LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:
Mise à jour : 28 Juin 2011       
 
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Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires
 
Sommaire de ce numéro :  
Exposition Le Verrier : CR de visite SAF à l’Observatoire de Paris le 23 Juin 2011. (28/06/2011)
Radio Télescope de Nançay : CR de la visite du 18 Juin 2011. (28/06/2011)
Euro Space Center : CR de visite du 11 Juin 2011. (28/06/2011)
Centre Spatial de Liège : CR de visite du 10 Juin 2011. (28/06/2011)
La longitude, muse oubliée de l’astronomie : CR de la conf d’A. Giraud à l’IAP le 14 Juin 2011. (28/06/2011)
Curiosity, l’exploration de Mars reprend : CR de la conf. de G Dawidowicz à la SAF du 8 Juin 2011. (28/06/2011)
Le gréement des halos de matière noire : CR de la conf. de C Pichon à la SAF le 14 Mai 2011 (28/06/2011)
LHC et Fermilab : Des rumeurs sur le boson de Higgs ! (28/06/2011)
Anti Hydrogène : Stocké pendant 1000 secondes !. (28/06/2011)
Anti Hélium : La plus lourde anti matière jamais découverte. (28/06/2011)
À propos de Longitude : Le méridien d’origine par Christian Larcher. (28/06/2011)
Les chamboulements du Système solaire : Une information de l’OCA. (28/06/2011)
Dawn : Vesta en vue ! (28/06/2011)
2011 MD : Il nous a raté de peu ! (28/06/2011)
L’éclipse de Lune : Elle fut belle ! (28/06/2011)
Collision cosmique : l’ESO enquête. (28/06/2011)
Cryosat : Carte de l’épaisseur de la banquise arctique. (28/06/2011)
École Chalonge : CR du workshop de Juin 2011. (28/06/2011)
Endeavour : Première mondiale ; vue d’une navette amarrée à l’ISS. (28/06/2011)
Le Soleil :.Prêt pour la prochaine tempête solaire ? (28/06/2011)
ESO : Les feux de Bételgeuse. (28/06/2011)
Cassini-Saturne :.Hélène de plus près! (28/06/2011)
Mars Express :.Phobos passe devant Jupiter ! (28/06/2011)
Livre conseillé :.Le cahier de vacances du jeune astronome par J Audouze. (28/06/2011)
Livre conseillé :.Le Verrier savant magnifique et détesté par J Lequeux. (28/06/2011)
Les magazines conseillés :..Pour la Science de Juin. (28/06/2011)
Les magazines conseillés : L’Astronomie, numéro d’été est paru.
 
 
 
LHC ET FERMILAB : DES RUMEURS SUR LE BOSON DE HIGGS. (28/06/2011)
 
 
Les physiciens du CERN auraient-ils déjà trouvé le boson de Higgs, ce Graal de la physique moderne ?
 
Rappelons ce qu’est le boson de Higgs, il fait partie de ce que l’on appelle le modèle standard de la physique.
Ce modèle standard prédisait (Peter Higgs) une particule très spéciale qui serait à l'origine des masses de toutes les particules et qui s'appelle le boson de Higgs. Le problème est qu’on ne l'a pas encore trouvée!!
On attribuerait une masse aux particules en faisant interagir un champ omniprésent (le champ de Higgs) porté par ce fameux boson de Higgs.
 
Des rumeurs basées sur une « fuite » d’un document « secret » de l’expérience ATLAS (une des 4 expériences fondamentales du LHC) semblaient indiquer que cette particule que l’on recherche depuis des années, aurait déjà été découverte et que l’on attendait plus qu’une confirmation pour l’annoncer.
 
Des rumeurs identiques circulent au Tevatron du Fermilab de Chicago de nos amis américains, or il n’y a pas de fumée sans feu…
C’est peut être un collaborateur du Fermilab qui au cours d’un séminaire qui s’est tenu récemment en France, les rencontres de Blois, qui aurait vendu la mèche.
 
Le LHC et le Fermilab (CDF : Collider Detector at Fermilab) ont infirmé la nouvelle.
Mais il semble quand même que quelque chose bouge, et les nouvelles performances (augmentation de la luminosité, c’est à dire, du nombre de collisions) du LHC n’y sont certainement pas étrangères.
 
Ces rumeurs étant tellement insistantes que le Directeur du CERN Rolf Heuer s’est cru obligé d’envoyer un mail à tout le personnel du CERN/LHC, dont je reproduis ici un extrait.
 
Des records, des résultats et des rumeurs
 
À l’heure où j’écris ces lignes, le 28 avril 2011 au matin, des collisions de faisceaux stables se produisent au LHC depuis plus de huit heures et la luminosité instantanée est déjà supérieure à la valeur record atteinte il y a moins d’une semaine. L’événement de la semaine dernière apparaît donc déjà comme de l’histoire ancienne, ce qui montre à quel point le LHC est une machine extraordinaire.
 
La même semaine, la fuite d’une note interne de la collaboration ATLAS suscitait également un vif intérêt de la part des médias ; c’est pourquoi il est important que nous restions concentrés sur ce qui compte vraiment en physique des particules : livrer aux expériences suffisamment de données de qualité pour qu’elles puissent obtenir des résultats fiables et correctement évalués.
 
Lorsque l’équipe du LHC a établi la nuit du 22 au 23 avril un nouveau record de luminosité pour un collisionneur de hadrons, chaque faisceau contenait 480 paquets de protons. Certes, nous savions alors que nous ferions encore mieux, puisque l’objectif pour cette année est d’atteindre plus de 1000 paquets par faisceau. Ce à quoi je ne m'attendais pas, en revanche, c’est que l’on passe si vite à 624 paquets et que la première exploitation avec ces 624 paquets dure si longtemps. C’est, pour toutes les personnes participant au projet LHC et à ses expériences, un résultat fantastique, qui montre que nous sommes bien partis pour atteindre l’objectif que nous nous sommes fixés au début de cette année : accumuler suffisamment de données en 2011 et 2012 pour explorer complètement le domaine de la physique à 3,5 TeV par faisceau.
 
Parallèlement, de l’autre côté de l’Atlantique, le Tevatron fonctionne à merveille et obtient, pour sa dernière année d’exploitation, des résultats passionnants.   Au fil de l’année 2011, nous pouvons nous attendre à obtenir encore davantage de résultats, que ce soit des expériences CDF et D0 ou des expériences LHC, et j'attends avec beaucoup d’impatience les conférences de cet été, où nous aurons de grandes chances d’étudier une nouvelle physique, consécutive aux découvertes du Fermilab et du CERN.
…………………..
La politique de communication du CERN repose sur une transparence et une ouverture totales ; toutefois, les expériences doivent rester en mesure de procéder à l’évaluation par les pairs dans le calme et la sérénité.
Il s’agit là d’un principe fondamental de notre discipline, et c’est pourquoi cette fuite est quelque chose que je prends très au sérieux. J’espère que nous aurons tiré de cet incident les enseignements nécessaires, afin de pouvoir continuer à évoluer dans notre culture d'ouverture.
 
……………………
 Je suis certain que, d'ici peu, nous aurons véritablement trouvé de la nouvelle physique et nous aurons matière à célébration.
Rolf Heuer
 
 
 
Voilà, cela ressemble quand même à une pré annonce de succès, bref à suivre…………….
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN.
 
L’article de Libération sur ce sujet.
 
Les rumeurs au Fermilab.
 
La page de Higgs au CDF du Fermilab.
 
Le Tevatron Working Group.
 
L'énigme du boson de Higgs pourrait être résolue d'ici fin 2012, article de Science et Avenir.
 
Et sur votre site préféré :
 
Chasseur de Higgs au LHC, CR de la conférence de Yves Sirois du 12 Novembre 2010.
 
 LHC : Collision record au CERN! (02/04/2010)
 
Le LHC et les 2 infinis : CR de la conférence SAF de M Spiro du 14 Avril 2010. (22/04/2010)
 
Le LHC : Lumière nouvelle sur l’Univers primordial. (03/12/2010)
 
Visite Obs Genève et CERN LHC : CR du voyage SAF des 14 et 15 dec 2010. (25/12/2010)
 
LHC : Il bat le record du monde de l’intensité de faisceau. (05/05/2011)
 
François VANNUCCI  : Le LHC et la masse cachée de l'Univers ; CR conf. du 8 Juillet 2009 (06/08/2009)
 
De Aristote au Boson de Higgs par Marc ESCALIER, CR de sa conf en 2004.
 
 
 
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DE L’ANTI HYDROGÈNE : STOCKÉ PENDANT 1000 SECONDES ! (28/06/2011)
 
 
Au CERN, à Genève, l’instrument ALPHA (Antihydrogen Laser PHysics Apparatus), vient de réussir à piéger (trapped en anglais) 309 atomes d’anti-Hydrogène pendant 1000 secondes. Cela ne paraît pas énorme, et pourtant cela l’est ; le dernier record datant de 2010 voyait 38 atomes anti H piégés pendant 170ms.
 
 
L’anti Hydrogène possède les mêmes propriétés que l’Hydrogène « normal », sauf que sa constitution interne est différente ; son noyau est constitué d’un anti proton et c’est un anti électron qui tourne autour.
 
L’antimatière est généralement instable, elle ne survit pas à la microseconde, c’est donc un exploit de confiner autant d’antimatière pendant aussi longtemps. (un quart d’heure c’est très long pour des anti-particules !!)
 
 
 
 
 
La question qui se pose est, combien de temps allons nous pouvoir la stocker, très longtemps comme dans le film « Anges et Démons » (dont le début se passe au CERN) ou au contraire sera ce limité ?
 
 
 
Dessin ci-contre : une représentation possible d’un piège à anti-H.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
En a) vue du piège ALPHA et de ses aimants octupôles (en dehors du dessin) et miroirs. Température interne : 9K.
Les anti protons arrivent par la droite, les anti électrons (positrons) par la gauche.
En b) le champ magnétique le long de l’axe du détecteur (plan y-z), les pointillés verts sont les parois du détecteur.
En c) le champ magnétique de profil.
En d) le champ magnétique dans le plan x-y.
En e) le champ magnétique le long de l’axe x.
 
 
Illustration : © Nature et auteurs GB Andresen et al.
 
 
 
 
Cet immense progrès va rendre possible toute une série de nouvelles expériences sur cet anti H ; notamment concernant l’action de la gravité sur l’antimatière et des expériences sur la symétrie CPT.
 
Les expériences de l’ALPHA continuent, on devrait en entendre parler dans les prochains mois.
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN.
 
Le site de l’expérience ALPHA, à voir.
 
Le film de cette expérience sur le site du CERN.
 
Confinement of antihydrogen for 1,000 seconds, article complet de Nature sur ce sujet.
 
CERN physicists trap antihydrogen atoms for more than 16 minutes (w/ video)
 
La nouvelle vue par les physiciens de Berkeley.
 
Confinement of antihydrogen for 1000 seconds, article pdf sur cette expérience.
 
De l’antihydrogène capturée pour la première fois ! datant de Nov 2010.
 
 
 
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ANTI-HÉLIUM : LA PLUS LOURDE ANTIMATIÈRE JAMAIS DÉCOUVERTE. (28/06/2011)
 
 
 
18 noyaux de l’antiparticule la plus lourde jamais découverte, l’anti Hélium-4, ont été trouvés dans l’expérience STAR (acronyme de Solenoidal Tracker at RHIC) du RHIC (Relativistic Heavy Ion Collider) du célèbre accélérateur de Brookaven situé à Long Island, New York.
 
Cela fait suite à la découverte l’année dernière sur le même accélérateur, de l’anti Hélium-3.
Ces antiparticules lourdes, sont le résultat de collisions de noyaux beaucoup plus lourd, l’or. Ils se créent alors les conditions qui régnaient un millionième de seconde après le Big Bang, c’est à dire, très chaud et très dense. À cette époque si proche du BB, il y avait autant de matière que d’antimatière, elles auraient dû s’annihiler, mais par chance pour nous, ce n’est pas le cas.
On ne sait pas encore bien pourquoi.
 
 
C’est pour cela qu’il est intéressant de créer des antiparticules et de les étudier.
Lors des collisions au RHIC, il se crée aussi autant de matière que d’antimatière ; mais on essaie de faire durer l’antimatière le plus longtemps possible en la faisant passer dans la partie appelée Time Projection Chamber.
 
L’instrument AMS monté récemment à bord de l’ISS, devrait pouvoir prendre la suite et détecter de l’anti Hélium-4.
 
Ce nouveau record de masse d’antiparticule devrait tenir longtemps, car la particule suivante stable, c’est le Lithium, beaucoup plus lourd, c’est à dire qu’il faudra énormément plus d’énergie dans l’accélérateur pour la mettre en évidence.
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN.
 
Le site de STAR à Brookhaven.
 
RHIC Physicists Nab New Record for Heaviest Antimatter
 
Record de masse pour de l'antimatière : des noyaux d'antihélium 4, par Futura Sciences.
 
Observation of the antimatter helium-4 nucleus
 
Tout sur l’AMS.
 
 
 
 
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À PROPOS DE LONGITUDE : LE MÉRIDIEN D’ORIGINE. (28/06/2011)
 
La dernière conférence IAP sur la Longitude (voir Compte rendu) a inspiré notre ami Christian Larcher (Cahiers Clairaut) et il nous fait parvenir quelques remarques le temps et le choix du méridien origine.
 
Je lui passe la plume :
 
 
 
 
 
 
 
Un anniversaire passé presque inaperçu.

 
Dans le numéro de la revue Pour la Science  de mars 2011 (n° 401), il est mentionné un anniversaire dont la France n’a pas souhaité fêter le centenaire.
En effet, le 9 mars 1911, un texte de loi fut publié au J.O. indiquant que la France et l’Algérie adoptaient une nouvelle heure légale. Dans son article premier ce texte précisait : « A partir de la nuit du 10 au 11 mars 1911, à minuit, l’heure de tous les bureaux de poste, télégraphe, et téléphone est celle du temps moyen de Paris retardée de neuf minutes et vingt et une seconde»
La formulation de cette loi est surprenante : pourquoi fallait-il introduire 9 minutes et 21 secondes de retard dans la définition de l’heure légale ? 
Bref retour dans le passé.

Une heure selon ses besoins

Jusqu’en 1891 il n’y avait pas d’heure unique sur l’ensemble du territoire français. L’heure était un temps moyen, lié au lieu considéré. « Chacun voyait midi à sa porte ». C’est ainsi qu’entre Nice et Brest le décalage horaire était de 47 minutes. Le choix de Nice évite de citer Strasbourg qui à cette époque était annexé par l’Allemagne. Mais le développement des chemins de fer nécessitait le choix d’une heure unique pour toute la France. L’heure nationale choisie en 1891 était l’heure de Paris.
Notons que pour éviter aux voyageurs de risquer de manquer leur train, l’heure des horloges des chemins de fer de l’époque avait 5 minutes de retard sur cette heure de Paris.
En définitive on jonglait avec un mélange d’heures : l’heure de Paris, l’heure des chemins de fer, et l’heure locale encore utilisée dans certains lieux.
 
Quand on a besoin d’avoir l’heure précise

Certains pourtant ont besoin d’une heure bien déterminée : lorsqu’on est sur un bateau, il est vital de connaître sa position avec précision.
Si la détermination de la latitude ne posait pas vraiment de difficulté aux marins, il n’en était pas de même pour la détermination de la longitude qui nécessitait une connaissance précise du temps.
 
 
La détermination de la longitude en mer repose sur la rotation supposée constante de la Terre. La Terre tourne sur elle-même à raison de 360° en 24 h soit de 15° toute les heures ce qui justifie le choix de 24 fuseaux horaires de 15° chacun. A midi au Soleil, en tous lieux où il est visible, le Soleil culmine. On dit alors qu’il passe au méridien du lieu. Il se trouve alors dans le plan vertical nord-sud. Choisir le méridien de Paris comme origine revient à dire que par convention t = 0 quand le Soleil culmine exactement au méridien de Paris.
La Terre tournant d’ouest en est, un observateur situé exactement à 15° plus à l’ouest, verra le Soleil passer à son méridien exactement une heure plus tard.
Un observateur situé exactement à 90° à l’ouest verra le Soleil passer exactement à son méridien 6 h plus tard 
(6 x 15 = 90). 
Pour mesurer la longitude d’un navire en mer il suffit théoriquement de connaître précisément l’écart temporel entre l’heure solaire mesurée à bord du navire et l’heure solaire mesurée au même instant au méridien origine. En d’autres termes, n’étant pas à Paris, je dois connaître exactement l’heure de Paris au même instant pour déterminer la distance entre le méridien sur lequel je me trouve et celui de Paris. En pratique on détermine l’écart temporel entre le moment où le Soleil passe au méridien du bateau et son passage au méridien d’origine. La précision sur la mesure de longitude dépend étroitement de la précision sur la mesure du temps. Une erreur de seulement 4 s au niveau de l’équateur modifie la valeur calculée de la position d’un mille marin (1842m), et fait prendre le risque de partir vers le fond !
 
 
La détermination de l’heure solaire en mer nécessite de pouvoir faire des mesures de hauteur du soleil au dessus de l’horizon et de tenir compte d'un certain nombre de termes correctifs, en particulier de l'équation du temps.
La détermination de la longitude nécessite aussi le choix d’un méridien origine et d’une unité.
 
En ce qui concerne l’unité ;  le degré convenait parfaitement, même  si la France, instigatrice du système décimal, préféra longtemps le grade (100 grades = 90 degrés) !
En ce qui concerne le choix du méridien zéro la France et l’Angleterre s’en sont longtemps disputées la maîtrise.
 
Le choix d’un méridien origine

En octobre 1884 les États-Unis organisent à Washington une Conférence Internationale, qui réunit 25 états, dont l’objectif est de définir un méridien origine commun à tous les pays. Le choix d’un méridien 0 devait être lié à la capacité d’un Observatoire astronomique d’effectuer des mesures précises de temps.
 
A cette époque l’Europe avait un poids encore prédominant et les deux observatoires pouvant répondre à ce critère étaient ceux de Paris et de Greenwich.
La France, avec l’Observatoire de Paris construit en 1667, possédait une superbe méridienne, toujours visible de nos jours. Par ailleurs, à l’époque de la Révolution, la France avait mesuré la valeur du mètre étalon à partir de la mesure de la longueur du méridien passant par Paris. La France jouissait d’une renommée importante dans le domaine topographique et toutes les cartes terrestres sur le continent prenaient pour origine des longitudes le méridien de Paris.
 
La France était représentée à cette Conférence par Jules Jansen le Directeur de l’Observatoire de Paris. Comme il se doutait que le choix du méridien de Paris aurait du mal à être accepté il proposa la création d’un « méridien neutre » qui passerait par les Açores ou par le détroit de Behring. L’auditoire fut un peu surpris. Jules Jansen ne ménagea pas sa peine, mais il se trouvait handicapé du fait de sa méconnaissance de la langue anglaise ; le Consul de France au Canada devait assurer les traductions dans les deux sens. Le 22 octobre 1884 on passa au vote : sur les 25 pays représentés 22 votèrent en faveur du méridien de Greenwich. Un pays, Saint-Domingue, vota contre, et on compta deux abstentions, le Brésil et la France.
 
Comment peut-on expliquer ce vote presque unanime ?
Les raisons sont multiples :       
- A cette époque 65 % des navires en circulation utilisaient déjà le méridien de Greenwich comme méridien zéro et la plupart des cartes marines étaient d’origine Britannique.
- La majorité des câbles sous-marins du globe était sous contrôle Britannique. Même la France utilisait les câbles Anglais pour communiquer avec ses colonies ; la contre-partie financière était de l’ordre de 2,5 millions de francs que la France payait à son « principal concurrent colonial ». (voir L’empire du temps, page 160). Les Anglais ne se gênaient évidemment pas pour lire les messages et, s'ils le décidaient, ils pouvaient ne pas assurer la transmission ou seulement avec retard.
- Le choix d’un méridien origine avait pour corollaire le choix d’un antiméridien, c’est à dire d’un méridien situé à 180° du méridien zéro. Or cet antiméridien joue un rôle capital puisqu’il devient le méridien de « changement de date ». Si vous mettez vos pieds de part et d’autre de cette ligne vos deux pieds sont bien « à la même heure » mais à des « jours différents ».
 
 
D’un côté de la ligne, on est « le jour d’après » ; de l’autre côté « le jour d’avant ». Umberto ECO l’explique fort bien dans « L’île du jour d’avant » (Éditions Grasset, 1996), et  Marie-Christine de la Souchère écrit dans son livre « Une histoire du temps et des horloges » : « Que se passe-t-il à minuit, sur la ligne de changement de date ? La personne qui traverse la ligne d’ouest en est au soir d’un 10 mai à 24 h se retrouvera au matin  du 10 mai à 0 h. Celle qui franchit la ligne d’est en ouest passera au matin du 12 mai, sautant ainsi le 11 mai ». (Ellipse 2007, page 98).  Qui peut encore douter que le temps n’est pas autre chose qu’une convention ? Ce problème de changement date était déjà connu bien avant la conférence de Washington. En 1873, Jules Verne avait écrit son  célèbre roman : « Le tour du monde en 80 jours » dans lequel il faisait partir habilement son héros anglais, Phileas Fog,  et son serviteur français Jean Passepartout, du côté de l’est plutôt que vers l’ouest.
 
- Enfin, l’antiméridien de Greenwich avait l’avantage de moins perturber les pays du Pacifique concernés.
 
Les Anglais avaient gagné, mais pas pour longtemps et la Tour Eiffel, « cet espèce d'affreux derrick », devait jouer un rôle essentiel dans la suite de l’histoire.
 
Quand les ondes permettent de se passer de l’horloge de bord
 
Comment, étant en mer, puis-je connaître avec précision l’heure qu’il est au même instant au méridien origine ? La solution classique consistait à emporter avec soi un garde-temps réglé sur le méridien origine.  D’où l’importance d’une détermination précise de ce méridien zéro !
En ce qui concerne la détermination d’un point situé à terre le problème est le même, mais au XIXe siècle une autre méthode consistait à utiliser les câbles de transmission télégraphique. cette pratique nécessitait une définition précise du concept de simultanéité dans le cas de deux évènements éloignés et qui tienne compte de la durée de propagation des signaux. ce défi préparait les travaux de Poincaré et surtout ceux d'Einstein.
Dans le livre passionnant de Peter Galison (2005) l’auteur indique qu’avec ces câbles on obtenait des valeurs plus précises que par les méthodes astronomiques. Il résume les progrès concernant cette époque en ces termes : « Le train développait le télégraphe, le télégraphe dessinait la carte, la carte guidait la pose des rails » (page 281).
Envoyer des signaux électromagnétiques donnant un top horaire permettait de donner immédiatement aux bateaux ( et autres utilisateurs…) une heure de référence sans qu’il leur soit nécessaire de conserver à bord l’heure du méridien d’origine.

Dire le temps sauve la tour Eiffel.

La tour Eiffel fut construite pour l’Exposition universelle de 1889. Il était prévu de détruire cette « odieuse colonne de tôles boulonnées » après l’année 1909.
Mais le Génie militaire et surtout H. Poincaré firent remarquer qu’elle constituait un formidable pylône permettant d’installer des antennes d’environ 380 m de longueur à partir de son sommet (trois fils métalliques tendus du sommet de la Tour jusqu’au sol du Champ de Mars). Ces antennes permettaient d’envoyer des ondes sur de très grandes distances (de l’ordre de 3 000 km puis à plus de 4 500 km après 1910). Par exemple, il était possible d’assurer des transmissions entre Paris et Alger.
Mais surtout elles permettaient de transmettre un top horaire depuis Paris à destination des bateaux en mer !
Ce dispositif étant beaucoup plus efficace que les garde-temps embarqués. En 1912 une « Commission internationale de l’heure » est crée à Paris et deviendra en 1919 le « Centre horaire international »… grâce à la Tour Eiffel.
 
Et maintenant ?

Le texte de loi du 9 mars 1911 adoptait de fait comme origine le méridien de Greenwich, mais à contre cœur, sans citer l’observatoire anglais (nos amis Britanniques devaient avoir un sourire en coin) ; il y a en effet 9 minutes et 21 secondes entre le méridien de Greenwich et celui de Paris. On remarqua par la suite qu’il subsistait en réalité une erreur de 65 ms.
Cette erreur fut corrigée par le décret du 9 août 1978 qui légalise en France l’UTC (Universal Time Coordinated ou temps universel coordonné).
L’UTC est fondé sur le TAI (Temps atomique international), lui même accordé à la rotation de la Terre par ajout périodique de secondes supplémentaires.
Qui est chargé de définir ce temps ? Le BIPM (Bureau International des Poids et Mesures) à Sèvres, en s’appuyant sur les résultats communiqués par l’IERS (International Earth Rotation Service) ; or ce service dépend… de l’Observatoire de Paris.
Le BIPM est le gardien du Système International SI. Depuis 1988 il est aussi responsable du calcul des échelles de temps dites TAI (Temps Atomique International) et de l’UTC (Universal Time Coordonned). L’IERS (International Earth Rotation Service) fut créé conjointement par l’UAI (Union Astronomique Internationale et l’IUCG (Union Internationale de Géodésie et de Géophysique). Il suit et mesure la rotation de la Terre et donc le lien entre le système terrestre et le système céleste. Il est chargé de décider des secondes intercalaires pour conserver le temps UTC à moins de 0.9 seconde du temps Universel.
Site : http://hpiers.obspm.fr

Pour conclure

Un auteur anglais (Tony Jones) dans un excellent petit livre intitulé « Combien dure une seconde » (EDP Sciences 2003 p. 181) écrit : « Pour conclure sur une note nostalgique, non seulement les signaux horaires dits « de Greenwich » n’ont plus rien à voir avec le GMT (…) mais en plus, depuis plusieurs années, ils ont perdu tout lien avec l’Observatoire de Greenwich proprement dit. Enfin - ce qui porte un coup fatal à la fierté britannique de ceux qui s’imaginent que la Grande Bretagne a une sorte de droit de propriété sur la source de l’heure – les signaux émis par la BBC ne viennent pas de Grande-Bretagne ; ils sont fabriqués à partir des émissions des satellites GPS, eux même pilotés à partir des horloges atomiques de l’observatoire naval des États-unis, à Washington ».
 
 
N.B. Pour la petite histoire rappelons nous que jusqu’à une date assez récente toutes les cartes Michelin utilisaient encore le méridien de Paris avec une unité décimale : le grade
(100 grades =  90 degrés).

Christian Larcher

Bibliographie :

Eco, U (1996). L’île du jour d’avant. Ed : Grasset.
De la Souchère, M-C. (2007). Une histoire du temps et des horloges . Ed : Ellipse.
Gapaillard, J. ( 2011). Comment la France adopta l’heure de Greenwich. Pour la science, 401, 78.
Gapaillard, J. (à paraître). Une histoire de l’heure en France. Ed : Vuibert.
Galison, P. (2005).  L’empire du temps. Les horloges d’Einstein et les cartes de Poincaré. Ed : Robert Laffont.  (Une édition de poche existe chez Gallimard)
Jones, T.( 2003).  Combien dure une seconde. EDP Sciences.

 
 
 
 
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CHAMBOULEMENT DANS LE SYSTÈME SOLAIRE : UNE INFORMATION DE L’OCA. (28/06/2011)
 
 
 
Voici une info  de Patrick Michel, de l’Observatoire de la Côte d'Azur, parvenue grâce à notre ami Niçois, JC Thorel
 
Cher(e)s Collègues,
 
Si un jour vous appreniez qu'avant que la Terre ne soit formée, Jupiter s'est rapproché du Soleil jusqu'à la distance actuelle de Mars (1,5 fois la distance Terre-Soleil) puis est reparti rejoindre sa position actuelle (5 fois la distance Terre-Soleil), et si l'on vous expliquait que grâce à cela Mars a une masse plus faible que la Terre, la Ceinture des astéroïdes entre Mars et Jupiter contient des
objets de compositions très diverses et que l'eau fut apportée sur Terre par des petits corps à la fin de sa formation (et peut-être aussi les molécule organiques contribuant peut-être à l'émergence de la Vie), vous croiriez à un scénario de science fiction.
 
Et pourtant, grâce à des simulations numériques et une intuition osée, c'est ce qu'ont montré des membres de l'équipe de Planétologie du Laboratoire Cassiopée de l'Observatoire de la Côte d'Azur en collaboration avec un collègue de l'Observatoire de Bordeaux et des collaborateurs américains, dans un article publié dans le journal Nature le 5 Juin 2011.
De plus, cet article complète le fameux modèle de Nice qui explique la phase suivante de l'évolution du Système Solaire lorsque les planètes Uranus et Neptune ont rejoint leur position actuelle provoquant une injection massive de matériau dans le Système Solaire interne il y a 3.9milliards d'années. La boucle est donc bouclée!
 
 
Pour les personnes plus familières avec ce domaine, je vous encourage naturellement à lire l'article original dans Nature (il faut payer):
http://www.nature.com/nature/journal/vaop/ncurrent/full/nature10201.html
et enfin pour les personnes courageuses et crédules, je vous encourage à lire les dizaines de pages en supplément de l'article dans lesquels les auteurs ne se sont pas rendus la tâche facile et démontrent le caractère robuste de leur scénario en explorant la sensibilité des paramètres utilisés dans leurs calculs.
 
Cet article marque la fin d'un temps où l'on pensait encore notre Système Solaire statique avec des planètes se formant là où nous les observons. En fait, il nous montre que nous ne sommes pas si uniques que cela! La plupart des planètes de type Jupiter observées dans d'autres systèmes solaires sont bien plus proches de leur Soleil que notre Jupiter. Finalement, celui-ci a eu pendant un temps cette même propriété, et pour les raisons expliquées dans le communiqué et l'article, il a finalement rejoint une position plus lointaine. Heureusement pour nous, il ne devrait pas revenir vers nous, même si on imagine le spectacle ... !
 
Bonne lecture et félicitations aux auteurs (Walsh, Morbidelli, Raymond, O'Brien, Mandell).
 
Patrick Michel
 
PS Publicité gratuite mais liée: la mission spatiale MarcoPolo-R en cours d'étude et de sélection à l'ESA a pour objectif de ramener un échantillon d'un astéroïde primitif et notamment de vérifier si effectivement la matière organique présente sur ces astéroïdes a des propriétés compatibles avec une contribution à l'émergence de la vie et si l'eau qu'ils peuvent contenir a aussi des propriétés similaires à celles de nos océans, en accord avec le scénario exposé ci-dessus. Voir:
http://www.oca.eu/MarcoPolo-R/
 
web: http://www.oca.eu/michel/
 
 
Le CNRS publie aussi sur ce sujet.
 
 
Mais voici quelques explications supplémentaires d’Alessandro Morbidelli et de ses collègues tirés de l’article de Nature.
 
Jupiter et Saturne se sont formées en quelques millions d’années à partir d’un disque proto planétaire formé de gaz principalement.
 
Ces planètes auraient été sensibles aux migrations dues à des mouvements de gaz sur une échelle de plusieurs centaines de milliers d’années (voir article de Ph Armitage plus bas).
Des simulations hydrodynamiques montrent que ces planètes géantes peuvent subir une migration en deux étapes ; vers l’intérieur puis vers l’extérieur.
Les planètes telluriques finirent de s’accréter bien plus tard et leurs caractéristiques sont bien en accord avec un disque de planétésimaux dont la limite serait située vers les une UA.
 
De nouvelles simulations du début du système solaire ont été faites, qui montrent comment la migration vers l’intérieur de Jupiter à la position 1,5 UA et sa migration vers l’extérieur qui en fut la conséquence, ont entraîné la troncature du disque de planétésimaux à 1UA.
Les planètes terrestres se sont ensuite formées à partir de ce disque pendant 30 à 50 millions d’années.
 
Jupiter vida d’abord la ceinture principale , puis Saturne de déplaçant vers le Soleil, aurait forcé Jupiter à revenir à sa position actuelle, ce faisant repeuplant la ceinture principale avec des corps provenant de 1 à 3 UA et au delà des planètes géantes.
Cela devrait expliquer les différences de composition de la ceinture principale.
Cela expliquerait aussi la petite taille de Mars (1/10 masse de la Terre) due à la faible quantité de matière vers 1 UA.
 
La grande différence des simulations et idées actuelles tient au fait de l’aller et retour de Jupiter (et de Saturne) vers l’intérieur du système solaire.
 
On savait aussi que Uranus et Neptune n’avaient pas pu se former là où elles sont maintenant, car à l’époque de leur formation, il n’y avait pas assez de matières pour donner des planètes aussi grosses, là où elles se trouvent maintenant.
 
 
Voici un graphique publié avec l’article de nos amis de Nice. (© Nature et A Morbidelli et al).
 
 
 
Graphe : échelle verticale : excentricité des orbites ; échelle horizontale : demi grand axe.
 
Évolution de la population des petits corps pendant la migration des planètes géantes. On voit le « ballet » cosmique des 4 planètes géantes ainsi que l’augmentation de taille de Saturne, Uranus et Neptune.
 
Les planétésimaux de type S (Silicaté) sont représentés par des points rouges, ils étaient initialement situés entre 0,3 et 3 UA. Les embryons de planètes sont figurés par des cercles noirs (pas à l’échelle).
Les planétésimaux de type C (Carboné) démarrent entre les planètes géantes sont représentées par des points bleus clairs et les planétésimaux du disque extérieur sont figurés par des points bleus foncés ; initialement situés entre 8 et 13 UA.
La limite approximative de la ceinture principale est dessinée en pointillé.
 
 
 
La dernière ligne du graphique est une combinaison de la fin de la migration des planètes géantes avec le résultat de la simulation du matériau du disque interne qui a évolué sur 150 Millions d’années.
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
 
Walsh et al. A low mass for Mars from Jupiter’s early gas-driven migration. Nature (2011) pp. 1-4 par A. Morbidelli et al.
 
 
La ceinture d'astéroïdes, une naissance chamboulée, article de Pour la Science.
 
Aller-retour vers Mars... pour Jupiter, article de Pour la Science.
 
Massive planet migration: theoretical predictions and comparison with observations par Ph Armitage.
 
The dynamics of Jupiter and Saturn in the gaseous protoplanetary disk par A Morbidelli.
 
Constraints on resonant-trapping for two planets embedded in a protoplanetary disc par A. Pierens et R. P. Nelson 
 
 
 
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DAWN : VESTA EN VUE ! (28/06/2011)
Image crédit: NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA
 
La sonde interplanétaire Dawn qui a pour mission d’étudier Vesta et Cérès, ces deux gros astéroïdes de la ceinture principale, s’approche tout doucement (euphémisme, vue sa vitesse !) de son premier objectif, Vesta.
 
 
 
Image prise le 14 Juin 2011, alors que la sonde était à 265.000km de sa cible.
 
Il semble que l’on voit un énorme cratère dans le quadrant supérieur gauche.
 
 
Rappelons que ce petit corps a un diamètre de 530km approximativement.
 
­Vesta a été découverte par l’astronome Allemand  Heinrich Olbers en 1807, c’était le 4ème astéroïde à avoir été découvert, c’est le 2ème plus gros.
 
 
 
 
 
 
 
 
Nos amis du Max Planck Institute for Solar System Research ont publié une série de clichés pris le 1er Juin 2011 et traités par eux que voici :
 
 
 
 
La sonde devrait se mettre en orbite autour de Vesta le 16 Juillet 2011.
Elle devrait orbiter à moins de 200km de la surface afin d’établir une cartographie précise.
En Juillet 2012, elle devrait quitter Vesta pour l’orbite de Cérès.
 
Vidéo de l’approche et comparaison des images Dawn et Hubble.
 
 
 
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2011 MD : IL NOUS A RATÉ DE PEU ! (28/06/2011)
 
 
Ouf ! L’astéroïde 2011 MD, c’est son nom suivant les règles internationales, nous a frôlé (hémisphère Sud) le 27 Juin 2011 de quelques 12.000km au dessus de la surface de la Terre, donc entre l’orbite des géostationnaires et le sol, mais quand même au dessus de l’ISS située à 400km ; ce qui est quand même très près.
 
On ne craignait pas grand chose car c’était un minuscule caillou d’une dizaine de mètres (50 tonnes), il n’aurait pas pu faire beaucoup de mal, celui des dinosaures faisait une dizaine de km par comparaison !
C’est sa petite taille qui l’a fait détecter tard : le 22 Juin 2011 par les télescopes robots du centre de suivi LINEAR (acronyme de Lincoln Near-Earth Asteroid Research du MIT) situés au Nouveau Mexique.
 
Ce centre repère principalement les astéroïdes dangereux, ceux qui croisent l’orbite de la Terre, les géocroiseurs (en anglais les NEA : Near Earth Asteroids).
 
De telles rencontres avec de si « petits » astéroïdes sont fréquentes, de l’ordre de quelques unes tous les dix ans.
 
 
Ce sont nos amis Italiens de l’Observatoire de Remanzacco qui illustre le mieux cette rencontre.
 
 
Photo prise par la télescope de 2m Faulkes South, exposition 20 secondes.
 
L’astéroïde passe à côté d’une étoile brillante.
 
On peut aussi en voir une animation gif.
 
 
 
 
 
 
 
 
La NASA (JPL) fournit les cartes de cette rencontre avec les orbites détaillées :
 
 
 
On peut aussi consulter tous les détails de l’orbite et les caractéristiques de cet astéroïde sur le site du JPL.
 
 
Une petite vidéo visible sur youtube nous donne des informations résumées sur cette rencontre.
 
 
 
 
 
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L’ÉCLIPSE DE LUNE : ELLE FUT BELLE ! (28/06/2011)
 
Notre ami Niçois, Jean Claude Thorel, nous fait parvenir, une séquence de l’éclipse de Lune du 15 Juin dernier, prise par Dominique Albanèse dans le Var, il a eu plus de chance que nous dans la région parisienne, où les nuages étaient trop nombreux.
 
Les voici :
 
 
 
On peut voir aussi de belles photos de cette éclipse sur le site de UniverseToday ; notamment ce beau montage de photos prise de Croatie.
 
 
 
 
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COLLISION COSMIQUE : L’ESO ENQUÊTE. (28/06/2011)
 
Thierry Botti de l’OAMP, nous informe de ce communiqué de l’ESO que je reproduis ici en partie.
 
 
Une équipe de scientifiques a étudié l’amas de galaxies Abell 2744, surnommé l’amas de Pandore.
Ils ont reconstitué la violente et complexe histoire de cet amas en utilisant des télescopes au sol et dans l’espace, parmi lesquels le très grand télescope (VLT) de l’ESO et le télescope spatial Hubble.
 
Abell 2744 semble être le résultat du carambolage simultané d’au moins quatre amas de galaxies distincts et cette collision complexe a produit des effets étranges jamais observés simultanément auparavant.
 
Quand d’énormes amas de galaxies entrent en collision, la pagaille qui en résulte est une mine abondante d’informations pour les astronomes. En observant l’un des amas issus de collisions, parmi les plus complexes et les moins communs du ciel, une équipe internationale d’astronomes a reconstitué l’histoire d’une collision cosmique qui s’est déroulée sur une période de 350 millions d’années.
 
 
 
Crédit photo : NASA, ESA, ESO, CXC & D. Coe (STScI)/J. Merten (Heidelberg/Bologna)
 
 
 
 
Julian Merten, l’un des principaux scientifiques de cette nouvelle étude de l’amas Abell 2744, explique : « Comme un enquêteur reconstituant les causes d’un accident, nous pouvons utiliser les observations de ces carambolages cosmiques pour reconstituer les événements qui se sont déroulés sur une période de centaines de millions d’années.
Ceci peut nous permettre de comprendre comment les structures se forment dans l’Univers et comment différents types de matière interagissent les uns avec les autres quand ils entrent en collision. » 
« Nous l’avons surnommé l’amas de Pandore, car les collisions ont provoqué tellement de phénomènes étranges et différents. Certains de ces phénomènes n’ont jamais été vu auparavant, » ajoute Renato Dupke, un autre membre de l’équipe. 
 
Abell 2744 a maintenant été étudié de manière bien plus détaillée que jamais en combinant les données du VLT, le très grand télescope de l’ESO, du Télescope japonais Subaru, du télescope spatial NASA/ESA Hubble et de l’Observatoire Chandra de la NASA qui observe dans les rayons X. 
 
Les galaxies de l’amas sont clairement visibles sur les images du VLT et de Hubble.
Bien que les galaxies soient lumineuses, elles représentent moins de 5% de la masse totale de l’amas. Le reste est constitué de gaz (environ 20%), qui est tellement chaud qu’il ne rayonne que dans les rayons X, et de matière noire (environ 75%), qui est totalement invisible. Afin de comprendre ce qui s’est passé au moment de la collision, l’équipe avait besoin de cartographier la répartition géographique des trois types de matière dans Abell 2744. 
 
La matière noire est particulièrement difficile à trouver puisqu’elle n’émet, n’absorbe ou ne réfléchit aucune lumière (d’où son nom), mais se manifeste seulement par son attraction gravitationnelle. Afin de localiser cette mystérieuse substance, l’équipe a utilisé un phénomène connu sous le nom de lentille gravitationnelle. Il s’agit de la courbure des rayons lumineux émis par les galaxies lointaines quand ils traversent le champ gravitationnel présent dans l’amas. Le résultat est une série de distorsions révélatrices dans les images des galaxies d’arrières plan vues sur les observations du VLT et de Hubble. En déterminant précautionneusement la manière dont ces images sont déformées, il est possible de cartographier assez précisément où la masse cachée – et donc la matière noire – se trouve vraiment.   
 
En comparaison, trouver le gaz chaud dans l’amas est plus simple, car l’Observatoire en rayons X Chandra de la NASA peut l’observer directement. Ces observations ne sont pas seulement essentielles pour découvrir où se trouve le gaz, mais aussi pour montrer les angles et les vitesses avec lesquels les différents composants de l’amas se sont rencontrés. 
Quand les astronomes ont regardé les résultats, ils ont trouvé beaucoup de structures curieuses. « Abell 2744 semble s’être formé à partir de quatre amas différents impliqués dans une série de collisions s’étendant sur une période de quelques 350 millions d’années.
La distribution compliquée et irrégulière des différents types de matière est extrêmement inhabituelle et fascinante, » déclare Dan Coe, l’autre auteur principal de cette étude. 
Il semble que la collision complexe ait séparé une partie du gaz chaud et de la matière noire de telle sorte qu’ils se trouvent maintenant séparés l’un de l’autre ainsi que des galaxies visibles. L’amas de Pandore combine plusieurs phénomènes qui ont seulement déjà été observés séparément dans d’autres systèmes. 
 
A proximité du cœur de l’amas, il y a une « balle », là où le gaz d’un amas est entré en collision avec celui d’un autre amas créant une onde de choc. La collision n'a pas affecté la matière noire.
(Ceci c’est produit aussi dans l’amas du boulet dont nous avons déjà parlé dans ces colonnes, NDLR)
 
Dans une autre partie de l’amas il semble qu’il y ait des galaxies et de la matière noire, mais pas de gaz chaud. Le gaz a dû être expulsé pendant la collision, ne laissant rien de plus qu’une faible traînée. 
Il y a même des structures plus bizarres encore dans les parties extérieures de l’amas. Une région contient une grande quantité de matière noire, mais pas de galaxies lumineuses ou de gaz chaud. Un paquet fantomatique de gaz à l’écart a été éjecté, précédant plutôt que suivant la matière noire associée. Cet agencement déconcertant donne peut-être aux astronomes des indications sur la manière dont se comporte la matière noire et sur la manière dont interagissent les uns avec les autres les divers ingrédients de l’Univers. 
Les amas de galaxies sont les plus grosses structures du cosmos, contenant littéralement des milliers de milliards d’étoiles. La manière dont ils se forment et se développent au travers de collisions répétées a de profondes implications sur notre compréhension de l’Univers. D’autres études de l’amas de Pandore, la fusion la plus complexe et la plus fascinante observée jusqu’à présent, sont en cours.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
L’article scientifique paru, très complet. Avec le scénario de formation.
 
Les vidéos correspondantes. On y voit notamment les simulations de collisions.
 
 
 
 
 
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CRYOSAT : CARTE DE L’ÉPAISSEUR DE LA BANQUISE ARCTIQUE. (28/06/2011)
 
À l’occasion du Salon du Bourget, l’ESA communique les derniers résultats des mesures du satellite Cryosat dont nous avons plusieurs fois parlé ici :
·        Lancement de Cryosat, deuxième chance.
·        Lancement de Cryosat-2
 
Nous avions aussi parlé de l’Arctique qui était en train de se dissoudre.
 
 
Cryosat, satellite de 700 kg, emporte le premier altimètre radar hyperfréquences tous-temps, le SIRAL ( Synthetic Aperture Radar / Interferometric Radar Altimeter), un radar particulier apte à mesurer les couches de glace de la banquise (sea ice ou ice shelf en anglais), mais aussi des inlandsis (ou calottes) polaires (ice sheets en anglais), qui peuvent atteindre cinq kilomètres d'épaisseur dans l'Antarctique, il est mis au point par Thales. La précision de mesure est de l'ordre du cm.
Il faut faire ces mesures en tenant compte de la neige qui recouvre ces surfaces glacées; le signal du radar va pénétrer la neige et la pénétration sera différente suivant les types de neige (neige sèche, humide, taille des cristaux etc..). ce sont des équipes sur place au sol qui vont procéder à des mesures d'étalonnage afin d'atteindre la meilleure précision possible.
Signalons que le Dr JL Etienne qui a participé à de nombreuses expéditions polaires, est le parrain de cet instrument.
 
La diminution de la couche de glace (fonte des glaces) si elle est confirmée a deux influences sur le climat : elle augmente la quantité d'eau des océans (pour ce qui est de l'Antarctique et du Groenland, pas pour les icebergs ni le Pôle Nord bien sûr, car ce sont des "glaçons") et joue donc sur la circulation thermohaline en diminuant la salinité de l'eau de mer, ce qui a d'énorme conséquences sur ce tapis roulant qui fait le tour de la planète; et surtout cela joue sur l'albédo (lumière réfléchie par notre planète dans l'espace) en le diminuant et donc en augmentant la chaleur absorbée par notre planète.
Près de 80% de l'eau douce terrestre est en fait sous forme de glace ou de permafrost.
 
 
 
Voici les points importants de ce communiqué :
 
La première carte de l’épaisseur de la banquise d’après les données recueillies par la mission CryoSat de l’ESA a été révélée aujourd’hui au Salon de l’Aéronautique et de l’Espace du Bourget. Ces nouvelles informations vont changer notre compréhension de la relation complexe entre les glaces et le climat.

 
Sur son orbite à une altitude d’une peu plus de 700 km qui lui assure une couverture jusqu’à une latitude jamais atteinte de 88°, CryoSat vient de passer les sept derniers mois à recueillir des mesures très précises afin d’étudier les variations dans l’épaisseur des glaces de notre planète.
 
Les satellites ont déjà montré que l’étendue de la banquise en Arctique est en diminution. En fait, le printemps 2011 a enregistré la troisième plus faible étendue jamais enregistrée par satellite.
 
Toutefois, pour comprendre pleinement comment le changement climatique affecte les fragiles régions polaires, il est nécessaire de déterminer exactement comment évolue l’épaisseur de la banquise.
 
Graphique : l’épaisseur de la banquise arctique. On voit avec plein de détails l’épaisseur de la glace pendant la période Janv/Fev 2011. Cryosat permet de mesurer aussi l’épaisseur très près du pôle.
Crédits: CPOM/UCL/ESA
Le rouge est plus épais que le vert lui même plus épais que le bleu.
 
 
 
 
 
Pour répondre à cette question, un groupe de scientifiques menés par le Pr. Duncan Wingham de l’University College de Londres a proposé la mission CryoSat à l’ESA en 1998. La perte du satellite CryoSat original en 2005 à la suite d’un échec au lancement a malheureusement prolongé cette attente plus longtemps que prévu.
Néanmoins, le lancement du satellite de remplacement en avril 2010 a permis de dresser ces premières cartes de l’épaisseur de la banquise. Elles démontrent clairement l’excellence de la mission CryoSat et le grand apport qu’elle va amener à l’étude des régions polaires.
Les résultats ont été présentés au Salon de l’Aéronautique et de l’Espace du Bourget par Volker Liebig, Directeur des programmes d’observation de la Terre à l’ESA, le Pr. Duncan Wingham et René Forsberg de l’Institut spatial national à l’Université technique du Danemark. 
« Une nouvelle mission est toujours risquée. Cela représente une assez longue attente et au bout du compte, tout le monde peut voir ce qu’elle peut réellement donner, » a déclaré le Pr. Wingham.
« Ce qui est très bien avec ces résultats c’est qu’ils démontrent non seulement que le matériel fonctionne bien – ce que nous savions déjà – mais aussi que nous pouvons obtenir les mesures géophysiques dont nous avions besoin. »
« C’est à mettre au crédit des équipes de l’ESA et de l’UCL qui ont vraiment travaillé dur et je suis très content de ces nouveaux résultats. »
 
CryoSat mesure la hauteur de la banquise au-dessus de la ligne de flottaison, ce que l’on appelle le « franc-bord », afin d’en déduire l’épaisseur totale. Les mesures utilisées pour générer la première carte de l’Arctique ont été collectées de janvier à février 2011, alors que la banquise approchait de son maximum annuel.
Le niveau de détail de ces mesures est exceptionnel et va bien au-delà du cahier des charges de la mission. Elles montrent même des linéations au centre de l’Arctique qui matérialisent la réponse des glaces aux contraintes du vent. 
Selon Volker Liebig, « Ces résultats importants arrivent juste un an après le lancement. C’est une nouvelle étape importante vers l’accomplissement d’une des principaux objectifs de la mission, c’est-à-dire la détermination de la façon dont la banquise de l’Arctique s’affine en réponse au changement climatique. »
 
Une nouvelle carte de l’Antarctique a également été dressée pour définir l’altitude de la calotte glaciaire. Il s’agit plutôt de données préliminaires car davantage de mesures sont nécessaires afin de voir ce que CryoSat peut faire.
Néanmoins, la couverture additionnelle rendue possible par CryoSat à proximité des pôles a pu être démontrée et des portions de l’Antarctique peuvent être vues pour la première fois depuis l’espace.
 
 
De plus, le détail des bordures de la calotte glaciaire, là où elle rencontre l’océan peut maintenant être surveillée grâce aux technologies radar sophistiquées de CryoSat.
 
Cette surveillance est d’une grande importance car c’est là que les changement les plus importants se produisent. 
 
 
Illustration : Cryosat a permis de cartographier la hauteur de glace de l’Antarctique (données de Février et Mars 2011)
Crédits: CPOM/UCL/ESA/Planetary Visions
 
 
 
 
 
 
« Voir ces résultats passionnants fait chaud au cœur », a dit Richard Francis de l’ESA, qui était le Directeur de projet de CryoSat 2 durant son développement.
« Cela a pris environ dix ans pour convertir la proposition initiale en une mission sur orbite : dix ans de dur labeur et de dévouement pour une équipe principale de moins d’une centaine de personnes, avec l’assistance compétente et l’expertise cruciale de quelques centaines de plus. »
« Ces premiers résultats sont vraiment passionnants et nous commençons à voir se concrétiser le potentiel de la mission » a ajouté le Directeur de mission de CryoSat pour l’ESA, Tommaso Parrinello.
« Les prochains mois seront dédiés à compléter l’image pour avoir un meilleur aperçu de l’évolution des glaces polaires. »
 
 
Voir la vidéo de présentation de la mission au pavillon ESA du Bourget. (tout est expliqué, durée : 1 heure).
 
 
J’avais eu la chance de pouvoir interviewer pour la revue de la SAF, l’Astronomie, en Mai 2010 le Dr Richard Francis, Docteur en sciences spatiales de l'Université de Sheffield (et astronome amateur lui-même) qui était le responsable projet (Project Manager) de la mission et qui a été impliqué dans ce satellite depuis ses origines. J’en reproduis ici une partie :
 
 
·        1 L'Astronomie :Quel est le rôle exact de la mission Cryosat-2?
Richard Francis : Cryosat doit mesurer les variations d'épaisseur des calottes glaciaires (Antarctique, Groenland), la topographie de leur surface qui sont épaisses de plusieurs km. les variations d'épaisseurs doivent être compensées des effets de surface comme la différence de densité entre la glace et la neige. Concernant la glace de mer (la banquise) l'épaisseur mesurée est celle de la partie émergée, on en déduit l'épaisseur totale facilement (7/8 est sous l'eau).

·        2 L'Astronomie : Comment a-t-on pu reconstruire aussi rapidement un tel engin, avait-on toutes les pièces en double?
Le numéro 2 est-il plus performant et plus up-to-date?
Richard Francis : Nous avons construit le satellite en 3 ans, et il a été stocké pendant plus d'un an aussi. Il ne restait aucune pièce du premier satellite car c'était une mission bon marché. Par contre pour le deuxième nous avions tout ce qu'il fallait comme plans et instructions, on savait exactement ce qu'il fallait faire, c'est pour cette raison que son montage fut si efficace. La deuxième version possédait aussi des améliorations (on en a comptabilisé 86!) qui ont été apportées tout au long de sa fabrication.

·        3 L'Astronomie :Pourquoi a-t-on changé de lanceur? À cause du premier échec?
Richard Francis : Non, nous étions satisfait du premier lanceur (une fusée Roskot) malgré l'échec, dont la cause a été identifiée et réparée. Le problème était beaucoup plus prosaïque : la disponibilité tout simplement. En fait le dernier étage de Rockot n'était pas disponible à temps; il fallut trouver une autre solution, ce fut la fusée Dniepr qui utilise un système de contrôle de vol similaire.

·        4 L'Astronomie :Le radar SIRAL est le cœur du satellite, quel en est son principe simplement, et comment la couche de neige peut-elle affecter ses résultats?
Richard Francis : C'est un radar altimétrique qui mesure le temps d'aller et retour d'impulsions micro-ondes après écho et réflexion de la surface.
Il y a bien sûr beaucoup d'astuces et de détails subtiles car ces mesures doivent être très précises. Sa précision est de l'ordre du cm, et il doit être d'une grande stabilité. De plus ce radar est du type à synthèse d'ouverture (en anglais synthetic aperture radar ou SAR) qui donne une résolution spatiale excellente. Il possède deux antennes de réception couplées à leurs électroniques. C'est en mesurant la différence de phase entre les échos reçus par les deux antennes que l'on calcule l'angle sous lequel arrivent les informations et que l'on localise ainsi les points de la surface. C'est essentiel quand la surface n'est pas lisse comme sur les calottes glaciaires.
En général la neige sèche est transparente aux micro-ondes, mais pas la neige humide. Il faut dans ce cas effectuer des mesures sur place afin de comparer les mesures au sol et de l'espace. Dans le cas de banquises (icebergs) la neige complique le calcul, car elle joue sur l'enfoncement de la glace dans l'eau dont il faut tenir compte.

·        5 L'Astronomie : Est-ce l'instrument ultime pour vérifier le déclin de la glace arctique?
 Richard Francis : Oui je le pense. Il y eut dans le passé une mission de la NASA (IceSAT) qui avait presque le même but, la mesure des calottes polaires, mais en utilisant des lasers au lieu de radar, tout en sachant que le laser est moins bien adapté à ces mesures car produisant un effet faible avec l'eau et il sensible à la couverture nuageuse. Beaucoup de nos ingénieurs ont travaillé sur les deux projets. Malheureusement le laser a eut beaucoup de problèmes et le satellite n'a été opérationnel que quelques mois par an et on a essayé de prolonger sa vie en attendant la mise en service de Cryosat-2. Je pense donc que Cryosat est vraiment la mission parfaitement adaptée à ces domaines de mesures glaciaires.

 
 
 
 
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ÉCOLE CHALONGE : CR DU WORKSHOP DE JUIN 2011. (28/06/2011)
 
 
Norma Sanchez, Directeur de l'École Internationale d'Astrophysique "Daniel Chalonge" nous signale que le compte rendu de l’Atelier (Workshop) sur la matière noire chaude (warm dark matter) des 8 à 10 Juin 2011 est publié sur le site de l’école.
 
Toutes les présentations sont disponibles en pdf.
 
 
 
 
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ENDEAVOUR :PREMIÈRE MONDIALE, VUE D’UNE NAVETTE AMARRÉE À L’ISS ; (28/06/2011)
Photos : ESA/NASA.
 
En quittant l’ISS à la fin de sa mission le 24 Mai 2011, avec un Soyuz (TMA-20), Paolo Nespoli, notre astronaute Européen a eu l’immense et intelligente idée de photographier à de nombreuses reprises l’ISS avec la navette Endeavour attachée à elle.
 
En fait c’est l’ISS qui a tourné en partie autour du Soyuz, car celui-ci n’est pas si manœuvrable que cela en position de rentrée sur Terre (pas de risques).
 
Cela n’avait jamais été fait auparavant, et je dirais même plus, il était temps alors que c’est l’avant dernier vol navette.
 
Voici quelques unes de ces photos que l’on peut voir individuellement sur la galerie de l’ESA.
 
 
 
On peut voir aussi une galerie d’images tournantes sur ce site.
 
 
 
Enfin, voici une photo de Paolo sortant du Soyuz dans les steppes kazakhes à l’arrivée sur terre après 159 jours dans l’espace.
 
 
 
 
Cher Paolo, grazzie mille pour cette superbe réalisation.
 
 
 
 
 
Photo : ESA/Corvaja
 
 
 
 
Rapport sur cette dernière mission d’Endeavour.
 
 
 
 
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LE SOLEIL:.PRÊT POUR LA PROCHAINE TEMPÊTE SOLAIRE ? (28/06/2011)
 
Tout le monde sait que les tempêtes solaires peuvent être très dangereuses pour les communications terrestres et spatiale s(GSP).
Or même si nous remarquons une activité faible de notre étoile, une tempête peut suivre une telle période d’inactivité, cela s’est vu dans le passé (voir l’événement Carrington en 1859), alors, sommes nous prêts à faire face à une telle tempête, c’est la question que s’est posée ces jours-ci la NASA lors du forum sur le climat solaire SWEF (Space Weather Enterprise Forum).
 
En 1859, ce qui arriva de pire fut la suspension pendant 2 jours des liaisons télégraphiques, mais à notre époque, que se passerait-il ?
Le GPS en panne, les vols ne peuvent plus s’effectuer, les réseaux de communications bancaires peuvent s’interrompre etc..
 
On peut maintenant suivre en 3D l’évolution d’une tempête solaire qui approche de notre planète comme le dit M. Hesse responsable de la météo spatiale au GSFC.
Tout ceci grâce à une flotte de satellites qui surveillent en permanence la Soleil.
 
 
 
Les scientifiques du GSFC ont créé ce modèle 3D de CME (éjection de masse coronale) se dirigeant vers nous que vous pouvez voir en action ICI. Cela se passait le 21 Juin 2011, C’est assez impressionnant. En voici juste une photo :
 
 
On voit sur cette photo extraite de l’animation, la CME (en noir) passant la Terre (petit point jaune)
 
Animation : © GSFC
 
 
 
 
Ce sont des super calculateurs qui emmagasinent les informations de nombreux satellites et qui forment ensuite cette représentation.
 
 
Donc nous sommes prêts au moins à détecter l’arrivée de tels monstres de particules ; quelles en seront les conséquences sur Terre ? cela nous ne le savons encore pas.
 
Un cadeau : Une belle éjection prise par SDO le 16 Juin 2011.
 
 
 
 
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ESO : LES FEUX DE BÉTELGEUSE. (28/06/2011)
 
L’ESO nous communique ses dernières découvertes concernant Bételgeuse, cette étoile bien connue du ciel d’hiver ; il y aurait une vaste nébuleuse autour de cette géante rouge.
 
 
 
En utilisant l’instrument VISIR, installé sur le très grand télescope (VLT) de l’ESO, des astronomes ont réalisé une image détaillée comme jamais auparavant de la nébuleuse complexe et lumineuse autour de l’étoile supergéante Bételgeuse.
 
Cette structure, qui ressemble à un feu émanant de l’étoile, est formée à partir de ce monstre stellaire qui répand sa matière dans l’espace.
 
Bételgeuse, supergéante rouge dans la constellation d’Orion, est une des étoiles les plus brillantes du ciel nocturne. C’est également l’une des plus grosses, ayant une taille correspondant pratiquement à l’orbite de Jupiter – environ quatre fois et demie le diamètre de l’orbite terrestre. 
 
 
L’image du VLT montre la nébuleuse environnante, bien plus grande  que la supergéante elle-même, qui s’étend sur 60 milliards de kilomètres au-delà de la surface de l’étoile, soit environ 400 fois la distance Terre-Soleil. 
 
Dans cette image composée, les précédentes observations par NACO des colonnes sont représentées dans le disque central. Le petit cercle rouge au milieu a un diamètre d’environ quatre fois et demie celui de l’orbite terrestre et représente l’emplacement de la surface visible de Bételgeuse. Le disque noir correspond à une partie très lumineuse de l’image qui a été masquée afin de permettre à la nébuleuse, dont le rayonnement est bien moins fort, d’être visible. Les images de VISIR ont été prises à travers des filtres infrarouges sensibles aux rayonnements de différentes longueurs d’onde avec le bleu correspondant aux plus courtes d’entres elles et le rouge aux plus longues. Le champ est de 5.63x5.63 arcsecondes.
 
Crédit: ESO/P. Kervella
 
 
 
 
 
Les supergéantes rouges comme Bételgeuse constituent l’une des dernières phases de la vie d’une étoile massive. 
Pendant cette brève tranche de vie, l’étoile augmente en taille et expulse ses couches externes dans l’espace à un rythme incroyable – elle se débarrasse d’immenses quantités de matière (environ la masse du Soleil) en seulement 10 000 ans. 
 
 
Le processus par lequel une étoile comme Bételgeuse expulse sa matière implique deux phénomènes.
Le premier est la formation de gigantesques colonnes de gaz (cependant bien plus petite que la nébuleuse observée) s’étendant dans l’espace à partir de la surface de l’étoile, détectées précédemment en utilisant l’instrument NACO sur le VLT 
L’autre, qui fait suite à l’éjection de la colonne, est le vigoureux mouvement ascendant et descendant de bulles géantes dans l’atmosphère de Bételgeuse – comme de l’eau qui bout s’agite dans une casserole (eso0927). 
 
Les nouveaux résultats montrent que les colonnes que l’on voit à côté de l’étoile sont probablement connectées à des structures dans la nébuleuse extérieure maintenant photographiée dans l’infrarouge avec VISIR. La nébuleuse ne peut pas être vue en lumière visible, car Bételgeuse la noie totalement dans son éclat. La forme irrégulière et asymétrique de la matière indique que l’étoile n’a pas éjecté ses couches externes de manière symétrique. Les bulles de matière stellaire et les colonnes géantes qu’elles engendrent sont probablement responsables de l’aspect fragmenté de la nébuleuse. 
 
La matière visible dans les nouvelles images est probablement constituée de poussière d’oxyde d’aluminium et de silicate.
C’est le même matériau qui forme la majeure partie de la croûte terrestre et des autres planètes rocheuses.
A un certain moment il y a bien longtemps, les silicates de la Terre ont été formés par une étoile massive (et maintenant éteinte) semblable à Bételgeuse. 
 
 
 
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CASSINI SATURNE :. HÉLÈNE DE PLUS PRES!! (28/06/2011)
(images : NASA/JPL/Space Science Institute)
 
 
 
C’est la deuxième fois que Cassini s’approche aussi près d’Hélène, petit satellite Troyen du système Dioné-Saturne, l’autre c’est Polydeuces.
 
Sa taille : 33km.
 
En voici une image brute, non encore répertoriée officiellement par la NASA.
 
Elle date du 18 Juin 2011, Cassini était à 7000km de sa surface.
 
Une autre belle image prise par la sonde.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le premier passage en rase-mottes, ce fut en Mars 2010, Cassini la survolait à 1800km d’altitude seulement.
 
Voici la photo la plus précise de ce survol, elle a été prise en lumière visible, alors que Cassini la survolait à 18.000km.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nos amis de UniverseToday nous proposent un bel article sur la dernière rencontre.
 
Et sur votre site préféré :
 
http://www.planetastronomy.com/astronews/astrn-2006/astronews-net-11oct06.htm#HELENE
 
http://www.planetastronomy.com/astronews/astrn-2011/04/astronews-net-12avr11.htm#HELENE
 
 
 
Comme d'habitude, vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les animations et vidéos : http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/videos/videos.cfm?categoryID=17
Pour vous y retrouver dans la numération et l'ordre des anneaux.
 
Les prochains survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites de Cassini par The Planetary Society; très bon!
 
Voir liste des principaux satellites.
 
Sur ce site les dernières nouvelles de la mission Cassini.
 
 
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MARS EXPRESS :.PHOBOS PASSE DEVANT JUPITER. (28/06/2011)
Crédits: ESA/DLR/FU Berlin (G. Neukum)
 
 
En Juin de cette année 2011, Mars express a effectué une manœuvre lui permettant d’observer un alignement inhabituel de Jupiter et de Phobos, le plus gros satellite de Mars (mais extrêmement petit : 20km en moyenne).
 
Ce 1er Juin 2011 ; la sonde européenne était éloignée de plus de 11.000km de Phobos  et de 529 millions de km de Jupiter.
 
La caméra HRSC de nos amis allemands, montée sur Mars Express a fixé ces instants inoubliables, d’abord sur un petit film et aussi sur ces quelques photos parmi la centaine de prises sur 68 secondes, que vous voyez ci-dessous.
 
 
Crédits: ESA/DLR/FU Berlin (G. Neukum)
 
 
La connaissance du moment exact où Phobos passe devant Jupiter, permet d’affiner son orbite.
 
 
 
Tout sur Mars Express sur votre site préféré.
 
 
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LIVRE CONSEILLÉ.:.LE CAHIER DE VACANCES DU JEUNE ASTRONOME PAR JEAN AUDOUZE. (28/06/2011)
 
 
Les vacances approchent à grands pas, et vous ne savez pas quoi faire avec vos bambins pour qu’ils s’intéressent à autre chose que les glaces ou faire le tas sur la grève, et bien notre ami Jean Audouze et les éditions du CNRS ont pensé à vous.
 
 
 
Voici un cahier de vacances qui n’a rien d’un devoir pénible ; c’est le cahier de vacances pour un jeune astronome, il est sous titré J’explore le ciel et les étoiles.
 
Très didactique et superbement et clairement illustré, vous pourrez ainsi suivre le ciel de l’été avec vos enfants, et qui sait, même apprendrez vous quelque chose vous même.
 
 
 
 
Voici ce qu’en dit l’éditeur :
 
Conçu à partir de l’observation du ciel en été, ce cahier est un véritable guide pour se promener dans le ciel.
Comment trouver la constellation d’Andromède, de Pégase, de la Lyre ?
Comment distinguer, à l’œil nu, une planète d’une étoile ?
Mars de Vénus ? Qu’est-ce qu’une étoile ? Un trou noir ?
Une géante gazeuse ? Pourquoi le soleil brille-t-il ?
Comment dater les étoiles ? Qu’est-ce que la matière noire ?
C’est à ces questions, et à beaucoup d’autres, que Jean Audouze répond dans ce cahier d’exploration idéal pour les vacances.
À de très belles photos s’ajoutent quizz, mots croisés, cartes du ciel à compléter…
La voûte céleste et l’univers n’auront plus aucun secret pour vous !
 
 
Et puis ne dites pas que vous n’avez pas d’argent pour cela, il ne coûte que 8 Euros !!!
 
ISBN : 978-2-271-07205-4
 
 
 
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LIVRE CONSEILLÉ :.LE VERRIER SAVANT MAGNIFIQUE ET DÉTESTÉ PAR J . LEQUEUX . (28/06/2011)
 
 
En complément à la visite de l’exposition Le Verrier que nous avons déjà évoquée, et en prélude à la conférence de James Lequeux du 14 Septembre 2011, voici un livre qui fait le pont sur la vie et la carrière du découvreur de Neptune.
 
Après sa biographie scientifique de François Arago, James Lequeux présente dans cet ouvrage celle de son successeur à l'Observatoire de Paris, Urbain Le Verrier. Difficile d'imaginer hommes aussi dissemblables. Autant Arago, un vrai romantique, était extraverti et généreux, autant Le Verrier ne pouvait que travailler seul et avait des rapports difficiles avec les autres. Mais c'était un magnifique savant. Il a découvert Neptune par le calcul, " du bout de sa plume ", et accompli une oeuvre immense dont avaient rêvé bien d'autres sans pouvoir la réaliser : la théorie complète du mouvement des planètes dans le Système solaire. Il a réorganisé l'astronomie française, dans la douleur il est vrai, et mis en place un service météorologique international très efficace, ancêtre de Météo France. Personnage fascinant, Le Verrier a traversé son époque au milieu des haines et des controverses ; cependant, son oeuvre a constamment été admirée, même de ses pires ennemis, et en a fait l'astronome le plus célèbre du milieu du XIXe siècle.
 
 
 
 
Voici le sommaire de cet excellent ouvrage.
 
·        Les années de jeunesse (1811-1845)
·        la découverte de Neptune (1845-1846)
·        l'attente (1847-1853)
·        Enfin l'observatoire !
·        Le dictateur
·        La chute (1870-1872)
·        Le second règne (1873-1877)
·        Les longitudes télégraphiques
·        Le Verrier et la météorologie
·        L'héritage de Le Verrier
 
 
ISBN-13: 978-2759804221   Prix : 32€
 
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LES MAGAZINES CONSEILLÉS.:.POUR LA SCIENCE DE JUIN. (28/06/2011)
 
 
Avec notamment :
 
L'anatomie du neutron  : comment suivre le manège des quarks ?
Le neutron est plus structuré qu'on ne le pensait. Des collisions avec des électrons accélérés permettent d'étudier la répartition des quarks au sein de cette particule, et révèlent que ces charges ne sont pas distribuées uniformément
 
Mais aussi de nombreuses autres rubriques  comme :
TECHNOLOGIE SPATIALE
À chacun son satellite d’Alex Soojung-Kim Pang et Bob Twiggs
Grâce à de minuscules satellites standardisés, les expériences spatiales sont à la portée des équipes de recherche les plus petites.
 
 
 
 
COSMOLOGIE
Les galaxies perdues par James GEACH
D’après les dernières estimations, l’Univers observable contient 200 milliards de galaxies. Pourquoi si peu ?
 
IDÉES DE PHYSIQUE
Vitesse de la lumière et four à micro-ondes par Jean-Michel Courty et Édouard Kierlik
Contrairement à ce que d'aucuns affirment, la visualisation des ondes stationnaires dans un four à micro-ondes ne permet pas de mesurer facilement la vitesse de la lumière.
 
Et les rubriques habituelles.
 
 
 
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LES MAGAZINES CONSEILLÉS : L’ASTRONOMIE NUMERO D’ÉTÉ EST PARU ;
 
Excellent numéro de l’Astronomie pour vous faire passer l’été au Soleil, justement, les articles de fond sont sur ….le Soleil.
 
 
Voici les articles consacrés au Soleil :
·        Les mythes du Soleil par JP Verdet
·        L’atmosphère du Soleil par B Schmieder et G Aulanier
·        Une étoile pas encore complètement expliquée par JP Zahn
·        Influence sur le climat par E Bard
·        Qui êtes vous Phébus ? par D Briot
·        L’imagerie solaire par JL Badin
·        La granulation solaire par R Le Cocguen
·        Spéctrohéliographie amateur par Ph Rousselle
·        Les observateurs associés par S Rochain
·        Petites expériences avec le Soleil par R Marical
·        L’équinoscope par M Dumas
·        Quel instrument choisir ? par D Favre
 
 
 
 
Et bien sûr bien d’autres rubriques intéressantes comme  l’histoire de la navette par Ph Coué, les actualités par S Collin Zahn et C Ferrari, etc…
 
 
Bref un numéro que vous pourrez lire pour ne pas bronzer idiot…
 
5,90€ dans tous les kiosques.
 
Bonnes vacances à tous.
 
 
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Bonne Lecture à tous.
 
 
 
C'est tout pour aujourd'hui!!
 
Bon ciel à tous!
 
JEAN PIERRE MARTIN
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