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ARCHIVES DES ASTRONEWS : clic sur le sujet désiré :
Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires
Sommaire de ce
numéro :
Stardust,
le retour : CR de la conférence de J Borg de l'IAS à l'Observatoire. (23/06/2006)
Genesis
: On l'avait oublié celle là!
(23/06/2006)
Cluster
: Il y a des bulles dans la magnétosphère ! (23/06/2006)
La
lumière zodiacale : Explication. (23/06/2006)
Les
Planemos : Une nouvelle race d'objets célestes (23/06/2006)
Neptune
et les Troyens : La guerre a eu lieu! (23/06/2006)
La
navette va revoler : Un Européen longue durée à bord. (23/06/2006)
New Horizons : Une rencontre interplanétaire. (23/06/2006)
D'où viennent les galaxies naines : Des collisions
de galaxies! (23/06/2006)
Chandra
: Le secret des trous noirs.
(23/06/2006)
Cassini-Saturne : Le ballet des Lunes de Saturne. (23/06/2006)
Les rovers martiens.:.Commencerait-il à faire froid pour
Spirit? (23/06/2006)
Les rovers
martiens : Opportunity : des billes toujours des billes ! (23/06/2006)
Mars-Odyssey :.Une vue d'en haut de Meridiani. (23/06/2006)
Livre conseillé :.Many worlds in one d'Alex Vilenkin. (23/06/2006)
Les magazines conseillés :.Espace Magazine Juillet Août est
paru. (23/06/2006)
Le retour sur
Terre en Septembre 2004 de la sonde Genesis qui devait rapporter des
échantillons du vent solaire avait
tourné court suite à la non ouverture des parachutes.
Néanmoins, tout ne
semblait pas perdu et les scientifiques de la mission assuraient qu'une très
grande partie de ces échantillons pouvaient
être récupérée.
Cela fait plus
d'une an maintenant, qu'en est il?
Déjà on connaît la
cause du défaut de fonctionnement du parachute : un rapport complet indépendant
de plus de 200 pages vient d'être publié à cette occasion : le switch qui
devait actionner le parachute avait été monté à l'envers et tout n'avait pas
été vérifié au moment du montage (faster, better , cheaper, mais c'était un peu
trop "fast"), les techniciens s'étaient contentés de vérifier sur
plan que c'était monté comme pour la sonde Stardust, car c'était le même
système (rétrospectivement, on a eu chaud avec Stardust!!!).
Je pense que
quelques pauvres bougres vont payer de leur place cette bourde.
Qu'en est il de la
sonde elle même, une fois qu'elle a rempli sa mission : elle est maintenue en
mode "hibernation" ses panneaux solaires étant dirigés
automatiquement vers le Soleil.
Elle quitte sa
position en L1 et se dirige vers une orbite héliocentrique laissant la Terre
derrière elle.
Les
échantillons maintenant.
Rappelons que les
collecteurs de la sonde Genesis contiennent des atomes du vent solaire qui
peuvent être analysés afin de déterminer très précisément leur composition.
Comme le Soleil contient plus de 99% de la masse du système solaire, ces
mesures sont une bonne indication de la composition de la nébuleuse primitive
au moment de la formation des planètes.
Ces échantillons
sont au JSC de Houston comme les échantillons lunaires.
Don Burnett le PI
(Responsable) de mission du Caltech, annonçait récemment qu'on avait
effectivement découvert des ions d'origine solaire dans un des échantillons de
Genesis.
Les échantillons
(il y en a plus de 10.000) sont disponibles pour la communauté internationale,
il "suffit" d'en faire la demande.
|
|
Collecteur de
Silicium, fragment n° 60026, les points marqués correspondent aux analyses de
Mg par un spectro de masse. |
Exemple d'un
collecteur en cours de démontage au JSC de Houston. |
L'étude des
échantillons ne fait que commencer.
Ils sont sous la
direction du CAPTEM : Curation and Analysis Planning Team for Extraterrestrial
Materials et dirigé par le PI de la mission Donald Burnett que j'ai
contacté pour avoir des nouvelles.
Il a eu la
gentillesse de nous répondre brièvement , je traduis et je résume :
"L'analyse
des échantillons de Genesis s'effectue lentement, mais au jour d'aujourd'hui
nous pensons pouvoir respecté le planning de mesures prévu.
Cela prend
quand même plus de temps que nous l'espérons, mais c'est un peu la finalité
d'une telle mission de retour d'échantillons.
Nous avons quand
même nos échantillons malgré les conditions plus que mauvaises.
Nous sommes
capables de nettoyer ces échantillons
avec les équipements les plus sophistiqués et conserver les données.
Nous
sommes très confiants car la contamination terrestre est surfacique alors que
les atomes du vent solaire sont bien enfouis sous la surface.
Donc si on
nettoie parfaitement la surface, on pourra procéder à des analyses.
C'est plus
facile à dire qu'à faire.
Quelques
résultats vont paraître bientôt dans Science Magazine.
Nous attendons
les résultats d'une mesure clé des isotopes de l'azote (N) qui est en cours
d'étude dans deux laboratoires, dont l'un est celui de Bernard Marty du CNRS
Nancy."
Le Centre de Recherches
Pétrographique et Géochimique, CRPG, (CNRS, Nancy) s'attellera d'une
part à la mesure de la composition isotopique de l'oxygène des grains
cométaires par microsonde ionique, d'autre part à celle de l'azote et des gaz
rares par extraction laser et spectrométrie de masse statique. Cette
installation analytique, financée par le CNRS, le CNES et la Région Lorraine, a
été développée pour l'analyse des
cibles irradiées par le Soleil de la mission NASA Genesis.
B Marty et M
Chaussidon s'attellent notamment à cette tâche.
La phase d'analyse
d'échantillons doit en principe durer trois ans, donc nous sommes au tout
début.
POUR
ALLER PLUS LOIN :
Le site de Genesis à la NASA.
Sur le matériel ramené de
l'espace et sa répartition dans les laboratoires.
Genesis a work in
progress.
Les
objectifs scientifiques de la mission Genesis, par Don Burnett, document
NASA long (anglais).
Genesis
et sa mission (en anglais).
Elemental
solar wind fluences of Fe and Mg from genesis samples. Document
de 2 pages pdf de D Burnett.
Solar Wind Helium
and Neon from Metallic Glass Flown on Genesis document de 2 pages pdf sur
les premiers résultats de Genesis sur le ratio 20Ne/22Ne plus élevé que dans
l'atmosphère terrestre.
Article du New
Scientist (anglais) sur Genesis.
L'explication
du désastre par CNN. (anglais)
(Photos et dessins
: ESA)
Les satellites de
la classe Cluster (il y en a quatre) de l'ESA, volent en formation autour de la
Terre, ils ont été lancés en 2000, ils ont pour mission d'étudier notamment le
vent solaire et son interaction avec notre planète.
Le champ
magnétique terrestre constitue une barrière qui protège la Terre et son
atmosphère du flot
continue de
particules émises par le Soleil. Bien que ce flot soit continue, il n’est pas
constant et peut être
très rapide lors
d’orages solaires, avec des vitesses pouvant aller au delà de 1000 km/s ou plus
lent, autour
de 400 km/s,
pendant les périodes calmes.
La Terre est
bombardée en permanence par ces particules éjectées du Soleil qui se dirigent à
des vitesses supersoniques en direction de notre planète.
La plupart de ces
projectiles cosmiques du vent solaire sont déviés par le bouclier magnétique
terrestre, la magnétosphère, et suivent une trajectoire inoffensive. Ces
particules circulent le long des lignes de champ du champ magnétique terrestre
et entrent en collision avec les molécules de la haute atmosphère conduisant à
la formation d’aurores dans le ciel des régions polaires.
Mais il y a aussi
des effets moins sympathiques : les orages magnétiques, les pannes radio, les
pannes de courant, la mise en danger des astronautes et des satellites.
Le but de ces
satellites Cluster (cluster veut dire amas en anglais) était d'approfondir nos
connaissances de la magnétosphère. Et cela commence.
La mission CLUSTER
comporte quatre satellites identiques. Une fois placée sur une orbite quasi
polaire très elliptique (4 à 20 rayons terrestres du périgée à l'apogée), ils
volent en formation en occupant les sommets d'un tétraèdre de dimension
ajustable.
Chaque satellite
se présente sous la forme d'un cylindre de 2,9 m de diamètre pour 1,3 m de
haut.
Ils ont pour nom
afin de les différencier : Rumba, Samba, Salsa et Tango.
Ces 4 satellites
volant en formation (voir photo de gauche plus bas) s'éloignent régulièrement
sur leur orbite dans l'intérieur du bouclier magnétique terrestre, vers l'onde
de choc de la magnétopause qui se situe vers 100.000km d'altitude (photo de
droite) et qui se produit lorsque le vent solaire la rencontre. À l'endroit du
choc, le vent décélère et devient subsonique et le plasma est chauffé et
comprimé. On a représenté en rouge l'orbite des satellites Cluster.
|
Ces 4 satellites
(en formation tétraèdre) donnent une image en trois dimensions de l'espace
magnétique de la Terre.
Les données livrées
par Cluster ont montré que les bourrasques de vent solaire entraînaient
l’apparition de creux ou de bosses à la surface de la magnétosphère. Ces
variations rapides des limites de la magnétosphère signifient que les
satellites se sont trouvés alternativement à l’intérieur et à l’extérieur du champ
magnétique terrestre en passant au travers de "bulles" représentées
sur le dessin ci-contre.
D'où le titre de
la chronique sur les bulles dans la magnétosphère.
Depuis, les
satellites ont effectué des mesures régulières de la magnétopause. Au nombre
des premières découvertes intéressantes figure la confirmation de l’existence
de structures ondulatoires le long de cette frontière turbulente de l’espace.
D’après Philippe
Escoubet, responsable scientifique du projet Cluster à l’ESA, « ces ondulations
rappellent les vagues qui se forment à la surface d’un lac sous l’effet du
vent. Les satellites Cluster nous indiquent pour la première fois la hauteur et
la vitesse de ces vagues ».
Ceci pourrait nous
aider à comprendre les interactions entre le vent solaire et la magnétosphère.
Le plasma fait
donc des bulles, au dessus de nos têtes. Ces trous de densité sont des régions
où la densité tombe d'un facteur 10 mais où la température est quand même de
l'ordre de quelques millions de degrés.
L'origine de ces bulles
est probablement due à la collision antre le vent solaire et l'onde de choc
limite de la magnétosphère (bow shock), dont nous avons
déjà évoqué la présence récemment.
POUR
ALLER PLUS LOIN :
Le site de la mission Cluster au
CNES.
Les instruments de
Cluster au CNES.
Le Centre d'Étude
des Environnements Terrestre et Planétaires (CETP) avec le Laboratoire de
Recherche CNRS UMR-8639 de l'Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines
travaille
aussi sur le projet Cluster.
Cluster
discovers density holes in the solar wind. (anglais)
Des ‘macroturbulences’ aux ‘microturbulences’ observées par Cluster
Double étoile,
un cluster chinois.
Un
document pdf de 133 pages en anglais (3,3MB) sur l'onde de choc de la
magnétosphère et les satellites Cluster.
Article sur le vent solaire, bien
fait.
Animation
vidéo flash de du satellite Cluster et de ses instruments.
Film
sur les éruptions et les CME du Soleil et leurs influences sur Terre.
Conférence vidéo
sur la
physique des plasmas de la magnétosphère : les apports de CLUSTER par
Laurence Rezeau (univ. Paris VI) sur le site du CERIMES
Dossier des archives
du site sur le Soleil à consulter.
Rappel
sur le vent solaire et la magnétosphère :Tiré de la documentation du CNES :
On distingue
différentes régions: L'existence d'un champ magnétique dipolaire et
d'une atmosphère dense conduit à la formation autour de la Terre d'une
magnétosphère bien développée. Les lignes de force du champ magnétique sont
distordues par le vent solaire (venant du soleil à gauche du schéma).
L'interaction vent solaire - magnétosphère est très dynamique en raison des
variations permanentes du vent solaire.
On distingue
différentes régions :
Le
vent solaire
L'onde
de choc magnétosphérique qui accompagne la terre dans son déplacement
supersonique par rapport au vent solaire : son sommet se trouve à environ 12 à
14 rayons terrestres dans la direction du soleil.
La
magnétogaine peuplée principalement de particules du vent solaire dans
laquelle le champ magnétique présente de grandes fluctuations en intensité et
en direction.
La
magnétopause, limite véritable de l'influence du champ magnétique
terrestre : son sommet se trouve à 10 rayons terrestres dans la direction du
Soleil et elle forme, dans la direction antisolaire, une longue queue de
plasma. Dans la partie équatoriale de sa queue se trouve les couches de
plasma, relativement dense comparé aux autres zones qui l'entourent à une
plus grande latitude.
Une région de piégeage instable, dans laquelle les particules chargées suivent
les lignes de force du champ magnétique, mais dont les échanges avec les
régions avoisinantes sont nombreux, en particulier dans la région des
"cornets polaires" par lesquels les particules du vent solaire
peuvent trouver un accès direct à la magnétosphère interne.
Une
zone de piégeage stable, la zone de Van Allen, s'étendant jusqu'à 5 rayons
terrestres dans les régions équatoriales.
La
plasmasphère, région du plasma venant principalement de l'ionosphère,
tournant avec la Terre.
Les
lignes de force aurorales qui sont situées à une plus haute altitude, entre la
plasmasphère et les cornets polaires.
J'ai été surpris lors de la présentation de notre ami
Didier Boisbunon du club VEGA de Plaisir (Yvelines, France) de ses photos de
l'éclipse de Mars 2006 vue de la Libye, qu'à un moment donné une superbe photo
(voir ci-après) à la tombée de la nuit montre cette lueur fantasmagorique.
C'était la lumière zodiacale dans le désert.
Détails sur la
photo que nous communique Didier :
Appareil photo
OM2 Film négatif Fuji 100 ASA
Objectif 24mm
F/2.8 Pose : environ 8 mn Négatif scanné
Photo prise en
Libye le 28/03/2006 vers 22H locales (TU + 2H) à proximité du volcan Waw
an Namous (volcan aux moustiques) , 24°30'N - 18° E
J'ai voulu en savoir plus sur ce phénomène, d'où ce
court article.
La lumière zodiacale (zodiacal light en anglais) a été
découverte par le célèbre JD Cassini lui même, lors d'une nuit sans Lune à
l'endroit où se couchait le Soleil. C'était à la joyeuse époque où il n'y avait
pas de pollution lumineuse.
L'encyclopédie Wikipedia en donne la définition
suivante :
La
lumière zodiacale est produite par la réflexion
de la lumière
du Soleil par les particules de poussière du milieu interplanétaire présentes dans le
système solaire et situées au voisinage du plan orbital de la Terre.
Les matériaux qui
la causent sont répartis dans un volume en forme de lentille centré sur le
Soleil et s'étendant bien au delà de l'orbite de la Terre.
Ces poussières
seraient principalement constituées de silicate et de matière organique. Toutes
ces poussières, qui sont séparées les unes des autres par un kilomètre en
moyenne seraient le résultat laissé par les débris de comètes et d'astéroïdes.
Comme la plupart
de ces particules sont situées près du plan de l'écliptique (le Zodiaque), la lumière
zodiacale semble principalement en provenir.
Cette luminosité
est faible si bien que dans la plupart des cas elle n'est pas visible, elle est
approximativement triangulaire et de couleur plutôt blanche.
La quantité de matière nécessaire pour produire cette
faible lueur est aussi très faible; la lumière absorbée par ces particules est
ré-émise dans l'IR principalement et spiralent lentement (en quelques dizaines
de milliers d'années) vers le Soleil à cause de l'effet Poynting-Robertson,
cela implique donc un rechargement de cette zone en nouvelles particules.
(poussières de comètes , d'astéroïdes etc.. ) et accessoirement le Soleil
reçoit en prime 10 tonnes de ces poussières par seconde approximativement.
En complément, on peut dans certains cas apercevoir la
lueur anti-solaire (donc exactement à l'opposé de la lumière zodiacale)
faiblement lumineuse qui s'appelle du mot allemand Gegenschein.
Une belle photo de lumière zodiacale
dans cet APOD.
(dessin : CfA Harvard)
Les télescopes du VLT de l'ESO viennent de
découvrir des objets de taille intermédiaire entre étoiles et naines brunes
qui possèdent des disques proto planétaires. Ces objets sont appelés Planemos,
contraction américaine de Planetary Mass Objects : objets de masse planétaire.
Ce sont des objets de masse entre 5 et 15 fois la
masse de Jupiter et qui ne sont pas des naines brunes et donc qui ne peuvent
pas allumer la fusion nucléaire.
Ces objets ont donc la possibilité de donner naissance
à des planètes qui tourneraient donc autour de ce qui n'est pas une étoile, une
petite révolution si cela est confirmé.
On avait déjà trouvé des disques autour de naines
brunes, ces étoiles avortées, mais c'est la première fois qu'on en trouve
autour de tels "petits" objets qui flottent librement dans l'espace
sans être dans l'attraction d'un corps plus important.
On pourrait penser par analogie, que Jupiter s'est
formée aussi avec son propre disque qui a donné naissance à ses plus gros
satellites, sauf que dans notre cas, il n'y a pas de Soleil central.
Les chercheurs (Ray Jayawardhana et Valentin Ivanov)
ont trouvé, grâce à la signature de l'émission IR de leurs disques de gaz et de
poussières, en fait 6 possibles planemos, dont deux ont des masses faibles : de
5 à 10 fois Jupiter, ils sont tous "jeunes", quelques millions
d'années et sont situés à 450 millions d'al de nous.
Dans une autre étude, les astronomes du CfA (Center
for Astrophysics) de Harvard, en utilisant le VLT avec optique adaptative ont
réussi à avoir plus de détails sur l'exoplanète
découverte il y a quelques temps autour de 2M 1207 dont
nous avons déjà parlé.
On vient de découvrir autour du compagnon (8 masses de
Jupiter) de cette naine brune (25 masses de Jupiter), aussi un disque de
poussières et de gaz. Intéressant n'est ce pas?
La diversité des mondes est remarquable et le
définition du mot planète va devenir de plus en plus dure!!
(Dessin : Carnegie Institution)
Les astéroïdes ou les objets célestes que l'on appelle
Troyens (Trojans en anglais) sont des objets qui ont d'abord été trouvés dans le système de Jupiter et qui
sont parqués aux points de Lagrange
stables L4 et L5, pour Jupiter c'était des satellites qui avaient des noms de
Troyens, d'où le nom que l'on a gardé.
On en a trouvé
plus de 1800 depuis le premier découvert il y a exactement 100ans.
C'est un phénomène
très courant quand TROIS CORPS sont en jeu : un corps massif (le Soleil) un
satellite de masse faible par rapport au corps central (Jupiter) et un
troisième corps de masse négligeable (des astéroïdes).
On
s'aperçoit qu'il existe 5 positions dans cet ensemble où ce troisième corps
peut résider de façon fixe stable (L4 et L5) ou instable, ce sont ces fameux
points de Lagrange.
Ils sont
synchronisés avec le mouvement de la planète, et occupent par rapport à celle-ci
une position fixe.
Des astronomes
américains viennent d'agrandir la famille des Troyens de la planète Neptune (en
effet on avait trouvé en 2001 le premier Troyen de Neptune); il s en ont
découvert trois nouveaux d'un coup, ces 4 satellites sont tous situés à L4 (en
avant de la trajectoire orbitale).
Ce sont les scientifiques de la Carnegie Institution et de l'Observatoire Gemini à Hawaï qui ont fait
cette découverte.
C'est le quatrième groupe important d'astéroïdes
stables trouvés dans le système solaire, après la ceinture de Kuiper; la
ceinture d'astéroïdes et Jupiter.
Signalons que Téthys
satellite de Saturne possède des satellites Troyens, ceci vous a déjà été
raconté ici, ainsi que Dioné autre satellite de Saturne.
Le système Terre-Lune lui même possède ses Troyens,
qui ne sont certainement que des tout petits corps.
Les calculs actuels montrent que très certainement les
Troyens de Neptune, sont certainement les plus nombreux, mais ils sont
difficiles à observer à cause de l'énorme distance.
Un des ces astéroïdes récemment découvert, a une
orbite plutôt inclinée par rapport au plan orbital, ce qui laisse à penser
qu'il y en aurait beaucoup plus de ce type et que les Troyens de Neptune
occuperaient en fait un nuage plutôt qu'une partie du plan de l'orbite.
Des recherches vont être poursuivies en ce sens, et si
cela se confirme cela prouverait que au lieu d'être des restes de formations de
planètes ces astéroïdes seraient plutôt des "prises de guerre" lors
de passage près de ces planètes, c'est du moins ce qu'imaginent les auteurs de
cette découverte, Sheppard et Trujillo.
Nos deux scientifiques ont aussi comparé les couleurs
de ces 4 astéroïdes, ils sont tous rouge pale, suggérant qu'ils partagent peut
être une origine commune.
La chasse continue!!!
POUR ALLER PLUS LOIN :
Article en français sur les Troyens dans le
système solaire.
La page des
troyens de Jupiter par nos amis américains (anglais).
Le
premier Troyen de Neptune découvert par l'Observatoire Lowell (anglais).
L'ESA communique
sa joie de pouvoir faire voler un astronaute Européen pour un vol longue durée
(six mois au moins) à bord de la prochaine navette :Discovery. Ce sera la
mission ASTROLAB.
Démarrage le
1er juillet de la première mission de longue durée d’un astronaute de l’ESA à
bord de l’ISS
La décision,
prise aujourd’hui par la NASA, de lancer la navette spatiale Discovery le 1er
juillet prochain constitue une nouvelle importante pour l’astronaute de l’ESA
Thomas Reiter, de nationalité allemande, qui doit prendre place à bord de cette
navette en prévision d’un séjour de six à sept mois en
orbite parmi les membres de l’équipage permanent de la Station spatiale
internationale.
Discovery doit
décoller du Centre spatial Kennedy (Cap Canaveral, Floride) le 1er juillet à
21h48 heure de Paris (19h48 GMT) et s’amarrer à l’ISS trois jours plus tard.
Dès son arrivée
en orbite, l’astronaute européen prendra place aux côtés des deux membres
actuels de l’équipage permanent de la station : le commandant russe Pavel
Vinogradov et l’ingénieur de bord de la NASA Jeffrey Williams. Astronaute de
l’ESA depuis 1992, Thomas Reiter (photo de gauche) a déjà acquis une expérience
des vols spatiaux de longue durée à l’occasion d’une mission de 179 jours à
bord de la station russe Mir en 1995-1996 (mission EuroMir 95 de l’ESA).
|
|
Cette nouvelle
mission, baptisée Astrolab, constitue pour l’ESA le premier séjour de longue
durée d’un astronaute européen à bord de l’ISS, de même qu’elle marque le
retour à un équipage de trois personnes pour la conduite opérationnelle de la station.
Ainsi renforcé,
l’équipage
pourra consacrer davantage de temps aux expériences scientifiques. Dans le
contexte du retour en vol de la navette, cette mission donne également le feu
vert à la reprise de la séquence d’assemblage de l’ISS, avec les prochains
lancements des éléments de jonction européens 2 et 3 et du laboratoire Columbus
de l’ESA. Discovery acheminera également certains équipements importants de
l’ESA à intégrer à la station, par exemple le premier congélateur de
laboratoire à -80°C (MELFI), conçu pour la conservation de longue durée
d’échantillons biologiques et de résultats d’expérience.
Il s’agit par
ailleurs de la première occasion pour un centre de contrôle européen
d’intervenir dans une mission ISS de longue durée, ouvrant la voie au
renforcement de la présence de l’ESA à bord de la station avec l’arrivée du
laboratoire Columbus. Le Centre de contrôle Columbus, installé à
Oberpfaffenhofen (Allemagne), servira de plate-forme aux activités européennes
lors de la mission Astrolab.
Cet événement
important sera diffusé en direct au Siège de l’ESA et dans ses différents
Établissements. Des experts de l’ESA seront disponibles pour des interviews.
Le service de
télévision de l’ESA (visible aussi sur NASA TV je suppose) assurera une couverture
complète de la mission et de ses derniers préparatifs sur la base du calendrier
ci-après :
27 juin Dépêche vidéo sur la mission
Astrolab
27 juin (en direct) Arrivée de la navette STS-121 en Floride, en vue de son lancement
29 juin (en direct) Conférence de presse au Centre spatial Kennedy
1er juillet (en
direct) Couverture du jour du
lancement, de 12h00 GMT à 14h00 GMT (couverture discontinue)
2 juillet (en
direct) Point sur le déroulement
de la mission, premier examen rapide des images de l’ascension de la navette
3 juillet (en
direct) Amarrage de la navette à
l’ISS, entrée de l’équipage de la navette dans la station
6 juillet (en
direct) Conférence de presse avec
les équipages
13 juillet (en
direct) Atterrissage au Centre
spatial Kennedy
Par ailleurs,
les principaux événements de la journée en orbite (enregistrés par le service
TV de la NASA) feront l’objet d’une rediffusion quotidienne le lendemain à 4h00
GMT. Le détail de ces dernières liaisons satellite et les horaires exacts des
émissions figurant dans la liste ci-dessus seront précisés sur le site http://television.esa.int 3 à 5 jours à
l’avance.
Le lancement et la mission peuvent être suivis sur internet : www.esa.int/astrolab.
Quelques mots sur
Thomas Reiter, il est né le 23 Mai 1958 à Francfort, marié deux enfants.
Spécialiste en
technologie spatiale et pilote chevronné de plus de 2300 heures de vol sur 15
avions différents.
C'est un chevalier
du ciel, jeu de mots facile, car Reiter en allemand veut dire quelqu'un qui
fait du cheval.
Il est sélectionné en 1992 pour rejoindre l'équipe
d'astronautes de l'ESA basée à Cologne et participe à Euromir (179 jours dans
l'espace) avec les Russes et à cette occasion s'entraîne à la Cité des étoiles
près de Moscou.
Plus tard il travaille sur le projet ATV et Columbus.
Depuis Avril 1999 il est assigné à la première mission
européenne longue durée sur l'ISS, ce sera STS 121.
Voici l'équipage de STS 121.
De gauche à droite : Thomas Reiter de l'European Space
Agency, Michael E. Fossum, Piers J. Sellers, Steven W. Lindsey, Mark E. Kelly,
Stephanie D. Wilson and Lisa M. Nowak.
Lindsey est le commandant et Kelly le pilote, les
autres sont des spécialistes mission.
Bon vol à tous.
(Photos : Credit: NASA/Johns Hopkins University
Applied)
En route vers Pluton, à la vitesse grand V, cette sonde spatiale vient de faire une rencontre.
Comme elle passe en ce moment la ceinture
d'astéroïdes, elle a croisé un petit astéroïde et en a profité pour essayer sa
caméra.
Voici l'astéroïde 2002JF56 de 2,5km de diamètre, vu
par la Multispectral Visible Imaging Camera (MVIC) de l'instrument Ralph de la
sonde New Horizons. Il s'en est approché d'une distance de 100.000 km au plus
près le 13 Juin 2006.
Au fait pourquoi Ralph, toute la "culture"
américaine donne l'explication : cet instrument doit fonctionner en
coordination avec un spectro UV baptisé Alice, or il existe une série de TV
américaine (The Honeymooners) mettant en scène un couple pendant sa lune de
miel, c'est Ralph et Alice. Voilà!
Redevenons sérieux. Cette photo prouve que Ralph est
capable de voir ce petit point de lumière qui se déplaçait très vite et de le
suivre.
C'est un bon signe pour les rencontres futures.
Les informations ont été compressées avant d'être
transmises vers la Terre.
Sur cette photo, on voit en bas (oui, il faut faire
attention il y a effectivement un point de lumière dans le bas) la vue prise le
11 Juin de 3 millions de km et en haut le 12 Juin de 1,2 millions de km.
New Horizons se trouve maintenant (fin Juin 2006) à
près de 300 millions de km de la Terre se déplaçant à la vitesse pharamineuse
de 27km/s et passera Jupiter fin Février 2007.
(Photos et vidéos : CEA/DAPNIA)
L'INSU (Institut
Nationale des Sciences de l'Univers) communique des résultats de simulations
de collisions de galaxies qui mènent à la création de galaxies satellites
naines.
Je cite le communiqué de presse ci après :
© CEA/CNRS
Les galaxies naines observées dans l'Univers proche,
en particulier celles en orbite autour des galaxies massives comme notre Voie
Lactée, ont elles toutes été formées très tôt dans l'histoire de l'Univers
comme le supposent les scénarios cosmologiques classiques ?
Des chercheurs du LERMA (Laboratoire d'étude du
rayonnement et de la matière en astrophysique) (CNRS, Observatoire de Paris,
Université Paris-6) et du laboratoire "astrophysique, interactions
multi-échelles" (service d'astrophysique du CEA/Dapnia, CNRS et Université
Paris-7) viennent de montrer, à l'aide d'un grand nombre de simulations numériques à haute résolution, qu'une
fraction non négligeable d'entre elles aurait été produite au cours de
collisions relativement récentes entre galaxies massives.
Ces naines, dites "de marée" (tidal dwarf
galaxies ou TDG en anglais) qui s'apparentent à des galaxies satellites,
pourraient contaminer les échantillons statistiques de galaxies naines sur
lesquels s'appuient nombre d'études cosmologiques.
Les galaxies massives telles que la Voie Lactée sont
entourées de nombreuses galaxies naines satellites. Selon les modèles
cosmologiques standards, elles se seraient formées très tôt dans l'histoire de
l'Univers à partir de l'effondrement de petites fluctuations primordiales.
C'est pourquoi leur nombre et leur
distribution spatiale constituent un test important des scénarios
cosmologiques.
Ils renseignent à la fois sur la structuration de
l'Univers et sur la nature des halos de matière noire dans lesquels ils
orbitent. Le nombre de galaxies naines trouvées de notre Groupe Local, bien
inférieur à celui prévu, a d'ailleurs suscité de nombreux débats.
Or des observations effectuées depuis une quinzaine
d'années ont mis en évidence un autre scénario sur la genèse des galaxies
naines.
Lorsque des galaxies spirales entrent en collisions,
elles développent par effet de marée de longues
"antennes". De nouvelles galaxies naines peuvent à leur tour se
former au bout de ces queues de marée, loin de leurs galaxies d'origine.
Toutefois, les observations ne permettent pas de savoir facilement si ces
galaxies de seconde génération, appelées "naines de marée", survivent
et constituent ainsi une fraction importante des galaxies naines dans
l'Univers.
|
Exemple d'une simulation de collision entre deux
galaxies spirales. Chaque image correspond à l'état du système à des moments
clefs : à T=0, début de la collision ; à T=300 millions d'années, formation
des naines de marée dans les longues queues de marée ; à T=1 milliard
d'années, alors que les naines de marée qui ont survécu apparaissent comme
des galaxies satellites en orbite autour de leurs galaxies parents qui ont
entre temps fusionné. En bas à gauche, zoom sur l'une des naines de marée
dévoilant sa structure spirale interne, obtenu avec une simulation à très
haute résolution effectuée sur un supercalculateur du CEA. Les couleurs
correspondent aux régions dominées respectivement par les vieilles étoiles en
rouge, et le gaz interstellaire plus les étoiles jeunes en bleu. Voir plus
bas la vidéo correspondante. |
Des chercheurs de l'Observatoire de Paris et du
CEA/Dapnia ont utilisé les supercalculateurs du CEA pour simuler de manière
réaliste une centaine de collisions entre galaxies spirales. Ils ont identifié
environ 600 galaxies naines se formant dans leurs queues de marée, et ont pu
étudier le devenir de celles-ci. Cette équipe est parvenue à montrer que si une
grande partie des naines de marée sont rapidement détruites, environ un quart
survit deux milliards d'années voire plus. Elles apparaissent alors comme de
nouvelles galaxies satellites orbitant autour de leurs galaxies d'origine
longtemps après la fin de la collision.
L'analyse statistique du grand nombre de simulations
réalisées a permis de conclure que les naines de marée représentent quelques %
du total des galaxies naines de l'Univers. Mais à proximité de galaxies
massives, en particulier des elliptiques, cette contribution devient nettement
plus importante. De plus, les naines de marée ont alors tendance à se
concentrer aux faibles inclinaisons, autour du plan équatorial de leur galaxie
parente. Or une telle distribution spatiale, dite "anisotrope",
correspond justement à celle constatée pour les galaxies satellites à partir de
l'analyse de grands sondages du ciel.
L'existence des naines de marée, difficiles à
distinguer des galaxies satellites mais avec une origine totalement différente,
est susceptible de fausser les études statistiques de galaxies satellites. Ces
études numériques montrent qu'à l'avenir, il faudra donc prendre en compte ces
galaxies formées lors de collisions pour mieux définir les scénarios de
structuration de l'Univers.
Le CEA/DAPNIA met à notre disposition un
film avi de 26MB sur cette simulation que vous pouvez visionner ou
télécharger. À lire avant de le visionner :
Ce film est une simulation
numérique de collision de deux galaxies spirales. Deux longues queues de
marée se développent, et en leur sein se forment des galaxies naines (ainsi que
des objets moins massifs, peut-être de futurs amas globulaires). Un certain
nombre d'entre elles sont rapidement réabsorbées par les galaxies qui leur ont
donné naissance. Quant à la naine de marée la plus massive visible dans le
film, elle parvient à survivre plusieurs milliards d'années en orbitant autour
de l'objet central qui résulte de la fusion de ses galaxies parents. Les
couleurs correspondent aux régions dominées respectivement par les vieilles
étoiles en rouge, et le gaz interstellaire plus les étoiles jeunes en bleu. ©
CEA.
Tout cela signifie que galaxie naine ne vaut pas
galaxie naine, un certain nombre sont dues aux interactions entre galaxies
"normales" et risquent de fausser l'étude statistique de ces objets,
car elles ont une origine différente.
On pensait jusqu'ici que la majorité de ces mini
galaxies avait été formée dès le début de l'histoire de l'Univers, mais ces
simulations rendent les conclusions plus compliquées.
Les galaxies massives telles que notre Voie Lactée
sont entourées de nombreuses galaxies naines satellites (contenant 100 fois
moins d'étoiles). Selon le modèle cosmologique actuel du Big Bang, ces
dernières se seraient formées très tôt dans l’histoire de l’Univers à partir de
l’effondrement de petites fluctuations primordiales.
La plupart aurait fusionné lentement pour former les
galaxies les plus massives mais un certain nombre aurait survécu à ce processus
de fusion, c'est ce que ces simulations semblent démontrer.
Le nombre de ces galaxies satellites, ainsi que leur
distribution spatiale, constitue donc un test important des modèles de
formation des galaxies. Il renseigne à la fois sur la structuration de
l’Univers et même sur la nature des halos de matière noire dans lesquels ils
orbitent.
On a remarqué qu'elles se concentrent sur des faibles
inclinaisons autour du plan équatorial de la galaxie hôte.
Concernant
notre propre galaxie, on a déjà compté plus de 14 galaxies satellites, les plus
récentes datant du mois dernier découvertes
par le SDSS.
On se pose la
question de savoir si toutes ces galaxies satellites sont de même origine.
C'est pour répondre à ces questions que ces
simulations ont été menées, une centaine de collision entre galaxies spirales a
été simulée sur les super calculateurs du CEA, et plus de 600 naines de marée
ont été créées et analysées et leur évolution déterminée.
À suivre.
POUR ALLER PLUS LOIN :
D'où
viennent les galaxies satellites, communiqué de presse du CEA.
L’origine diverse
des galaxies naines révélée par les simulations numériques, communiqué
CEA/CNRS avec le film.
L'article à
paraître dans Astronomy and Astrophysics : 17 pages au format pdf.
La conférence de
P.A. Duc sur les
collisions entre galaxies aux RCE 2004.
Bien que la force de gravité d'un trou noir soit si
forte qu'elle empêche la lumière d'en sortir, on peut quand même voir les jets
de radiations de matière surchauffée qui est en train de se consumer à
l'intérieur. Et jusqu'à présent on n'avait pas trouvé d'explication correcte
sur comment cette matière est attirée de façon permanente dans ce trou noir,
alors qu'elle devrait tourner autour.
Les nouvelles observations de Chandra,
notre observatoire spatial en X vient de montrer que le champ magnétique super
puissant du trou noir joue un rôle important dans cette affaire.
On estime qu'un quart du rayonnement total émis dans
l'Univers depuis sa création vient de la matière absorbée par les trous noirs
super massifs comme par exemple les quasars, les objets les plus brillants du
ciel.
Pendant des décennies on s'est demandé
comment les trous noirs qui par définition sont les objets les plus sombres de
l'Univers pouvaient être responsables d'un tel apport de rayonnements.
Chandra apporte peut être la solution, il vient
d'étudier le trou noir appelé GRO J1655-40, il est situé dans notre galaxie à
11.000 années lumière, donc pas trop loin. Comme tous les TN de sa taille qui
se respectent, il avale gloutonnement la matière de son étoile compagnon (qui
fait 2 masses solaires) en créant d'abord un disque autour de lui. Mais ce trou
noir est modeste il ne fait que 7 fois la masse solaire.
Les scientifiques qui se sont penchés sur le problème
pensent que la gravité seule ne suffit pas à faire perdre autant d'énergie à un
disque de gaz autour du trou noir, pour qu'il en tombe à l'intérieur à la
vitesse observée.
Le gaz doit d'abord perdre de son moment
cinétique (ou moment angulaire) soit par friction ou par production de vent
avant qu'il ne puisse spiraler vers l'intérieur du TN, si ce n'était pas la cas
la matière pourrait rester en orbite très longtemps.
Les scientifiques ont pensé depuis longtemps que des turbulences magnétiques pouvaient créer une friction
dans le disque de gaz et créer ainsi un "vent" s'échappant du disque
(avec une partie du moment cinétique) permettant ainsi au gaz de s'effondrer à
l'intérieur (conservation du moment cinétique).
Et bien c'est ce
rôle des forces magnétiques dans ce processus d'accrétion d'un trou noir que
viennent de mettre en évidence Jon Miller de l'Université du Michigan avec le
satellite Chandra.
Le dessin ci-dessus (Credit: Illustration:
NASA/CXC/M.Weiss; X-ray Spectrum: NASA/CXC/U.Michigan/ J.Miller et al.) représente une vue d'artiste d'un trou noir en train
d'accrêter avec son disque de gaz provenant de la matière de l'étoile
compagnon. Une partie de ce gaz est représentée s'échappant du disque.
En encadré, on voit le
spectre X du système. Les pics d'absorption sont produits par des atomes dans
le gaz autour du TN comme O ou Ni. Une étude détaillée de ces lignes
d'absorption montre que les atomes sont très fortement ionisés et qu'ils
s'éloignent du TN.
La conclusion est que ce vent est causé par de
puissants champs magnétiques dus au gaz provenant de l'étoile compagnon, cela
créé des turbulences magnétiques qui causent de la friction dans le disque et
fait s'échapper le vent de matière alors que l'autre partie de matière tombe
dans le TN.
Ces frictions magnétiques produisent de la chaleur dans
le disque de gaz jusqu'à émettre dans la partie X du spectre.
Chandra nous donne à voir une animation
de 3,8MB en mpeg montrant une simulation de GRO J1655-40 en train
d'accrêter. On voit l'arrachement du gaz de l'étoile compagnon et l'accrétion
du TN. On zoome sur la partie centrale du TN et on montre la matière allant en
partie vers l'intérieur et en partie créant le vent qui s'échappe. (Credit:
NASA/CXC/A.Hobart)
Interview de J Miller
sur cette découverte (anglais).
Les
avancées en X dans l'espace sur ce site.
(photos : NASA/JPL)
Carolyn Porco nous
gâte cette semaine, elle
met à notre disposition des animations diverse de lunes de Saturne, divers
formats de film peuvent être choisis à partir du site Ciclops.
En voici quelques
unes. (clic sur les images pour voir les films).
Le ballet
d'Epimetheus et de Dioné passant devant Titan.
Le film commence
par l'arrivée d'Epimetheus (116km de diamètre) qui passe devant Titan (5150km)
qui disparaît et ensuite arrive Dioné (1126km). Le tout avec les anneaux par la
tranche.
Ce petit film
disponible en divers format a été créé à partir de 24 images prises sur une
période de40 minutes le 5 Janvier 2006 d'une distance moyenne de 3 millions de
km.
Le ballet de Rhéa Mimas et Encelade. De haut en bas :
Mimas, Rhéa Encelade.
Dans ce silencieux ballet orbital, Rhéa (1528km de
diamètre) avec ses cratères voit apparaître derrière elle Mimas (397km) et
devant elle Encelade (505km).
Ce film disponible
en divers format a été créé à l'aide de 59 images prises sur une
période de 40 minutes par Cassini le 27 Janvier 2006 d'une distance moyenne de
3 millions de km.
Le transit de Rhéa devant Saturne :
Le pale croissant de Rhéa glisse silencieusement
devant le disque de Saturne.
Le film disponible
en divers format a été créé à partir de 60 images prise le 21 Mars 2006 par
Cassini pedant une période de 45 minutes et d'une distance de 220.000 km de
Rhéa.
Pan dans les anneaux.
Le satellite irrégulier Pan (26km) qui circule dans la
division de Encke (large de 325km) est vu ici au milieu des anneaux; Cassini
fixe Pan et ce sont les anneaux que l'on voit se déplacer.
Ce film disponible
en divers format a été créé à partir de 40 images du 29 Avril 2006 prises d'une
distance de 200.000km de Pan.
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les animations et
vidéos : http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/videos/videos.cfm?categoryID=17
Les prochains
survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites
de Cassini par The Planetary Society; très bon!
Voir liste des principaux
satellites.
(Photos NASA/JPL)
Spirit sur son parking hivernal, observe le paysage
autour de lui, et voici une photo faite à midi local sol 874, qui semble
indiquer qu'une couche de givre commence à se déposer sur le sol.
Pour plus de résolution, clic sur l'image.
Les meilleures
photos sont classées dans le planetary photojournal que vous pouvez retrouver à
tout instant:
http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Mars
Où sont les rovers
maintenant, cette
page de la NASA vous donne la carte précise des chemins et emplacements.
Les images en
couleur par des amateurs: http://www.lyle.org/~markoff/
Comprendre les
couleurs : http://www.highmars.org/niac/education/mer/mer00b.html
Les rapports de mission par Steve
Squyres (responsable mission) mis à jour régulièrement. (anglais)
(Photos NASA/JPL)
À gauche image en fausse couleur du sol avec les
fameuses BB (Blue Berries, les myrtilles) et à droite la vue détaillée au
microscope (largeur 3cm).
Photo prise à midi solaire sol 825 (20 mai 2006) du
sol de l'endroit baptisé Alamogordo Creek par le JPL
Les meilleures
photos sont classées dans le planetary photojournal que vous pouvez retrouver à
tout instant:
http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Mars
Où sont les rovers
maintenant, cette
page de la NASA vous donne la carte précise des chemins et emplacements.
Les images en
couleur par des amateurs: http://www.lyle.org/~markoff/
Comprendre les
couleurs : http://www.highmars.org/niac/education/mer/mer00b.html
Les rapports de mission par Steve
Squyres (responsable mission) mis à jour régulièrement. (anglais)
(Photo : Themis/NASA)
Mars Odyssey est en orbite autour de Mars depuis
Octobre 2001 et accomplit parfaitement sa mission depuis ce moment.
L'instrument principal est la caméra thermique THEMIS (Thermal Emission Imaging System)
qui peut filmer dans 5 longueurs d'ondes visibles différentes et dans 10 dans
l'IR. Elle détecte principalement les variations thermiques ce qui donne des
informations sur les propriétés de surface de la planète.
Après 5 années de bons et loyaux travaux, on combine
maintenant diverses images prises de jour et de nuit afin de montrer un autre
aspect de Mars et peut être détecter de nouveaux sites d'atterrissage pour les
futures missions telles que Phoenix-Scout ou MSL.
Le site de THEMIS nous donne cette semaine une vue
grandiose en fausse couleur de la plaine de Meridiani où est posée Opportunity.
Ce site avait été choisi parce que la sonde Mars
Global Surveyor (avec son TES spectro thermique) avait détecté dans cette
plaine une forte concentration d'hématite grise, ce corps qui se forme en
présence d'eau principalement.
Effectivement sur le sol Opportunity avait trouvé ces
fameuses myrtilles (BB) d'hématite qui s'étaient formées en présence d'un
milieu aqueux acide dans un passé plus ou moins lointain.
Mars Odysssey essaie d'avoir une vue d'ensemble de son
orbite.
L'image présentée ici, qu'il faut absolument voir sur le site de
THEMIS car elle est zoomable, c'est assez impressionnant, est située au
Nord Est du point d'atterrissage du rover.
Taille image : 260x340 km.
C'est une combinaison de vues IR prises de jour et de
nuit.
Les zones rouges sont plutôt des roches ou des
sédiments solides, les zones bleues sont plus du sable ou des matériaux
granuleux.
Les dépôts d'hématite sont irréguliers et se
produisent notamment dans certains points comme celui marqué de la lettre A sur
la photo, c'est cirque de 25km de diamètre. L'hématite compose 15 à 20% de cet
endroit qui est certainement un ancien cratère.
On remarquera aussi sur cette photo (plus visible
quand on zoome dans la photo originale) une "mesa" (table) identifiée
par la lettre B qui se situe en dessous et au dessus de la couche d'hématite.
Cette mesa mesure 30km de diamètre et est située en moyenne 300m au dessus du
sol dans sa partie Est.
Elle est parcoure en son milieu (en jaune) par une
faille. Le bleu de part et d'autre de cette faille (trough en anglais) indique
une surface granuleuse alors que le jaune indique une surface plus grossière.
Les mesures indiquent que l'hématite est beaucoup plus riche dans la faille que
sur les bords. Il apparaîtrait même que cette couche d'hématite serait prise en
sandwich entre deux couches pauvres en hématite, ce qui pourrait prouver que la
période riche en hématite sur Mars a été très courte.
Mars Odyssey sur
planetastronomy
Le site de Mars
Odyssey avec toutes ses images et explications. À voir absolument.
Je vous dis tout de suite je ne l'ai pas lu, mais je
le pense intéressant.
Il est en anglais of course, mais on peut le trouver
chez Amazon
France .
Table des matières :
Prologue
I. Genesis
1. What banged, how it banged, and what caused it to
bang?
2. The rise and fall of repulsive gravity
3. Creation and its discontents
4. The modern story of genesis
5. The inflationary universe
6. Too good to be wrong
II. Eternal inflation
7. The antigravity stone
8. Eternal inflation
9. The sky has spoken
10. Infinite islands
11. The king lives!
III. Principle of mediocrity
12. The cosmological constant problem
13. Anthropic feuds
14. Mediocrity raised to a principle
15. Theory of everything
IV. Before the beginning
16. Did the universe have a beginning?
17. Creation of universes from nothing
18. The end of the world
19. Fire in the equations
Epilogue
Notes
Acknowledgements
Index
Voilà en anglais pris sur amazon.com ce qu'on en dit.
From Publishers Weekly
Cosmologists ask many difficult questions and often come up with strange
answers. In this engagingly written but difficult book, Vilenkin, a Tufts
University physicist, does exactly this, discussing the creation of the
universe, its likely demise and the growing belief among cosmologists that
there are an infinite number of universes. Vilenkin does an impressive job of
presenting the background information necessary for lay readers to understand
the ideas behind the big bang and related phenomena. Having set the stage, the
author then delves into cutting-edge ideas, many of his own devising. He argues
persuasively that, thanks to repulsive gravity, the universe is likely to
expand forever. He goes on to posit that our universe is but one of an infinite
series, many of them populated by our "clones." Vilenkin is well
aware of the implications of this assertion: "countless identical
civilizations [to ours] are scattered in the infinite expanse of the cosmos.
With humankind reduced to absolute cosmic insignificance, our descent from the
center of the world is now complete." Drawing on the work of Stephen
Hawking and recent advances in string theory, Vilenkin gives us a great deal to
ponder. B&w illus. (July)
Copyright © Reed Business Information, a division of Reed Elsevier Inc. All
rights reserved.
Review
"A wonderful tour of modern cosmology, wittily
directed by one of the most gifted practitioners of the field. A pleasure to
read." —Mario Livio, Senior Scientist, Space Telescope Science Institute,
and author, most recently, of The Equation That Couldn’t Be Solved
"Alex Vilenkin mines the subtlest phenomena shaping the cosmos to derive
the grandest consequences. This is remarkable stuff--fantastic and moving in
its implications--yet it is neither fantasy nor science fiction. Vilenkin's
portrait of the cosmos points to the logical possibility of a multiplicity of
universes, events and lives, and leads us to wonder about our own significance
in this sea of infinite possibility." —Janna Levin, Professor of Physics
and Astronomy, Barnard College of Columbia University, and author of How the
Universe Got Its Spots
"Alex Vilenkin's MANY WORLDS IN ONE is one of the best science books
I have ever read. Not only is Vilenkin one of the great pioneers in the subject
of modern cosmology, but also he is exceptionally clear, wonderfully witty, and
frequently full of wisdom." — Leonard Susskind, Felix Bloch Professor of
Physics, Stanford University, and author, The Cosmic Landscape: String Theory
and the Illusion of Intelligent Design.
"Can it really be that our Universe is just one of many? Alex Vilenkin is
your amiable, but authoritative and completely serious guide to this audacious
idea at the frontier of cosmological science. He makes astonishing thoughts sound
like sensible steps forward in an earnest enterprise. MANY WORLDS IN ONE will
open your mind to exponentially expanding universes that may lie just beyond
our own." —Robert P. Kirshner, Clowes Professor of Science, Harvard
University, and author of The Extravagant Universe: Exploding Stars, Dark
Energy and the Accelerating Cosmos
Book Description
Recent discoveries in cosmology have led to a bizarre
new worldview that (to paraphrase Niels Bohr) may be crazy enough to be true.
Just consider the litany of mind-boggling new ideas being bandied about lately:
the acceleration of cosmic expansion, dark energy (on top of dark matter,
yet!), primordial “ripples” in space-time, the quantum creation of the universe
from nothing, eternal cosmic inflation, multiple universes . . .Sound crazy
enough for you?
Fortunately, the new theoretical advances also lead to
testable predictions, and we may soon witness the confirmation of some of these
predictions by fresh astronomical findings. Alex Vilenkin’s own scientific work
has been closely tied to the emergence of the new worldview, from the original
ideas to the most recent developments. In Many Worlds in One, he gives an
exciting, surprisingly entertaining firsthand account of the birth of the new
cosmology, and its fascinating—and at times disturbing—implications.
About the Author
Alex Vilenkin is a professor of physics at Tufts
University, where he also serves as director of the Tufts Institute of
Cosmology. The author of more than 150 research papers in cosmology, he has
introduced a number of novel ideas to the field.
Hardcover: 248 pages
Publisher: Hill and Wang (June 27, 2006)
Language: English
ISBN: 0809095238
20€
sommaire de ce numéro :
Crash sur la Lune !
Smart-1, première sonde lunaire européenne, va bientôt être volontairement crashée
sur notre satellite naturel. Le but : recueillir de nombreux données
scientifiques sur la Lune. De son côté, la NASA prépare également d'autres
"missions à impacts" dans le but de rechercher des oasis lunaires !
Interview de Bernard Foing, responsable scientifique de la mission Smart-1.
STS-121 et Astrolab
Sauf report, au début du mois de juillet, Discovery s'élancera vers la Station
Spatiale Internationale. Outre une étape décisive du retour en vol des navettes
américaines, cette mission STS-121 marquera le retour aux équipages permanents
à 3 à bord de la Station avec l'Européen Thomas Reiter (mission Astrolab).
American Rocketeers
Aux USA, des amateurs ont atteint l'espace avec une fusée qu'ils ont eux-mêmes
fabriquée ! Découvrez ce que certains appellent déjà "l'autre programme
spatial américain" !
Viking : un premier pied sur Mars
Voici 30 ans, les sondes Viking 1 et 2 signaient le premier atterrissage sur la
Planète rouge.
Apollo 15 : une Jeep sur la Lune
En 1971, des hommes roulent pour la première fois ailleurs que sur la Terre...
et avec une voiture électrique ! Interview de David Scott, commandant de la
mission Apollo 15.
Et aussi :
Gaia, la carte du ciel la plus précise - Mission Space à EPCOT Center -
Sensations spatiales pour tous - Virgin Galactic recrute ses astronautes -
Titan revisitée - SW3, la comète brisée...
Les posters (Apollo 15) sont distribués aux abonnés.
C'est tout pour
aujourd'hui!!
Bon ciel à tous!
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