029/2021SW002749
NASA wants to change the way it protects astronauts from radiation
Directionality of the Martian Surface Radiation and Derivation of the Upward
Albedo Radiation
Physicists Point Out A Window of Opportunity for Human Mars Missions
Why haven't humans reached Mars?
Radiation Vest for Deep Space Missions To Fly On Artemis I
Orion "Passengers" on Artemis I to test radiation vest for deep space missions
MARE - The MATROSHKA AstroRad Radiation Experiment
Space Weather on the Surface of Mars: Impact of the September 2017 Events
There are Natural Features on Mars That Could Serve as Radiation Shelters
VU D’EN HAUT :.LE VOLCAN DE LA PALMA ET SES COULÉES DE LAVE.
(02/10/2021)
On sait que le mois de Septembre 2021 a été terrible pour cette petite île des
Canaries situées dans l’Atlantique, au large de l’Afrique (Sahara occidental).
Cette petite île abrite aussi, nos amis astronomes le savent, l’Observatoire du
Roque de los Muchachos.
Le volcan le Cumbre Vieja s’est réveillé et a fait jaillir des torrents de lave
qui ont maintenant atteint l’océan.
On le voit particulièrement bien sur cette photo prise par le satellite
Copernicus Sentinel 2 de l’ESA le 30 septembre 2021.
Crédit : CC BY-SA 3.0 IGO
Pour information :
Les photos de l’ESA sont disponibles dans leur bibliothèque :
https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images
Les vidéos aussi :
https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Videos
Conditions d’utilisation des images :
https://www.esa.int/spaceinimages/ESA_Multimedia/Copyright_Notice_Images
La Palma lava flows into the sea
LIVRE CONSEILLÉ :.VERS LE COSMOS ET AU DELÀ PAR PF MOURIAUX.
(02/10/2021)
Notre ami Pierre-François Mouriaux, Pif, pour les intimes, membre de la SAF et
président de la nouvelle commission d’astronautique vient de commettre un petit
ouvrage qui trouvera bien sa place dans votre bibliothèque.
Découvrez l’espace comme vous ne l’avez jamais lu, sous la forme de cinquante
chroniques inattendues et malicieuses !
Pourquoi les êtres humains se sont-ils aventurés en dehors de l’atmosphère ?
Comment différencier un astronaute d’un cosmonaute ?
Quels animaux ont participé à la conquête spatiale ?
Que ressent-on en micropesanteur ?
Comment fait-on pipi dans l’espace ?
C’est à ces questions, des plus fondamentales aux plus triviales, que ce livre
répond au travers de surprenantes chroniques qui vous mèneront de la base de
Kourou, en Guyane, à la Cité des étoiles, en Russie, en passant… par la Lun!
Passionné de culture spatiale, Pierre-François Mouriaux a travaillé pour des
associations d’éducation populaire et le musée de l’Air et de l’Espace avant de
rejoindre l’hebdomadaire Air & Cosmos en 2015.
Auteur de nombreux ouvrages sur le cosmos, il a notamment co-écrit avec Thomas
Marlier, Profession Astronaute. L’aventure de Thomas Pesquet (Paulsen, 2017).
192 pages Format : 110 x 190
mm 17 €
Éditions du Trésor.
LES MAGAZINES CONSEILLÉS :.POUR LA SCIENCE OCTOBRE L’INTERNET QUANTIQUE
(02/10/2021)
Encore un beau numéro de la revue pour la Science (daté Octobre 2021) avec des
articles faisant le point sur l’Internet quantique.
Comment sécuriser les communications numériques ? Un internet du futur mettant à
profit les lois de la physique quantique offrirait une solution infaillible. À
condition de surmonter de nombreuses difficultés techniques et théoriques.
L’édito de Maurice Mashaal :
Le mot « quantique » est à la mode. Tellement à la mode que des charlatans de la
médecine ou de la psychologie se l’approprient pour vendre des ouvrages ou des
théories fumeuses. L’internet quantique n’appartient pas à la même catégorie :
ce concept encore futuriste fait l’objet de travaux tout à fait sérieux et de
pointe. Mais de quoi s’agit-il ?
Internet est un réseau dont les nœuds sont connectés par des fibres optiques,
qui véhiculent l’information sous la forme d’impulsions lumineuses. Ces paquets
de lumière sont constitués de plusieurs milliers de photons. Or, comme nous
l’explique le physicien genevois Nicolas Gisin, si l’on parvenait à réduire ce
nombre à un seul photon par impulsion, il serait possible d’utiliser les
propriétés quantiques de ces particules de lumière au profit de la sécurité des
communications, qui deviendrait infaillible. C’est l’avantage le plus saillant.
Il y en a d’autres.
Reste que manipuler les propriétés quantiques de photons à l’échelle d’un réseau
aussi vaste et complexe qu’internet n’est pas une mince affaire. Les
difficultés, immenses, sont non seulement techniques mais aussi théoriques.
L’une d’elles, et non la moindre, porte sur la non-localité, phénomène quantique
déroutant par lequel des particules distantes peuvent, en un certain sens,
s’influencer instantanément. Des décennies de réflexions et d’expériences ont
fini par cerner la non-localité pour des particules émises par une source
unique, mais cela reste largement à faire dans le cas de plusieurs sources
indépendantes qu’implique un réseau.
Alors, l’internet quantique n’est peut-être pas pour bientôt, mais l’idée
stimule beaucoup physiciens et ingénieurs. Espérons en tout cas que l’internet
du futur sera de qualité et libre, à l’abri tant des censeurs que des
désinformateurs. Mais c’est là une autre histoire, sur laquelle la physique et
la technique ont peu de prise.
Particulièrement intéressant :
« L’internet quantique est pour les physiciens un défi fascinant »
La non-localité quantique à l’ère des réseaux
Un cristal d’électrons observé en laboratoire
Les traces d’exolunes en formation
Et beaucoup d’autres articles,
voir le sommaire.
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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