Mise à jour le 26 Janvier 2009
 
 
    
 
VISITE DE L'ESTEC (ESA) À NOORDWIJK (près d'Amsterdam)
ET NOTAMMENT DU SATELLITE HERSCHEL
Le 21 Janvier 2009
 
Photos : JPM et DB pour l'ambiance (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)
Pour les autres photos voir les indications.
 
 
BREF COMPTE RENDU
 
Nous avons eu la chance d'être invités par l'Agence Spatiale Européenne (ESA) pour voir le satellite Herschel en hall d'assemblage final avant son départ pour Kourou, pour lancement en Avril 2009.
Nous avons donc visité le centre technique de l'ESA situé à Noordwijk près d'Amsterdam en Hollande, c'est ce qui s'appelle : l'ESTEC ce qui veut dire :  European Space Research and Technology Center .
Ce centre emploie 2500 ingénieurs et techniciens dont les nationalités correspondent aux contributions de chaque pays.
 
Voici une vue aérienne (© ESA) du centre, situé près de la Mer du Nord.
À gauche les pavillons de réception et les services communs, en blanc au centre droit, les bâtiments d'assemblage et de tests.
 
Notre visite s'est déroulée en plusieurs étapes : (accès direct en cliquant sur les sujets)
 
 
·        Visite du hall de test de Herschel avec rencontre des responsables du projet
·        Le satellite Planck
·        Visite des équipements de test pour satellites
·        Visite du Centre Erasmus d'information des vols habités.
 
 
VISITE DU HALL DE TEST DU SATELLITE HERSCHEL.
 
RAPPEL SUR HERSCHEL :
 
Voir cet astronews; dont les points principaux sont résumés ici :
 
C'est le dernier cri en matière de télescope spatial, c'est le plus gros et il est Européen, il s'appelle Herschel en l'honneur de William Herschel qui a découvert le rayonnement infrarouge du Soleil et la planète Uranus.
 
Vous avez donc compris que ce sera un télescope qui étudiera le ciel dans l'IR, mais pas seulement et c'est sa grande force; il travaillera aussi dans le domaine moins exploré habituellement des ondes submillimétriques.
 
Le rayonnement submillimétrique est émis par les jeunes étoiles en formation; il permet l’étude du gaz et des poussières du milieu interstellaire de notre galaxie et des autres galaxies .
 
Les galaxies en formation et les molécules sont détectées, elles, dans l'infrarouge.
 
Ce télescope IR est une fenêtre sur ce que l'on appelle l'Univers froid, caché par les nuages intergalactiques: il devrait nous permettre de trouver des réponses aux questions suivantes :
·        Quand sont nées les premières étoiles et les galaxies?
·        Comment se sont-elles formées?
·        Qui a été là en premier : étoile ou galaxie,
·        Processus de condensation des étoiles?
 
 
 
 
 
Herschel devrait aussi pouvoir nous informer sur les premières galaxies qui se sont formées au tout début et dont le rayonnement a été décalé fortement vers le rouge à cause de l'expansion de l'Univers.
 
 
Ce télescope, le plus grand observatoire jamais installé dans l'espace, sera positionné en L2, point de Lagrange du système Terre Soleil, côté opposé au Soleil, situé à 1,5 millions de km de la Terre.
 
Il sera stabilisé sur ses trois axes et son orientation dépendra du programme d'observations décidé par les scientifiques.
 
Le miroir de ce télescope est gigantesque pour un observatoire spatial : 3,5m de diamètre (Hubble ne fait "que" 2,4m) et pourtant il n'est épais que de quelques mm!! il pèse "seulement" 300kg alors qu'en technologie standard il pèserait 1500kg. Son  épaisseur : 3mm!!!
 
Le secret : il est formé de 12 pétales en carbure de silicium, matériau ultra léger fabriqué par Astrium.
La construction du miroir primaire en carbure de silicium (SiC) d’aussi grandes dimensions représente un défi technologique considérable.
Il est ensuite recouvert d'une fine couche d'Aluminium (poids total 10g! seulement) protégée par un revêtement très fin de plastique.
 
Le télescope lui même est du type Cassegrain et le miroir secondaire est de 30cm.
 
Cet ensemble télescope/détecteur est énorme, il fait 7,5m de long, il pèse dans son ensemble 3,3 tonnes.
 
 
Comme il travaille principalement dans l'IR, il ne doit pas être perturbé par toute autre source de chaleur (et notamment par lui même), aussi il emporte un vrai réfrigérateur (on dit un cryostat, il est fabriqué par la société l'Air Liquide et par EADS Astrium) avec lui; un réservoir d'Hélium de près de 2500l qui va servir à maintenir sa température très proche du zéro absolu, à 2K (-271°C)!!!!!
 
Il contient du super fluide; l'Hélium II.  Il mesure 3m de haut par 3m de diamètre.
 
L'observatoire Herschel comprend trois instruments importants :
 
 
Instrument hétérodyne pour l'observation dans l'infrarouge lointain (HIFI) (Heterodyne Instrument for Far-Infrared)
·        L'instrument HIFI permet l'observation d'un seul point dans le ciel
·        7 récepteurs hétérodynes et un spectromètre à très haute résolution spectrale dans la bande 157-610µm.
 
Photodétecteur et spectromètre à grand champ (PACS) (Photoconductor Array Camera and Spectrometer)
·        Photomètre imageur dans le bleu et le rouge, sensibles aux longueurs d'onde 60-130µm et 130-210µm, dont les détecteurs sont des bolomètres (thermomètres)
·        Un spectromètre couvrant les bandes 60-120µm et 120-210µm.
 
Récepteur d'imagerie spectrale et photométrique (SPIRE) (Spectral and Photometric Imaging Receiver)
·        L'instrument SPIRE permet l'observation simultanée d'une vaste région du ciel. Il s'agit d'une caméra infrarouge et d'un spectromètre.
·        Un photomètre imageur composé aussi de bolomètres dans trois bandes de longueur d'onde centrées sur 250  350 et 500µm
·        Un spectromètre à transformée de Fourier composé aussi de bolomètres dans la bande 200 à 670µm
 
 
VISITE DU HALL :
 
Nous allons pénétrer dans la salle blanche du satellite, aussi quelques précautions sont nécessaires.
 
Première opération : les instructions de sécurité; le télescope est équipé d'éléments tellement sensibles qu'il faut faire attention à deux choses :
 
 
 
Nous avons d'abord le plaisir de rencontrer Ulrich Gageur, qui est spacecraft manager. (à droite sur la photo)
 
 
 
Il nous apprend que nous sommes limités à 5m du satellite à cause de nos blouses bleues, les leurs leur permettant d'approcher et de toucher le satellite.
 
 
Nous sommes chanceux, car les panneaux solaires sont découverts depuis peu de jours.
 
 
 
 
 
 
 
On voit ici les panneaux solaires (sombres) de Herschel, la protection solaire au dessus (brillante) et caché par une protection le télescope dans la partie supérieure.
La partie inférieure du satellite est la partie "service". Herschel mesure près de 7m en hauteur et 4,5m de diamètre.
L'autre côté de Herschel, on remarque la partie sombre avec la tuyauterie, c'est le cryostat à l'Hélium. C'est au sommet du cryostat que les détecteurs sensibles sont refroidis.
Juste au dessus est situé le télescope (masqué)?
 
Il nous explique les différents partenaires qui participent à Herschel :
 
 
La maîtrise d’œuvre du satellite Herschel est assurée par Thales Alenia Space (Cannes, France).
Thales est placée à la tête d’un consortium de partenaires industriels, dans lequel EADS Astrium (Allemagne Friedrichshafen) est responsable du module de charge utile élargi (EPLM, qui inclut le cryostat), EADS Astrium (France) du télescope et la filiale turinoise de Thales Alenia Space (Italie  Turin) du module de servitude.
De nombreux sous-traitants de différents pays européens participent également à ce projet.
 
Notamment concernant les panneaux solaires, ils sont suffisants pour la consommation du satellite qui est en moyenne de l'ordre de 600W. (Ils fonctionnent à 140°C et sont en AsGa, arséniure de Gallium et fournissent beaucoup plus que ce qui est nécessaire, soit 1800W en début de mission).
Les cellules elles-mêmes sont fabriquées par RWE en Allemagne et intégrées par Dutch Space de Hollande.
 
Les derniers tests devraient avoir lieu fin Janvier 2009, notamment en position horizontale; pour un départ vers Kourou le 11 Février 2009 et un lancement autour du 16 Avril.
 
Ce départ vers Kourou sera assez extraordinaire, il devrait comprendre trois énormes transporteurs Antonov 124:
 
Le cryostat est une des pièces principales de Herschel, il comprend 2370litres d'Hélium II assurant un fonctionnement du satellite au moins pour 3ans et demi. En voici une belle vue.
Il y a aussi d'autres réservoirs (350l), de l'hydrazine pour affiner l'orbite en L2, car ce point de Lagrange n'est pas stable, tous les mois il faut refaire l'orbite. Herschel va tourner autour de L2 à une distance approximative de 350.000km (courbe de type Lissajous).
 
 
 
 
Puis nous avons eu la chance de pouvoir discuter avec Thomas Passvogel le responsable des projets Planck et Herschel.
 
Il nous parle de ces différents projets.
 
Le plus difficile concernant Herschel et Planck, c'est le fait de refroidir certains détecteurs à de si basses températures, et de les tester aussi à de telles températures que l'on ne trouve pas sur Terre.
 
Herschel possède un merveilleux télescope qui a été poli à température ambiante et lorsque qu'il sera dans l'espace à –200°C, il devra conserver la même forme; ceci est dû au fait qu'il est fait d'un seul matériau (primaire et secondaire en céramique) ce qui facilite les choses pour les phénomènes de dilatation. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le télescope n'est pas si froid (-200°C), il est considéré par l'ESA comme en fait "chaud" comparé aux autres éléments de ce satellite.
 
 
 
La confection du télescope a aussi été extraordinaire, vous prenez douze pétales en poudre de céramique que vous assemblez, usinez, brasez les joints et cuisez ensemble à 2000°C, et vous obtenez de la céramique noire et dure en un seul morceau de 3,5m de diamètre.
 
Tout ceci a été fait dans l'usine Boostec près de Toulouse. (Boostec a déjà fourni le miroir, plus modeste, de la sonde Rosetta).
 
Il ne restera plus qu'à mettre le miroir à la bonne épaisseur (3mm) et à la bonne forme (parabolique) par une société finlandaise. et ensuite à le faire aluminiser.
 
 
 
 
Le vrai challenge c'est aussi de refroidir les capteurs derrière le télescope à 300mK (ce qui veut dire 3 dixièmes de degré au dessus du zéro absolu, -270°C!).
Les capteurs devant détecter dans l'infrarouge et le submillimétrique, ne doivent pas être perturbés par la chaleur ambiante et devant détecter dans de telles gammes de longueur d'onde, on ne peut plus utiliser les capteurs CCD, on utilise des capteurs sensibles à la température, car c'est la température de ces astres lointains que l'on va mesurer, ce sont des bolomètres.
 
Un bolomètre est un détecteur qui convertit l'énergie du rayonnement détecté en chaleur qui est mesurée ensuite comme avec un thermomètre (similaire à une thermistance).
 
 
Le concepteur principal de ces bolomètres est le Max Planck Institute for Extraterrestrial Physics de Garching (près de Munich), ils nécessitent une température opérationnelle très proche du zéro absolu : 0,3K afin d'éviter tout bruit thermique parasite.
 
 
On voit sur cette photo, le cryostat au centre avec ses tuyaux de refroidissement. Sur le dessus, le télescope est masqué.
 
 
 
 
 
 
Le système de refroidissement est de tout premier ordre, il est basé sur l'utilisation d'Hélium superfluide qui bout à 1,6K, il refroidit ainsi les instruments situés dans le plan focal du télescope. Ces instruments sont montés dans la partie supérieure du cryostat. (comme on peut le voir sur ce dessin d'artiste et aussi sur celui-là où le capot du cryostat a été enlevé).
Ensuite des cryogénérateurs prennent le relais pour refroidir les capteurs les plus sensibles (les bolomètres des instruments PACS et SPIRE) à 300mK.
 
 
On voit ci-contre un schéma (©ESA) du système cryogénique de refroidissement contenant l'Hélium superfluide.
 
À l'intérieur du cryostat, les capteurs les plus sensibles sont refroidis à –273°C (0,3K); ceci est possible grâce à l'utilisation d'Hélium superfluide dont le point d'ébullition est de 1,65K et à un étage additionnel de refroidissement au niveau du plan focal.
 
Ce fluide circule dans des tuyaux répartis autour des instruments à refroidir.
Voici une autre vue d'artiste de ce cryostat.
 
 
 
Alors, maintenant, pourquoi un télescope IR et submillimétrique?
 
 
Rappel : domaine IR : au delà du rouge (0,7 micron) jusqu'à 350 micron.
Le submillimétrique correspond à des micro-ondes , dans ce cas au delà de 350micron et jusqu'à 1mm.
 
 HERSCHEL
PACS
SPIRE
HIFI
Domaine de
longueur d'onde
55-210 μm
194-672 μm
157-213 et 240-625 μm  soit
490-1250 GHz et 1410-1910 GHz
 
 
Ce sont des domaines qui permettent l'accès aux zones suivantes :
 
·        C'est l'Univers froid, des objets émettant entre  –250°C et 0°C.
·        Lumière moins énergétique que le visible
·        Permet de sonder les environnements opaques dans le visible.
 
 
 
Les cibles de Herschel sont principalement en astronomie : le gaz et les poussières du milieu interstellaire qui sont très froids.
 
On espère voir la formation d'objets froids avant qu'ils ne produisent de la lumière, peut être la formation des premières étoiles et galaxies. En effet les premières phases de la naissance d'étoiles se produisent à l'intérieur de nuages froids, opaques dans le visible, Herschel doit pouvoir pénétrer ces nuages transparents dans l'IR.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN SUR HERSCHEL.
 
Le site du CEA en français sur Herschel avec nombreuses vidéos et photos.
 
Brochure ESA sur Herschel en format pdf.
 
Herschel mission overview en pdf. Superbe à voir absolument.
 
Les dernières nouvelles de Herschel.
 
Herschel Mission Overview and Key Programmes  par Göran L. Pilbratt article en pdf
 
Vidéo sur le satellite et en particulier le cryostat.
 
On peut voir une vidéo-animation en Quick Time sur les différents parties de ce télescope.
 
Herschel SPIRE/PACS Star Formation Surveys par Philippe André, CEA/SAp Saclay pdf.
 
Herschel PACS par A Poglitsch du MPE.
 
Herschel workshop on PACS par A Poglitsch du MPE.
 
Document complet en pdf sur l'instrument SPIRE et ses bolomètres.
 
Un texte technique expliquant presque simplement les bolomètres et notamment ceux de Planck par le CEA-DAPNIA.
 
Sur l'assemblage et l'aluminisation du miroir et aussi cet article là.
 
Le miroir installé sur le satellite.
 
Cool cosmos du Caltech sur l'univers en Infra Rouge, pour tout le monde.
 
Une belle présentation ppt sur le satellite Herschel par l'Imperial College (UK).
 
 
Sur ce site :
 
V Minier sur Herschel le télescope IR CR conférence aux RCE 2008
 
Archives sur l'Univers en infra rouge.
 
 
 
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LE SATELLITE PLANCK.
 
Nous n'avons pas vu le satellite Planck qui doit être lancé en même temps qu'Herschel sous la coiffe d'une fusée Ariane ECA, car il est en test au centre spatial de Liège (CSL), mais comme Thomas Passvogel est aussi le responsable de ce satellite nous en avons profité pour lui poser aussi quelques questions à ce sujet.
 
Mais tout d'abord un point sur Planck :
 
Planck devrait prendre la suite de satellites COBE et WMAP et améliorer notablement la précision de ces mesures précédentes.
 
Planck devrait effectuer la mesure ultime des anisotropies (très faibles variations de température) du fond cosmologique (CMB).
 
·        Et ceci sur l'intégralité du ciel avec une résolution angulaire suffisante, soit de l'ordre de 5 arc minute.
·        Et aussi avec une sensibilité suffisante pour détecter ces variations des émissions d'avant-plan.
·        Et ainsi atteindre les meilleures performances possibles de la polarisation.
 
Planck sera stabilisé par rotation (un tour par minute), lui permettant de scanner entièrement le ciel en 6 mois.
 
 
 
Alors, pourquoi donc encore observer le rayonnement fossile avec Planck?
 
Pour améliorer les mesures précédentes et atteindre peut être d'autres pics.
 
Planck mesurera les fluctuations du corps noir cosmologique avec une sensibilité et une résolution sans précédent.
 
 
 
Le satellite PLANCK d'une hauteur de 4,2 mètres et d'un diamètre maximum de 4,2 mètres, aura une masse au lancement d'environ 2 tonnes. Le satellite comprend un module charge utile et un module de service.
 
La charge utile PLANCK comprend :
un télescope grégorien de 1,75 x 1,5 m, équipé d'un miroir primaire et d'un miroir secondaire qui collectent les radiations micro-onde et les dirigent sur le plan focal des instruments, et d'un baffle de protection.
les plans focaux cryogéniques des deux instruments HFI et LFI,
les systèmes de refroidissement : 36.000 litres de He4 et 12.000 litres de He3
Le module de service héberge :
les systèmes pour la génération et le conditionnement de l'énergie,
le contrôle d'attitude,
la gestion des données et les communications,
les parties chaudes des instruments scientifiques (HFI et LFI).
 
 
 
Il doit effectuer un relevé du ciel en 5 à 6 mois, on espère pouvoir cumuler 4 ou 5 relevés dans sa durée de vie.
 
Les premiers résultats devraient sortir en 2013, le coût du projet : 5c par Européen et par an.
 
Le système cryogénique est du dernier cri et c'est un vrai défi : il utilise un réfrigérateur à dilution 3He-4He qui permet d'atteindre une température de 0,1K; Planck sera alors le point le plus froid de l'Univers.
 
Le refroidissement se produit en plusieurs étapes :
·        Un refroidissement passif d'abord pour amener à 50K
·        Un refroidissement par adsorption qui amène à 18K
·        Un étage de compresseurs : 4K
·        Et finalement le réfrigérateur à dilution He3/He4 qui amène au 0,1K recherché.
 
 
 
 
Mr Passvogel (à droite sur la photo), en charge aussi du satellite Planck nous parle de la mission de ce satellite.
 
Par quel facteur devrait on améliorer les mesures de WMAP?
On pense au moins d'un facteur 10. il ne faut pas oublier que c'est surtout une nouvelle génération de télescopes micro-ondes.
 
Les capteurs de Planck (des bolomètres aussi) sont refroidis encore plus bas que pour Herschel, ils vont jusqu'à 100mK, , un dixième de degré au dessus du zéro absolu!!! Sa vie : 21 mois nominal, on espère tenir jusqu'à 33 mois.
 
 
 
 
Pourra-t-on à l'aide de Planck trouver enfin la forme de l'Univers?
On devrait pouvoir améliorer les données de WMAP à ce sujet, mais personne ne peut dire si on ira aussi loin dans ce sujet.
 
Le lancement du couple Herschel/Planck est prévu pour début Avril 2009.
Il faudra deux mois de croisière pour aller en L2 (Point de Lagrange métastable situé derrière la Terre à 1,5 millions de km de nous).
 
N'est-ce pas dangereux de confier deux missions aussi "pointues" à un seul lanceur?
On n'avait pas vraiment le choix, Ariane était la seule fusée à permettre de tels lancements, en effet même si on voulait deux lanceurs Ariane, Herschel est tellement grand qu'il ne pouvait pas accueillir un satellite normal avec lui pour un lancement double, seul Planck de taille plus modeste pouvait être intégré. Et puis tous les deux vont au même endroit, en L2, alors…
Mais il y a toujours un risque c'est sûr, en cas de problème, il n'y a pas de deuxième chance (pas de backup), c'est plus de 10 ans d'efforts et de recherche qui seront perdus.
Voir photo de l'assemblage Planck/Herschel sous la coiffe d'Ariane.
 
 
Croisons nos doigts pour le jour du lancement!
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN SUR PLANCK.
 
Planck, la plus vieille lumière de l'Univers : CR de la conf de F Bouchet à la SAF le 11 dec 2008
 
On pourra visionner ou télécharger la façon don Planck scanne le ciel : Superbe vidéo (33MB) de l'ESA.
 
Des animations concernant la mission Planck à l'ESA.
 
Contraintes à la Détection des Anisotropies de la Polarisation du CMB par le Satellite PLANCK   par L Fauvet Université J Fourrier, très belle présentation ppt sur le CMB et sur ce que l'on attend de PlancK
 
Le fond diffus cosmologique (page de liens utiles)
 
Planck à l'épreuve du froid.
 
Refroidisseur à dilution pour Planck chez l'Air Liquide.
 
Poster sur la dilution He3/4 pour Planck.
 
Les bolomètres par le DAPNIA (CEA) document pdf.
 
Développement de Matrices de Bolomètres pour l'Astronomie par le CNRS document pdf.
 
Le site de la mission Planck pour le grand public.
 
Le site de Planck à l'ESA.
 
 
 
 
 
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VISITE DES ÉQUIPEMENTS DE TEST POUR SATELLITES.
 
Patronnés par Rosita Suenson, Media Communication Officer de l'ESTEC, nous avons eu droit à une visite du bâtiment contenant les différents halls de tests des satellites avant leur départ pour l'espace.
 
L'ESTEC possède de nombreux halls pour tester les différentes conditions du vide et de l'environnement spatial.
 
Il comprend notamment :
 
·        La plus grande chambre à vide d'Europe : le LSS (Large Space Simulator).
·        Des chambres de tests électromagnétiques
·        Une chambre de test acoustique
·        De nombreux bancs de vibration.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
LE LARGE SPACE SIMULATOR.
 
 
Schéma de la chambre à vide LSS
Vue de la porte d'entrée du sas du LSS (située à gauche de l'image)
 
C'est la plus grande chambre à vide d'Europe pour tester les satellites avant leur départ pour l'espace.
Elle mesure 15m de haut pour un diamètre de 5 à 6m. Il est opérationnel depuis plus de 20 ans.
Herschel est passé par là en octobre 2008 avec succès. Les satellites en test restent normalement 3 semaines en chambre de test.
 
On peut simuler les principales conditions d'environnement spatial comme :
·        Le vide spatial : le LSS permet à l'aide de deux pompes à vide séparées d'atteindre 10-6 mbar. Le retour à la pression atmosphérique est complexe et nécessite différentes procédures qui durent 24 heures.
·        Le froid spatial extrême : grâce à l'introduction d'Azote liquide dans les parois de la chambre on peut atteindre une température de l'ordre de –200°C.
·        La chaleur spatiale extrême : grâce au rayonnement de 19 lampes Xénon de 25.000W on peut atteindre un rayonnement équivalent ou supérieur à notre Soleil et une température de 150°C.
 
 
LES CHAMBRES DE TEST MAGNÉTIQUE.
 
La principale est appelée aussi Maxwell Chamber.
 
Hall de grandes dimensions, qui permet de tester la résistance des satellites aux radiations, aux interférences électromagnétiques.
 
On teste aussi la résistance aux décharges électrostatiques.
 
Le revêtement des parois est bien entendu adapté.
 
Il existe aussi d'autres cages de Faraday de plus petites dimensions.
 
 
 
CHAMBRE DE TEST ACOUSTIQUE.
 
Aussi appelée LEAF (Large European Accoustic Facility)
 
Ces tests acoustiques sont nécessaires pour s'assurer que la phase de lancement ne va pas endommager le satellite.
 
On va simuler le bruit au moment du lancement et les variations de pression d'air qui peuvent avoir lieu.
 
Le bruit généré par le LEAF est produit par 4 cornes différentes couplées à des générateurs de bruit, permettant d'aller jusqu'à 156dB (rappelons : bruit d'un marteau piqueur : 110dB, tonnerre 120dB , avion au décollage 130db).
 
Cette chambre est isolée du reste du bâtiment afin de ne pas transmettre les vibrations.
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN SUR LES TESTS.
 
Document pdf décrivant les différentes parties du LSS.
 
Détails sur la LSS
 
Le test d'Herschel en chambre à vide.
 
Les chambres de test électromagnétiques à l'ESTEC.
 
Article pdf sur la chambre Maxwell de l'ESTEC.
 
La chambre LEAF à l'Estec.
 
Le test de Herschel en chambre acoustique.
 
Brochure pdf complète sur le hall de test de l'ESTEC.
 
 
 
 
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VISITE DU CENTRE ERASMUS D'INFORMATION DES VOLS HABITÉS
 
L'ESTEC abrite aussi un bâtiment réservé aux vols habités et appelé Erasmus Center, il contient plusieurs maquettes en vraie grandeur de capsules spatiales ainsi que d'autres maquettes en modèle plus réduit.
 
Quelques uns des objets du centre, en haut de gauche à droite, la capsule de ré-entrée dans l'atmosphère avec son bouclier thermique; une fusée Soyuz; la station spatiale; en bas une coupe de l'ATV et à droite le module Zvesda de l'ISS à l'échelle.
 
 
 
Mais le plus impressionnant c'est le module Columbus dans lequel on peut entrer et voir les instruments (la plupart sont des vrais).
Revenu de l'espace ce module Foton Russe, il est de la taille d'une capsule Soyuz.
 
On peut aussi voir une salle de contrôle lors de liaison avec les astronautes de l'ISS.
 
Bref voici une belle visite qui conclue cette superbe et intéressante journée chez nos amis de l'ESA à Noordwijk.
 
 
 
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Merci à tous nos amis de l'ESA qui ont permis cette visite et notamment à Anne-Mareike Homfeld qui a parfaitement organisée celle-ci.
 
 
 
Bon ciel à tous
 
 
Jean Pierre Martin   membre de la SAF
www.planetastronomy.com