Conférences et
Événements : Calendrier
.............. Rapport
et CR
Astronews
précédentes : ICI dossiers à télécharger par ftp : ICI
Sommaire de ce
numéro :
qL'espace
et le Temps : CR de la conférence IAP de M Lachièze Rey.
(28/03/2006)
qL'éclipse du 29 Mars
: ce qu'il faut savoir si vous n'allez pas dans le désert..
(28/03/2006)
qVinci : Le nouveau
moteur d'Ariane est en test. (28/03/2006)
qM101 : Hubble nous en
donne une nouvelle vision. (28/03/2006)
qComètes : sur la
piste des océans terrestres. (28/03/2006)
qComète en approche
: 73P bientôt visible. (28/03/2006)
qCassini-Saturne
:.Encelade fait des trous dans la magnétosphère! (28/03/2006)
qMRO : Le premières
images arrivent. (28/03/2006)
qMars :.Les ravines ne
sont peut être pas dues à l'eau! (28/03/2006)
qLivre conseillé : Les
Instruments de l'Astronomie Ancienne chez Vuibert.
(28/03/2006)
qLes magazines conseillés
:.Ciel et Espace édition d'Avril sur l'éclipse. (28/03/2006)
Quelques infos sur
ce qui devrait être une éclipse superbe.
Si vous n'avez pas
la chance, le courage, l'argent etc.. si vous ne voulez pas payer la taxe
Kadhafi et si vous ne pouvez pas vous rendre en Libye, vous pouvez quand même
la suivre d'où vous êtes , bien sûr il vous faudra Internet ou un ticket de
bus/métro.
En attendant voici
quelques renseignements collationnés sur le Net et surtout grâce à Nicole Née,
merci à elle.
Chaque jour, à
partir du mercredi 22 mars au soir, vous trouverez sur le site de l'IAP : http://www.iap.fr/
le récit épique et
en images, de l'installation du camp d'observation à As Saloum, en Égypte à la
frontière libyenne.
Ne ratez
pas, le jour de l'éclipse, les images de la couronne solaire qui seront mises
en ligne vers midi Temps Universel (14h, heure française), si les cieux leur
épargnent les tempêtes de sable et de poussière, et que les nuages ne s'en
mêlent pas !
De même
l’Observatoire de Paris se mobilise
L’éclipse de
Soleil du 29 mars 2006 sera totale sur l’Afrique, la Turquie et l’Asie et sera
visible comme partielle à Paris de 11h39 à 13h26 (grandeur 0.34), la Lune
masquant partiellement le Soleil (23 %) sur son passage de droite à gauche
devant le disque.
À cette occasion,
l’Observatoire de Paris, le plus grand pôle de recherche national en
astronomie, mobilise ses chercheurs, étudiants et personnels autour de deux
opérations.
OUVERTURE
AU PUBLIC DES SITES DE PARIS ET DE MEUDON, DE 11H A 14 H - ENTRÉE LIBRE
Les sites de Paris
et de Meudon accueilleront écoles, centres de loisirs, collèges, lycées et
grand public de 11h à 14h. Des lunettes spéciales "éclipse" seront
disponibles sur les sites.
L’établissement se
réserve toutefois la possibilité d’annuler la manifestation en cas de
couverture nuageuse.
• À Paris : entrée
par le 77 av. Denfert-Rochereau, 14e arrondissement :
Dans la limite de la
capacité d’accueil du site (200 personnes simultanément).
Observation du
phénomène à la lunette équatoriale de la coupole de la Carte du ciel et sur des
instruments équipés de filtre mis à disposition par la Société Astronomique de
France. Des conférences seront organisées dans la Salle de l’Atelier dans la
limite des places disponibles (attention petite salle :50 places assises).
• À Meudon :
entrée par le poste de garde de l'Observatoire du 5 place Jules Janssen :
Observation du
phénomène au Grand Sidérostat où l’éclipse sera visible sur les images du
Soleil en direct, à la Coupole du 1 mètre, au Pied de Caroline et sur des
instruments équipés de filtres mis à disposition par la Société Astronomique de
France.
Conférence à
partir de 11h sur le Soleil et les Éclipses dans la Salle du Master Recherche
(bâtiment des communs) dans la limite des places disponibles (50 personnes).
RENSEIGNEMENTS :
01 40 51 22 94
Une retransmission
des images de l'éclipse en direct du Bénin est prévue à l'Observatoire de Paris
sur les sites de Paris et Meudon dans le cadre de l'ouverture au public (11h à
14h).
Au-delà de
l’implication de l'Observatoire de Paris, cette opération a reçu le soutien de
la Direction de l'Enseignement Supérieur, la Direction des relations européennes
et internationales du CNRS, l'Agence Spatiale Européenne, les universités Paris
7 et Paris 11, l'Observatoire du Vatican et le Centre National d’Études
Spatiales.
ATTENTION : L'observation du Soleil sans
précautions est dangereuse pour les yeux. Toute observation oculaire nécessite
l'emploi de filtres adaptés.
Voici la carte de
l'éclipse diffusée par le GSFC de la NASA.
Toutes les heures
en temps universel sur cette carte
(attention nous sommes maintenant en heure d'été : +2heures).
L'éclipse va
commencer par la côte du Ghana puis se diriger vers le Congo et vers la Libye
où elle sera au maximum (durée prévue plus de 4 minutes!!!). ensuite elle
traverse la Méditerranée avant d'atteindre la Turquie et le Kazakhstan.
Bonne éclipse à
tous et ne revenez pas aveugles par pitié!!
Véga, association
d'astronomie de Plaisir (Yvelines) sera présente au château pour expliquer le
phénomène.
POUR
ALLER PLUS LOIN :
Le site de
Ciel et Espace avec les horaires en France
Le site éclipse de
notre ami Gilbert Javaux de PGJ.
Pour les plus
jeunes : la Main à
la pâte sur l'éclipse.
Eclipse
home page de la NASA.
Très
bien imagé par nos amis anglo saxons.
VINCI : LE NOUVEAU MOTEUR POUR ARIANE EST EN TEST. .(28/03/2006)
(Photo : Snecma/CNES)
Si vous avez eu la
chance de participer à notre visite
du site de la Snecma (ex-SEPR) à Vernon, vous savez tout sur les moteurs
fusées et sur ce moteur fusée en particulier, sinon un petit rappel.
C'est
le nouveau moteur du deuxième étage des nouvelles Ariane.
Particularité
: le divergent (le cône de sortie) est déployable (pour prendre moins de place)
et en matériaux composites.
Voir
animation du moteur Vinci en flash sur le site Snecma.
La nouvelle
version de Vinci vient d'effectuer ses premiers tests
sur banc, la nouveauté consiste à ne plus utiliser un générateur de gaz pour
actionner les turbo pompes réduisant ainsi les risques d'explosion et
augmentant la fiabilité du moteur. La puissance de la turbo pompe est de 2,5MW!
La
dernière campagne de test a essayé le moteur Vinci pendant une minute à
mi-puissance puis le 13 Janvier on a procédé à un test longue durée de 350
secondes , le test final de la série de 6 a eu lieu le 22 Février 2006 pour
tester la tuyère.
La réussite de ces
test renforce l'idée de l'excellente conception de ce nouveau moteur fusée.
Une deuxième série
de test est prévue à la fin de cette année.
Vinci doit
délivrer une poussée de 18 tonnes et peut être ré-allumé en vol plusieurs fois,
il sera utilisé sur Ariane et sur Vega ou sur d'autres lanceurs européens.
M101 : HUBBLE NOUS EN DONNE UNE NOUVELLE VISION.(28/03/2006)
(Photo HST/STSCI/NASA)
Les galaxies ne se
sont pas formées en un jour, cette photo prise par notre télescope spatial,
Hubble non plus; il a fallu plus de 50 images séparées pour composer cette
image de la célèbre Messier 101 que vous pouvez
voir en haute définition en cliquant sur l'image ou mieux encore en allant sur
le site de Hubble et de voir cette image avec leur nouvelle possibilité de
zoom.
L'image originale
fait 16.000 par 12.000 pixels; elle a été prise sur une période de plusieurs
années.
Cette galaxie fait
approximativement 170.000 années lumière de diamètre (standard pour des
galaxies de ce type!) et est située à 25 millions d'années lumière dans la
Grande Ourse.
Encore un beau
succès de Hubble!
COMÈTES : SUR LA PISTE DES OCÉANS TERRESTRES. .(28/03/2006)
(Photos Université
de Hawaï)
Nos amis de Hawaï
avec le très populaire David Jewitt viennent de jeter un pavé dans la marre
(jeu de mots lorsqu'il s'agit d'eau!!) en publiant dans Science Express un article tendant à
prouver que l'eau des océans terrestres vient bien des comètes comme on le
soupçonnait depuis longtemps mais dont les dernières recherches semblaient
indiquer que cela n'aurait été qu'une petite partie de l'eau terrestre.
Les comètes sont
des corps principalement de glace qui en s'approchant du Soleil deviennent
actives (queue de comètes) puis se calment et retournent dans les froidures du
fin fond du système solaire.
Vous le savez,
elles trouvent leurs origines dans deux "réservoirs"; l'un proche, la
ceinture de Kuiper (température moyenne : 40K) vers l'orbite de Neptune,
l'autre très éloigné aux confins du système, le nuage de Oort (température
moyenne 10K).
Dave et ses
collègues viennent de trouver un troisième "réservoir" de comètes qui
se situerait plus proche de nous, dans …..la ceinture d'astéroïdes. Ils pensent
que ce seraient elles qui seraient à la source si j'ose dire de l'eau
terrestre.
Ils ont mis au
jour trois comètes dans cette ceinture d'astéroïdes.
Elles ont des
orbites de type "astéroïdes" et semblent avoir été formées dans la
partie interne (chaude!) du système solaire, vers l'orbite de Jupiter.
Si cela se
confirme ce serait vraiment une révolution.
On voit ici à
gauche les trois comètes de la ceinture que l'on appelle MBC (Main Belt Comets)
prises au télescope de 2,2m de
Hawai par H Hsieh et D Jewitt.
L'existence de
telles comètes impliquent que comètes et astéroïdes aient beaucoup de choses en
commun et que donc ces objets proches de la ceinture d'astéroïdes pourraient
être à l'origine de l'eau terrestre.
Les observations
principales ont été faites en Novembre 2005 avec Gemini North le télescope de 8m de Mauna Kea
à Hawaï, ils trouvèrent un objet d'abord étiqueté comme astéroïde 118401 mais
qui s'est révélé posséder une queue de comète, puis les deux autres comètes :
133P/Elst-Pizarro et P/2005 U1 du programme spacewatch.
Ce nouveau type de
comètes ont des orbites presque circulaire comme les astéroïdes elles semblent
à cheval entre les comètes et les astéroïdes. Ce pourraient être des astéroïdes
principalement à base de glace et de peu de poussières.
Ils pourraient y
en avoir d'autres.
|
|
Vue de dessus
des trois nouvelles comètes de la ceinture d'astéroïdes (MBC) |
Vue de côté de
ces trois mêmes comètes. (trait rouge épais), elles sont dans le plan de
l'écliptique. |
Rappelons que la
Terre s'est formée en phase chaude et que l'eau actuelle n'a pu s'établir que
lors de son refroidissement. Une des possibilités envisagées est la collision
avec des comètes et des astéroïdes à cause de leur grande quantité de glace.
Mais des analyses récentes ont montré que la composition de l'eau terrestre
était sensiblement différente de l'eau des comètes, on pensait même que en gros
la moitié de l'eau terrestre pouvait provenir des comètes, le reste peut être
des volcans.
Maintenant il est
possible que l'eau des comètes de type MBC soit différente et plus proche de
l'eau terrestre, c'est pour cette raison qu'il faudrait pouvoir analyser l'eau
de ces comètes en envoyant une mission spatiale par exemple (cela n'en prend
pas le chemin avec les coupes sombres de la NASA pour l'année qui vient, je
vous rappelle que la mission Dawn a été annulé).
Les comètes
"normales" provenant du lointain se subliment en approchant du soleil
puis redeviennent inactives tandis que les comètes de la ceinture d'astéroïdes
sont en permanence à la même distance du soleil, et devraient donc être
complètement "cuites" et ne plus avoir de glace à sublimer, ce qui ne
semble pas être le cas avec cette nouvelle découverte.
Histoire à suivre.
COMÈTE EN APPROCHE : 73P BIENTÔT VISIBLE. .(28/03/2006)
La comète 73P au
nom imprononçable : Schwassmann-Wachmann-3 du nom de leurs deux découvreurs,
s'était cassée en 1995 en plusieurs morceaux.
En ce mois de Mai
2006 qui arrive ces fragments devraient être plus visibles dans nos cieux.
Philippe Morel,
président de la SAF nous en avait parlé il y a quelques temps :
L'événement de
2006 :
73P/ Schwassmann-Wachmann, la meilleure période
d'observation sera fin Avril, début Mai.
Philippe publiera
sur son site les diagrammes de visibilité un peu avant.
En fait après
avoir étudié les courbes, il se trouve que la nuit de la comète sera le matin du 8 Mai 2006, car elle sera à 3' de M57
vers 5H du matin.
Cette comète s'est
fragmentée en 1995 et il sera intéressant de suivre et de détecter les
différents fragments.
Cette comète sera
visible à l'œil nu (magnitude probablement 5), elle sera à 13 millions de km de
la Terre et sera très diffuse. Elle se déplacera très vite (1 minute d'arc par
6 minutes à la montre), donc il faudra faire attention aux temps de pose,
Philippe vous indiquera tout cela dans quelques semaines sur le site de la commission
des comètes de la SAF.
Il n'y aura aucun
risque de collision avec la Terre, le fragment le plus proche sera à 10
millions de km de nous.
Voici une partie
d'une photo des fragments prise par Giovanni Sostero et Ernesto Guido de
Remanzacco Observatory en Italie avec un télescope de 14-inch situé au Nouveau
Mexique (en télécommande à distance!).
Pour voir la
totalité de cette superbe image en haute résolution cliquez dessus.
Les morceaux sont
identifiés par les traits verticaux et horizontaux et ne sont pas faciles à
voir sauf sur la photo haute résolution.
Les fragments que
l'on croyait au nombre de trois augmente en fait de jour en jour, on en est au
N maintenant.
La multitude de
fragments est peut être le signe avant coureur d'une pluie de météores associée
à cette comète; ce serait formidable.
Donc on aura la
tête dirigée vers le ciel en Mai.
On
consultera avec intérêt les documents suivants :
Science@Nasa en
anglais sur ces mini
comètes.
Notre ami Guido d'Italie qui suit avec
passion cette comète sur ce site
aussi.
Le site
CARA d'archivage des comètes.
Bien entendu
l'incontournable site
de cometography de notre collègue Garry Kronk.
Bonne nuit de la
comète.
(Photos NASA/JPL)
Comme vous le
savez d'après les
épisodes précédents, le pôle Sud d'Encelade (500km de diamètre) émet des
geysers d'eau glacée dans l'espace vers Saturne. Ces gaz émis sont détectés
même à un million de km de ce satellite, comme vient de le démontrer
une équipe du célèbre Max Planck Institute for Solar System Research (MPS)
d'Allemagne (près de Göttingen).
Ils ont utilisé
l'instrument de la sonde Cassini pour détecter des trous dans la magnétosphère
de Saturne, la magnétosphère comme sur Terre est ce cocon de particules
chargées qui entourent la planète.
Ces trous seraient
dus aux jets d'Encelade qui perceraient cette carapace.
L'instrument
utilisé porte un nom poétique c'est le
MIMI (Magnetosphere Imaging Instrument) développé par le Johns Hopkins UAPL
bien connu, mais un de ses détecteurs le LEMMS (Low Energy
Magnetospheric Measurement System) est construit par le MPS, il mesure
l'énergie et la répartition spatiale des particules énergétiques (ions et
électrons séparément) dans le milieu interplanétaire et dans la banlieue de
Saturne.
Il
se trouve que l'orbite d'Encelade passe au travers des ceintures de radiations
de Saturne et est constamment bombardé par celles ci.
Ces particules
bombardant Encelade sont en fait "perdues" et disparaissent des
ceintures de radiations créant ainsi des "trous" ou des baisses dans
l'activité comme on le voit sur graphique du dessin de gauche.
De plus ces pertes
ont une largeur et intensité variables; l'équipe pense que cela provient des
émissions geysers du satellite qui jouent sur la "qualité de ces trous
dans la magnétosphère.
Cet article ainsi
que bien d'autres concernant Encelade sont parus dans la revue
Science du 10 Mars 2006.
On peut en
complément lire un
article pdf de 55 pages concernant des simulations du spectromètre plasma
de Cassini appliquées à Dioné et Encelade.
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les animations et
vidéos : http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/videos/videos.cfm?categoryID=17
Les prochains
survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites
de Cassini par The Planetary Society; très bon!
Voir liste des principaux
satellites.
(Photo : JPL/Caltech/UA)
Après sa mise en
orbite réussie, MRO teste ses trois caméras dont la caméra à haute résolution
et nous envoie ses premières images.
Voici par exemple
une toute petite partie de la première photo et qui représente 4,5km par 2,1km
sur le terrain. (résolution : 2,5m par pixel!)
La photo originale
se
trouve ICI.
Elle a été prise
le 24 Mars 2006 d'une altitude de 2500km qui n'est pas l'altitude prévue pour
cette mission qui devrait être dix fois plus faible.
L'image fait
20.000pixels par 9500 pixels.
Elle couvre 50km
par 24km au sol.
L'image présentée
ici à gauche est une toute petite portion de l'image originale correspondant au
coin en bas à droite.
Plus de détails dans le photojournal
de la NASA.
On va procéder à
d'autres tests dans les jours qui suivent, notamment des images en couleur.
C'est un très bon
signe pour la mission MRO qui ne fait que débuter.
POUR
ALLER PLUS LOIN :
Le site de MRO à
la NASA.
Les dernières
nouvelles de MRO (updates) à la NASA.
Les vidéos de MRO et
animations à la NASA.
Sur ce site le
dossier des articles MRO.
(Photos NASA/JPL)
Les images des
sondes martiennes en orbite et notamment celles de Mars Global Surveyor (MGS)
avec sa caméra MOC nous ont donné un nouvel aperçu de Mars et de son relief.
On a imaginé voir
des ravines (gullies en anglais) restes d'écoulements liquides récents sur des
photos comme celle représentée à gauche.
On devient
maintenant un peu plus précautionneux car on s'est aperçu que la Lune possédait
aussi ces ravines!!
L'Université
de l'Arizona (UA) vient de présenter (Gwendolyn Bart) au dernier congrès
sur la Lune et les planètes de Houston un papier un peu provocant en ce sens.
L'auteur de ce
papier se demandait si il pouvait y avoir une autre façon que l'eau pour former
des ravines et pensa à des glissements de terrains.
En étudiant les
photos prises de la Lune pour les vols Apollo, elle s'aperçut que le cratère
Dawes (photo ci contre AS15-9874 (P)) de 18km
de diamètre possédait des ravines qui manifestement n'étaient pas dues à l'eau.
Ils étaient semblables à ceux de Mars.
On voit ici une
photo prise par Apollo 15 du cratère Dawes de 600m de profondeur, il est situé
au Nord de la Mer de Tranquilité.
Si la présence
passée d'eau sur Mars n'est pas mise en cause, la présence récente (millions
d'années) est sujet à caution, et les scientifiques cherchent d'autres
explications.
D'ailleurs tout
n'est pas joué, car beaucoup de ces ravines sur Mars ressemblent à des ravines
terrestres formées par ruissellement d'eau, donc il faut continuer les
recherches.
Ces recherches
lunaires pourront reprendre en 2008 avec le programme NASA de Lunar Reconnaissance Orbiter.
POUR
ALLER PLUS LOIN :
Les ravines sur
Mars par le PSRD (Hawaï) en anglais.
De belles ravines
sur Mars vues par la caméra de mGS.
Apollo
survole la Lune au dessus du cratère Dawes.
En
point d'orgue à la visite la semaine dernière à l'Institut du Monde Arabe (IMA)
pour l'exposition
des sciences arabes, voici un superbe livre qui fait le point sur les
instruments anciens de l'astronomie et notamment les astrolabes.
Ce livre paraît
chez Vuibert (ISBN : 271771644 prix 30€) et son auteur est Philippe Dutartre.
Philippe Dutartre
est enseignant au lycée technologique de Créteil où en plus de ses cours, il
construit avec ses élèves des astrolabes, c'est aussi un passionné d'instruments
anciens; il possède un site Internet remarquable
sur ceux-ci que je vous conseille d'aller visiter.
La préface de ce
livre est de Ahmed Djebbar le commissaire de l'exposition de l'IMA et qui a
aussi participé au livre de cette exposition dont je vous ai parlé la semaine
dernière, voici un extrait de la préface :
Avec « Les
instruments de l’astronomie ancienne », Philippe Dutarte offre aux
lecteurs une occasion rare de s’informer, de se cultiver, d’apprendre et
d’entreprendre. En effet, conçu et écrit par un auteur à la fois enthousiaste,
expérimenté et maîtrisant son sujet, ce livre se lit à plusieurs niveaux et
s’utilise de plusieurs manières. C’est d’abord une promenade pleine d’imprévus,
d’étonnements et de plaisir dans les dédales de l’histoire de certains
instruments qui ont constitué les fleurons de la technologie astronomique à
différentes époques et dans différentes civilisations.
Le
livre débute par une présentation claire et accessible, de la vision du monde
qui a régné sur les esprits, non seulement dans l’antiquité et tout au long de
la phase arabe de l’astronomie, mais également en Europe jusqu’au XVIIe siècle.
Et, pour que cette présentation garde sa dimension historique, une figure
éminente de l’astronomie du XIIIe siècle est sollicitée et son enseignement est
rapporté. Ainsi, et dès le premier chapitre, est affirmée cette démarche
heureuse qui consiste à ne pas détacher les concepts et les instruments exposés
de leurs contextes et des préoccupations qui ont caractérisé leurs époques
respectives. Puis sont présentés les différents instruments choisis pour
illustrer le savoir-faire ancien. Le livre s’achève sur un chapitre d’une
grande utilité puisqu’il fournit les adresses, par pays, ainsi que les sites
web, de nombreux musées d’Europe et d’Amérique renfermant, comme le titre
l’indique, des « trésors de l’astronomie ancienne ». D’autres musées
non européens, publics ou privés, possèdent aussi des instruments rares et très
anciens, mais ils sont moins accessibles que ceux qui sont répertoriés.
Les instruments
qui ont été choisis pour illustrer les aspects technologiques de l’astronomie
ancienne, sont autant de jalons dans l’histoire des outils scientifiques. On y
trouvera la description de la sphère armillaire, des anneaux astronomiques (de
Gemma Frisius, d’Oronce Fine et William Oughtred), des astrolabes
(planisphériques, nautiques, universels), des quadrants (astrolabiques,
universels, de sinus, …), du nocturlabe et de la navicula. L’origine de chacun
d’eux fait l’objet d’une investigation bien documentée puisant dans des
articles de recherche récents. Ce qui permet, parfois, de corriger des
informations erronées qui continuent de circuler, de reculer la date de l’invention
d’un concept et d’attribuer la première réalisation d’un instrument à son
véritable créateur.
(photo d'un astrolabe tiré du site de Ph
Dutartre)
Le
plus emblématique de ces instruments est, incontestablement, l’astrolabe qui
occupe, avec ses différentes variantes, une grande partie de l’ouvrage. C’est
également dans sa présentation que se révèle le mieux la démarche générale du
livre. Il y a d’abord la description détaillée de l’instrument, suivie de
l’exposé du principe géométrique qui le sous-tend et des différentes
utilisations qu’il permet (mesure du temps, orientation, mesure des distances,
mesures astrologiques). Tous ces aspects sont abondamment illustrés par des
documents anciens et par des schémas réalisés par l’auteur. Puis est exposée la
longue histoire de l’astrolabe à travers ses différentes phases sans qu’aucune
ne soit oubliée ou minimisée. D’abord la période grecque au cours de laquelle
le concept est inventé et développé. Elle est suivie par la période arabe (IXe
– XIIe siècles) qui voit la réalisation de l’instrument, sa diffusion à grande
échelle et son perfectionnement en vue de le rendre à la fois plus performant
et plus maniable. La troisième et dernière phase est européenne. Elle commence
relativement tôt, en tout cas bien avant les traductions latines et hébraïques
du savoir astronomique gréco-arabe. C’est d’abord une circulation rapide de
l’instrument dans les milieux spécialisés puis une diffusion large et un succès
étonnant dans différents milieux.
Ahmed Djebbar
Professeur
d’histoire des mathématiques
Université des
sciences et des technologies de Lille
Le
sommaire de ce livre nous donne une idée de son contenu très riche :
Chapitre 1 : La
sphère de Sacrobosco précurseur du XIII ème siècle qui sut rendre Ptolémée
accessibles aux gens de son époque
Chapitre 2 : La
sphère armillaire , symbole de l'astronomie. Les problèmes résolus par cet
instrument : la latitude et la hauteur
du Soleil à midi.
Chapitre 3 : Les
anneaux astronomiques, l'Univers en poche
Chapitre 4 :
L'astrolabe planisphérique, un joyau mathématique. Mon préféré, tout sur cet
instrument que je trouve magique. Nombreuses illustrations et dessins
explicatifs.
Chapitre 5 :
L'astrolabe nautique et l'astrolabe universel. Celui de C Colomb.
Chapitre 6 : Les
quadrants
Chapitre 7 :
Cadran de Regiomontanus
Chapitre 8 : Le
nocturlabe, compagnon du marin.
Chapitre 9 :
Trésors de l'astronomie ancienne : les musées.
Avec ce livre vous
partez en voyage dans le temps et dans l'espace, bon voyage!
Numéro daté Avril 2006.
sommaire
Édito d'Alain Cirou : Le lièvre et la tortue
Quarante-quatre ans après le premier survol de Vénus par la sonde
américaine Mariner 2, et plus de douze ans après la fin de la mission de
cartographie radar conduite par Magellan, la sonde européenne Vénus Express
arrive dans la banlieue de l’Étoile du berger. Une planète dont les Soviétiques
s’étaient fait une spécialité avec le fameux programme Venera, en s’y posant à
plusieurs reprises, et en transmettant les premières photos de sa surface. Un
exploit remarquable qui nous permit de découvrir, sur un astre jumeau de la
Terre, les conditions effroyables d’un emballement de l’effet de serre.
Quelques jours avant cette insertion en orbite vénusienne, des astronomes
impliqués dans le projet du télescope spatial Terrestrial Planet Finder de la
Nasa — littéralement, le “découvreur de planète terrestre” — annonçaient avoir
resserré leur traque de civilisations intelligentes autour de cinq étoiles
proches : Bêta des Chiens de Chasse, 51 Pégase, 16 Scorpion, etc. Une tête de
liste de “systèmes stellaires habitables” vers lesquels il n’y aurait plus qu’à
se concentrer pour lever le grand mystère de notre solitude dans l’Univers. Une
annonce publique en forme d’appel au secours, dans un pays “en guerre contre le
terrorisme”, pour qui les ET peuvent bien attendre. Que s’achève la
construction de l’ISS et s’amorce le retour sur la Lune. En conséquence de
quoi, au budget 2007 de la Nasa, les crédits alloués à la mission TPF ont été
supprimés.
Partie bonne dernière dans l’exploration du Système solaire, l’Europe spatiale
trace sa route sur un chemin profondément labouré par les ex-compétiteurs de la
guerre froide. En saisissant toutes les opportunités de voyager à bas coût ; en
jouant le jeu de la coopération. Et ça marche ! Petit à petit, la liste des
destinations atteintes croît : Halley, la Lune, Mars, Titan et bientôt Vénus.
Au sein de l’Europe spatiale, le message est entendu : pour sa future mission
martienne de 2011, Exomars, l’ESA a même enregistré, de la part de ses États
membres, plus de contributions financières que prévu. La tortue
parviendra-t-elle à rejoindre le lièvre ? C’est peu probable. Il est plus sûr
qu’elle parcourra, elle aussi, et à son rythme, les espaces interplanétaires.
Lentement mais tout aussi sûrement.
À la une :
Spirit et Opportunity, premiers observatoires martiens :
Orion, le Sagittaire, mais aussi la Terre, les satellites
Phobos et Deimos ainsi que des étoiles filantes… Ce sont les premiers objets
célestes observés depuis la surface de Mars. Des “extras” astronomiques rendus
possibles par l’excellente santé des rovers
américains Spirit et Opportunity.
Mensurations à la hausse pour la “dixième” planète
Budget de la Nasa : la colère des scientifiques
Découverte d’un quasar nu : et pourtant, il brille !
Une étoile en excès de vitesse
L’orbite poubelle va t elle déborder ?
Vénus Express arrive
La sonde européenne Vénus Express doit se satelliser autour de
Vénus le 11 avril. Elle a pour mission de percer
les secrets de son épaisse atmosphère. Avec des observations
qui se feront essentiellement sur l’hémisphère
nocturne, l’engin accumulera pendant 500 jours des données qui
permettront peut-être de comprendre le passé de la deuxième planète.
Le 29 Mars visez l'éclipse : dossier complet.
Une paire de lunettes à éclipse est livrée avec le magazine.
Et les rubriques habituelles.
C'est tout pour
aujourd'hui!!
Bon ciel à tous!
Astronews précédentes : ICI