LES
ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 09/07/2025
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF. : le mercredi 10
Septembre 2025
(CNAM amphi déterminé quelques jours avant) 19 H
avec
Clotilde LAIGLE
Astrophysicienne Paris VI sur «
LE TÉLESCOPE EUCLID À LA CONQUÈTE DE L'UNIVERS SOMBRE, PLONGÉE AU COEUR DE LA
TOILE COSMIQUE
»
Réservation comme d’habitude à
partir du 10 Aoüt 9h00 ou à la SAF directement.
Transmission
en direct sur le canal YouTube de la SAF :
https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured
Astronews précédentes :
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ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré
:
Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
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Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
;
3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Sommaire de ce numéro :
Palais de la Découverte : Notre pétition. (09/07/2025)
La science d’Interstellar :
CR conf SAF de JP Luminet du 11 Juin 2025.
Le paradoxe d’Olbers :
CR conf SAF (cosmologie) de T Midavaine du 22 Mai 2025.
JWST :.Il
image directement sa première exoplanète !
Proba-3 :
Premières éclipses.
La matière noire :
Cartographiée grâce à JWST et Chandra.
Objets Interstellaires :Atlas,
la nouvelle comète interstellaire.
Le Temps :
Une nouvelle définition de la seconde !
Observatoires :
Vera Rubin, une nouvelle ère s’ouvre à nous !
Astéroïdes :.En
souvenir de la Tungunska
La Terre :.Le
tapis roulant océanique ralentit.
Astromaths :
N° 46, ça reprend !!!
Les magazines conseillés :.Pour
la Science spécial Soleil.
Les magazines conseillés
:.Les cahiers Clairaut été 2025 : Distances ds l’Univers.
PALAIS DE LA DÉCOUVERTE :
POUR ALLER PLUS LOIN :
PROBA-3 :
PREMIÈRES ÉCLIPSES.
Après un alignement parfait à 150 m de distance, expliqué dans cet
astronews précédent,
Proba-3 a effectué sa première éclipse le 23 Mai 2025 et nous donne ses
premières images.
On rappelle qu’historiquement c’est l'astronome Français
Bernard Lyot
a trouvé le moyen de créer des éclipses artificielles avec son coronographe en
1930. Quelques années plus tard sera diffusé le célèbre film « Flammes
du Soleil ».
Première image de la couronne dans le visible au travers d’un filtre vert.
D’autres photos
ont été publiées par l’ESA.
Photos prises par le coronographe ASPIICS
On peut donc maintenant observer pendant de très longues périodes des éclipses
solaires totales artificielles.
Pour rappel
les orbites
des deux Proba-3 sont très elliptiques 600 : 60.000 km. Les éclipses peuvent
être créées à chaque orbite (de 19,5 heures) et les éclipses maintenues max 6
heures.
Crédit : ESA/Proba-3/ASPIICS/WOW algorithm
Des protubérances ont aussi été détectées comme on
le voit ICI.
On pourra ainsi peut-être mieux comprendre le vent solaire et les éjections de
masse coronale (CME). Et pourquoi pas résoudre le fameux problème du chauffage
de la couronne solaire, pourquoi celle-ci est-elle plus chaude que la surface,
en complète contradiction avec la 2ème loi de la thermodynamique, qui
indique que le chaud va vers le froid ?
Il y a d’autres instruments à bord de Proba-3 :
On devrait ainsi pouvoir améliorer la météo spatiale.
Il y a environ 2 500
ans, le philosophe grec Anaxagore, représentant
de l'école
ionienne qui comportait des penseurs et des savants aussi illustres que Thalès
et Anaximandre, avançait
que
«
tout a une explication naturelle. La Lune n'est pas un dieu, mais un grand
rocher et le Soleil un rocher chaud
».
Il tenait
également
pour vrai que
«
le but de la vie est l'investigation du Soleil, de la Lune et des cieux
».
On pense qu'il a été le premier à comprendre vraiment ce qui se passait lors des
éclipses de Soleil, posant donc les bases des théories scientifiques qui vont
considérablement se développer après Newton dans le but de prédire ces éclipses.
Les développements conséquents de la mécanique céleste qui s'en sont ensuivi
dans ce but n'ont cependant pas été nécessaires aux Grecs, avant Anaxagore, qui
connaissaient déjà le saros, une période de 223 mois synodiques ou lunaisons
(environ 18 ans) qui peut être utilisée pour prédire les éclipses de Soleil et
de Lune.
L'astrophysique développée au cours des XIXe et XXe siècles va se pencher sur
une description physique et chimique détaillée du Soleil en mettant à profit des
éclipses pour étudier l'atmosphère et la couronne solaire. Toutefois, ce genre
d'étude était rendue difficile par le fait que les éclipses solaires duraient
quelques minutes. Heureusement, l'astronome français Bernard Lyot va trouver le
moyen de contourner le problème en créant des éclipses artificielles avec son
coronographe et aujourd'hui, l'Esa a fait encore mieux en créant d'autres
éclipses artificielles, dans l'espace maintenant, avec la mission Proba-3 dont
Futura rend compte depuis plusieurs années.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Proba-3 réalise sa première éclipse solaire artificielle sur orbite terrestre
ESA's New Mission Can See a Solar Eclipse Every Day
Première éclipse solaire artificielle de Proba-3
Le Soleil a été masqué pendant plusieurs heures pour la toute première fois !
LA MATIÈRE NOIRE : CARTOGRAPHIÉE GRACE À JWST ET CHANDRA.
L’amas du Boulet (bullet cluster, mal traduit en français, on devrait utiliser
le mot balle) est bien connu, il est situé dans la Constellation de la Carène à
3,8 milliards d’al.
Image composite de l’amas du boulet combinant les données du télescope spatial
en X Chandra
(gaz chaud baryonique en
rose) Et des dernières mesures du NIRCam du
JWST supposée
représenter
la matière noire (en bleu).
Les deux amas se rencontrant sont figurés par des cercles en pointillé.
Ces longueurs d’onde n’étant pas visibles, elles ont été traduites en couleurs
visibles.
On peut voir
ici l’image originale
non traitée du JWST.
Crédit :
NASA, ESA, CSA, STScI, CXC
Lors de la collision, le
gaz chaud est freiné par friction,
alors que les galaxies
(et la matière noire) continuent leur trajectoire.
Comme très souvent, ces galaxies se
sont pénétrées et traversées sans interaction.
On remarque en arrière-plan la déformation des images due à l’effet
microlentille gravitationnelle
(weak lensing) provoqué par les masses très imposantes de ces amas,
servant ainsi à déterminer la distribution de masse.
Les pics de lentille gravitationnelle (matière noire) sont de part et d’autre,
alignés sur les galaxies.
Cela montre que la masse (matière noire) ne suit pas le gaz mais les galaxies,
car elle n'interagit pas fortement.
Le petit amas (à droite) a traversé le grand amas, mais le gaz est resté à la
traîne.
Dans une telle collision, la matière ordinaire (les planètes et les étoiles) est
l'objet d'une friction lors de ce passage et "ralentit", mais la matière noire
n'est pas affectée par cet effet de frottement et se sépare de la matière
normale.
On peut ainsi « voir » la matière noire, elle est en bleu sur la photo en X
Gaz chaud en rose/rouge (matière ordinaire)
On sait bien que la matière noire n’émet ni ne réfléchit ou absorbe la lumière
et n’interagit pas entre elle.
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA Webb ‘Pierces’ Bullet Cluster, Refines Its Mass
Bullet Cluster (Webb and Chandra Compass Image)
cosmologie SAF Marco Cirelli mat noire 16 dec 2017
Webb refines Bullet Cluster mass and maps dark matter distribution
A High-Caliber View of the Bullet Cluster through JWST Strong and Weak Lensing
Analyses
OBJETS INTERSTELLAIRES :.ATLAS LA NOUVELLE COMÈTE INTERSTELLAIRE.
Le 1er Juillet 2025, l’observatoire d’astéroïdes ATLAS (Asteroid
Terrestrial-impact Last Alert System) situé au Chili
a découvert
un troisième visiteur
interstellaire provenant du fin fond de l’espace et y retournant. D’après
certains modèles, il y aurait plus dix mille objets qui traverseraient notre
système solaire.
Après la dénomination provisoire A11pl3Z, et après s’être aperçu que c’était
très probablement un objet cométaire, il reçoit sa dénomination définitive de
3I/ATLAS ou C/2025 N1 ATLAS. Le
C correspondant à l’activité cométaire.
C’est donc bien un troisième objet interstellaire, après le premier
1I/ Oumuamua
(astéroïde certainement) et le deuxième
2I/Borisov
(comète certainement). Confirmation par les observatoires de Hawaï et
d’Australie.
3I/ATLAS semble être l’objet le plus volumineux des trois, il aurait une
dimension de 10 à 20 km et se précipite dans la traversée de notre système
solaire à la vitesse de
60 km/s.
Il provient de la Constellation du Sagittaire et ne présente aucun danger pour
nous.
Au mieux il sera à 1,6 UA de nous, il atteindra le point le plus proche vers fin
octobre 2025.
L’objet (trace blanche) va couper l’orbite de Mars (en orange)
Illustration : NASA/JPL
Il devrait être observable depuis la Terre jusqu’à la fin de l’année et ensuite
le JWST et le Vera Rubin Telescope devraient prendre le relais.
Animation gif
du passage de ce visiteur le 2 Juillet 2025.
L’ESA va lancer dans les années qui viennent une mission vers les comètes,
Comet Interceptor
qui devrait nous en apprendre encore plus sur ces intéressants objets. On peut
voir une
représentation ici.
ESA tracks rare interstellar comet
ESA observes interstellar comet 3I/ATLAS
MPEC 2025-N12 : 3I/ATLAS = C/2025 N1 (ATLAS)
l’enregistrement au Minor planet center
Inbound: Astronomers Discover Third Interstellar Object
Suivi de l’objet dans le ciel.
LA TERRE : LE TAPIS ROULANT OCÉANIQUE RALENTIT.
La circulation thermohaline
(fonctionne grâce aux différences de température (thermo) et de salinité
(haline) de l’eau de mer), contrôlant les grands courants océaniques., souvent
désignée comme le "tapis roulant océanique", joue un rôle crucial dans la
régulation du climat de la Terre.
Ce système de courants marins, transporte de grandes quantités de chaleur autour
de la planète. Il facilite aussi l'absorption du CO2 par l’océan.
Cette circulation thermohaline s’appelle en anglais AMOC (Atlantic
Meridional Overturning Circulation),
il inclue le Gulf Stream qui intéresse l’Europe et en particulier notre pays.
L’AMOC transporte l’eau chaude des tropiques vers le Nord dans les couches
supérieurs de l’Océan Atlantique.
Lorsque cette eau atteint l’Atlantique Nord, elle relâche sa chaleur à
l’atmosphère, se refroidit et devient ainsi plus dense et plonge vers le fond et
ensuite retourne vers le Sud en se refroidissant.
Le cycle se répète
comme on le voit sur cette carte.
Le tapis roulant océanique (ocean conveyor belt)
crédit : ESA
Ce mouvement permanent de va-et-vient sert de régulateur thermique de notre
planète.
Il joue un rôle essentiel dans redistribution de la chaleur sur l’ensemble de la
planète et permet des hivers plus « doux » le long des côtes européennes.
L’élément
principal est le Nord Atlantique, mais il semble que l’on vienne de découvrir
une zone froide dans
cette zone du Sud du Groenland.
C’est une zone anormale de refroidissement alors que les océans de
la planète se réchauffent.
On l’appelle "warming hole" (trou dans l’océan chaud) car il apparaît comme une
tache bleue (froide) dans des cartes de réchauffement global.
Cela pourrait mettre en danger le principe de circulation thermohaline et jouer
sur le climat en provoquant des froids extrêmes en Europe et provoquerait dans
le tapis roulant l’arrivée de moins d’eau chaude et salée vers le Nord. Donc un
affaiblissement du Gulf Stream.
Illustration : Tendance de la température de surface de l’océan Atlantique entre
1900 et 2005 Kai-Yuan Li/UCR The American Geographical society.
Il semble que cette tache froide ait été détectée depuis plusieurs décennies
(voir illustration ci-dessus), confirmant ainsi la baisse de l’AMOC et donc son
influence sur notre climat. Des phénomènes météo de plus en plus violents
pourraient avoir lieu
Il faut donc poursuivre l’étude de ce phénomène et depuis l’espace pour une vue
globale.
C’est à cet effet que l’ESA prévoit de lancer la
prochaine génération de
la mission Gravity (NGGM).
Ce sera une paire de satellites qui feront le pendant de la paire NASA/DLR, la
mission GRAC-C.
Deux superbes vidéos YouTube sur les courants océaniques
à voir absolument.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Beaucoup de très intéressants articles sur ce sujet :
New ESA gravity mission to detect weakening ocean conveyor
Next Generation Gravity Mission Mission Requirements Document
Ne l'appelez plus jamais Gulf Stream
du CNRS
Slowdown of the Motion of the Ocean
Cette « machine cachée » dans l’océan régule notre climat… et elle est en train
de vaciller
Les accéléromètres de l’ONERA vont équiper la Next Generation Gravity Mission de
l’ESA
Antarctic waters getting saltier as sea ice wanes
LE TEMPS : UNE NOUVELLE DÉFINITION DE LA SECONDE.
Jusqu’en 1956 la seconde était une fraction du jour solaire (1/86400) puis
de 1956 à 1967 la seconde a été définie comme une fraction de l’année tropique
(365,2422 jours solaires, intervalle de temps pour que le soleil retourne à la
même position).
Mais ce n’était pas assez précis, aussi à partir de 1967, la seconde a été
définie à partir d’horloges atomiques.
C’est quoi une horloge atomique ?
Le principe repose sur un principe quantique fondamental : un atome ne peut
exister que sous différents niveaux d’énergie bien quantifiés dépendant de la
nature de cet atome
Lorsqu’il est « illuminé » par un faisceau de photons à la bonne énergie,
l’atome peut chasser un électron d’une couche interne ; afin de conserver
l’énergie, l’atome réagit en émettant un photon correspondant exactement à la
différence d’énergie entre ces couches.
Le principe d’une horloge atomique devient donc « simple » : il suffit de
compter la fréquence émise par un atome bien particulier comme elle est
constante, elle devient une base de temps.
En fait, c’est un peu plus compliqué pour arriver à ce but.
Néanmoins, c’est à
partir de 1967 que la seconde va être définie comme la durée de 9129631770
périodes de la radiation correspondant à la transition de deux niveaux hyperfins
de l’état fondamentale du Cs 133.
C’est le temps atomique international (TAI) il est donné par la moyenne de
quelques centaines d’horloges atomiques mondiales, il est absolu et totalement
déconnecté de la rotation de la Terre et de ses variations éventuelles.
Il donne naissance à l’UTC, temps universel.
Les horloges au césium actuelles ont une précision de
10-16
Mais il existe un autre système :
Les horloges optiques utilisant des ions ou des atomes neutres (ytterbium, strontium, aluminium,
mercure) atteignent des précisions de
10-18
voire mieux, soit 100 fois plus
précises.
Et c’est le BIPM (Bureau International des Poids et Mesures) qui recommande
de proposer au plus tard vers 2030 une définition basée sur ces horloges
optiques.
Plusieurs laboratoires (SYRTE, NIST , PTB , NICT ) ont comparé des horloges
optiques (une dizaine) avec des niveaux de concordance très élevés afin de
mettre au point cette définition.
Afin de comparer ces différentes horloges, il faut pouvoir les connecter,
c’est le rôle de réseaux de fibres optiques et de liaison satellites.
Carte du réseau d’horloges atomiques. Le nom
des différentes horloges inter-comparées représente l’atome ou l’ion utilisé.
Une note plus personnelle : en France, la maitrise de ces horloges s’est
produite au sein du
LKB (Laboratoire Kastler Brossel), sous
l’impulsion d’Alfred
Kastler et Claude Cohen-Tannoudji, tous deux prix Nobel de physique.
Ces deux physiciens étaient mes professeurs respectivement de Thermo et de
Mécanique Quantique à l’Université. Merci à eux !
POUR ALLER PLUS LOIN ;
La seconde
du futur se précise avec un réseau mondial d’horloges
Unprecedented optical clock network lays groundwork
for redefining the second
Ce que les horloges atomiques révèlent sur le temps
fascine les physiciens du monde entier
OBSERVATOIRES : VERA RUBIN, UNE NOUVELLE ÈRE S’OUVRE À NOUS !
En juste une dizaine d’heures d’observations en mode test, le nouvel
observatoire Vera Rubin a détecté
des millions de galaxies
et d’étoiles de notre environnement proche ainsi que des milliers d’astéroïdes.
Cet observatoire a été nommé en honneur à l’astrophysicienne Vera Rubin qui a
révélé l’existence de la matière noire (à la suite de F Zwicky quelques années
plus tôt, mais il n’avait pas été pris au sérieux).
Cet observatoire est situé au Chili sur le mont
Cerro Pachón (2680 mètres),
là où le ciel est clair et dépourvu d’humidité.
Crédit : RubinObs/NOIRLab/SLAC/NSF/ DOE/AURA/T. Matsopoulos
L’observatoire est opéré par le NOIRLab (National Optical-Infrared Astronomy
Research Laboratory) de la NSF (National Science Foundation, le CNRS US) et le
SLAC (Stanford Linear Accelerator Center) de la DOE (Department Of Energy).
Sa mission est baptisée LSST (Legacy Survey of Space and Time). Cet observatoire
devrait prendre des milliers d’images du ciel de l’hémisphère Sud toutes les
nuits. Le ciel entier devant être couvert en 3 ou 4 nuits.
Chaque image couvrant un champ approx.
45 fois la Lune !!
Ce champ énorme permet de détecter facilement les objets en mouvements.
Données générées : 20 terabytes (tera = 12) par nuit.
Son télescope mesure 8,4
m de diamètre, il est équipé de la plus grande caméra du monde,
3,2 milliards de pixels,
celle-ci pèse plus de 2800 kg.
Il pourra :
·
Détecter ou au moins mettre en évidence la fameuse énergie noire
·
Scanner notre système solaire (astéroïdes par ex ou planète X pourquoi pas ?)
·
Cartographier la Voie Lactée
·
Étudier tout le ciel austral
Pour beaucoup, ce nouvel observatoire marque une vraie révolution.
Il vient de publier ses premières images et c’est bluffant ! En voici une.
La nébuleuse Trifid (à droite) et la nébuleuse Lagoon vues par Vera Rubin après
7 heures d’observation.
C’est la compilation de 678 images individuelles. (tous
les formats
dispo)
Crédit : NSF–DOE Vera C. Rubin Observatory
L’amas de la Vierge nous montre une dizaine de millions de galaxies situées à 55
millions d’al de nous.
En haut à gauche (carré 1), les galaxies de RSCG 55 en interaction, en dessous
(2) galaxie spirale NGC 4519
Coin supérieur droit en 3 NGC 4527 et en dessous galaxie spirale à un seul bras
NGC 4378
Crédit : RubinObs/NOIRLab/SLAC/NSF/DOE/AURA
Mais le plus extraordinaire, il découvre des multitudes d’astéroïdes non
répertoriés alors que ce n’est pas sa fonction première.
En quelques nuits il vient de découvrir plus de
2100 nouveaux astéroïdes,
dont des géocroiseurs.
Voir une photo du ciel
avec un grand nombre d’astéroïdes.
Les scientifiques extrapolent que cet observatoire sera capable à terme
d’augmenter le nombre connu d’astéroïdes par au moins un facteur cinq !
En fait ils deviennent gênants par leur nombre sur les photos de galaxies, mais
on sait les « enlever » artificiellement.
Pourquoi donc à notre époque des télescopes spatiaux, mettre un télescope au
sol ?
·
Il n’y a plus de problème de taille, ils peuvent aussi grands que l’on veut
·
On peut les réparer ou modifier ou améliorer facilement
·
Généralement ils ont une meilleure sensibilité que les spatiaux
POUR ALLER PLUS LOIN :
Welcome to your First Look at the cosmos from NSF–DOE Rubin Observatory
Ces images époustouflantes prises par la caméra astronomique la plus puissante
du monde
Vera-C.-Rubin
: ce télescope n'était pas fait pour ça, mais il vient de découvrir 2104
astéroïdes !
“Ever-changing Universe Revealed in First Imagery From NSF–DOE Vera C. Rubin
Observatory”
Excerpt of the area around RSCG 55
Le nouvel Observatoire Vera Rubin en péril avant même son inauguration
Ce télescope géant révèle ses premières images de l’espace lointain à couper le
souffle
vidéo.
A swarm of new asteroids
video
Le trésor de Vera Rubin.
Vidéo
JWST : IL IMAGE DIRECTEMENT SA PREMIÈRE EXOPLANÈTE !
Le télescope spatial James Webb vient
d’imager directement
une planète la moins massive détectée par JWST (nommée TWA 7b) dans un disque
planétaire orbitant la jeune étoile TWA 7.
TWA 7b possède une masse de l’ordre de celle de notre Saturne.
Cette étoile aussi nommée CE Antilae, est une jeune étoile (environ 6,4 millions
d’années), située à quelque 111 années-lumière de la Terre.
La masse de l’exoplanète est évaluée à 100 masses terrestres et sa température à
50°C.
Image du JWST, dans le coin supérieur droit on remarque une tache
brillante et une
zone de vide
autour de celle-ci correspondant à une planète en formation.
C’est TWA 7b.
Cette étoile aurait 3 anneaux de débris, et notre planète serait sur
le 2ème. Image prise par le coronographe de l’instrument
MIRI (Mid Infra Red Instrument)
Crédit : ESA/Webb, NASA, CSA, A.M. Lagrange, M. Zamani (ESA/Webb) |
|
Le système planétaire supposé de l’étoile TWA 7.
La planète imagée est représentée par le point rouge.
Illustration tirée de : Lagrange, AM., Wilkinson, C., Mâlin, M. et
al.
Evidence for a sub-Jovian planet in the young TWA 7 disk .
Nature (2025). https://doi.org/10.1038/s41586-025-09150-4
|
TWA 7b serait en train de façonner son disque autour de son étoile comme les
théories actuelle l’imaginent.
C’est le Dr. Anne-Marie
Lagrange, chercheuse CNRS à l’Observatoire de Paris-PSL et Université
Grenoble Alpes, qui a dirigé l’équipe internationale à l’origine de cette
découverte
POUR ALLER PLUS LOIN :
Likely Saturn-Mass Planet Imaged by NASA Webb Is Lightest Ever Seen
Evidence for a sub-Jovian planet in the young TWA 7 disk
Nature de AM Lagrange
Webb finds evidence of a lightweight planet around TWA 7
Webb captures evidence of a lightweight planet around TWA 7
Le télescope James Webb découvre sa première exoplanète : la plus légère jamais
observée
Le télescope Webb découvre TWA 7b, sa première exoplanète par imagerie directe
James Webb découvre sa première exoplanète
Tout sur le JWST sur planetastronomy.
Toutes les photos du JWST sur Flickr.
ASTÉROÏDES : EN SOUVENIR DE LA TUNGUNSKA.
Savez-vous pourquoi le 30 Juin a été choisi comme « asteroid day » dans le monde
entier ? Non ?
Eh bien c’est parce que « l’événement » de la Tungunska (Sibérie) s’est produit
le 30 Juin 1908 !
Donc le 30 Juin 2025 c’était le jour des astéroïdes, et notre ami
Patrice Guerin,
membre de la commission Météores, météorites, Impactisme de la SAF,
nous rappelle cet évènement fondateur
à cette occasion.
Il m’a autorisé à reprendre en tout ou partie son article très intéressant que
voici :
Au matin du 30 juin 1908, soit le 17 juin du calendrier julien en vigueur dans
toute la Sainte Russie, une énorme boule de feu a traversé le ciel de la Sibérie
centrale. Elle a explosé à 7 h 13, heure locale, à une altitude estimée entre 5
et 10 km, à 63 km au nord-nord-ouest du village de Vanavara, au-dessus de la
rivière Toungouska pierreuse, ainsi nommée en raison d’une partie de son cours
souterrain enfouie sous une couche rocheuse. Lieu de l’événement : 60° 54′ 50″
Nord, 101° 53′ 53″ Est.
Lieu où s’est produit cet évènement, en plein centre de la Sibérie.
On définit plusieurs zones :
Zone 1 (R = 20 km) : forêt détruite (rouge) Zone 2 R = 100 km) : dégâts,
brûlures, animaux morts (orange)
Zone 3 (R = 1 500 km) : bruit de l’explosion (dégradé bleu).
Crédit auteur : Denys (fr) historicair sous licence Attribution 3.0 Unported.
-Source Wikipédia, Creative Commons Attribution 3.0 Unported license.
Un témoin situé à Vanavara a vu les fenêtres d’un bâtiment se briser, les portes
se détacher et a été projeté par le souffle de l’explosion à environ sept mètres
de l’endroit où il coupait du bois. Cette région est heureusement
très peu peuplée
et est occupée par les Toungouses, des éleveurs de rennes nomades. Il convient
également de noter que les rennes ont été les seules victimes à déplorer.
L’explosion est enregistrée comme un
séisme de magnitude 4,5
à 5 à 7 h 17 min 11 s par l’observatoire géomagnétique d’Irkoutsk, situé
à mille kilomètres de là. La forêt a été détruite sur plus de vingt kilomètres à
la ronde. 60 millions
d’arbres furent rasés par le souffle de l’explosion, qui sema la
désolation sur plus de 100 km.
L’explosion fut entendue jusqu’à un rayon de 1 500 km. Sa puissance est estimée
à quelques milliers de
fois celle de la bombe d’Hiroshima, soit environ 15 mégatonnes. De
multiples incendies se déclenchèrent, détruisant les forêts pendant plusieurs
semaines.
Un tourbillon de cendres et de poussières se forma et se déplaça jusqu’en
Espagne sous l’effet des courants atmosphériques, ce qui provoqua des halos dans
la haute atmosphère de toute l’Europe.
Des couchers de soleil particulièrement colorés, ainsi qu’une forte luminosité
nocturne, furent observés pendant plusieurs jours en Europe occidentale, à tel
point que l’on pouvait lire les journaux au milieu de la nuit !
Les scientifiques de l’époque pensèrent à une éruption volcanique comme celle du
Krakatoa en 1883, qui aurait dispersé d’énormes quantités de poussière et de
cendres dans l’atmosphère, provoquant ces mêmes phénomènes lumineux. La
situation politique de l’époque est très perturbée suite à la révolution avortée
de 1905. Les recherches visant à découvrir ce qui s’est passé dans la taïga ne
sont pas prioritaires.
C’est en 1927
qu’un minéralogiste, Leonid Kulik, entreprit la
première expédition
scientifique sur le site de l’explosion, sans toutefois découvrir la zone
d’impact.
Il y découvrit une forêt complètement dévastée, les arbres se trouvant dans la
direction opposée à celle de l’impact présumé, comme le montre cette photo plus
bas.
Timbre à l’effigie de Leonid Kulik émis en 1958.
Source : Wikipedia Domaine public
Photographie prise au cours de l’expédition Kulik en 1929, Événement de la
Toungouska. Des arbres ont été abattus et brûlés sur des centaines de kilomètres
carrés par l’impact de la météorite de la Toungouska.
Cette image est recadrée à partir de l’original, prise en mai 1929 lors de
l’expédition Leonid Kulik en 1929. (En principe, on parle de météorite lorsque
l’objet a atteint le sol…)
Cette œuvre se trouve dans le domaine public en Russie conformément à l’article
1281 du Code civil de la Fédération de Russie, aux articles 5 et 6 du Loi n°
231-FZ de la Fédération de Russie du 18 décembre 2006 (loi d’application du
livre IV du Code civil de la Fédération de Russie). Auteur : Leonid Kulik,
l’expédition de l’événement de la Tougouska (décédé).
Source : Wikipédia. Domaine public
Des expéditions furent également organisées jusqu’à très récemment.
Mais de météorite et de
cratère… point ! Et ils ne seront jamais découverts.
Voici une vue satellite actuelle (Landsat 8) de la zone d’impact. La nature a
repris ses droits.
Crédit NASA Earth Observatory par
La seule preuve attestant de la présence d’un corps céleste est l’identification
de poussières de météorite dans des échantillons prélevés en 1927, et analysés
seulement en 1957. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas encore affirmer la nature de
cet objet, à l’origine de l’impact le plus important que la Terre ait subi
depuis l’apparition de l’Homme.
L’hypothèse d’un noyau cométaire ne peut être rejetée. D’après de récents
travaux de modélisation d’impact, il semble qu’un corps rocheux d’environ
50 mètres de diamètre
soit arrivé à 20 km/s
et se soit désintégré à
10 km d’altitude,
libérant l’énergie de 8 400 bombes d’Hiroshima, près de deux fois et demie la
puissance de la super bombe H soviétique « Tsar Bomba » des années 1960.
Si l’objet avait explosé au-dessus d’une capitale, celle-ci aurait été dévastée
par l’effet de souffle. Ceci reste une hypothèse, et l’événement de la
Toungouska garde jalousement son mystère, qui a donné lieu aux spéculations les
plus exotiques : trou noir, antimatière et, pour couronner le tout, la théorie
obscure de l’écrivain soviétique Alexandre Kazantsev, qui a vu l’explosion d’un
vaisseau extraterrestre à propulsion nucléaire dans son ouvrage « Le Messager du
Cosmos ».
POUR ALLER PLUS LOIN :
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89v%C3%A9nement_de_la_Toungouska
https://fr.wikipedia.org/wiki/Leonid_Koulik
https://www.pourlascience.fr/sd/astronomie/le-mystere-de-toungouska-2044.php
https://antredelacuriosite.wordpress.com/2022/12/07/alexandre-kazantsev-bio/
A Cosmic Explosion Over Siberia
ASTROMATHS : N 46 : LA MÉCANIQUE CÉLESTE AU PANTHÉON
Nous avons beaucoup de chance, notre ami Bernard Lelard a décidé de reprendre la publication de ses célèbres astromaths, nous lui en sommes tous reconnaissants!
Vive les maths, surtout ceux appliqués à l'astronomie. Je lui laisse la parole :
L’été j’aime fréquenter les « Festival du Livre » parce que je peux y rencontrer
mes auteurs préférés et parler avec eux. Ainsi après une intéressante rencontre
j’ai voulu reprendre mes Astromaths en donnant une suite à la saga des
Bernoulli. Et quoi de mieux que de parcourir le XIX ième siècle, si riche en
Astromatheux en commençant par Lagrange qui figure en bonne place sur le fronton
de l’entrée de l’historique École Polytechnique rue Descartes à Paris V ième. Il
y figure avec à côté de Laplace, Monge et Lamblardie. Parmi les Astromatheux de
ce temps figurent aussi bien sûr Joseph Fourier, Carl Jacobi et quelques autres
moins significatifs pour l’astronomie.
Il y eut donc une
accélération des savoirs au début du XIXième siècle grâce à l’entrée des
mathématiques aux programmes des nouvelles universités et des grandes écoles
naissantes comme l’École polytechnique, les Ponts et Chaussées ainsi que les
Arts et Métiers. Avec la propagation de la Révolution Industrielle, la montée
des nationalismes génératrice de conflits locaux, on assiste à une volonté
soudaine de comprendre l’Univers en termes scientifiques et non seulement avec
les filtres des religions et de la philosophie pure. Se traduisant par un
déterminisme naissant, notamment avec Laplace
École
Polytechnique Photo : Domaine publique
Le premier : Guiseppe Lodovico Lagrangia (1736-1813), francisé en 1802 en
Joseph Louis de Lagrange,
son père étant français, était né à Turin, ville de Piémont-Sardaigne, du Duché
de Savoie dont le roi d’alors était Charles-Emmanuel III.
Le jeune Lagrange au collège de Turin préférait l’étude du latin et n’était pas
brillant en mathématiques notamment en géométrie. Pourtant lors des cours de
physique de Giambattista Beccaria, Joseph Louis lit par hasard un article
d’Edmund Halley (le gars de la comète) dans les
Philosophical transaction
sur des calculs d’optique de mesures et d’observations astronomiques. Le jeune
élève décide se consacrer à l’étude des mathématiques et de ses méthodes
d’analyse récentes. En deux ans, il atteint un niveau élevé au point d’envoyer à
Euler sa méthode de calcul des
variations (Euler est tellement séduit qu’il retarde la publication de sa
propre méthode, moins simple afin d’avancer celle de Lagrange). Ainsi à 19 ans
Lagrange est nommé professeur de géométrie à l’École d’Artillerie de Turin.
Séduit en 1756
Euler le
nomme membre de l’Académie des Sciences de Berlin sans même le prévenir. Sur sa
lancée Lagrange fonde avec ses amis Giuseppe Saluszzo, chimiste, et Giovanni
Cigna une société savante en 1759
l’Académie des Sciences de Turin dont un premier membre sera Amedeo
Avogrado. Lorsque l’on visite le formidable Musée égyptien de Turin on traverse
le bâtiment de l’Académie avec émotion (pour les Astromath …).
La première publication de la nouvelle Académie sera publiée par Lagrange
«
Recherche sur la nature et la propagation du
son « dont
Fourier se servira.
De 1764 à 1768 Lagrange obtient chaque année le prix de mathématiques de
l’Académie des Sciences de Paris. Dès son premier prix D’Alembert lui écrit pour
le féliciter pour ses calculs de libration de la Lune (la lune nous montre
toujours le même hémisphère car sa rotation est synchrone avec celle de la Terre
-période de révolution = période de rotation- (synchronisme du au choc de la
primo planète Théia avec la jeune Terre), son axe de rotation n’est pas tout à
fait perpendiculaire à 100% on peut voir un peu plus de 58% de la surface de la
Lune actuelle. A 28 ans Lagrange est déjà astromath : il se rend donc à
l’Académie des Sciences de Paris reçu par
Clairaut et d’Alembert. A son retour
de Turin il reçoit un nouveau prix pour avoir déterminé les mouvements des
satellites de Jupiter au moyen
d’équations différentielles liant l’influence gravitationnelle du Soleil, de
Jupiter et de chacun des satellites joviens. Il va quitter Turin pour Berlin où
il devient directeur de l’Académie (recommandé par Euler et d’Alembert).
Mirabeau (1749, 1791), diplomate et fameux orateur, envoyé à Berlin par Louis
XVI, écrira « « Le
premier géomètre qui ait paru depuis Newton et qui, sous tous les rapports de
l'esprit et du génie, est l'homme qui m'a le plus étonné ; le plus sage et
peut-être le seul philosophe qui ait existé ».
C’était l’époque où les philosophe étaient aussi des scientifiques en savoirs et
en esprit. A l’instar de Louis XIV et de Cassini, le roi va réussir à convaincre
Lagrange (-et lui offre une forte rémunération-). Il quitte Berlin pour Paris où
il deviendra
directeur de l’Académie
Royale des sciences.
La Révolution de 1789 éclate mais Lagrange, turinois et seulement mathématicien,
reste neutre et ne sera pas inquiété (au début). Le Comité de Salut Public
supprime l’Académie Royale des Sciences comme toutes les « Académies dénommées
Royales ». Lagrange va se consacrer un temps à la Commission temporaire des
Poids et Mesures, la Révolution
offrant le Système métrique au monde non anglophone qui finira par l’accepter
sans l’utiliser. Certains scientifiques ayant exprimaient des opinions
contraires aux doctrines officielles du moment eurent des problèmes (Lavoisier
guillotiné, Coulomb inquiété et même Laplace qui en 1793 devait quitter la
France étant étranger). Le mathématicien
Monge et le chimiste Guyton-Morveau, tous deux membres du Comité de Salut
Public intervinrent auprès de Robespierre le convaincant d’un décret pour
réquisitionner Lagrange afin de continuer ses travaux sur les mouvements des
projectiles. Et c’est ainsi que Lagrange le 21 décembre 1794 préside
l’inauguration de l’ÉCOLE Polytechnique
sous son premier nom « École Centrale des Travaux Publics ». En 1795, sous le
tout nouveau Directoire, Condorcet ouvre Normale sup où Lagrange devient peu de
temps professeur de mathématiques comme le fut aussi Gaspard Monge (géométrie
descriptive, …) mais Lagrange avec son fort accent italien et sa faible voix
n’aime pas enseigner.
Bonaparte, assistant à une séance de l’Académie des Sciences », avait un grand
respect pour Lagrange son directeur : « Il
est le plus grand mathématicien vivant ». Bonaparte rencontre Lagrange lors
de l’inauguration de l’Institut de
France regroupant les académies de type « royales ». Bonaparte devenu
Napoléon en 1802 le nomme au Sénat avec le titre de Compte d’Empire comme on le
voit en grand uniforme dans les livres napoléoniens. Il sera aussi un des
premiers Grand Officier de la Légion d’Honneur. En réalité Napoléon voulait
faire de la science et de la technologie les piliers de la grandeur de la
France. Autres temps. Ne voulant se faire soigner que par des médecines douces
Lagrange meurt en 1813 et il est enterré au Panthéon au caveau III. A l’occasion
du bicentenaire de sa mort des polytechniciens en uniforme transportèrent
symboliquement une gerbe de l’ancienne l’École polytechnique à l’IHP (Institut
Henri Poincaré, temple des maths) puis la déposa sur son caveau au Panthéon.
L’inscription sur la gerbe est l’équation dite d’Euler-Lagrange
L
est dit « lagrangien »
est un objet mathématique, inventé donc par Lagrange, considéré comme une
fonction dépendant des coordonnées d’un système en mouvement, de ses vitesses et
souvent du temps. Son utilisation est compliquée. Pour faire simple : L
(coordonnées, vitesses, temps) = T –V
où T est l’énergie cinétique, V est l’énergie potentielle. Au CERN on vend des
mugs (et des t-shirts, j’en ai un) à l’effigie très simplifiée des lagrangiens
révélant l’existence du boson de Higgs qui en fait remplit 3 pages. Le maxima de
la courbe de mesures à 125 Gev de la particule dite Higgs doit être de 5 sigma
en précision comme nous l’expliqua Yves Sirois dont l’équipe du groupe
Leprince-Ringuet de l’X révéla la courbe au détecteur CMS en juillet 2012.
Cette équation, fondamentale en mécanique, traduit, la preuve du Principe de
moindre action grâce aux maximas et aux minimas des courbes de trajectoires
appliqué à la mécanique (Maupertuis 1744) à partir de la dynamique de Newton et
de la conservation de l’énergie (et de quelques autres paramètres).
La signature de Lagrange comporte des points symbolisant
Les
« Points de Lagrange »
Parmi les belles contributions de Lagrange en astronomie, ces points servant de
parking à nos plus récents télescopes satellisés : WMAP, Herschel, Planck, Gaia,
JWST, Euclid, ainsi que les sondes actuelles : SoHO, Advanced Composition, Deep
Space Climate Observatory.
C’est une
solution mathématique au
problème des trois corps en rotation,
appelé le « Démon de Képler », en examinant « comment et dans quels cas trois
corps en gravitations réciproques pourraient se mouvoir afin que leurs distances
soient constantes, ou gardent des rapports constants »
Lagrange calcule l’existence de points mathématiques à des emplacements fixes
déterminés par la géométrie : trois dans l’axe des deux corps (nommées L1, L2 &
L3) et deux autres (L4 & L5) postés aux troisièmes sommets de deux triangles
équilatéraux liés par un côté adjacent qui, dans le cas du système Terre-Lune,
est le segment reliant ces deux corps. Notre ami Jean Pierre explique :
« CE NE SONT PAS COMME ON CROIT LES POINTS OU L'ATTRACTION D'UN CORPS (SOLEIL
PAR EXEMPLE) CONTREBALANCE L'ATTRACTION DE L'AUTRE (TERRE PAR EXEMPLE), car on
ne peut pas rester ainsi dans l'espace sans "bouger", tout corps est soumis à
des forces et se trouve donc sur une trajectoire autour du soleil (dans notre
système solaire), il est donc AUSSI SOUMIS À UNE FORCE CENTRIFUGE.
Si l'on considère deux corps de très grande
masse (Terre et Soleil par exemple), il existe des positions privilégiées pour
un troisième corps de masse négligeable (d'où le nom de problème de trois corps,
three body problem en anglais).
Ces points découverts par notre ami Lagrange,
sont des points qui tournent donc à la MÊME VITESSE QUE LE CORPS TOURNANT AUTOUR
DU CORPS CENTRAL (La terre par exemple), et qui sont FIXES par rapport à cet
ensemble
Seulement il y a un problème, les lois de la
mécanique céleste (lois de Kepler) imposent la période de rotation quand on est
à une certaine distance du centre (soleil), c'est la fameuse loi T2/a3 =
constante. Donc un corps (satellite, astéroïde) ne pourrait pas se trouver sur
une orbite différente de la Terre par exemple et avoir une période de 1 an. Et
bien ce n'est pas tout à fait exact, c'est ce que Lagrange a prouvé.
En effet si ce petit corps est situé
suffisamment près de la Terre, l'attraction terrestre contrebalance en partie
l'attraction du soleil et il lui faut moins de vitesse pour rester sur une
orbite qui fait un an de période, donc synchrone avec la terre. Les points de
Lagrange sont donc les points où l'ATTRACTION SOLAIRE ET L'ATTRACTION TERRESTRE
SONT EXACTEMENT COMPENSÉES PAR LA FORCE CENTRIFUGE SUR ORBITE.
CES POINTS SONT DONC FIXES PAR RAPPORT A L'ENSEMBLE M (Soleil par exemple) ET m
(Terre par exemple), les dénominations L1 à
L5 sont classiques.
Les points de Lagrange sont donc des endroits
dans l'espace où un troisième corps comme un satellite peut rester fixe par
rapport aux deux autres, ces points sont importants car ils nécessitent souvent
peu de carburant pour rester en place (les corrections de trajectoires sont
minimes). De tous ces points, il y en a 5 en tout, seuls L4 et L5 sont stables,
ce qui veut dire que la matière a tendance à s'accumuler à ces endroits. Les
autres sont instables, c'est à dire qu'il faut très peu de chose pour qu'ils
s'éloignent de ces positions. »
Le point L2 est à 1,5 millions de km de la Terre et la conduite du lancement du
James Web fut un véritable exploit (lancé par Ariane 5) car en 22 jours il
fallait déployé tous les instruments et dispositifs du James Webb (pare soleil
en surface et en épaisseurs, miroirs, etc…). Puis collimater la mosaïque des 18
miroirs. Grâce à Lagrange le James Webb fonctionne parfaitement.
Lagrange énonçait donc « Le Principe de
moindre action » dans ses calculs de mouvement. Il publia en 1771 son œuvre
mathématique majeure « Réflexions sur la
résolution algébrique des équations polynomiales » qui préparera la théorie
des Groupe ébauchée par Évariste Gallois.
Il poursuivra avec en 1797 avec la « Théorie des fonctions analytiques », « La
Mécanique Analytique » en 1788.
Napoléon, devenu empereur en 1802 a bien dit de Lagrange :
« il est le plus grand mathématicien vivant ».
Bernard LELARD 2025
LES MAGAZINES CONSEILLÉS :.POUR LA SCIENCE SPÉCIAL SOLEIL ;
Numéro Hors-Série daté Août 2025 dédié à notre étoile, le Soleil.
Homère, dans L’Odyssée, décrit Hélios comme un dieu « qui porte la joie dans le
cœur des hommes ». À l’inverse, le philosophe Anaxagore fut le premier, dès le
Ve siècle avant notre ère, à voir dans le Soleil une étoile comme les autres.
Héritiers de ces deux traditions, nous sommes en quête d’informations toujours
plus précises sur notre étoile. De fait, jamais les télescopes terrestres ni les
engins spatiaux n’ont été si nombreux à scruter le Soleil. La moisson de
connaissances est riche, et ce numéro en est la preuve.
Sommaire :
p. 3 Éditob Loïc Mangin
p. 6 Repères Des schémas, des chiffres, des définitions… : toutes les clés pour
entrer sereinement dans ce numéro.
p. 10 Grand témoin : Roland Lehoucq « C’est un peu grâce au Soleil que la
physique quantique est née ! »
01 A STAR IS BORN
p. 18 Le turbulent passé de la Voie lactée
Ann Finkbeiner
L’histoire de notre Galaxie est plus tumultueuse qu’on ne le pensait.
p. 26 « Le Soleil s’est formé lors du premier passage de la galaxie du
Sagittaire au-dessus du centre de la Voie lactée »
Entretien avec Carine Babusiaux
p. 32 La traque des soeurs perdues Simon Portegies Zwart
Le Soleil serait né avec plusieurs autres étoiles. Où sont-elles ?
02 LE CALME AVANT LA TEMPÊTE
p. 42 « Il est temps de faire entrer le mot “héliophysique” dans le dictionnaire
! »
Entretien avec Joe Westlake
p. 48 Un cycle qui fait taches Javier Barbuzano
Comment prévoir la force des cycles solaires de onze ans ?
p. 56 Une étoile sous surveillance Jonathan O’Callaghan et Lee Billings
L’art d’anticiper et de se préparer à la prochaine tempête solaire.
p. 56 Portfolio Sur le Soleil exactement
p. 72 Quand le magnétisme souffle le chaud Thomas Zurbuchen
Comment l’activité magnétique réchauffe la couronne solaire.
03 CHRONIQUE D’UNE MORT ANNONCÉE
p. 82 La faim du Soleil Jonathan O’Callaghan
La Terre peut-elle survivre à la mort du Soleil ?
p. 88 Les mille et une morts des étoiles Anna Ho
Certaines étoiles ne disparaissent pas selon le scénario établi.
p. 96 Un destin forgé dans le métal Natalie Wolchover
Les métaux que contient le Soleil décideront de sa fin.
p. 102 Une fin nébuleuse Bruce Balick et Adam Franck
La disparition du Soleil, un spectacle pyrotechnique.
Superbe numéro à lire justement en train de se faire dorer au…Soleil.
11 € dans tous les bons kiosques.
LES MAGAZINES CONSEILLÉS : LES CAHIERS CLAIRAUT ÉTÉ 2025 : DIST. DS L’UNIVERS.
Les cahiers Clairaut sont publiés par le CLEA (Comité de Liaison Enseignants et
Astronomes) bien connu des professeurs et astronomes.
Mais ils ne sont pas dédiés qu’à ceux-ci, tout le monde peut s’y intéresser.
Notamment ce numéro d’été 2025 qui vous permettra de mettre un peu de science
dans vos vacances.
Ce numéro est particulièrement consacré aux
différentes mesures de
distances et d’échelles dans l’Univers, et présente ainsi un bon résumé
de l’historique des mesures et des différentes techniques actuelles.
Il est super intéressant si vous avez un tant soit peu un penchant pour
l’Astronomie.
Bon, vous ne le trouverez pas aussi facilement que le dernier magazine à la
mode, aussi voici un site où vous pourrez vous le fournir si vous le désirez.
Le responsable de la publication est notre bien connu ami Christian Larcher.
Bonnes vacances !
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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