LES
MATHÉMATIQUES DE L'ASTRONOMIE : PARTIE 2 PAR B LELARD (13/03/2008)
Voici une nouvelle rubrique dans vos Astronews,
suite à une demande forte, notre ami Bernard Lelard, Président de
l'Association d'astronomie VEGA de Plaisir (Yvelines) se propose de nous
faire découvrir la genèse des mathématiques qui ont été utiles à
l'Astronomie dans cette rubrique qui comportera de nombreuses parties.
PARTIE
2 :LA MÉSOPOTAMIE.
Dans la Stanza della Segnatura ( la salles des
signatures ) au Vatican, là où les papes signaient leurs bulles, se trouve
une des plus significative peinture de la Renaissance : «
l’école d’Athènes « par Raffaello Sanzio ( 1483-1520 ) la
peinture de Raphaël montre en majesté au centre Platon ( traits de Vinci )
et Aristote , Pythagore
Les philosophes principaux, les mathématiciens,
les astronomes, les médecins de la Grèce Antique sont représentés en précurseurs
de la Renaissance et en fondateurs de la Science.
En
fait les premiers scientifiques appartenaient à d’autres civilisations
moins connues implantées depuis des dizaines de siècles dans une région
que le grec Strabon de
Cappadoce nomma « le
Croissant Fertile « .Strabon
( qui louchait, d’où strabisme ) avait écrit en 25 avant JC une histoire
en 43 volumes ( perdue ) et une géographie en 17 volumes qui nous est
parvenue.
Les grands peuples premiers occupaient la Mésopotamie
et l’Égypte.
Il faudrait rajouter selon la chronologie l’Indus
et la Chine. Ces peuples premiers se sédentarisèrent au bord des grands
fleuves : le Nil, l’Indus, le Yang Tsé et l’entre deux fleuves :
le Tigre et l’Euphrate.
Mésopotamie
est un mot inventé par l’historien grec Ploybe ( IIème avant
JC ) meso (meso) entre et potamos (potamos fleuve).
La Mésopotamie recouvrait les actuels
territoires de l’Irak et d’une partie de la Syrie, du Liban et du sud
ouest de l’Iran.
Ce territoire est bien bordé et donc donnera
naissance à des civilisations homogènes : au nord les montagnes d’Arménie,
à l’est le massif du Zagros à l’ouest le désert d’Arabie et la
steppe de Syrie.
Bien sûr, il y avait d’autres peuples :
en Afrique de l’est, berceau de l’Humanité, venus de Sibérie par le détroit
de Béring alors pris dans les glaces les Amérindiens du Canada à la
Patagonie, en passant par l’actuel Mexique et Panama, les Celtes et les
Scythes et tous les îliens de l’Océan Indien à l’Australie en passant
par Java. Mais ces civilisations pour l’essentiel n’ont pas laissé
suffisamment de traces à ces époques.
Les
débuts des connaissances astronomiques et mathématiques et du cadre de
notre quotidien ( année, mois
,jour, heure, courses de la Lune et du Soleil, des planètes, éclipses,
zodiaque, écriture, calculs ) viennent de Mésopotamie et, dans une
moindre mesure d’Égypte et des peuples Mayas et Chinois.
Les
premiers calculs de lunaisons, de saisons, de surfaces, de longueurs, les
degrés, la division du cercle en 60 partie, la division de l’heure en 60
minutes, la découverte des planètes comme astres errant viennent des bords
de l’Euphrate. Autrefois ces civilisations faisaient
l’enchantement des élèves de sixième qui savaient compter, écrire etlire l’histoire de l’Orient. Nous devrions penser à
Sumer chaque fois que nous consultons notre montre. Il faut donc, pour mieux
comprendre, nous attarder sur les civilisations du Croissant Fertile dont la
vie des descendants est si dure aujourd’hui.
Le
cours du Tigre est
de 885 km et celui de l’Euphrate
de 1.300 km. La différence d'altitude entre l’actuelle Bagdad et le golfe
persique n’excède pas 10 mètres, ainsi les fleuves s’écoulent très
lentement, déposent des alluvions et inondent les rives masquant les
parcelles qu’il fallait délimiter à la décrue. Aux estuaires se
trouvaient ( et se trouvent encore vers Bassora) de grandes étendues de
marais donc de roseaux donnant naissance à une industrie de fibres de
roseau et de joncs.
Les alluvions favoriseront la première
agriculture avec l’invention de l’araire et la culture de l’épeautre
( blé tendre ou cousmine ou amidonnier). Le savon était inventé ( savon
d’Alep ) et aussi la bière.
Les inondations créeront la géométrie qui
servira à retrouver les limites des champs et le paiement des taxes foncières,
déjà ! Géométrie
vient du grec gê (ge la terre) et de metron (metron mesure).
Les premières figures géométriques vinrent
de l’observation du ciel : triangles d’étoiles, rectangles,
cercles avec la Lune qui donneront la roue.
Les envahisseurs, les commerçants et les
navigateurs feront circuler les idées : les inventions des Mésopotamiens
s’étendront jusqu’aux rives est de la mer Égée ( entre Éphèse et
Antalya de l’actuelle Turquie ) et de là les navigateurs Crétois les
diffuseront, avec les savoirs égyptiens du delta du Nil aux Mycéniens de
l’Attique et du Péloponnèse, ancêtres des Grecs, le pourtour de la mer
Égée devenant les pays des Grands Anciens du tableau de Raphaël.
Les Crétois jouèrent le rôle de diffuseurs
que joueront au VIIIème siècle les Arabes qui livreront le
savoir de leurs savants immigrés grecs vers l’Ouest lointain, l’Andalus
en arabe, leur Far West espagnol. Après traductions à Tolède, en latin
par un futur pape, l’Occident s’éveillera alors aux savoirs orientaux.
Nous en reparlerons en évoquant les valeureux astronomes-mathématiciens
arabes.
Entre 10.000 et 5.000 avant JC la situation
exceptionnelle de la Mésopotamie fixe des peuplades de chasseurs et d’éleveurs
qui cultiveront l’épeautre et le riz qui venait du nord de l’Inde et de
la Chine. S’élevèrent alors les premières maisons, premiers villages et
premières villes avec rues ( Jéricho, Ur, Mari… ). J’ai vu les
murailles de Jéricho existent toujours et Catal
Hüyuk la première ville en Anatolie.L’agriculture, les saisons et les inondations nécessitèrent le
relevé et les archives de ces évènements cycliques. L’approche des
saisons coïncidait avec l’apparition d’étoiles à l’est au lever du
Soleil et sa position au zénith, responsable de l’intensité du climat,
revenait périodiquement selon un cycle qui deviendra l’année. Cette année
sera rythmée selon 12 période correspondant à 12 lunaisons.
Comme encore de nos jours au Liban et dans les
Balkans la région fut un lieu de passage pour des peuples qui y laissèrent
des ancêtres avec leurs cultures, leurs religions, et les conflits de
cohabitations qui vont avec.
Ainsi
en 2235 avant JC le peuple Sumérien laissa la place aux Akkadiens de Sargos
qui laissèrent la place en 2000 avant JC aux Chaldéens d’Hammourabi ( celui
du code qui est au Louvre ) qui laissèrent la place en 1595 avant JC
aux Hittites de Mursili qui laissèrent la place en 1274 aux Assyriens d’Assurbanipal
et sa bibliothèque qui laissèrent la place en 615 avant JC aux
Babylonniens avec Nabuchodonosor II ( qui exila les Juifs ) qui laissèrent
la place en539 avant JC aux Perses de Cyrus le Grand qui laissèrent la
place en 331 avant JC aux Macédoniens d’Alexandre le Grand qui laissèrent
la place aux Arabes dès 323 avant JC.
La région retrouvera son rayonnement sous les
Abbassides en 762 après JC sous le calife Al Mansur qui fonda « la
Cité de la Paix « Bagdad et rassembla les savoirs des peuples de
passages qui laissèrent chacun ancêtres, cultures et religions.
On comprend mieux pourquoi la gouvernance de
l’Irak n’est pas simple
Les
humains ont donc su compter avant de savoir écrire et c’est en Mésopotamie
que cela se fit.
Dès
les temps les plus reculés, les humains gravaient des entailles sur des
bois de rennes, des pierres plates car il est impossible de se rappeler des
séries de chiffres en mémoire et il faut un support solide pour opposer
une preuve en cas de conflits.
Les premiers calculateurs utilisaient leurs dix
doigts, leur main ( la palme ), leur coude ( coudée ), leur pied. Toutes
les civilisations ont débuté ainsi et certaines l’ont conservé comme
les Britanniques ( malgré leur promesse de 1884 en instaurant le méridien
de Greenwich comme origine remplaçant celui de Paris ).
L’altitude des avions se mesure toujours en
pieds !
Compter sur ses 10 doigts a donné au monde le
système décimal. Comme les grandes valeurs alignaient des longues séries
de chiffres ( qui étaient des barres comme encore aujourd’hui nos digits
( digital ) – qui veut dire doigt – informatiques ), les premierscomptables firent des paquets de 20 ou de 10 ou de 5 ou
de 12 quand on s’aperçu que l’intervalle entre 2 maxima de
hauteur du Soleil donnaient 12 lunaisons. Les Mayas qui occupèrent des
territoires au Yucatan, Guatémala et Honduras comptaient avec leurs doigts
et leurs pieds donc avec un système vigésimal. Ce fut l’invention des
bases de calcul. Les bases étaient matérialisées par des entailles plus
grandes, des cailloux, des nœuds sur des cordelettes ( comme les Incas et
les Polynésiens ), des trous.
Vers
4.000 avant JC les Sumériens et les Élamites ( habitants d’Élam pays au
sud ouest de l’Iran actuel ) tenaient des comptabilités avec des jetonsmodelés dans l’argile de taille et de forme différentes selon les
valeurs voulues et reconnues.
Les jetons s’appelaient des « calculi « , petits cailloux, d’où
vient le mot calcul. Calculs comme il en existe aussi dans certains reins
selon le même principe !
Les calculs étaient introduits dans une bulle
d’argile. A chaque relevé ( pour les prêts ), inventaire ( pour les héritages,
recensement ( pour les troupeaux et les soldats ).
Les boules apparaissent dès le XVIIème
siècle avant JC en Mésopotamie.
Les nouveaux comptables étaient surtout des prêtres
astrologues. Avec le temps, apparurent sur les bulles des traits incisés et
des dessins rappelant le contenu. Parfois était apposé un sceau au moyen
d’un cylindre roulant identifiant le propriétaire du bien décrit par la
bulle. Si la bulle contenait le dénombrement d’un troupeau confié à un
berger lorsque celui ci ramenait le troupeau on cassait la bulle pour
recompter le troupeau.
Vers 3.300 avant JC on dessine sur la boule à
côté du sceau le résumé du contenu. La casse n’a lieu qu’en cas de
contestation. Les jetons numériques deviennent inutiles et les sphères
s’aplatissent et se transforme en tablettes de la taille et la forme de la
paume de la main.
Les
premiers écrits de l’humanité datent de 3.000 avant JC.
Au début l’écriture était de type pictogramme comme des hiéroglyphes.
Avec le temps et les difficultés de dessiner dans l’argile molle les
signes devinrent abstraits. Pour cela les scribes utilisèrent des styles,
calames, en roseau en forme de pointe ou de coins d’où l’appellation
cunéiforme ( coins en latin ).
L'argile
de ces tablettes molles, permettait des modifications et corrections , mais
les inscriptions s'effaçaient par frottement . La conservation des quelques
320 tablettes retrouvées est due à des incendies qui ont cuit l'argile .
Celles-ci
datent de 1800 à 1500 avant JC , lors de la première dynastie babylonienne
, sous Hammourabi , soit d'entre 600 avant JC et 300 après JC pendant les périodes
perse , hellénistique et romaine .
Les tablettes qui sont parvenues ont été
cuites lors d’incendies de temples. De nombreuses tablettes ont été données
à des touristes par des paysans en échange de médicaments. Il y a donc
beaucoup de collection privée. Beaucoup de tablettes furent volées lors du
pillage du musée de Bagdad en 2003, les soldats de garde ayant été réquisitionné
au ministère du pétrole situé en face !
Le déchiffrement de l’écriture sumérienne
fut beaucoup plus facile que celui des hiéroglyphes égyptiens par
Champolion.
C’est
Georg
Friedrich Grotefend ( 1775 1853 ) de l’université de Göttingen (voir
photo) qui déchiffra en 1802 à la suite d’un pari non stupide en 3
semaines grâce à un triple bas relief de Behistun ?
L’écriture sumérienne dont la nature est
inconnue ( peut être caucasienne, on ignore encore aujourd’hui d’où
viennent les sumériens, Indus ?) est très compliquée : elle est
traduite par l’intermédiaire de l’akkadien (on a découvert des
tablettes de correspondance ) qui est une langue sémite comme l’Hébreu
et l’Arabe.
Vers 3.000 avant JC est inventée l’abaque,
ancêtre de la machine à calculer et des PC.
Il s’agit de collier de perles groupées
selon les valeurs.
Vers 2.600 avant JC l’écriture se lit de
droite à gauche et de haut en bas. La complexité des contrats écrits (
notamment les attributions de parts d’héritage – nous verrons que la même
complexité inspirera un notaire astronome arabe qui inventera pour cela
l’algèbre ) est telle que les valeurs doivent aussi se transcrire comme
l’écriture : la numération est née vers 2.010 avant JC..
Le
système de numération sumérien est de base 60 , sexagésimal.
60 qui se dit
« shar « a le plus grand nombre de diviseurs : dans une
tablette modelée avec la paume de la main il était donc possible d’y écrire
un plus grand nombre de combinaisons de part d’héritage.
D60
= {1, 2, 3, 4, 5, 6, 10, 12, 15, 20, 30, 60}
La base 10 des 10 doigts des élamites est
aussi utilisée comme base intermédiaire .
L’origine de la base 60 vient de l’héritage
de 2 cultures antérieures utilisant la base quinaire ( 5 les doigts de la
main ) et duodécimal ( 12, les lunaisons ). La base 60 sumérienne
cohabitait chez les chaldéens assyriens avec la base 10avec la base
Voici les premiers chiffres connus de
l’histoire de l’humanité:
Guesh 1, min 2, esh 3, limmou 4, ia 5, ash 6,
imin 7 ( 5+2 ), issou 8, ilunou 9 ( 5+4 ), ou 10
Les premiers chiffres apparaissent : ce
sont des encoches empreintes de cônes et de cercles.ou encore des clous pour les unité et des chevrons pour les dizaines :
la bille à l'intérieur du cône multiplie par 10.
Les sumériens ne connaissaient ni la virgule,
ni le zéro. Le contexte donnait les ordres de grandeurs et après 59 on réutilisait
les encoches.
Les opérations n’existaient pas : les
calculateurs utilisaient des tables de carrés, d’inverses, de cubes, de
sommes.
Les sumériens connaissaient les triplets
pythagoriciens ( 3 4 5 ), ( 6 8 10 ) sans connaître le théorème de
Pythagore qui viendra 8 siècles plus tard.
Le si célèbre théorème paraît toujours
saugrenu à quiconque s’interroge sur le pourquoi des choses.
En fait la racine carré de l’hypoténuse servait
surtout aux architecte pour caler les poutres, situer les arches en
brique. Ces architectes étaient aussi géomètres et connaissaient les
surfaces des carrés, rectangles, triangles rectangles, les triangles équilatéraux
, hexagones , polygones réguliers et leur inscription dans un cercle, les
volume du cube , du pavé , du prisme , du cylindre , de la pyramide à base
carrée, le tout en tables à consulter. Les raisonnements aboutissants à
ces calculs viendront avec les Grecs.
Les Sumériens savaient résoudre des équations
du premier et du deuxième degré à une inconnue ainsi qu'un système d'équations
du premier degré à deux inconnues , et ceci dans le cadre de problèmes de
répartitions de grains ou de calculs d'intérêts.( pour résoudre une équation
du second degré , ils utilisaient ce qui correspond à notre méthode
actuelle de "complétion du carré " , se fondant sur le fait
qu'on peut toujours découper un rectangle pour former un carré ) .Bien sûr, ils ne disposaient pas de notations littérales qui ne
viendront qu’avec François Viète ( 1540 1603 ) dans son ouvrage In Artem
Analyticam Isagoge (1591).
Ils savaient calculer des surfaces de carrés (
en fonction du côté ) , de rectangles ( en fonction de la longueur et de
la largeur ) et de trapèze ( numériquement ) .
Ils
connaissaient une formule approchée pour calculer le volume du tronc d'une
pyramide à base carrée .
Ils savaient , sans autre chose , qu'un
triangle de côtés 3 , 4 et 5 est un triangle rectangle .
Ils savaient calculer la diagonale du carré ,
et connaissaient une formule approchée pour calculer celle du rectangle .
Ils savaient appliquer numériquement le théorème
de Thalès ( non connu à l'époque bien entendu )
La plupart des découvertes mathématiques étant
dès la moitié du IIème millénaire l’astronomie va pouvoir se développer.
Dès
3.200 avant JC les Sumériens construisent des zigurrats, sorte de temple
observatoires comme ceux que l’on découvrent en pays Maya. Leur religion
s’inspirait des étoiles et des cieux, leurs divinités étaient attachées
à des planètes, notamment Inanna ( Vénus ).
Les prêtres étaient astronomes et
astrologues.
En 2.350 avant JC Sargon I roi d’Akkad instaure
la semaine de 7 jours correspond à un quart de lunaison et comme le
7 est maléfique pour les aristocrates il ordonne le repos hebdomadaire.
Les prêtres astronomes s’appelaientTupshar Enuma Anu Enlil. . Il étaient d’excellents observateurs
disposant d’un ciel non pollué. Comme nos élèves de sixième ils
savaient lire, écrire et compter et tenaient donc des archives des phénomènes
célestes afin de prédire un avenir : les saisons, les lunaisons et
vaguement les éclipses.
Le
calendrier assyrien repose sur une année de 12 lunaisons de 30 jours, donc
de 360 jours ce qui collait
parfaitement avec le système sexagésimal, avec des mois intercalaires pour
compenser la dérive par rapport à l’année solaire.
Notre mot mois vient de moon, month, mond
c’est à dire Lune. Les musulmans utilisent toujours le calendrier lunaire
Vers
2.700 avant JC, le calendrier devient luni solaire.
Le nouveau mois vient de l’apparition du croissant de la nouvelle lune
observé par le prêtre astronome du haut de sa ziggurat. Dès le 29ème
jour, on regardait le ciel dès le coucher du Soleil. Si le croissant
devenait visible, on proclamait un nouveau mois. Sinon on recommençait le
lendemain. En cas de nuages ces 2 jours le grand prêtre proclamait le
nouveau mois au trentième jour du mois précédent. Ce système impliquait
une année de 354 jours : lorsque le lever héliaque de 2 ou 3 étoiles
observées se produisait le roi décidait d’un mois intercalaire sur
proposition du grand prêtre après consultation des tablettes archives.
Avant le IIème millénaire le début
de l’année est l’équinoxe d’automne. Au IIème millénaire
le début de l’année est au levé héliaque de l’étoile Hounga ( a
du Bélier ) soit l’équinoxe de printemps.
Les
Chaldéens divisèrent le jour en 12 kaspu
correspondaient au tour de garde des soldats ( massartou ).
Les heures furent dédoublées pour plus de précision
à la suite de revendications ( déjà!! ) sur le temps de travail ( de
garde ).
Chacune des 24 »heures « furent divisées en 60 minutes puis en 60 secondes.
Le plus anciens texte astronomique est une
liste d’observations des mouvements de la planète Vénus identifiée à
la déesse Inanna ( Ishtar )tout
le long du règne d’Ammi-saduqa, roi de Babylone de 1646 à 1626 avant JC.
On a trouvé aussi des relevés météorologiques sur les fréquences des
pluies et inondations et des signalement d’éclipses qui sont autant de
moyens de datation des nombreuses dynasties, les règnes étant compter à
partir des éclipses. Par exemple on peut dater avec précision tout ce qui
s’est passé avant l’éclipse du 15 juin 763 ( recalculée rétroactivement
avec notre calendrier ) sous le règne d’Assur-dan III ( 773 755 )
Le Soleil s’appelait(Utu - Shamash), et la Lune (Nanna - Sîn). Dans une tablettes du XIIè
siècle, le ciel est divisé en trois grands chemins, attribuées au trois
grands dieux de la Triade : "An", "Enlil" et
"Enki" (Ea). Le " chemin d' An" occupait la partie
centrale, le long de l'axe Nord-Sud. Au-dessus se trouvait le "chemin
d'Enlil" , et au-dessous, le "chemin d'Ea".
Pour rendre compte de la position des astres, les astronomes se servaient de
l'écliptique (le plan sur lequel la Terre tourne autour du Soleil, donc sur
lequel on a l'impression que le Soleil se déplace vu de la Terre),
pour évaluer la latitude, et ils avaient divisé le ciel en 12 zones
constituées par des arcs de 30°, qui prirent le nom de la
constellation principale qui s'y trouvait.
Ce
sont les signes du
zodiaque, conservé depuis sous des noms différents. Généralement,
les constellations
mésopotamiennes sont les mêmes que les nôtres, à quelques variations
près, comme la constellation dite de la Charrue, qui regroupe deux étoiles
de notre constellation du Triangle et une d’Andromède.
Vers -1000 av. J.-C. les astrologues Mésopotamiens
connaissent déjà toutes les planètes visibles et ils observent que toutes
se lèvent à l'Est et se couchent à l'Ouest, en suivant dans le ciel la même
trace que le Soleil : la bande où se déplacent ces astres est donc appelée
"zodiaque".
Une tablette babylonienne enregistre toutes les
éclipses lunaires qui se sont produites entre le règne de Nabuchodonosor
et l'an 317 avant JC (soit pendant 400 ans).
Les Mésopotamiens connaissaient au moins cinq
planètes associées à des divinités.
Les noms des jours étaient ceux de la divinité
associée. Le deuxième jour de la semaine était « le jours de mars
« puis « mars « puis à nouveau « mars die,
mardi « .
Un ensemble de 3 tablettes primordiales
d'astronomie retrouvées à Ninive, premier vrai texte d’astronomie
observationnelle :
Illustration : Tablettes 863778 du British
Museum
"Mul
APIN" [mul = étoile + APIN = champ, les 2 premiers mots ) (1000 avant
J.-C).
Elles comprennent la liste de 66 dessins de
constellationsC'est la première
carte astronomique connue.
Elle ressemble à unplanisphère en argile, en 8 sections, et montrant une ou deux
constellations avec les étoiles importantes (Sirius, l'Épi, Pégase.).
"Mul APIN" [mul = étoile + APIN =
champ .3 tablettes à l'écriture
serrée toutes les connaissances. Les indications sont données dans un
almanach contenant 360 jours dans l'année.
On y trouve des indications sur la durée des
jours et des nuits tous les mois de l'année, une sorte de catalogue d'étoiles
situant celles-ci les unes par rapport aux autres, une liste d'étoiles
dites "ziqpu" qui permettent de se repérer par rapport au méridien
selon la date, la liste des constellations qui se trouvaient sur le
"chemin de SIN" (dieu de la Lune), c'est à dire sur l'écliptique,
la longueur de l'ombre portée d'un bâton vertical pour un temps donné
depuisle lever du Soleil. Les
Sumériens connaissaient le cadran solaire ( confirmation par l’historien
grec Hérodote au Vème siècle avant JC ).
La localisation dans le ciel des évènements
observés se fait par rapport à des étoiles brillantes connues.
Les distances sont données en shu-si
"doigts" (1/12 de degré) et en kush (2,5 degré) en précisant la
direction Nord Sud Est ou Ouest à partir de l'étoile de référence le
lever du Soleil, les périodes de visibilité et de sens rétrograde des
planètes.
Première description d’éclipse solaire du
15 juin 763 avant JC utilisée par Hipparcos
La
civilisation mésopotamienne est donc le socle de l’astronomie.
L’aide des mathématiques naissantes sera la numération, dérivée de
l’écriture et des premiers chiffres, et des recettes de calcules de présence
absence de planètes, d’éclipses et de phases de la Lune. Les premiers
calendriers ponctuèrent la vie du peuples et les décrets des cités état.
Presque parallèlement les Égyptiens utilisèrent des méthodes semblables
mais sans innovation majeures.
Désormais Thalès puis Hipparque pourront
s’appuyer sur les archives des observations, utiliser la numération et
avancer dans la connaissance.
Nous verrons cela au prochain numéro.
VIT
ON DANS UN DODÉCAÈDRE DE POINCARÉ? : IL SEMBLE QUE OUI!
(13/03/2008)
Un
dodécaèdre de Poincaré, mais
oui, vous en avez entendu parler, c'est ce que nous répète inlassablement
notre génial ami Jean Pierre Luminet de l'Observatoire de Paris Meudon,
section LUTh (Laboratoire Univers
et Théories).
En effet, une équipe internationale de
chercheurs menée par JP Luminet s'est servi du modèle d'espace du dodécaèdre
de Poincaré pour expliquer
certaines observations du bruit de fond cosmologique (CMB) mesuré par
WMAP.
Il existe un consensus pour le modèle de
l'Univers, c'est ce que l'on appelle le "modèle
standard" du Big Bang.
Après ce Big bang, les fluctuations de densité
originelles auraient été amplifiées par le processus
d'inflation , ceci ayant conduit aux premières observations du bruit de fond cosmologique (CMB).
Actuellement on est d'accord sur un modèle que
presque tout le monde accepte (concordance model) : L'espace serait plat
infini et l'expansion en accélération.
Mais quelle est la taille et la forme de
l'espace?
Notre vue est limitée par l'horizon
cosmologique. Cette limite, similaire à l'horizon du marin en mer, provient
du fait que la vitesse de la lumière est finie et que donc certaines étoiles
ont émis de la lumière qui NE
NOUS A PAS ENCORE ATTEINT.
Vue de l'intérieur d'un Dodécaèdre
de Poincaré, on a l'illusion de vivre dans un espace 120 fois plus
vaste
Univers observable et univers réel.
Donc notre vue de cet univers observable, est
limitée à l'age de l'Univers, approximativement 13 milliards d'années
lumière (Gal), c'est l'horizon
cosmologique.
Ce n'est pas l'horizon
réel de l'univers observable qui est PLUS GRAND, en effet l'Univers
a continué de s'étendre pendant le temps que la lumière met à nous
parvenir, cet univers réel est évalué à 50 milliards d'al.
(Bien que l'age de l'univers soir évalué à
approximativement 13 milliards d'années, il ne faut pas s'étonner que
l'univers observable soit plus grand, en effet, les photons émis à la
naissance, ont subit l'effet de l'expansion et ont en fait parcouru une
distance beaucoup plus grande évaluée à approximativement 50
milliards d'années, avant de frapper nos yeux.)
Dans cette hypothèse, ce que l'on voit dans le
ciel, ne serait qu'un mirage, l'univers nous donne l'illusion qu'il est plus
grand qu'il n'est en réalité.
Et pour JP Luminet et son équipe, notre
univers s'approche le plus d'un DODÉCAÈDRE
DE POINCARÉ.
Certains l'on décrit comme un univers
"ballon de football (soccer ball en anglais).
Qu'est ce que c'est un dodécaèdre de Poincaré?
Ce sont douze pentagones sur une sphère dont on colle les faces opposées,
et l'espace de Poincaré peut se décrire comme l'intérieur de cette sorte
de sphère.
Le volume d'un tel dodécaèdre est 120 fois
plus petit qu'un dodécaèdre standard (du commerce!).
Et on vivrait à l'intérieur d'un tel volume
qui possède la particularité que quand on s'approche d'une de ses faces on
en ressorte par la face opposée comme dans ces petits jeux électroniques
des enfants des cours de récréation.
Cet espace est fini, sans bords et sans
limites.
Voilà pour l'introduction.
Il se trouve que les données les plus récentes
de WMAP donnent une concordance assez faible avec le modèle de concordance
actuel aux grandes échelles angulaires; plutôt que de tendre vers un
espace infini plat, il semble indiquer un espace légèrement courbé
positivement et à topologie multiconnexe.
Le CMB est la relique des rayonnements émis un
peu après le Big Bang, c'est ce que l'on appelle la surface
de dernière diffusion (last scattering surface ou LSS), une sphère de
rayon 50 Gal autour de nous.
Les
minuscules variations de température peuvent se décomposer en harmoniques
dont l'amplitude permet de tracer le spectre en puissance.
Ce graphique représente de combien varie la
température en chaque point du ciel.
Le grand pic correspond à l'harmonique
fondamental (comme pour un instrument de musique) qui indique la taille
typique d'un "grumeau" du ciel approx 1°. Les pics secondaires
(les "harmoniques") donnent d'autres informations complémentaires.
La gauche du spectre est celle qui s'éloigne
le plus de la courbe idéale, il y a des anomalies locales dans les
"graves".
Cela indique que l'espace est fini car les basses fréquences ne peuvent pas
exister et être plus grandes que l'espace lui même, d'où la conclusion
sur la finitude de l'espace.
Dans cette partie basse de la courbe, sur le
graphique du bas, la courbe rouge correspond à un espace infini, alors que
la courbe bleue correspond au dodécaèdre, elle semble mieux correspondre.
C'est cette partie là de la courbe qui a été
étudiée avec plus de détails par JPL et ses collègues, notamment B.
Roukema de l'Université Copernic de Pologne.
Ils trouvèrent que la densité totale de l'espace serait positive et égale à 1,018
(au lieu de 1,0000) ce qui serait corroboré par la réalité.
Il semble que l'on doive s'y faire : on vit
peut être dans un espace multiconnexe type dodécaèdre de Poincaré! (pas
facile à placer dans un dîner en ville!!).
POUR ALLER (ENCORE)
PLUS LOIN :
Site
de JPL avec de nombreuses références
et présentations à la disposition du public. À voir absolument.
Voir aussi les références du CR de la conférence
de JPL citée au début de l'article.
ATV
: LANCEMENT PARFAIT PAR ARIANE CE 9 MARS 2008.
(13/03/2008)
(Photos
: Arianespace et ESA)
L'ESA
est fière de communiquer le parfait
lancement de la fusée spéciale Ariane 5 avec à son bord le premier
ravitailleur jetable de l'Europe, le vaisseau ATV Jules Verne.
Trente-septième lancement
d’Ariane 5, vingt-troisième succès d’affilée.
Ce
nouveau succès du lanceur Ariane 5 confirme que l’offre de Service &
Solutions d’Arianespace
est la référence et la garantie d’un accès indépendant à l’espace
pour tous les acteurs du secteur spatial, agences internationales ou
nationales, opérateurs privés ou institutionnels.
Avec
23 succès d’affilée, Ariane 5 démontre une fois de plus sa fiabilité
et sa disponibilité et établit un nouveau record avec une masse de près
de 20 tonnes satellisée en orbite basse.
Le « Jules Verne », premier d’une série
de véhicules de transfert automatiques (ATV) conçus par l’Agence
spatiale européenne (ESA) pour ravitailler la Station spatiale
internationale (ISS) et pour en rehausser l’orbite, a été lancé ce
matin 9 Mars 2008 avec succès sur une orbite terrestre basse par une
Ariane-5.
Dans les semaines à venir, il effectuera des manœuvres de rendez-vous en
vue de s’amarrer à l’ISS et de ravitailler l’équipage de la station
en fret, en ergols, en eau et en oxygène.
Le lancement a eu lieu au Port spatial de
l’Europe, à Kourou (Guyane française), à 05:03 heure de Paris (01h03
heure locale). Pour cette mission, il a fallu recourir à une nouvelle version du lanceur, Ariane-5
ES, qui a été spécifiquement adaptée pour injecter ce vaisseau de
près de 20 tonnes – soit une capacité d’emport plus de deux
fois supérieure à celle de la version précédente – sur une orbite
circulaire basse inclinée à 51,6 degrés par rapport à l’équateur et
qui est équipée d’un étage supérieur réallumable.
Compte tenu de cette trajectoire de
lancement inhabituelle, il a fallu faire appel à deux nouvelles stations de
poursuite et de télémesure installées à bord d’un navire dans l’océan
Atlantique et aux Açores. Après une phase de combustion initiale de 8
minutes au-dessus de l’Atlantique, l’étage supérieur d’Ariane-5 a
amorcé un vol balistique de 45 minutes au-dessus de l’Europe et de l’Asie,
puis il s’est réallumé pour un vol propulsé de 40 secondes au-dessus de
l’Australie, nécessaire à la circularisation de l’orbite. La séparation
du « Jules Verne », suivie par une station sol de Nouvelle-Zélande, a eu
lieu à 06h09 heure de Paris (02h09heure locale).
Le
vaisseau spatial le plus complexe jamais construit par l’Europe
Le
« Jules Verne » gravite maintenant autour de la Terre sur le même plan
orbital que l’ISS, mais à 260 km d’altitude, contre 345 km pour la
station. Il est suivi en permanence par le Centre de contrôle de l’ATV,
installé dans les locaux du CNES à Toulouse (France). Ce centre assurera
le contrôle en vol du véhicule tout au long de sa mission, en coordination
avec les centres de contrôle de la mission ISS de Moscou et de Houston. Après
une démonstration des manœuvres de sécurité en vol libre, l’ATV
effectuera des manœuvres de phasage orbital en vue de son rendez-vous avec
l’ISS, le premier créneau d’amarrage étant prévu le 3 avril , après
le départ de la navette spatiale américaine Endeavour.
Baptisé « Jules Verne » en hommage au célèbre
écrivain et visionnaire français du XIXe siècle, ce premier ATV est le plus grand et le plus complexe des vaisseaux
spatiaux jamais développés par les Européens, combinant les
fonctions d’une plateforme autonome, d’un véhicule spatial pilotable et
d’un module de station spatiale. Il mesure environ 10 m de hauteur pour un
diamètre de 4,5 m, et affiche une masse au lancement de 19 357 kg. Il se
compose d’un module pressurisé de 45 m3, dérivé de la coque pressurisée
de Columbus, et d’un système d’amarrage de fabrication russe, semblable
à celui des capsules Soyouz, utilisées pour le transport d’équipages,
ou des vaisseaux de ravitaillement Progress. Près de trois fois plus grand
que le ravitailleur russe, l’ATV peut transporter environ trois fois plus
de fret.
L’ATV est également le tout premier véhicule
spatial au monde à avoir été conçu pour effectuer des manœuvres
d’amarrage en mode automatique dans le respect des contraintes de sécurité
très strictes liées à la conduite des vols spatiaux habités. Il est équipé
de systèmes de navigation de haute précision et d’un logiciel de vol
beaucoup plus complexe que celui d’Ariane-5.
Une
nouvelle contribution de l’ESA à la « copropriété » ISS
Approuvé par l’ESA en 1995 pour contribuer financièrement aux coûts
d’exploitation de l’ISS, le développement de l’ATV a été mis en
route en 1998 par une équipe industrielle placée sous la direction d’Astrium
Space Transportation et comprenant une trentaine de contractants représentant
10 pays européens.
A l’occasion de cette première mission
ATV, le « Jules Verne » acheminera 4,6 t de charge utile, dont 1 150 kg de
masse sèche, 856 kg d’ergols destinés au module russe Zvezda, 270 kg
d’eau potable et 21 kg d’oxygène. Lors de ses missions suivantes, l’ATV
transportera une charge utile plus importante, pouvant aller jusqu’à 7,4
t.
Environ 50% de la charge utile du « Jules
Verne » se composent d’ergols de réallumage, que le système de
propulsion de l’ATV utilisera pour effectuer des manœuvres périodiques
destinées à rehausser l’orbite de l’ISS afin de compenser sa descente
naturelle due à la traînée
atmosphérique.
Quatre mois après son amarrage, le « Jules
Verne » quittera l’ISS, emportant à son bord les déchets de la station.
Il sera ensuite désorbité au-dessus du Pacifique Sud et effectuera une
rentrée contrôlée dans l’atmosphère, où il se consumera.
Ce
n’est qu’un début
Après le « Jules Verne », l’ESA a déjà commandé à l’industrie
quatre autres ATV pour des missions prévues d’ici à 2015.
Avec l’ATV de l’ESA et le Progress
russe, l’ISS disposera de deux systèmes indépendants capables
d’assurer sa desserte après le retrait de la navette spatiale américaine
en 2010. Ces systèmes, bientôt complétés par le véhicule de transfert
japonais H-II (HTV), seront cruciaux pour la fiabilité de l’exploitation
de la station.
« Le mois dernier, avec l’amarrage du
laboratoire Columbus, l’Europe a pris pied dans la structure en copropriété
de l’ISS. Avec le lancement du premier ATV, elle dispose maintenant de son
premier cargo de l’espace », a déclaré Daniel Sacotte, Directeur du
Programme Vols habités, Microgravité et Exploration à l’ESA. « Nous
sommes maintenant copropriétaires de l’ISS et nous allons bientôt
devenir des partenaires à part entière de l’exploitation de la station.
Avec l’ATV, nous assurerons la desserte de l’ISS en l’approvisionnant
en fret et en offrant une capacité de rehaussement d’orbite. »
Selon Jean-Jacques Dordain, Directeur général
de l’ESA, « le lancement du « Jules Verne » par Ariane-5 ES marque une
étape importante pour l’ESA. Avec l’ATV, le véhicule spatial le plus
lourd et le plus complexe jamais construit par notre agence, l’Europe
devient un partenaire indispensable de l’ISS. Cet événement est le fruit
d’une coopération étroite entre les Etats membres, l’industrie européenne,
Arianespace, le CNES, le personnel de l’ESA et les partenaires
internationaux.
Mais les prochaines étapes de la mission
Jules Verne sont tout aussi importantes eu égard à l’objectif du
lancement : réussir la manœuvre de rendez-vous et d’amarrage automatique
à l’ISS, pilotée depuis le Centre de contrôle de l’ATV à Toulouse.
Une fois cet objectif atteint, nous aurons
franchi un nouveau cap qui permettra de renforcer le rôle de l’ESA dans
les activités futures d’exploration internationale du système solaire.
»
La conséquence de ce lancement réussi :
Ariane 5 ES qualifié en vol
La version d’Ariane 5 utilisée pour lancer
l’ATV Jules Verne est la version Ariane 5 ES dont c’était le premier
vol.
Dotée d’une partie basse (EPC : Étage
Principal Cryotechnique et EAP : Étages Accélérateurs à Poudre)
identique à celle d’Ariane 5 ECA et d’une partie haute spécifique (EPS
: Étage à Propergols Stockables ré-allumable), Ariane 5 ES sera à
l’avenir utilisée par Arianespace pour lancer les véhicules ATV et, le
cas échéant, les satellites de la constellation Galileo.
Une
nouvelle mission pour le Centre Spatial Guyanais
Avec ce lancement, Arianespace dessert pour la
première fois la Station Spatiale Internationale, faisant ainsi entrer le
Centre Spatial Guyanais dans le « club » très fermé des cosmodromes
desservant la Station, aux côtés de Baikonur et de Cape Canaveral.
Quelques semaines après l’arrimage de Columbus à la Station Spatiale
Internationale, le lancement réussi de l’ATV Jules Verne démontre une
fois encore que l’Europe
est un acteur majeur dans le domaine des vols habités.
UN
ASTÉROÏDE TRIPLE : DÉCOUVERT PAR ARECIBO.
(13/03/2008)
(Photo
: Arecibo Observatory)
L'observatoire radio-astronomique
d'Arecibo (Porto Rico) vient de faire une
découverte intéressante : pour la première fois on a détecté un astéroïde géocroiseur (NEA) triple; c'est à
dire un corps principal avec deux petits "satellites" tournant
autour.
Il porte un nom : 2001 SN263 il a été découvert
par le programme de recherche automatique d'astéroïdes LINEAR
(Lincoln Near Earth Asteroid Research) localisé sur le terrain historique (Von
Braun) de White Sands au Nouveau Mexique.
Sa
complexité ne fut découverte que récemment au radar d'Arecibo, Arecibo
appartient à la NSF (National Science Foundation) et est sous la
responsabilité de l'Université
Cornell.
Ces trois objets sont situés à
approximativement 11 millions de km de la Terre, le corps principal a un diamètre de 2km, il semble sphérique; le deuxième a peu près
la moitié du premier et le troisième et plus petit corps semble être de
300m.
La photo radar ci contre paraît trompeuse, en
effet les deux petites "lunes" tournent beaucoup moins vite que le
corps principal elle apparaissent plus petites sur leur image radar.
C'est la première fois que l'on découvre un
objet triple parmi les NEO (Géocroiseurs).
On s'interroge encore sur l'origine et la
formation d'un tel ensemble.
L'étude exacte des orbites dans les semaines
qui viennent devraient permettre de déterminer la masse de chacun de ces
objets et d'en déduire approximativement leurs compositions.
Une
des plus importantes découvertes de la mission Cassini a été les
geysers d'eau et de poussières s'échappant du Pôle Sud d'Encelade.
Ces geysers ont une taille 3 fois plus grande que la lune elle même.
Un
modèle de la structure a été mis au
point, où le gaz semble se former près du point
triple de l'eau (0°C), il
y aurait donc bien de l'eau liquide sous la calotte d'Encelade au
niveau de ces fameuse griffures de tigre (tiger stripes).
Mais
quel est le procédé qui permet d'avoir ce genre de température, car
Encelade est bien trop loin du Soleil pour être chauffé par son
rayonnement. C'est très probablement des forces de marées dues à la révolution
autour de Saturne qui chauffent l'intérieur. Un cas extrême étant le
satellite de Jupiter Io qui chauffe à un tel point qu'il se forme des
volcans).
La
température de Surface d'Encelade est de –193°C alors qu'au niveau des
griffures elle est de (seulement) –133°C; l'intérieur doit être encore
plus chaud!
C'est
une équipe allemande de l'Université de Potsdam (Berlin) menée par Jürgen
Schmidt, qui a mis au point ce modèle qui décrit ce qui se passe dans
le fond de ces griffures.
Il
y aurait un lac d'eau liquide sous la surface qui se comporte comme un réservoir,
un peu comme sur Terre, serait le lac Vostok en Antarctique.
Bien entendu une telle découverte si elle devait se
confirmer, aurait des implications importantes en astrobiologie,
de telles quantités d'eau pourraient elles abriter une certaine forme de
vie?
Cela
remettrait en jeu les priorités des missions spatiales, Encelade ne devrait
pas être oublié.
L'eau
et la poussières sont éjectées à travers ces puits vers la surface, les
grains de poussières les plus lourds frottent contre les parois et sont
ainsi ralentis, cela explique ce que l'on avait détecté : les grains de
poussières sortent plus lentement que la vapeur d'eau qui peut sortir de
300 à 500 m/s. d'après leurs calculs, la plupart des particules de glace
n'atteint pas la vitesse de libération (240m/s)et retombe sur le satellite.
Seule 10% des particules d'eau s'échappent et vont ensemencer l'anneau E.
On
en saura certainement plus lors du prochain survol très rapproché (50km!)
d'Encelade dans quelques jours; on pourra même effectuer des mesures dans
les jets.
Encore une belle preuve de l'existence des
satellites gardiens de l'anneau F (shepherd satellites) qui confinent cet anneau en une mince bande de matière.
La photo suivante de Cassini a eu sa luminosité
augmentée artificiellement par moi afin de la rendre plus visible. (j'ai
aussi rajouté de la couleur, que Carolyn me pardonne!!)
On voit parfaitement Prométhée (100km de diamètre)
à l'intérieur et Pandore (84km) à l'extérieur de l'anneau.
Vue prise du côté de la face non illuminée
de saturne, image prise en lumière visible le 26 janvier 2008 d'une
distance de 750.000km.
HUBBLE :UNE DES GALAXIES LES PLUS JEUNES DE L'UNIVERS.
(13/03/2008)
(Photo
UST/NASA/ESA)
Les télescopes spatiaux Hubble (visible et
proche IR) et Spitzer (IR) ont grâce à l'effet de lentille
gravitationnelle mis au jour une des galaxies les plus jeunes et les plus
brillantes de notre Univers.
Elle daterait de seulement 700 millions d'années après le Big Bang donc en plein
dans ce que l'on appelle les
ages sombres (dark ages).
C'est
la caméra NICMOS de Hubble dans le proche IR qui
a mis le doigt dessus : cette galaxie nouvelle née s'appelle A1689-zD1,
située comme son nom l'indique dans l'amas d'Abell 1689.
Plein d'étoiles y sont en formation à cette
époque reculée et froide.
Spitzer a ensuite confirmé cette découverte.
C'est
l'objet le plus lointain (12,8 Ga) jamais observé à ce jour.
Ces nouvelles images devraient nous donner plus
de détails sur la naissance et l'évolution de ce type d'objets.
Les théories actuelles indiquent que ces ages sombres ont débuté approximativement 400.000
ans après le BB (donc après détection du bruit de fond
cosmologique) lorsque la matière se refroidissait dans cet Univers en
expansion et donnait naissance à des nuages froids d'Hydrogène. Ces nuages
agissaient comme un brouillard épais, d'où le nom.
À un certain moment dans cette époque, les
premières étoiles et galaxies se formèrent, et leur lumière réchauffa
ces nuages froids, mettant un terme à ces ages sombres. Cela se situait
approximativement un milliard d'années après le BB.
La galaxie étudiée par Hubble a probablement
été une de ces galaxies qui ont marqué la fin de cette époque à cause
de la "chaleur" de ces jeunes étoiles en formation.
Cette galaxie est située tellement loin
qu'elle n'aurait pas pu être détectée sans le petit tour de magie des
lentilles gravitationnelles qui ont fait comme un effet de loupe et dévoilèrent
ainsi sa présence.
La "loupe"
c'est l'amas de galaxies Abell 1689 situé beaucoup plus près de nous,
2,2 milliard d'années lumière, elle a permis d'augmenter ainsi la
luminosité de cette galaxie d'un facteur 10, la rendant ainsi détectable
par Hubble.
Spitzer a calculé la masse de cette galaxie
naissante : quelques milliards de fois la masse de notre Soleil, soit une
toute petite fraction de notre propre galaxie, qui est de l'ordre de 100
Milliard de Soleils. La superficie de cette galaxie est aussi très faible.
Les astronomes espèrent que le successeur de
Hubble, le
JWST, permettra d'avoir plus de détails et d'aller plus loin dans le
passé.
MARS
: POURQUOI DES DELTAS EN TERRASSE? (13/03/2008)
(Photos
: Virginia TechetErin Kraal)
Des chercheurs américains et néerlandais ont
récemment publié un rapport dans lequel ils prétendent avoir trouvé
des traces d'écoulements d'eau ayant eus des débits importants sur la planète
Mars.
Mars possède de nombreux bassins qui se
terminent en delta, et des étudiants de l'Université d'Utrecht ont mis au
point des modèles pour étudier ces écoulement d'eau.
certains de ces deltas sont en terrasse ou sont en marche d'escalier
et on n'a pas de bonne explication pour leurs formations.
Sur Terre il n'y a pas de delta avec terrasse.
Ils ont effectué des simulations dans du sable
dans lequel ils ont creusé un cratère puis fait couler de l'eau.
Voici un résultat de cette expérimentation.
Image de synthèse correspondante.
Ils ont déterminé ce qu'il fallait comme modèle
de transport de sédiments pour obtenir un delta à terrasse et ont ensuite
étudié les deltas de Mars fournis par le MOLA de MGS.
La forme bizarre en marche d'escalier est due
au fait que l'eau dépose des sédiments en même temps que le niveau d'eau
monte dans le bassin. Ensuite le débit d'eau diminue et l'eau dans le cratère
est absorbé par le sol.
Ils ont calculé que la création de ce genre
de deltas ne prendrait que quelques dizaines d'années et non pas les
centaines ou millions imaginées jusqu'à présent, mais par contre cela nécessite
d'énorme débit d'eau, et cet événement serait unique, c'est à dire que
le bassin ne se remplirait pas une deuxième fois.
Le volume d'eau mis en jeu serait entre celui
du Mississipi sur 10 ans et du Rhin sur 100 ans pour un bassin de 100km de
diamètre.
Mais les restes de "rivières"
martiennes ne ressemblent pas au Mississippi, loin de là, on pense que
l'eau a peut être été relâchée de façon interne (hydrothemie).
Cela
éclaire d'un jour nouveau l'hydrologie de la planète Mars.
UN
SITE INTERNET À DÉCOUVRIR :.EPHEBDO
(13/03/2008)
(ce paragraphe est le votre si vous avez un
site astro à nous faire connaître, n'hésitez pas
à nous contacter)
Notre amie Claire Henrion, publie régulièrement des éphémérides du ciel
en pdf de façon hebdomadaire qui peuvent être reçues gracieusement si
vous vous mettez sur sa liste de distribution. : rockastres@aliceadsl.fr
Elle n'a pas encore ouvert un site Internet à
ce sujet, donc seulement disponible par mail pour le moment.
Voilà le dernier exemplairemais malheureusement en résolution réduite :
Donc si ce service vous intéresse envoyer
votre mail à Claire.
Des suppléments comme par exemple la position
de la comète Holmes en ce moment sont aussi disponibles.
Bonnes observations grâce à Claire!
UN
SITE INTERNET À DÉCOUVRIR : CLAUDE COUDURIÉ ADORATEUR DU SOLEIL.
(13/03/2008)
Claude, astronome amateur, est un adorateur du
Soleil depuis 20 ans.
Il vient de se décider de créer un site
Internet qui lui est dédiéqui
s'appelle Soleilamat
et dont voici l'adresses :
Ce
site comporte une page d'accueil et 6 autres pages consacrées
respectivement à :
·Notre Étoile
: description du Soleil permettant de mieux suivre les pages
suivantes.
·Soleil/Terre
: cette page décrit les diverses zones de la Terre qui sont
touchées par les flux de rayonnement émis par le Soleil et leurs effets.
·Instruments
: matériel utilisé sans risque par un amateur, pour observer le
Soleil régulièrement
·Observations
: techniques simples pour observer le Soleil avec ce matériel et utiliser
ces observations.
·Résultats
: résultats obtenus au cours de plusieurs décennies et
principalement sur les deux dernières (1985/2007)
·Divers :
quelques études et diverses informations solaires
Site très pédagogique et recommandé pour
ceux qui veulent se lancer dans l'étude de notre étoile.
Un conseil quand même : utiliser des caractères
un peu plus grands (pensez à ceux qui ont du mal à lire des petits caractères!!).
PHOTOS
D'AMATEUR : LUDOVIC ET L'ISS.
(13/03/2008)
(Photo : JPM)
Notre ami Ludovic
Jaugey (voir photo ci contre), astrophotographe et membre de club
d'Astronomie Véga de Plaisir (Yvelines) a eu le coup de main magique il y a
quelques jours.
Le 13 février 2008, l'ISS passait quasiment au
zénith de son site d'observation à une magnitude de -2,5.
C'était l'occasion rêvée de l'imager au
foyer du SN 10" (focale 1 m) avec la Toucam N&B 1/3. Gain 33% Pose
1/2500s.
La navette spatiale Atlantis est visible
"accrochée au dessus" de l'ISS.
PHOTOS
D'AMATEUR :. ALEXANDRE CUCCULELLI DE VÉGA MONTE SON OBSERVATOIRE (SUITE)
(13/03/2008)
Nous avions vu la
dernière fois comment Alexandre commençait à monter son observatoire.
Il progresse très vite voici l'état
d'avancement à ce jour :
Le toit amovible de son observatoire
vient reposer sur ces piliers.
Une fois le toit ouvert le Celestron C9
goto avec un diamètre de 235mmpeut être mis en opération
Nous attendons avec impatience ses premières
photos.
LIVRE
CONSEILLÉ.:.LUMIÈRES D'ÉTOILES PAR A BRAHIC ET I GRENIER.
(13/03/2008)
Notre ami André Brahicvient de publier avec sa collègue Isabelle Grenier un livre
superbement illustré sur les diverses vues que l'on peut avoir des univers lointains en fonction des longueurs d'onde
et sur la particularité de chaque longueur d'onde.
Ce livre se parcours très facilement et nous
fait comprendre ce qui se cache dans l'Univers.
Voici
la présentation de l'éditeur :
Des images nouvelles, inouïes, qui font réfléchir.
À quoi ressemble l'Univers ?
De quoi est-il fait ?
Quels objets insolites abrite-t-il ?
Des images étonnantes qui invitent à la méditation.
Quelle est notre place dans l'Univers ?
D'où venons-nous ?
Sommes-nous seuls ?
Des images extraordinaires qui nous émerveillent.
Sous
toutes les lumières, le ciel dévoile sa richesse, sa diversité, sa
complexité, sa beauté.
Au-delà du ciel visible qui n'est qu'une pâle
image de la réalité, ce livre nous fait découvrir les couleurs de
l'invisible et nous révèle un Univers totalement nouveau. À la vision
d'un Monde éternel, immuable, succède l'image d'un Univers changeant,
bouillonnant et violent. De quoi complètement bouleverser notre conception
du monde.
Grâce à ce livre, le lecteur tombera
amoureux du ciel. C'est le dessein des auteurs.
SOMMAIRE DU LIVRE :
Lumières du ciel
Les couleurs de l'univers
Au pays des merveilles
De bulles en bulles
Les gargantuas célestes
Des baisers fougueux... mais efficaces
Au bout de la couleur... le noir ?
Un livre qui plaira à tout le monde , spécialiste
astro ou non.
Odile Jacob
ISBN : 2-7381-1343-5
Prix : 35€
LES
MAGAZINES CONSEILLÉS :.L'ASTRONOMIE DE MARS EST EN KIOSQUE.
(13/03/2008)
L'Astronomie la revue de la Société
Astronomique de France (SAF) est disponible maintenant en kiosque, voici l'édition
de Mars qui porte principalement sur le Soleil.
Avec notamment :
La
Vie Tourmentée des AMAS GLOBULAIRES par Yael Nazé
Joyaux célestes, les amas globulaires forment
une population stellaire quasi parfaitement homogène. On découvrira les
arcanes de leur évolution ainsi que leur mécanisme de formation..
La
couronne dynamique par Serge Koutchmy
Parmi les phénomènes dynamiques de la
couronne, nous allons considérer ici ceux liés aux explosions que sont les
éruptions dues à des transformations rapides du champ magnétique
Soleil
en relief La mission STEREO par Guy Artzner
En octobre 2006, deux engins de la mission
spatiale STEREO ont été lancés en orbite autour du Soleil. c’est la
première fois que l’on obtient des images simultanées du disque solaire.
Aux
origines de l’ère chrétienne par Philippe Loubriat et Sylvie Chabert
d'Hyères
Chaque année, les célébrations des fêtes
ravivent les discussions concernant leurs dates dans notre calendrier, un éternel
sujet de recherches intéressant.
Et aussi :
Les Actualités :Des étoiles extraordinairement massives – Une étoile ultra-rapide
– Un nouveau cycle solaire – Mercure vu par Messenger – L'Europe
visite Olympus Mons.
Histoire : Globes anciens, objets d'art et
d'histoire.
50 Regards sur l'épopée spatiale par
Pierre-François Mouriaux : 9.La révolution de Gagarine. 10.Le X-15 aux
portes de l'espace !. – 11. Piétons du cosmos. – 12. La France dans la
cour des grands.
À l'écoute des météorites Les météorites
bréchiques par Hélène Reyss.
Instruments et techniquesTest de matériel : le CN-212 de Takahashi.
Tribune Libre
Mais aussi
Cadrans solaire (56). – Hommage : Charles
Fehrenbach et Paul Simon. – Portraits Célestes. – Éphémérides de
mars 2008 – Messier 2903....