LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:

Mise à jour : 16 Juin 2022     

 

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Prochaine conférence SAF.. Le mercredi 14 Septembre 2022 à 19H00  au CNAM amphi Grégoire (220 places).

« Les trous noirs, de la fiction à la réalité par N. Deruelle, APC, IHES"    résa > 15 Août

Réservation comme d’habitude ou à la SAF directement. Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF Sinon à suivre en direct : https://youtu.be/dEYzUxHXLIg  La suivante : Le 8 Juin  Table ronde sur Juvisiy et l’Obs Flammarion.

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Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur plusieurs listes. J’en suis désolé.

Sommaire de ce numéro :     

Gaia :..Le troisième catalogue est paru. Exceptionnel.  (16/06/2022)

Trou noir : C’est le nôtre cette fois-ci ! (16/06/2022)

Mars 2020 :.Il y a des « dust devils » partout ! (16/06/2022)

Xuntian : Un Hubble chinois grand champ et plus astucieux. (16/06/2022)

Hubble :.Et la mesure du taux d’expansion de l’Univers. (16/06/2022)

Boeing : Starliner, aller-retour à l’ISS, enfin ! (16/06/2022)

Solar Orbiter .:.Le Soleil, vous ne l’avez jamais vu comme cela ! (16/06/2022)

Insight :.Un énorme tremblement de Mars détecté ! (16/06/2022)

JWST :.Touché par une météorite. (16/06/2022)

Galaxies :.Alice au pays d’Einstein ! (16/06/2022)

Le Soleil :.Énorme éruption solaire début Mai 2022. (16/06/2022)

 

 

GAIA : LE 3ème CATALOGUE EST PARU. EXCEPTIONNEL ! (16/06/2022)

 

Ce lundi 13 Juin 2022 après un long embargo de plusieurs jours, nous avons enfin le droit de publier les informations relatives à la publication du 3ème catalogue de données de la sonde spatiale Gaia (lancée en 2013).

 

L’intérêt des astronomes peut se comprendre par la quantité d’informations produites par le télescope Gaia.

En effet, à chaque étoile étudiée, on mesure :

·         Sa position et son mouvement en 3 dimensions

·         Sa couleur

·         Ses caractéristiques chimiques/physique pour la plupart

 

Voici tout d’abord le communiqué officiel.

 

Gaia est la mission qui vise à créer la carte multidimensionnelle la plus précise et la plus complète de la Voie lactée. Grâce à cette mission, les astronomes auront la possibilité de reconstruire la structure de notre galaxie et son évolution passée pendant des milliards d’années, et de mieux comprendre le cycle de vie des étoiles ainsi que notre place dans l’Univers. 

Quoi de neuf dans le 3e catalogue de données ?

Le 3e catalogue de données Gaia contient des détails nouveaux et améliorés pour près de deux milliards d’étoiles de notre galaxie. Le catalogue comprend de nouvelles informations, notamment des compositions chimiques, des températures stellaires, des couleurs, des masses, des âges et la vitesse à laquelle les étoiles se rapprochent ou s’éloignent de nous (vitesse radiale). Une grande partie de ces informations a été révélée par la spectroscopie récemment publiée, une technique dans laquelle la lumière stellaire est décomposée dans ses couleurs constitutives (comme un arc-en-ciel). Les données incluent également des sous-ensembles d’étoiles spéciales, comme celles qui changent de luminosité au fil du temps.

Parmi les nouveautés de cet ensemble de données, on retrouve le plus grand catalogue à ce jour d’étoiles binaires, des milliers d’objets du système solaire tels que des astéroïdes et des satellites de planètes, ainsi que, au-delà de la Voie lactée, des millions de galaxies et de quasars. 
 

Tremblements stellaires

L’une des découvertes les plus surprenantes issues des nouvelles données est que Gaia est capable de détecter des tremblements stellaires – de minuscules mouvements à la surface d’une étoile – qui modifient la forme des étoiles, ce pour quoi l’observatoire Gaia n’a pas été conçu à l’origine.

Auparavant, Gaia avait déjà détecté des oscillations radiales qui faisaient gonfler et rétrécir les étoiles périodiquement, tout en gardant leur forme sphérique. Mais Gaia a également repéré d’autres vibrations qui ressemblent davantage à des tsunamis à grande échelle. Ces oscillations non radiales modifient la forme globale d’une étoile et sont donc plus difficiles à détecter.

Gaia a trouvé de puissants tremblements stellaires non radiaux dans des milliers d’étoiles. Gaia a également révélé des vibrations qui avaient rarement été observées auparavant sur certaines étoiles. Ces étoiles ne devraient pas subir de tremblements selon la théorie actuelle, alors que Gaia en a détectés à leur surface.

« Les tremblements stellaires nous apprennent beaucoup sur les étoiles, notamment leur fonctionnement interne. Gaia ouvre une mine d’or pour ‘l’astérosismologie’ des étoiles massives », déclare Conny Aerts de la KU Leuven en Belgique, membre de la collaboration Gaia.


L’ADN des étoiles

La composition des étoiles peut nous renseigner sur leur lieu de naissance et leur voyage par la suite, donc sur l’histoire de la Voie lactée. Avec le catalogue de données publié aujourd’hui, Gaia révèle la plus grande carte chimique de la Galaxie, couplée à des mouvements 3D, depuis notre voisinage solaire jusqu’aux galaxies plus petites entourant la nôtre.

Certaines étoiles contiennent plus d’éléments « lourds » que d’autres. Lors du Big Bang, seuls des éléments légers se sont formés (hydrogène et hélium). Tous les autres éléments plus lourds – appelés métaux par les astronomes – sont construits à l’intérieur des étoiles. Lorsque les étoiles meurent, elles libèrent ces métaux dans le gaz et la poussière entre les étoiles, appelés le milieu interstellaire, à partir duquel de nouvelles étoiles se forment. La formation et la mort d’étoiles actives conduiront à un environnement plus riche en métaux. Par conséquent, la composition chimique d’une étoile est un peu comme son ADN, nous donnant des informations cruciales sur son origine. 

Avec Gaia, nous voyons que certaines étoiles de notre galaxie sont constituées de matière primordiale, tandis que d’autres comme notre Soleil sont constituées de matière enrichie par des générations précédentes d’étoiles. Les étoiles les plus proches du centre et du plan de notre galaxie sont plus riches en métaux que les étoiles situées à de plus grandes distances. Gaia a également identifié des étoiles provenant à l’origine de galaxies différentes de la nôtre, en fonction de leur composition chimique. 

« Notre galaxie est un magnifique creuset d’étoiles », déclare Alejandra Recio-Blanco de l’Observatoire de la Côte d’Azur en France, membre de la collaboration Gaia. 

« Cette diversité est extrêmement importante, car elle nous raconte l’histoire de la formation de notre galaxie. Elle révèle les processus de migration au sein de notre galaxie et d’accrétion depuis les galaxies externes. Elle montre aussi clairement que notre Soleil, et nous, appartenons tous à un système en constante évolution, formé grâce à l’assemblage d’étoiles et de gaz d’origines différentes. »
 

Étoiles binaires, astéroïdes, quasars, etc.

D’autres documents qui sont publiés aujourd’hui reflètent l’étendue et la profondeur du potentiel de découverte de Gaia. Un nouveau catalogue d’étoiles binaires présente les caractéristiques orbitales de plus de 800 000 systèmes binaires, tandis qu’une nouvelle étude d’astéroïdes comprenant 156 000 corps rocheux fouille plus profondément dans l’origine de notre système solaire. Gaia révèle également des informations sur 10 millions d’étoiles variables, de mystérieuses macromolécules entre les étoiles, ainsi que des quasars et des galaxies au-delà de notre propre voisinage cosmique.

« Contrairement à d’autres missions, qui ciblent des objets spécifiques, Gaia est une mission de relevé. Cela signifie qu’en surveillant de nombreuses fois le ciel entier avec des milliards d’étoiles, Gaia est tenue de faire des découvertes que d’autres missions plus dédiées manqueraient. C’est l’une de ses forces, et nous avons hâte que la communauté astronomique plonge dans nos nouvelles données pour en savoir encore plus sur notre galaxie et ses environs que nous n’aurions pu l’imaginer », déclare Timo Prusti, scientifique du projet pour Gaia à l’ESA. 

Plus d'informations

Kit média pour le communiqué de presse Gaia 3 : https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/Gaia/Gaia_data_release_3_media_kit

Gaia pour le public: https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/Gaia

Gaia: https://www.cosmos.esa.int/web/gaia/data-release-3

Images

Images de Gaia: https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Search?SearchText=gaia&result_type=images

Photothèque de l’ESA pour les professionnels :
https://www.esa-photolibrary.com/

Vidéos

Animations et vidéos de Gaia: https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Search?SearchText=gaia&result_type=videos 

Vidéothèque de l’ESA pour les professionnels :
https://www.esa.int/esatv/Videos_for_Professionals

 

 

 

Une image contenant texte, table, assis, musique

Description générée automatiquement

Crédit : ESA/Gaia/DPAC; CC BY-SA 3.0 IGO, CC BY-SA 3.0 IGO

 

 

Cette image nous montre 4 cartes du ciel provenant des derniers relevés Gaia publiés le 13 Juin 2022.

 

De haut en bas et de gauche à droite :

 

** Vitesse radiale :

On voit sur cette image la Voie Lactée en mouvement.

Plus de 30 millions d’objets s’approchent ou s’éloignent de nous. Les zones claires s’éloignent de nous, les zones sombres se rapprochent de nous. C’est comme une troisième dimension de la vitesse des étoiles dans notre galaxie.

On remarque les nuages de Magellan dans le coin droit (petit et grand)

 

 

** Vitesse radiale et mouvement propre :

Cette nouvelle carte, très artistique, nous indique la vitesse de 26 millions d’étoiles. Les couleurs sont fonction de la vitesse. Le bleu montre les parties du ciel où le mouvement moyen des étoiles se rapproche de nous et le rouge montre les régions où le mouvement moyen s’éloigne de nous. Les lignes visibles sur la figure tracent le mouvement des étoiles projetées sur le ciel (mouvement propre).

 

 

** La poussière interstellaire :

L’avantage de Gaia est de nous informer aussi sur ce qui se trouve entre les étoiles, c’est-à-dire ce que l’on appelle la poussière interstellaire et le gaz. C’est de ce mélange que naissent les futures étoiles. La lumière des étoiles est absorbée par ce milieu et nous donne ainsi une information sur sa densité. Les zones sombres du centre galactique sont très denses en poussières, la couleur devient jaune lorsque cette densité diminue. Les régions bleues sont celles où la quantité de poussières est la plus faible.

 

 

** La carte chimique de notre galaxie :

 

Crédit : ESA/Gaia/DPAC; CC BY-SA 3.0 IGO, CC BY-SA 3.0 IGO

 

Merveilleux tableau pointilliste à la Seurat, cette carte nous indique de quoi sont faites nos étoiles.

Cela nous renseigne sur leur naissance et leur devenir. Certaines étoiles contiennent de la matière primordiale, d’autres (comme notre Soleil) ont fait l’objet d’évolution ultérieure et sont enrichies en matériaux provenant des générations précédentes d’étoiles. Les étoiles proches du centre galactique sont plus riches en ce que les astronomes appellent « métaux » (tout élément supérieur à l’Hélium !!!).

Les étoiles les plus rouges sont les plus riches en métaux.

 

Une vidéo sur la chimie de notre Galaxie : https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2022/06/010/2206_010_AR_EN.mp4

Et sur YouTube la même : https://youtu.be/L7WnIJEJXFo

 

 

Une autre découverte de Gaia : de nombreuses étoiles semblent avoir de bizarres tremblements qui affectent leur forme. Pour le moment aucune explication n’a été donnée.

 

Une image contenant étoile

Description générée automatiquementMais Gaia s’occupe aussi des astéroïdes, on vient de publier dans ce troisième catalogue, la liste de 154.741 astéroïdes pour lesquels Gaia a déterminé leur orbite.

 

On voit ici (clic sur la photo pour plus de résolution) la position des astéroïdes à la date du 13 Juin 20222. En bleu ceux de la partie intérieure au Système Solaire, en vert ceux de la ceinture principale. Les zones orange sont les Troyens de Jupiter.

 

Voir la vidéo correspondante. https://youtu.be/XYir3bQMfgQ

Ou alors :

 

Asteroid populations in Gaia data release 3

 

Asteroids on 13 June 2022 with Gaia

 

Crédit : ESA/Gaia/DPAC; CC BY-SA 3.0 IGO, CC BY-SA 3.0 IGO

 

 

 

 

 

 

Les vidéos liées à ce communiqué de presse :

 

Une vidéo d’introduction à ce troisième catalogue : https://youtu.be/8jWtAdWg1iw

https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2022/05/038/2205_038_AR_EN.mp4

 

 

Une vidéo explicative : https://youtu.be/x6MGF0BhckE

https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2022/06/008/2206_008_AR_EN.mp4

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Gaia sees strange stars in most detailed Milky Way survey to date

 

Gaia : des découvertes majeures s’annoncent dont certaines remettront en cause nos connaissances de Futura Sciences.

 

Publication du troisième catalogue Gaia par l’Obs de Paris

 

Le satellite Gaia livre la plus grande carte chimique de la Voie lactée ! par le Point.

 

Les articles publiés suite au troisième catalogue (en anglais).

 

Article complet en anglais avec vidéo.

 

Infographie de l’ESA sur le catalogue 3.

 

 

 

 

 

 

TROU NOIR :.,C’EST LE NÔTRE CETTE FOIS-CI ! (16/06/2022)

 

On avait déjà eu droit à la photo du trou noir de M 87, il manquait celle de notre propre trou noir situé dans sagittarius A*, c’est fait !

Une fois l’embargo levé au 12 Mai 2022, les scientifiques de l’ESO et du EHT ont levé le voile.

Le nôtre fait 4,3 millions de masses solaires et est situé à 26.000 années-lumière de nous.

 

Image du trou noir géant Sagittarius A* situé au centre de la Voie lactée. Crédit : EHT Collab.

 

 

Évidemment, le trou noir lui-même n’est pas visible (définition du TN !) ce que l’on voit c’est la matière en train de se faire avaler par celui-ci. Elle forme le disque d’accrétion autour du TN.

Notre TN est bien plus proche que celui de M87 déjà imagé, mais il est aussi beaucoup plus petit (4 Millions de masses solaires contre 6 milliards !) et plus difficile à étudier.

 

Voici ce qu’en disait le CNRS dans son communiqué :

 

« Jusqu’à présent, on ne percevait qu’indirectement la présence de Sagittarius A* (Sgr A*), que ce soit à partir de quelques émissions radio ou en observant les trajectoires des étoiles orbitant à grande vitesse autour d’une masse gigantesque, mais invisible. Grâce à la collaboration Event Horizon Telescope (EHT) et son réseau de télescopes terrestres, on connaît désormais le « visage » de ce trou noir géant tapi au centre de notre Voie lactée. Après celle obtenue par l’EHT en 2019 du trou noir central de la galaxie M87, c’est donc la seconde image directe de ce type d’astre dont on dispose à ce jour.

 

« Nous pouvons maintenant étudier les différences entre ces deux trous noirs supermassifs afin d’obtenir de nouveaux indices précieux sur le fonctionnement de cet important processus », a déclaré Keiichi Asada, scientifique de l’EHT, de l’Institut d’astronomie et d’astrophysique de l’Academia Sinica, à Taipei. Visible grâce au disque d’accrétion brillant qui orbite autour de ses 4,3 millions de masses solaires à une vitesse proche de celle de la lumière, Sgr A* a un diamètre équivalent à 30 fois celui du Soleil. Mais comme il est situé à 27 000 années-lumière de la Terre, sa taille apparente est celle d’une orange qu’on distinguerait sur la Lune. Aussi, pour obtenir cette image, il aura fallu combiner les données recueillies nuit après nuit par les huit télescopes disséminés sur notre planète, puis affiner ensuite les images « brutes » ainsi obtenues en s’appuyant sur les modélisations numériques de trou noir à la disposition des chercheurs. Les résultats de l’équipe de l’EHT sont publiés aujourd’hui dans un numéro spécial de la revue The Astrophysical Journal Letters.

 

Un radiotélescope de 10 000 km de diamètre

Le projet international EHT, lancé en 2016 par Sheperd Doeleman et Heino Falcke, respectivement astronome au MIT (États-Unis) et professeur à l’université de Radboud (Pays-Bas), est financé pour sa partie européenne via une bourse du Conseil européen de la recherche d’un montant de 14 millions d’euros. Exploitant la technique d’interférométrie VLBI (Very Long Base Interferometry) sur la longueur d’onde de 1,3 millimètre (un rayonnement capable de « traverser » les nuages de poussières présents sur la ligne de visée), l’EHT synchronise avec une précision d’une fraction de millionième de seconde les instruments de huit – bientôt dix – observatoires répartis sur la surface du globe, produisant des clichés d’une résolution équivalente à celle qu’aurait un unique radiotélescope de 10 000 kilomètres de diamètre !

 

Une image contenant texte, nageant, sport aquatique, fond marin

Description générée automatiquement

Le réseau de télescopes de l’EHT. Crédit ESO/Kornmesser.

 

Même 2 000 fois moins éloigné de nous que ne l’est M87* (situé à 50 millions d’années-lumière), Sgr A* s’est avéré bien plus difficile à visualiser. Et pour cause : si le gaz à proximité des trous noirs se déplace à la même vitesse (proche de celle de la lumière), il met des jours à compléter une révolution autour de M87*– 1 500 fois plus massif que Sgr A*et donc bien plus grand –, tandis qu’il le fait en quelques minutes autour de Sgr A*. « Ces changements rapides de luminosité et de configuration autour de Sgr A*génèrent un jeu de données bien plus complexe que celui de M87*, nous avons donc dû développer de nouveaux outils numériques de simulation et d’analyse du mouvement des gaz pour générer une image nette, précise Frédéric Gueth, chercheur CNRS et directeur adjoint de l’Institut de radioastronomie millimétrique (Iram). Ce qui explique qu’il nous a fallu trois ans de plus pour visualiser Sgr A*. » Cinq ans de calculs intensifs sur les données recueillies en 2017 auront de fait été nécessaires aux 300 chercheurs pour obtenir l’image publiée aujourd’hui.

 

Comparaison de la taille des deux trous noirs imagés par la collaboration Event Horizon Telescope (EHT) : M87*, au cœur de la galaxie Messier 87, et Sagittarius A* (Sgr A*), au centre de la Voie lactée. L'image montre l'échelle de Sgr A* par rapport à M87* et à d'autres éléments du système solaire tels que les orbites de Pluton et de Mercure. Le diamètre du Soleil et la position actuelle de la sonde spatiale Voyager 1, le vaisseau spatial le plus éloigné de la Terre, sont également affichés. M87*, qui se trouve à 55 millions d'années-lumière, est l'un des plus grands trous noirs connus. Alors que Sgr A*, situé à 27 000 années-lumière, a une masse d'environ quatre millions de fois celle du Soleil, M87* pèse six cents fois ce chiffre. En raison de leur distance relative à la Terre, les deux trous noirs semblent avoir la même taille dans le ciel. Crédit : EHT collaboration (acknowledgment: Lia Medeiros, xkcd)

 

Pas de cheveux mais des gaz autour des trous noirs

Cette seconde image confirme ce à quoi les théoriciens s’attendaient : malgré leur grande disparité de masse et le fait qu’ils se situent dans des galaxies de types différents, les deux trous noirs ont un aspect très similaire, à leur taille près. Et pour cause : les trous noirs sont des objets physiques massifs et difficiles à observer directement, mais assez simples à caractériser. À l’instar des particules élémentaires, on peut les décrire complètement à partir de trois valeurs : leur masse, leur vitesse de rotation et leur charge électrique. Ils ne renferment aucune autre information. Une simplicité – et une uniformité – que le physicien Archibald Wheeler avait résumé par la formule « les trous noirs n’ont pas de cheveux ».

 

« La relativité générale régit ces objets de près, toute différence que nous voyons plus loin est due à des dissemblances dans la matière qui entoure les trous noirs », explique Sera Markoff, coprésidente du conseil scientifique de l’EHT et professeur d’astrophysique théorique à l’université d’Amsterdam, aux Pays-Bas. Disposant enfin d’images de deux trous noirs de tailles très différentes, les chercheurs vont pouvoir tester des théories et des modèles sur le comportement du gaz autour des trous noirs supermassifs. Un processus qui n’est pas encore totalement compris, mais dont on pense qu’il joue un rôle clé dans la formation et l’évolution des galaxies

 

Les yeux de l’Iram

Le CNRS contribue à l’EHT via les deux observatoires de l’Iram : le télescope de 30 mètres situé à 2 850 mètres d’altitude, sur les pentes du Pico Veleta, dans le sud de l’Espagne, rejoint en 2018 par Noema (NOrthern Extended Millimeter Array), un radiotélescope dont les 12 antennes de 15 mètres de diamètre viennent d’être déployées sur le plateau de Bure, dans les Alpes françaises. Avec le télescope Alma au Chili, le télescope de 30 mètres de l’Iram a fourni la plus longue ligne de base et, par conséquent, les images les plus nettes, contribuant ainsi de manière décisive à la haute résolution spatiale des images de Sgr A*.

 

Les progrès de l’EHT vont se poursuivre : une grande campagne d’observation en mars 2022 a inclus plus de télescopes que jamais auparavant. C’est notamment le cas du deuxième observatoire de l’Iram, Noema, qui a effectué ses premières observations en 2021. La poursuite du développement de technologies de réception de pointe pour Noema et le télescope de 30 mètres de l’Iram permettra à la collaboration EHT de faire des timelapses avec des détails encore plus précis. « Avec Noema, on espère d’ici quelques années pouvoir générer une image toutes les toutes les heures – en obtenir huit plutôt qu’une seule image en intégrant 8 heures d’observation, explique Frédéric Gueth. On pourrait ainsi visualiser les modifications et les mouvements dans le disque d’accrétion, ce qui constitue une information absolument capitale. » Les deux installations seront ainsi déterminantes pour la collaboration EHT dans la compréhension de la physique des trous noirs massifs, et en particulier de Sgr A*. »

 

 

 

 

On attend les prochaines photos !!

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

L'image révélant le trou noir supermassif de la Voie lactée commentée par Françoise Combes à lire ABSOLUMENT !

 

La Voie lactée dévoile son trou noir par le CNRS.

 

Première rencontre avec le trou noir central de notre Voie lactée par le magazine Le Point.

 

Voici la première image du trou noir géant au centre de la Voie lactée ! de Futura Sciences

 

Première mondiale : l’image inédite du trou noir central de notre galaxie enfin dévoilée

 

Telescopes Get Extraordinary View of Milky Way's Black Hole par le JPL

 

Astronomers reveal first image of the black hole at the heart of our galaxy par la collaboration EHT. À lire

 

Astronomers reveal first image of the black hole at the heart of our galaxy

 

Focus on First Sgr A* Results from the Event Horizon Telescope

 

Comparaison des tailles de deux trous noirs : M87* et Sagittarius A*

 

 

 

 

Vidéos :

 

What it takes to image a black hole 7 min

 

Size comparison of the two black holes 20 sec

 

EHT a planet-scale array  20 sec

 

Animation of theoretical models of the black hole at the center of our galaxy 1 min 24sec

 

How to Take a Picture of the Milky Way’s Black Hole 4 min

 

 

 

 

 

 

 

MARS 2020 :.IL Y A DES « DUST DEVILS » PARTOUT ! (16/06/2022)

 

Le rover Perseverance continue son petit bonhomme de chemin sur le sol de Mars et avance tranquillement vers le delta cible provisoire de ses pérégrinations.

 

 

Une image contenant extérieur, haut-plateau

Description générée automatiquement

Les dust devils en action dans le cratère Jezero le 20 Juillet 2021 ! Crédit : NASA/JPL-Caltech/SSI

 

La NASA nous propose une animation gif de la danse intense de ces démons de poussière.

 

Une image contenant carte

Description générée automatiquement

 

Mais où se trouve le rover actuellement.

 

 

 

Voici sa position donnée par la NASA.

 

 

On voit la position du rover et de l’hélicoptère.

 

 

Crédit : NASA/JPL

 

 

 

 

 

 

 

 

Une image contenant terrain, extérieur, ciel, rocheux

Description générée automatiquement

Pour arriver jusqu’ici, le rover s’est confronté à un chemin plutôt caillouteux comme on le voit sur la photo ci-contre.

 

Cette photo est extraite d’un paysage panorama construit à partir de 24 images indépendantes.

 

Elles datent du 22 Février 2022, et sont prises par la MastCam Z.

 

Crédit : NASA/JPL

 

 

 

Après cette étape, Perseverance a pris en photo le delta de la rivière (maintenant asséchée) qui se jetait dans le cratère Jezero.

Ce delta, en forme d’éventail, semble être un vrai régal pour les géologistes et on attend beaucoup des prochains prélèvements.

L’équipe terrestre calcule la meilleure route pour monter la pente de ce delta, qui est à 40 m au-dessus du fond du cratère.

Ce delta était en fait le but principal de la mission déterminé par les scientifiques.

 

Jusqu’à présent il a recueilli 8 échantillons de roches.

 

 

Un beau panorama de ce delta. Et une animation gif du déplacement du rover.

 

En vidéo, le chemin de Perseverance pour arriver à l’entrée du delta :

 

https://youtu.be/i-qzUxNo14o

 

 vidéo :

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

Perseverance Views Dust Devils Swirling Across Jezero Crater

 

NASA’s Perseverance Rover Arrives at Delta for New Science Campaign

 

NASA’s Perseverance Rover Hightails It to Martian Delta

 

February 2022 - Roving with Perseverance: Findings from One Year on Mars

 

Mars rover takes big steps in its most important mission de National Geographic.

 

 

 

 

 

INSIGHT : UN ÉNORME TREMBLEMENT DE MARS DÉTECTÉ ! (16/06/2022)

 

On n’entendait plus beaucoup parler de la sonde InSight et de son sismomètre SEIS installés sur Mars, eh bien, il y a du nouveau : le sismomètre vient de détecter (4 Mai 2022) un séisme très important (équivalent 5 sur Richter sur Terre) sur la planète Mars.

 

Ce sismomètre de fabrication française est extrêmement sensible et jusqu’à présent il n’avait détecté que des tout petits séismes sur Mars (plus d’un millier quand même), c’est normal, Mars ne possède pas de plaques tectoniques comme notre planète et dons est beaucoup moins sensible aux tremblements de terre. Même les plus petits tremblements nous donnent des indications sur la structure de la planète rouge.

Des tremblements moins importants annonciateurs (magntidue 4) s’étaient produits un peu plus tôt en Avril.

 

Donc, ce 4 Mai 2022, InSight a détecté celui que l’on attendait, le Big One comme disent les Américains, un énorme séisme de magnitude 5, il a été correctement enregistré comme on le voit sur les figures suivantes. Crédit :  NASA/JPL-Caltech/ETH/Zurich.

 

Spectrogramme de ce séisme du 4 Mai 2022

Séismogramme du même séisme

 

Le CNES a transcrit ce séisme en bande son : https://twitter.com/i/status/1524744569354555392

 

Sur Terre, un séisme de magnitude 5 est très fréquent, il peut se produire des centaines de fois par jour, comme à Hawaï par exemple.

 

Sur Mars on a longtemps pensé que cette planète était géologiquement morte, mais la planète à l’évidence a possédé un volcanisme (voir région de Tharsis) et surtout il existe une vraie différence entre les hémisphères N et S, une certaine dichotomie, si bien que la croûte martienne varie en épaisseur entre elles-deux. Donc à priori cette planète n’est pas complètement morte, ce qui implique la possibilité de séismes.

Ce sismomètre doit nous permettre d’en apprendre plus sur l’intérieur de la planète rouge.

 

Tout comme Bruce Banerdt, le PI (investigateur principal) de la mission, nous espérons décoder rapidement ce séisme et les prochains qui arriveront.

 

Aux dernières nouvelles les panneaux solaires d’Insight sont recouverts de poussières et bientôt il n’aura pas assez de puissance pour fonctionner. C’est la fin !

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

La NASA détecte un énorme grondement sur Mars

 

InSight Just Detected a Record-breaking Marsquake: Magnitude 5!

 

NASA’s InSight Records Monster Quake on Mars

 

NASA's InSight Reveals the Deep Interior of Mars

 

SEIS, un sismomètre sur Mars : CR de la conf SAF de P. Laudet du 8 dec 2021

 

Le dossier InSight sur votre site préféré.

 

 

Quelques vidéos sur InSight :

 

https://twitter.com/i/status/1418548296885448712

 

https://twitter.com/i/status/1272534639484252163    super

 

https://youtu.be/XT0cgKwhoRE

 

https://www.seis-insight.eu/en/54-public/la-mission-insight

 

https://www.seis-insight.eu/fr/?option=com_content&view=article&id=142:detection-d-une-activite-sismique-sur-mars&catid=55:science-martienne&lang=fr-FR

 

https://videotheque.cnes.fr/index.php?urlaction=doc&id_doc=34957&rang=1&id_panier=

https://youtu.be/XT0cgKwhoRE

 

https://www.nextinpact.com/article/30072/108731-mars-an-plus-tard-quels-resultats-pour-sismometre-seis-mission-insight

 

 

 

Le site de la mission. Et aussi.

 

 

 

 

 

LE SOLEIL :.ÉNORME ÉRUPTION SOLAIRE DÉBUT MAI 2022. (16/06/2022)

 

Les éruptions solaires sont d’immenses émissions d’énergie de notre Soleil. Il se trouve que ces derniers jours se sont produites de nombreuses émissions relativement puissantes (classées X), mais au fait c’est quoi une éruption solaire, rappel :

 

Une éruption solaire (solar flare en anglais) ou protubérance (prominence en anglais) est une explosion à la surface du Soleil (due à une variation brutale du champ magnétique) qui émet des particules gamma et X, protons et électrons très énergétiques.

Quand ces particules atteignent la Terre, elles donnent naissance au phénomène d'aurore (northern lights ou aurora en anglais), mais elles peuvent surtout si elles sont puissantes, perturber toutes les installations électriques terrestres. (voir problème du pic de 1989 au Québec il y a quelques années qui a plongé la Belle Province dans le noir pendant une journée!) et être un danger pour les astronautes.

Ils peuvent produire des blackouts radio que l’on classifie sur ce site.

Les éruptions solaires sont classées en 3 catégories suivant la puissance de leur intensité rayons X (en W/m2):

B : faible

C : commun (activité en n 10-6 W/m2)

M : modérée (ne cause que quelques perturbations radio) (activité en n 10-5 W/m2)

X : très énergétique (événement majeur : peut perturber un pays entier) (activité en n 10-4 W/m2)

Chaque catégorie possède "n" sous catégories (correspondant au n de l'intensité), donc la plus dangereuse est celle avec le plus grand "n". Un événement C5.9 signifie type C de 5,9 10-6 W/m2  Seules les classes M et X peuvent perturber la Terre.

La classification est du type échelle de Richter, c’est-à-dire que le passage d’une classe à la suivante correspond à un facteur 10 dans l’intensité. Ces éruptions sont souvent associées aux CME (éjections de matière coronale) qui peuvent atteindre la Terre au bout de quelques jours.

 

Les éruptions sont en général plus importantes quand les taches solaires augmentent.

 

Une tache solaire (sunspot en anglais) est liée au champ magnétique du soleil, elle apparaît sombre car elle est moins chaude de quelques mille degrés que le reste de la photosphère. C'est un point de sortie (ou d'entrée) du champ magnétique , elle peut durer plusieurs jours. Elles vont généralement par paire.

Les taches solaires sont donc des endroits "froids" de la surface du Soleil où se concentre le champ magnétique. Le maximum d'activité solaire est aussi la cause d'une profonde augmentation des émissions radio du Soleil dans la bande des 10,7 cm. Pour plus de détails sur la "météo" solaire, branchez-vous sur SpaceWeather.com.

 

 

Donc le 3 Mai 2022, s’est produit une éruption classée X1.1, donc de forte intensité, il fait suite à d’autres éruptions même plus intenses comme celle du 19 Avril 2022 (classe X2.2) et du 30 Mars (X1.3).

La surveillance du Soleil s’effectue notamment grâce à l’observatoire spatial SDO (Solar Dynamics Observatory), notamment l’éruption du 3 Mai :

 

Une image contenant invertébré, ver, lumière

Description générée automatiquement

L’éruption du 3 Mai 2022 vue par SDO, dans le coin inférieur gauche. Image en UV extrême à 171 Angstrom. Crédit NASA/SDO

L’éruption du 3 Mai 2022 vue par SDO, dans le coin inférieur gauche. Image en UV extrême à 131 Angstrom. Crédit NASA/SDO

 

 

Il est possible que le maximum ne soit pas encore arrivé, on prévoit un maximum solaire pour 2025.

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Huge solar flare captured in stunning NASA image as it fires off from the sun

 

Sun fires off huge solar flare from new sunspot coming into view

 

Active Sun in Early May, 2022 par le GSFC.

 

Sun Releases Strong Solar Flare

 

Space Weather, la météo solaire.

 

 

AR2994: X1.1 flare and plasma eruption on the Sun vidéo de l’éruption du 30 Avril 2022

 

X-Class: A Guide to Solar Flares vidéo

 

 

 

 

 

 

HUBBLE : ET LA MESURE DU TAUX D’EXPANSION DE L’UNIVERS. (16/06/2022)

 

Superbe collection de galaxies imagées par Hubble de 2003 à 2021.

Pour les fans de galaxies, en voici la liste :

NGC 691NGC 1559NGC 2525NGC 2608NGC 3147NGC 3583NGC 5468NGC 5643NGC 5861NGC 7541Mrk 1337NGC 4680NGC 5728NGC 7329NGC 7678M101NGC 1015NGC 1309NGC 1365NGC 1448NGC 3021NGC 3370NGC 3447NGC 4424NGC 5917NGC 7250UGC 9391M106NGC 3982NGC 4536NGC 4639NGC 5584The Antennae GalaxiesNGC 2442NGC 3972NGC 105 and NGC 3254

Crédit NASA/ESA.

 

 

Pourquoi débuter cet article par ces superbes galaxies ? Eh bien, parce que ce sont des galaxies qui contiennent toutes soit une Céphéide, soit une super nova Ia. Pourquoi sont-elles intéressantes au point de vue cosmologique ?

Parce que ces explosions particulières d’étoiles nous servent de repères de distance dans l’Univers, de chandelles standard comme on dit.

 

En effet, le but premier du lancement de Hubble était à l’origine de déterminer avec le plus de précision possible le taux d’expansion de l’Univers, ce que l’on va appeler la constante de Hubble-Lemaitre. En effet on sait depuis près d’un siècle que l’Univers est en expansion, et il est raisonnable de se poser la question de connaître sa vitesse d’expansion. C’est à ce but que ces chandelles standard nous sont utiles, elles nous permettent de mesurer les distances et ainsi de voir à quelle vitesse notre Univers s’étend. On notera par H0 la valeur actuelle de ce taux d’expansion.

 

Les premières mesures de Hubble au début de ce siècle donnèrent une valeur à approx. 10% près de 72 km/s/Mpc (kilomètre par seconde par Mégaparsec d’espace).

 

Mais Hubble au cours du temps a subi de nombreuses améliorations (upgrades en anglais) dont un changement de caméra. Avec ce nouvel instrument les astronomes espèrent atteindre une précision de seulement 1% sur cette constante.

Ceci a donné au récent programme d’observations appelé SHOES acronyme de Supernova, H0, for the Equation of State of Dark Energy, ce qui ne veut pas dire chaussures, mais mesure de H0 dans l’équation d’état de l’énergie noire. Programme mené par le Prix Noble Adam Riess de l’Université Johns Hopkins de Baltimore.

 

Et ils trouvèrent la valeur de : 73 km/s/Mpc +/- 1 km/s/Mpc.

 

Donc parfait accord avec les mesures précédents, comme disent nos amis Américains, so far, so good ! Tout va bien dans le meilleur des mondes !

 

Eh bien non, tout ne va pas bien !

 

En effet, la valeur théorique de H0, valeur basée sur les derniers relevés de la mission Planck, devrait être plus faible, une expansion plus lente de : 67,5 km/s/Mpc +/- 0,5 km/s/Mpc.

 

 

Valeurs bien au-delà des zones de précision de mesure.

 

Alors ? Qui a raison ?? Se trompe-t-on dans les mesures ?? Une nouvelle physique est-elle en jeu ??

 

Bonnes questions pour nos astrophysiciens, beaucoup transpirent déjà pour essayer de résoudre ce paradoxe.

 

Le nouvellement lancé Webb, pourra-t-il nous aider à y voir plus clair ?

 

Votre site préféré a consacré de nombreux articles à ce sujet dont certains sont listés ci-après.

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Hubble franchit une nouvelle étape dans la détermination du taux d’expansion de notre Univers

 

A Dazzling Hubble Collection of Supernova Host Galaxies

 

Hubble Reaches New Milestone in Mystery of Universe's Expansion Rate

 

 

 

Tension autour de la mesure de H : CR de la conf SAF (Cosmologie) d’Antoine Mérand du 22 Mai 2021

 

Cosmologie  : La constante de Hubble, où est l’erreur ? 

 

Constante de Hubble : Mystère autour de sa vraie valeur !

 

 

 

 

 

 

XUNTIAN : UN HUBBLE CHINOIS GRAND CHAMP ET PLUS ASTUCIEUX. (16/06/2022)

 

 

La Chine veut rejoindre le club des grandes puissances spatiales (et elle y arrivera bien sûr), aussi elle ne pouvait pas passer à côté d’un projet de télescope spatial. C’est aussi une question de fierté nationale.

 

C’est fait depuis une dizaine d’années elle travaille sur le CSST (China Space Station Telescope ou China Space Survey Telescope) et baptisé du doux nom de Xuntian.

Il devrait être terminé en 2023 et lancé en 2024 avec un lanceur Long March 5B.

 

Une image contenant satellite, transport

Description générée automatiquementÀ l’origine il était prévu d’être raccordé à la station spatial Tiang Gong (d’où la première dénomination), mais des craintes sur de possibles vibrations, ont fait que les scientifiques chinois ont décidé très intelligemment de le mettre sur la même orbite (500 km) que leur station spatiale et suffisamment proche pour pouvoir intervenir dessus en cas de problème. Ils ont certainement tiré les conséquences des 4 missions de dépannage de Hubble qui ont été nécessaires.

 

 

Crédit : CNSA.

 

 

 

 

 

Ce télescope devrait du genre (Hubble) mais avec des différences.

·         Il devrait être un peu plus petit que Hubble

·         Ouverture de 2 m (2,4 m pour Hubble)

·         Champ 300 fois plus important que celui d’Hubble

·         Trois miroirs sphériques contrairement à Hubble (montage Ritchey Chrétien)

·         Même longueurs d’onde : basiquement visible, avec proche d’IR et proche d’UV.

·         Instruments : caméra imageur, spectro, coronographe.

·         Le détecteur consiste en trente détecteurs de 81 Mégapixels.

·         Facilement réparable !

 

Bref ce devrait être un super Hubble, qui devrait s’intéresser aux galaxies lointaines, aux exoplanètes te à la matière noire.

 

D’autres télescopes dédiés sont prévus aussi : télescope solaire, télescope en X etc..

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

La Chine dévoile son télescope spatial

 

China Announces Its New Flagship Space Telescope Mission

 

Xuntian chez Wikipedia

 

Outgunning NASA’s Hubble, China Claims Its Xuntian Telescope With 350-Fold Bigger View Can Unravel ‘Cosmic Mysteries’

 

 

 

 

 

GALAXIES :.ALICE AU PAYS D’EINSTEIN ! (16/06/2022)

 

 

J’ai retrouvé dans un ancien article de la NASA datant de 2015 (100 ans après la découverte de la Relativité Générale) sur une galaxie qui ressemblait étrangement au chat d’Alice au pays des merveilles (le chat du Cheshire exactement) de Lewis Carroll.

En effet le sourire de celui-ci est bien connu dans le film de Walt Disney, le voici sur ce site en gif, car je n’ai pas le droit de le reproduire sans autorisation.

 

Une image contenant extérieur, lumière, trafic, nuit

Description générée automatiquementEn 1915 Einstein nous annonçait que la matière pouvait courber la lumière (et de façon plus générale, l’espace-temps) et provoquer dans certains cas des mirages gravitationnels (gravitational lensing en anglais) quand une énorme masse est située entre notre vue et une galaxie lointaine.

 

Un des plus célèbres mirages gravitationnels est celui qui a été baptisé « le chat du Cheshire », on voit pourquoi sur cette image de ce groupe de galaxies distantes.

 

En plus des deux yeux on remarque le sourire narquois de ce chat.

Les masses servant de lentilles sont en fait les deux yeux et le nez. Les arcs proviennent de quatre galaxies distantes faisant l’objet de ce mirage.

 

Crédit image : X-ray: NASA/CXC/UA/J.Irwin et al; Optical: NASA/STScI

 

 

 

 

Les galaxies sont imagées par Hubble alors que les nuages violets proviennent de Chandra, le télescope spatial en X, ils correspondent aux masses de gaz chaudes (millions de degrés) en mouvement ultra rapide.

On a d’ailleurs remarqué que les deux galaxies constituants les « yeux » se dirigent l’une vers l’autre à une vitesse pharamineuse. Chandra a aussi détecté que « l’œil gauche » contenait un trou noir super massif. Les deux « yeux » devraient se rejoindre dans un milliard d’années d’après la NASA.

 

Cette curieuse formation a aussi donné lieu à un APOD (Astronomy Picture Of the Day) récent dont la référence est ci-dessous.

 

 

Profitez-en pour relire ou revoir Alice au pays des merveilles, c’est vraiment une merveille !!!!!!!!!

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Where Alice in Wonderland Meets Albert Einstein de la NASA.

 

The Cheshire Cat Gravitational Lens: The Formation of a Massive Fossil Group

 

Gravity's Grin APOD du 11 Mai 2022

 

Where Alice in Wonderland Meets Albert Einstein de Chandra.

 

The Cheshire Cat group of galaxies

 

 

 

 

 

BOEING : STARLINER, ALLER-RETOUR À L’ISS ENFIN ! (16/06/2022)

 

La NASA avait choisi deux compagnies américaines pour envoyer ses astronautes vers l’ISS, Boeing et SpaceX.

 

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Description générée automatiquementSi SpaceX a été plus rapide en développant sa capsule Crew Dragon, qui a d’ailleurs déjà effectué plusieurs aller-retours vers la station spatiale, Boeing a eu à résoudre de nombreux problèmes avec sa capsule baptisée CST-100 Starliner.

Notamment Boeing n’a pas réussi à faire amarrer sa capsule à l’ISS en Décembre 2019.

Il a fallu revoir un certain nombre de paramètres techniques (software). Et ça a pris du temps.

 

Un autre essai eut lieu en aout 2021, mais des problèmes de valves d’admission ont annulé celui-ci.

 

Photos : à gauche Starliner de Boeing, à droite Crew Dragon de SpaceX. Crédit NASA/Boeing/SpaceX.

 

 

 

 

Si bien que le nouvel essai avec Starliner eut lieu le 19 Mai 2022 au sommet d’une Atlas V. départ de Cape Canaveral pour atteindre l’ISS le lendemain. La mission s’appelle OFT-2 (Orbital Flight Test-2). Mission sans astronaute à bord, mais avec un mannequin et plein de provisions et affaires personnelles pour les astronautes.

 

Une image contenant texte, neige, extérieur, objet d’extérieur

Description générée automatiquement

Tout ne s’est pas bien passé lors du vol vers l’ISS, des problèmes de propulsion se sont produits, deux propulseurs (sur douze) tombant en panne.

 

Mais finalement l’amarrage à l’ISS s’est produit sans incident.

 

Il est prévu que la capsule ne reste que quelques jours dans l’espace avant de retourner sur Terre avec 300 kg de charge comme ordures et appareils à réparer etc…

 

 

Starliner en approche du module Harmony de l’ISS. Crédit NASA.

Autre photo du docking.

 

Le film du docking : https://youtu.be/gf0b9WWz2LA

 

 

 

 

 

 

L’atterrissage contrairement aux autres capsules s’effectuera sur Terre parfaitement dans le désert du Nouveau Mexique (White Sands) grâce à des parachutes et des airbags.

 

Voici le principe de l’atterrissage.

 

 

Une image contenant extérieur, transport, aéronef

Description générée automatiquement

Une image contenant extérieur, ciel, montagne, véhicule militaire

Description générée automatiquement

Starliner en train d’atterrir.

Crédit : Boeing

Starliner une fois atterrie et les airbags dégonflés. Crédit NASA/Bill Ingalls.

 

 

Le reportage de la récupération sur Flickr.

 

La vidéo du retour sur Terre : https://youtu.be/8UP1zYQxWAU

 

 

 

La prochaine étape devrait inclure des astronautes à destination de l’ISS.

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Boeing And NASA Complete The First Starliner Space Station Flight Test

 

Boeing's Starliner faces one more challenge as it returns to Earth

 

Découvrez l’intérieur du vaisseau Starliner de Boeing

 

Boeing Starliner joins SpaceX’s Crew Dragon at the International Space Station

 

NASA Space Station Update 20 May, 2022 - Starliner Docks

 

Boeing's Starliner Spacecraft Docks With The International Space Station

 

Boeing's Starliner encounters propulsion problems on way to ISS

 

Boeing Starliner Launches To The International Space Station

 

 

 

 

 

SOLAR ORBITER :.LE SOLEIL COMME VOUS NE L’AVEZ JAMAIS VU ! (16/06/2022)

 

 

C’est le 26 Mars 2022 que la sonde Solar Orbiter a fait son plus proche passage de notre étoile, le Soleil.

Elle était à 0,32 UA (1/3 de la distance Terre-Soleil, soit 48 millions de km, c’est à dire à l’intérieur de l’orbite de Mercure) de la surface solaire. Elle a survécu à la température de approx. 500°C, grâce à la super isolation de son bouclier thermique en Titane multi couches monté sur un support alu en nid d’abeilles allié à des fibres de carbone. Un défi technique !

Ses dix instruments sont tous en action.

 

La séquence de va et vient vers le Soleil de la sonde Solar Orbiter, du 30 Janvier 2022 au 4 Avril, le périhélie étant le 26 Mars.

Les images mises bout-à-bout sont de l’EUI à 30 nm (sensible à l’Hélium).

 

https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2022/05/047/2205_047_AR_EN.mp4

https://youtu.be/8h-6dEkdImo

 

Crédit : ESA & NASA/Solar Orbiter/EUI

 

 

Ce sont seulement quelques semaines après ce périhélie que l’ESA nous fournit des images et des informations à couper le souffle.

 

Tout d’abord une première vidéo sur ce passage au périhélie :

 

https://youtu.be/2RWDIzEKLyg

 

Les images de cette vidéo proviennent de l’imageur UV (EUI) avec des zooms provenant du HRIEUV (Haute résolution imageur).

On voit tout d’abord le disque complet du Soleil avant de zoomer en son centre, où on aperçoit des boucles coronales.

Crédit : ESA & NASA/Solar Orbiter/EUI Team

 

 

Le hérisson solaire !

 

Lors de ce passage, les scientifiques ont détecté un phénomène qu’ils ont baptisé « le hérisson solaire » (solar hedgehog en anglais) que l’on voit dans ces images du EUI qui filmait les couches les plus internes de la couronne.

C’est une zone qui s’étend sur plus de 25.000 km et qui contient une multitude de pics de gaz pointant dans toutes les directions, d’où le surnom.

 

On le remarque dans cette courte vidéo :

 

https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2022/05/050/2205_050_AR_EN.mp4

https://youtu.be/BNOf1IppiMs

 

 

On remarque dans la partie inférieure de l’image ce phénomène que l’on n’a pas encore expliqué.

 

 

Ces images proviennent de l’EUI à 17 nm, elles ont été prises le 30 Mars 2022.

 

Les gaz chauds éjectés ont une température de l’ordre d’un million de degrés.

 

 

Crédit : ESA & NASA/Solar Orbiter/EUI

 

 

 

 

 

 

 

Les liens entre le Soleil et la Terre.

 

Durant ce passage au périhélie, nous avons eu la chance de pouvoir assister (et effectuer toutes les mesures nécessaires) à des éruptions solaires (solar flares) ainsi qu’à l’émission d’une CME (éjection de matière coronale) dirigée vers notre planète, et qui arriva 18 heures plus tard donnant naissance aux aurores prévues.

De plus on a pu étudier et imager l’éruption du 21 Mars.

 

L’ESA nous fournit une infographie de ces évènements :

 

Crédit : ESA & NASA/Solar Orbiter/EPD, EUI, RPW & STIX

 

L’éruption solaire du 21 Mars 2022 (quelques jours avant le périhélie) a eu lieu juste à la limite de la face visible par Solar Orbiter, mais a pu être détectée par l’imageur EUI, et le spectromètre STIX.

La source X est marquée d’un point rouge pour le repérage et l’onde de choc est colorée en jaune/vert. (Coin inférieur gauche).

 

Cette éruption a déclenché une éjection de masse coronale (CME) dirigée vers le système solaire.

Parallèlement, un nuage de particules très énergétiques (pour la plupart des électrons) a été émis et détecté par l’instrument RPW (Radio and Plasma Waves detector), on le voit dans coin supérieur droit de l’image.

Simultanément, le détecteur de particules énergétiques (EPD) détecta ces particules qu’il analysa en fonction des différentes caractéristiques. (Coin inférieur droit).

 

Tout ceci étant combiné, donne une image complète de cet évènement et participe ainsi à ce que l’on appelle la météo spatiale (space weather en anglais).

 

Ceci permet de prévoir les activités solaires (Forecasts = prévisions) comme par exemple pour cette CME du 10 Mars 2022 qui combine les informations de SOHO de Solar Orbiter et des observatoires terrestres.

 

 

Le pôle Sud du Soleil vu par Solar Orbiter.

 

C’est le 30 Mars 2022, soit 4 jours après le passage au périhélie que Solar Orbiter a imagé le pôle Sud de notre étoile.

On s’intéresse particulièrement aux pôles, car ce sont à ces endroits que les champs magnétiques sont les plus actifs. Ces champs parcourent la surface solaire avant d’être avalés de nouveau.

Une étude détaillée des pôles devrait nous aider à comprendre le mécanisme.

 

https://youtu.be/X3CTpd21PhA

 

Crédit : ESA & NASA/Solar Orbiter/EUI, Metis et SoloHI

Ces images ont été prises par l’EUI à 17 nm de longueur d’onde.

Les zones claires du pôle Sud correspondent aux boucles magnétiques émergeant de l’intérieur. Les zones les plus sombres correspondent aux endroits où les lignes de champ sont ouvertes, le gaz peut s’en échapper ce qui génère le vent solaire.

 

L’orbite de Solar Orbiter va devenir de plus en plus « polaire », en effet il lui reste deux passages près de Vénus, et chacun de ces passages va lui faire augmenter son inclinaison, si bien qu’à la fin, vers fin 2026, il aura une orbite inclinée de 24°, ainsi prêt pour des observations polaires du Soleil.

 

 

 

Prochain périhélie : 13 Octobre 2022 à 0,29 UA (celui-ci était à 0,32).

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Le Soleil comme vous ne l’avez jamais vu par l’ESA.

 

Solar Orbiter’s first close encounter pour résumer la mission et ce passage au périhélie.

 

Solar Orbiter’s Pictures of the Sun are Every Bit as Dramatic as You Were Hoping

 

Zoom on the Sun par le Max Planck Insitute

 

Awesome solar energy

 

The Sun as you’ve never seen it before par l’ESA.

 

Solar Orbiter a observé le Soleil comme personne ne l'avait vu auparavant ! par Futura sciences

 

Coronal rain (video).

 

The Sun As You've Never Seen It Before par SpaceRef

 

Le voyage de Solar Orbiter et ses différentes étapes (vidéo)

 

 

Solar orbiter site de l’ESA

 

 

 

 

 

JWST :.TOUCHÉ PAR UNE MÉTÉORITE ! (16/06/2022)

 

Voici ce que redoute tous les astronautes et tous les directeurs de vol en charge de satellites en orbite : l’impact d’une météorite.

 

C’est ce qui est arrivé au tout dernier télescope spatiale le JWST, ou le Webb.

 

Cela s’est passé vers le 25 Mai 2022, où une micrométéorite de la taille d’un grain de sable a heurté un des 18 miroirs principaux du télescope.

 

D’après la NASA, c’est un incident sans trop de gravité qui ne devrait pas impacter la qualité exceptionnelle des images qui vont arriver dans quelques jours.

 

Une image contenant personne, intérieur, four, panneau de configuration

Description générée automatiquement

Les chocs avec des météorites sont inévitables pour les missions spatiales. Depuis son lancement, la NASA signale que le Webb a déjà subi 4 impacts météoritiques sans gravité.

 

On voit sur cette photo une micrométéorite qui a laissé sa trace sur une fenêtre de la Cupola de l’ISS.

 

Crédit photo : NASA.

 

 

 

 

 

Je vous rappelle la dernière conférence SAF sur les débris spatiaux qui peut être utile à consulter.

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

JWST was Recently Hit by a Surprisingly Large Micrometeoroid

 

James Webb telescope hit by micrometeoroid: NASA

 

Webb: Engineered to Endure Micrometeoroid Impacts

 

 

 

JWST : Spécial lancement du JWST

 

Site Internet du JWST. À la NASA

 

Site du JWST

 

 

 

 

 

Bonne lecture à tous.

 

C’est tout pour aujourd’hui !!

 

Bon ciel à tous !

 

JEAN-PIERRE MARTIN

 

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