LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 1er Mars 2023
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et CR
Prochaine conférence SAF. : le mercredi 8 Mars (CNAM exceptionnellement amphi JB
Say) 19 H
JM Bonnet-Bidaud astrophysicien CEA, sur « L’histoire critique du Big Bang"
Réservation comme d'habitude ou à la SAF directement.
La suivante : le 12 Avril : Thierry
Legault sur « L’Astrophoto pour les nuls »
Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF :
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Astronautique/conq spatiale
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Observations
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Soleil
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Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Sommaire de ce numéro
Galaxies primordiales vues par JWST :
CR conf SAF de F Combes du 8 Fev 2023.
(01/03/2023)
Trous noirs :
À l’origine de l’énergie noire ? Réponse de F Combes.
(01/03/2023)
Mars 2020 :.2
ans sur Mars, le bilan !
(01/03/2023)
La Lune :.Un
embryon de base lunaire ?
(01/03/2023)
La Lune :
À l’assaut des cratères de la nuit perpétuelle !
(01/03/2023)
JWST :.Les
galaxies n’ont plus de secrets pour lui.
(01/03/2023)
Météorites
:.À la chasse d’une météorite Normande.
(01/03/2023)
ISS :.L’ISS
après l’ISS ?
(01/03/2023)
Photos d'amateurs
:.La conjonction Jupiter/Vénus de Fev 2023.
(01/03/2023)
Livre conseillé
:.Les nuits étoilées de Van Gogh par JP Luminet.
(01/03/2023)
Livre conseillé
:.Frank Miller, tome 6, la suite.
(01/03/2023)
TROUS NOIRS : À L’ORIGINE DE L’ENERGIE NOIRE, RÉPONSE DE F COMBES.
(01/03/2023)
De nombreux articles viennent de paraitre dans la presse scientifique sur la
possibilité que les trous noirs soient à l’origine de l’énergie noire, cette
entité inconnue qui accélère l’expansion de l’Univers.
Comment tout cela a-t-il commencé ?
Par un article paru dans « The
Astrophysical Journal »
par D Farrah de l’Université de Hawaï et ses collègues.
Ils suggéraient que la taille des TN supermassifs dans les galaxies elliptiques
(pauvres en gaz, ne forment presque plus d’étoiles), ne dépendaient pas de la
masse de la galaxie hôte, mais semblait liée au redshift, c’est-à-dire à
l’expansion de l’Univers.
Or il semble d’après ces études, que les TNSM continuent à croitre malgré le peu
de « nourriture » si j’ose dire.
Ils se sont basés sur différents modèles de galaxies elliptiques.
Ces TN influenceraient l’expansion.
L’article conclue en indiquant que les TN contiendraient de l’énergie du vide et
ne posséderaient pas de singularité ! Ils seraient à la source de l’énergie
noire !
Bref, ces théories réclament encore quelques vérifications.
J’ai voulu savoir si cette théorie avait des chances d’être sérieuse, aussi j’ai
demandé à Françoise Combes, célèbre astrophysicienne ce qu’elle en pensait.
Voici sa réponse « cash » !
Bonjour Jean-Pierre,
En effet, j'ai vu ces théories, qui me paraissent farfelues.
J'ai examiné en détail l'article de Farrah et al. qui ont lancé cette idée :
https://arxiv.org/pdf/2302.07878.pdf
C'est complètement non physique.
Ils prennent les trous noirs (BH) pour des objets mathématiques.
Ils veulent trouver une solution de continuité de l'équation d'Einstein, pour un
BH isolé, trouver les forces jusqu'à l'infini. Mais il n'y a pas de BH isolé,
ils appartiennent tous à une entité gravitationnellement liée, les galaxies, et
leur gravité est complètement diluée par les corps autour.
Il n'y a pas de couplage avec l'expansion de l'Univers, car a fortiori un BH a
une gravité si forte qu'il est gravitationnellement lié et découplé de
l'expansion. Ils vivent par ailleurs dans une galaxie découplée de l'expansion
et virialisée.
Ils croient que la Masse (BH) croît comme (1+z)^-3, sans accrétion de gaz ni
étoile avalées. Mais d'où vient la masse ?
Tout cela m'apparaît comme des élucubrations de théoricien loin de la réalité,
et même de la physique derrière.
Ils ont l'air de mathématiciens, voulant juste résoudre une équation sans tenir
compte de la physique.
Toute cette théorie farfelue et irréaliste pour expliquer Lambda, alors qu'il
s'agit peut-être simplement une constante cosmologique ?
Cordialement,
Françoise
POUR ALLER PLUS LOIN :
Les trous noirs à l'origine de l'énergie sombre ?
Le plus complet.
Incroyable : les trous noirs sont peut-être la cause de l'énergie noire
Scientists find first evidence that black holes are the source of dark energy
Les trous noirs à l'origine de l'énergie sombre ?
Vidéo de 15 minutes expliquant ces articles publiés.
MARS 2020 :.2 ANS SUR MARS, LE BILAN !
(01/03/2023)
En Février 2021 se posait le rover Persévérance de la mission Mars 2020 sur la
planète Mars.
Dès son atterrissage, il se mit à collecter des échantillons, ce qui était le
but de sa mission.
La NASA a
fait le point
sur ses deux ans de
service sans faille, voici ce qu’il faut en retenir (non exhaustif).
Pendant ces deux années sur la planète rouge :
·
Le rover Persévérance a parcouru 15 km.
·
Il a collecté 15 échantillons de rocs, deux échantillons de régolithe et un
d’atmosphère martienne.
·
L’instrument MOXIE a créé 92 grammes d’Oxygène.
·
Le Laser de la SuperCam a tiré plus de 230.000 fois.
·
Plus de 600 enregistrements audios avec le micro.
·
Plus de 15.000 études du climat local.
·
L’instrument SHERLOC a tiré pour analyse plus de 4 millions de fois, avec 33
observations spectroscopiques.
·
Plus de 166.000 images prises par les 16 caméras du rover. Dont :
·
86.660 par la MastCam-Z, 21571 par la NavCam, plus de 4000 par les HazCams,
etc..
·
Et surtout, la mission de l’hélicoptère Ingenuity, démonstrateur technologique
s’est révélé un immense succès. À ce jour il a volé 43 fois, entre 3 et 10m
d’altitude sur 300 m de distance en moyenne.
Image du fond du cratère Jezero prise par la NavCam le 5 Février 2023 (sol 698).
On distingue les traces du rover à l’arrière de l’engin.
Une « mesa » comme en Californie dans le coin supérieur droit, elle a été
baptisée Kodiak, situé à 1000 m de distance.
On reconnait sur le rover, la boite à café à gauche qui est une des antennes et
le corps à ailettes, qui est le générateur au Plutonium. Au premier plan le
gnomon.
Crédit : NASA/JPL-Caltech
La NASA et le JPL ont mis à notre disposition,
une animation gif
de ces deux ans sur le sol martien, ce sont des vues de la caméra HazCam
frontale gauche.
La mission principale de Persévérance étant la collecte d’échantillons, voici
une image de tous les échantillons déposés sur le sol.
Crédit : NASA/JPL-Caltech/MSSS
Photomontage de tous les tubes déposés sur Mars, photos prises par l’instrument
WATSON situé au bout du bras robotisé.
Les différents échantillons ont été baptisés de gauche à droite : "Malay,"
"Mageik," "Crosswind Lake," "Roubion," "Coulettes," "Montdenier," "Bearwallow,"
"Skyland," "Atsah," et "Amalik."
Dépôts effectués du 21 Décembre 2022 au 28 janvier 2023. L’ensemble déposé à
l’endroit baptisé « Three Forks ».
Justement voici l’endroit du dépôt, le lieu-dit Three Forks.
On voit les dix dépôts effectués par Persévérance, annotés sur la photo.
Le plus proche « Amalik » est à 3 m du rover, les plus éloignés à 60 m.
Crédit: NASA/JPL-Caltech/ASU/MSSS
Maintenant se pose la question suivante :
allons-nous être capable
de retrouver ces échantillons et de les ramener sur Terre.
Ceci est un autre problème que nous traiterons une prochaine fois.
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA's Perseverance Rover Set to Begin Third Year at Jezero Crater
par la NASA.
Perseverance : 2 ans sur Mars
par Rêves d’Espace.
La Nasa n’a-t-elle pas peur de perdre les tubes déposés par Perseverance sur
Mars ?
NASA’s Perseverance Rover Shows Off Collection of Mars Samples
Follow Perseverance on Its Mars Journey With This Two-Year Timelapse
https://mars.nasa.gov/mars2020/mission/where-is-the-rover/
Une présentation
du Dr Sunanda Sharma sur les deux du rover sur Mars.
Front Left Hazcam – Two Year Movie
LA LUNE :.UN EMBRYON DE BASE LUNAIRE.
(01/03/2023)
De nombreux concepts de villages ou bases lunaire sont élaborés par différentes
agences spatiales. Dans ce domaine l’ESA est assez active.
Aujourd’hui l’ESA a reçu une proposition de la société Autrichienne PneumoCell
de structures gonflables élaborés.
L’idée de base est de transporter sur la Lune
une habitation gonflable
qui va être recouverte
de régolithe lunaire grâce à un robot qui transforme ce régolithe en
brique (imprimante 3D) sur l’extérieur de la structure gonflable.
Ces briques servant bien sûr à la protection contre les radiations et à
l’isolation de l’habitation.
|
La structure gonflable est déposée sur le sol lunaire |
|
Elle se gonfle |
|
Un robot fabrique des briques de régolithe pour couvrir la structure
Toutes images : photos écrans vidéo ESA |
Pour aboutir à cette structure.
Celle-ci correspond à un design de Foster et Partners aussi retenu par l’ESA.
La nouveauté avec
PneumoCell, est que le principe de l’habitation étant similaire, il y a
en plus des puits de
lumière à base de miroirs solaires orientables. Cet habitat est appelé
PneumoPlanet. Il fait partie d’un financement préliminaire de l’ESA.
Les grands miroirs rotatifs sont situés au-dessus des habitats.
Habitats recouverts de plusieurs mètres de régolithe pour
protection.
Illustration : PneumoCell. |
|
Détail d’un miroir rotatif.
Ils sont constitués en fibre de carbone.
La lumière naturelle peut servir à l’éclairage des serres.
Ces habitats sont bien entendu situés proches du Pôle Sud, là où
certains endroits sont en permanence illuminés par la lumière du
Soleil.
Illustration : PneumoCell |
Donc ces habitats seront construits dans les zones éclairées en permanence au
Pôle Sud lunaire mais aussi non loin des zones situées en obscurité permanente
(fond de cratères) car elles contiennent de grande quantité d’eau (glace).
À terme un tel habitat devrait être auto-suffisant.
Vidéo explicative :
https://youtu.be/1rOLgS_StSc
27 min
POUR ALLER PLUS LOIN :
Build a Moon 3D Printed Habitat | Designing for life on the Moon
vidéo
LA LUNE : À L’ASSAUT DES CRATÈRES DE LA NUIT PERPÉTUELLE !
(01/03/2023)
La Corée du Sud devient un acteur avec qui il va falloir compter dans la
conquête spatiale.
Leur agence spatiale s’appelle la KARI pour Korean Aerospace Research Institute.
En effet, une Falcon 9 a lancé début Aout 2022 un satellite coréen baptisé
Korea Pathfinder Lunar
Orbiter (KPLO) ou
Danuri (correspond au rapprochement de deux mots coréens pour Lune et
Joie).
Les Coréens ont choisi un voyage économique (4 mois) pour se mettre en orbite
lunaire, c’est ce que l’on appelle en anglais une méthode BLT (Ballistic Lunar
transfer ou
Weak Stability Boundary),
ce sont des orbites de transfert elliptiques qui placent le vaisseau à un apogée
près du point de Lagrange L1 (du système Terre-Soleil).
À
l’approche de L1, l’aide gravitationnelle et une légère poussée des moteurs
propulsent la sonde vers la Lune.
Cette méthode est effectuée plusieurs fois jusqu’à que la sonde soit prise par
l’attraction lunaire, ce qui arriva mi-décembre 2022.
L’orbite lunaire initiale est très elliptique (100 km/ 9000 km), grâce à des
poussées des moteurs elle va être ramenée à une
orbite polaire de 100 km
d’altitude.
Plus tard elle pourrait même être abaissée jusqu’à 70 km.
Illustration : crédit : KARI.
La sonde Danuri de 678 kg est équipée de 6 instruments et de deux panneaux
solaires et une antenne de communications.
C’est le premier orbiteur Coréen.
4 moteurs de contrôle orbital et 8 moteurs de correction d’attitude complètent
la présentation.
Crédit illustration : KARI
Les instruments : ils sont au nombre de six dont trois caméras :
·
Le LUTI (Lunar Terrain Imager) pour l’imagerie haute résolution des futurs sites
d’atterrissage. La résolution est de approx. 5 m.
·
La PolCam (Wide Angle Polarimetric Camera), camera polarimétrique en grand angle
de résolution moyenne, mais utilisée pour l’étude du régolithe.
·
Et enfin la célèbre
ShadowCam, basée sur la NAC (Narrow Angle Camera) de la sonde LROC. Pour
la mission Danuri, cette caméra a été modifiée afin qu’elle soit près de 200
fois plus sensible que la NAC. C’est elle qui est dédiée à l’examen du fond des
cratères plongés dans la nuit éternelle (en anglais on les appelle permanently
shadowed regions ou PSR). Elle devrait avoir une résolution de 1,7 m. Elle a
pour but d’analyser les sources de glace au fond des cratères près du Pôle Sud.
Elle est fournie par la NASA.
·
Le KMAG (KPLO Magnetometer), magnétomètre chargé de mesurer le champ magnétique
lunaire.
·
Le KGRS (KPLO Gamma Ray Spectrometer), chargé de mesurer les rayons gamma issus
de la surface.
·
Et comme démonstrateur technologique, le DTNPL (Disruptio Tolerant Network
Experiment Payload) qui doit tester les communications spatiales. Il devrait
aussi voir dans quelles conditions on pourrait développer un environnement
Internet lunaire.
Les premières photos.
La
sonde coréenne est maintenant en orbite lunaire, même si ce n’est pas l’orbite
finale.
Elle nous envoie de nombreuses photos.
Notamment une vue de la Terre avec la Lune au premier plan.
Ici, la Lune au premier plan dont la luminosité a été artificiellement augmentée
par moi.
Image prise à 344 km de la surface lunaire en dec 2022.
Crédit : KARI.
Et enfin une des premières photos du fond d’un cratère ombré en permanence.
On s’intéresse au cratère Shackleton, dont on voit ici une
image grand angle
d’un de ses flancs. Prise avec la ShadowCam.
Image d’un détail du flanc du cratère Shackleton, par LROC à gauche et par la
ShadowCam à droite.
Premiers essais. Crédit : NASA/KARI/ASU.
L’aventure ne fait que commencer !
Restez à l’écoute !
https://youtu.be/GvjTyH89TmU
6 min
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA’s ShadowCam Images Permanently Shadowed Regions from Lunar Orbit
New Spacecraft Can See Into the Permanently Shadowed Craters on the Moon
How NASA captures vivid moon photos in utter darkness
NASA Selects ‘ShadowCam’ to Fly on Korea Pathfinder Lunar Orbiter
Danuri, South Korea’s first Moon mission
KARI names KPLO as it begins communication testing
Korea’s first step toward lunar exploration
La surface de la Lune par Danuri
Ces photos de la Terre et de la Lune prises par la sonde sud-coréenne Danuri
sont magnifiques
Here’s the story of a lunar image that doesn’t look remarkable, but really is
ISS :.L’ISS APRÈS L’ISS ?
(01/03/2023)
On sait que le destin de la station spatiale internationale (ISS) est scellé, en
effet les USA aimerait bien passer la main pour réduire ses couts et donc mettre
le secteur privé dans le circuit.
La NASA a prolongé la durée de vie de l’ISS (donc les fonds alloués)
jusqu’en 2030. On
sait aussi que la Russie comptait séparer les modules russes du reste de la
station. Donc après 2030, rien n’est sûr.
Une possibilité qu’a le NASA est de
s’adresser au secteur
privé, et c’est ce qu’elle a fait en donnant une première commande à la
Société Axiom Space pour l’addition de modules « privés » à la station.
On se rappelle que cette société
a déjà envoyé
un équipage privé à bord de l’ISS. Un deuxième équipage devrait partie en 2023,
avec notamment l’astronaute Peggy Whitson.
La transition des opérations actuelles vers des opérations données au secteur
privé devrait s’effectuer progressivement, d’après la NASA.
Axiom Space devrait mettre en orbite de nouveaux modules que l’on ajouter
ait à l’ISS dans un premier temps.
Ce serait une extension « privée » de l’ISS.
Ces modules sont en cours de construction chez le fournisseur habituel de la
NASA, Thales Alenia Space à Turin.
Les premiers modules Axiom Space connectés à l’ISS. Copie écran vidéo Axiom
Space.
Un premier lancement devrait avoir lieu en 2025.
De nombreux autres modules devraient être montés jusqu’au module énergie
qui permettra d’être indépendant de l’ISS.
Alors il sera pensable de séparer cette station privée de l’ISS (en 2028 ??)
pour qu’elle vole de ses propres ailes.
Voilà en gros la philosophie de l’opération.
La version finale
de la station privée avec les différents modules. Crédit : Axiom Space.
Cette station devrait accueillir aussi bien scientifiques que touristes
(regarder l’exceptionnel belvédère pour voir la Terre).
Une vidéo explicative du concept.
POUR ALLER PLUS LOIN :
La future station spatiale commerciale Axiom prend forme
Scott Manley: NASA and Axiom Space designing commercial expansion of Space
Station
La durée de vie de la Station Spatiale internationale (ISS) prolongée jusqu’en
2030
Galerie photos ISS :
https://www.flickr.com/photos/nasa2explore/with/51799142946/
Toutes
les photos prises
par les astronautes sur Flickr.
JWST :.LES GALAXIES N’ONT PLUS DE SECRETS POUR LUI.
(01/03/2023)
Les galaxies forment les étoiles à partir des poussières et du gaz. Mais on a
beau chercher comment elles se forment avec nos instruments tels les Hubble,
Observatoires terrestres ou Atacama, la phase initiale est cachée par ces nuages
de poussières.
Heureusement, maintenant on a le JWST qui permet de voir ce que l’on ne voit
pas. C’est-à-dire le domaine de l’Infra Rouge moyen grâce à sa caméra haute
résolution MIRI
(Mid Infra Red Instrument) qui voit de 5 à 28 microns (pour info visible : 0,4 à
0,8).
MIRI est une coopération ESA/NASA.
Des scientifiques menés par Jenice Lee du Gemini Observatory et responsable du
NOIRLab
(National Optical-Infrared Astronomy Research Laboratory) ont élaboré un projet
d’étude d’une vingtaine
de galaxies proches vue de face, c’est le projet PHANGS (Physics at High
Angular resolution in Nearby Galaxies).
Les premières études concernent les galaxies : M74, NGC 7496, IC 5332, NGC 1365
et NGC 1433.
Les images fournies sont extraordinairement précises et détaillées et permettent
de voir au travers des nuages de gaz et de poussières.
Examinons-en quelques-unes.
LA GALAXIE NGC 1433.
NGC 1433 est une galaxie spirale cataloguée de
Seyfert
proche de nous (46 Mal).
C’est une galaxie spirale barrée, dont le bulbe est particulièrement brillant.
Celui-ci est entouré d’un double anneau.
On peut distinguer aussi des bulles de gaz (cavernous bubbles) dans les bras
spiraux, d’où sont émises de grande quantité d’énergie dues aux étoiles en
formation.
Crédit : NASA, ESA, CSA, et J. Lee (NOIRLab), A. Pagan (STScI)
LA GALAXIE NGC 7496.
NGC 7496 est une galaxie spirale de type de Seyfert située à 39 Mal de nous.
Superbe vue de NGC 7496 avec ses bras spiraux contenant de nombreuses bulles
« caverneuses ».
Dont les étoiles en formation émettent de l’énergie dans le milieu
interstellaire.
Au centre se trouve un noyau actif de galaxie (AGN), donc un trou noir
supermassif. Il fait briller le centre de cette galaxie.
Les longueurs d’onde utilisées par MIRI mettent en lumière des hydrocarbures
aromatiques polycycliques (PAH). Ces molécules jouent un rôle fondamental dans
la formation des étoiles.
On a découvert grace au Webb plus de 60 nouveaux amas d’étoiles probablement
très jeunes.
Crédit : NASA, ESA, CSA, et J. Lee (NOIRLab), A. Pagan (STScI)
LA GALAXIE NGC 1365.
C’est une galaxie spirale double barrée située à 56 Mal, elle est deux fois plus
étendue que la nôtre.
La partie inférieure droite de cette galaxie est située en dehors du cadre de
cette photo.
Le noyau est décalé vers la droite, il est brillant (dû aux étoiles nouvelles)
et de forme ovale.
Le bras principal s’étend à partir de la partie supérieure gauche du noyau et
abrite de nombreux filaments de poussières autour de ces fameuses bulles
caverneuses.
La barre centrale est très importante et joue certainement un rôle dans
l’évolution de l’ensemble.
Crédit : NASA, ESA, CSA, et J. Lee (NOIRLab), A. Pagan (STScI)
Ces différentes images prouvent aux scientifiques que ce sont bien
les bras spiraux, les
lieux de formation d’étoiles.
On voit comment l’énergie de la formation des jeunes étoiles jouent sur le gaz
aux alentours.
On a aussi remarqué que ces cavités (cavernous bubbles) sont alignées avec les
bras spiraux.
L’équipe PHANGS avait passé des années a observer ces galaxies, mais la phase
initiale du cycle de formation des étoiles leur étaient cachée par les
poussières et gaz, c’est grâce au Webb que l’on a pu progresser !
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le télescope James-Webb nous fait rêver avec ces images qui dissèquent des
galaxies spirales proches
Webb Reveals Intricate Networks of Gas and Dust in Nearby Galaxies
PHANGS–JWST First Results
de Astrophysical Journal Letters. Beaucoup d’articles en open access.
La galaxie spirale barrée NGC 1365 vue par le télescope Webb
Toutes les photos du JWST sur Flickr.
MÉTÉORITES :.À LA CHASSE D’UNE MÉTÉORITE NORMANDE.
(01/03/2023)
Une météorite a été détectée dans le ciel de Normandie dans la nuit du 12 au 13
Février 2023.
Elle avait en fait été détecté la veille par un astronome Hongrois et on
l’attendait impatiemment.
L’ESA aussi l’avait annoncé.
On savait qu’il provenait de
l’astéroïde 2023 CX1,
un astéroïde banal d’un mètre de dimension. On pouvait le suivre à la trace.
On se doutait qu’un astéroïde de cette taille en rentrant dans l’atmosphère
donnerait obligatoirement quelques objets au sol, il fallait donc localiser le
point de chute.
Il brûle dans l’atmosphère et se brise en plusieurs morceaux, en produisant à
chaque fois une augmentation de luminosité.
Selon l’IMO (International Meteor Organization) il abordait la Terre à 14 km/ et
se brisa vers les 29 km d’altitude.
On voit ici cet astéroïde en train de pénétrer notre atmosphère.
Crédit : Gijs de Reijke. Photo publiée aussi dans l’APOD de la NASA du 17 Fev
2023.
Le challenge était de déterminer la trajectoire et de déterminer le plus
finement possible la zone au sol.
De nombreuses vidéos et observations d’amateurs ont permis cette localisation,
comme on le voit sur les illustrations suivantes.
Il faut noter que ce n’est que la
troisième météorite
que l’on a repérée dans l’espace et dont on a pu suivre la chute et repérer
ensuite ses fragments, c’est très rare. De plus c’est la première pour la
France.
Pourquoi est-ce si important ? Parce que on ne fait pas de supposition sur son
origine, on sait exactement d’où elle vient. Pour les météorites que l’on trouve
par hasard sur le sol, on ne peut que faire des suppositions sur leur origine.
C’est le réseau
Fripon Vigie-Ciel
qui a supervisé toute l’opération.
Nos amis chasseurs de météorites, dont une solide équipe de la SAF, partent donc
en chasse dans la région Normande de St Pierre le Viger près de Bourville.
Demandes d’autorisation, contacts avec les mairies concernées, puis, en chasse !
Et bingo, après
quelques recherches, c’est une étudiante de 18 ans, Loïs Leblanc qui fait
la première trouvaille.
On voit cette première découverte au premier plan sur la
photo suivante.
C’est une chondrite tout ordinaire à priori.
L’équipe de recherche constituée de chercheurs et d’amateurs passionnés. Crédit
: FRIPON/Vigie-Ciel/S Bouley :
Sylvain Bouley (Planétologue, GEOPS, Univ. Paris Saclay, Président de la SAF)
François Colas (CNRS/Observatoire de Paris IMCCE) SAF
Peter Jenniskens (SETI Institute and NASA Ames Research Center)
Bernard Kieffer (association Pilotes & Cie)
Sam Labenne,
Luc Labenne,
Loïs Leblanc-Rappe,
Michael Leblanc (Perche Astronomie),
Géraldine Rappe,
Dominique Richard (association Pilotes & Cie)
Asma Steinhausser (Museum National d’Histoire Naturelle)
Jean-Philippe Uzan (CNRS/Institut d’astrophysique de Paris) SAF
Pierre Vernazza (CNRS/LAM, Institut Origines, OSU-Pytheas)
Toute l’équipe se met à chercher d’autres fragments, et ça paie !!
Une autre météorite découverte un peu plus tard dans le même champ par Arnaud
Leroy, Vice-président de l'Uranoscope d'Ile-de-France à Gretz-Armainvilliers
(Seine-et-Marne).
À ce jour nous en sommes à 12 fragments
et la chasse continue !!!
Une remarque, cette découverte se produit exactement 10 ans après la chute de la
météorite de Tcheliabinsk !
Longs reportages le soir même sur TF1 et FR2.
POUR ALLER PLUS LOIN :
On sait d’où vient le météore qui a illuminé le nord de la France et où ses
fragments sont tombés
par Futura
Vigie-ciel trouve une météorite issue de l’astéroïde 2023 CX 1 !
du MNHN
Une météorite retrouvée près de Dieppe : pourquoi c'est une découverte
exceptionnelle
UNE MÉTÉORITE NORMANDE ISSUE DE 2023 CX1 RETROUVÉE!
Par Fripon
Les secrets de la météorite d’astéroïde tombée en France cette semaine
avec Interview de S Bouley.
La trajectoire et zone d’impact sur Twitter
Pluie de pierres en Normandie !
PHOTOS D’AMATEURS : LA CONJONCTION JUPITER/VENUS DE FEV 2023.
(01/03/2023)
Ce n’est pas un évènement vraiment exceptionnel, puisqu’il se produit deux fois
par an, mais c’est toujours un fabuleux spectacle de voir les deux planètes les
plus brillantes du ciel se rapprocher l’une de l’autre. Bien entendu c’est une
illusion d’optique, Jupiter et Vénus sont bien éloignées l’une de l’autre.
Le ballet se produit fin Février début Mars 2023 et vous êtes nombreux à l’avoir
observé.
Danielle Baudvin de Plaisir, près de Versailles nous fait parvenir ses photos
prises tout simplement avec son téléphone portable.
|
|
Photos Danielle Baudvin pour planetastronomy.com |
Malheureusement la soirée du 28 Février fut très nuageuse, alors, pas de photo.
Observez au crépuscule les deux planètes les plus brillantes du ciel qui se
rapprochent
LIVRE CONSEILLÉ :.LES NUITS ÉTOILÉES DE VAN GOGH PAR JP LUMINET.
(01/03/2023)
Quelle
bonne idée que Jean Pierre Luminet, notre célèbre astrophysicien, a eu de
consacrer un ouvrage aux étoiles de Vincent Van Gogh !
" Encore une fois, je me laisse aller à faire des étoiles trop grandes "
V. Van Gogh
Le 20 février 1888, âgé de 35 ans, Vincent Van Gogh, l'homme du nord, s'installe
à Arles. C'est l'hiver, mais il découvre la lumière provençale, éclatante de
jour comme de nuit. Stupéfait par la limpidité du firmament, ce passionné
d'astronomie se laisse gagner par un projet nouveau : peindre le ciel. Et Même
s'il est intimidé par le sujet, il veut surtout peindre un ciel étoilé. Parce
que " La nuit est encore plus richement colorée que le jour ", écrit-il.
Certains de ses plus grands chefs-d'œuvre naîtront de ce projet : Terrasse de
café le soir à Arles, La nuit étoilée sur le Rhône, La nuit étoilée de Saint
Rémy de Provence...
Les étoiles sont-elles, dans ces toiles, disposées au hasard ou bien
correspondent elles à une configuration réelle du ciel nocturne ? Cette question
qui anime l'écrivain et astrophysicien passionné des arts qu'est Jean-Pierre
Luminet n'est pas seulement une affaire de curiosité biographique, cela touche
aussi à la vision fondamentale du peintre. Van Gogh a toujours mis en avant son
désir de faire preuve d'un certain réalisme dans la transposition picturale "
Cela m'amuse énormément de peindre la nuit sur place... de peindre la chose
immédiatement ", écrit-il dans une autre lettre. Ce débat (faut-il peindre
d'après nature ou imagination) est si sérieux qu'il a provoqué la brouille entre
Gauguin et Van Gogh (et la mutilation de l'oreille et crise de folie qui ont
suivi chez ce dernier).
Entre biographie, histoire de l'art, science et poésie, se déplaçant sur les
lieux précis où Van Gogh a peint, consultant les travaux de certains
prédécesseurs (le plus souvent pour les contredire), et recourant à des
logiciels de reconstitution astronomique, Jean-Pierre Luminet a mené l'enquête.
A force de recoupements, il a pu établir que les portions de ciel représentées
dans les tableaux correspondent toujours à une réalité. Mais il lui arrive aussi
de rendre les choses plus complexes... pour des raisons purement artistiques.
Ainsi Van Gogh, comme l'établit avec une fascinante sagacité Jean-Pierre
Luminet, opère parfois des montages, ou mêle observation précise, imagination,
mémoire... En cela aussi, il a bouleversé les canons et annoncé les évolutions
futures de son art (vers le cubisme, le surréalisme, l'abstraction). Ce n'est
pas le moindre mérite de ce passionnant petit livre que de démontrer cela.
ISBN 2232146200
160 pages 21 €
LIVRE CONSEILLÉ : FRANK MILLER, TOME 6, LA SUITE.
(01/03/2023)
Vous connaissez peut-être
la saga de Frank Miller,
héros que j’ai inventé pendant la crise du Covid. Il parcourt divers lieux
d’expériences physiques où se produisent des incidents ou meurtres. Prétextes à
étudier certain phénomènes physiques.
J’ai publié jusqu’à présent en édition papier 5 tomes qui n’ont pas eu de gros
succès de librairies, alors qu’ils m’ont coûté une certaine somme pour les faire
éditer.
Aussi
je prends la décision d’arrêter la publication papier et je propose mon dernier
tome, le 6, « Des
neutrinos sous la montagne » en lecture et
téléchargement libres.
Voici quelques mots à propos de l’action :
Frank Miller, astrophysicien à l’IAP se rend dans la région de Toulon où sa
compagne Nathalie Dujardin effectue des expériences sur un revêtement secret
pour les détecteurs de neutrinos implantés au fond de la mer. Rien ne se déroule
comme prévu, un navire japonais semble les espionner. De plus ces personnages
vont la suivre jusque sur les lieux de sa prochaine expérience, sous la montagne
du Gran Sasso en Italie. Des incidents tragiques se produiront et Frank sera
obligé d’intervenir….L’aventure nous entrainera de Padoue au plateau de Calern
en passant par l’Allemagne.
Pour télécharger clic sur
le lien ftp du site,
mot de passe (sinon me le demander) et chapitre LIVRES puis télécharger.
Merci de votre soutien à tous
JPM
Les autres épisodes :
Tome 1 : Meurtre au CFHT
Tome 2 : Les protons perdus du LHC, l’action se déroule au CERN et su la côte
Est des USA
Tome 3 : Le mystère du Méridien zéro, se déroule entièrement à Londres et à
Greenwich
Tome 4 : L’inconnue du Pic, action à Biarritz, au Pic du Midi, à Séville et à
l’ESTEC en Hollande
Tome 5 : ISS en péril, le lieu de l’action semble évident l’ISS et les lieux
liés à l’ISS.
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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