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Mise à jour 22 Novembre 2022.

CONFÉRENCE MENSUELLE DE LA SAF

DE PAOLA DI MATTEO ASTRONOME GEPI OBS DE PARIS

GAIA ET NOTRE GALAXIE.

Organisée par la SAF

En présence du public et en vidéo (direct) sur canal YouTube SAF

Le Mercredi 9 Novembre 2022 à 19H00

 

Photos : JPM pour l'ambiance. (Les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)

Les photos des slides sont de la présentation de l'auteur. Voir les crédits des autres photos si nécessaire

La présentation est disponible sur ma liaison ftp , mais comme elle est très copieuse je n’ai mis en ligne que la version pdf (donc sans les animations, que j’ai inclus pour la plupart dans le CR). Rentrer le mot de passe, puis CONFÉRENCES SAF ensuite SAISON 2022/2023 ; elle s’appelle : GAIA-PdM-9nov2022.pdf 

Ceux qui n'ont pas les mots de passe doivent me contacter avant..

 

La vidéo de la réunion est accessible : https://youtu.be/-ruCOIWjofY

 

Tous les autres enregistrements des conférences mensuelles sont accessibles sur la playlist des conférences mensuelles d’Astronomie de notre chaine YouTube SAF.

 

En plus des spectateurs de l’amphi, nous étions 80 sur YouTube.

 

La présentation étant très claire et très détaillée, mon CR sera succinct, je m’inspire aussi de CR antérieurs.

 

 

 

 

 

 

Une image contenant personne, mur, intérieur, femme

Description générée automatiquement

Paola Di Matteo est astronome à l’Observatoire de Paris au GEPI (Galaxies, Étoiles, Physique et Instrumentation)

 

Après avoir fait ses études en Italie, à l’université de Rome, La Sapienza, sur la dynamique des amas globulaires, sujet de sa thèse en 2005.

Elle rejoint ensuite l’Observatoire de Paris où elle travaille sur les phénomènes de fusion de galaxies. Elle fait partie du Consortium GAIA.

 

Ses travaux actuels portent sur les mécanismes dynamiques de redistribution des étoiles dans les disques de galaxies, comme la formation de barres ou la migration radiale, qu’elle étudie notamment à l’aide de simulations numériques.

 

L’étude de ces phénomènes a permis d’approfondir notre compréhension de la formation et de l’évolution de la Voie Lactée dans une série d’études publiées ces dernières années.

 

 

 

 

Résumé proposé par la conférencière : « La mission astrométrique Gaia, lancée par l’Agence Spatiale Européenne fin 2013, est en train de cartographier en 3D plus d’un milliard d’objets de notre Galaxie, avec une précision inégalée.

Pour la première fois, nous avons accès aux mouvements de plusieurs millions d’étoiles, bien au-delà du voisinage solaire, où nos connaissances étaient confinées jusqu’à il y a quelques années seulement.

Je présenterai les nombreuses premières découvertes de la mission Gaia, et en particulier la façon dont Gaia a permis de mesurer les mouvements d’ensemble des étoiles dans le disque, de dessiner la structure des bras spiraux, de mettre en évidence les traces fossiles de l’accrétion d’une galaxie satellite dans le halo de la Voie Lactée, il y a plusieurs milliards d’années, ou encore de révéler une multitude de courants stellaires, témoins de la destruction des amas d’étoiles et galaxies satellites par notre Galaxie. »

 

 

INTRODUCTION : LA VOIE LACTÉE.

 

 

Quelques rappels sur la Voie Lactée : galaxie spirale barrée, barre de 3,5kpc et orientée de 30° par rapport à la direction de la Galaxie.

 (1 kpc = 3200 al)

Diamètre approx 200.000 al

Le soleil se trouve à approx 25.000 al du centre.

 

4 bras spiraux. Au centre le bulbe et autour du disque un halo stellaire et des amas globulaires (concentration très dense d’étoiles, la Voie Lactée : 150 amas approx).

Le bulbe de la Voie lactée a une forme de “cacahouète” typique d’une barre épaissie et formée par évolution séculaire, c-a-d sur des échelles de temps de plusieurs milliards d’années

 

Voir schéma de l’ESA.

 

L’environnement de notre Galaxie : La Voie Lactée et Andromède sont les plus massives du Groupe Local.

 

On sait aussi que les galaxies, dont la nôtre sont entourées d’un halo de matière noire nécessaire à leur stabilité.

 

 

Crédits: NASA/JPL-Caltech/R. Hurt (SSC/Caltech)

 

 

 

 

 

 

Un des plus beaux clichés de GAIA : notre Galaxie !! 1,7 milliard de sources observées !

 

Une image contenant vague

Description générée automatiquement

Notre Galaxie en couleur vue par Gaia (ESA)

 

 

Notre Galaxie est entourée de galaxies satellites comme les petits et grands nuages de Magellan (SMC et LMC) que l’on voit en bas à droite sur la vue précédente ; mais aussi de la galaxie naine du Sagittaire, difficilement visible au centre inférieur au sud du bulbe.

 

La matière noire et la Galaxie.

 

Les étoiles de notre galaxie (et des autres) tournent beaucoup trop vite qu’elles ne le devraient si elles étaient seulement soumises à la masse des étoiles visibles. (Fritz Zwicky et Vera Rubin).

En jaune et bleu la courbe de rotation observée et en blanc celle théorique due aux seules étoiles visibles.

Cela semble indiquer qu’il existe une masse importante de matière invisible entourant notre galaxie (un halo) qui génère ce phénomène.

 

On l’appelle matière noire. Elle est pour le moment de nature inconnue.

 

Illustration : Wikipedia Dom Public.

 

 

 

 

GAIA ET LE GALAXIE EN 6 DIMENSIONS.

 

Le grand problème est de pouvoir reconstruire le mouvement des étoiles étudiées par Gaia

 

 

Pour étudier plus avant le mouvement des étoiles dans la Galaxie on a besoin de connaitre certains paramètres listés sur la slide ci-contre.

Comment accéder à ces informations : grâce à Gaia, la mission astrométrique de l’ESA, qui vient de publier son troisième catalogue d’étoiles.

Ce catalogue contient la position et la luminosité de 1,692 milliards d’étoiles (chaque étoile a été mesurée plus de 200 fois !), ainsi que la parallaxe et le mouvement propre de 1,331 milliards d’étoiles. De même la couleur de plus de 1,3 milliards d’étoiles et la vitesse radiale de 7,2 millions d’étoiles. Ces données permettront l’élaboration d’une carte 3D de notre Galaxie.

 

 

 

LE TÉLESCOPE SPATIAL GAIA.

 

Lancement le 19 décembre 2013 par une fusée Soyuz. En poste au point de Lagrange L2 du système Terre-Soleil.

Mission étendue jusqu’en 2025.

 

Successeur d’Hipparcos et comme pour Hipparcos, c'est l'astrométrie, cette méthode s'appuie sur le principe de l'observation simultanée de 2 champs stellaires, dans 2 directions faisant entre elles un angle fixé et très précisément connu : 106,5° c'est l'angle de base.

Comme un compas sert à repérer des distances, de proche en proche les positions relatives des objets sont fixées les unes par rapport aux autres.

Gaia va scanner le ciel suivant un schéma prédéterminé, le satellite tourne sur lui-même à la vitesse de 60 arcsecondes par seconde (6 heures pour une rotation complète donc) mais il est affecté d'un mouvement de précession fixe de 45° par rapport au Soleil.

Ceci permet aux instruments qui sont dans les deux lignes de visée (line of sight) d'effectuer des mesures de parallaxe, la base de l'astrométrie.

Un document pdf en anglais est publié sur ce principe de mesure et sur l'instrument lui-même.

 

Gaia possède donc deux télescopes (angle 0,7° par 0,7°) associés à chaque direction de visée, les deux champs de vision sont combinés sur un plan focal recouvert de CCD. Gaia mesure simultanément la séparation angulaire de milliers d'étoiles présentes dans le champ. Le mouvement continu du satellite permet ainsi une analyse complète du ciel.

L'opération se déroulant sur plusieurs années on établit ainsi un catalogue astrométrique des étoiles étudiées.

La limite en magnitude de Gaia est la magnitude 20.

 

Seule une petite partie du ciel (approx 1%) est étudiée par Gaia, mais c’est un progrès énorme par rapport aux données précédentes.

 

 

Trois catalogues ont été publiés jusqu’à présent.

 

Voir le CR de ce dernier catalogue sur mon site.

 

 

LE MOUVEMENT DES ETOILES DANS LE DISQUE GALACTIQUE.

 

 

 

Carte cinématique de la Galaxie.

Carte des vitesses radiales.

Slide tirée de la collaboration Gaia Katz et al 2018.

 

Cette carte a des structures : des étoiles vont vers l’extérieur (régions rouges) certaines vont vers l’intérieur (régions bleues).

Le Soleil (flèche) se trouve au milieu.

 

Comment expliquer ces divers mouvements : il semble bien que ce soit la présence de la barre centrale, il y a des régions de tension et de compression. Cela a été mis au jour à l’aide de simulations.

Il y a bien mouvement non axisymétrique des étoiles dans le disque.

Beaucoup d’informations contenues dans ces cartes.

 

 

 

 

 

 

 

Le deuxième résultat caractéristique :

 

 

Il y a des mouvements verticaux, comme des oscillations produites par le passage de la Galaxie satellite du Sagittaire au travers du disque.

 

 

Probablement dans un passé récent : 500Ma.

 

Cela a produit des trainées de marée (en couleur sur la slide).

 

 Voir dans les références article sur l’écho….avec vidéo.

 

 

 

 

GAIA ET LES COURANTS STELLAIRES.

 

Notre Galaxie comporte plus d’une centaine d’amas globulaires, amas qui orbitent autour de la Galaxie.

 

Lors de ces orbites certaines étoiles des amas s’échappent et par effet de marée sont attirées par le potentiel galactique. Mais il reste prisonnier de l’orbite de leur amas respectif.

 

En étudiant ces courants stellaires (stellar streams en anglais), on peut avoir des informations sur le potentiel galactique.

 

Avant Gaia, nous connaissions seulement quelques-unes de ces courants, comme par exemple celles de l’amas globulaire Palomar 5, un amas dans le halo galactique. Grâce à Gaia, un grand nombre de nouveaux courants stellaires a été découvert.

Le halo stellaire est rempli de ces structures !

 

L’analyse des données de Gaia dévoile l’existence d’une dizaine de courants stellaires, issus de la désagrégation des amas globulaires proche de notre Galaxie.

Ce pourrait être une découverte fondamentale pour contraindre la distribution spatiale de la matière noire. En effet ces courants décrivent des orbites, donc potentiellement elles peuvent servir de sondes des potentiels gravitationnels traversés.

 

 

 

GAIA ET LE PASSÉ DE LA GALAXIE.

 

On pense que notre Galaxie a la forme actuelle due à des collisions au moment de sa phase originelle il y aurait 10 milliards d’années.

 

Deux galaxies se seraient rencontrées : une naine Gaia Enceladus et une autre beaucoup plus massive qui est devenue notre Voie Lactée actuelle. Ce choc aurait contribué à créer de nouvelles étoiles et à former le halo actuel.

 

 

CONCLUSION.

 

La mission GAIA apporte et continue à apporter un très grand nombre d’informations sur notre propre Galaxie.

 

Ceci permet d’en étudier sa structure, sa cinématique, son origine et sa future évolution.

 

Le mouvement des étoiles résulte non seulement de l’action de la barre centrale te des bras spiraux, mais aussi des perturbations dues aux rencontres passées avec d’autres galaxies.

Ces mouvements nous procurent des informations sur la distribution de matière noire.

 

Enfin, la connaissance de mouvements actuels, et des âges et/ou propriétés chimiques des étoiles, nous permettent aussi de faire de l'archéologie galactique, c'est-à-dire de remonter au passé lointain de notre Galaxie à partir de ses propriétés actuelles, et par exemple de dévoiler ainsi la dernière accrétion massive subie par notre Galaxie

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

La voie lactée chez Wikipedia.

 

Notre Galaxie la Voie Lactée

 

De Hipparcos à Gaia : CR de la conférence de C Turon à la SAF du 10 Avril 2008. (19/04/2008)

 

Structure et évolution de la Voie Lactée avec la mission spatiale Gaia par A. Robin UTI NAM

 

The echo of the bar buckling: Phase-space spirals in Gaia Data Release 2 par P di Matteao et al

 

L’écho de la formation de la barre stellaire dans notre Galaxie capturé par Gaia

 

The Global Dynamical Atlas of the Milky Way Mergers: Constraints from Gaia EDR3–based Orbits of Globular Clusters, Stellar Streams, and Satellite Galaxies

 

Les découvertes de Gaia chez Luxorion.

 

L’écho de la formation de la barre stellaire dans notre Galaxie capturé par Gaia

 

Gaia Data Release 2 Mapping the Milky Way disc kinematics

 

Catastrophic tale of the most massive globular cluster of the Milky Way par K Malhan.

 

Probing the nature of dark matter particles with stellar streams

 

What mechanism causes oscillations of the solar system's orbit about the galactic plane?

 

Interactions et fusions de galaxies : à la recherche du passé de la voie lactée par P Di Matteo.

 

Voie lactée : Gaia confirme une collision géante il y a 10 milliards d'années

 

Site de la mission Gaia à l’ESA.

 

Gaia sees strange stars in most detailed Milky Way survey to date

 

Gaia : des découvertes majeures s’annoncent dont certaines remettront en cause nos connaissances de Futura Sciences.

 

Publication du troisième catalogue Gaia par l’Obs de Paris

 

Les articles publiés suite au troisième catalogue (en anglais).

 

Article complet en anglais avec vidéo.

 

Infographie de l’ESA sur le catalogue 3.

 

GAIA : le 3ème catalogue est paru dans les astronews.

 

 

 

Bon ciel à tous

 

Prochaine conférence SAF. : le mercredi 14 Décembre (CNAM amphi Grégoire) 19 H   
Brigitte ALIX, spécialiste astrolabes et vieux instruments astro « L'Astrolabe et l'Astronomie, historique et réalisation ».
Réservation comme d’habitude ou à la SAF directement. Résa > 10 Nov  
La suivante : le 11 Janvier      Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF : https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured

 

 

Rappel : samedi 10 Dec 15h au siège, réunion de la commission de cosmologie sur :

Trous noirs: de la théorie à l'observation.

Par Benjamin Quinquand astrophysicien post doc à Princeton USA d'où il interviendra en direct

 

 

Jean Pierre Martin 

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