LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 11 Novembre 2021
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF.. Les conférences seront en présence du public.
Un PASS SANITAIRE
ou un test PCR négatif
récents seront exigés à l’entrée dues aux récentes précautions sanitaires.
Le mercredi 8 Décembre 2021 à 19H00 au CNAM amphi Grégoire (220 places).
Philippe LAUDET du CNES Astrophysicien chef du projet SEIS sur Insight, nous
parlera de :
SEIS : UN SISMOMÈTRE FRANÇAIS SUR MARS. UNE AVENTURE HUMAINE ET TECHNOLOGIQUE..
Réservation comme d’habitude
ou à la SAF directement.
Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF :
https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured
Astronews précédentes :
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dossiers à télécharger par ftp :
ICI
ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré
:
Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
;
Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
;
3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
Des tsunamis sur Mars :
CR de la conf SAF (planétologie) de F Costard du 16 Oct 2021.
(11/11/2021)
Les neutrinos, clef de notre Univers ? :
CR de la conf SAF de B Quilain du 13 Oct 2021.
(11/11/2021)
L'Univers Profond en Radio, le SKA : CR
de la conf SAF (Cosmo) de C. Tasse du 25 sept 2021.
(11/11/2021)
Exoplanètes
:
Une potentielle candidate extragalactique !
(11/11/2021)
Cosmologie
: Le fond d’ondes gravitationnelles.
(11/11/2021)
Le retour d’échantillons martiens :
Qu’y a-t-il de prévu ?
(11/11/2021)
Osiris-Rex :
On sait pourquoi y-a-t-il si peu de régolithe sur Bennu.
(11/11/2021)
ISS :.Un
peu de piment dans la vie à bord !
(11/11/2021)
SpaceX :.Crew-2,
le retour !
(11/11/2021)
SpaceX :.Crew-3,
le départ !
L’Univers :.Une
nouvelle simulation japonaise grandiose !
(11/11/2021)
JUNO :
Les mystères de l’atmosphère de Jupiter dévoilés.
(11/11/2021)
Curiosity :.Découverte
de molécules organiques.
(11/11/2021)
Météorites:.
Un bel inventaire de Chondres par P Guérin.
(11/11/2021)
Un site Internet à découvrir
:.La
théorie de la relativité intriquée chez Futura.
(11/11/2021)
Livre conseillé
« Meurtre au CFHT » par votre serviteur.
(11/11/2021)
EXOPLANÈTES : UNE POTENTIELLE CANDIDATE EXTRAGALACTIQUE !
(11/11/2021)
Les exoplanètes, on connait, il y en a des milliards dans notre propre galaxie,
la Voie Lactée, on n’en doute plus.
Tous les jours on en découvre de nouvelles. Principalement à l’aide de la
méthode du transit planétaire ; l’exoplanète passe devant son étoile, et une
très minuscule variation de luminosité apparait que l’on est capable de mesurer
avec nos instruments actuels.
C’est ce qui se passe notamment avec le télescope spatial TESS et précédemment
avec le célèbre télescope spatial Kepler, grand découvreur de planètes
extrasolaires.
Alors, on se dit qu’il doit en exister aussi dans les autres galaxies, cela
parait normal, n’est-ce-pas ? Mais détecter de telle minuscules variations de
luminosité aussi loin (on rappelle que la galaxie la plus proche de nous,
Andromède se trouve à 2,5 millions d’années-lumière, alors que les exoplanètes
détectées dans notre galaxie peuvent se trouver « seulement » à des dizaines de
milliers d’années-lumière.
Ce n’est plus la même échelle de grandeur.
Alors que faire ?
Une équipe d’astronomes menée par Rosanne Di Stefano du département d’Astronomie
de Harvard (Cambridge Mass USA) a eu l’idée de s’intéresser dans des galaxies
lointaines, à des étoiles très brillantes dans le rayonnement X :
les binaires X
(XRB), qui comprennent deux étoiles comme le nom l’indique, mais l’une d’elle
(généralement une étoile à neutron ou un trou noir)
accrétant la matière
de son compagnon. Ce type d’étoile brille particulièrement fortement en X et des
millions de fois plus intense que notre Soleil et cela localisée dans une toute
petite région.
Si un gros objet (une planète ?) passe devant cet ensemble, il pourrait presque
occulter totalement cette étoile, on pourrait détecter ainsi une
variation de luminosité
qui pourrait être due à ce que l’on va appeler une « extroplanète »,
une planète externe à notre Galaxie.
Mais pas de panique comme l’indique Me Di Stefano, il peut y avoir plein
d’autres explications.
L’équipe de nos amis d’Harvard s’est intéressée à de nombreuses galaxies dans
les catalogues des télescopes X : Chandra et XMM-Newton, et ils ont eu une
gagnante : M51 la galaxie du Tourbillon (Whirlpool
Galaxy)
située à 27 millions d’al de nous. Ils ont détecté ce qui pourrait être une
planète de la taille de Saturne, orbitant la binaire M51-ULS-1, repérée sur
cette superbe photo de M51 prise par Chandra.
Ils ont publié leur étude détaillée dans
Nature Astronomy.
Elle est disponible gratuitement.
Crédit : X-ray: NASA/CXC/SAO/R. DiStefano, et al.; Optical:
NASA/ESA/STScI/Grendler
Le titre de leur article est très prudent : ils parlent de
« possible » planète
candidate. Donc attendons la confirmation.
Mais elle risque de nous faire attendre longtemps, ma période de cette
potentielle planète est de …70 ans !!!!
Ne vous posez même pas la question de l’habitabilité, car ce genre d’étoiles
émet énormément de radiations, alors….
Néanmoins la méthode de recherche est intéressante et pourrait donner lieu à
d’autres découvertes.
L’ESA publie une infographie intéressante à ce sujet.
Illustration crédit : ESA.
On y explique la méthode et les différentes possibilités de ce qui aurait pu
provoquer ce transit.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Astronomers Might Have Found a Planet in Another Galaxy
Could this be a planet in another galaxy?
De l’ESA.
A possible planet candidate in an external galaxy detected through X-ray transit
La première exoplanète extragalactique aurait été découverte !
Une planète de la taille de Saturne découverte dans une autre galaxie
de National Geographic
Une exoplanète dans une autre galaxie ? « Il faudra plusieurs dizaines d’années
» pour le vérifier
COSMOLOGIE : LE FOND D’ONDES
GRAVITATIONNELLES !
(11/11/2021)
Tout le monde connait le fond cosmologique micro-ondes apparu vers 380.000 ans
après le Big Bang, eh bien, il existerait de façon similaire un autre fond
cosmologique, le fond
d’ondes gravitationnelles ou GWB en anglais pour Gravitational Waves
Background.
Ces ondes gravitationnelles (OG) seraient apparues lors des fluctuations
quantiques au moment du BB.
Il semble bien que différentes équipes aient détecté ce fameux fond d’OG, qui
correspondrait à des vibrations de l’espace-temps dus à des Trous Noirs binaires
très massifs tournant l’un autour de l’autre, ce serait une équipe américaine
qui en serait le découvreur.
En plus de cette équipe US qui a étudié 45 pulsars pendant 13 ans, le consortium
NANOGrav utilisant les radiotélescopes de Green Bank et d’Arecibo, il y a une
équipe australienne utilisant le radiotélescope de Parkes (PPTA : Parkes Pulsar
Timing Array) et une équipe européenne, le consortium EPTA (European Pulsar
Timing Array) où la France joue un rôle important avec notamment le
radiotélescope de Nançay.
Justement, ce consortium européen vient de publier par l’intermédiaire de
l’Observatoire de Paris
un communiqué
que je transmets :
Une collaboration scientifique européenne impliquant des chercheurs de
l’Observatoire de Paris – PSL, du CNRS et de l’Université d’Orléans annonce la
détection d’un "signal prometteur" qui pourrait être lié au
fond d’ondes
gravitationnelles, tel que produit par des couples de trous noirs
supermassifs en phase spiralante. L’étude parue en ligne le 27 octobre 2021 dans
“Monthly Notices of the Royal Astronomical Society” représente une étape
importante dans la
recherche des ondes gravitationnelles à l’aide des pulsars.
◼
Les
‶Pulsar
Timing Arrays" (PTA)
sont des réseaux
de pulsars, dont la rotation très
stable est utilisée
comme détecteur
d’ondes
gravitationnelles
à
l’échelle
galactique. Les signaux de pulsars sont notamment sensibles aux ondes de très
basse fréquence, dans le régime du milliardième de hertz.
Cette technique permet
d’élargir les modes de détection des ondes gravitationnelles actuellement
observées aux hautes fréquences (centaines de hertz) par les détecteurs
terrestres LIGO/Virgo/Kagra.
Alors que les détecteurs au sol étudient les collisions de courte durée entre
des trous noirs de masse
stellaire et des étoiles à neutrons,
les PTA
permettent d’étudier les ondes gravitationnelles telles que celles émises par
des couples de trous
noirs supermassifs, lesquels se rapprochent lentement en spiralant au
centre des galaxies. La superposition de l’ensemble des signaux émis par la
population totale de ces binaires forme ce qu’on appelle un fond d’ondes
stochastique.
Dédiée à l’étude des PTA, l’European Pulsar Timing Array (EPTA) est
une collaboration
européenne réunissant une quarantaine de scientifiques autour des cinq
plus grands radiotélescopes européens :
En France, le radiotélescope décimétrique de Nançay [2] (Observatoire de Paris –
PSL / CNRS / Université d’Orléans)
En Allemagne, le radiotélescope de 100 m du MPIfR près de Effelsberg,
Au Royaume-Uni, le télescope Lovell de 76 m dans le Cheshire,
En Italie, le radiotélescope de 64 m de Sardaigne à Pranu Sanguni,
et aux Pays-Bas, les 16 antennes du radiotélescope interférométrique de
Westerbork.
Combinés entre eux en mode LEAP (pour "Large European Array for Pulsars"), ces
radiotélescopes EPTA forment l’équivalent d’une parabole de 200 mètres de
diamètre, entièrement orientable, ce qui permet d’améliorer considérablement la
sensibilité de l’EPTA à la détection des ondes gravitationnelles.
Les cinq principaux radiotélescopes européens. De gauche en haut à droite en bas
: radiotélescope d’Effelsberg (Allemagne), radiotélescope de Nancay (France),
radiotélescope de Sardaigne (Italie), radiotélescope de synthèse de Westerbork
(Pays-Bas) et télescope Lovell, Royaume-Uni.
© Norbert Tacken/MPIfR (Effelsberg), Letourneur / Observatoire de Paris – PSL
(Nançay), Anthony Holloway (Jodrell Bank), ASTRON (WSRT), Gianni Alvito/INAF
(SRT).
« Nous pouvons mesurer de très petites fluctuations dans les temps d’arrivée sur
Terre du signal radio des pulsars, causées par la déformation de l’espace-temps
due au passage d’une onde gravitationnelle de très basse fréquence », explique
Siyuan Chen, chercheur au Laboratoire de physique et chimie de l’environnement
et de l’Espace (CNES / CNRS / Université d’Orléans) et à la Station de
radioastronomie de Nançay (Observatoire de Paris – PSL / CNRS / Université
d’Orléans), coauteur principal de l’étude.
En pratique, ces déformations se manifestent comme des sources
de bruit à très basse
fréquence dans la série des temps d’arrivée observés des impulsions
radio, un bruit qui est partagé par tous les pulsars d’un réseau PTA. Cependant,
l’amplitude de ce bruit est extrêmement faible (estimée entre quelques dizaines
et quelques centaines de milliardièmes de seconde) et s’il n’était détecté que
pour un pulsar particulier, on pourrait l’imputer à de nombreux autres effets
possibles.
◼
L’European Pulsar Timing
Array a ainsi identifié un "signal prometteur", tel que celui produit par
des couples de trous noirs supermassifs en phase spiralante, qui pourrait être
lié au fond d’ondes gravitationnelles, recherché depuis longtemps, à très basse
fréquence, de l’ordre du milliardième de hertz.
Bien que l’on ne puisse pas encore affirmer qu’il s’agisse à proprement parler
d’une détection, l’analyse représente une étape importante dans la recherche des
ondes gravitationnelles. Le signal découvert est étayé par une analyse
extrêmement détaillée et sans précédent, sur la base de deux méthodologies
indépendantes. Pour valider ces résultats, plusieurs codes indépendants avec des
méthodes statistiques différentes ont été utilisés, permettant ainsi de
caractériser et d’atténuer d’autres sources parasites de bruit et de rechercher
le fond d’ondes gravitationnelles proprement dit.
Quelle que soit la procédure employée, l’analyse EPTA, a mis clairement en
évidence la présence d’un bruit de fond dont les propriétés spectrales
(c’est-à-dire la façon dont l’amplitude du signal observé varie avec la
fréquence) sont dans les limites théoriques attendues pour l’émission d’ondes
gravitationnelles par des couples de trous noirs supermassifs.
◼
Ce signal présente de fortes similitudes avec ce qui a été mis à jour au même
moment par les travaux d’équipes concurrentes. Le consortium EPTA est en effet
membre fondateur de l’International Pulsar Timing Array (IPTA), qui regroupe à
l’échelle mondiale les efforts dans cette thématique.
Les analyses de données indépendantes effectuées par les autres partenaires de
l’IPTA (en particulier, les expériences NANOGrav et PPTA) ont également révélé
la présence d’un signal commun similaire. « Il est devenu aujourd’hui primordial
d’appliquer indépendamment de multiples algorithmes d’analyse et des modèles
alternatifs pour augmenter notre confiance dans une éventuelle détection future
du fond d’ondes gravitationnelles », précise Gilles Theureau, astronome à
l’Observatoire de Paris - PSL et membre du comité de pilotage de l’EPTA.
Les membres de l’IPTA travaillent ensemble, confrontant leurs données et leurs
méthodes pour mieux préparer les prochaines étapes et en tirer des conclusions
plus solides.
La relativité générale d’Einstein prédit une relation très spécifique entre les
déformations de l’espace-temps que subissent les signaux radio en provenance de
pulsars situés dans différentes directions du ciel. Les scientifiques appellent
cela la corrélation spatiale du signal, ou courbe de Hellings et Downs, du nom
des deux chercheurs américains qui ont, les premiers, formulé cette propriété en
1983. Sa mise en évidence permettra d’identifier de manière unique le bruit de
fond observé comme étant dû à un signal de nature gravitationnelle.
L’équipe française signataire :
Ismaël Cognard, directeur de recherche au CNRS, LPC2E/CNRS
Lucas Guillemot, Astronome Adjoint à l’Observatoire des Sciences de l’Univers en
région Centre (OSUC), LPC2E/CNRS
Gilles Theureau, Astronome de Observatoire de Paris – PSL, LPC2E/CNRS, USN/OP et
LUTh/OP
Stanislav Babak, directeur de recherche au CNRS, APC/CNRS
Antoine Petiteau, chercheur CEA-IRFU et APC/CNRS
Siyuan Chen, chercheur post-doctorant, LPC2E/CNRS et USN/OP
Aurélien Chalumeau, doctorant co-direction LPC2E/APC (DIM ACAV+)
Anaïs Berthereau, doctorante LPC2E/CNRS (ANR PTA-France)
Mikel Falxa, doctorant APC/CNRS (ANR PTA-France)
On n’attend plus que les Chinois avec leur radiotélescope FAST et leur
consortium CPTA (Chinese Pulsar Timing Array).
POUR ALLER PLUS LOIN
Le fond d’ondes gravitationnelles : un nouveau pas vers sa détection
Les ondes gravitationnelles des trous noirs supermassifs peut-être découvertes
grâce aux pulsars ?
Aurait-on détecté l’indice d’un fond cosmologique d’ondes gravitationnelles ?
Premiers signes de la détection d’un fond d’ondes gravitationnelles dans
l’Univers
par la Recherche.
LE RETOUR D’ÉCHANTILLONS MARTIENS : QU’Y A-T-IL DE PRÉVU ?
(11/11/2021)
En effet, les premiers échantillons du sol martien commencent à être recueillis
sur le sol de la planète rouge, intéressons-nous à ce qui est prévu pour les
récupérer.
La mission globale s’appelle
Mars Sample Return.
C’est ce qui est prévu en cette année 2021, cela peut évoluer au cours du temps,
mais il faut bien partir de quelque chose.
C’est pour le moins compliqué !!
Voir le dessin explicatif ( ?) de l’ESA :
La mission Mars Sample Retrun est composée de
3 parties, dont
seule la première est active pour le moment.
Première
mission :
Le rover Perseverance a été lancé (NASA Mars 2020) et a correctement atterri sur
Mars. Il commence à prendre des échantillons qu’il sème sur son parcours, les
petits containers rouges (style Petit Poucet !). C’est la partie gauche du
graphique.
Deuxième mission :
lancement par la NASA du Sample Retrieval Lander (atterrisseur chercheur
d’échantillons, lanceur du milieu) SRL. C’est une plateforme qui comporte un
petit rover (Sample Fetch Rover SFR) fourni par l’ESA, chargé de collecter les
échantillons déposés sur le sol (s’il les trouve ??) et de les ramener à la
plateforme et de les charger dans un réceptacle du véhicule de monté (une
fusée !) Mars Ascent Vehicle (MAV) qui sera le premier engin à quitter Mars à
l’aide de son moteur fusée, afin de se mettre en orbite martienne.
Troisième mission :
lancement de la mission ESA Earth Orbiter Return (EOR). Ce lanceur (à droite sur
le graphique) a pour but de mettre en orbite l’EOR qui devra effectuer un
rendez-vous avec le MAV et le capturer pour mettre sa précieuse cargaison dans
un container biologiquement étanche avant de repartir pour la Terre. À l’arrivée
de notre planète, la capsule contenant les échantillons est éjectée pour
récupération au sol.
Crédit ESA–K. Oldenburg
Autre
belle représentation
de cette mission globale par la NASA.
Délai d’une telle mission : on envisage le retour d’échantillons pour 2031.
Inutile de dire qu’il y a énormément d’inconnues dans cette mission complexe,
qui n’est pas entièrement définie ni financée.
Donc wait and see, mais il serait dommage de laisser ces échantillons sur le sol
de Mars.
POUR ALLER PLUS LOIN :
La mission Mars Sample Return devient réalité : voici comment cela va se passer
Mars Sample Return Artist's Concept
ISS :.UN PEU DE PIMENT DANS LA VIE À BORD !
(11/11/2021)
Un des problèmes à bord de l’ISS, tient au fait que toute la nourriture est
fournie par les navettes en provenance du sol. Toute, non, certains ont résisté
comme les Gaulois d’Astérix, les astronautes ont déjà réussi à faire pousser à
bord différents types de choux : chou chinois, trois types de laitue et du chou
rouge russe.
Mais cette fois-ci, les astronautes ont fait pousser
les premiers piments
(forts, les fameux chili peppers en anglais). Ce sont des piments qui peuvent
être consommés rouge ou vert. D’après la NASA, c’est une qualité de piments
difficile à cultiver, donc un beau succès pour la NASA. D’après la NASA les
piments peuvent s’habituer à une atmosphère riche en CO2.
De plus, aussitôt récoltés, aussitôt consommés, comme vous le savez les
Américains aiment beaucoup
les Tacos,
d’origine Mexicaine ; ils ont donc tout de suite été transformés, grâce
notamment à Megan McArthur en tacos avec une base de tortillas, des fajitas de
bœuf, des tomates et des artichauts.
Tout le monde s’est régalé et ….a survécu !
Une partie de la récolte de piments photographiée par T Pesquet.
Une autre photo.
Crédit NASA/Pesquet |
Megan McArthur montrant le Tacos qu’elle vient de préparer.
Crédit NASA |
Comme le dit Thomas Pesquet :
« Un grand bravo et mille mercis aux scientifiques et aux ingénieurs qui ont
travaillé sur le projet : c’est très difficile de faire pousser des végétaux
dans l’espace, et c’était le végétal le plus complexe jamais produit sur l’ISS…
sans doute le plus pimenté aussi !! »
POUR ALLER PLUS LOIN :
Five Chili Peppers, Some Tic Tacs - And A Spoon - In Orbit
La NASA a cultivé et récolté avec succès des poivrons verts sur l’ISS et a fait
des TACOS avec eux
Toutes
les photos prises
par les astronautes sur Flickr.
SPACEX :.CREW 2 LE RETOUR !
(11/11/2021)
Le lancement prévu pour Halloween a déjà été repoussé deux fois, une fois causé
par la météo, une autre fois par un problème médical mineur mais on espère que
le prochain lancement sera le bon.
Il existe différentes
possibilités pour lancer Crew 3 et ramener Crew 2, d’après la NASA :
La plus probable est de faire rentrer Crew 2 avant de lancer Crew 3, tant pis
pour la passation d’informations entre les deux équipes.
Je reprends le communiqué :
Pour Crew-2, la prochaine opportunité de désamarrage de la Station en vue du
retour sur Terre est le dimanche 7 novembre à 19h05 CET. L’opportunité de
désamarrage suivante est le lundi 8 novembre.
Pour Crew-3, la prochaine opportunité de lancement est le mardi 9 novembre à
3h51 CET, si les équipes de mission ne choisissent pas de faire revenir Crew-2
dimanche 7 ou lundi 8 novembre.
Les équipes de mission vont prendre dans les jours à venir la décision de donner
la priorité au lancement de Crew-3 ou au retour de Crew-2 en fonction de la
probabilité de conditions plus favorables à un lancement ou un amerrissage pour
le Crew Dragon. La NASA et SpaceX étudient également le temps minimal nécessaire
entre les opérations de lancement et de retour.
Le point sur la mission alpha de T Pesquet peut être résumé à l’aide de ces
courtes vidéos :
Sur les buts de la mission :
Alpha Mission overview
Et sur les conclusions :
Best of Alpha mission timelapse
Illustration ESA
En fait, ce qui était prévu, ne tient plus, le mauvais état climatique de la
Floride a fait que le retour a été retardé, il se produit le lundi soir 8 Nov
pour récupération le lendemain dans les eaux du Golfe du Mexique.
Tout s’est bien passé, voici quelques photos de ce retour prise sur NASA-TV.
De gauche à droite et de haut enbas : désarrimage de la capsule, vol
autour de l’ISS pour prendre des photos (Thomas sans combinaison
spatiale pour cette partie de la mission), intérieur de la capsule
et sortie de T Pesquet une fois la capsule récupérée. |
Thomas Pesquet accompagné de ses collègues les astronautes de la NASA Shane
Kimbrough et Megan McArthur, et de l’astronaute de la JAXA Aki Hoshide sont
rentrés sur Terre (sur mer !) sans problème au large de la Floride. Thomas a
passé 6 mois en orbite et a effectué 4 EVA, en tout il est resté plus d’un an
dans l’espace et a effectué 6 EVA.
Thomas après un court check up à Houston va retourner à Cologne pour un check up
médical complet.
Thomas Pesquet fait visiter l'ISS avant son retour sur Terre en vidéo :
https://youtu.be/gcmA0_CMFlU
25 minutes très intéressant.
Le retour complet 7 heures en vidéo :
https://youtu.be/KVHZJQT1Zw4
Retour et splash down en 1 min 45 :
https://nyti.ms/3bUark7
NASA's SpaceX Crew-2 Returns Home: Undocking of Crew Dragon
2 h 30 intéressant à voir, les manœuvres autour de l’ISS sont expliquées.
Alpha: a return to Earth in
one minute
POUR ALLER PLUS LOIN :
Retour de l’astronaute de l’ESA Thomas Pesquet après six mois intenses en orbite
Four station astronauts catch ride with SpaceX back home
SpaceX's Crew-2 astronaut splashdown for NASA: Live updates
NASA clears next SpaceX crew mission for launch, pending review of toilet system
ISS : Thomas Pesquet cède sa place à l'astronaute sarrois Matthias Maurer
ex-étudiant à Nancy
SpaceX modernises Crew Dragon toilet after 2 faulty missions
Crew-2 Astronauts Safely Splash Down
in Gulf of Mexico
Crew Dragon Endeavour Recovered
After a Successful Splashdown
SPACEX :.CREW-3 LE DÉPART.
(11/11/2021)
Le lancement de Crew 3 a lieu après la récupération de Crew 2.
Le Mercredi 10 Novembre 2021, après une récupération sans faille de Crew-2,
lancement superbe du Pad 39 A de cap Canaveral, à l’aide d’une Falcon 9 et ses 9
moteurs fusées Merlin 1D de cette nouvelle mission d’astronautes vers l’ISS.
On remarquera que si la capsule Crew Dragon, nommée Endurance est neuve.
Le lanceur a déjà été dans l’espace
lors d’un lancement de cargo vers l’ISS en Juin 2021.
Très belle photo de la nouvelle capsule Endurance prise avant son montage sur
Falcon 9.
On remarque sur la moitié de la partie module de service, des panneaux solaires
pour la fourniture d’énergie.
Crédit photo : SpaceX.
Quelques mots sur les astronautes :
Photo officielle de la mission, de gauche à droite : Raja Chari, le
Commandant, Thomas Mashburn le pilote, tous deux de la NASA, le
spécialiste mission Matthias Maure de l’ESA et la spécialiste
mission Kayla Barron de la NASA. Crédit NASA. |
Les quatre astronautes dans la capsule Crew Dragon : De gauche à
droite : Matthias Maurer, Thomas Marshburn, Raja Chari et Kayla
Barron. Crédit : SpaceX |
·
Raja Chari est le commandant et servira aussi à bord de l’ISS en tant
qu’ingénieur de vol pour cette Expédition 66. Il est d’origine Indienne, mais né
aux USA et a passé la plupart de sa vie à Cedar Falls dans l’Iowa. Colonel de
l’Air Force. C’est son premier séjour dans l’espace.
·
Thomas Mashburn, pilote de Crew Dragon, et ingénieur de vol à bord de l’ISS. Il
est médecin de formation, c’est sa troisième visite dans l’espace.
·
Matthias Maurer,
de l’ESA, spécialiste mission, de nationalité Allemande, originaire de la Sarre,
mais a fait ses études à Nancy (école d’ingénieurs). Il va rester pour une
longue durée à bord, c’est son premier vol dans l’espace. Il a 51 ans. Il mènera
à bien la mission baptisée
Cosmic Kiss
·
Kayla Barron, spécialiste mission, la seule femme de l’équipe ; elle sera
ingénieur de vol une fois à bord. C’est aussi une première pour cette femme qui
semble avoir une tête bien plein à la vue de ses diplômes !
Le seul vrai problème de la dernière mission « touristique » Inspiration 4 a été
les toilettes, un
tuyau s’est cassé et de l’urine s’est envolée dans toute la cabine. La NASA
souhaite que les problèmes avec le système de toilettes de la capsule Dragon
soit résolu rapidement. Il semble que ce soit le cas.
En tout cas pour le retour de Crew 2 sur Terre avec T Pesquet à bord, il faudra
que tout le monde prenne ses précautions avant de monter à bord, car pendant la
rentrée, les toilettes seront « off limits » comme on dit là-bas !
Pour les missions suivantes le système de toilettes sera entièrement modernisé
d’après SpaceX.
Une très belle photo
de Falcon 9 à l’aube sur le pas de tir 39A.
Crew-3 launch to the Space
Station
Suivez en direct le départ du vol habité SpaceX Crew-3 vers l’ISS
POUR ALLER PLUS LOIN :
SpaceX is launching over 200 experiments to space with Crew-3 astronauts on
Halloween
Crew-3 astronauts launch to Space Station alongside microgravity research
L’UNIVERS :.UNE NOUVELLE SIMULATION JAPONAISE GRANDIOSE !
(11/11/2021)
Une équipe japonaise mais en liaison avec des équipes internationales dont le
LAM (laboratoire d’Astrophysique de Marseille) a développé une simulation de
l’évolution de l’Univers depuis son début jusqu’à maintenant. Et ceci grâce au
supercalculateur japonais Aterui-II contenant plus de
40.000 processeurs.
IL est construit par l’Observatoire astronomique national du Japon (NAOJ).
Il a utilisé 20 millions d’heures de calculs à raison de 48 heures par mois
pendant douze mois.
Le résultat a été baptisé UCHUU c’est-à-dire « espace » en japonais.
Distribution de la matière noire, on zoome de plus en plus dans le halo de
matière noire.
Crédit : Tomoaki Ishiyama.
Taille originale : 6,9 MB
Cette simulation contient approx.
2 100 milliards de particules de matière dans un cube de 9,6 milliards
d’années-lumière de côté. La quantité d’information recueillie est
phénoménale (3 pétaoctets de données soit 3 fois 1015) et nécessite
des stockages particuliers.
On peut ainsi assister à l’évolution de notre Univers depuis sa prime enfance.
Ce genre de simulations arrive à point nommé, quand les nouveaux télescopes sont
ou vont être mis en service incessamment, comme DESI et Euclid par exemple.
Courte vidéo de la simulation :
https://youtu.be/R7nV6JEMGAo
Elle permet d’explorer l’évolution de l’Univers au cours des 13,8 milliards
d’années écoulées. Et d’observer comment la matière noire structure l’espace à
grande échelle, des amas géants aux plus petites des galaxies. Le tout
accessible à tous via Internet. © Tomoaki Ishiyama, Hirotaka Nakayama, 4D2U
Project, NAOJ
POUR ALLER PLUS LOIN :
Plongez dans la simulation de l'Univers la plus réaliste jamais réalisée !
UCHUU, le plus grand univers virtuel jamais créé
Largest Virtual Universe Free for Anyone to Explore
JUNO : LES MYSTÈRES DE L’ATMOSPHÈRE DE JUPITER DÉVOILÉS.
(11/11/2021)
La sonde Juno
en orbite depuis 2016 autour de Jupiter ( 37ème orbite en cours),
semble faire des merveilles, en effet de nombreux articles sont publiés traitant
de l’atmosphère de la planète géante. On commence à comprendre l’organisation de
l’atmosphère jovienne :
·
La structure en cellules convectives comme pour l’atmosphère terrestre
·
La structure de la célèbre Grande tache Rouche
·
Les jet-streams qui parcourent la planète et conditionnent les ceintures et
zones colorées
Parmi les équipes internationales qui ont travaillé sur ces différents articles,
citons nos amis Niçois du
Laboratoire Lagrange de
l’OCA, avec Tristan Guillot comme co investigateur de la mission.
Voici les articles publiés dont nous allons essayer de résumer les points
importants :
Chez Journal of Geophysical Research: Planets :
Jupiter's Temperate Belt/Zone Contrasts Revealed at Depth by Juno Microwave
Observations
Chez Geophysical Research Letter :
Evidence for multiple Ferrel-like cells on Jupiter
Jupiter’s overturning circulation: Breaking waves take the place of solid
boundaries
Chez Science :
The depth of Jupiter’s Great Red Spot constrained by Juno gravity overflights
Microwave observations reveal the deep extent and structure of Jupiter’s
atmospheric vortices
Attention, sauf pour Science, les 4 premiers articles, il faut payer pour voir !
La plupart des résultats sont dus à l’utilisation du
radiomètre micro-ondes
MWR permettant d’atteindre l’atmosphère profonde, jusqu’à 200 km sous les
nuages.
L’ATMOSPHÈRE DE JUPITER MODÉLISÉE.
Une illustration de l’atmosphère de Jupiter modélisée en 3D
Les différentes couches de l'atmosphère de Jupiter.
| Geophysical Research Letters/K. Duer et al. tiré de :
Evidence for multiple Ferrel-like cells on Jupiter
Les modélisations ont permis d’obtenir la répartition de l’ammoniaque dans ces
cellules.
On a aussi élaboré la théorie des cellules convectives, similaires aux
cellules de Ferrel
sur Terre, celles qui sont situées entre 30 et 60°. On a mis au jour des
puissants jet-streams sous ces cellules.
LA GRANDE TACHE ROUGE.
Au périjove, Juno survole Jupiter à 4200 km d’altitude ce qui lui permet
d’effectuer des mesures très précises, notamment de cet anticyclone
pluri-centenaire, la grande tache rouge.
On savait l’atmosphère jovienne profonde, mais Juno a affiné ces mesures, la
Grande Tache Rouge fait au moins 500 km de profondeur.
On rappelle d’après le rapport de l’OCA :
L’étude publiée aujourd’hui par S.J. Bolton et collaborateurs révèle pour la
première fois la structure des tourbillons qui parsèment Jupiter : Les cyclones
sont plus chauds/moins denses en hauteur par rapport au gaz environnant et plus
froids et denses en profondeur. Inversement, les
anticyclones sont
froids/denses en hauteur et chauds/peu denses en profondeur. Leur
profondeur est variable, certains s’étendant « seulement » sur moins de 100 km,
d’autres pénétrant beaucoup plus profondément.
C’est le cas de
l’anticyclone le plus célèbre de la planète, la grande tache rouge, qui a
une signature très forte sur toutes les antennes de l’instrument MWR. Ceci
indique qu’elle modifie la température et la composition de l’atmosphère très
significativement et à tous les niveaux sondés par l’instrument MWR. Cette
modification locale induit un changement très subtil du champ de gravité de la
planète. En utilisant deux passages de Juno au-dessus de la grande tâche rouge,
M. Parisi et collaborateurs sont parvenus à détecter les modifications de
trajectoire qu’elle entraîne sur la sonde, qui correspondent à une modification
de sa vitesse de seulement 0.01 millimètres par seconde (cent fois inférieure à
la vitesse d’un escargot)! Ceci a permis de contraindre la
profondeur de cette
grande tache rouge : environ 300 miles (500 km), ce qui est en accord
avec les mesures des antennes micro-ondes de Juno.
La Grande Tache Rouge est comme déjà dit, un anticyclone légendaire. On remarque
depuis quelques temps que la vitesse moyenne des vents à l’intérieur de la tache
rouge a augmenté ces 12 dernières années, dans la région centrale c’est beaucoup
plus calme, ils tournent d’ailleurs en sens inverse. Cela provient d’études
menées depuis plus de 30 ans grâce au télescope Hubble.
Il faudrait comprendre pourquoi, on n’a pas encore la solution. Serait-ce parce
qu’elle diminue en taille ?
Hubble Observes Jupiter’s Great Red Spot Changing
LES JET-STREAMS.
Sous
les cellules de convection, circulent de puissants vents pouvant atteindre plus
de 500 km/h, les jet-streams
Ils sont la cause des ceintures colorées qui parcourent Jupiter parallèlement à
l’équateur.
Elles sont alternativement parcourues par des vents de direction opposée.
Ces vents peuvent pénétrer très profondément, jusqu’à plus de 3000 km..
Les différentes bandes de Jupiter, vues à gauche en IR et à droite dans le
visible.
Crédit : International Gemini Observatory/ NOIRLab/NSF/AURA/NASA/ESA, M.H. Wong
and I. de Pater (UC Berkeley) et al.
POUR ALLER PLUS LOIN :
La mission Juno nous donne la première vue 3D de l’atmosphère de Jupiter
de l’OCA.
L’atmosphère de Jupiter enfin décryptée
Juno spacecraft peers deep into Jupiter's colorful belts and zones
NASA’s Juno: Science Results Offer First 3D View of Jupiter Atmosphere
Jupiter's winds of change show increased storm speeds in Great Red Spot
Hubble Shows Winds in Jupiter's Great Red Spot Are Speeding Up
Les vents s'accélèrent sur les bords de la Grande Tache rouge de Jupiter
Les vents de la Grande Tache rouge de Jupiter sont en train d’accélérer
OSIRIS-REX : ON SAIT POURQUOI Y-A-T-IL SI PEU DE RÉGOLITHE SUR BENNU.
(11/11/2021)
La mission Osiris-Rex touche à sa fin, la sonde après avoir examiné sous toutes
les coutures (jusqu’à 3 mm par pixel !!) et prélevé des échantillons sur
l’astéroïde Bennu, se dirige depuis Mai 2021 vers la Terre qu’elle devrait
atteindre vers septembre 2023.
Néanmoins la mise en orbite autour de Bennu a suscité de nombreuses questions.
Notamment, pourquoi
trouve-t-on si peu de zones libres de roches avec du régolithe fin, alors
que la presque totalité de ce petit corps (de forme bizarre d’ailleurs) est
recouvert de gros rochers et roches. Ce n’était pas prévu pour la récolte
d’échantillons qui nécessitait une zone libre de roches. Mais pourquoi tant de
ces roches (boulders en anglais). Il a fallu une longue période d’étude du sol,
auquel le public a d’ailleurs participé, pour trouver une zone favorable au
recueil de prélèvements.
Une
étude récente, publiée dans Nature (6 oct 2021), nous met sur la piste d’une
telle profusion de roches plutôt que de sable ou régolithe fin. Cette étude
menée notamment par des collègues de Nice (Marco Delbo du Labo Lagrange) et de
l’Université d’Arizona (Saviero Cambioni) semble lier l’abondance de ces
régolithes fins au fait que les roches ne soient pas poreuses.
En gros, la porosité des roches influe sur la taille des grains éjectés lors d’impacts météoritiques.
Les roches poreuses (ressemblent à la structure d’une
éponge) sont plutôt compressées que fragmentées lors d’impacts, (les pores
absorbent les chocs !) alors que les roches non poreuses se fragmentent donnant
lieu à des petits grains.
Photo montrant l’abondance de roches sur Bennu.
crédit : NASA/GSFC/UA.
Voici ce qu’en dit le communiqué du labo Lagrange :
« On savait que l'émission thermique du régolithe fin est différente de celle
des roches plus grosses car la première est contrôlée par la taille de ses
particules, tandis que la seconde est contrôlée par la porosité de la roche »,
précise Marco Delbo. « Cependant avec des méthodes classiques d’analyse, je
n’arrivais pas bien à séparer les deux composants dans les données de
température des astéroïdes. Quand Saverio Cambioni m’a rendu visite à Nice et
qu’il m’a montré les techniques d’apprentissage automatique pour résoudre ce
problème, nous y avons vu un potentiel énorme ! Nous avons commencé à utiliser
cette approche pour savoir si du régolithe fin était présent entre les roches
sur la surface de Bennu », poursuit Marco Delbo.
Cette analyse a porté sur 122 zones de terrain et est basée sur la mesure de
température (par IR Thermique) de surface et surtout sur un algorithme de
programme d’apprentissage automatique par calculateur (machine learning) qui a
fait tourner les calculateurs de l’OCA.
L’émission IR du régolithe fin est différente de l’émission des gros rochers. La
première dépend de la taille des grains alors que la dernière est fonction de la
porosité des roches.
La porosité de ces roches explique parfaitement l’absence de régolithe fin.
Cela est aussi le cas pour Ryugu l’astéroïde de la mission Hayabusa 2 qui est
aussi du type carboné. Alors que Itokawa, astéroïde du type S (rocheux,
silicates, stony en anglais), de la première Hayabusa contient que très peu de
roches poreuses et donc possède beaucoup de régolithe.
Ci-après figure fournie par le Laboratoire Lagrange de Nice :
Figure : La production de régolithes fins est diminuée en présence de roches à
haute porosité. Sur les astéroïdes, les roches à porosité plus élevée sont
compactées par les impacts de météorites plutôt que d'être excavées. Les chocs
thermiques dans une roche plus poreuse sont plus faibles que dans une roche plus
dense, ce qui signifie que la première pourrait être moins susceptible de
produire un régolithe fin que la seconde (adaptée à partir de l’article de
Saverio Cambioni et al. Nature 2021).
En conclusion de l’article publié :
L'équipe prédit que de grandes quantités de
régolithe fin devraient
être rares sur les astéroïdes carbonés, qui sont les plus courants de
tous les types d'astéroïdes et dont on pense qu'ils ont des roches à haute
porosité comme Bennu.
En revanche, le
régolithe fin devrait être plus commun sur les astéroïdes de type S, qui
sont le deuxième groupe le plus peuplé du système solaire, et on pense qu'ils
ont des roches plus denses et moins poreuses que les astéroïdes carbonés.
On attend avec impatience les échantillons ramenés par la sonde, pour vérifier
les hypothè
POUR ALLER PLUS LOIN :
La production de régolithes fins sur les astéroïdes est contrôlée par la
porosité des roches
par l’OCA.
Highly Porous Rocks Responsible for Bennu's Surprisingly Craggy Surface
Fine-regolith production on asteroids controlled by rock porosity
article de Nature.
La mission OSIRIS-REx aide à comprendre pourquoi certains astéroïdes sont si
rocheux
Pourquoi certains astéroïdes sont si peu poussiéreux
La mission OSIRIS-REx aide à comprendre pourquoi certains astéroïdes sont si
rocheux
OSIRIS-REx Helps Solve a Mystery: Why Are Some Asteroid Surfaces Rocky?
Le site de la mission
à l’Université d’Arizona.
Tout sur la mission Osiris Rex
sur votre site préféré.
Tout sur la mission Hayabusa
sur votre site préféré.
MÉTÉORITES : UN BEL INVENTAIRE DE CHONDRES PAR P.GUÉRIN.
(11/11/2021)
Notre
ami Patrice Guérin, référent Vigie-Ciel Astrolys. Membre de l’équipe régionale
Vigie-Ciel Centre Val de Loire de la SAT, 37,Tauxigny. Membre
de la commission
Météores, Météorites et Impactisme
Société Astronomique de France, a publié sur le site de l’Astronomie, un bel
article résumant ce que l’on sait sur les météorites de type « chondres ».
Il m’autorise à le reproduire dans ces colonnes, merci à lui.
Illustration : Patrice lors d’une exposition à Rochechouart.
Crédit P Guérin.
Je lui laisse la parole :
Pour réaliser cet inventaire, ma cible a été la chondrite
H3/4 Erfoud 15
qui m’a été offerte jadis par Hélène Reyss de la SAF. Cette météorite a été
analysée par Mme Michèle Bourot-Denise du MNHN, mais n’a jamais été publiée dans
le Meteoritical Bulletin. C’est vraiment dommage car elle est de toute beauté !
Cette lame mince est un véritable trésor de chondres diversifiés. Le plus
étonnant pour une Chondrite H, c’est la grande taille de ses chondres dont
certains dépassent le mm de diamètre !
Il est admis qu’une chondrite H (très riche en fer) présente des chondres de
petites tailles d’ ~ 0,5 mm maxi.
Nous sommes peut-être en présence d’une exception …
Pour rappel, les
chondres, du grec «khόndros », ou
sphérules, issues de la
condensation de la nébuleuse protoplanétaire il y a 4,567 milliards
d’années, ou matière primordiale, nous renseignent sur la formation du système
solaire et des planètes
Cette météorite entre dans la catégorie des
météorites primitives
métamorphiques de type pétrologique 3 / 4, donc très peu métamorphisée. C’est en
fait une brèche constituée de zones types H3 et H4. Les chondres sont très peu
altérés et sont très bien définis. A partir du panneau pédagogique que j’ai
établi * (ci-joint), nous pouvons situer son origine à la surface et à une
faible profondeur d’un astéroïde non différencié dont une partie aurait été
éjectée lors d’une collision. Des débris de ces zones 3 et 4 se seraient ensuite
réagglomérés pour former une roche bréchique … qui est arrivée sur Terre après
un périple de peut-être plusieurs milliards d’années …
Les zones types 3 et 4 des astéroïdes parents non différenciés avoisinent des
températures aux alentours de 300 à 400°C.
Ces températures peuvent varier selon la distance de l’astéroïde parent par
rapport au soleil, et selon sa taille. (Sylvain Bouley, IMPACTS, page 91.)
* Nota : le dernier bombardement météoritique massif est actuellement remis en
question, voir :
https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/cosmogonie-asteroides-nouveau-doute-grand-bombardement-tardif-35964/
Ci-dessus mon panneau pédagogique remis à jour selon cette dernière hypothèse.
Voici une série de 10 photos de chondres différents, pour la majorité composés
de pyroxène.
-Photo
1 :
Chondre de pyroxène étiré, architecture en squelette sous forme de lattes.
Quelques lattes d’olivine en étoile du plus bel effet.
-Photo
2 :
Chondre granulaire d’olivine et de pyroxène, 0,6 mm de diamètre, accompagné à
11h d’un petit chondre de pyroxène fibroradié excentré en forme d’éventail ou de
coquille Saint Jacques.
-Photo
3 :
« L’empreinte digitale d’un Alien » ! Beau chondre de pyroxène fibroradié
excentré en enroulement hélicoïdal, 0,75 mm dans sa plus grande dimension. Très
belle structure !
-Photo
4 :
Un festival de chondres : en haut à gauche, un chondre étiré granulaire à
olivine et pyroxène. A gauche, une petit chondre sphérique granulaire à olivine,
avec en son centre un cristal automorphe d’olivine. En bas, un chondre de
pyroxène radié et barré (diamètre 0,8 mm).
-Photo
5 :
Un chondre de pyroxène barré de 1 mm de diamètre.
-Photo
6 :
Un chondre de pyroxène fibroradié excentré en éventail « forme d’aile de
papillon » 1 mm.
-Photo
7 :
Un pyroxène particulièrement original ! 1mm.
-Photo
8 :
Le petit « géant » de pyroxène de 1,2 mm de diamètre. Radié et barré.
-Photo
9 :
Un chondre de pyroxène fibroradié excentré en éventail, diamètre 0,8 mm,
accompagné à gauche d’un petit chondre granulaire à olivine, et autres
congénères à olivine, et celui à 14h composé à majorité de pyroxène, et de
quelques grains d’olivine.
-Photo
10 :
Vue panoramique de cette lame mince prise avec la table polarisante made in
S.A.F couplée à mon oculaire Plossl de 32 mm à grand champ. La dimension de la
lame est telle qu’elle dépasse du champ de l’oculaire.
Sur la photo N° 4, un manque de matière laisse le passage à la lumière. On
pourra constater le calage de l’analyseur sur l’extinction (zone sombre à
l’image d’un foucaultage de miroir).
Bonne lecture !
POUR ALLER PLUS LOIN :
Un collectionneur de météorites
Les chondres, des gouttes de matières primitive fondue
par P Thomas ENS Lyon.
Nature des météorites : classement, composition...de
Futura Sciences.
Visite De L’exposition Sur Les Météorites Au MNHN De Paris
CURIOSITY :.DÉCOUVERTE DE MOLÉCULES ORGANIQUES.
(11/11/2021)
Voilà près de dix ans que notre vaillant rover, Curiosity, sillonne les plaines
de Mars à la recherche d’éventuelles traces de vie passée.
En
ce moment nous sommes surtout attirés par les actions de Perseverance et de son
petit hélicoptère, mais Curiosity est toujours dans le coup.
La preuve, on vient de publier dans Nature Astronomy des résultats d’expériences
(non prévues, presque accidentelles) de 2017.
En effet, lors du recueil d’échantillons dans les dunes de Bagnold, une
opération non prévue s’est passée, ils ont été introduits dans un réceptacle (de
l’expérience SAM) contenant des liquides aidant aux analyses. Et des réactions
se sont produites qui ont mis au jour la présence de
composés organiques
notamment de l’ammoniac et des dérivés du benzène.
Ces deux composants n’avaient encore jamais été détectés sur Mars. Ce ne sont
pas des acides aminés, mais ce sont des nouveaux signes sur Mars.
Illustration : trajet en jaune du rover Curiosity depuis son atterrissage
(étoile bleue), le prélèvement a eu lieu là où la flèche est indiquée. Image
inférieure gauche : le recueil d’échantillon par le rover. Image inférieure
gauche : extrait d’un panorama des dunes Bagnold.
Crédit : MSL/NASA-JPL/USGS/UofA. c, Credit: NASA/JPL-Caltech/MSSS
C’est une équipe de scientifiques et de chercheurs du GSFC (Goddard Space Flight
Center) qui ont publié ces résultats.
On attend confirmation de mesures similaires par Perseverance.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Organic molecules revealed in Mars’s Bagnold Dunes by Curiosity’s derivatization
experiment
de Nature
Mars : découverte de molécules organiques inédites par Curiosity
L’hypothèse de la vie sur Mars relancée avec cette découverte
Organic molecules revealed on Mars by Curiosity's new kind of experiment
Organic molecules revealed in Mars’s Bagnold Dunes by Curiosity’s derivatization
experiment
UN SITE INTERNET À DÉCOUVRIR : LA RELATIVITÉ INTRIQUÉE CHEZ FUTURA.
(11/11/2021)
Olivier Minazzoli est un astrophysicien relativiste, membre du laboratoire
Artemis de l'Observatoire de la Côte d'Azur, très impliqué dans la détection des
ondes gravitationnelles. Il a proposé récemment une nouvelle théorie de la
gravitation, appelée relativité intriquée, en suivant la piste déjà empruntée
par Albert Einstein avec ce que l'on appelle le principe de Mach. Futura, qui a
déjà fait plusieurs interviews du chercheur à l'occasion des découvertes faites
avec les ondes gravitationnelles, a donc décidé de présenter cette théorie en
deux parties dont voici la première qui sert de prolégomènes.
La théorie de la relativité intriquée expliquée par Olivier Minazzoli (2/2)
LIVRE CONSEILLÉ :. "MEURTRE AU CFHT" PAR VOTRE SERVITEUR.
(11/11/2021)
Chers amis,
Je parle très souvent dans mes chroniques de livres écrits par les autres et
pour une fois je vais parler d’un livre écrit par moi.
Comment cela s’est-il produit ?
Pendant la phase « covidaire » que nous avons vécue, nous avons été plus ou
moins contraints de rester chez nous, aussi pendant cette période, pour passer
le temps, je me suis décidé à faire ce que j’avais toujours eu envie de faire :
écrire des romans policiers. Mais pas de simples romans policiers, des romans
policiers scientifiques, c’est-à-dire où l’action se passe dans des lieux
scientifiques et principalement des lieux dédiés à l’astronomie ou à l’espace.
Romans policiers scientifiques, cela supposait aussi, une explication au fil de
l’eau des termes et situations rencontrés afin que le lecteur comprenne de quoi
on parle. Fini, les notes de bas de page ou les explications reportées à la fin
de l’ouvrage, elles sont expliquées dès qu’on les rencontre.
Il me fallait un héros, je décidai de le faire astrophysicien, spécialiste
d’exoplanètes à l’IAP, haut lieu de l’Astrophysique à Paris. Son nom, il me
fallait un nom qui sonne bien et qui soit facile à retenir. Comme son domaine
touchait à la vie dans l’Univers, je me suis basé sur deux sommités qui ont
marqué ce domaine de recherche : Frank Drake avec sa fameuse formule
supposée évaluer la quantité de civilisations intelligentes dans l’Univers et
Stanley Miller qui mit au pont une célèbre expérience prouvant
l’apparition d’acides aminés à partir d’atmosphère primordiale et de décharges
électriques. Ça y était, j’avais trouvé le nom de mon héros, ce serait Frank
Miller, et c’est sous ce nom que je publiais ou plutôt que j’essayais de publier
mes premiers romans. Parcours du combattant, mais, bref, j’y suis arrivé et mon
premier roman sort enfin en Octobre 2021.
Son titre : Meurtre au CFHT.
Son sujet : C’est un roman policier qui nous emmène dans le domaine de
l’astronomie et de l’astrophysique. Le héros, Frank Miller, un jeune
astrophysicien se trouve emmêlé à une histoire où sa vie est en jeu.
Il ne sait pas qui lui en veut, ni pourquoi. À cette occasion durant un séjour
d’observation à Hawaï au célèbre télescope franco-canadien CFHT, il est accusé à
tort de meurtre.
Après de nombreuses péripéties il remonte le fil de l’affaire et la conclusion
se produit sur le toit de l’Observatoire de Paris. D’autres personnages
viendront participer à son aventure, un inspecteur un peu troublant, une
physicienne dont il aimerait bien faire la conquête, son père au passé pas très
clair, et quelques autres.
PRIX : 18 € TTC
EAN : 9782754309523 – 90 pages, format 14*22,5 cm
Distribué par Hachette Livre
On le trouve en librairie et aussi dans le e-commerce comme
Amazon
ou
Fnac etc..
Ce roman fait partie d’une série, je termine actuellement le tome 5 :
Tome 1 : Meurtre au CFHT
Tome 2 : Les protons perdus du LHC, l’action se déroule au CERN et su la côte
Est des USA
Tome 3 : Le mystère du Méridien zéro, se déroule entièrement à Londres et à
Greenwich
Tome 4 : L’inconnue du Pic, action à Biarritz, au Pic du Midi, à Séville et à
l’ESTEC en Hollande
Tome 5 : ISS en péril, le lieu de l’action semble évident l’ISS et les lieux
liés à l’ISS.
Voilà, merci d’en parler autour de vous si vous pouvez.
Cordialement
Jean Pierre Martin alias Frank Miller.
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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