LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:

Mise à jour : 26 Mai 2021     

       

Conférences et Évènements : Calendrier   .............. Rapport et CR

Prochaine conférence SAF.. Les conférences d’astronomie de la SAF ne se tiennent qu’à « distance » jusqu’à nouvel ordre.

Le mercredi 9 Juin 2021  19H00  en visio  David Elbaz CEA  Le mystère Van den Bergh ou le secret de la fécondité des galaxies Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF : https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured

La suivante la reprise à la rentrée, espérons devant public au CNAM : le mercredi 8 Septembre 2021.

 

Astronews précédentes : ICI        dossiers à télécharger par ftp : ICI

ARCHIVES DES ASTRONEWS : clic sur le sujet désiré :

Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires

Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur plusieurs listes. J’en suis désolé.

Sommaire de ce numéro :    

Les trous noirs massifs et l’astro gamma : CR de la conf SAF d’H. Sol du 12 Mai 2021. (26/05/2021)

Tension autour de la mesure de H : CR de la conf SAF (Cosmologie) d’Antoine Mérand du 22 Mai 2021. (26/05/2021)

La Chine :.Elle commence à monter sa propre station spatiale. (26/05/2021)

La Russie : Elle aimerait bien avoir sa propre station spatiale. (26/05/2021)

Tianwen-1 : La Chine a réussi à poser son rover « Zhurong » sur Mars. (26/05/2021)

SpaceX :.Crew-1, on peut maintenant dire que c’est 100% réussie ! (26/05/2021)

Starship : SN 15 Pas Boum! (26/05/2021)

Solar Orbiter .:.Elle observe pour la première fois une CME. (26/05/2021)

Cosmologie  : La constante de Hubble, où est l’erreur ? (26/05/2021)

JUNO : Du nouveau sur la météo jovienne ! (26/05/2021)

L’énergie noire : DESI, 5000 fibres à sa recherche ! (26/05/2021)

 

 

 

 

LA CHINE : ELLE COMMENCE À MONTER SA STATION SPATIALE . (26/05/2021)

 

 

Une image contenant ciel, extérieur, bateau, navire

Description générée automatiquement

La Chine a lancé le 29 Avril 2021 son élément central (16 m par 4,2 m ; 22 tonnes) d’une future station spatiale, baptisé « Tianhe » (signifie Harmonie Céleste en chinois). Il est construit en alliage d’Aluminium.

Une autre photo du « roll-out » de Long March 5.

 

C’est un super lanceur Long March 5B-Y2 qui a propulsé cet élément en orbite basse terrestre approx 400 km)

 

On voit sur cette photo le lanceur sur le site de Wenchang sur l’ile de Hainan dans le sud de la Chine.

 

Crédit : Xinhua News Agency.

 

 

 

 

Cette mission sera la première d’une douzaine de mission dédiées à l’élaboration de la station chinoise. Celle-ci devrait comporter en tout 3 modules principaux (deux modules laboratoires se brancheront en T sur Tianhe) et pourvoir accueillir trois astronautes pendant plusieurs mois. Elle devrait être terminée fin 2022.

 

Une fois complétée, elle devrait avoir une masse de l’ordre de 70 tonnes, ce ne serait qu’un cinquième la masse de l’ISS.

 

Ce premier module est de l’ordre de grandeur de Mir ou de Skylab, ce qui n’est pas négligeable du tout.

 

Une première visite de 3 astronautes (des taïkonautes) est prévue vers le mois de Juin 2021 afin de mettre en service ce premier tronçon avec le vaisseau Shenzhou 12 lancé par une Long March 2. Cette visite sera précédée par un vaisseau ravitailleur Tianzhou (lancement par une Long March 7) qui amènera carburants et consommables pour le premier équipage.

 

Une image contenant satellite, ciel nocturne

Description générée automatiquement

Illustration d’artiste de la station chinoise une fois complétée. Crédit : CAST (China Academy of Space Technology).

 

 

Illustration des différents modules de la station chinoise. Crédit : CAST. Clic sur l’image pour plus de détails.

Le module Tianhe en cours de test dans une chambre environnementale. Les personnages donnent l’échelle. Crédit : CAST

 

 

Sur cette photo, on voit particulièrement bien le nœud d’échange servant de docking aux vaisseaux rendant visite à la station et de connexion aux deux autres modules laboratoire. En tout 4 ports d’amarrage, dont 2 occupés de façon permanente par les laboratoires. Un des ports restants devrait être utilisé comme sas de sortie pour les EVA.

Signalons qu’il existe un autre port d’amarrage à l’arrière de Tianhe.

 

Une bonne question à se poser : la CSS sera-t-elle ouverte aux autres pays, il faut se souvenir que la Chine n’avait pas été accepté à bord de l’ISS, les Américains ayant peur de « transfert de technologies » trop importants.

Il semblerait que la CSS soit ouverte à d’autres nations. Les ports d’amarrage devant permettre l’accostage de vaisseaux étrangers. On verra.

!

 

Cette illustration montre la structure de Tianhe avec ses trois sections.

 

Les séjours devant être de longue durée, on ne peut plus espérer un ravitaillement en eau régulier depuis la Terre, il va falloir faire comme les autres : récupérer tous les liquides possibles à bord dont l’urine bien sûr générer son propre air.

Nos amis Chinois ont donc mis au point les éléments d’un « Life Support System » qu’il fallait à bord de Tianhe.

Les astronautes disposeront à terme d’un volume utile de 100 m3.

Un bras articulé devrait aussi être installé (genre Canadarm 2 de l’ISS).

 

 

 

Vidéo du lancement et de la mise en orbite :

 

https://youtu.be/_7O0zG_nrQE

vidéo :

 

 

 

 

Une autre version :

 

https://youtu.be/toOhzbVylA4

 

 

À priori cette station n’a pas encore de nom, on l’appellera provisoirement CSS : China Space Station.

 

Il est remarquable qu’une telle station, même simple, soit assemblée en moins de deux ans.

 

On se souvient que par le passé la Chine a lancé deux stations expérimentales, Tiangong 1 et 2 qui ont accueilli des astronautes. On notera aussi que les premiers astronautes Chinois ont été dans l’espace en 2003.

 

La Chine continue donc à marche forcée son ambitieux programme spatial ? il faudra compter avec elle.

 

 

La Chine devrait lancer à l’aide d’une Long March 7, le premier module ravitaillement de leur station (appelé Taianzhou-2). Sa masse près de 7 tonnes. En plus du carburant, il apporte toutes les servitudes nécessaires aux futurs premier habitants la station. On n’attendra plus que les premiers astronautes en juin et septembre 2021.

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

 

Une nouvelle station spatiale s'installe autour de la Terre jeudi

 

La Chine entame l’installation de sa propre station spatiale

 

La Chine s’installe dans l’espace !

 

China's space station takes shared future concept to space

 

China’s space station launch might cost lives on the ground

 

China orbits ‘Tianhe,’ the core of its multi-module space station

 

Graphics: China marches a step closer to its future space station

 

China launches first module of new space station

 

China launches space station core module Tianhe

 

China to launch Heavenly Harmony space station core module

 

China is preparing to launch three astronauts to its new space station

 

La chine ravitaille sa station spatiale avec le lancement de Tianzhou-2

 

 

 

 

 

 

LA RUSSIE : ELLE AIMERAIT BIEN AVOIR SA PROPRE STATION SPATIALE. (26/05/2021)

 

Que se passe-t-il avec la Russie et l’ISS ?

 

Il y a de nombreuses rumeurs concernant l’abandon par les Russes de l’ISS, ils souhaiteraient quitter l’ISS vers 2025 pour se lancer eux-mêmes dans la construction de leur propre station spatiale. Les Américains devraient être officiellement informés bientôt. La cause en serait notamment la lente détérioration des relations Russie-USA.

Il y a plusieurs commentaires dans la presse spécialisée à cette information : certains pensent que ce pourrait être pour forcer la main aux Américains afin de faire baisser les prix d’accès à l’ISS des Russes afin de rester.

D’autres pensent que les Russes ont vraiment envie d’une station orbitale afin de pouvoir couvrir tout leur territoire, en effet l’ISS positionnée comme elle est (inclinaison 51°) est loin de couvrir toute la surface de la Russie, il faudrait une inclinaison de l’ordre de plus de quatre-vingt-dix degrés, cela permettrait aussi de surveiller la zone Arctique essentielle pour les Russes.

 

Encore plus démentiel : il paraitrait que la Russie voudrait se réapproprier la partie Russe de l’ISS (Zvesda et Zarya notamment) et la détacher de l’ISS pour servir de base à la nouvelle station. Évidemment cela irait contre le changement d’inclinaison qui ne serait plus possible.

Détacher le segment Russe de l’ISS est quand même problématique, car pour le moment c’est le module Russe qui assure la propulsion et l’élévation d’orbite avec aussi des vaisseaux Progress. Il faudrait que les Américains mettent au point un système de remplacement ; je leur fait confiance pour cela.

 

Dans tous les cas, les spécialistes se demandent si la Russie serait capable de financer une telle station alors qu’elle ambitionne aussi un retour sur la Lune avec des astronautes, une station lunaire au sol, sans parler de Mars. N’oublions pas que la Russie ne peut plus facturer les allers-retours vers l’ISS aux Américains avec leur Soyuz, car ils ont leur propre capsule maintenant : Crew Dragon et plus tard Orion et Starliner de Boeing.

 

Bref, on est dans le potage comme on dit. Les choses devraient se décanter.

 

 

Partons du fait que nos amis Russes veulent construire une station, on a quelques informations concernant la structure de celle-ci.

 

Voici une vue d’artiste de nos collègues de Russian Spaceweb animé par Anatoly Zak, de ce que pourrait être cette station.

 

Elle a déjà un nom : ROSS pour Russian Orbital Service Station. Elle devrait commencer à être montée en 2028.

 

Elle serait beaucoup plus petite que l’ISS et couterait moins chère. Elle comprendrait différents modules dont :

 

·         Le module central de science appelé NEM comportant aussi les panneaux solaires.

·         Le module multi rôle MLM Nauka

·         Entre les deux un nœud Prichal comportant les différents ports d’amarrage dont un port de sortie (airlock) pour les EVA des astronautes.

·         Nouveau : un segment gonflable le module TM pour habitation avec port d’amarrage

 

Illustration: Russian Spaceweb A. Zak.

 

 

 

 

Affaire à suivre!

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

La future station spatiale russe se dévoile un peu plus

 

Russia May Abandon the International Space Station in 2025: What Happens Next?

 

Russian Orbital Service Station, ROSS de Russian Spaceweb

 

What Russia’s next space station might look like.

 

Une station spatiale inclinée à 98° ?

 

 

 

 

 

 

TIANWEN-1 : LA CHINE A RÉUSSI À POSER SON ROVER « ZHURONG » SUR MARS. (26/05/2021)

 

Le 14 Mai 2021, la Chine après insertion en orbite martienne le 10 Février 2021, a réussi à poser son atterrisseur et son rover « Zhurong » sur Mars dans la région d’Utopia Planitia, vaste plaine de l’hémisphère N, approx. à plus de 1000 km à l’Est de Perseverance.

 

Avant cela l’orbiteur avait complètement photographié la surface de la zone d’atterrissage pour être certain que la zone est libre.

 

C’est le deuxième pays à poser un rover sur Mars. Bravo à nos amis Chinois, c’est un exploit de première grandeur !

 

La joie se voyait chez les équipes scientifiques chinoises.

 

On rappelle bien sûr qu’à cause de la distance toutes les opérations d’atterrissage ont été effectuées en automatique.

 

 

Une image contenant texte, intérieur

Description générée automatiquement

Le rover baptisé Zhurong, d’après le nom d’un Dieu Chinois, le dieu du feu.

 

C’est un rover du genre « Opportunity » avec panneaux solaires (4) déployables et 6 roues métalliques à priori). Approximativement même taille (1,8 m de haut)..

 

Le CNSA indique qu’il possède six instruments dont caméra laser (genre ChemCam de Curiosity), caméra, radio, radar et météo. Il y aurait aussi un capteur de champ magnétique. Masse approx : 240 kg.

 

Sa mission est de détecter la présence passée ou présente d’eau dans cette région martienne. Ses instruments devraient comme sur la Lune être capables de mesurer la composition des sols rencontrés.

 

Les informations scientifiques sont envoyées à l’orbiteur pour retransmission vers la Terre.

Durée nominale de la mission : 3 mois.

 

Autre photo.

Crédit photo : AP/ Photo/Ng Han Guan

 

 

 

 

Que sait-on de plus : le bouclier thermique a bien fonctionné, le parachute de 15 m et les rétrofusées aussi ainsi que le système de navigation des derniers mètres avec possibilité d’évitement d’obstacles grâce à la caméra laser.

 

Le succès de cette mission conditionne la suivante : le retour d’échantillons martiens, prévu pour 2030.

 

On peut voir sur ce schéma publié dans Nature la différente localisation des missions martiennes.

 

L’agence spatiale chinoise (CNSA) livre aussi à la presse un gif animé montrant la séparation de l’atterrisseur de l’orbiteur.

 

Une fois posé, le CNSA publie deux photos à partir du sol martien, bel exploit encore.

 

Mais il a fallu attendre quelques jours avant de les avoir sur Terre, si bien que certains commençaient à avoir des mauvaises pensées.

Surtout que la Chine n’est pas spécialisée dans la communication à outrance comme les USA.

Mais non, tout allait bien, seulement la Chine ne possède pas autant d’orbiteurs capables de recevoir les données du rover et de les retransmettre à la Terre, elle n’en a qu’un ce qui ralentit les communications et il faudra remédier à cela dans le futur.

 

 

 

Une image contenant engin

Description générée automatiquement

Photo prise de l’avant du rover Zhurong avant de descendre à l’aide de rails (comme les rovers lunaires) sur le sol martien. CNSA

Une photo de l’arrière du rover prise certainement pas la NavCam, on y voit les panneaux solaires en pétale et l’antenne de communication avec l’orbiteur. CNSA

 

 

Puis les choses s’accélèrent, on reçoit d’autres photos.

 

Une image contenant texte

Description générée automatiquement

Une image contenant texte, noir

Description générée automatiquement

Vues de la rampe de l’atterrisseur par le rover. Photos CNSA

 

 

Petite vidéo montrant les premiers pas du rover 

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Why the China Mars rover’s landing site has geologists excited article de Nature.

 

China lands on Mars in major advance for its space ambitions

 

Les rovers Zhurong et Perseverance pourraient-ils se croiser sur Mars ?

 

La Chine Réussit À Poser Son Robot "Zhurong" Sur Mars, Un "Signal" Reçu Sur Terre

 

Tianwen-1 : 8 questions sur le rover chinois Zhurong qui doit atterrir ce samedi sur Mars

 

TIANWEN-1 : LE PREMIER ROBOT CHINOIS SUR MARS  vidéo

 

Le rover chinois Zhurong s'est posé sur Mars cette nuit de Futura Sciences

 

Rover chinois sur Mars : "Il n’y a pas de guerre froide" dans l'exploration au niveau scientifique, assure un planétologue français

 

Mission Tianwen-1 : la Chine a réussi à poser son rover sur Mars

 

China Focus: China's Tianwen-1 probe sends back Mars landing visuals

 

Mars : découvrez les deux premiers clichés du rover chinois Zhurong

 

Le rover chinois Zhurong communique enfin sa première image de Mars par Ciel et Espace.

 

China on Mars: Zhurong rover returns first pictures

 

Pictures from China’s Mars rover fuel NASA chief’s funding pitch to Congress de Universe Today

 

Pourquoi le rover Zhurong a-t-il mis si longtemps à envoyer des photos de Mars ?

 

Mars : premiers tours de roues pour le rover Zhurong de Futura Sciences

 

China's first Mars rover starts exploring red planet par Xinhuanet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SPACEX :.CREW-1 : ON PEUT DIRE MAINTENANT QUE C’EST 100% RÉUSSIE. (26/05/2021)

 

 

Oui, après désamarrage, rentrée dans l’atmosphère et récupération en mer, on peut affirmer que la mission de Crew-1 de la NASA avec la capsule Crew Dragon de SpaceX est une vraie réussite, du début jusqu’à la fin.

 

Les 4 astronautes ont passé près de 6 mois dans l’espace, et après être montés dans leur capsule spatiale, ils se sont séparés de l’ISS samedi 1er Mai 2021 pour retourner sur Terre.

Quelques heures après, ils ont plongé de nuit, dans l’Atlantique au large de la Floride où ils ont été récupérés par l’équipe qui les attendait.

 

Opération sans problème. Succès complet.

 

Le désamarrage de l’ISS

Une vue de astronautes à l’intérieur de leur capsule

Une image contenant texte

Description générée automatiquement

Après l’amerrissage, récupération.

La sortie des astronautes. Toutes photos : NASA TV

 

 

 

Les 4 astronautes à l’intérieur de leur capsule..

 

Photo : NASA Bill Ingalls.

 

De gauche à droite : Shannon Walker, Victor Glover, commandant Mike Hopkins et Soichi Noguchi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques vidéos à propos de cette fin de mission :

 

Le désarrimage de l’ISS : 3 min

 

https://youtu.be/hDOzJTmVmdE

 

 

L’amerrissage dans l’océan Atlantique :  6 min

 

https://youtu.be/QPk4V6-nWSY

 

 

La sortie des astronautes : 2 min

 

https://youtu.be/EwGMtFLV3_s?list=PLpGTA7wMEDFjV3rHufRlA_0vdSQFL9a40

 

 

Les trois en un, mais plus court :

 

https://youtu.be/6S68-T8qq8U

 vidéo :

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Quatre astronautes à bord de l'ISS avec Thomas Pesquet de retour sur Terre

 

SpaceX Dragon leaves space station for NASA's 1st nighttime crew splashdown since 1968

 

Crew-1 Astronauts Safely Splash Down After Space Station Mission

 

SpaceX Crew-1 splashdown: How to watch live as NASA astronauts come home

 

SPACEX CREW-1 DRAGON returns to earth after 168 days in space

 

 

 

 

 

 

 

 

STARSHIP :.SN 15 : PAS BOUM ! (26/05/2021)

 

Ça y est ! Enfin un vol Starship s’est déroulé impeccablement, sans aucun problème.

 

C’est le 5 Mai 2021 que c’est produit cet évènement après les 4 échecs ou semi-échecs précédents.

C’était donc au tour de SN 15 de partir de Boca Chica au Texas pour un vol d’essai en altitude et atterrissage au point de départ.

 

« The Starship has landed “ a crié l’équipe de SpaceX qui attendait ce moment depuis longtemps.

Et cela le jour anniversaire (60 ans) du premier vol américain dans l’espace c’était Alan Shepard avec Mercury 7 pour un saut de puce à la limite de l’espace. Mais c’était le signe avant-coureur d’une grande épopée, espérons que ce sera la même chose avec Starship.

 

 

Une image contenant ciel, extérieur, fumée, jaune

Description générée automatiquement

Décollage de la fusée Starship SN 15 le 5 Mai 2021.

 

50 m de haut !

 

Crédit SpaceX

Une image contenant ciel, extérieur, nuageux, missile

Description générée automatiquement

Atterrissage de SN15 après 6 minutes de vol

 

 

 

Crédit SpaceX

 

 

Une vidéo du vol : https://twitter.com/i/broadcasts/1DXGyRNbavvJM

 

 

Une autre un peu plus courte (7 min) :

 

https://youtu.be/pmRrnyDssZc

 

 

On peut voir l’atterrissage au ralenti sur celle-là : https://youtu.be/X8gCw2y2JNw

 

 

 

Le SN 15 (pourquoi le 15 après le 11 ? Je ne sais pas, ce que je sais c’est qu’il a subi de nombreuses améliorations par rapport aux autres modèles) tout en acier inox après son décollage impeccable va monter à 10.000 m d’altitude, y effectuer les manœuvres prévues et retourner à sa base sans problème. Le tout a duré 6 minutes.

Une des particularités de ce vaisseau, est qu’il est équipé de nouveaux moteurs Raptors. La version définitive devrait avoir 6 Raptors, alors que SN 15 n’en comportait que 3.

N’oublions pas que c’est un Starship qui devrait emporter la première mission circumlunaire de SpaceX en 2023. Wait and see !

Starship couplée avec le lanceur SuperHeavy aura 120 m de haut, plus que Saturn V !

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

SpaceX launches Starship SN15 rocket and sticks the landing in high-altitude test flight

 

La fusée Starship de SpaceX réussit son atterrissage pour la première fois

 

SpaceX : regardez le vol réussi du prototype SN15 du Starship

 

Vidéo : SpaceX : comment revoir l’essai réussi de la fusée Starship

 

 

 

 

 

 

 

SOLAR ORBITER :.ELLE OBSERVE POUR LA PREMIÈRE FOIS DES CME. (26/05/2021)

 

Solar Orbiter, une mission de l’ESA avec participation NASA, est toujours en phase de croisière. Elle commencera sa principale mission scientifique en novembre de cette année.

 

Elle a eu la chance de photographier des CME récemment. Elle a obtenu :

 

·         Premières images de Solar Orbiter montrant des éjections de masse coronale (CME – Coronal Mass Ejection en anglais)

·         Deux éjections de masse coronale (CME) ont été détectées par plusieurs instruments lors du survol du Soleil en février.

 

On rappelle que les CME sont des éruptions de particules provenant de l’atmosphère solaire qui se propagent dans le Système solaire et peuvent déclencher des phénomènes liés à la météorologie spatiale sur Terre.

 

L’ESA publie un communiqué à ce sujet que je reprends en partie :

 

Solar Orbiter a été lancé le 10 février 2020 et est actuellement en phase de croisière avant de début de sa mission scientifique principale, prévu en novembre de cette année. Alors que les quatre instruments in situ ont été activés pendant la majeure partie du temps depuis le lancement afin de collecter des données scientifiques sur l’environnement spatial à proximité du vaisseau, le fonctionnement des six instruments de télédétection pendant la phase de croisière concerne essentiellement l’étalonnage des instruments, et ils ne sont actifs que pendant les fenêtres de vérification dédiées et les campagnes spécifiques.

 

Le passage au périhélie du Soleil le 10 février 2021, qui a amené la sonde à la moitié de la distance entre la Terre et le Soleil, a permis entre autres aux équipes de procéder à des observations spécifiques et de vérifier les réglages des instruments afin de préparer au mieux la phase scientifique à venir. En mode scientifique complet, les instruments de télédétection et in situ effectueront régulièrement des observations conjointes.

 

En même temps que le passage rapproché auprès du Soleil, le vaisseau spatial se trouvait « derrière » le Soleil vu de la Terre, ce qui a entraîné des taux de transfert de données très faibles. Il a fallu beaucoup de temps pour télécharger l’ensemble des données du survol rapproché, et celles-ci sont toujours en cours d’analyse.

 

 

Observations fortuites

Par une heureuse coïncidence, trois des instruments de télédétection de Solar Orbiter ont saisi deux éjections de masse coronale (CME) dans les jours qui ont suivi le passage au plus près. L’imageur dans l’ultraviolet extrême (EUI), l’imageur héliosphèrique (SoloHI) et le coronographe Metis ont capturé différents aspects de deux CME qui ont fait éruption au cours de la journée.

 

Les CME ont également été détectées par Proba-2 de l’ESA et par l’observatoire solaire et héliosphèrique (SOHO) de l’ESA/NASA depuis la face avant du Soleil, tandis que STEREO-A de la NASA, situé à l’écart de la ligne Soleil-Terre, en a également eu un aperçu, ce qui permet aux scientifiques d’avoir une vue globale des événements.

 

vidéo

 

https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2021/05/020/2105_020_AR_EN.mp4

 

https://youtu.be/Mqj3y_I0JQc

 

vidéo :

 

 

 

 

 

 

Cette vidéo combine les informations de 3 instruments de mesure de Solar Orbiter, l’imageur EUI (Extreme Ultraviolet Imager) le coronographe Metis et l’imageur héliosphèrique SoloHI (Solar Orbiter’s Heliospheric Imager). Informations datant des 12 et 13 Février 2021.

La vidéo démarre avec une vue du Soleil par EUI, la CME étant située dans la quadrant inférieur gauche. Puis le coronographe Metis prend le relais de 2,9 à 5,6 rayons solaires, avant d’ajouter sur l’image les informations de SoloHI qui offre une vue de 8,5 à 45 rayons solaires.

Crédit vidéo : Solar Orbiter/EUI Team/Metis Team/SoloHI team/ESA & NASA

 

 

 

Il s’agissait de la première éjection de masse coronale observée par l’instrument SoloHI de Solar Orbiter ; Metis en avait déjà détecté une le 17 janvier, et EUI en avait détecté une en novembre de l’année dernière, tandis que les capteurs in situ de l’engin spatial avaient enregistré leur première CME peu après le lancement en avril 2020. Une bonne partie des instruments in situ ont également détecté une activité au niveau des particules autour des CME de février 2021 ; les données sont en cours d’analyse et seront présentées à une date ultérieure.

 

Pour SoloHI, l’observation de la CME a été particulièrement fortuite car elle a été enregistrée pendant une période de télémétrie « bonus ». Les améliorations apportées aux antennes terrestres après la planification de la mission ont permis à l’équipe de transmettre des données à des moments où elle ne s’attendait pas à pouvoir le faire, mais à des taux de télémétrie inférieurs. L’équipe a donc décidé de ne recueillir les données que d’une seule plaque de détection (l’instrument en comporte quatre) sur une période de deux heures, sans savoir qu’une CME avait été saisie.

 

 

Météo spatiale

Les CME constituent un élément crucial de la « météo spatiale ». Ces particules provoquent des aurores sur les planètes dotées d’une atmosphère, mais elles peuvent aussi engendrer des dysfonctionnements dans certaines technologies et être dangereuses pour les astronautes non protégés. Il est donc primordial de comprendre les CME et de pouvoir suivre leur progression à mesure qu’elles se propagent dans le Système solaire.

 

L’étude des CME n’est qu’un aspect de la mission de Solar Orbiter. La sonde fournira également des observations rapprochées sans précédent du Soleil et des hautes latitudes solaires, fournissant les premières images des régions polaires inexplorées du Soleil. Avec les mesures du vent solaire et du champ magnétique à proximité du vaisseau spatial, la mission fournira de nouvelles informations sur le fonctionnement de notre étoile en termes de cycle solaire de 11 ans, et sur la façon dont nous pouvons mieux prévoir les périodes de tempête spatiale.

 

 

Vue multipoint d’une CME par divers observatoires spatiaux. Crédit : ESA.

 

On voit sur cette illustration les positions relatives des divers observatoires en date du 12 Février 2021. Ils observent tous la même CME.

Solar orbiter était à cette époque derrière le Soleil, les autres sondes : Proba-2, SOHO en L1 et Stereo-A.

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

A sun-skimming spacecraft captured video of a massive plasma eruption on the solar surface for the first time

 

Solar Orbiter d’un coup d’œil.

 

 

 

 

Le site solar orbiter à l’ESA

 

La mission sur votre site préféré.

 

 

 

 

COSMOLOGIE : LA CONSTANTE DE HUBBLE, OÙ EST L’ERREUR ? (26/05/2021)

 

 

RAPPEL SUR LA CONSTANTE DE HUBBLE.

La constante de Hubble est le facteur trouvé par E Hubble et G Lemaître dans les années 1930, correspondant au taux d'expansion des galaxies entre elles.

En effet on avait trouvé que les galaxies éloignées nous fuyaient de plus en plus vite, plus leurs distances étaient grandes, plus la vitesse était grande. (Attention uniquement pour l'univers lointain, car par exemple Andromède nous fonce dessus, mais c'est un phénomène local).

 

Cette loi empirique a été à la base de la notion d'expansion de l'Univers.

Elle s'exprime de la façon suivante :

 

Vitesse d'expansion entre les galaxies = constante x distance  ou       V = H x D

 

Cette constante a été appelée constante de Hubble en l'honneur du grand astronome et notée H.

 

Cette constante s'exprime si on regarde les dimensions en vitesse par unité de distance. En astronomie il nous faut prendre des grandes unités de distances, la plus courante c'est le parsec (distance à laquelle se trouve un objet céleste que l'on voit sous le demi-angle de 1 seconde d'arc quand la Terre décrit son orbite ; en d'autres mots correspond à une parallaxe de 1 seconde).

Son lien avec l'année lumière :

1 pc = 3,2 al = 206.000 UA             1 al = 0,3 pc  = 63.000 UA

 

La constante de Hubble s'exprime généralement en km/s par Mpc (Méga parsec = 106 pc)

 

Hubble l'avait fort mal déterminée, il avait trouvé quelques choses aux alentours de 500 km/s/Mpc, alors que sa valeur réelle est approximativement 8 à 10 fois plus faible.

 

D'ailleurs sa valeur a été longtemps incertaine.

 

Pourquoi cette valeur a-t-elle une si grande importance ?

 

Élémentaire mon cher Watson, remontons le film de l'expansion.

 

Si les galaxies s'éloignent les unes des autres à vitesse constante proportionnelle à leur distance, en remontant le passé, il existe un point où elles étaient très proches toutes les unes des autres. (Le Big Bang).

En fait cela revient à dire que si on connaît la distance à une galaxie et sa vitesse d'expansion, on est capable de dire depuis combien de temps elle s'éloigne, donc de déterminer "l'âge de l'Univers". Si le taux d'expansion est CONSTANT dans le temps, hypothèse de départ.

C'est en fait une grandeur inverse de la constante de Hubble (1/H) qu'il faut exprimer dans les bonnes unités, on l'appelle aussi le temps de Hubble.

 

Exemple si H = 70 km/s/Mpc (valeur à peu près admise), on trouve 1/H = 14 milliards d'années.

 

La valeur absolue de H est importante car plus H est petit et plus l'Univers est vieux.

 

La constante de Hubble est calculée normalement en mesurant la vitesse d'éloignement des corps et en divisant par leur distance. Ceci suppose bien sûr que notre échelle de distance soit bonne et précise.

Bien entendu pour les objets très éloignés, on ne peut pas utiliser la méthode de la parallaxe, c'est le célèbre mathématicien Bessel qui utilisa le premier cette méthode pour mesurer un objet hors de notre système solaire, la constellation du Cygne, il trouva 0,3" d'angle (une prouesse en 1838!) ce qui correspondait à une distance de approx. 11 al.

 

Mais évidemment, une telle méthode atteint vite ses limites, on emploie ensuite la méthode des chandelles standard (standard candles) ou Céphéides. Ce sont des étoiles pulsantes et c'est à Henrietta Leavitt qu'on doit d'avoir trouvé une caractéristique : Elle étudia différentes Céphéides dans le même endroit galactique et eut une INTUITION GÉNIALE : elle trouva une relation directe entre la magnitude apparente et la période de variation : la magnitude apparente (du max de luminosité par exemple) ou la luminosité apparente était linéaire avec le log de la période. Mesurer la période revenait à mesurer la distance pour peu qu'on ait un point de référence permettant d'étalonner la courbe, on l'a eu, une Céphéide proche que l'on put mesurer par parallaxe.

Cette méthode a aussi ses limites vers 1 milliard d'al.

 

Ensuite la méthode des Super Novas Ia prend le relais, c'est une autre histoire.

 

Vous avez compris le principe de proche en proche on passe d'une méthode de mesure à une autre.

 

Notre télescope spatial en X, Chandra vient de participer à la détermination de H.

Cette nouvelle valeur est cohérente avec les valeurs obtenues par d'autres méthodes et est valable sur les grandes distances (c'est à dire de plus en plus près du Big Bang).

 

C'est en combinant les informations X de Chandra avec les observations radio d'amas de galaxies, que les scientifiques ont déterminés leurs distances allant de 1,4 à 9,3 milliards d'années-lumière.

Ils ont trouvé à cette occasion une valeur de 77 km/s/Mpc (+/- 15%) pour la constante de Hubble.

Ce résultat est en accord avec les valeurs trouvées par d'autres méthodes, notamment par le télescope spatial Hubble (72 +/-8 km/s/Mpc), de plus ce nouveau résultat est indépendant des méthodes précédentes et confirme l’Age de l'Univers entre 12 et 14 milliards d'années.

 

La méthode employée est basée sur l'effet Sunyaev-Zeldovich (ou effet SZ car difficilement prononçable !), c'est l'interaction entre le plasma d'électrons chauds dans lequel se trouvent les amas de galaxies avec les photons du fond cosmologique (CMB).

Cette interaction perturbe la signature spectrale du CMB par effet Compton inverse, le photon gagne de l'énergie dans cette interaction. Lorsqu'on étudie le CMB en direction d'un tel amas par ondes radio, on mesure des photons plus chauds ce qui donne des informations sur l'épaisseur de l'amas et sur sa distance en combinant les informations du rayonnement X.

 

On pourra consulter aussi l'excellent site de Hyperphysics sur la loi de Hubble et l'expansion de l'Univers (en anglais) ainsi que le non moins excellent site de G Villemin sur le même sujet (en français)

 

Fin du rappel.

 

Les différentes méthodes permettant la mesure des distances et donc une détermination de la constante de Hubble sont décrites dans cette vidéo très instructive sur YouTube : https://youtu.be/sQbtjUgIVhg   Crédit : NASA, ESA, A. Feild (STScI), and A. Riess (STScI/JHU)

 

vidéo :

 

 

 

 

Cette animation montre les différents principes de mesure des distances cosmiques. Comment on passe de la parallaxe aux Céphéides (pour les faibles distances) puis au Supernovæ Ia pour les objets à distance cosmologique.

 

 

Voici le lien pour une vidéo avec plus de résolution (je vous le conseille).

https://cdn.spacetelescope.org/archives/videos/hd_and_apple/heic1611a.m4v

 

 

 

Tout cela pourquoi ? Pour dire quoi ?

Comme vous le savez, récemment il y a un profond désaccord entre les cosmologistes concernant la valeur de la constante de Hubble mesurée aujourd’hui et notée H0.

Les cosmologistes ont procédé à ces mesures de deux façons différentes, en termes assez simplistes : un type de mesure est effectuée en examinant les galaxies les plus anciennes et l’autre type en partant au contraire de cet univers qui vient de naitre et en remontant jusqu’à maintenant.

 

On trouve des mesures proches :

67 km/s/Mpc et 74 km/s/Mpc, mais différentes et en dehors des marges d’erreur.

 

 

Ces valeurs ont été testées et retestées, et on trouve toujours cette différence. Pourquoi ?????

 

Le modèle standard de la cosmologie ne serait-il pas aussi « standard » que l’on pense ?

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN

 

 

La crise cosmique de la constante de Hubble

 

'Standard model' of cosmology called into question by new measurements

 

Constante de Hubble : Mystère autour de sa vraie valeur ! (03/08/2019)

 

Tester les fondements du modèle du Big Bang

 

Animation of cosmic distance ladder

 

Latest Hubble Measurements Suggest Disparity in Hubble Constant Calculations is not a Fluke

 

Mystery of the universe's expansion rate widens with new Hubble data

 

 

 

 

 

 

 

L’ÉNERGIE NOIRE : 5000 FIBRES À SA RECHERCHE ! (26/05/2021)

 

Le télescope spécialisé de 4 m, DESI (Dark Energy Spectroscopic Instrument) dans la mesure de l’énergie noire et localisé à l’Observatoire de Kitt Peak en Arizona près de Tucson, a fini sa période d’essai et vient en ce mois de Mai 2021 d’entrer en fonction active pour sa période opérationnelle de 5 ans.

C’est le célèbre Berkeley Lab qui est maitre d’œuvre de la mission avec une participation importante du CEA/IRFU.

D’ailleurs, Nathalie Palanque-Delabrouille, directrice de recherche au CEA, spécialiste de cosmologie est une des porte-paroles de l’expérience internationale DESI. Elle dit que c’est le projet le plus ambitieux pour comprendre le cosmos et devrait permettre de répondre aux questions suivantes :

·         Qu’est-ce que l’énergie noire ?

·         À quel point la gravitation suit les lois de la Relativité Générale.

Il est important d’en savoir le plus possible sur cette énergie noire, car elle est probablement la clé du destin de notre Univers.

 

Cette étude va mesurer le décalage vers le rouge des galaxies qui s’éloignent, plus elles sont loin et plus le décalage est important. Ce nouvel équipement devrait permettre de mesurer ce décalage avec une précision inégalée.

Les scientifiques espèrent ensuite être capables de créer une carte 3D ultra précise de l’Univers.

Ces spectres doivent nous donner une dimension supplémentaire dans le temps de ces objets étudiés.

 

Nous avions rapporté à l’époque sur sa première lumière dans un précédent astronews.

 

La mission de DESI : avancer vers la détermination de la nature de cette mystérieuse énergie noire qui accélère l’expansion de l’Univers. On devrait pourvoir remonter jusqu’à 11 milliards d’années dans le passé (on rappelle que l’Univers serait âgé de 13,8 milliards d’années).

 

Cet instrument va donc diriger ses 5000 fibres optiques robotisées simultanément vers 5000 objets célestes (des galaxies) toutes les 20 minutes et diriger les mesures vers la dizaine de spectrographes en opération, pour obtenir 5000 spectres, puis le télescope tourne et se dirige vers 5000 autres objets pour recueillir des nouveaux spectres, si bien qu’au cours d’une nuit il est capable de traiter plus de 100.000 spectres.

Ces galaxies ont été présélectionnées durant la période d’essai du télescope.

 

On espère recueillir les spectres de plusieurs dizaines de millions de galaxies.

C’est littéralement une « usine à spectres » d’après les scientifiques de Berkeley lab.

 

 

Une image contenant texte, ciel nocturne

Description générée automatiquement

Une image de ce que voit DESI de la galaxie d’Andromède (M31). Les petits ronds que l’on voit (j’en ai agrandi une partie dans le carré à gauche) sont les différentes fibres optiques menant aux spectro.

 

Sur ce cliché, une partie des 5000 spectres couvrent M31 et ses étoiles, un autre spectre permet d’atteindre le quasar représenté dans le coin supérieur droit de l’image, il a 11 milliards d’années !

 

 

Crédit : DESI collaboration and DESI Legacy Imaging Surveys

 

 

 

 

DESI est une collaboration internationale comportant plus de 450 chercheurs et 70 instituts. Les pays suivant en font partie : Australie, Canada, Chine, Colombie, France, Allemagne, Corée, Mexique, Espagne, Suisse, Royaume Uni et USA.

 

 

Quelques vidéos pour expliquer le principe de DESI.

 

La plus explicative sur l’instrument :

 

Vidéo : Desi begins 3min 40

 

https://youtu.be/4s5FRLzzwCo

 

 

 

 

vidéo : DESI par le CEA. À voir aussi

 

https://youtu.be/E82lqrmVfAU

 

 

vidéo : voyage 3D dans l’Univers par le Berkeley Lab

 

https://youtu.be/gFGteRdBBvg

On suit la lumière sur 11 milliards d’années. Galaxies roches en jaune, galaxies rouges lumineuses en rouge, galaxies à raie d’émission en vert et quasars en bleu. (Crédit : David Kirkby/collaboration DESI)

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Desi : l'intelligence artificielle aux 5.000 yeux pour percer les secrets de l'énergie noire

 

Successful Start of Dark Energy Spectroscopic Instrument (DESI) Follows Record-Setting Trial Run des Berkeley Lab

 

Energie noire: le grand relevé spectroscopique de Desi

 

DESI, un nouveau télescope pour mesurer l'expansion de l'Univers

 

DESI, Dark Energy Spectroscopic Instrument homepage.

 

Le spectrographe Desi ouvre ses 5 000 yeux sur le cosmos pour traquer l’énergie noire

 

 

 

 

 

JUNO :.DU NOUVEAU SUR LA MÉTÉO JOVIENNE ! (26/05/2021)

 

 

Nos amis du laboratoire Lagrange de l’OCA à Nice ont fait des découvertes concernant l’atmosphère de Jupiter, basées sur les mesures de la sonde Juno en orbite autour de la planète géante.

Il semblerait bien que les violents orages qui animent cette planète génèrent des grêlons d’ammoniaque (appelés mushballs par les Américains). On se souvient des cours de chimie : l’ammoniaC est gazeux (NH3), l’ammoniaQUE est liquide, c’est de l’ammoniac dissous dans l’eau (NH4OH)

Ces grêlons ont un rôle important dans la météo de Jupiter. Le CNRS a d’ailleurs publié un communiqué de presse à cet effet que je reprends en partie :

 

De nouveaux résultats de la sonde Juno suggèrent que de violents orages animent Jupiter et génèrent des grêlons d’ammoniaque qui jouent un rôle clé dans la dynamique atmosphérique de cette planète. Cette théorie, développée par l’équipe Juno à partir de données du radiomètre microondes de la sonde, est décrite dans deux publications dirigées par un chercheur du laboratoire Lagrange (CNRS/Observatoire de la Côte d’Azur/Université Côte d’Azur), avec le soutien du CNES. Elle lève le voile sur certains mystères de la météorologie de Jupiter et a des implications quant au fonctionnement de l’atmosphère des planètes gazeuses en général. Une série de trois articles publiés dans les revues Nature et JGR Planets présente ces résultats.

 

L’eau est un élément essentiel à la météorologie des planètes et a un rôle prépondérant lors de leur formation. Les orages terrestres sont mus par la condensation de l’eau, et la présence de ses trois phases (solide, liquide et vapeur) est essentielle à la formation d’éclairs. Comme sur Terre, l’eau de Jupiter est déplacée par des orages. Ceux-ci doivent se former au sein de son atmosphère profonde, environ 50 km en dessous des nuages visibles, où la température avoisine 0°C. Lorsque ces orages sont suffisamment intenses, ils apportent des cristaux de glace dans la haute atmosphère.

 

 

 

Dans un premier article, des chercheurs américains et du laboratoire Lagrange suggèrent que lorsque ces cristaux interagissent avec de l’ammoniac gazeux, l’ammoniac agit comme un antigel et change la glace en liquide. Sur Jupiter comme sur Terre, de l’eau mélangée à un tiers d’ammoniac reste liquide jusqu’à -100°C. Les cristaux de glace qui ont été amenés haut dans l’atmosphère jovienne sont donc liquéfiés par l’ammoniac pour former des grêlons d’ammoniac-eau, ou grêlons d’ammoniaque. Plus lourds, ces derniers redescendent jusqu’au moment où, Jupiter ne possédant pas de surface, ils s’évaporent. Ce mécanisme entraîne l’ammoniac et l’eau profondément dans la planète.

 

 

Illustration : Représentation d’un orage intense dans Jupiter, prenant naissance environ 50km sous les nuages visibles par la condensation de l’eau. Des courants ascendants transportent des cristaux de glace vers le haut. Quand ceux-ci traversent une région située environ 25km sous les nuages supérieurs, à des températures comprises entre -85°C et -100°C (zone hachurée en vert), la vapeur d’ammoniac fait fondre les cristaux de glace qui grossissent pour devenir de la grêle d’ammoniaque. Cette grêle tombe vers les profondeurs, grossit pour inclure une croûte de glace solide puis s’évapore, transportant ainsi à la fois l’ammoniac et l’eau dans l’atmosphère profonde de Jupiter. La détection par la sonde Juno d’éclairs peu profonds, provenant d’une région où les températures sont inférieures à -66°C indique que le liquide d’ammoniac-eau ainsi que des grosses particules doivent effectivement être présentes à ces altitudes.

© NASA/JPL-Caltech/SwRI/CNRS

 

 

 

 

 

 

Or les observations de Juno montrent que, si l’ammoniac est très présent dans la zone équatoriale de Jupiter, son abondance est très variable et généralement faible ailleurs, jusqu’à des grandes profondeurs. Avant Juno, les scientifiques avaient mis en évidence cet appauvrissement jusqu’à des zones peu profondes et ceci n’avait jamais été expliqué. Pour expliquer cet appauvrissement jusque dans l’atmosphère profonde, les chercheurs ont développé un modèle de mélange atmosphérique présenté dans un deuxième article. Ils montrent que la présence d’orages et la formation de grêlons d’ammoniaque conduisent à assécher l’atmosphère profonde en ammoniac et rendent compte des variations observées par Juno en fonction de la latitude.

 

Dans un troisième article, les chercheurs analysent des observations d’éclairs joviens par une des caméras de Juno. Les éclairs apparaissent comme des taches brillantes au sommet des nuages, avec des tailles proportionnelles à leur profondeur dans l’atmosphère jovienne. Contrairement aux missions précédentes qui avaient seulement observé des éclairs provenant de zones profondes, la proximité de Juno a permis la détection d’éclairs moins intenses et peu profonds. Ils proviennent de zones où les températures sont inférieures à -66°C et où l’eau seule ne devrait pas se trouver à l’état liquide. Or on pense que la présence d’un liquide est cruciale pour la formation d’éclairs dans Jupiter.

Crédit photo : NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/Kevin M. Gill

Les nuages blancs d’ammoniac circulent dans le sens anti horaire, ils sont situés approx. 15 km au-dessus des autres.

 

 

 

La présence de grêlons d’ammoniaque partiellement liquides et les collisions entre particules engendrées par ces grêlons génèrent des différences de potentiel importantes entraînant la formation d’éclairs. La détection par Juno de ces éclairs peu profonds, à des altitudes où le mélange liquide ammoniac-eau peut se former, est ainsi Coup de tonnerre sur la météorologie de Jupiter une confirmation observationnelle que ce nouveau mécanisme serait à l’œuvre dans l’atmosphère de Jupiter.

 

Comprendre la météorologie de cette planète et des autres géantes gazeuses comme Uranus et Neptune, encore inexplorées, permettra de mieux appréhender le fonctionnement d’exoplanètes gazeuses au-delà de notre système solaire.

 

 

On se rappelle que le chemin avait été défriché, il y a 25 ans par la sonde Galileo qui avait plongé dans l’atmosphère de Jupiter et avait survécu une minute pendant laquelle elle avait transmise des informations.

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Coup de tonnerre sur la météorologie de Jupiter de l’OCA.

 

Des grêlons d’ammoniaque tombent sur Jupiter

 

NASA's Juno Spacecraft Updates Quarter-Century Jupiter Mystery de la NASA

 

 

 

 

Le site de Juno à la NASA.

 

Le site de la mission.

 

Tout sur Juno sur votre site préféré.

 

 

 

 

 

Bonne lecture à tous.

 

C’est tout pour aujourd’hui !!

 

Bon ciel à tous !

 

JEAN-PIERRE MARTIN

 

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