LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 16 Juin 2022
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF.. Le mercredi 14 Septembre 2022 à 19H00 au CNAM amphi
Grégoire (220 places).
« Les trous noirs, de la fiction à la réalité par N. Deruelle, APC, IHES"
résa > 15 Août
Réservation comme d’habitude ou à la SAF directement. Transmission en direct sur
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La
suivante : Le 8 Juin Table ronde sur
Juvisiy et l’Obs Flammarion.
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ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré
:
Astrophysique/cosmologie
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Astronautique/conq spatiale
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3D/divers
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Observations
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Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
Gaia :..Le
troisième catalogue est paru. Exceptionnel.
(16/06/2022)
Trou noir :
C’est le nôtre cette fois-ci !
(16/06/2022)
Mars 2020 :.Il
y a des « dust devils » partout !
(16/06/2022)
Xuntian :
Un Hubble chinois grand champ et plus astucieux.
(16/06/2022)
Hubble :.Et
la mesure du taux d’expansion de l’Univers.
(16/06/2022)
Boeing :
Starliner, aller-retour à l’ISS, enfin !
(16/06/2022)
Solar Orbiter .:.Le
Soleil, vous ne l’avez jamais vu comme cela !
(16/06/2022)
Insight :.Un
énorme tremblement de Mars détecté !
(16/06/2022)
JWST :.Touché
par une météorite.
(16/06/2022)
Galaxies :.Alice
au pays d’Einstein !
(16/06/2022)
Le Soleil :.Énorme
éruption solaire début Mai 2022.
(16/06/2022)
GAIA : LE 3ème CATALOGUE EST PARU. EXCEPTIONNEL !
(16/06/2022)
Ce lundi 13 Juin 2022 après un long embargo de plusieurs jours, nous avons enfin
le droit de publier les informations relatives à la publication du 3ème
catalogue de données de la sonde spatiale Gaia (lancée en 2013).
L’intérêt des astronomes peut se comprendre par la
quantité d’informations
produites par le télescope Gaia.
En effet, à chaque étoile étudiée, on mesure :
·
Sa position et son mouvement en 3 dimensions
·
Sa couleur
·
Ses caractéristiques chimiques/physique pour la plupart
Voici tout d’abord
le communiqué officiel.
Gaia est la mission qui vise à créer la carte multidimensionnelle la plus
précise et la plus complète de la Voie lactée. Grâce à cette mission, les
astronomes auront la possibilité de reconstruire la structure de notre galaxie
et son évolution passée pendant des milliards d’années, et de mieux comprendre
le cycle de vie des étoiles ainsi que notre place dans l’Univers.
Quoi de neuf dans le 3e catalogue de données ?
Le 3e catalogue de données Gaia contient des
détails nouveaux et
améliorés pour près de
deux milliards d’étoiles
de notre galaxie. Le catalogue comprend de nouvelles informations, notamment des
compositions chimiques, des températures stellaires, des couleurs, des masses,
des âges et la vitesse à laquelle les étoiles se rapprochent ou s’éloignent de
nous (vitesse radiale). Une grande partie de ces informations a été révélée par
la
spectroscopie
récemment publiée, une technique dans laquelle la lumière stellaire est
décomposée dans ses couleurs constitutives (comme un arc-en-ciel). Les données
incluent également des sous-ensembles d’étoiles spéciales, comme celles qui
changent de luminosité au fil du temps.
Parmi les nouveautés de cet ensemble de données, on retrouve le plus grand
catalogue à ce jour d’étoiles binaires, des milliers d’objets du système solaire
tels que des astéroïdes et des satellites de planètes, ainsi que, au-delà de la
Voie lactée, des millions de galaxies et de quasars.
Tremblements stellaires
L’une des découvertes les plus surprenantes issues des nouvelles données est que
Gaia est capable de détecter des tremblements stellaires – de minuscules
mouvements à la surface d’une étoile – qui modifient la forme des étoiles, ce
pour quoi l’observatoire Gaia n’a pas été conçu à l’origine.
Auparavant, Gaia avait déjà détecté des oscillations radiales qui faisaient
gonfler et rétrécir les étoiles périodiquement, tout en gardant leur forme
sphérique. Mais Gaia a également repéré d’autres vibrations qui ressemblent
davantage à des tsunamis à grande échelle. Ces oscillations non radiales
modifient la forme globale d’une étoile et sont donc plus difficiles à détecter.
Gaia a trouvé de puissants tremblements stellaires non radiaux dans des milliers
d’étoiles. Gaia a également révélé des vibrations qui avaient rarement été
observées auparavant sur certaines étoiles. Ces étoiles ne devraient pas subir
de tremblements selon la théorie actuelle, alors que Gaia en a détectés à leur
surface.
« Les tremblements stellaires nous apprennent beaucoup sur les étoiles,
notamment leur fonctionnement interne. Gaia ouvre une mine d’or pour
‘l’astérosismologie’ des étoiles massives », déclare Conny Aerts de la KU Leuven
en Belgique, membre de la collaboration Gaia.
L’ADN des étoiles
La composition des étoiles peut nous renseigner sur leur lieu de naissance et
leur voyage par la suite, donc sur l’histoire de la Voie lactée. Avec le
catalogue de données publié aujourd’hui, Gaia révèle la plus grande carte
chimique de la Galaxie, couplée à des mouvements 3D, depuis notre voisinage
solaire jusqu’aux galaxies plus petites entourant la nôtre.
Certaines étoiles contiennent plus d’éléments « lourds » que d’autres. Lors du
Big Bang, seuls des éléments légers se sont formés (hydrogène et hélium). Tous
les autres éléments plus lourds – appelés métaux par les astronomes – sont
construits à l’intérieur des étoiles. Lorsque les étoiles meurent, elles
libèrent ces métaux dans le gaz et la poussière entre les étoiles, appelés le
milieu interstellaire, à partir duquel de nouvelles étoiles se forment. La
formation et la mort d’étoiles actives conduiront à un environnement plus riche
en métaux. Par conséquent, la composition chimique d’une étoile est un peu comme
son ADN, nous donnant des informations cruciales sur son origine.
Avec Gaia, nous voyons que certaines étoiles de notre galaxie sont constituées
de matière primordiale,
tandis que d’autres comme notre Soleil sont constituées de
matière enrichie
par des générations précédentes d’étoiles. Les étoiles les plus proches du
centre et du plan de notre galaxie sont plus riches en métaux que les étoiles
situées à de plus grandes distances. Gaia a également identifié des étoiles
provenant à l’origine de galaxies différentes de la nôtre, en fonction de leur
composition chimique.
« Notre galaxie est un magnifique creuset d’étoiles », déclare Alejandra
Recio-Blanco de l’Observatoire de la Côte d’Azur en France, membre de la
collaboration Gaia.
« Cette diversité est extrêmement importante, car elle nous raconte l’histoire
de la formation de notre galaxie. Elle révèle les processus de migration au sein
de notre galaxie et d’accrétion depuis les galaxies externes. Elle montre aussi
clairement que notre Soleil, et nous, appartenons tous à un système en constante
évolution, formé grâce à l’assemblage d’étoiles et de gaz d’origines
différentes. »
Étoiles binaires, astéroïdes, quasars, etc.
D’autres documents
qui sont publiés aujourd’hui reflètent l’étendue et la profondeur du potentiel
de découverte de Gaia. Un nouveau catalogue d’étoiles binaires présente les
caractéristiques orbitales de plus de 800 000 systèmes binaires, tandis qu’une
nouvelle étude d’astéroïdes comprenant 156 000 corps rocheux fouille plus
profondément dans l’origine de notre système solaire. Gaia révèle également des
informations sur 10 millions d’étoiles variables, de mystérieuses macromolécules
entre les étoiles, ainsi que des quasars et des galaxies au-delà de notre propre
voisinage cosmique.
« Contrairement à d’autres missions, qui ciblent des objets spécifiques, Gaia
est une mission de relevé. Cela signifie qu’en surveillant de nombreuses fois le
ciel entier avec des milliards d’étoiles, Gaia est tenue de faire des
découvertes que d’autres missions plus dédiées manqueraient. C’est l’une de ses
forces, et nous avons hâte que la communauté astronomique plonge dans nos
nouvelles données pour en savoir encore plus sur notre galaxie et ses environs
que nous n’aurions pu l’imaginer », déclare Timo Prusti, scientifique du projet
pour Gaia à l’ESA.
Plus d'informations
Kit média pour le communiqué de presse Gaia 3 :
https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/Gaia/Gaia_data_release_3_media_kit
Gaia pour le public: https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/Gaia
Gaia:
https://www.cosmos.esa.int/web/gaia/data-release-3
Images
Images de Gaia: https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Search?SearchText=gaia&result_type=images
Photothèque de l’ESA pour les professionnels :
https://www.esa-photolibrary.com/
Vidéos
Animations et vidéos de Gaia: https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Search?SearchText=gaia&result_type=videos
Vidéothèque de l’ESA pour les professionnels :
https://www.esa.int/esatv/Videos_for_Professionals
Crédit : ESA/Gaia/DPAC; CC BY-SA 3.0 IGO, CC BY-SA 3.0 IGO
Cette image nous montre 4 cartes du ciel provenant des derniers relevés Gaia
publiés le 13 Juin 2022.
De haut en bas et de gauche à droite :
On voit sur cette image la Voie Lactée en mouvement.
Plus de 30 millions d’objets s’approchent ou s’éloignent de nous. Les zones
claires s’éloignent de nous, les zones sombres se rapprochent de nous. C’est
comme une troisième dimension de la vitesse des étoiles dans notre galaxie.
On remarque les nuages de Magellan dans le coin droit (petit et grand)
** Vitesse radiale et mouvement propre :
Cette nouvelle carte, très artistique, nous indique la vitesse de 26 millions
d’étoiles. Les couleurs sont fonction de la vitesse. Le bleu montre les parties
du ciel où le mouvement moyen des étoiles se rapproche de nous et le rouge
montre les régions où le mouvement moyen s’éloigne de nous. Les lignes visibles
sur la figure tracent le mouvement des étoiles projetées sur le ciel (mouvement
propre).
** La poussière interstellaire :
L’avantage de Gaia est de nous informer aussi sur ce qui se trouve entre les
étoiles, c’est-à-dire ce que l’on appelle la poussière interstellaire et le gaz.
C’est de ce mélange que naissent les futures étoiles. La lumière des étoiles est
absorbée par ce milieu et nous donne ainsi une information sur sa densité. Les
zones sombres du centre galactique sont très denses en poussières, la couleur
devient jaune lorsque cette densité diminue. Les régions bleues sont celles où
la quantité de poussières est la plus faible.
** La carte chimique de notre galaxie :
Crédit : ESA/Gaia/DPAC; CC BY-SA 3.0 IGO, CC BY-SA 3.0 IGO
Merveilleux tableau pointilliste
à la Seurat, cette carte nous indique de quoi sont faites nos étoiles.
Cela nous renseigne sur
leur naissance et leur devenir. Certaines étoiles contiennent de la
matière primordiale, d’autres (comme notre Soleil) ont fait l’objet d’évolution
ultérieure et sont enrichies en matériaux provenant des générations précédentes
d’étoiles. Les étoiles proches du centre galactique sont plus riches en ce que
les astronomes appellent « métaux » (tout élément supérieur à l’Hélium !!!).
Les étoiles les plus rouges sont les plus riches en métaux.
Une vidéo sur la chimie de notre Galaxie :
https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2022/06/010/2206_010_AR_EN.mp4
Et sur YouTube la
même :
https://youtu.be/L7WnIJEJXFo
Une autre découverte de Gaia : de nombreuses étoiles semblent avoir de
bizarres tremblements
qui affectent leur forme. Pour le moment aucune explication n’a été donnée.
Mais
Gaia s’occupe aussi des
astéroïdes, on vient de publier dans ce troisième catalogue, la liste de
154.741 astéroïdes pour lesquels Gaia a déterminé leur orbite.
On voit ici (clic sur la photo pour plus de résolution) la position des
astéroïdes à la date du 13 Juin 20222. En bleu ceux de la partie intérieure au
Système Solaire, en vert ceux de la ceinture principale. Les zones orange sont
les Troyens de Jupiter.
Voir la vidéo correspondante.
https://youtu.be/XYir3bQMfgQ
Ou alors :
Asteroid populations in Gaia data release 3
Asteroids on 13 June 2022 with Gaia
Crédit : ESA/Gaia/DPAC; CC BY-SA 3.0 IGO, CC BY-SA 3.0 IGO
Les vidéos liées à ce communiqué de presse :
Une vidéo d’introduction à ce troisième catalogue :
https://youtu.be/8jWtAdWg1iw
https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2022/05/038/2205_038_AR_EN.mp4
Une vidéo explicative :
https://youtu.be/x6MGF0BhckE
https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2022/06/008/2206_008_AR_EN.mp4
POUR ALLER PLUS LOIN :
Gaia sees strange stars in most detailed Milky Way survey to date
Gaia : des découvertes majeures s’annoncent dont certaines remettront en cause
nos connaissances
de Futura Sciences.
Publication du troisième catalogue Gaia
par l’Obs de Paris
Le satellite Gaia livre la plus grande carte chimique de la Voie lactée !
par le Point.
Les articles publiés suite au troisième catalogue (en anglais).
Article complet en anglais avec vidéo.
Infographie de l’ESA sur le catalogue 3.
TROU
NOIR :.,C’EST
LE NÔTRE CETTE FOIS-CI !
(16/06/2022)
On avait déjà eu droit à la photo du
trou noir de M 87,
il manquait celle de notre propre trou noir situé dans sagittarius A*, c’est
fait !
Une fois l’embargo levé au 12 Mai 2022, les scientifiques de l’ESO et du EHT ont
levé le voile.
Le nôtre fait 4,3 millions de masses solaires et est situé à 26.000
années-lumière de nous.
Image du trou noir géant Sagittarius A* situé au centre de la Voie lactée.
Crédit : EHT Collab.
Évidemment, le trou noir lui-même n’est pas visible (définition du TN !) ce que
l’on voit c’est la matière en train de se faire avaler par celui-ci. Elle forme
le disque d’accrétion autour du TN.
Notre TN est bien plus proche que celui de M87 déjà imagé, mais il est aussi
beaucoup plus petit (4 Millions de masses solaires contre 6 milliards !) et plus
difficile à étudier.
Voici ce qu’en disait le CNRS dans
son communiqué :
« Jusqu’à présent, on ne percevait qu’indirectement la présence de Sagittarius
A* (Sgr A*), que ce soit à partir de quelques émissions radio ou en observant
les trajectoires des étoiles orbitant à grande vitesse autour d’une masse
gigantesque, mais invisible. Grâce à la collaboration
Event Horizon Telescope
(EHT) et son réseau de télescopes terrestres, on connaît désormais le « visage »
de ce trou noir géant tapi au centre de notre Voie lactée. Après celle obtenue
par l’EHT en 2019 du trou noir central de la galaxie M87, c’est donc la seconde
image directe de ce type d’astre dont on dispose à ce jour.
« Nous pouvons maintenant étudier les différences entre ces deux trous noirs
supermassifs afin d’obtenir de nouveaux indices précieux sur le fonctionnement
de cet important processus », a déclaré Keiichi Asada, scientifique de l’EHT, de
l’Institut d’astronomie et d’astrophysique de l’Academia Sinica, à Taipei.
Visible grâce au disque
d’accrétion brillant qui orbite autour de ses 4,3 millions de masses
solaires à une vitesse proche de celle de la lumière, Sgr A* a un diamètre
équivalent à 30 fois celui du Soleil. Mais comme il est situé à 27 000
années-lumière de la Terre, sa taille apparente est celle d’une orange qu’on
distinguerait sur la Lune. Aussi, pour obtenir cette image, il aura fallu
combiner les données recueillies nuit après nuit par
les huit télescopes
disséminés sur notre planète, puis affiner ensuite les images « brutes » ainsi
obtenues en s’appuyant sur les modélisations numériques de trou noir à la
disposition des chercheurs. Les résultats de l’équipe de l’EHT sont publiés
aujourd’hui dans un numéro spécial de la revue
The Astrophysical Journal Letters.
Un radiotélescope de 10 000 km de diamètre
Le projet international EHT, lancé en 2016 par Sheperd Doeleman et Heino Falcke,
respectivement astronome au MIT (États-Unis) et professeur à l’université de
Radboud (Pays-Bas), est financé pour sa partie européenne via une bourse du
Conseil européen de la recherche d’un montant de 14 millions d’euros. Exploitant
la technique d’interférométrie VLBI (Very Long Base Interferometry) sur la
longueur d’onde de 1,3 millimètre (un rayonnement capable de « traverser » les
nuages de poussières présents sur la ligne de visée), l’EHT synchronise avec une
précision d’une fraction de millionième de seconde les instruments de huit –
bientôt dix – observatoires répartis sur la surface du globe, produisant des
clichés d’une résolution équivalente à celle qu’aurait un unique radiotélescope
de 10 000 kilomètres de diamètre !
Le réseau de télescopes de l’EHT. Crédit ESO/Kornmesser.
Même 2 000 fois moins éloigné de nous que ne l’est M87* (situé à 50 millions
d’années-lumière), Sgr A* s’est avéré bien plus difficile à visualiser. Et pour
cause : si le gaz à proximité des trous noirs se déplace à la même vitesse
(proche de celle de la lumière), il met des jours à compléter une révolution
autour de M87*– 1 500 fois plus massif que Sgr A*et donc bien plus grand –,
tandis qu’il le fait en quelques minutes autour de Sgr A*. « Ces changements
rapides de luminosité et de configuration autour de Sgr A*génèrent un jeu de
données bien plus complexe que celui de M87*, nous avons donc dû développer de
nouveaux outils numériques de simulation et d’analyse du mouvement des gaz pour
générer une image nette, précise Frédéric Gueth, chercheur CNRS et directeur
adjoint de l’Institut de radioastronomie millimétrique (Iram). Ce qui explique
qu’il nous a fallu trois ans de plus pour visualiser Sgr A*. »
Cinq ans de calculs
intensifs sur les données recueillies en 2017 auront de fait été
nécessaires aux 300 chercheurs pour obtenir l’image publiée aujourd’hui.
Comparaison de la taille des deux trous noirs imagés par la collaboration Event
Horizon Telescope (EHT) : M87*, au cœur de la galaxie Messier 87, et Sagittarius
A* (Sgr A*), au centre de la Voie lactée. L'image montre l'échelle de Sgr A* par
rapport à M87* et à d'autres éléments du système solaire tels que les orbites de
Pluton et de Mercure. Le diamètre du Soleil et la position actuelle de la sonde
spatiale Voyager 1, le vaisseau spatial le plus éloigné de la Terre, sont
également affichés. M87*, qui se trouve à 55 millions d'années-lumière, est l'un
des plus grands trous noirs connus. Alors que Sgr A*, situé à 27 000
années-lumière, a une masse d'environ quatre millions de fois celle du Soleil,
M87* pèse six cents fois ce chiffre. En raison de leur distance relative à la
Terre, les deux trous noirs semblent avoir la même taille dans le ciel. Crédit :
EHT collaboration (acknowledgment: Lia Medeiros, xkcd)
Pas de cheveux mais des gaz autour des trous noirs
Cette seconde image confirme ce à quoi les théoriciens s’attendaient : malgré
leur grande disparité de masse et le fait qu’ils se situent dans des galaxies de
types différents, les
deux trous noirs ont un aspect très similaire, à leur taille près. Et
pour cause : les trous noirs sont des objets physiques massifs et difficiles à
observer directement, mais assez simples à caractériser. À l’instar des
particules élémentaires, on peut les décrire complètement à partir de trois
valeurs : leur masse, leur vitesse de rotation et leur charge électrique. Ils ne
renferment aucune autre information. Une simplicité – et une uniformité – que le
physicien Archibald Wheeler avait résumé par la formule «
les trous noirs n’ont pas de cheveux
».
« La relativité générale régit ces objets de près, toute différence que nous
voyons plus loin est due à des dissemblances dans la matière qui entoure les
trous noirs », explique Sera Markoff, coprésidente du conseil scientifique de
l’EHT et professeur d’astrophysique théorique à l’université d’Amsterdam, aux
Pays-Bas. Disposant enfin d’images de deux trous noirs de tailles très
différentes, les chercheurs vont pouvoir tester des théories et des modèles sur
le comportement du gaz autour des trous noirs supermassifs. Un processus qui
n’est pas encore totalement compris, mais dont on pense qu’il joue un rôle clé
dans la formation et l’évolution des galaxies
Les yeux de l’Iram
Le CNRS contribue à l’EHT via les deux observatoires de l’Iram : le télescope de
30 mètres situé à 2 850 mètres d’altitude, sur les pentes du Pico Veleta, dans
le sud de l’Espagne, rejoint en 2018 par Noema (NOrthern
Extended Millimeter Array),
un radiotélescope dont les 12 antennes de 15 mètres de diamètre viennent d’être
déployées sur le plateau de Bure, dans les Alpes françaises. Avec le télescope
Alma au Chili, le télescope de 30 mètres de l’Iram a fourni la plus longue ligne
de base et, par conséquent, les images les plus nettes, contribuant ainsi de
manière décisive à la haute résolution spatiale des images de Sgr A*.
Les progrès de l’EHT vont se poursuivre : une grande campagne d’observation en
mars 2022 a inclus plus de télescopes que jamais auparavant. C’est notamment le
cas du deuxième observatoire de l’Iram, Noema, qui a effectué ses premières
observations en 2021. La poursuite du développement de technologies de réception
de pointe pour Noema et le télescope de 30 mètres de l’Iram permettra à la
collaboration EHT de faire des timelapses avec des détails encore plus précis. «
Avec Noema, on espère d’ici quelques années pouvoir générer une image toutes les
toutes les heures – en obtenir huit plutôt qu’une seule image en intégrant 8
heures d’observation, explique Frédéric Gueth. On pourrait ainsi visualiser les
modifications et les mouvements dans le disque d’accrétion, ce qui constitue une
information absolument capitale. » Les deux installations seront ainsi
déterminantes pour la collaboration EHT dans la compréhension de la physique des
trous noirs massifs, et en particulier de Sgr A*. »
On attend les prochaines photos !!
POUR ALLER PLUS LOIN :
L'image révélant le trou noir supermassif de la Voie lactée commentée par
Françoise Combes
à lire ABSOLUMENT !
La Voie lactée dévoile son trou noir
par le CNRS.
Première rencontre avec le trou noir central de notre Voie lactée
par le magazine Le Point.
Voici la première image du trou noir géant au centre de la Voie lactée !
de Futura Sciences
Première mondiale : l’image inédite du trou noir central de notre galaxie enfin
dévoilée
Telescopes Get Extraordinary View of Milky Way's Black Hole
par le JPL
Astronomers reveal first image of the black hole at the heart of our galaxy
par la collaboration EHT. À lire
Astronomers reveal first image of the black hole at the heart of our galaxy
Focus on First Sgr A* Results from the Event Horizon Telescope
Comparaison des tailles de deux trous noirs : M87* et Sagittarius A*
Vidéos :
What it takes to image a black hole
7 min
Size comparison of the two black holes
20 sec
EHT a planet-scale array
20 sec
Animation of theoretical models of the black hole at the center of our galaxy
1 min 24sec
How to Take a Picture of the Milky Way’s Black Hole
4 min
MARS 2020 :.IL Y A DES « DUST DEVILS » PARTOUT !
(16/06/2022)
Le rover Perseverance continue son petit bonhomme de chemin sur le sol de Mars
et avance tranquillement vers le delta cible provisoire de ses pérégrinations.
Les dust devils en action dans le cratère Jezero le 20 Juillet 2021 ! Crédit :
NASA/JPL-Caltech/SSI
La NASA nous propose
une animation gif
de la danse intense de ces démons de poussière.
Mais
où se trouve le rover
actuellement.
Voici sa position donnée par la NASA.
On voit la position du rover et de l’hélicoptère.
Crédit : NASA/JPL
Pour arriver jusqu’ici, le rover s’est confronté à un chemin plutôt caillouteux
comme on le voit sur la photo ci-contre.
Cette photo est extraite
d’un paysage panorama
construit à partir de 24 images indépendantes.
Elles datent du 22 Février 2022, et sont prises par la MastCam Z.
Crédit : NASA/JPL
Après cette étape, Perseverance a pris en photo le delta de la rivière
(maintenant asséchée) qui se jetait dans le cratère Jezero.
Ce delta, en forme d’éventail, semble être un vrai régal pour les géologistes et
on attend beaucoup des prochains prélèvements.
L’équipe terrestre calcule la meilleure route pour monter la pente de ce delta,
qui est à 40 m au-dessus du fond du cratère.
Ce delta était en fait le but principal de la mission déterminé par les
scientifiques.
Jusqu’à présent il a recueilli 8 échantillons de roches.
Un beau panorama
de ce delta. Et
une animation gif
du déplacement du rover.
En vidéo, le chemin de Perseverance pour arriver à l’entrée du delta :
POUR ALLER PLUS LOIN :
Perseverance Views Dust Devils Swirling Across Jezero Crater
NASA’s Perseverance Rover Arrives at Delta for New Science Campaign
NASA’s Perseverance Rover Hightails It to Martian Delta
February 2022 - Roving with Perseverance: Findings from One Year on Mars
Mars rover takes big steps in its most important mission
de National Geographic.
INSIGHT : UN ÉNORME TREMBLEMENT DE MARS DÉTECTÉ !
(16/06/2022)
On n’entendait plus beaucoup parler de la sonde InSight et de son sismomètre
SEIS installés sur Mars, eh bien, il y a du nouveau : le sismomètre vient de
détecter (4 Mai 2022) un séisme très important (équivalent
5 sur Richter sur Terre) sur la planète Mars.
Ce sismomètre de fabrication française est extrêmement sensible et jusqu’à
présent il n’avait détecté que des tout petits séismes sur Mars (plus d’un
millier quand même), c’est normal, Mars ne possède pas de plaques tectoniques
comme notre planète et dons est beaucoup moins sensible aux tremblements de
terre. Même les plus petits tremblements nous donnent des indications sur la
structure de la planète rouge.
Des tremblements moins importants annonciateurs (magntidue 4)
s’étaient produits
un peu plus tôt en Avril.
Donc, ce 4 Mai 2022, InSight a détecté celui que l’on attendait,
le Big One comme
disent les Américains, un énorme séisme de magnitude 5, il a été correctement
enregistré comme on le voit sur les figures suivantes. Crédit :
NASA/JPL-Caltech/ETH/Zurich.
Le CNES a transcrit ce séisme en bande son :
https://twitter.com/i/status/1524744569354555392
Sur Terre, un séisme de magnitude 5 est très fréquent, il peut se produire des
centaines de fois par jour, comme à Hawaï par exemple.
Sur Mars on a longtemps pensé que cette planète était géologiquement morte, mais
la planète à l’évidence a possédé un volcanisme (voir région de Tharsis) et
surtout il existe une vraie différence entre les hémisphères N et S, une
certaine dichotomie, si bien que la croûte martienne varie en épaisseur entre
elles-deux. Donc à priori cette planète n’est pas complètement morte, ce qui
implique la possibilité de séismes.
Ce sismomètre doit nous permettre d’en apprendre plus sur l’intérieur de la
planète rouge.
Tout comme Bruce Banerdt, le PI (investigateur principal) de la mission, nous
espérons décoder rapidement ce séisme et les prochains qui arriveront.
Aux dernières nouvelles les panneaux solaires d’Insight sont recouverts de
poussières et bientôt il n’aura pas assez de puissance pour fonctionner. C’est
la fin !
POUR ALLER PLUS LOIN :
La NASA détecte un énorme grondement sur Mars
InSight Just Detected a Record-breaking Marsquake: Magnitude 5!
NASA’s InSight Records Monster Quake on Mars
NASA's InSight Reveals the Deep Interior of Mars
SEIS, un sismomètre sur Mars :
CR de la conf SAF de P. Laudet du 8 dec 2021
Le dossier InSight
sur votre site préféré.
Quelques vidéos sur InSight :
https://twitter.com/i/status/1418548296885448712
https://twitter.com/i/status/1272534639484252163
super
https://www.seis-insight.eu/en/54-public/la-mission-insight
https://videotheque.cnes.fr/index.php?urlaction=doc&id_doc=34957&rang=1&id_panier=
Le site de la mission.
Et
aussi.
LE SOLEIL :.ÉNORME ÉRUPTION SOLAIRE DÉBUT MAI 2022.
(16/06/2022)
Les éruptions solaires sont d’immenses émissions d’énergie de notre Soleil. Il
se trouve que ces derniers jours se sont produites de nombreuses émissions
relativement puissantes (classées X), mais au fait c’est quoi une éruption
solaire, rappel :
Une éruption solaire (solar
flare en anglais) ou protubérance (prominence
en anglais) est une explosion à la surface du Soleil (due à une variation
brutale du champ magnétique) qui émet des particules gamma et X, protons et
électrons très énergétiques.
Quand ces particules atteignent la Terre, elles donnent naissance au phénomène
d'aurore (northern lights ou aurora en anglais), mais elles peuvent surtout si
elles sont puissantes, perturber toutes les installations électriques
terrestres. (voir problème du pic de 1989 au Québec il y a quelques années qui a
plongé la Belle Province dans le noir pendant une journée!) et être un danger
pour les astronautes.
Ils peuvent produire des blackouts radio que
l’on classifie sur ce site.
Les éruptions solaires sont classées en
3 catégories suivant
la puissance de leur intensité rayons X (en W/m2):
B :
faible
C
: commun (activité en n 10-6 W/m2)
M
: modérée (ne cause que quelques perturbations radio) (activité en n 10-5 W/m2)
X
: très énergétique
(événement majeur : peut perturber un pays entier) (activité en n 10-4 W/m2)
Chaque catégorie possède "n" sous catégories (correspondant au n de
l'intensité), donc la plus dangereuse est celle avec le plus grand "n". Un
événement C5.9 signifie type C de 5,9 10-6 W/m2
Seules les classes M et X peuvent
perturber la Terre.
La classification est du type échelle de Richter, c’est-à-dire que le passage
d’une classe à la suivante correspond à un facteur 10 dans l’intensité. Ces
éruptions sont souvent associées aux CME (éjections de matière coronale) qui
peuvent atteindre la Terre au bout de quelques jours.
Les éruptions sont en général plus importantes quand les taches solaires
augmentent.
Une tache solaire (sunspot
en anglais) est liée au champ magnétique du soleil, elle apparaît sombre car
elle est moins chaude de quelques mille degrés que le reste de la photosphère.
C'est un point de sortie (ou d'entrée) du champ magnétique , elle peut durer
plusieurs jours. Elles vont généralement par paire.
Les taches solaires sont donc des endroits "froids" de la surface du Soleil où
se concentre le champ magnétique. Le maximum d'activité solaire est aussi la
cause d'une profonde augmentation des émissions radio du Soleil dans la bande
des 10,7 cm. Pour plus de détails sur la "météo" solaire, branchez-vous sur SpaceWeather.com.
Donc le 3 Mai 2022, s’est produit une éruption classée X1.1, donc de forte
intensité, il fait suite à d’autres éruptions même plus intenses comme celle du
19 Avril 2022 (classe X2.2) et du 30 Mars (X1.3).
La surveillance du Soleil s’effectue notamment grâce à l’observatoire spatial
SDO (Solar
Dynamics Observatory),
notamment l’éruption du 3 Mai :
L’éruption du 3 Mai 2022 vue par SDO, dans le coin inférieur gauche.
Image en UV extrême à 171 Angstrom. Crédit NASA/SDO |
L’éruption du 3 Mai 2022 vue par SDO, dans le coin inférieur gauche.
Image en UV extrême à 131 Angstrom. Crédit NASA/SDO |
Il est possible que le maximum ne soit pas encore arrivé, on prévoit un
maximum solaire pour
2025.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Huge solar flare captured in stunning NASA image as it fires off from the sun
Sun fires off huge solar flare from new sunspot coming into view
Active Sun in Early May, 2022
par le GSFC.
Sun Releases Strong Solar Flare
Space Weather,
la météo solaire.
AR2994: X1.1 flare and plasma eruption on the Sun
vidéo de l’éruption du 30 Avril 2022
X-Class: A Guide to Solar Flares
vidéo
HUBBLE : ET LA MESURE DU TAUX D’EXPANSION DE L’UNIVERS.
(16/06/2022)
Superbe collection de galaxies imagées par Hubble de 2003 à 2021.
Pour les fans de galaxies, en voici la liste :
NGC 691, NGC
1559, NGC
2525, NGC
2608, NGC
3147, NGC
3583, NGC
5468, NGC
5643, NGC
5861, NGC
7541, Mrk
1337, NGC
4680, NGC
5728, NGC
7329, NGC
7678, M101, NGC
1015, NGC
1309, NGC
1365, NGC
1448, NGC
3021, NGC
3370, NGC
3447, NGC
4424, NGC
5917, NGC
7250, UGC
9391, M106, NGC
3982, NGC
4536, NGC
4639, NGC
5584, The
Antennae Galaxies, NGC
2442, NGC
3972, NGC
105 and NGC
3254.
Crédit NASA/ESA.
Pourquoi débuter cet article par ces superbes galaxies ? Eh bien, parce que ce
sont des galaxies qui contiennent toutes soit une Céphéide, soit une super nova
Ia. Pourquoi sont-elles intéressantes au point de vue cosmologique ?
Parce que ces explosions particulières d’étoiles nous servent de repères de
distance dans l’Univers, de chandelles standard comme on dit.
En effet, le but premier du lancement de Hubble était à l’origine de déterminer
avec le plus de précision possible le taux d’expansion de l’Univers, ce que l’on
va appeler la constante de Hubble-Lemaitre. En effet on sait depuis près d’un
siècle que l’Univers est en expansion, et il est raisonnable de se poser la
question de connaître sa vitesse d’expansion. C’est à ce but que ces chandelles
standard nous sont utiles, elles nous permettent de mesurer les distances et
ainsi de voir à quelle vitesse notre Univers s’étend. On notera par H0 la valeur
actuelle de ce taux d’expansion.
Les premières mesures de Hubble au début de ce siècle donnèrent une valeur à
approx. 10% près de 72
km/s/Mpc
(kilomètre par seconde par Mégaparsec d’espace).
Mais Hubble au cours du temps a subi de nombreuses améliorations (upgrades en
anglais) dont un changement de caméra. Avec ce nouvel instrument les astronomes
espèrent atteindre une précision de seulement 1% sur cette constante.
Ceci a donné au récent programme d’observations appelé SHOES acronyme de
Supernova, H0, for the Equation of State of Dark Energy, ce qui ne veut pas dire
chaussures, mais mesure de H0 dans l’équation d’état de l’énergie noire.
Programme mené par le Prix Noble Adam Riess de l’Université Johns Hopkins de
Baltimore.
Et ils trouvèrent la valeur de :
73 km/s/Mpc +/- 1
km/s/Mpc.
Donc parfait accord avec les mesures précédents, comme disent nos amis
Américains, so far, so good ! Tout va bien dans le meilleur des mondes !
Eh bien non, tout ne va pas bien !
En effet, la valeur théorique de H0, valeur basée sur les derniers relevés de la
mission Planck, devrait être plus faible, une expansion plus lente de :
67,5 km/s/Mpc +/- 0,5
km/s/Mpc.
Valeurs bien au-delà des zones de précision de mesure.
Alors ? Qui a raison ??
Se trompe-t-on dans les mesures ?? Une nouvelle physique est-elle en jeu ??
Bonnes questions pour nos astrophysiciens, beaucoup transpirent déjà pour
essayer de résoudre ce paradoxe.
Le nouvellement lancé Webb, pourra-t-il nous aider à y voir plus clair ?
Votre site préféré a consacré de nombreux articles à ce sujet dont certains sont
listés ci-après.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Hubble franchit une nouvelle étape dans la détermination du taux d’expansion de
notre Univers
A Dazzling Hubble Collection of Supernova Host Galaxies
Hubble Reaches New Milestone in Mystery of Universe's Expansion Rate
Tension autour de la mesure de H :
CR de la conf SAF (Cosmologie) d’Antoine Mérand du 22 Mai 2021
Cosmologie :
La constante de Hubble, où est l’erreur ?
Constante de Hubble :
Mystère autour de sa vraie valeur !
XUNTIAN
: UN HUBBLE CHINOIS GRAND CHAMP ET PLUS ASTUCIEUX.
(16/06/2022)
La Chine veut rejoindre le club des grandes puissances spatiales (et elle y
arrivera bien sûr), aussi elle ne pouvait pas passer à côté d’un projet de
télescope spatial. C’est aussi une question de fierté nationale.
C’est fait depuis une dizaine d’années elle travaille sur le CSST (China Space
Station Telescope ou China Space Survey Telescope) et baptisé du doux nom de
Xuntian.
Il devrait être terminé en 2023 et lancé en 2024 avec un lanceur Long March 5B.
À
l’origine il était prévu d’être raccordé à la station spatial Tiang Gong (d’où
la première dénomination), mais des craintes sur de possibles vibrations, ont
fait que les scientifiques chinois ont décidé très intelligemment de le mettre
sur la même orbite
(500 km) que leur station spatiale et suffisamment proche pour pouvoir
intervenir dessus en cas de problème. Ils ont certainement tiré les conséquences
des 4 missions de dépannage de Hubble qui ont été nécessaires.
Crédit : CNSA.
Ce télescope devrait du genre (Hubble) mais avec des différences.
·
Il devrait être un peu plus petit que Hubble
·
Ouverture de 2 m (2,4 m pour Hubble)
·
Champ 300 fois plus important que celui d’Hubble
·
Trois miroirs sphériques contrairement à Hubble (montage Ritchey Chrétien)
·
Même longueurs d’onde : basiquement visible, avec proche d’IR et proche d’UV.
·
Instruments : caméra imageur, spectro, coronographe.
·
Le détecteur consiste en trente détecteurs de 81 Mégapixels.
·
Facilement réparable !
Bref ce devrait être un super Hubble, qui devrait s’intéresser aux galaxies
lointaines, aux exoplanètes te à la matière noire.
D’autres télescopes dédiés sont prévus aussi : télescope solaire, télescope en X
etc..
POUR ALLER PLUS LOIN :
La Chine dévoile son télescope spatial
China Announces Its New Flagship Space Telescope Mission
Xuntian
chez Wikipedia
GALAXIES :.ALICE AU PAYS D’EINSTEIN !
(16/06/2022)
J’ai retrouvé dans un ancien article de la NASA datant de 2015 (100 ans après la
découverte de la Relativité Générale) sur une galaxie qui ressemblait
étrangement au chat d’Alice au pays des merveilles (le chat du Cheshire
exactement) de Lewis Carroll.
En effet le sourire de celui-ci est bien connu dans le film de Walt Disney, le
voici
sur ce site en gif,
car je n’ai pas le droit de le reproduire sans autorisation.
En
1915 Einstein nous annonçait que la matière pouvait courber la lumière (et de
façon plus générale, l’espace-temps) et provoquer dans certains cas des
mirages gravitationnels
(gravitational lensing en anglais) quand une énorme masse est située entre notre
vue et une galaxie lointaine.
Un des plus célèbres mirages gravitationnels est celui qui a été baptisé « le
chat du Cheshire », on voit pourquoi sur cette image de ce groupe de galaxies
distantes.
En plus des deux yeux on remarque le sourire narquois de ce chat.
Les masses servant de lentilles sont en fait les deux yeux et le nez. Les arcs
proviennent de quatre galaxies distantes faisant l’objet de ce mirage.
Crédit image : X-ray: NASA/CXC/UA/J.Irwin et al; Optical: NASA/STScI
Les galaxies sont imagées
par Hubble
alors que les nuages violets proviennent
de Chandra,
le télescope spatial en X, ils correspondent aux masses de gaz chaudes (millions
de degrés) en mouvement ultra rapide.
On a d’ailleurs remarqué que les deux galaxies constituants les « yeux » se
dirigent l’une vers l’autre à une vitesse pharamineuse. Chandra a aussi détecté
que « l’œil gauche » contenait un trou noir super massif. Les deux « yeux »
devraient se rejoindre dans un milliard d’années d’après la NASA.
Cette curieuse formation a aussi donné lieu à un APOD (Astronomy Picture Of the
Day) récent dont la référence est ci-dessous.
Profitez-en pour relire
ou revoir
Alice au pays des merveilles, c’est vraiment une merveille !!!!!!!!!
POUR ALLER PLUS LOIN :
Where Alice in Wonderland Meets Albert Einstein
de la NASA.
The Cheshire Cat Gravitational Lens: The Formation of a Massive Fossil Group
Gravity's Grin APOD du 11 Mai 2022
Where Alice in Wonderland Meets Albert Einstein
de Chandra.
The Cheshire Cat group of galaxies
BOEING : STARLINER, ALLER-RETOUR À L’ISS ENFIN !
(16/06/2022)
La NASA avait choisi deux compagnies américaines pour envoyer ses astronautes
vers l’ISS, Boeing et SpaceX.
Si
SpaceX a été plus rapide en développant sa capsule Crew Dragon, qui a d’ailleurs
déjà effectué plusieurs aller-retours vers la station spatiale, Boeing a eu à
résoudre de
nombreux problèmes
avec sa capsule baptisée CST-100 Starliner.
Notamment Boeing n’a pas réussi à faire amarrer sa capsule à l’ISS en Décembre
2019.
Il a fallu revoir un certain nombre de paramètres techniques (software). Et ça a
pris du temps.
Un autre essai eut lieu en aout 2021, mais des problèmes de valves d’admission
ont annulé celui-ci.
Photos : à gauche Starliner de Boeing, à droite Crew Dragon de SpaceX. Crédit
NASA/Boeing/SpaceX.
Si bien que le nouvel essai avec Starliner eut lieu le 19 Mai 2022 au
sommet d’une Atlas V.
départ de Cape Canaveral pour atteindre l’ISS le lendemain. La mission s’appelle
OFT-2 (Orbital Flight Test-2).
Mission sans astronaute
à bord, mais avec un mannequin et plein de provisions et affaires
personnelles pour les astronautes.
Tout ne s’est pas bien passé lors du vol vers l’ISS, des problèmes de propulsion
se sont produits, deux propulseurs (sur douze) tombant en panne.
Mais finalement l’amarrage à l’ISS s’est produit sans incident.
Il est prévu que la capsule ne reste que quelques jours dans l’espace avant de
retourner sur Terre avec 300 kg de charge comme ordures et appareils à réparer
etc…
Starliner en approche du module Harmony de l’ISS. Crédit NASA.
Le film du docking :
https://youtu.be/gf0b9WWz2LA
L’atterrissage contrairement aux autres capsules
s’effectuera sur Terre
parfaitement dans le désert du Nouveau Mexique (White Sands) grâce à des
parachutes
et des airbags.
Voici
le principe de l’atterrissage.
Starliner en train d’atterrir.
Crédit : Boeing |
Starliner une fois atterrie et les airbags dégonflés. Crédit
NASA/Bill Ingalls. |
Le reportage de la récupération
sur Flickr.
La vidéo du retour sur Terre :
https://youtu.be/8UP1zYQxWAU
La prochaine étape devrait inclure des astronautes à destination de l’ISS.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Boeing And NASA Complete The First Starliner Space Station Flight Test
Boeing's Starliner faces one more challenge as it returns to Earth
Découvrez l’intérieur du vaisseau Starliner de Boeing
Boeing Starliner joins SpaceX’s Crew Dragon at the International Space Station
NASA Space Station Update 20 May, 2022 - Starliner Docks
Boeing's Starliner Spacecraft Docks With The International Space Station
Boeing's Starliner encounters propulsion problems on way to ISS
Boeing Starliner Launches To The International Space Station
SOLAR ORBITER :.LE SOLEIL COMME VOUS NE L’AVEZ JAMAIS VU !
(16/06/2022)
C’est le 26 Mars 2022 que la sonde Solar Orbiter a fait son plus proche passage
de notre étoile, le Soleil.
Elle était à 0,32 UA
(1/3 de la distance Terre-Soleil, soit 48 millions de km, c’est à dire à
l’intérieur de l’orbite de Mercure) de la surface solaire. Elle a survécu à la
température de approx. 500°C, grâce à la super isolation de son bouclier
thermique en Titane multi couches monté sur un support alu en nid d’abeilles
allié à des fibres de carbone. Un défi technique !
Ses dix instruments sont tous en action.
La séquence de va et vient vers le Soleil de la sonde Solar Orbiter, du 30
Janvier 2022 au 4 Avril, le périhélie étant le 26 Mars.
Les images mises bout-à-bout sont de l’EUI à 30 nm (sensible à l’Hélium).
https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2022/05/047/2205_047_AR_EN.mp4
Crédit : ESA & NASA/Solar Orbiter/EUI
Ce sont seulement quelques semaines après ce périhélie que l’ESA nous fournit
des images et des informations à couper le souffle.
Tout d’abord une première vidéo sur ce passage au périhélie :
Les images de cette vidéo proviennent de l’imageur UV (EUI) avec des zooms
provenant du HRIEUV (Haute résolution imageur).
On voit tout d’abord le disque complet du Soleil avant de zoomer en son centre,
où on aperçoit des boucles coronales.
Crédit : ESA & NASA/Solar Orbiter/EUI Team
Le hérisson solaire !
Lors de ce passage, les scientifiques ont détecté un phénomène qu’ils ont
baptisé « le hérisson solaire » (solar hedgehog en anglais) que l’on voit dans
ces images du EUI qui filmait les couches les plus internes de la couronne.
C’est une zone qui s’étend sur plus de 25.000 km et qui contient une multitude
de pics de gaz pointant dans toutes les directions, d’où le surnom.
On le remarque dans cette courte vidéo :
https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2022/05/050/2205_050_AR_EN.mp4
On remarque dans la partie inférieure de l’image ce phénomène que l’on n’a pas
encore expliqué.
Ces images proviennent de l’EUI à 17 nm, elles ont été prises le 30 Mars 2022.
Les gaz chauds éjectés ont une température de l’ordre d’un million de degrés.
Crédit : ESA & NASA/Solar Orbiter/EUI
Les liens entre le Soleil et la Terre.
Durant ce passage au périhélie, nous avons eu la chance de pouvoir assister (et
effectuer toutes les mesures nécessaires) à des éruptions solaires (solar
flares) ainsi qu’à l’émission d’une CME (éjection de matière coronale) dirigée
vers notre planète, et qui arriva 18 heures plus tard donnant naissance aux
aurores prévues.
De plus on a pu étudier et imager l’éruption du 21 Mars.
L’ESA nous fournit une infographie de ces évènements :
Crédit : ESA & NASA/Solar Orbiter/EPD, EUI, RPW & STIX
L’éruption solaire du 21 Mars 2022 (quelques jours avant le périhélie) a eu lieu
juste à la limite de la face visible par Solar Orbiter, mais a pu être détectée
par l’imageur EUI, et le spectromètre STIX.
La source X est marquée d’un point rouge pour le repérage et l’onde de choc est
colorée en jaune/vert. (Coin inférieur gauche).
Cette éruption a déclenché une éjection de masse coronale (CME) dirigée vers le
système solaire.
Parallèlement, un nuage de particules très énergétiques (pour la plupart des
électrons) a été émis et détecté par l’instrument RPW (Radio and Plasma Waves
detector), on le voit dans coin supérieur droit de l’image.
Simultanément, le détecteur de particules énergétiques (EPD) détecta ces
particules qu’il analysa en fonction des différentes caractéristiques. (Coin
inférieur droit).
Tout ceci étant combiné, donne une image complète de cet évènement et participe
ainsi à ce que l’on appelle la météo spatiale (space
weather
en anglais).
Ceci permet de prévoir les activités solaires (Forecasts = prévisions) comme par
exemple
pour cette CME du 10 Mars 2022
qui combine les informations de SOHO de Solar Orbiter et des observatoires
terrestres.
Le pôle Sud du Soleil vu par Solar Orbiter.
C’est le 30 Mars 2022, soit 4 jours après le passage au périhélie que Solar
Orbiter a imagé le pôle Sud de notre étoile.
On s’intéresse particulièrement aux pôles, car ce sont à ces endroits que les
champs magnétiques sont les plus actifs. Ces champs parcourent la surface
solaire avant d’être avalés de nouveau.
Une étude détaillée des pôles devrait nous aider à comprendre le mécanisme.
Crédit : ESA & NASA/Solar Orbiter/EUI, Metis et SoloHI
Ces images ont été prises par l’EUI à 17 nm de longueur d’onde.
Les zones claires du pôle Sud correspondent aux boucles magnétiques émergeant de
l’intérieur. Les zones les plus sombres correspondent aux endroits où les lignes
de champ sont ouvertes, le gaz peut s’en échapper ce qui génère le vent solaire.
L’orbite de Solar Orbiter va devenir de plus en plus « polaire », en effet il
lui reste deux passages près de Vénus, et chacun de ces passages va lui faire
augmenter son inclinaison, si bien qu’à la fin, vers fin 2026, il aura une
orbite inclinée de 24°, ainsi prêt pour des observations polaires du Soleil.
Prochain périhélie : 13 Octobre 2022 à 0,29 UA (celui-ci était à 0,32).
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le Soleil comme vous ne l’avez jamais vu
par l’ESA.
Solar Orbiter’s first close encounter
pour résumer la mission et ce passage au périhélie.
Solar Orbiter’s Pictures of the Sun are Every Bit as Dramatic as You Were Hoping
Zoom on the Sun
par le Max Planck Insitute
The Sun as you’ve never seen it before
par l’ESA.
Solar Orbiter a observé le Soleil comme personne ne l'avait vu auparavant !
par Futura sciences
The Sun As You've Never Seen It Before
par SpaceRef
Le voyage de Solar Orbiter et ses différentes étapes
(vidéo)
Solar orbiter
site de l’ESA
JWST :.TOUCHÉ PAR UNE MÉTÉORITE !
(16/06/2022)
Voici ce que redoute tous les astronautes et tous les directeurs de vol en
charge de satellites en orbite : l’impact d’une météorite.
C’est ce qui est arrivé au tout dernier télescope spatiale le JWST, ou le Webb.
Cela s’est passé vers le 25 Mai 2022, où une micrométéorite
de la taille d’un grain
de sable a heurté un des 18 miroirs principaux du télescope.
D’après la NASA, c’est un incident sans trop de gravité qui ne devrait pas
impacter la qualité exceptionnelle des images qui vont arriver dans quelques
jours.
Les chocs avec des météorites sont inévitables pour les missions spatiales.
Depuis son lancement, la NASA signale que le Webb a déjà subi 4 impacts
météoritiques sans gravité.
On voit sur cette photo une micrométéorite qui a laissé sa trace sur une fenêtre
de la Cupola de l’ISS.
Crédit photo : NASA.
Je vous rappelle
la dernière conférence SAF
sur les débris spatiaux qui peut être utile à consulter.
POUR ALLER PLUS LOIN :
JWST was Recently Hit by a Surprisingly Large Micrometeoroid
James Webb telescope hit by micrometeoroid: NASA
Webb: Engineered to Endure Micrometeoroid Impacts
JWST :
Spécial lancement du JWST
Site Internet du JWST.
À la NASA
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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