LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 3 Août 2019
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF.
. 11 Sept 19H
attention nous changeons de lieu (CNAM 292 rue St Martin Paris 3 amphi Grégoire)
et de jour (en principe le deuxième mercredi du mois)
MARS, LE PROCHAIN DÉFI ?
avec François Forget. Entrée libre mais :
réservation obligatoire
à partir du 3 Août 09H00 .
Liste des conférences SAF en vidéo.
(pas encore à jour!)
Astronews précédentes :
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dossiers
à télécharger par ftp :
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ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré
:
Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
;
Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
;
3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
Sommaire de ce numéro :
Constante de
Hubble :
Mystère autour de sa vraie valeur !
(03/08/2019)
Artemis :
Le nouveau nom officiel des missions lunaires.
(03/08/2019)
Gateway
: L’orbite bizarre en halo, pourquoi ?
(03/08/2019)
SpaceX :.Les
cause du récent échec.
(03/08/2019)
Starhopper : Un saut de puce mais un grand pas pour
SpaceX
(03/08/2019)
SpaceX :
Mission CRS-18 vers l’ISS accomplie.
(03/08/2019)
Exoplanètes :
On célèbre la 4000ème !
(03/08/2019)
Voile Solaire : Light Sail 2 vient de se déployer.
(03/08/2019)
Chandra
: 20 ans en orbite !
(03/08/2019)
Vu d'en haut :
La canicule de Juillet 2019 en Europe.
(03/08/2019)
Les magazines conseillés :
Apollo 11, les archives n° spécial d’Air et Cosmos.
(03/08/2019)
Les magazines conseillés
:.Pour la Science : La chasse aux trous blancs !
(03/08/2019)
CONSTANTE DE HUBBLE : MYSTÈRE AUTOUR DE SA VRAIE VALEUR !
(03/08/2019)
On se rappelle que l’astronome Edwin Hubble dans les années 1920 avait remarqué
au télescope Hooker du Mt Wilson, que les galaxies s’éloignaient de nous et ceci
d’autant plus rapidement qu’elles étaient lointaines.
Ceci à donné naissance à ce que l’on a appelé l’expansion de l’Univers.
Une constante, logiquement appelée Constante de Hubble (maintenant on doit dire
constante de
Hubble-Lemaître) et notée H0 (sa valeur d’aujourd’hui, car H
varie dans le temps très probablement) représente ce degré d’expansion. Elle est
exprimée en km/s/Mpc (kilomètre par seconde par Méga Parsec, un Parsec = 3,26
années-lumière)
Le problème, dès l’origine a été la détermination exacte de cette constante,
cette constante joue un rôle fondamental dans la théorie de la formation de
l’Univers.
De nombreuses méthodes ont été employées afin de la déterminer exactement,
notamment les deux principales :
·
La méthode de mesure des Céphéides (méthode originale de Hubble, les Céphéides
sont des étoiles variables pulsantes)
reprise en 1990
par W Freedman et son équipe, avec les données du télescope spatial Hubble
appliquée aux Céphéides du Grand Nuage de Magellan (LMC). Cela donna une valeur
de 72 km/s/Mpc +/- 8
·
Une méthode similaire à l’aide de Super Novae (Ia, étoiles double explosant en
fin de vie, très lumineuses, servant de chandelles dans l’Univers) menant à un
résultat similaire.
·
Un peu plus tard
Adam Riess
et son équipe du STScI ont repris les mesures à base des Céphéides du LMC et ont
trouvé une valeur de 74 km/s/Mpc.
·
Une méthode basée sur l étude du rayonnement de fond cosmologique (CMB) d’après
les données du satellite Planck donne elle la valeur de 67 km/s/Mpc
Illustration montrant les différentes étapes menant à la détermination du taux
d’expansion de l’Univers.
Ces différentes échelles cosmiques comprennent d’abord les Céphéides proches,
puis les supernovæ proches et enfin les supernovæ lointaines. Les SN sont
beaucoup plus lumineuses que les Céphéides. Crédit : NASA/ESA/A.Feild (STScI)
Une telle différence entre 74 et 67 même minime,
n’est pas compatible
avec les barres d’erreur de mesures.
Il a donc été décidé de refaire des mesures de la constante avec une toute
nouvelle approche, en n’utilisant pas les éléments précédents comme céphéides ou
supernovæ.
C’est
toujours le professeur
Wendy Freedman
de l’Université de Chicago, qui s’est attelé au problème, cette fois-ci en se
basant sur un type différent d’étoiles : les
naines rouges
situées dans des galaxies lointaines.
Ce type d’étoiles finissent leur vie en une étoile très lumineuse appelée naine
rouge (le destin de notre Soleil) qui entraine ce que l’on appelle un « flash
d’Hélium »
très lumineux. Les astronomes sont capables de mesurer la luminosité apparente
de ces flashes et de les utiliser comme étalons de distance.
Le résultat de ces mesures très récentes donne une valeur de
69,8 km/s/Mpc
très proche de la valeur de Planck.
Une vidéo explicative
(en anglais) par le professeur W. Freedman.
Quelques
galaxies (rangée du haut) sélectionnées par le HST afin de mesurer le taux
d’expansion de l’Univers. Sa valeur est calculée par comparaison de la distance
des galaxies par rapport à leur vitesse de récession due à l’expansion de
l’Univers (redshift).
En comparant la luminosité apparente (celle mesurée effectivement) des géantes
rouges situées dans ces galaxies, dont la distance a été déterminée par d’autres
méthodes. Ces géantes rouges ayant un pic de luminosité connu, servent de
chandelles standard dans l’Univers.
La rangée du milieu montre le champ de vision complet de Hubble.
La rangée du bas est un zoom très poussé dans ces différents champs, les géantes
rouges sont identifiées par des cercles jaunes.
Crédits : NASA/ZSA/W. Freedman/ESO/DSS
Le problème tient peut-être aussi au fait qu’il est très difficile de mesurer
les distances absolues dans l’Univers, mais quand même la différence semble trop
importante.
Une nouvelle physique est-elle en jeu ? Nos modèles cosmologiques sont-ils
incomplets ? De nouvelles particules doivent-elles être introduites ?
Il faudra certainement attendre la mise en orbite en 2020 du nouveau télescope
spatial
WFIRST
(Wide Field Infrared Survey Telescope) pour nous permettre de procéder à de
nouvelles mesures, ou même la mise en service du
LSST
(Large Synoptic Survey Telescope).
POUR ALLER PLUS LOIN :
An Independent Determination of the Hubble Constant Based on the Tip of the Red
Giant Branch
New Hubble Measurements Confirm Universe Is Outpacing All Expectations of its
Expansion Rate
New Hubble constant measurement adds to mystery of universe's expansion rate
Expansion de l'univers : le mystère s'épaissit au lieu de se dissiper
article du Point.
Nouvelle mesure de la constante de Hubble plus précise, et plus différente
à lire absolument.
Mesurer l’âge de l’univers
par Jean Marc Bonnet-Bidaud du CEA.
L’expansion cosmique, plus rapide qu’on ne le pensait ?
Article de Pour la Science.
Une énergie noire variable, la solution de l'énigme de l'expansion de l'univers
?
par Futura Sciences.
Early Dark Energy Can Resolve The Hubble Tension
Constante de Hubble : faut-il une nouvelle physique ?
Article de l’Astronomie de Suzy Collin-Zah..
Projet HOLICOW
basé sur les Quasars.
ARTEMIS : LE NOUVEAU NOM OFFICIEL DES MISSIONS LUNAIRES.
(03/08/2019)
Oui, Artemis, la sœur d’Apollo dans la mythologie grecque, a été choisi pour
représenter le nouvel effort de la NASA pour retourner sur la Lune et même
au-delà.
Si le nom existe, c’est que la mission existe et que le budget va suivre !
On a donc le GO pour la Lune !
Particulièrement opportun en cette année du cinquantenaire des premiers pas sur
la Lune.
Voici le logo officiel de la mission.
Voici le
site officiel NASA
de la mission.
Artemis, c’est le retour des USA dans l’espace lunaire et lointain, après de
nombreuses décennies d’absence.
Il faudra voir si le budget va suivre, on se souvient qu’à la grande époque
d’Apollo, ce projet fou avait englouti près de 4% du PIB américain, il avait
coûté près de 150 Milliards de $ (de maintenant !).
Or le budget actuel de la NASA est approx en 2019 de 20 Milliards de $ !
Il y a de la rallonge dans l’air si on veut paraître sérieux.
Ce projet va faire appel à un lanceur d’une classe égale ou supérieure à la
Saturn 5 de Von Braun, le lanceur
SLS (Space Launch
System) qui reprend certains éléments de la navette
voir cet
ancien astronews
à ce sujet.
Mais il faut aussi remplacer la
capsule pour les astronautes,
le remplacement du module de commande Apollo ; ce sera
Orion, un Apollo
sous stéroïdes comme disent les Américains.
Voici une
photo récente de la capsule Orion
attachée à son module de service.
Rappelons que le
module de service
accroché à Orion est fourni par les Européens, basé, sur la technologie ATV.
La NASA travaille sur tous ces éléments avec une mainmise de plus en plus forte
de l’administration US. En effet, la Présidence impose presque la date de 2024
pour le retour d’astronautes US sur la Lune ?
En résumé, que
manque-t-il pour retourner sur la Lune ?
·
Une technologie permettant ce retour c’est-à-dire :
o
Un lanceur, sera-ce SLS ou ???
o
Un module abritant les astronautes : Orion ?? Dragon ?? ou ??
o
Un atterrisseur lunaire, à définir
·
Une volonté politique. L’aura-t-on jusqu’au bout ?
·
Un budget conséquent.
Quand on aura toutes les réponses, on sera capable de mettre une « vraie » date
pour le retour sur la Lune.
La NASA publie le profil de la mission Artemis 1
(ancien nom : Exploration Mission 1) qui doit envoyer une capsule sans
astronautes autour de la Lune (à la façon Apollo 8). Date prévue : 2020 ou 2021.
Profil de la mission Artemis 1 autour de la Lune ; Crédit NASA.
La NASA publie aussi une vidéo (animation) de la mission Artemis 1 :
La mission Artemis 2 aura le même profil mais avec 4 astronautes cette fois.
Prévue en 2022 ?
La suite est encore un peu dans les limbes, en principe, il est prévu un
avant-poste lunaire
(appelé Gateway), qui est une mini station spatiale autour de la Lune, à un
point de Lagrange. (voir article sur cette orbite particulière).
Une
première marche vers la Lune ou vers Mars.
Il y aurait quelques modules permettant d’abriter des astronautes en fixe ou en
provenance de la Terre.
On pourrait à partir de cet avant-poste envoyer un atterrisseur sur la Lune avec
des astronautes.
C’est un concept intéressant et probablement une étape nécessaire.
Illustration : le concept de Gateway de Boeing.
Cette station devrait être internationale, c’est-à-dire que d’autres nations
devraient y participer.
Mais rien n’est encore bien décidé, wait and see comme on dit là-bas !
POUR ALLER PLUS LOIN :
Capsule Orion, le vol test,
un astronews à ce sujet.
Infographiques sur le lanceur SLS.
Vice President Unveils NASA Spacecraft for Artemis 1 Lunar Mission on Moon
Landing Anniversary
The Great Escape: SLS Provides Power for Missions to the Moon
NASA’s Strategic Plan for Lunar Exploration
explique les différentes étapes du programme.
Nasa’s daunting to-do list for sending people back to the moon,
ce qu’il faut pour retourner sur la Lune.
Développement du vaisseau spatial ORION de la NASA
La construction du Gateway par Lockheed Martin
(animation vidéo).
Artemis-1 : la construction de la capsule Orion est terminée
Nasa : le véhicule Orion pour la mission Artemis est bientôt prêt
par Futura Sciences.
GATEWAY : L’ORBITE BIZARRE EN HALO, POURQUOI ?
(03/08/2019)
Comme vous le savez, la future mission Artemis va comprendre un avant-poste
autour de la Lune, mini station spatiale, étape vers d’autres missions lunaires
ou autres. Ce sera une base permanente et un relais de communications, mais
aussi un entrepôt de stockage de consommables pour les astronautes, il pourrait
même abriter des laboratoires scientifiques.
Les futurs vols d’astronautes vers la Lune s’arrêteront en fait au Gateway, où
un atterrisseur lunaire les attendra pour aller vers la surface. On pense même
qu’elle pourrait servir d’étape avant de partir vers….Mars !
Cette station doit être installée
autour de la Lune sur
une orbite la plus stable possible et surtout la plus économique possible.
Les spécialistes de la NASA et de l’ESA ont passé des mois entiers à débattre
des pour et contre de différentes orbites ; ils ont finalement décidé de
l’orbite choisie.
Cette station va obéir à une orbite du type en halo (analogue courbes de
Lissajous) presque rectiligne ou NRHO (near-rectilinear halo orbit). Orbite liée
aux points de Lagrange quasi stables L1 et L2 (situés
approx
à 60.000 km de la surface lunaire).
Au lieu d’orbiter la Lune sur une orbite basse, comme le vaisseau Apollo à
l’époque, le Gateway va suivre une orbite très excentrique.
Au point le plus proche, il sera à 3000 km de la surface lunaire, au point le
plus éloigné, à 70.000 km.
Crédit : ESA
Il existe de nombreuses vidéos expliquant cette orbite, notamment :
https://youtu.be/jfCaac1ijRg
et aussi :
Mais je ne les trouve pas très claires. À vous de voir.
Alors, pourquoi une telle orbite ?
Elle est possible à cause la présence des deux points quasi stables, les points
de Lagrange L1 et L2 du système Terre-Lune.
Une révolution complète sur la NRHO prend sept jours, elle permet un nombre
« d’éclipses » limités, quand la station passe dans l’ombre de la Terre,
important pour les panneaux solaires aussi. Sept jours semblent aussi la bonne
durée pour une courte expédition lunaire, ainsi au bout de cette période le
Gateway serait de nouveau à la bonne position au-dessus de la Lune.
Les Américains appellent cette orbite
une orbite « angélique »,
car elle a la forme du halo au-dessus de la tête des anges et des saints.
Au cours du temps, cette orbite dérive un peu, et il faudra, comme pour l’ISS,
l’ajuster.
Mais si cette orbite a été choisie, c’est aussi pour la faible consommation
d’énergie nécessaire pour la maintenir.
Ce qui requiert le plus d’énergie, c’est de quitter l’attraction terrestre,
alunir va requérir une énergie similaire dans le freinage. On peut économiser un
peu de cette énergie en laissant certains éléments en orbite sur le Gateway par
exemple.
On n’enverra sur la Lune que ce qui est nécessaire à partir de cet avant-poste.
Le concept du Gateway. Crédit : NASA/ESA.
Une autre vue possible.
Démarrage de la construction du Lunar Gateway : bonne question, merci de l’avoir
posée….Peut-être 2020.
Dernière nouvelle : la NASA vient de donner le contrat de construction d’un
module d’habitation du Gateway à
Northrop Grumman,
basé sur leur
capsule Cygnus.
Cette capsule a déjà été lancée une douzaine de fois vers l’ISS.
Ce module serait théoriquement prêt pour un lancement fin 2023 et un arrimage au
premier élément du Gateway (si celui-ci est lancé !). La NASA fait tout pour
respecter le dealine du Président Trump de 2024 pour la mise en orbite lunaire
de cette station.
Rappelons que le Cygnus est basé sur le module MPLM (Multi-Purpose
Logistics Module)
construit par Thales Alenia Space et monté plusieurs fois sur l’ISS. Ce nouveau
module baptisé Minimal Habitation Module, aura le même diamètre (3 m) que
Cygnus). Ces modules pourront être lancé à l’aide d’une Atlas 5.
POUR ALLER PLUS LOIN:
Angelic halo orbit chosen for humankind’s first lunar outpost
par l’ESA.
Pourquoi l’orbite de la future station spatiale lunaire aura cette forme
étonnante
par Numerama.
Station lunaire internationale : qui réalisera quoi ?
par Futura Sciences.
Qu'est-ce qu'une orbite à halo presque rectiligne?
Why is a near rectilinear halo orbit proposed for LOP-G (formerly known as Deep
Space Gateway?)
NASA taps Northrop Grumman in sole-source agreement to build Gateway habitat
SPACEX : ON CONNAIT LES CAUSES DU RÉCENT ÉCHEC.
(03/08/2019)
Après le dernier succès de Crew Dragon vers l’ISS, il ne restait plus qu’une
étape à franchir pour SpaceX avant d’envoyer réellement des astronautes vers
l’ISS : réussir le test
d’éjection du pas de tir en cas de problème au décollage (pad abort en
anglais).
Ce test s’est déroulé le 20 Avril 2019 sur le Landing Zone 1 de Cap Canaveral.
Et cela a été la catastrophe !
On a reporté ce grave incident
dans ces colonnes,
mais à l’époque ni la NASA ni SpaceX n’ont donné d’explications satisfaisantes.
On sait seulement que la capsule avait explosé à la mise à feu des moteurs
SuperDraco du système d’éjection.
SpaceX vient finalement ce 15 juillet 2019 de publier un communiqué expliquant
le problème.
Il faut savoir que la capsule Dragon comprend deux systèmes distincts de
propulsion :
·
16 moteurs fusées Draco basse pression fonctionnant à base d’hydrazine et de NTO
(Nitrogen Tetroxide Oxydizer) de poussé 400 N (approx 40 kg) pout l’orientation
de la capsule dans l’espace et
·
8 moteurs fusées
SuperDraco
haute pression avec les mêmes ergols mais possédant une poussé beaucoup plus
grande (70.000 N !) utilisés uniquement pour la procédure de sauvetage de la
capsule.
Photo : SpaceX et textes JPM
Une belle infographique
de J. Ross à voir.
C’est la mise en service de ces SuperDraco qui a provoqué l’explosion de
l’ensemble.
En fait, après analyse de l’incident, on s’est aperçu que l’anomalie s’est
produit environ 100 ms avant l’allumage des SuperDraco et pendant la
pressurisation du système de propulsion.
Il semble bien que ce soit une valve anti-retour en Titane qui a laissé entrer
le NTO dans un réservoir d’Hélium.
Ce composant aurait causé l’explosion de l’ensemble.
Dans les restes de l’explosion on a retrouvé les moteurs fusées intacts.
On n’avait pas envisagé la réaction du Titane avec le NTO à haute pression.
Cet incident a été reproduit sur plateforme de test chez SpaceX pour
confirmation.
Ce genre de valve a été remplacé par un type plus sûr, un disque de rupture
(burst disk).
Le prochain vol habité (Demo 2 avec Bob Behnken et Doug Hurley) est probablement
retardé et n’aura pas lieu avant début 2020, après un nouveau test de la
procédure de sauvetage.
On remarquera que Boeing a eu le même genre de problème avec sa capsule
Starliner il y a quelques temps.
POUR ALLER PLUS LOIN :
In-flight abort static fire test anomaly investigation
par SpaceX
SpaceX Dragon capsule explosion blamed on titanium valve failure
SpaceX points to leaky valve as culprit in Crew Dragon test accident
SpaceX explique pourquoi Crew Dragon a explosé
par Futura Sciences.
STARHOPPER : UN SAUT DE PUCE MAIS UN GRAND PAS POUR SPACEX
(03/08/2019)
Le 25 Juillet 2019, SpaceX a enfin procédé au lancement de Starhopper (to hopp
en anglais : sauter) du prototype de son futur lanceur Starship, oh, décollage
bien modeste d’une vingtaine de mètres mais symbolique.
En effet il n’était retenu par aucun câble et s’est élevé de lui-même grâce à
son moteur
Raptor
avec du méthane
comme carburant, a effectué un léger déplacement horizontal et s’est posé sur
son aire de lancement de Boca Chita au Texas.
C’est bien mieux que la veille où il avait commencé
à prendre feu
ce qui a interrompu l’essai.
Ce
lancement a mis le feu à une partie de l’aire de décollage, on le voit dans le
film.
Ce prototype qui a été raillé comme étant un château d’eau (water tank en
anglais) a donné l’occasion à Elon Musk de se réjouir à la fin du test avec ce
tweet vengeur :
Même les châteaux d’eau peuvent voler ! (Water towers *can* fly, haha!!")
Crédit photo : Reuters.
Prochaine étape : un vol de 200 m dans quelques semaines.
Elon Musk est très confiant de voir fonctionner le véhicule orbital pour l’année
prochaine.
Le décollage de Starhopper, le 25 Juillet 2019
SpaceX fournit aussi deux courts vidéos :
Vidéo 1
et
Vidéo 2
où l’on voir réellement le décollage
Voici aussi une vidéo de SpaceX qui montre en plus de Starhopper, le retour des
boosters de la mission Dragon CRS 18 vers l’ISS. À voir !
POUR ALLER PLUS LOIN :
Starship Super Heavy : Elon Musk annonce un gain de puissance
SpaceX fait voler pour la première fois le prototype du Starship
SpaceX’s Starship prototype has taken flight for the first time
Big News! SpaceX’s Starhopper Test Vehicle Completes First Free Flight!
Article de Universe Today.
SpaceX Starship Plans To Land On The Moon In 2021, And NASA Thinks Of A
Partnership,
vidéo
SPACEX : MISSION CRS-18 VERS L’ISS ACCOMPLIE.
(03/08/2019)
La 18ème mission de ravitaillement de SpaceX vers l’ISS a été lancée
le 25 Juillet 2019 depuis Cap Canaveral.
La capsule Dragon transportait quelques tonnes de fret, de nourriture et de
matériel scientifique pour la Station spatiale.
De plus la capsule emporte un liquide non newtonien, le fameux « slime » pour
étudier son comportement en apesanteur.
Arrimage parfait le 27 Juillet grâce au Canadarm 2, et récupération de l’étage
principal sur la zone prévue au Cap.
La capsule Dragon allait pour la troisième fois dans l’espace, un record à ce
jour, de plus l’étage principal volait, lui, pour la deuxième fois. Dragon doit
rester accrochée à l’ISS pendant un mois.
Les différentes étapes d’atterrissage de l’étage principal. (Crédit SpaceX)
L’intérêt de cette mission tient surtout aux vidéos diffusées par Elon Musk
lui-même.
En effet, on voit le retour de l’étage principal se poser au Cap et le passage
du mur du son lors de la rentrée dans l’atmosphère (on entend le bang).
4 caméras filment cet évènement :
·
En haut à gauche de l’image caméra à bord de la Falcon 9
·
Les autres sont prises du sol
On entend clairement les bangs supersoniques.
POUR ALLER PLUS LOIN :
CRS-18 Dragon arrives at the ISS following Falcon 9 launch
Falcon 9 : écoutez les bangs supersoniques au retour de l’étage principal
par Futura Sciences
SpaceX : nouveau ravitaillement réussi de l'ISS pour la capsule Dragon
Watch a SpaceX Rocket Generate 2 Sonic Booms and Land in This Amazing Video
EXOPLANÈTES : ON CÉLÈBRE LA 4000ème !
(03/08/2019)
On découvre de plus en plus de planètes extra solaires ou exoplanètes, nos
instruments deviennent plus performants et de nombreux satellites dédiés à cette
recherche sont lancés, notamment Kepler qui a fait faire un bond de géant dans
cette quête ; puis maintenant TESS, en attendant d’autres.
La NASA vient d’officialiser la 4000ème exoplanète découverte, et à
cette occasion, des artistes (M. Russo et A. Santaguida) ont fêté cet évènement
à leur façon, ils ont publié une vidéo sur YouTube de la
progression de ces
découvertes au cours des dernières décennies, en fait depuis 1991.
Ils ont placé ces découvertes sur le fond du ciel, représenté par la Voie
Lactée.
On peut voir cette animation aussi sur
l’APOD correspondant.
Chaque rond correspond à une découverte confirmée officiellement.
La couleur de ces cercles dépend de la méthode de détection, par exemple :
·
Violet : méthode du transit
·
Rose : vitesse radiale
·
Orange : observation directe
·
Vert : microlentilles etc..
VOILE SOLAIRE : LIGHT SALI 2 VIENT DE SE DÉPLOYER.
(03/08/2019)
La Planetary Society a réussi son exploit de déployer dans l’espace une voile
solaire expérimentale, lightSail-2.
En effet le CubeSat (à financement participatif, il faut le noter) contenant
cette voile solaire intégré dans une boite appelée Prox-1, a été lancé le 25
Juin 2019 de Cap Kennedy en tant que minuscule membre de la charge utile du
lanceur Falcon Heavy de SpaceX. Ce lanceur, c’était le troisième lancement d’une
Falcon Heavy, transportait aussi 24 « objets » pour l’Armée de l’Air US dans le
cadre de la
mission STP-2
(Space Test Program 2).
C’est une mission
particulièrement délicate avec 4 rallumages du dernier étage et 3
déploiements en orbite. Les boosters avaient déjà été utilisés lors d’une
mission précédente (Arabsat 6A).
Le CubeSat a été lancé à 720 km d’altitude.
Son déploiement étant prévu quelques semaines après.
Les boosters ont été récupérés, mais le lanceur principal a encore une fois
manqué la barge
de récupération.
Photo d’une portion de la voile déployée, prise le 25 Juillet 2019, on reconnait
le Mexique dans le fond avec la péninsule de Basse Californie.
Crédit photo : Planetary Society.
Animation du lancement et des mises en orbite.
Le vrai film :
https://youtu.be/WxH4CAlhtiQ
L’engin devrait déployer sa voile solaire de
32 m2
dans l’espace afin de démontrer que l’on peut utiliser ce genre de navigation
dans l’espace.
C’est un grand succès, il faut maintenant voir comment cette voile va réagir, et
si elle va réussir au cours du temps à élever son orbite.
L’opération s’est déroulée ainsi :
·
Une semaine après la mise en orbite, on ne fait rien on attend que la myriade
d’autres mini satellites soit en place.
·
Ensuite, la porte du CubeSat s’ouvre et un ressort lâche la voile dans l’espace.
·
La voile déploie ses antennes et met son calculateur en service et donne des
nouvelles de son état.
·
On procède à des tests sur la condition de l’engin et on fait des photos à
l’aide des deux caméras grand angle embarquées sur les panneaux solaires (situés
au
centre de la voile)
·
5 jours après, les panneaux solaires (sur les côtés du CubeSat) se déploient
complètement
·
Ensuite on commande le déploiement complet de la voile, constituée de mylar
métallisé (4,5 micron) supporté par des tiges en alliages de Cobalt.
·
On règle ensuite la bonne orientation de la voile.
Si les calculs sont bons, tout ceci devrait
permettre à l’engin
d’élever son orbite.
Durée de l’expérience : un an. Ensuite il devrait progressivement brûler dans
l’atmosphère.
L
Une vidéo explicative :
Animation de la mission
par la Planetary Society.
Les vidéos prises par les deux caméras de bord, elles sont trop lourdes pour ce
site, alors voici les URL :
Animation de 30 images pendant le déploiement, les 13 premières images prises
avec un intervalle de 10 secondes, les autres avec 30 secondes.
Déploiement de la voile du 23 Juillet 2019, l’animation de ces 30 images est 100
fois plus rapide que la réalité.
À priori la voile solaire devrait être visible la nuit dans le ciel (voir
HeavensAbove)
Mais au fait,
comment ça marche une voile solaire ?
Le Soleil (et les étoiles en général) émet des photons, particules sans
masse, mais énergétiques.
Une voile solaire (solar sail en anglais) utilise la pression de radiation
émise par ces photons qui viennent frapper cette voile. (Analogie : le vent
qui frappe les voiles d’un voilier). Attention ce n’est PAS l’action du vent
solaire.
Bien entendu cette pression est extrêmement faible et dépend de la taille de
la voile.
Plus la voile est grande et réfléchissante et plus la pression est
importante.
Rappelons que la constante solaire est approx 1300 W/m2 à 1 UA.
Comme pour une voile de bateau, on peut changer la direction en inclinant
celle-ci.
Si la pression est très faible, en revanche le carburant est gratuit et
inépuisable !
De nombreux projets ont déjà existé avec plus ou moins de succès : Ikaros de
la JAXA,
NanoSail
de la NASA, Sunjammer de la NASA annulé, et de nombreux échecs de
lancements.
Principe
de la propulsion par pression de radiation avec voile solaire.
Le rayonnement solaire exerce une pression sur la voile due à la réflexion
sur celle-ci.
Illustration : NASA/JPL
Les rayons incidents du Soleil se réfléchissent sur la voile et participent
à la composante d’une force correspondant à cette pression perpendiculaire à
la surface.
Cette pression peut servir à orienter la voile, en effet, si la voile est
orientée de telle façon (comme sur le dessin) qu’elle est opposée à la
direction du mouvement, son orbite va décroitre.
Par contre, si la voile est orientée dans la direction du mouvement,
l’orbite va croitre.
On sait qu’un photon n’a pas de masse propre, il peut paraitre illusoire de
parler de sa quantité de mouvement (produit de m par v pour une particule
massive), mais Einstein est passé par là.
La quantité de mouvement (p) d’un photon est donnée par la relation
d’Einstein (relativité restreinte) :
E2 = p2c2 + m2c4
Avec :
E = énergie
p = quantité de mouvement (momentum en anglais) (dimension MLT-1
soit en kg.m/s)
c = vitesse de la lumière
m = masse de la particule
Pour un photon (m=0) on a : p =
E/c =
h
n/c
La force correspondante est par définition
F = dp/dt
Appliqué à un photon dans le visible, on trouve un
p de l’ordre de 10-27
kg.m/s, ce qui signifie que cette quantité de mouvement permet de
faire avance une masse de 10-27 kg sur 1 m en 1 seconde !!!
Pression de radiation au niveau de l’orbite terrestre : 4.7 x 10-6
N/m-2 (chiffre ESA).
Sur une voile de 1 km2, la force correspondant à la pression de
radiation au niveau de l’orbite terrestre serait de 4,7 Newton !
Ce n’est pas énorme, mais c’est constant 24/24, cette force diminue quand la
distance au Soleil augmente (loi en 1/d2)
Une application terrestre :
le radiomètre de Crookes.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Overview of Sail Propulsion for Space Flight
par la JAXA.
What to Expect when LightSail 2 Launches into Space
LightSail 2 a enfin déployé sa voile solaire (images)
Site de la mission
à la Planetary Society.
LightSail 2 Successfully Deploys Solar Sail
avec les vidéos prises par les caméras de bord.
Les images :
CubeSat avec antenne déployée ;
le
CubeSat ouvert
avec panneaux solaires déployés ;
la voile déployée
(vue d’artiste)
L’histoire des voiles solaires.
En images : le déploiement réussi de la voile solaire LightSail 2
par Futura Sciences.
Un TPE sur les voiles solaires.
Solar Sails for Spacecraft Propulsion
de la NASA.
Équivalence masse – énergie et lois de conservation en relativité restreinte
par le CLEA
A new way to travel space,
une video explicative par
Bill Nye
Président de la Planetary Society
Animation de la mission par l’AFP
LightSail 2 Spacecraft Successfully Demonstrates Flight by Light
Planetary Society Deploys LightSail 2’s Solar Sail. What Does The Future Hold
For Solar Sails?
Vidéo.
Le radiomètre de Crookes - Couleur-Science
CHANDRA : 20 ANS EN ORBITE !
(03/08/2019)
L’observatoire spatial en X, Chandra (baptisé ainsi en l’honneur du célèbre
astrophysicien indien Chandrasekhar,
et prix Nobel de physique en 1983, a été lancé en Juillet 1999.
Pourquoi en X, car les rayons X sont absorbés par l’atmosphère terrestre et donc
inaccessible aux télescopes terrestres.
Les X correspondent aux objets célestes parmi les plus énergétiques.
Il a permis de révolutionner notre connaissance du cosmos dans ces longueurs
d’onde.
Il complémente les observatoires spatiaux suivants :
·
Hubble dans le visible
·
Spitzer en IR
·
Compton en gamma.
J’avais écrit à l’époque
un astronews sur ce télescope
que je vous conseille de relire, il reprend toutes les informations nécessaires
pour comprendre pourquoi ces longueurs d’onde sont intéressantes à étudier.
C’est un engin assez énorme, car la construction d’images n’est pas classique
comme pour un télescope dans le visible par exemple.
Les miroirs pour étudier l'X sont très différents de ceux pour le visible, en
effet les X pénètrent le miroir, leur longueur d'onde est inférieure à la
distance entre les atomes !
Il faut donc des incidences très rasantes pour pouvoir espérer recueillir
quelque chose.
C’est pourquoi les télescopes X ressemblent à des grands tuyaux.
Chandra fait en effet 14 m de long en tout ! Il a été emporté (comme Hubble)
dans la soute de la navette Columbia.
Une
vue d’ensemble.
C’est en 1976 que l’idée d’un télescope spatial en X est venue à
Riccardo Giaconni,
Prix Nobel de physique et à
Harvey Tananbaum
qui deviendra le premier Directeur du centre Chandra. Des décennies seront
nécessaires afin de concrétiser ces idées.
Chandra est toujours en opération, les budgets étant votés jusqu’à 2024 au
moins.
Afin de fêter dignement ces 20 ans, la NASA nous donne à admirer
quelques photos superbes de la bibliothèque
de Chandra.
Crédit photos : NASA/CXC
Explications de
cette image composite :
gauche à droite et de haut en bas :
·
Abell 2146
résultat de la collision de deux galaxies.
·
Notre
centre galactique
avec Sag A* notre trou noir super massif, composite de Chandra (vert et bleu) et
observations en radio (rouge)
·
La nébuleuse de la
Tarantule
ou 30 Doradus située dans notre amas local
·
Cygnus OB2
ici une image composite de Chandra (rouge), de visible (bleu clair) et de
Spitzer IR (orange)
·
NGC 604
dans la galaxie M33, c’est une région de forte formation d’étoiles. Données
Chandra en bleu, celles de Hubble en violet.
·
G292.0+1.8
est un reste de supernova contenant beaucoup d’Oxygène.
Chandra participe aussi à l’étude de la matière noire et de l’énergie noire.
Une vidéo commémorative :
https://youtu.be/5WgyagweJSw
POUR ALLER PLUS LOIN :
Dossier X
sur ce site (Rayons X !)
In 2019, NASA's Chandra X-ray Observatory celebrates its 20th year in space
exploring the Universe.
NASA : de magnifiques images pour fêter les 20 ans du télescope Chandra
Exploring the extreme :
les chiffres significatifs sur Chandra.
VU D’EN HAUT :.LA CANICULE DE JUILLET 2019 EN EUROPE.
(03/08/2019)
On a tous souffert d’une
vague de chaleur sans précédent fin Juillet 2019 en Europe et
particulièrement en France.
Des records, vieux de 1947, ont été battus : 42,6°C à Paris.
Cette vague de chaleur a été vue depuis l’espace par satellite et modélisé afin
de fournir la carte ci-contre.
Image correspondant au 25 Juillet 2019 indiquant le niveau des températures de
l’air prises à 2 m du sol, sur une grande partie du continent européen.
Les zones les plus foncées : 45°C.
Carte basée sur le modèle Goddard Earth Observing System (GEOS)
établi par le GSFC
Ces températures records arrivent un mois après une première vague de chaleur en
Juin.
LES MAGAZINES CONSEILLÉS :.APOLLO 11, LES ARCHIVES N° SPÉCIAL AIR ET COSMOS.
(03/08/2019)
|
|
Le
numéro spécial d’Air et Cosmos.
120 pages d'archives, de photos, de témoignages, d'avis d'experts.
12,90€ |
Notre ami Pierre-François Mouriaux (Pif) a grandement participé à ce
numéro spécial d’Air et Cosmos publié à l’occasion du cinquantenaire
de la mission Apollo 11. |
SOMMAIRE DE CET EXCEPTIONNEL NUMÉRO :
Le contexte :
L’éditorial du 19 juillet 1969
La grande aventure Apollo
Le discours de Rice
La dernière tentation de Kennedy
Le prix de la lune
Atterrir ou alunir ?
Les matériels :
Saturn 5, le plus puissant lanceur de tous les temps
Le CSM : un vaisseau pour le voyage terre+lune
Le LM : un aigle en forme d’araignée
Une stratégie qui vaut de l’or
Les sextants Kollsman
Une révolution informatique
Le port lunaire d’Apollo
De la lune au salon familial
A7l, la combinaison lunaire
L’odyssée :
Albert Ducrocq, la voix du spatial
L’équipage est formé
De la terre à la lune : le grand récit
La nuit de la lune à Europe 1
Premières grandes découvertes
Pierres de lune
Trois astronautes sous surveillance
35 témoins et experts s'expriment.
Excellente compilation de cette extraordinaire aventure qui fait le point sur
tous les détails de cette époque et de ses différents acteurs.
LES MAGAZINES CONSEILLES : POUR LA SCIENCE / LA CHASSE AUX TROUS BLANCS !
(03/08/2019)
Ce numéro d’Aout 2019 de Pour la Science, nous parle notamment après de nombreux
numéros sur el trous noirs, des trous blancs !!!
Les trous blancs ? Des sosies inversés des trous noirs qui expulsent la matière
sans jamais en absorber. Tombés dans l’oubli, ces objets hypothétiques
reviennent au goût du jour.
Le physicien Carlo Rovelli nous explique que dans le cadre de la théorie de la «
gravité quantique à boucles », dont il est l’un des fondateur, les trous noirs
pourraient se transformer en trous blancs par effet tunnel. Et que l’existence
des trous blancs résoudrait plusieurs énigmes de l’astrophysique et de la
cosmologie.
Bref, au bout du tunnel, on verrait la lumière… si toutefois ces objets étranges
daignent un jour se dévoiler aux astrophysiciens.
L’édito de Maurice Marshaal :
En étudiant leurs équations censées décrire le monde réel, les physiciens
découvrent parfois des solutions qui ne correspondent à rien d’observé. Puis,
quelques mois ou des décennies plus tard, des chercheurs mettent en évidence un
objet ou un phénomène qui est le pendant physique de la solution mathématique
trouvée auparavant. Ce fut par exemple le cas avec le positron, identifié dans
les rayons cosmiques en 1932. Ce sosie de l’électron, mais de charge opposée,
était suggéré par l’une des solutions de l’équation que le Britannique Paul
Dirac a proposée en 1928 pour tenter de décrire, en conformité avec la mécanique
quantique et la relativité restreinte d’Einstein, l’électron.
Une telle prédiction théorique, suivie de la découverte correspondante, fait le
bonheur des scientifiques. Cette situation n’est pas si rare et un autre exemple
est celui des trous noirs. Ces objets astrophysiques dont rien, pas même la
lumière, ne peut s’échapper sont apparus en filigrane des équations dès
l’avènement de la théorie de la relativité générale d’Einstein, vers 1915. Mais
il a fallu plusieurs décennies pour que les solutions des équations soient
correctement interprétées, que la notion de trou noir s’éclaircisse et que les
observations astrophysiques mettent hors de doute l’existence de ces astres.
Le même scénario se reproduira-t-il avec les trous blancs, sortes de sosies
inversés des trous noirs, eux aussi suggérés par les équations d’Einstein ?
Tombés dans l’oubli, ces objets hypothétiques qui ne font qu’expulser de la
matière et du rayonnement reviennent au goût du jour. Carlo Rovelli nous
explique notamment que dans le cadre de la « gravité quantique à boucles »,
théorie quantique de la gravitation dont il est l’un des principaux bâtisseurs,
les trous noirs pourraient se transformer en trous blancs par effet tunnel (un
effet quantique connu par ailleurs). Et que l’existence des trous blancs
résoudrait plusieurs énigmes de l’astrophysique et de la cosmologie. Bref, au
bout du tunnel, on verrait la lumière… si toutefois ces objets étranges daignent
un jour se montrer aux astrophysiciens.
Les trous blancs ? Des sosies inversés des trous noirs qui expulsent la matière
sans jamais en absorber. Ces astres correspondent à certaines solutions des
équations de la relativité générale et pourraient être le destin ultime des
trous noirs. Leur détection ouvrirait une fenêtre inédite sur la gravitation
quantique.
Carlo Rovelli
Extraits :
Le 10 avril 2019, l’humanité a admiré pour la première fois une image réelle
d’un trou noir : une tache noire entourée d’un anneau brillant et déformé. Grâce
à ce « cliché » obtenu par le projet Event Horizon Telescope après traitement de
données observationnelles, nous avons maintenant une preuve visible et directe
de l’existence de ces objets exotiques et extrêmes.
Si l’existence des trous noirs ne fait aujourd’hui guère de doute, de nombreuses
décennies ont été nécessaires pour que les physiciens en soient persuadés. Les
trous noirs étaient une sorte de curiosité mathématique, une des solutions
possibles des équations de la relativité générale d’Einstein, mais sans
existence réelle dans l’Univers. En 1972, dans son manuel Gravitation and
Cosmology, le futur Prix Nobel Steven Weinberg, de l’université du Texas à
Austin, qualifiait encore ces objets de « très hypothétiques ».
Les indices de leur réalité physique ont cependant fini par s’accumuler. Dans
les années 1970, les radioastronomes ont détecté des sources de rayonnement
électromagnétique, comme Sagittarius A* au centre de la Voie lactée, que l’on a
par la suite clairement identifiées comme provenant des disques de gaz et de
poussières chauffés à blanc qui s’accumulent autour des trous noirs. Deux
décennies plus tard, le statut de trou noir de Sagittarius A* a été confirmé
grâce à l’observation d’étoiles évoluant sur des orbites proches du trou noir,
ce qui a permis d’estimer sa masse à 4 millions de masses solaires. Plus
récemment, les interféromètres laser géants Ligo et Virgo ont détecté des ondes
gravitationnelles, des vibrations de l’espace-temps, dont la forme correspond
exactement à celle produite quand deux trous noirs tombent l’un sur l’autre en
spiralant jusqu’à fusionner.
Cette histoire de la reconnaissance des trous noirs comme constituants de
l’Univers pourrait se répéter avec les trous blancs. Ces astres sont des objets
aussi surprenants et exotiques que les trous noirs. Comme ces derniers, ils
correspondent à certaines solutions des équations de la relativité générale.
Pour les décrire de façon très simple, ce sont des trous noirs évoluant à
l’envers : des trous noirs dont le film de la vie serait projeté en partant de
la fin. Malgré cette différence, pour un observateur extérieur à un tel astre,
il est difficile de distinguer un trou blanc d’un trou noir. Les deux sont
massifs et dotés d’un champ gravitationnel attractif. Ils peuvent donc tous deux
soutenir un disque d’accrétion et être entourés d’objets en orbite. Mais si l’on
voyait le « trou » expulser une gerbe de matière, on saurait aussitôt qu’il
s’agit d’un trou blanc.
La différence serait tout aussi évidente si, d’aventure, un vaisseau spatial
s’approchait du bord d’un tel astre. Dans le cas du trou noir, il pourrait y
pénétrer, mais il serait alors piégé par le champ gravitationnel intense,
incapable d’en ressortir. Même la lumière est incapable de fuir hors d’un trou
noir, d’où son nom. À l’inverse, avec un trou blanc, le vaisseau serait
incapable de pénétrer dans l’astre. Lors de son approche, il rencontrerait un
flot de matière sortante et il lui faudrait une énergie infinie pour pénétrer
dans le trou blanc.
6,90 € bien dépensé !
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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