LES ASTRONEWS.de planetastronomy.com:
Mise
à jour : 6 Septembre 2005
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Conférences et Évènements : ICI
Astronews
précédentes : ICI Infos Dernière Minute ICI
Sommaire de ce
numéro :
qKatrina : L'horreur
à l'état pur!! (06/09/2005)
qPluton : Urgent,
envoyez votre nom vers cette planète. (06/09/2005)
qNeptune : Hubble
filme son atmosphère et ses satellites , extraordinaire!
(06/09/2005)
qMessenger : Elle
filme 24H de notre planète lors de son swing gravitationnel.
(06/09/2005)
qCassini Saturne :
Retour sur Encelade ! (06/09/2005)
qCassini-Saturne :
Localisation des anneaux. (06/09/2005)
qMGS : Des ravines
(gullies) peut être récemment actives. (06/09/2005)
qL'éclipse du 3 Octobre
2005 : Annulaire visible en partie de France. (06/092005)
qSmart 1 : Tout va bien
à bord ! (06/09/2005)
qEncore la Lune : par
notre ami Rolf. (06/09/2005)
qB1508+55 : Le pulsar
le plus rapide de l'Ouest! (06/09/2005)
qActivité solaire :
Écoutez-la! (06/09/2005)
qJ'ai lu pour vous parP
Gérardin : Le feu du ciel de JP Luminet. (06/09/2005)
My dear
American friends, I cannot tell you how sorry we are here, with what is
happening Deep South, we are with you in these terrible moments.
En effet l'ouragan
(ou le typhon ou l'Hurricane) Katrina a dévasté les côtes de la Louisiane , de
l'Alabama et du Mississipi il y a quelques jours.
Ce fut un
"big one" cette fois-ci, même si le Sud des USA est habitué aux
ouragans, des dizaines de milliers de personnes sont mortes dans le pays le
plus riche et le plus développé du monde, quelle ironie!
Voilà Katrina vue
le 29 Août 2005 au dessus de la Nouvelle Orléans (© Orbimage)
Tout s'est envolé
(vents de 250km/h), mais le problème n'a pas été la rigueur de cet ouragan,
mais le fait qu'il a déclenché la rupture des digues de la ville (du lac
Pontchartrain) , en effet La Nouvelle Orléans est située sous le niveau de la mer, alors les digues une fois
rompues, on peut imaginer ce qui s'est passé.
Chaos, pillage,
désorganisation, bref une déception quand même pour ce peuple américain. Cela
laissera des traces, dans tous les sens.
C'est une zone de
guerre comme le disait une personne interviewée sur CNN, et en effet on se
croirait sur un champ de bataille.
Une semaine après
le désastre les secours commencent à peine à s'organiser, quelle leçon!
Je
me rappelle de cette ville, Nouvelle Orléans en Août 1969, j'y suis allé jeune
étudiant, après une visite de Cap Canaveral (préparation du vol Apollo 12), et
je suis arrivé après un Ouragan aussi terrible, je me souviens de son nom,
Camille, il a été aussi très dévastateur, je me rappelle l'eau qui montait dans
les rues , en quelques heures elle m'arrivait jusqu'aux genoux. C'était
incroyable, mais les gens étaient habitués.
Heureusement les
dégâts n'ont pas été aussi importants qu'aujourd'hui et je garderai de Big Easy
(le surnom de la Nouvelle Orléans) le souvenir du Vieux Carré, le quartier
français avec ses clubs de jazz à tous les coins de rues.
Je crois que cette
époque là est révolue, on ne sait pas encore si on va reconstruire la ville
comme elle était.
So long Louis Armstrong!
Mississippi, dead man river….
POUR ALLER PLUS LOIN SUR LES HURRICANES ET AUTRES PHÉNOMÈNES SYMPATHIQUES
Questions/réponses
en français sur ces phénomènes atmosphériques.
Toutes
les photos satellites avant/après le passage de Katrina.
Le National Hurricane Center du NOAA (National
Oceanic and Atmospheric Administration).
Page Hurricanes
de l'observatoire de la Terre de la NASA.
Photos
satellites de la région de NO.
Un cours en anglais
sur les Hurricanes, comment ils se forment et évoluent.
Voler dans l'œil du cyclone
avec Rainex (Rainband and
Intensity Change Experiment).
Une
autre page NASA sur les Hurricanes.
Vous savez tous si vous êtes de
fidèles lecteurs des Astronews, que la sonde New Horizons, va partir en Janvier 2006 pour
les confins du système solaire.
La
NASA vous propose d'emmener dans les soutes de cette sonde votre nom comme
signe des humains qui s'intéressent à leur système solaire.
Il suffit de
rentrer en ligne votre prénom (first name en américain) et votre nom de famille
(last name en américain), cliquez ensuite sur "add name"; un
certificat vous sera même délivré si vous le souhaitez (faites le imprimer et
montrez le à tous!!), comme il m'en a été délivré un (voir photo). Cliquez ICI
pour vous inscrire.
ATTENTION DATE LIMITE 15 SEPTEMBRE 2005 : DÉPÊCHEZ VOUS!!!!
Voici le monde que
va explorer la sonde New Horizons (dessin © Sky and Telescope).
(Credit photo et film : NASA, ESA, E.
Karkoschka (University of Arizona), H.B. Hammel (Space Science Institute,
Boulder, Colorado), and G. Bacon (STScI))
Hubble
a encore frappé un grand coup, décidément, il n'arrête pas on ne sait pas
comment on va faire quand il ne sera plus là!
Il nous fournit un
petit film vidéo
Quicktime par exemple (autres formats disponibles sur
leur site) représentant 15 heures de la vie de Neptune, cette planète
gazeuse lointaine. (sa période de rotation, ou sa "journée" vaut 16
de nos heures approximativement).
Le film fait
1,25MB et dure 40 secondes de bonheur!
On y voit une
atmosphère très dynamique ainsi qu'une partie de la flopée de satellites
tournant autour d'elle et notamment le plus gros Triton.
Les images ont été
prises au travers de 14 filtres différents de façon à faire ressortir les
phénomènes atmosphériques clairement.
Ce sont
les brouillards de méthane qui donnent à cette planète cette couleur bleu-vert.
Le film a 4
parties, chacune correspondant approximativement à une journée neptunienne.
On voit au début,
Neptune et son plus gros satellite Triton (probablement un KBO capturé) qui
l'orbite de façon rétrograde par rapport aux autres satellites. La deuxième
partie est consacrée à Neptune elle même et les couleurs ont été
"poussées" afin de faire ressortir les détails atmosphériques.
La troisième
partie met en valeur les raies du méthane et est filmée en IR proche, seuls les
nuages de la haute atmosphère paraissent plus clairs.
Enfin on
s'intéresse aux autres satellites, on en voit quatre en partant de l'extérieur
: Proteus, Larissa, Galatea, et Despina. Ils n'ont été rendus visibles que
grâce à des expositions de longue durée.
Neptune est la
planète gazeuse la plus distante du système solaire, son "année" vaut
165 de nos années, elle est situé en moyenne à 30 UA.
Tout sur Neptune par Nine Planets
en français.
Tout sur Neptune par la
NASA .
Une remarque sur
Hubble : pour essayer de le prolonger, les techniciens le
font fonctionner sur deux gyroscopes en ce moment afin d'économiser le
troisième, cela pourrait peut être le prolonger jusqu'en
2008.
Ces gyroscopes ont
un rôle extrêmement important car ce sont eux qui font pointer dans la bonne
direction, sans gyro, Hubble est un corps mort.
Comme vous le savez, la
sonde d'étude de Mercure, Messenger est partie mi-2004 pour sa destination,
mais pas en direct, trajectoire trop consommatrice d'énergie, on va procéder à
des assistances gravitationnelles (en anglais : gravity assist swingby), l'une
d'elles à eu lieu cet été 2005 au passage de la Terre.
Les techniciens de
la NASA ont eu la bonne idée d'essayer les caméras de bord en filmant notre
bonne vieille planète et ce film est disponible sur Internet sur leur site.
C'est un film
format mpeg de 5,8MB (donc oubliez si vous n'avez pas le haut débit) et qui
dure 11 secondes.
On y voit la sonde
qui dépasse notre planète et s'éloigne de nous, sur une période de 24 heures.
Cela a été filmé
le 2 Août 2005, on suit une rotation complète de la Terre, au début du film
Messenger était 65.000km au dessus de l'Amérique du Sud et la dernière séquence
à 430.000km.
Bonne continuation
à notre messager!
(photo NASA/JPL)
Une important réunion s'est tenue le
30 Août 2005 à Londres à l'Imperial College à propos de la mission Cassini, on
y a surtout parlé d'Encelade (présenté ici à côté de la carte d'Europe et
notamment de la Grande Bretagne), en effet des découvertes importante
concernent ce petit satellite de Saturne, nous l'avions déjà évoqué il y a
quelques semaines et il semble qu'il y ait du nouveau.
On a reparlé de
l'étrange Pôle Sud de ce satellite avec ses griffures de tigre (Tiger Stripes)
de couleur bleue, et ses points chauds et qui émet de
la vapeur d'eau provenant du sous sol.
Le processus de
dégazage et d'émission de poussières est similaire à ce qui se passe pour les
comètes, comme l'indiquent les scientifiques de la mission. Ces particules sont
la principale source du très ténu anneau E.
Les premiers
passages près de cette lune, ont indiqué que le champ magnétique de Saturne se
dirigeait vers Encelade, indiquant ainsi la présence d'une possible atmosphère
Le (la) professeur
Michele Dougherty de l'Imperial College est la responsable principale du
magnétomètre embarqué à bord de Cassini, c'est elle qui a publié il y a quelques mois
ces résultats sur l'atmosphère d'Encelade et qui à la suite de ses résultats a
obtenu de faire un passage plus près (180km de la surface) pour d'autres
mesures, ce qui fut fait le 14 Juillet 2005.
Ces mesures ont
montré que l'atmosphère (vapeur d'eau) se concentrait en fait au Pôle Sud.
Deux instruments ont aussi montré le
dégazage de cette zone : le Ion and Neutral Mass Spectrometer (INMS) qui mesura
un pic de vapeur d'eau au moment du passage le plus proche et High Rate
Detector (HRD) du Cosmic Dust Analyzer (CDA), l'analyseur de poussières.
L'INMS a tracé la
courbe de la présence de vapeur pendant le passage. (voir courbe ci contre). Le
pic s'est produit à la verticale d'une de ces fissures du Pôle Sud.
Les images de
cette zone montrent un terrain relativement jeune, même très jeune : quelques dizaines à quelques milliers d'années, ce qui
conforte l'hypothèse de l'activité géologique de
ce planétoïde.
Ces fractures
(150km de long espacées de 40km) sont en fait des "soupapes
d'échappement" de l'activité interne; elles laissent échapper de la vapeur
d'eau et des particules de cristaux de glace.
La glace sous
forme cristalline, devient avec le temps "amorphe" en une dizaine
d'années, comme c'est de la glace du premier type que l'on a détecté, on en
déduit la jeunesse du phénomène.
Voici une photo
composite d'Encelade où sont superposées une image en visible et une image en
IR (2 microns); la partie bleutée représente la glace (fraîche, veut dire
récente) sous forme de cristaux dans cette région des griffures de tigre.
Photo prise le 14
Juillet 2005.
La NASA propose plusieurs
modèles pour décrire le dégazage se produisant de ces fissures que vous pouvez
consulter : modèle de la sublimation ; du dégazage (venting)
et de la boue
liquide (flow).
Prochains passage
au dessus d'Encelade :
Date |
Distance |
17th February 2005 |
1,167 km (725 miles) |
9th March 2005 |
500 km (310 miles) |
14th July 2005 |
175 km (108 miles) |
Future |
|
12th October 2005 |
49,000 km (31,000 miles) |
27th November 2005 |
108,000 km (67,000 miles) |
24th December 2005 |
94,000 km (58,000 miles) |
En Mars 2008 ,
aura lieu le passage le plus proche de la surface.
Carte du Pôle Sud
d'Encelade suite au passage de Cassini.
On remarquera la
répartition axiale des fractures (tiger stripes) en bleu, elles sont aussi
dirigées approximativement dans les zones où l'influence gravitationnelle de
Saturne est forte (en effet comme beaucoup de satellites, Encelade est
"synchronisé" avec sa planète), ce qui laisse à penser que ces
fractures pourraient aussi être liées à un effet de marée.
Saturne est situé
sur l'axe 0-180°.
Plus de détails en
anglais au JPL.
Une dernière information concernant
Encelade, avant de passer au plus près, la sonde Cassini a pu observer en UV
l'éclipse de l'étoile Bellatrix passant derrière cette lune, en fait alignée
avec son Pôle Sud.
L'intensité
lumineuse a diminué avant d'être totalement absorbée par Encelade, signifiant
la présence d'une atmosphère. Voir graphique ci-contre, en violet la partie su
spectre atténué.
Sur la droite de
l'image, on voit la même éclipse en Février alors que l'étoile était éclipsée
par la partie équatoriale de ce planétoïde, là il n'y eut qu'une chute brutale
du signal, indiquant l'absence d'atmosphère à cet endroit.
Le spectro UV a pu
identifier de la vapeur d'eau ainsi que sa concentration.
Encelade est donc
bien une des trois lunes du système solaire encore active (avec Io de Jupiter
etTriton de Neptune).
Toutes les photos
de la rencontre au Ciclops de
Carolyn Porco.
Voir communiqué de
presse du JPL (en anglais).
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les prochains
survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites
de Cassini par The Planetary Society; très bon!
Voir liste des principaux
satellites.
(Photos : NASA/JPL)
Le JPL nous donne
enfin une belle vue d'artiste de l'ensemble anneaux et satellites de Saturne
que je vous conseille de copier si vous n'arrivez pas à localiser tous ces
corps.
L'ensemble Saturne
et anneaux couvre une distance supérieure à la distance Terre-Lune.
Il y a
sept anneaux principaux
numérotés dans l'ordre de leur découverte, et qui sont en s'éloignant de
Saturne: D, C, B, A, F, G, E.
Les anneaux
principaux sont A, B et C, le plus ténu et le plus proche de Saturne est le D.
L'anneau E très
diffus, est le plus grand de tout le système solaire, il s'étend de Mimas à
Titan sur un millions de km.
Les particules
composant les anneaux sont principalement de la glace du micron à quelques
dizaines mètres.
La division de
Cassini (4700km de large) sépare les anneaux A et B; la division de Encke
(330km de large) est située à l'extrémité de l'anneau A.
Les anneaux
principaux sont "récents", peut être quelques centaines de millions
d'années, formés à la suite d'une collision d'un satellite de Saturne
probablement. (ils sont tous à l'intérieur de la limite de Roche!!).
Plus de détails et de photos
sur les anneaux grâce au Ciclops de Carolyn Porco, responsable de l'imagerie à
bord.
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les prochains
survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites
de Cassini par The Planetary Society; très bon!
Voir liste des principaux
satellites.
(Photo
NASA/JPL/MSSS)
Des chercheurs de
la NASA viennent d'émettre l'hypothèse que
ces ravines d'où émergeaient de l'eau liquide à la surface de Mars, seraient
peut être actives de nos jours, et ils demandent qu'elles soient considérées
comme des cibles essentielles de futures missions martiennes.
Image typique
d'une ravine prise par la MOC de MGS. Une ravine
typique fait approximativement 500m de long. |
Image grand
angle d'une ravine avec en détail une portion avec les lignes de niveau en
mètres (prise par le MOLA). Ces ravines sont sur la face sud de Dao Vallis,
on remarque que les ravines ne vont pas jusqu'au fond de la vallée |
C'est Jennifer
Heldmann qui travaille au centre AMES de la NASA en Californie, qui présente ce
papier.
Elle ajoute que
ces endroits avec ravines peuvent être importants pour des expéditions
humaines, car on pourrait ainsi accéder plus facilement à des ressources d'eau
en faible profondeur.
Elle a fait
tourner des modèles qui aboutissent à la création de ces ravines dans les
conditions actuelles de basse température et pression sur Mars et ceci à base
d'eau pure. C'est quand même un paradoxe, car avec les conditions actuelles,
l'eau ne peut qu'être à l'état solide ou gazeux, passer de l'un à l'autre peut
il durer suffisamment de temps pour créer de l'eau en phase liquide pendant
quelques instants?? Il semble que oui.
Bref à suivre.
On pourra
consulter l'article
de space.com à ce sujet.
Une éclipse
annulaire partiellement visible de France mais totale d'Espagne ou de Libye
aura lieu le 3 Octobre.
L'Association VÉGA
de Plaisir va organiser cet événement au château de Plaisir et nous aurons
l'occasion d'en parler, mais dans tous les cas pour vous y préparer, allez
consulter la page
qui lui est consacrée sur l'excellent site PGJ Astronomie de notre ami
Gilbert Javaux, il n'y a vraiment rien à rajouter.
Bravo Gilbert!
Après 5 mois de
pause dans la propulsion ionique de la sonde
européenne Smart, le moteur a été remis en route avec succès début août
2005.
Tout semble
fonctionner parfaitement d'après l'ESA.
La
caméra AMIE (Advanced Moon Micro Imager Experiment) a pris une superbe photo de
la rainure de Hadley situéé au Sud Est de la Mer Imbrium.
Photo prise d'une
altitude de 2000km et qui couvre une surface de 100km par 100km.
Le point brillant
dans le coin supérieur droit, c'est le Mont Hadley (fait partie des monts
Apennins : tous les points brillants au centre de l'image), à ses pieds s'était
posé la mission Apollo 15, il y a
longtemps (1971!) quand on savait aller sur la Lune.
Cette rainure fait
120km de long et 1500m de large, et par endroit 300m de profondeur.
Pour donner une
échelle, le cratère situé près de la rainure de Hadley fait 5km de diamètre.
D'après les
sélénologues elle a été formée il y a plus de 3 milliards d'années, son origine
est volcanique, coulée de lave ou effondrement d'un canal de lave.
Voir aussi le cratère
Gluschko photographié par Smart. (baptisé ainsi en l'honneur de Valentin
Gluschko qui travaillait avec Korolev à la mise au point des moteurs des fusées
soviétiques).
(Photo : © Rolf Arcan)
Notre ami Rolf
Arcan, grand spécialise de la Lune devant l'éternel, fait comme la sonde
Smart de très belles photos, mais de plus loin, depuis son jardin sur Terre.
Parmi ses
dernières œuvres j'ai chois cette mosaïque que vous voyez ci-contre
(malheureusement un peu compressée par moi pour ne pas occuper trop de place
sur mon site qui devient un monstre!).
C'est le cratère
Buerg photographié le 24 Août 2005 avec Dobson 400 avec Webcam pro capteur nb.
Sur 1200 images 700 ont été prises. Ondelettes sur Régistax et un petit
renforçement sous PS
Cratère Buerg ou
Bürg nommé en l'honneur de Johann Tobias Bürg (1766-1834), astronome
autrichien.
Ces photos sont en
discussion actuellement sur des forums astro comme :
http://www.astrosurf.com/ubb/Forum3/HTML/007101.html
et
http://www.astrosurf.com/ubb/Forum3/HTML/007107.html
Vous pourrez ainsi
toutes les retrouver avec une meilleure résolution.
Des astronomes du NRAO (National
Radio Astronomical Observatory) ont fait une découverte intéressante en
utilisant le réseau à longue base (VLBA : Very
Long Baseline Array) : ils viennent de mesurer la vitesse d'une étoile à
neutron superdense située dans notre galaxie (reste d'une explosion en supernova
il y a deux millions et demi d'années dans le Cygne), elle serait énorme, et
l'amènerait à quitter notre galaxie.
Ce serait la
vitesse la plus élevée jamais mesurée pour une telle étoile à neutron.
Rappel : étoile à neutrons :
Lorsqu'une étoile
massive (3 à 10 fois plus massive que notre Soleil) arrive vers la fin de son
cycle, elle explose généralement sous la forme d'une supernova. Le noyau de
l'étoile s'effondre sur lui même et sa densité de matière devient si grande que
les électrons généralement situés autour des noyaux se rapprochent de ceux ci
et se combinent avec les protons du centre pour donner naissance à des
….neutrons. d'où le nom étoile à neutrons.
Ce sont en fait
les restes de l'étoile originelle. Une telle étoile à neutrons a un diamètre de
quelques km seulement et une masse de quelques fois la masse de notre Soleil.
Ces étoiles
émettent un puissant rayonnement dans la bande radio, perpendiculaire au plan
de rotation de l'étoile (sort par les pôles N et S) qui se comporte comme un
phare céleste, que l'on peut détecter, c'est un pulsar.
Notre ami Norbert Rumiano a une
très bonne présentation de ces étranges bêtes sur son site.
Nos collègues de
la célèbre Université
de Heidelberg (Allemagne) ont une représentation particulièrement bien faite
des étoiles à neutrons.
Le pulsar
considéré s'appelle poétiquement B1508+05, il est situé à 7.700 années lumière
de nous.
Sa vitesse excède
1100km/sec, cette vitesse lui a fait parcourir un tiers du ciel depuis son
explosion il y a 2,5 millions d'années.
Une telle vitesse
ne semble pas compatible avec les modèles actuels, alors il faut revoir les
modèles!
Le VLBA est un
système de radio télescopes de 25m et
situés en différents endroits du monde, sur plus de 7000km.
Communiqué de presse du
CfA de Harvard.
Notre ami Roger
Gromik, nous conseille absolument à écouter et voir cette page spéciale
du site Luxorion de Thierry Lombry sur des sons enregistrés par des amateurs
sur l'activité solaire.
Allez y c'est
assez impressionnant.
Vous pouvez aussi
visiter les autres pages sons/vidéo de Thierry.
Merci du conseil
Roger!
Notre ami Pascal
de Véga, reprend aujourd'hui sa rubrique "J'ai lu pour vous".
Pour notre
cinquième rendez-vous, j’ai choisi un livre dont le titre a de quoi faire peur
aux terriens que nous sommes. Notre petite planète bleue est continuellement
bombardée de pierres venues de l’espace et Jean-Pierre Luminet, comme à son
habitude sait parfaitement bien nous raconter ce sujet dans son livre « Le feu du ciel, météores et astéroïdes tueurs »
aux éditions Le cherche midi.
Astrophysicien à
l’Observatoire de Paris, Jean-Pierre Luminet est directeur de recherches au
CNRS. Essayiste, romancier, scénariste et poète, ses ouvrages sont traduits en
plusieurs langues et ses vers ont été mis en musique. Il est l’auteur de
poèmes, Noir soleil, Elle, suivi de Rythmes mais également d’essais, Les trous
noirs et L’Univers chiffonné et de romans, Le rendez-vous de Vénus et Le
Bâton d’Euclide.
Le sujet a
effectivement de quoi faire frémir et pourtant, ce livre peut se consommer de
trois façons :
d’une traite, pour
les gros appétits ;
en une semaine,
parce qu’il contient sept chapitres ;
en une année, car
il est construit en 365 paragraphes.
En tout cas, il
faut le parcourir le soir avant de s’endormir, non pas pour faire des
cauchemars mais pour élargir le terrain du rêve et pour nous transporter dans
le cosmos. L’étude de ces « larmes d’étoiles » nous révèle le secret
de nos origines.
L’ouvrage débute
par une évocation de Saint-Exupéry dans Terre des Hommes où l’écrivain affirme
qu’ « une nappe tendue sous un pommier ne peut recevoir que des
pommes, une nappe tendue sous les étoiles ne peut recevoir que des poussières
d’astres »
Jean-Pierre
Luminet explique ensuite d’où viennent ces météorites qui nous apportent un
témoignage direct sur l’enfance du Système solaire. Il fait un point complet et
très intéressant sur leurs terminologies.
La Terre recevrait
chaque jour 1000 tonnes de matière céleste. 90% des météorites ne sont jamais
découvertes et les trois quarts tombent au fond des océans. Des histoires
extraordinaires de chutes de météorites agrémentent les explications
scientifiques sur leurs diverses provenances, leurs compositions (pierreuses,
ferreuses ou ferro-pierreuses) et les études conduites depuis des dizaines
d’années.
La quête de ces
objets extraterrestres est ardue. En effet, notre planète étant recouverte à
71% par les océans, le reste par de nombreuses forêts, savane ou région
montagneuse, les météorites ne sont visibles que sur les surfaces solides et
nues (sable et glace) Mais les déserts et les glaces des pôles sont bien
inhospitaliers. Il n’existe qu’une douzaine de chasseurs en France qui trouvent
une pierre pour chaque mois de recherche en moyenne. Ils vivent des aventures
mémorables et tirent assez peu de profit de leurs trouvailles. Une Foire aux
Minéraux a lieu chaque année en février à Tucson, dans l’Arizona.
Deux catégories de
personnes sont atteintes par « la météoritite », les collectionneurs
et les savants. Les premiers recherchent l’objet rare et spéculent
éventuellement, les seconds y trouvent une source d’information unique sur
l’histoire du Système solaire et au-delà, sur nos origines cosmiques et un
train de réponses à la question : d’où venons-nous ?
A propos des
pluies de météorites, les exobiologistes pensent que la vie venait peut-être
d’ailleurs, véhiculée par ces cailloux qui auraient ensemencé notre planète
vierge. Mais ne nous emballons pas ! Certaines observations prouvent que
rien n’est moins sûr même si on a trouvé sur une météorite des molécules ayant
la marque d’un sceau considéré comme l‘apanage exclusif de la vie.
Par contre, ce qui
est certain, c’est que pendant tout le temps de la formation de notre jeune
Terre, une énorme quantité de micrométéorites y est tombée, déposant en carbone
l’équivalent de cent mille fois la biomasse. De quoi largement démarrer la vie,
si on y ajoute une partie venue de l’atmosphère et une autre sans doute des
sources hydrothermales.
Cependant,
quand une météorite géante tombe sur notre planète, on peut parler
d’apocalypse. Celle qui s’est désintégrée au-dessus de la Sibérie occidentale
en 1908 a libéré une énergie comme mille fois la bombe atomique d’Hiroshima,
sans faire de victime humaine. Celle tombée sur le Groenland en 1997 a engendré
un panache de fumées et de vapeur de plus de 150 km de diamètre. Contrairement
aux petites météorites, les grosses se désintègrent et restent totalement
introuvables comme volatilisées.
Ce phénomène a
divisé bon nombre de scientifiques quant à l’origine de certains cratères comme
celui du Meteor Crater en Arizona qui a été longtemps supposé d’origine
volcanique. C’est une météorite ferreuse de 40 m de diamètre et pesant 300 000
tonnes qui a creusé voici 50 000 ans ce trou de 1 250 m de diamètre, 175 m de
profondeur et 5 km de circonférence. Les géologues ont identifié environ 150
cratères sur le globe, mesurant entre 10 m et 200 km de diamètre. On les
appelle astroblèmes (du grec blêma,
« blessure »)
Ces impacts géants
ont apporté une composante déterminante dans le modelage de la jeune Terre,
formation de l’atmosphère et des premiers océans liquides, naissance de la Lune
après une rencontre apocalyptique avec un autre corps céleste. Il est même
pratiquement certain que l’évolution des espèces et l’apparition de l’homme ont
eu lieu grâce à ces apocalypses périodiques. Ainsi, la météorite qui s’est
écrasée il y a 65 millions d’années dans le golfe du Mexique a précipité la
disparition des dinosaures, favorisant le développement des petits mammifères
et la naissance de l’espèce humaine.
C’est un bolide de
10 km de diamètre et mille milliards de tonnes qui a frappé l’océan et porté
l’eau à 60 000 degrés. Cent millions de mégatonnes d’énergie furent libérés et
secouèrent la planète entière en rasant les terres émergées dans un rayon de
2000 km. Des tsunamis aussi hauts que les Montagnes rocheuses (3000 m) se
propagèrent à la vitesse de 700 km à l’heure, submergeant l’Amérique centrale,
la Floride et les Caraïbes sur 5 millions de km². Les ondes de choc
échauffèrent l’air à plus de 1500 degrés provoquant de violents ouragans qui
dévastèrent la planète pendant 20 heures. Des particules rocheuses et des
gouttelettes de vapeur se déversèrent dans l’espace portant l’air à 1000 degrés
en altitude et à 300 degrés au sol. 90 % des forêts et des prairies de notre
globe se mirent à brûler. Un linceul
épais de 30 km enveloppa la terre en moins de 24 heures, interrompant la
photosynthèse pendant 6 mois. Puis des averses aussi corrosives que l’acide
fanèrent toutes les plantes terrestres survivantes, contaminèrent lacs et
rivières et tuèrent presque toute la vie aquatique. Enfin, l’hiver s’installa
pour 6 mois avec une couche de neige de
6 m d’épaisseur.
La lumière réapparue complètement après un an, mais un effet de serre important
emmaillota la planète pendant 2 millénaires.
Et c’est ainsi que
notre Terre aurait connu cinq extinctions de masse au cours des 600 derniers
millions d’années. L’évolution de la vie ne résulte pas d’un processus linéaire
progressif aboutissant à l’homme. On peut penser que nous ne serions pas ce que
nous sommes sans ces cataclysmes. Ces catastrophes planétaires nourrissent
également les mythes et les légendes comme celles du mystère de la disparition
de l’Atlantide, des plaies d’Egypte et du déluge. L’hypothèse que Vénus aurait
été arrachée à Jupiter pour devenir une énorme comète toute prête à heurter
Mars et la Terre avant de devenir planète n’est bien sûr pas prouvée
puisqu’elle viole les lois de la physique et de la planétologie.
Ces objets, pour
bon nombre d’entre eux, proviennent de la ceinture principale d’astéroïdes
gravitant entre Mars et Jupiter. Le premier a été découvert en 1801 un peu par
hasard comme la première galaxie ou la première planète extrasolaire. On les
appelle très rapidement les « petites planètes » Avec les progrès des
techniques d’observations (caméras CCD, caméras automatiques du programme
LINEAR), 100 000 astéroïdes différents sont aujourd’hui repérés dont la moitié
ont une orbite calculée. Depuis 1947, le Centre des Petites Planètes est chargé
de conserver la trace des petits corps et en particulier de leurs orbites, car
certains frôlent la Terre. Une nomenclature précise les identifie et c’est
ainsi qu’un astéroïde porte le nom de Jean-Pierre Luminet (12 km de diamètre et
gravitant à 400 millions de km du Soleil) Comme ces compagnons, il n’a pas
réussi à s’assembler avec d’autres corps pour former une planète à cause de la
puissante gravité de Jupiter. La masse totale des ces astéroïdes ne dépasse pas
celle de la Lune (26 ont plus de 200 km de diamètre et 5 000 plus de 13 km)
Selon les dernières données, le nombre de corps de plus de 1 km de diamètre
serait compris entre 1,1 et 1,9 million ! La puissante attraction
gravitationnelle de Jupiter perturbe leurs orbites et certains sont chassés
vers des ellipses plus excentriques et croisent ainsi les orbites de Mars et de
la Terre. Étrangement, l’astéroïde 3753 Cruithne accompagne notre planète
autour du Soleil. C’est un corps de 5 km de diamètre qui est, pour ainsi dire,
le deuxième satellite naturel de la Terre !
Plus loin encore,
se trouve la ceinture de Kuiper (origine des comètes à courte période) au-delà
de l’orbite de Neptune et qui héberge un astéroïde de 1270 km de diamètre et
environ 100 millions d’objets de 10 km de diamètre. Puis le nuage de Oort
(origine des comètes de longue période) situé aux confins du Système solaire et
qui forme un halo sphérique, marquant ainsi sa frontière physique. Il
commencerait 1 000 fois plus loin que l’orbite de Pluton, s’étendrait sur 15
000 milliards de km et abriterait 6 000 milliards de corps. Perturbées par les
étoiles proches, les comètes pourraient être projetées dans une orbite solaire.
L’auteur précise
la composition de ces différents corps et leurs études par les sondes et le
télescope spatial Hubble. Un astéroïde est en forme d’os et un autre de
cacahuète !
Mais plus
sérieusement, des entrepreneurs ont l’idée d’exploiter ces blocs de métaux
purs, certains concentrés en or, platine, cobalt et autres métaux rares. Un
astéroïde de 1 km³ pourrait satisfaire la consommation mondiale pendant 3 000
ans et rapporter 5 000 milliards de dollars. Ils serviraient également de bases
spatiales de pré-colonisation du Système solaire et pour fabriquer le carburant
aux vaisseaux en partance pour l’exploration de l’Univers.
Au début de cet
article, nous évoquions la peur engendrée par les astéroïdes et les comètes.
Cette peur est justifiée quand on recense les objets de taille importante qui,
à l’échelle de l’univers, sont passés très près de notre globe. De plus, ces
mastodontes sont détectés trop tardivement et certains même après leurs
passages. Les prochains rendez-vous avec ces géocroiseurs sont prévus, comme le
1997 XF11 (dimensions = 1,5 km par 3,4 km) qui croisera notre orbite le 26
octobre 2028 à
930 000 km de
distance. Espérons que les scientifiques ne se sont pas trompés quand on sait
que ces vagabonds célestes ont des orbites très chaotiques.
Nous comprenons
aisément qu’il est capital pour notre survie de nous protéger de ces
« vermines » du ciel. S’il venait à nous heurter, un astéroïde de
taille kilométrique dégageant une énergie de 100 000 mégatonnes (supérieur à
l’arsenal nucléaire mondial) provoquerait des catastrophes à l’échelle de la
planète. Si notre civilisation dure encore des millions d’années, elle
souffrira considérablement d’un impact et sera peut-être même détruite.
Le problème est de
convaincre les pouvoirs publics de l’utilité d’investir dans le domaine de la
recherche relative à notre protection, car les solutions existent.
La recherche doit
se développer dans deux domaines : l’identification des géocroiseurs et
leurs éliminations si nécessaire. 90 % de ces objets ne sont pas identifiés
(budget de 5 millions de dollars pendant 10 ans pour les repérer) L’Europe n’y
consacre que 100 000 euros et le programme d’observation des astéroïdes de
l’Observatoire de la Côte d’Azur, près de Nice, est supprimé depuis l’an 2000.
Même les médias qui produisent des films catastrophes à grands renforts
d’effets spéciaux n’arrivent pas à convaincre les politiques. En cas de danger
effectif et si le temps de réaction le permet, il faudrait soit détruire le géo
croiseur au risque que plusieurs fragments percutent la Terre, soit le dévier
de sa trajectoire.
La deuxième
solution serait moins périlleuse. L’explosion d’une bombe à neutrons à sa
surface ou la mise en place sur l’objet de machines qui généreraient des
décharges électriques ou le déploiement d’une voile solaire sur la surface
permettraient de modifier sa trajectoire.
D’autres solutions
peuvent être envisagées et en tout cas coûteraient bien moins (200 millions de
dollars) qu’une catastrophe planétaire estimée à 20 000 milliards de dollars
par an pendant 20 ans sans oublier bien-sûr les dizaines de millions de morts.
C’est sur ces
constatations et ces propositions que se termine ce livre de Jean-Pierre
Luminet. Une fin somme toute pleine d’espoir et de confiance en notre bonne
étoile. Notre grand défi est de comprendre progressivement les mécanismes qui
régissent le ballet planétaire et de construire les parades contre le futur
astéroïde tueur ou la comète funeste.
Cet ouvrage est
captivant, clair et très bien construit. Jean-Pierre Luminet nous conduit à
travers une fascinante reconstitution, de l’anecdote historique à la
vulgarisation scientifique en passant par la poésie et c’est, je pense, ce qui
fait rêver. A découvrir donc même avant de s’endormir.
Bonne lecture, à
bientôt et faites de beaux rêves…
Pour changer de
registre, lors de notre prochain rendez-vous, je vous proposerai un livre qui
pose l’éternel questionnement qui nous intéresse toutes et tous :
« Sommes-nous
seuls dans l’univers ? »
C’est un livre
d’entretiens avec quatre astrophysiciens, Jean Heidmann, Alfred Vidal-Madjar,
Nicolas Prantzos et Hubert Reeves, aux éditions « Fayard »
C'est tout pour
aujourd'hui!!
Bon ciel à tous!
Astronews précédentes : ICI