Observatoire de
Paris
VISITE DE LA SAF 21 Septembre 2012
Photos : JPM. pour l'ambiance (les photos avec
plus de résolution peuvent m'être
demandées directement; toutes les photos ont été déposées
ICI et sont à votre disposition).
L’Observatoire de Paris organise cette année
une exposition dédiée à Cassini et à son siècle, elle sera visible
jusqu’au 21 Dec 2012.
La SAF a obtenu une visite de cette exposition
commentée par un spécialiste.
Photo : le groupe dans la salle du rez de
chaussée qui contient une grande partie des écrits et instruments de l’époque
Cassini.
Au centre en arrière plan : Quart de
cercle utilisé par Picard pour la mesure de la terre en 1671.
Passons en revue quelques unes de ces pièces
rares :
Journal par JD Cassini de
l’observation de la comète de 1682 (Halley) à l’Observatoire
de Paris
Cahier des leçons d’Astronomie
professée
à Bologne par JD Cassini
Découverte de deux nouvelles planètes autour
de Saturne par JD Cassini en 1673. (Pendant le
passage par la tranche des anneaux de 1672)
Ce sont Japet et Rhéa, il remarque
d’ailleurs que Japet pourrait avoir une face beaucoup plus sombre que
l’autre, ce qui est vrai.
En 1684 il en découvrira deux autres : Téthys
et Dioné.
Notre guide, Nicolas Lesté-Lasserre nous
donne tous les détails de cette époque glorieuse.
Le Roi charge l’Observatoire de
mesurer précisément les côtes de la France. (vers 1663)
Ouvrage de Jean Picard 1671
Voici le résultat de Cassini et de
ses collègues : en noir les nouveaux relevés en traits fins
les anciens !
La France a diminué !
En 1669, Louis XIV fait venir JD Cassini (qui
est à ce moment de nationalité Italienne) à Paris, prendre la direction
du nouvel Observatoire. Sa première mission : une carte précise de la
Lune.
La
célèbre carte de la Lune de JD Cassini peinte par Jean Patigny.
(la Lune a un diamètre de 53cm sur le dessin
original de la RAS).
Il y a quelques détails très particuliers à
propos de cette carte ; à part le cœur tracé dans la Mer de la Sérénité ;
on distingue une
figure féminine dans le coin inférieur droit.
On pense que JD Cassini a voulu représenter sa
femme.
Cette fameuse carte avec cette mystérieuse
personne, a donné l’occasion à notre amie Françoise Launay de la
commission Histoire de la SAF, d’écrire un article avec W. Sheenan sur
« The mysterious Lady on the moon »
paru dans Sky
and Telescope de Septembre 2010.
Est ce sa femme ?
Voici les portraits de Mr et Me Cassini (nom de
jeune fille Geneviève de Laistre)
Plan de l’Observatoire de Paris, bâti
par Perrault en 1667 (dessin de Perrault) publié en 1702
Observatoire de Paris façade Nord.
Gravure d’Adam Perelle 17ème siècle
Des maquettes de ces sondes sont visibles :
Cassini à gauche, Huygens à droite.
Mais la principale curiosité astronomique de
cette salle, c’est la Méridienne.
À son arrivée à Paris en 1669, Cassini
souhaite créer une Méridienne dans l’Observatoire comme il
l’avait fait à Bologne.
(Rappel :
méridien
= grand cercle qui passe par la verticale d’un lieu et qui joint les pôles
Ne et S de notre planète)
Il n’en aura jamais le temps, c’est son
fils qui la réalisera en 1729.
Elle est garnie de 32 règles en laiton
(d’approximativement 1m, en fait 993mm, c’est à dire la longueur
du pendule qui battait la seconde à Paris) et de 12 plaques de
marbre contenant les signes du zodiaque.
Un orifice par lequel la lumière du Soleil était
admise dans la salle, un gnomon situé à près de 10m au-dessus du sol, éclairait
d’une tache cette méridienne suivant l’époque de l’année.
Cette tache, donne une image elliptique, plus
ou moins grande et plus ou moins allongée, selon que le Soleil est haut (en
été) ou bas (en hiver) sur l'horizon lorsqu'il passe par le méridien de
Paris. Elle permet de voir les variations en position et taille de cette
tache au cours de l’année.
Si l'axe de la Terre n'était pas incliné sur
l'écliptique (23°27’) la tache méridienne se réduirait à un simple
cercle situé à la même position tous les jours.
Texte d’après l’IMCCE (ref plus bas)
La Ligne est divisée
en deux séries de
graduation.
Celle tournée vers
l'ouest, graduée en degrés, indique l'angle de hauteur du Soleil au-dessus
de l'horizon lorsqu'il se trouve parfaitement bissecté par la ligne, ce qui
se produit à midi vrai.
Celle tournée vers
l'est donne la tangente de l'angle zénithal, multipliée par un facteur
1000, qui est l'angle entre la verticale et la direction du Soleil.
Des
bandes de marbre blanc,
bordant la ligne de laiton de part et d'autre, recueillent l'image du Soleil
afin de la rendre plus lumineuse. La largeur totale de ces bandes est de
32,4 centimètres ; elle est calculée de sorte qu'elle soit pleinement
occupée par l'image du Soleil au solstice d'hiver, dans sa dimension
transversale maximale.
La ligne est également
jalonnée de douze autres dalles de marbre blanc sur lesquelles ont été
gravées les figures du zodiaque. Leur position le long de la ligne est déterminée
selon les époques d'entrée du Soleil dans chacun de ces signes. Si
l'auteur des sculptures est demeuré inconnu, il apparaît cependant qu'il
se soit grandement inspiré des représentations apparaissant dans l'ouvrage
de Johannes Bayer (1572-1625), l'Uranometria, publié en 1603.
La ligne méridienne
prend pleinement son appellation métonymique de Méridienne dès
lors qu'on lui adjoint son
gnomon. Jadis, c'était un simple orifice circulaire percé dans une
plaque de métal fixée horizontalement au mur intérieur de la grande
salle. De nos jours, c'est une lentille de 8,5cm de diamètre. On ne sait
exactement de quand date la substitution, probablement dans le courant du
XVIIIè siècle. Cette lentille a pour unique objectif de collecter
davantage de lumière solaire qu'un petit trou ne pourrait le faire, ceci
pour accroître la luminosité de l'image au sol. Cependant, en dehors de la
zone de focalisation de la lentille, l'image apparaît floue, défocalisée,
aux contours incertains. Ce n'est qu'au début des mois de mai et août
qu'il est possible d'admirer une image parfaitement nette du Soleil sur le
sol de la méridienne. On peut même y déceler les taches solaires en période
de forte activité solaire.
LA COUPOLE ARAGO.
Bien entendu une visite de l’Observatoire ne
serait pas complète sans la montée des dernières marches vers le toit et
la coupole Arago.
La coupole Arargo, dont on voit ici une
photo prise par beau temps, abrite toujours la lunette construite an
1846 par Arago,
ancien directeur de l’Observatoire.
C’est une lunette équatoriale de 38cm de
diamètre et de 9 m de focale. Cela a été longtemps la plus grande lunette
d’Europe.
En quittant l’Observatoire, notre guide nous
montre la salle de l’horloge parlante, la France avait la
première horloge parlante au monde. L’Observatoire abrite le SYRTE -
Systèmes de Référence Temps-Espace.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Dossier
pédagogique sur l’exposition en
cours notamment par Suzanne Debarbat : très complet et très intéressant.