LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 28 Février 2022
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF.. Les conférences seront en présence du public.
Un PASS VACCINAL
sera exigé à l’entrée dues aux récentes précautions sanitaires.
Le mercredi 9 Mars 2022 à 19H00 au CNAM amphi Grégoire (220 places). L’astronomie
gravitationnelle : dernières nouvelles des vibrations de l’espace-temps par
Alexandre Le Tiec du LUTH Réservation
comme d’habitude ou
à la SAF directement.
La suivante : Le 13 Avril les débris spatiaux : problèmes et solutions : avec C.
Bonnal du CNES
Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF :
https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured
Astronews précédentes :
ICI
dossiers à télécharger par ftp :
ICI
ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré
:
Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
;
Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
;
3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
Il y a 60 ans :
Le premier vol orbital US avec John Glenn !
(28/02/2022)
Neutrinos :
Nouvelle mesure de la masse maximale.
(28/02/2022)
Tianwen-1:.De
nouvelles vidéos bluffantes !
(28/02/2022)
Étoile :
Une structure la moins « métallique » de notre Galaxie.
(28/02/2022)
Parker Solar Probe :.Premières
images de Vénus en visible.
(28/02/2022)
Solar Orbiter .:.De
nombreux résultats remarquables !
(28/02/2022)
Radioastronomie
:.Un objet donne dans le bizarre !
(28/02/2022)
Ciel en radio :
La plus grande image du ciel !
(28/02/2022)
Astéroïde :
Un nouveau « Troyen » de la Terre.
(28/02/2022)
Astéroïdes :
Les 42 plus gros de notre Système Solaire.
(28/02/2022)
Vu d'en haut :.La
Cité des Anges vue d’orbite !
(28/02/2022)
Les magazines conseillés :.Pour
la Science Mars 2022 Anticythère.
(28/02/2022)
IL Y A 60 ANS : LE PREMIER VOL ORBITAL US AVEC JOHN GLENN !
(28/02/2022)
Les héros meurent aussi, c’est le cas de l’astronaute John Glenn, qui avait
permis aux USA de rattraper les Soviétiques dans la course à l’espace.
Il a été le premier américain à faire plusieurs fois le tour de la Terre dans sa
capsule Mercury
Friendship 7 le 20 Février 1962, il y a 60 ans !!!
Il était très populaire, avait été élu sénateur, puis est redevenu astronaute,
le plus vieux, à bord de la navette spatiale (STS-95).
Bref un héros sympathique, comme les aime le peuple américain et les autres.
Son vaisseau spatial est exposé au Musée de l’Air et de l’Espace de Washington,
dont voici la photo.
Résumé de cette mission historique du 20 Février 1962.
John Glenn monte à bord de la capsule Mercury 6 pour cette mission baptisée
Friendship 7 (toutes ces premières missions ont un 7 dans leur nom en l’honneur
des glorious seven astronauts).
Il a été sélectionné en Avril 1959 (voir le film l’étoffe des héros qui raconte
cette période) et a été choisi pour ce premier vol orbital, il fera trois fois
le tour de la Terre en près de 5 heures.
Le départ a été remis de nombreuses fois (une dizaine !), mais aujourd’hui,
c’est le bon !
Après un départ impeccable, la première orbite se passe bien, mais bientôt le
contrôle au sol (Mission Control) s’aperçoit que le bouclier thermique de
rentrée dans l’atmosphère n’est plus correctement attaché. Il ne tiendrait que
grâce aux attaches des rétrofusées. On ne prévient pas Glenn à qui on demande de
ne pas larguer ces attaches. Il se doute que quelque chose n’est pas normal ;
mais le vol continue ainsi.
À la fin de la troisième orbite, il allume les rétrofusées et il amerrit
correctement au point de rendez-vous.
La mission est un succès ; après étude de la capsule, on se rend compte que le
bouclier thermique était bien attaché ; ce n’était qu’une erreur de témoin
lumineux.
J’ai eu la chance de voir la capsule de J Glenn lors du salon du Bourget en 1963
(elle est maintenant au musée de l’Air et de l’Espace de Washington) et de
recevoir le manuel complet de la mission.
Plus tard j’ai pu visiter en 1969 Mission Control de Mercury à Cape Kennedy et
voir Apollo 12 dans le VAB. Quelle époque !
Pendant les 50 ans qui ont suivi l’exploit de J Glenn, celui-ci est devenu
sénateur et il a revolé dans une mission de la navette Discovery vers la station
spatiale en 1998, ce fut le plus vieil astronaute en orbite.
Il a maintenant 90 ans et est toujours en forme.
J’ai la chance d’avoir vu la capsule lors de l’exposition du Bourget en 1963, je
crois ; j’ai même eu la possibilité d’avoir le compte rendu de la mission, que
je garde précieusement.
Revivons les actualités de l'époque avec cette vidéo :
Alors comme on dit en américain : godspeed John Glenn !!!
Cette expression veut dire, bon voyage, bonne chance, que Dieu vous protège
etc..
POUR ALLER PLUS LOIN :
60 Years Ago: John Glenn, the First American to Orbit the Earth aboard
Friendship 7
John Glenn, sa biographie sur
Wikipédia.
Décès à 95 ans du légendaire astronaute américain John Glenn,
article du Point.
John Glenn à la NASA,
sa bio.
7 Things You May Not Know About John Glenn? Du
site History
NEUTRINOS : NOUVELLE MESURE DE LA MASSE MAXIMALE.
(28/02/2022)
Les scientifiques travaillant sur
l’expérience KATRIN
(KArlsruhe TRItium Neutrino Experiment) à Karlsruhe en RFA, dont notre ami
Thierry Lasserre du CEA ont déterminé une
limite supérieure à la
masse du neutrino (en fait entineutrino) électronique (on se rappelle
qu’il en existe 3 sortes), à savoir
0,8 eV (en fait
eV/c2).
On savait que la masse serait très faible, mais ces mesures donnent une limite
haute intéressante.
À quoi bon, allez-vous me dire, c’est une masse si petite (par comparaison la
masse d’un électron est de 511.000 eV) que l’on peut se demander si elle a une
influence.
Eh bien oui, car les neutrinos sont très très très nombreux et ils jouent un
rôle essentiel dans l’histoire de l’Univers.
Les mesures précédentes donnaient en fait une limite sur la somme des masses des
trois neutrinos à savoir approx 0,13 eV.
Les dernières mesures ont eu lieu grâce à l’expérience KATRIN,
Katrin est en fait un spectromètre géant de 70m de long.
Ci-après article de David Larousserie du journal Le Temps (Suisse) :
Ce système hors norme bâti en Allemagne permettra de mesurer la masse de la
particule la plus légère, le neutrino
Soixante-dix mètres de long, dix de large et autant de haut. Plus de 200 tonnes
d’acier, de câbles et d’aimants, telle est Katrin, la plus grosse balance au
monde, en voie d’achèvement sur le campus nord de l’Institut technologique de
Karlsruhe (KIT), en Allemagne. Ce pèse-personne en forme de longue pipe se
terminant par un énorme cylindre de 1250 mètres cubes a la lourde tâche de peser
la plus légère des particules élémentaires, le neutrino. Un objet quelque dix
millions de fois plus léger que la plus légère des particules : l’électron. Soit
l’écart entre un moustique et un gros chat.
«Les neutrinos sont les plus fascinantes des particules», juge Guido Drexlin, le
responsable de Katrin (Karlsruhe Tritium Neutrino Experiment). L’expérience
rassemble plus de 120 chercheurs de 12 institutions en Allemagne, au
Royaume-Uni, en Russie ou aux Etats-Unis. Joignant le geste à la parole, il
ajoute, mystérieux : «Entre mes doigts, il y a 300 neutrinos qui ont été
produits durant le Big Bang.» Le Soleil en envoie sur la surface d’un doigt
plusieurs dizaines de milliards chaque seconde… sans dommage. Rien ou presque
n’arrête les neutrinos, qui sont non seulement légers, mais aussi dépourvus de
charge électrique.
Pourtant, ils comptent parmi les grands architectes de l’Univers. «Si les
neutrinos avaient été trop lourds au moment du Big Bang, ils auraient empêché
plus tard la matière de s’agréger et de constituer les galaxies. Nous ne serions
donc pas là pour en parler!» ajoute Guido Drexlin. Peser exactement ces poids
plume est crucial pour comprendre la grande recette cosmologique.
À l’autre bout des échelles de distance, les neutrinos servent aussi de
microscope pour l’infiniment petit. Tout le monde a entendu parler du boson de
Higgs, cette particule à l’origine des masses de ses autres congénères, et qui a
été récompensée par le Prix Nobel de physique cette année. «Mais on ne sait pas
si les neutrinos interagissent avec lui et donc si leur masse est liée au boson
de Higgs», poursuit Guido Drexlin. Là encore, connaître précisément la masse
d’un neutrino ouvrirait une fenêtre vers des théories physiques nouvelles.
La tâche est ardue, tant justement la masse est faible et l’objet impossible à
capturer. «Ça fait plus de quatre-vingts ans que ça dure», rappelle Guido
Drexlin en pointant un portrait de Wolfgang Pauli fixé près de l’expérience. Ce
physicien autrichien avait postulé l’existence de cette particule étrange en
1930, avant que sa présence soit avérée expérimentalement en 1956.
Katrin repose sur un principe simple et solide : la conservation de l’énergie.
Lorsqu’un noyau atomique se désintègre, il émet plusieurs particules, dont
parfois un neutrino. En mesurant l’énergie de tous les débris, par différence,
celle du neutrino invisible s’en déduit. Qui dit énergie, dit masse, selon la
célèbre équivalence E =
mc2.
Cette expérience est la seule à pouvoir déterminer directement cette masse.
Jusqu’à présent, seules des différences de masse entre plusieurs familles de
neutrinos ont pu être mesurées.
Katrin utilise comme source de neutrinos du tritium radioactif, fabriqué dans un
réacteur nucléaire au Canada. Ce noyau très léger se désintègre en un électron,
un noyau d’hélium et un neutrino. L’énergie initiale étant connue, ainsi que
celle de l’hélium, il reste à mesurer celle de l’électron. «C’est comme jouer au
minigolf!» ironise Guido Drexlin en imitant un joueur qui donne un coup dans une
balle. «Nous mettons l’équivalent d’une bosse devant les électrons émis. Ceux
qui n’ont pas assez d’énergie repartent en arrière. Les autres passent
l’obstacle et nous les détectons derrière», poursuit le chercheur. En contrôlant
précisément la hauteur de la bosse, les chercheurs filtrent les électrons en ne
gardant que les plus énergétiques. Plus les électrons ont d’énergie, moins les
neutrinos en ont, donc plus cela rapproche de leur masse au repos.
Mais ces électrons sont aussi les plus rares. 100 milliards par seconde partent
des sources de tritium et un seul toutes les cinq minutes environ est détecté à
l’autre bout de Katrin…
Les défis technologiques à relever sont nombreux tout au long du parcours. Au
point de départ, il y a d’abord le tritium, qui est radioactif et attaque les
matériaux. «Le KIT est le spécialiste mondial de ce produit et sait même
l’utiliser en cycle fermé», insiste Beate Bornschein, la responsable du
Laboratoire Tritium du KIT. Quarante grammes par jour seront utilisés dans
Katrin, autant que dans la future expérience ITER de fusion nucléaire, à
laquelle le KIT est associé.
Il faut ensuite empêcher le tritium gazeux de suivre les électrons le long des
tuyaux de l’installation pour ne pas les perturber. Sur le parcours, des pompes
se chargent de ce délicat travail. Ne restent alors plus que les électrons qui
entrent dans le «minigolf», enceinte cylindrique de 24 mètres de long et 10
mètres de large dans laquelle règne une pression dix fois plus faible que sur la
Lune. A l’intérieur, 18 000 volts et des champs magnétiques créent la barrière
d’énergie filtrante.
Le champ magnétique terrestre est compensé, car il conduirait à fracasser les
rares électrons contre les parois. Le béton du hangar n’a pas été armé,
également pour éviter les perturbations magnétiques. «Cet été, nous avons testé
notre système. Il marche mieux que prévu. On n’y croyait pas!» se réjouit Thomas
Thümmler, à la manœuvre également sur Katrin.
Dans quelques mois, les sources de tritium et les pompes seront installées pour
qu’en 2016 l’expérience débute vraiment. Trois à cinq ans plus tard, le verdict
tombera. Soit les chercheurs trouvent la masse et ce sera une découverte
immense. Soit l’appareil, pas assez précis, ne donnera que la masse maximale du
neutrino. «Mais nous avons des idées pour augmenter notre précision, sourit
Guido Drexlin. Cette particule fascinante pousse au dépassement !»
Schéma de l'installation KATRIN. Une source gazeuse contient des molécules de
di-tritium (3H-3H), dont les noyaux se désintègrent par radioactivité bêta en
hélium 3 (3He) pour émettre des électrons (e-) et des antineutrinos
électroniques. Les électrons sont transportés vers le spectromètre qui
sélectionne ceux dont l’énergie dépasse une valeur prédéfinie (appelée potentiel
de retard) avant qu'ils n'atteignent le détecteur. En faisant varier la valeur
du potentiel de retard, le spectre en énergie des électrons peut être
reconstruit grâce à un détecteur pixelisé situé au bout du spectromètre, avec
une résolution en énergie de 3 eV. L’analyse fine de ce spectre permet de
contraindre la masse du neutrino et la recherche d’hypothétiques neutrinos
stériles.
Crédit : KATRIN Collaboration adapté par APS/Alan Stonebraker.
On s’intéresse ici à la désintégration du Tritium en Hélium 3 (période 12 ans)
avec émission d’un électron et d’un antineutrino.
On va étudier le spectre en énergie des électrons émis.
La forme de ce spectre dépend en fait de la masse du neutrino émis. Si on répète
cette opération un très grand nombre de fois, on pourrait atteindre le niveau
(très faible) d’énergie du neutrino envisagée (quelques eV) au bout de deux
campagnes de mesures.
Cette borne de 0,8 eV peut encore être améliorée, c’est ce que l’on nous prépare
avec de nouvelles campagnes de mesures.
À partir de 2025, de nouvelles expériences devraient nous permettre de
rechercher l’éventuel
« neutrino stérile », plus lourd (de l’ordre du keV) que ses autres
collègues. Sont-ils des potentiels candidats de la matière noire ?
Neutrino stérile car il n’interagirait pas avec les autres types. Ne seraient
sensible qu’à la gravitation.
POUR ALLER PLUS LOIN :
La masse des neutrinos, « poids plumes » des particules, est inférieure à 0.8 eV
du CEA.
Nouvelle mesure directe de la masse maximale des antineutrinos
Neutrinos are lighter than 0.8 electronvolts
par la Max Planck Gesellshaft.
Direct neutrino-mass measurement with sub-electronvolt sensitivity
de Nature (libre accès).
KATRIN : une balance encore non stérilisée !
La matière noire et le neutrino stérile par
Th Lasserre du CEA dans le cadre de l'école Chalonge
Les neutrinos, rencontre du 4ème type :
CR de la conf CEA de TH Lasserre du 19 juin 2014
La masse des neutrinos cernée par l'étude des galaxies
TIANWEN-1 :.DE NOUVELLES VIDÉOS BLUFFANTES !
(28/02/2022)
La sonde chinoise Tainwen-1 est orbite martienne depuis près d’un an, on se
rappelle qu’elle a déposé un atterrisseur et un rover Zhurong sur le sol martien
avec le succès que l’on sait.
Cela n’empêche pas l’orbiteur de poursuivre son étude de Mars et de nous fournir
des vidéos à couper le souffle.
Celles-ci sont publiées à l’occasion du Nouvel An Chinois le 1er
Février 2022.
On remarque le globe martien défiler en arrière-plan. Au début de la vidéo on
remarque le drapeau chinois sur une face de l’orbiteur.
Vidéo prise lorsque l’orbiteur survolait le pôle N de Mars.
Vidéo effectuée grâce à une perche de 1,5 m de long sur laquelle était fixée la
caméra.
On voit ici une vue d’écran de cette petite vidéo.
L’agence chinoise en déduit le bon état de la sonde.
Photo crédit : CNSA.
Le rover Zhurong est aussi en bon état, il a déjà parcouru plus de 1500 m à la
surface de Mars.
À l’occasion de la sortie de ces vidéos, le CNSA a listé les priorités de son
ambitieux programme spatial :
·
De nouveaux rovers lunaires
·
Compléter la station Tiangong
·
Lancer un télescope spatial chinois
·
Plus de vaisseaux habités
·
Coopération avec la Russie pour une base lunaire.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Ces deux vidéos de Tianwen-1 autour de Mars sont clairement là pour vous épater
China's Mars probe Tianwen-1 sends selfie video
ÉTOILES : DES ÉTOILES LES MOINS « MÉTALLIQUES » DE NOTRE GALAXIE.
(28/02/2022)
Découverte de la structure stellaire la moins « métallique » de la Voie Lactée ?
Vient d’annoncer le CNRS.
Voici le communiqué que je reprends intégralement :
Le Soleil est composé à 98,5% de deux éléments atomiques légers, l’hydrogène et
l’hélium, et à 1,5 % d’autres éléments plus lourds tels que le carbone,
l’oxygène, le fer… Cette part d’atomes lourds appelée «
métallicité » de
l’étoile varie d’une étoile à l’autre. Et il s’avère que notre galaxie abrite un
groupe d’étoiles à la métallicité extrêmement faible : celles-ci présentent des
taux en éléments lourds
2500 fois plus faibles que ceux trouvés dans le Soleil, bien inférieurs à
ceux mesurés dans toutes les autres structures stellaires de l'Univers.
Cette découverte, effectuée par une équipe internationale dirigée par un
chercheur du CNRS à l’Observatoire astronomique de Strasbourg (CNRS/Université
de Strasbourg), impliquant des scientifiques du Laboratoire Galaxies, étoiles,
physique, instrumentation (Observatoire de Paris – PSL/CNRS) et du Laboratoire
J-L Lagrange (CNRS/Observatoire de la Côte d’Azur/Université Côte d’Azur), est
publiée le 5 janvier 2022 dans la revue Nature.
Les étoiles en question appartiennent toutes à une structure stellaire de la
Voie Lactée nommée C-19. En plus de remettre en cause les connaissances et les
modèles actuels qui n'envisagent pas que des structures composées uniquement de
telles étoiles existent, cette découverte ouvre une fenêtre directe et unique
sur les premiers âges de la formation des étoiles et sur la mise en place des
structures stellaires à cette époque très reculée.
Les éléments lourds étant produits par les générations successives d’étoiles
massives, la très faible « métallicité » des étoiles de C-19 indique qu’elles
se sont formées au tout
début de l’Univers.
Distribution des groupes très denses d’étoiles, appelées amas globulaires, de la
Voie Lactée superposée sur la carte de la Voie Lactée construite à partir des
données de la sonde Gaia.
Chaque point est un regroupement de quelques milliers à plusieurs millions
d'étoiles, comme sur l'image en insert de l'amas Messier 10.
La couleur des points
représente leur métallicité, c'est-à-dire leur quantité d'éléments lourds
par rapport au Soleil. Les étoiles de C-19 sont indiquées par les symboles bleu
clair.
© N. Martin/Observatoire astronomique de Strasbourg/CNRS ; Canada-France-Hawaii
Telescope / Coelum; ESA/Gaia/DPAC
POUR ALLER PLUS LOIN :
Découverte de la structure stellaire la moins « métallique » de la Voie Lactée
le communiqué CNRS
A Milky-Way Relic Of The Formation Of The Universe
A stellar stream remnant of a globular cluster below the metallicity floor.
De Nature.
SOLAR ORBITER :.DE NOMBREUX RÉSULTATS REMARQUABLES.
(28/02/2022)
La
dernière fois
nous avions évoqué les premiers résultats publiés le 14 décembre 2021 de cette
sonde solaire, avec notamment les résultats de l’instrument RPW sur le vent
solaire.
La phase de croisière de la sonde européenne s’est terminée fin Novembre 2021 et
a aussi donné lieu à de nombreuses publications.
Elle passera à 0,3 UA de
la surface du Soleil fin Mars 2022, on devrait à cette occasion tester et
étalonner tous les instruments (il y en a dix).
Pendant cette phase de croisière, on a pu tester le
spectro-imageur STIX
(Spectrometer/telescope for Imaging X-rays), spécialisé dans la mesure des
émissions X de l’atmosphère solaire.
L’instrument SWA
(Solar orbiter Wind Analyzer) a pu analyser a fréquence très rapide les
phénomènes liés au vent solaire : les vents alfven, l’instabilité de
Kelvin-Helmholtz et la reconnexion magnétique. Se reporter aux différents
articles pour plus de détails.
De même des images extrêmement précises de la couronne solaire ont pu être
fournies grâce à l’imageur EUI (Extreme Ultraviolet Imager). On y voit des
structures brillantes à très petite échelle qui pourraient être la signature de
minuscules éruptions liées au chauffage (encore inexpliqué ?) de la couronne
solaire
Le problème de la température de la couronne solaire (million de degrés) par
rapport à la température de surface de « seulement » 5000 degrés est un vrai
mystère, c’est en effet contraire à la deuxième loi de la thermodynamique (qui
dit en simplifiant que le chaud va vers le froid et non pas le contraire comme
on le constate ici)
Les
observations de SPICE
(SPectral Imaging of the Coronal Environment) effectuées durant la phase de
recette en vol ont permis d’identifier des points brillants d’intensité et de
durée inusuelles. Est-ce lié à ce qui a été observé par IEU ?
On attend de nouvelles observations.
Autre information :
Solar Orbiter traverse la queue d’une comète.
Le 17 décembre 2021, Solar Orbiter a traversé la queue de la comète C/2021 A1
Leonard.
L’ESA a publié un
communiqué intéressant
à ce sujet dont j’extrais ce graphique expliquant les différentes orbites et la
position des différentes sondes spatiales participant à cette rencontre.
Toutes les sondes qui observaient la comète Leonard. Crédit G. Jones & S. Grant
(UCL) ESA
En bonus, la sonde Solar Orbiter a assisté à une éruption géante sur le Soleil,
SOHO y a aussi été témoin, c’était le 15 Février 2022, on y voit l’explosion
d’une énorme protubérance (prominence en anglais) voici la vidéo :
POUR ALLER PLUS LOIN :
Moisson de résultats scientifiques pour la mission Solar Orbiter
Solar Orbiter : Sur les 10 instruments embarqués par la sonde, 6 sont issus des
laboratoires du CNRS
Solar Orbiter : de plus en plus près du Soleil !
Solar Orbiter : Riche récolte de données in situ
Moisson de resultats scientifiques pour la mission Solar Orbiter
Suivre la trajectoire de Solar Orbiter depuis son lancement
Solar Orbiter catches a second comet by the tail
La mission Solar Orbiter traverse pour la deuxième fois la queue d'une comète !
La mission
sur votre site préféré.
PARKER SOLAR PROBE :.PREMIÈRES IMAGES DE VENUS EN VISIBLE
(28/02/2022)
La sonde Parker Solar Probe (PSP) n’était pas prévue pour étudier Vénus, Vénus
n’était qu’un passage obligé pour une assistance gravitationnelle nécessaire.
Mais les scientifiques de la mission, ont eu l’idée d’activer sa caméra grand
champ dans le visible (la
WISPR, acronyme
de Wide Field Imager for Parker Solar Probe) afin d’imager la surface nocturne
de Vénus dans le visible, car elle brille dans le visible (en fait vers la fin
du visible et près du proche IR) sa surface étant hyper chaude.
Cet instrument est prévu à l’origine pour étudier la couronne et le vent
solaires.
Et le résultat est surprenant, ça a marché !
Des observations ont été faites pendant les différents passages, il y en a eu
quatre actuellement.
On peut voir
cette image gif
(vidéo) du 4ème survol (trop volumineuse pour être mise sur le site).
Maintenant voici une image du même survol avec à côté l’image radar par Magellan
du même endroit sur cette planète.
À gauche WISPR et à droite Magellan. Crédit NASA/APL/NRL (gauche) et équipe
Magellan (droite à retourner).
La grande surface montagneuse sombre à gauche est Aphrodite Terra.
Les stries sur l’image de gauche sont dues aux particules du panneau solaire
ablatif de la sonde.
La NASA a même effectué un montage où on peut comparer les deux images en
déplaçant une fenêtre, à voir sur
leur site.
Vidéo :
De plus, la sonde a pu imager un anneau de
poussières microscopiques
suivant l’orbite de Vénus, ces
résultats ont été publiés
en Décembre 2021.
Toutes ces nouvelles informations ont été publiées dans la revue
Geophysical Research Letters
Nicola Fox,
du JHUAPL, la responsable scientifique du département héliophysique de la NASA,
confirme que la sonde PSP possède des performances beaucoup plus importantes que
ce sui étaient prévues dès le départ. On se souvient qu’elle avait été
interviewée pour la revue l’Astronomie.
Historique des survols de Vénus :
(à partir d’un résumé ancien)
Vénus a été depuis le début de l’ère spatiale une cible de choix, car très
proche de nous ; de nombreuses missions (surtout soviétiques au début) se sont
succédé avec plus ou moins de succès.
Pour une revue de ces missions très détaillée, voir la
conférence de F Rocard.
En quelques mots :
Cela démarre en 1961 avec une grande période
soviétique :
Venera 1, on perd le contact, puis les n° 2 et 3 en 1965 sans succès aussi, les
5 et 6 écrasées par la pression au sol. Venera 7 en 1970 et Venera 8 en 1972
réussirent le premier atterrissage sur Vénus et purent envoyer des informations
pendant plusieurs dizaines de minutes.
Mariner 10 survola Vénus le 5 février 1974 à 5 794 km d'altitude avant de partir
pour Mercure, elle a pris plus de 4000 photos de Vénus et de son système
nuageux.
Mais ce sont Venera 9 et 10 en 1975 qui prirent des photos du sol avant de
s’éteindre à jamais.
On voit ici quelques unes
de ces photos retraitées par
un Américain, Donald Mitchell.
Pioneer Venus 1 sera
la première sonde à se mettre en orbite autour de Vénus. La sonde prend des
images en UV et des images radar de la presque totalité de la planète. On se
rend compte de la super rotation de l'atmosphère vénusienne. (1978)
Venera 13 et 14 vont maintenant prendre des photos en couleur du sol vénusien,
on voit à gauche une image composite de 3 photos couleur assemblées et traitées
par le même D Mitchell.
(Clic sur l’image pour plus de détails)
Certaines images ont
même été redressées.
En 1986 des sondes russes Vega, lancent des ballons dans l’atmosphère de Vénus,
ils vont flotter dans l’atmosphère pendant quelques jours et transmettre des
informations à la Terre.
Puis c’est la période américaine vraiment,
Magellan
est mise en orbite et a pour but principal de cartographier
radar la
planète.
La sonde Galileo en route vers Jupiter, passe aussi près de Vénus et complète
les informations.
Puis c’est l’époque de la mission de l’ESA
Venus Express.
Grand succès européen.
Les Japonais ont essayé en 2010 avec la
sonde Akatsuki,
mais elle ne réussit pas à se mettre en orbite vénusienne du premier coup, elle
y arrivera en 2015 et transmettra des
images qualifiées de bizarres.
Dans le futur proche, de
nouvelles missions vers Vénus sont prévues : DAVINCI de la NASA et
VERITAS de l’ESA.
POUR ALLER PLUS LOIN:
Parker Solar Probe Imaging of the Night Side of Venus
de l’AGU.
Parker solar probe captures its first images of Venus' surface in visible light
Parker Solar Probe Captures its First Images of Venus' Surface in Visible Light,
Confirmed
The Parker Solar Probe Captures Surprising Images Of Venus Nightside
Pourquoi ces images de Vénus sont extraordinaires ?
NASA’s Parker Solar Probe Sees Venus Orbital Dust Ring in 1st Complete View
Le site de parker solar probe au JHUAPL
L’actualité Parker Solar Probe sur votre site préféré.
RADIOASTRONOMIE : UN OBJET DONNE DANS LE BIZARRE !
(28/02/2022)
Oui, les Tontons Flingueurs diraient que l’Univers donne dans le bizarre.
En effet, nos amis radio astronomes Australiens de ICRAR (International Centre
for Radio Astronomy Research) du programme GLEAM-X (Galactic and Extragalactic
All-sky MWA – Extended) en étudiant les relevés du Murchison Widefield Array
(MWA, Australie), ont découvert dans les relevés radio basse fréquence, une
source périodique sortant de l’ordinaire.
C’est l’objet J1627-5235 qui émet un signal périodique (rien de bizarre à cet
instant) toutes les 18
minutes, et là c’est bizarre car on n’avait jamais détecté des signaux
aussi lents. Il dure une minute approximativement avant de recommencer.
De plus pendant cette période, c’est la source la plus lumineuse du ciel (en
radio bien sûr).
Elle est dans notre environnement proche à seulement 4000 années-lumière.
Les données recueillies sont solides car elles reposent sur 10 ans
d’enregistrement.
D’autres petites bizarreries font aussi partie de cet objet (voir les articles
techniques).
Vue radio de notre galaxie par le MWA, les basses fréquences en rouge, les
moyennes en vert et les hautes en bleu. L’étoile représente la position de
l’objet nouvellement détecté.
Crédit: Dr Natasha Hurley-Walker (ICRAR/Curtin) and the GLEAM Team.
Des objets périodiques transitoires ne sont pas inconnus dans l’Univers, mais
généralement ils sont ou très lents (supernovae) ou très rapides (pulsars),
cette fréquence intermédiaire n’avait jamais été détectée.
Les scientifiques australiens menés par Natasha Hurley-Walker, pensent qu’il
pourrait s’agir d’une étoile à neutrons dont la rotation serait très lente et
couplée à un champ magnétique énorme, une magnétar ou une naine blanche en fin
de vie.
De nombreuses illustrations et vidéos sont fournies avec cette annonce, en voici
quelques-unes.
Superbe vidéo explicative :
https://youtu.be/hLBtTUyhLUY
POUR ALLER PLUS LOIN :
Observation d'une source radio transitoire de période très inhabituelle
A radio transient with unusually slow periodic emission
N. Hurley-Walker et al.
Nature volume 601 (26 january 2022)
What the universe looks like when viewed with radio eyes
Un objet lumineux inconnu découvert dans la Voie lactée
Mysterious Object Unlike Anything Astronomers Have Seen Before
CIEL EN RADIO : LA PLUS GRANDE IMAGE DU CIEL.
(28/02/2022)
Sur une période de sept ans, soit entre 2014 et 2021, une équipe scientifique
internationale, impliquant en France l’Observatoire de Paris – PSL, l’Université
d’Orléans et le CNRS, a cartographié plus d’un quart du ciel de l’hémisphère
nord à l’aide du radiotélescope européen Low Frequency Array (LOFAR).
Il révèle une image radio détaillée de plus
de 4,4 millions d’objets
et un visage très dynamique de notre Univers. Maintenant que ce trésor de
données a été rendu public, n’importe qui peut accéder à certains des objets les
plus exotiques de notre univers.
L’observatoire de Paris publie
un communiqué
à cette occasion :
La majorité des objets détectés par LOFAR se trouve à des milliards
d’années-lumière. Leur lumière radio est créée par des particules électriquement
chargées et hyper énergétiques, accélérées par des explosions d’étoiles jeunes
et massives dans des galaxies ou par d’énormes trous noirs. Des objets plus
rares ont également été découverts et comprennent des groupes de galaxies
lointaines en collision et des étoiles éruptives dans la Voie lactée.
De nombreux articles scientifiques ont déjà été publiés grâce à la richesse des
informations contenues dans cette image, qui n’était jusqu’alors accessible
qu’aux seuls scientifiques du consortium international. Les études ont par
exemple porté sur l’observation des « galaxies méduses » qui libèrent de la
matière lorsqu’elles traversent leur environnement ou des immenses éruptions
d’énergie par des trous noirs qui perturbent le milieu extragalactique. Ces
données ont par ailleurs permis la découverte de signaux provenant d’étoiles
proches et qui pourraient être induits par des exoplanètes en orbite ou la
détection d’un pulsar à rotation lente dont l’existence remet en question les
théories actuelles décrivant de tels objets. Le nombre et la complexité des
radio galaxies découvertes par LOFAR sont tels qu’un projet de science
participative a été mis en place.
Cette immense carte
a été produite grâce à des algorithmes de pointe développés au laboratoire «
Galaxies, étoiles, physique et instrumentation (GEPI, Observatoire de Paris -
PSL/CNRS). Ils ont été déployés sur de puissants ordinateurs dans toute l’Europe
pour traiter les 3500
heures d’observations qui occupent 8 pétaoctet d’espace disque
(équivalent à une pile de DVD de 2km de haut). Cette publication de données, qui
est de loin la plus importante du LOFAR Two-meter Sky Survey, présente environ
un million d’objets qui n’ont jamais été vus auparavant - tout domaine d’énergie
confondu.
L’astronome Timothy Shimwell (Université de Leiden et ASTRON) a déclaré :
“Chaque fois que nous synthétisons une carte, nos écrans nous dévoilent des
objets qui n’ont jamais été vus auparavant par des yeux humains. Explorer ces
phénomènes inconnus qui brillent dans l’univers radio énergétique est une
expérience incroyable et notre équipe est ravie de pouvoir partager cette carte
avec le grand public. Elle ne représente que 27 % de l’image finale mais nous
prévoyons qu’elle conduira encore à de nombreuses autres percées scientifiques,
notamment en étudiant le développement des plus grandes structures de l’Univers,
les trous noirs supermassifs, la physique régissant la formation des étoiles
dans les galaxies lointaines.”
À propos de LOFAR
LOFAR est un radiotélescope observant à basses fréquences, conçu et construit
par ASTRON. Il dispose d’installations d’observation, de traitement et de
stockage de données dans plusieurs pays, qui appartiennent à différentes parties
(chacune avec leurs propres sources de financement), et qui sont collectivement
exploitées par la fondation internationale LOFAT Telescope (ILT) dans le cadre
d’une politique scientifique commune.
Les ressources de l’ILT ont bénéficié des financements majeurs récents suivants
: CNRS, Observatoire de Paris – PSL, la station de radioastronomie de Nançay et
l’Université d’Orléans, France ; BMBF, MIWF-NRW, MPG, Allemagne ; Science
Foundation Ireland (SFI), Department of Business, Enterprise and Innovation
(DBEI), Irlande ; NWO, Pays-Bas ; Le Conseil des installations scientifiques et
technologiques, Royaume-Uni ; Ministère des sciences et de l’enseignement
supérieur, Pologne ; L’Istituto Nazionale di Astrofisica (INAF), Italie.
Cette recherche a utilisé l’infrastructure nationale néerlandaise avec le
soutien de la SURF (e-infra 180169) et du NWO (subvention 2019.056), des
archives à long terme LOFAR des Pays-Bas hébergées par SURF et du groupe LOFAR
e-infra. L’archive à long terme Jülich LOFAR et le réseau allemand LOFAR sont
tous deux coordonnés et exploités par le Jülich Supercomputing Center (JSC), et
les ressources informatiques sur le supercalculateur JUWELS du JSC ont été
fournies par le Gauss Center for Supercomputing eV (subvention CHTB00) par
l’intermédiaire du John Institut von Neumann pour l’informatique (NIC).
Cette recherche a utilisé l’installation de calcul haute performance de
l’Université du Hertfordshire et l’installation informatique LOFAR-UK située à
l’Université du Hertfordshire et soutenue par le STFC [ST/P000096/1], ainsi que
l’infrastructure informatique LOFAR italienne soutenue et exploitée par l’INAF,
et par le Département de Physique de l’Université de Turin (en vertu d’un accord
avec le Consorzio Interuniversitario per la Fisica Spaziale) au C3S
Supercomputing Center, Italie. Les développements algorithmiques ont été
effectués à l’aide du Centre de Données de Nançay. Les données sont publiées via
le SURF Data Repository qui est soutenu par le projet DICE financé par l’UE
(H2020-INFRAEOSC-2018-2020 sous la convention de subvention n° 101017207).
Vidéo explicative :
https://youtu.be/WQrSQGNdlmg
Image composite radio, rayons X et optique de la "Whale Galaxy" NGC 4631.
Dans cette galaxie, la formation d’étoiles produit du gaz chaud visible en
rayons X (bleu) ainsi que des particules hautement énergétiques qui spiralent
dans le champ magnétique de la galaxie qui sont visibles dans l’image radio
LoTSS (orange).
Les niveaux élevés de formation d’étoiles sont peut-être déclenchés par une
interaction avec une galaxie compagne.
© Volker Heesen & Michael Stein
L’article technqie publié :
The LOFAR Two-metre Sky Survey
ASTÉROÏDES : UN NOUVEAU « TROYEN » DE LA TERRE.
(28/02/2022)
On connait tous, le point de Lagrange L2 où se trouve le télescope JWST
maintenant.
C’est un point quasi stable du système Terre-Soleil, il tourne en même temps que
notre planète (en résonance).
Mais il n’est pas le seul, il fait partie des
5 points de Lagrange
caractéristiques d’un système connu et appelé système à trois corps, à savoir un
corps central, un autre gros corps et un minuscule objet auquel on s’intéresse,
par exemple, un satellite d’un objet plus gros.
C’est Joseph Lagrange, un mathématicien français du XVIIIème siècle
qui prouva que pour deux corps importants, il existait 5 points
stables ou quasi stables
où pouvaient se situer un troisième petit corps.
Ces points, en l’honneur du Sieur Lagrange s’appellent L1, L2, L3, L4 et L5.
Seuls les points L4 et L5 sont parfaitement stables, ce qui signifie que tout
astéroïde piégé à cet endroit peut y rester pour l’éternité.
On les appelle les Troyens
pour des raisons historiques.
Une
remarque :
Les points de Lagrange sont les points où l'ATTRACTION SOLAIRE ET L'ATTRACTION
TERRESTRE SONT EXACTEMENT COMPENSÉES PAR LA FORCE CENTRIFUGE SUR ORBITE.
Ces points sont donc fixes par rapport à l'ensemble Soleil-Terre. Ils tournent
en même temps que la Terre sur son orbite, comme on le voit sur l’animation Gif
Pour les missions spatiales, ce sont généralement L1 et
L2 qui sont recherchés, car le premier quasi stable pour étudier le
Soleil (comme SOHO) le deuxième quasi stable pour être protégé du Soleil (comme
JWST, Herschel, Planck etc..).
Signalons que presque toutes les grosses planètes ont des Troyens, par exemple
Jupiter, la plus massive de nos planètes possède plus de 10.000 Troyens !
Qu’avons-nous découvert ?
On se doutait bien que notre Terre devait bien avoir des Troyens, en effet on en
avait découvert un en 2010 (baptisé 2010 TK7) positionné en L4.
La nouveauté vient que l’on vient d’en découvrir
un deuxième.
C’est un Chilien qui l’a découvert récemment à l’aide du télescope du Cerro
Parachon, il a été baptisé 2020 XL5, il est aussi positionné en L4. Il aurait
comme plus grande dimension un kilomètre.
Vidéo :
https://youtu.be/Sh-XtwVbvOo
POUR ALLER PLUS LOIN :
Newly discovered asteroid just second of its kind
Orbital stability analysis and photometric characterization of the second Earth
Trojan asteroid 2020 XL5
article de la découverte.
Un deuxième astéroïde troyen de la Terre a été découvert
ASTÉROÏDES : LES 42 PLUS GROS DE NOTRE SYSTÈME SOLAIRE.
(28/02/2022)
L’ESO publie un article sur les 42 plus importants astéroïdes de notre Système
Solaire, et met en ligne à cette occasion des posters comprenant tous ces
objets.
Le communiqué est repris ci-après :
L’acquisition, au moyen des télescopes terrestres, des images détaillées de ces
42 objets constitue une formidable avancée dans l’étude des astéroïdes, et
contribue à répondre à la question de la Vie, de l’Univers, et du Tout.
“Jusqu’à présent, seuls trois grands astéroïdes de la ceinture principale,
Cérès, Vesta et Lutétia, avaient été imagés avec un niveau de détail élevé,
lorsque leurs chemins avaient croisé celui des sondes spatiales Dawn de la NASA
et Rosetta de l’Agence Spatiale Européenne”, précise Pierre Vernazza du
Laboratoire d’Astrophysique de Marseille, France, auteur principal de l’étude
sur les astéroïdes publiée ce jour au sein de la revue Astronomy & Astrophysics.
“Nos observations à l’ESO ont délivré des images nettes d’un nombre de cibles
nettement supérieur – 42 au total”.
Le faible nombre d’observations détaillées d’astéroïdes dont nous disposions
jusqu’alors nous empêchait d’accéder à leurs caractéristiques principales que
sont leur forme 3D ou leur densité. Entre 2017 et 2019, Vernazza et son équipe
ont entrepris de combler cette brèche en menant une
étude approfondie des
principaux corps de la ceinture d’astéroïdes.
Sur cette image figurent 42 des objets les plus imposants de la ceinture
d’astéroïdes située entre Mars et Jupiter.
La plupart d’entre eux ont des dimensions supérieures à 100 kilomètres – Cérès
et Vesta, avec leurs diamètres voisins de 940 et 520 kilomètres, constituent les
astéroïdes les plus proéminents.
A l’opposé figurent Urania et Ausonia, dont les diamètres n’excèdent pas les 90
kilomètres.
Les images des astéroïdes ont été acquises au moyen de l’instrument SPHERE
(Spectro-Polarimetric High-contrast Exoplanet Research) installé sur le Very
Large Telescope de l’ESO.
Crédit:ESO/M. Kornmesser/Vernazza et al./MISTRAL algorithm (ONERA/CNRS)
La plupart des 42 objets composant leur échantillon présentent des dimensions
supérieures à 100 km.
L’équipe a notamment imagé la quasi-totalité des astéroïdes de taille supérieure
à 200 kilomètres – 20 sur les 23 recensés. Les deux objets les plus
imposants de l’étude sont Cérès et Vesta, dont les diamètres avoisinent les 940
et 520 kilomètres. A l’opposé, Urania et Ausonia, dont les diamètres n’excèdent
pas les 90 kilomètres, constituent les deux plus petits astéroïdes de
l’échantillon.
En reconstruisant les formes des objets, l’équipe s’est aperçue que les
astéroïdes étudiés se répartissaient en deux groupes distincts. Certains
présentent un aspect quasi parfaitement sphérique, tels Hygiea et Cérès.
D’autres en revanche arborent une forme particulière, étirée, à l’image de
Kleopatra, semblable à un os de chien.
En combinant les formes des astéroïdes avec les informations concernant leurs
masses, l’équipe a pu constater la grande diversité de densités au sein de
l’échantillon. Les quatre astéroïdes présentant la plus faible densité, parmi
lesquels figurent Lamberta et Sylvia, affichent des densités voisines de 1,3
grammes par centimètre cube – proches de celle du charbon. Les astéroïdes les
plus denses en revanche, tels Psyche et Kalliope, affichent des densités de 3,9
et 4,4 grammes par centimètre cube, soit des valeurs supérieures à la densité du
diamant (3,5 grammes par centimètre cube).
Cette grande disparité en termes de densité suggère de réelles différences de
composition entre les astéroïdes de l’échantillon, et offre aux astronomes
d’importants indices concernant leurs origines respectives. « Nos observations
confortent l’hypothèse d’une migration substantielle de ces corps depuis
l’époque de leur formation. En d’autres termes, de telles différences de
composition témoignent de la formation de ces objets en des régions distinctes
du Système Solaire » explique Josef Hanuš de l’Université Charles de Prague en
République Tchèque, l’un des auteurs de l’étude. En particulier, les résultats
de ces observations confirment l’hypothèse selon laquelle les astéroïdes
caractérisés par une moindre densité se seraient formés au sein des régions les
plus reculées, soit au-delà de l’orbite de Neptune, puis auraient migré en
direction de leurs emplacements actuels.
Sur cette affiche figurent 42 des objets les plus proéminents de la ceinture
d’astéroïdes située entre Mars et Jupiter (les orbites ne sont pas à l’échelle).
Les images des objets situés en périphérie de cette infographie ont été acquises
au moyen de l’instrument SPHERE (Spectro-Polarimetric High-contrast Exoplanet
Research) qui équipe le Very Large Telescope de l’ESO.
L’échantillon d’astéroïdes se compose de 39 objets dont les diamètres excèdent
les 100 kilomètres – 20 d’entre eux ont des dimensions supérieures à 200
kilomètres.
L’affiche met en lumière certains de ces objets, parmi lesquels Cérès
(l’astéroïde le plus grand de la ceinture), Urania (le plus petit corps imagé),
Kalliope (dont la densité surpasse celle des autres objets) et Lutétia, que
croisa la sonde Rosetta de l’Agence Spatiale Européenne.
Crédit:
ESO/M. Kornmesser/Vernazza et al./MISTRAL algorithm (ONERA/CNRS)
Ces découvertes ont été permises par l’extrême sensibilité de l’instrument
SPHERE (Spectro-Polarimetric High-contrast Exoplanet Research) installé sur le
VLT de l’ESO [2]. « Le gain en performance de SPHERE, combiné à notre
connaissance restreinte de la forme des plus gros astéroïdes peuplant la
ceinture principale, nous ont permis d’effectuer de substantiels progrès dans ce
domaine » ajoute Laurent Jorda du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille,
co-auteur de l’étude.
Les astronomes seront en mesure d’acquérir les images détaillées d’un plus grand
nombre d’astéroïdes lorsque l’ELT (Extremely Large Telescope), actuellement en
cours de construction au Chili, entrera en service à la fin de cette décennie. «
Les observations des astéroïdes de la ceinture principale au moyen de l’ELT nous
permettront d’étudier des objets de diamètres inférieurs, compris entre 35 et 80
kilomètres selon leur localisation spatiale, ainsi que des cratères de
dimensions comprises entre 10 et 25 kilomètres » conclut Vernazza. « Disposer
d’un instrument tel que SPHERE sur l’ELT nous permettrait même d’imager un
semblable échantillon d’objets au sein de la Ceinture de Kuiper. En d’autres
termes, nous serons en mesure de caractériser l’histoire géologique d’un
échantillon plus étendu de petits corps depuis la surface de la Terre. »
POUR ALLER PLUS LOIN :
Les plus gros astéroïdes de notre Système Solaire
VU D’EN HAUT :.LA CITÉ DES ANGES VUE D’ORBITE.
(28/02/2022)
Vue par Landsat 9
avec l’imageur OLI-2, de la région de Los Angeles en Californie.
Une des régions les plus denses du monde.
En cliquant sur l’image vous obtenez une vue à résolution moyenne.
Il y a une vue très haute définition de cette photo que vous
pouvez trouver ICI.
Dans la partie « détail » se trouve le stade du fameux Super Bowl.
POUR ALLER PLUS LOIN :
LES MAGAZINES CONSEILLÉS :.POUR LA SCIENCE MARS 2022 ANTICYTHÈRE.
(28/02/2022)
Numéro axé sur le mystère de la machine d’Anticythère.
La
machine d'Anticythère
2000 ans plus tard, le mécanisme antique enfin décrypté
Faut-il savoir reproduire ce que l’on observe pour le comprendre ?
Il arrive que la reconstitution précède
la pleine compréhension.
Tel est le message que nous livre, depuis son lointain passé,
la machine d’Anticythère.
Tony Freeth, professeur à l’University College, à Londres, revient dans les
pages de ce numéro sur le long chemin parcouru depuis la découverte, au début du
xxe siècle, des restes de cette machine unique en son genre, qui renouvelle le
regard porté sur les savoir-faire des savants de l’Antiquité.
Voici de nouvelles preuves que les concepteurs de la machine, au Ier siècle
avant notre ère, savaient agencer des engrenages épicycliques aux dents
millimétriques, pour leur faire prédire la position des planètes dans le ciel,
plus de 1 500 ans avant Copernic. Ces artisans, maniant une technologie de
précision, s’appuyaient pour cela sur la mécanique céleste babylonienne,
ignorante du fait que les planètes de notre système orbitent autour du Soleil.
Leur machine n’en est pas moins fidèle au mouvement apparent des corps célestes
vus depuis la Terre.
Édito
Mécanique antique
Faut-il savoir reproduire ce que l’on observe pour le comprendre ?
Le fait est qu’en
matière
de science il arrive que la reconstitution précède
la pleine compréhension. Les efforts des chercheurs débouchent en ce cas,
d’abord, sur la construction d’appareils à même de reproduire la régularité des
phénomènes observés. Les édifices théoriques permettant d’en étendre la
compréhension, au-delà de leur apparence première, viennent ensuite.
Tel est le message que nous livre, depuis son lointain passé, la machine
d’Anticythère, auscultée, avec des moyens et une attention toujours affinés, par
l’équipe de Tony Freeth. Ce mathématicien, professeur à l’University College, à
Londres, revient dans les pages de ce numéro sur le long chemin parcouru depuis
la découverte, au début du xxe siècle, des restes de cette machine unique en son
genre. Unique, d’abord, parce qu’on n’en connaît aucune analogue datant de la
même période. Unique, ensuite, parce qu’elle renouvelle le regard porté sur les
savoir-faire des savants de l’Antiquité. Les subtilités de son fonctionnement,
révélées par l’équipe de Tony Freeth, sont « stupéfiantes », selon les mots du
chercheur.
Voici de nouvelles preuves que les concepteurs de la machine, au ier siècle
avant notre ère, savaient agencer des engrenages épicycliques aux dents
millimétriques, pour leur faire prédire la position des planètes dans le ciel,
plus de 1 500 ans avant Copernic. Ces artisans, maniant une technologie de
précision, s’appuyaient pour cela sur la mécanique céleste babylonienne,
ignorante du fait que les planètes de notre système orbitent autour du Soleil.
Leur machine n’en est pas moins fidèle au mouvement apparent des corps célestes
vus depuis la Terre.
La technique et la physique marchent bien souvent de concert, en un pas de deux
qui offre à chacune la possibilité d’aller vers de nouveaux horizons. Les
travaux des cosmologistes Constantinos Skordis et Tom Złośnik, de l’université
de Prague, également présentés dans ce numéro, redonnent du souffle aux théories
de gravité modifiée, et offrent un nouvel espoir de résoudre l’énigme de la
matière noire. Il faudra cependant, pour les confirmer, pointer vers le ciel
profond, dans les années qui viennent, des instruments d’une grande complexité.
La science n’a pas fini d’inventer les moyens de comprendre la mécanique
céleste.
Le mécanisme antique d’Anticythère enfin décrypté ?
Un calculateur astronomique grec d’une incroyable complexité intrigue depuis sa
découverte au XXe siècle. Grâce à la tomographie à rayons X, l’équipe de
recherche dédiée à cette machine à l’université de Londres en propose une
reconstitution d'une précision inédite.
Suite dans le magazine.
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livre par Marc Lachièze-Rey
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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