Conférences et
Événements : Calendrier
.............. Rapport
et CR
Astronews
précédentes : ICI dossiers à télécharger par ftp : ICI
ARCHIVES DES ASTRONEWS : clic sur le sujet désiré :
Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires
Sommaire de ce
numéro :
Une
mine de galaxies : Au début des temps. (30/09/2006)
SNLS-03D3bb
: Une supernova qui sort des clous. (30/09/2006)
Et en plus elle est belle : La première touriste
femme de l'espace. (30/09/2006)
Ça
fond à vitesse grand V : L'Arctique se dissout. (30/09/2006)
METOP
: Départ en vue enfin.
(30/09/2006)
Sophie
: Remplace Élodie pour chercher les exoplanètes. (30/09/2006)
New Horizons : (Jupi)Terre en vue!. (30/09/2006)
Uranus : Une éclipse vue par Hubble. (30/09/2006)
Cassini-Saturne :.Le monde merveilleux des anneaux. (30/09/2006)
Les rovers
martiens :.Victoire pour Opportunity! (30/09/2006)
Mars Express :.Le visage revisité! (30/09/2006)
MRO : La Super caméra fonctionne parfaitement. (30/09/2006)
Un site Internet à découvrir :. Sébastien Leboutte ouvre
son site. (30/09/2006)
Les magazines conseillés : Ciel et Espace et Pour la Science
d'Octobre (30/09/2006)
(Photos HST/ES/UCSC)
Des astronomes de l'Université
de Californie à Santa Cruz (UCSC) ont utilisé le télescope Hubble afin
d'explorer le tout début des origines quelques centaines de millions d'années
après le Big Bang.
Ils se sont aperçus d'une étonnante augmentation du
nombre de galaxies aux environs de 13 milliards d'années, soit plusieurs
centaines de millions d'années seulement après le BB. Ils ont pu ainsi
"voir" les premiers stades d'évolution de ces galaxies primitives et
ainsi confirmer la théorie de formation des galaxies : les grandes galaxies se
forment progressivement au cours du temps lors de la collision de galaxies plus
petites.
Ils ont visé les endroits les plus sombres du ciel
comme ceux du Hubble Ultra Deep Field (HUDF)
et du Great Observatories Origin Deep Survey (GOODS)
afin d'étudier les galaxies les plus brillantes situées à ces grandes
distances.
Ce sont les données IR et visibles les plus lointaines
jamais recueilles.
Les chercheurs
ont observé des centaines de galaxies parmi les plus lumineuses situées aux
alentours de 900 millions d'années après le BB (z=6), mais lorsqu'ils
observèrent plus loin vers les 700 millions d'années (z= 7 à 8) ils n'en
trouvèrent qu'une.
Il semble donc que beaucoup de choses se soient
passées pendant ces 200 millions d'années et que cette période a été le siège
de multiples collisions de petites galaxies qui ont formé les grandes observées
200 millions d'années plus tard.
Cette méthode quantitative a montré à quelle vitesse
se forment les galaxies importantes.
On voit ici 4 rangées horizontales de galaxies ayant
un redshift aux alentours de 7 (l'Univers avait 750 millions d'années)
examinées sous différentes longueurs d'onde avec les filtres : V: 591nm; i :
776nm; z : 944nm; J : 1119nm et H : 1604nm allant de plus en plus vers l'IR. On
voit qu'elles ne sont réellement détectées qu'avec les filtres J et H.
Cette détection brusque au delà de 1000nm est un signe
caractéristique de jeunes galaxies en train de former des étoiles, car la
lumière est fortement absorbée par l'Hydrogène neutre présent à cette époque
là.
Ce sont comme toujours les superbes instruments ACS
(Advanced Camera for Surveys) et NICMOS
(Near Infrared Camera and Multi-Object Spectrograph) de
Hubble qui sont à la base de ces révélations.
Les galaxies observées dans cette étude sont beaucoup
plus petites que la notre ou que les galaxies récentes; elles étaient aussi
baignées d'une lumière bleue correspondant à la formation des étoiles, ce bleu
qui au cours du temps s'est décalé vers le rouge avant d'être détecté par
Hubble.
On n'a pas été capable de voir les petites galaxies
qui ont donné naissance à ces galaxies détectées par Hubble, mais on sait que
la graine de ces galaxies originelles se trouvent dans les infimes variations
de densité que l'on remarque dans le rayonnement de fond cosmologique tel que
vue par WMAP et qui représente notre Univers si remarquablement homogène
approximativement 3 à 400.000 ans après le BB.
Ces toutes premières galaxies originelles seront peut
être observées par le successeur de Hubble le JWST (James Webb Space Telescope).
Consulter absolument le site de l'Observatoire de Lick sur les
premières galaxies qui fait un point complet (en anglais) sur la question.
Le site de l'ESA
rapporte aussi des informations sur ce sujet et aussi d'autres images
complémentaires et des animations vidéo.
Une équipe de
chercheurs menée par Andrew Howell de l'Université de Toronto, vient de découvrir
une Supernova (SN) bizarre.
Pourquoi
bizarre, mon cher cousin?
Retour
historique !
Le concept de
super nova, a été inventé par Fritz
Zwicky vers 1930 en élargissant la notion introduite par T Brahé; c'est lui
qui organise un programme de recherche systématique des SN en effectuant la
comparaison de photos prises à intervalles réguliers
En près de trente
ans Zwicky et son équipe ont détecté plus de 300 supernova! C'est ce même
Zwicky qui en 1938 eut l'inspiration géniale sur la genèse des SN : ce serait l'effondrement du cœur d'une étoile par énergie
gravitationnelle.
La classification des SN vient par contre de Rudolf
Minkovki dans les années 1940.
Il les décomposa
en deux grandes familles : les SN de type I et de type II.
Les types I n'ont
pas la raie d'Hydrogène (le composant le plus abondant de l'univers!) dans leur
spectre, alors que les SN du groupe II les ont.
Rien n'étant
simple il existe aussi des sous classes :
Type Ia: Présence des raies du silicium
ionisé.
Type Ib: Absence des raies du silicium,
présence de raies de l'hélium.
Type Ic: Absence des raies du silicium et
de l'hélium.
Type II normal: Domination des raies de
l'hydrogène, présence de raies de l'hélium
Type IIb: Présence dominante des raies de
l'hélium.
Un autre facteur
important des SN est leur courbe de lumière (la luminosité observée de la SN
quand elle se produit et son évolution dans le temps) qui elle aussi dépend du
type de SN.
Les SN Ia sont les
plus brillantes, et le maximum est atteint au bout de quelques dizaines de
jours.
La décroissance
est ensuite exponentielle. (voir article sur ce site sur la journée
des SN à l'IAP)
Les courbes de
lumière des SN Ia sont presque toutes assez semblables, on verra plus tard que
cela va avoir une conséquence très positive un peu plus tard.
À son maximum
d'intensité une supernova brille comme un milliard de Soleils!
Les SN Ia sont
associées à la vieille population d'étoiles (population appelée III).
Elles
correspondent à l'explosion thermonucléaire d'une naine blanche qui a un
compagnon plus massif qui l'alimente.
Cette explosion
apparaît quand la masse de cette naine blanche dépasse une certaine masse
critique (dite de Chandrasekhar
et égale exactement à 1,4 la masse solaire). Il y a effondrement allumage des
couches supérieures (Carbone) et destruction totale de l'étoile.
La luminosité de
l'étoile au moment de l'explosion correspondant au même phénomène physique très
homogène (la même masse, donc même luminosité intrinsèque), et est donc similaire pour toute
les Ia, de plus ils sont très lumineux (plus lumineux que la galaxie qui les abrite) ce
qui les rend éligibles au titre de CHANDELLES STANDARD (standard candles en anglais) pour étalonner l'univers. (voir texte sur la mesure des
distances dans l'univers pour ceux qui ont oublié).
En effet en étudiant leur luminosité
apparente, connaissant leur luminosité réelle, on en déduit la distance.
Et c'est là que la bât blesse; car ce
que nos amis canadiens ont semble t il découvert c'est une SN Ia (numérotée SN
2003fg ou SNLS-03D3bb, elle est située à 4 milliards d'années lumière, détectée
grâce au CFHT et au Keck à Hawaï) qui n'obéit pas à la règle.
Elle aurait 2,1 fois la masse de notre Soleil (au lieu des
1,4) ce qui la rend 2,2 fois plus lumineuse que les étalons standards.
On ne sait pas pourquoi!!!!
Une explication met en cause la vitesse
de rotation de l'étoile qui aurait été si rapide qu'elle aurait créé une force
centrifuge empêchant la gravité de l'écraser à la limite habituelle.
Une autre explication: l'explosion
serait le résultat de la fusion de deux naines blanches.
Pas de panique, à priori on n'en a
trouvé qu'une de ce genre, ce n'est pas encore la catastrophe, mais si le
nombre de telles irrégularités augmentait, il faudrait revoir la théorie.
Donc à suivre de près.
Ils viennent de
publier leurs résultats dans
Nature.
On peut aussi consulter
: Utilisation
des supernovae de Type Ia pour déterminer les paramètres cosmologiques
(Photos : JSC/NASA/Bill Ingalls)
La navette STS115 s'étant enfin posé le 21 Septembre
2006, l'attention du public put enfin se tourner vers l'expédition 14 vers
l'ISS qui avait déjà démarré de Baïkonour depuis quelques jours (lancement le
18 Septembre 2006 et docking le 20).
En effet cette expédition comme les américains nomment
les missions vers l'ISS présente deux nouveautés :
·
Le touriste prévu, le Japonais Daisuke Enomota n'a pas
reçu le OK pour son départ à bord de Soyuz, il n'a pas réussi tous les tests
médicaux (n'oublions pas que le vol en Soyuz est, disons, plus
"viril" qu'un vol à partir de la navette, aussi bien à l'aller qu'au
retour)
·
Mais même les touristes ont des backup et nous eûmes
le plaisir de voir la première femme touriste de l'espace, une superbe
américaine d'origine iranienne Anousheh Ansari de 38 ans.
La photo complète (quand on clique dessus) fait
apparaître aussi les deux autres partenaires de Anoushe : Mikhail Tyurin
officier Russe habitué aux vols longues durées et le commandant américain
Michael E. Lopez-Alegria.
Une autre
belle photo de cette touriste.
Voici sa courte biographie : c'est tout d'abord une
businesswoman, elle a été la co fondatrice de la société Telecom Tecnologies
Inc. Elle est très impliquée dans les télécoms et dans l'espace où elle fait
fortune.
Elle est née à Téhéran en 1967 et émigra aux USA en
1984, elle est Ingénieur en électrotechnique et informatique, elle parle très
bien le français. Elle est mariée, donc célibataires astronautes vous n'avez
plus d'espoir!. Elle a payé 20 millions de $ pour participer à ce voyage.
L'entraînement à la Cité des Étoiles (s'appelle
maintenant le centre Yuri Gagarine) de Anousheh est disponible sur le site de Space Adventures.
Elle publie aussi régulièrement son blog que voici. (nos amis canadiens
ont un mot superbe pour ne pas utiliser le mot blog qui est de consonance anglo
saxonne : babillard!!), elle y décrit notamment ses problèmes pour aller ….aux
toilettes, ce qui ne semble pas simple., d'autant plus que son kit de toilette
avait été prévu pour …un homme (le Japonais qui n'a pas passé les tests!).
Notre première touriste femme est retournée sur Terre
sans problème avec l'expédition 13 ce 29 Septembre.
À ce moment là c'est Thomas Reiter l'astronaute européen qui sera le
plus ancien à bord de l'ISS, il est arrivé avec STS 121 et retournera
sur Terre en Décembre 2006 avec STS 116.
Quelques photos :
Équipés de leurs scaphandres Sokol l'Expédition 14
dit au revoir aux terriens; de bas en haut : Tyurin le Russe, Lopez-Algeria
l'Américain et la touriste Ansari. |
Départ du Soyuz TMA-9 de l'expédition 14 en
direction de l'ISS le 18 Sept 2006 de Baïkonour |
Il est l'heure de
passer à table.
Les différentes
étapes de l'évolution de l'ISS en photos NASA.
(Photo NASA/JPL)
Les dernières
nouvelles des satellites de surveillance de la Terre de la NASA notamment (QuickScat ; Icesat; etc…) , ne nous donnent pas de
bonne nouvelle de la zone polaire arctique.
Ces satellites nous indiquent que les glaces
permanentes qui en principe ne fondent pas pendant l'été ont diminué
brusquement de plus de 10% et en certains endroits de plusieurs dizaines de
pour cent entre 2004 et 2005, signe d'un réchauffement qui semble irréversible.
La diminution de cette glace permanente arctique
atteint une superficie égale à une fois et demis la surface de la France qui
peut avoir une épaisseur de plusieurs mètres. Elle est remplacée par une couche
de glace beaucoup moins épaisse de l'ordre de quelques dizaines de centimètres,
donc plus sensible à la fonte estivale.
La conclusion logique est que cette diminution des
glaces arctiques va encore battre des records cette année, comme ce fut le cas
des dernières années précédentes.
Voici les observations du satellite QuickScat
(signifie Quick Scatterometer,
c'est un instrument radar qui mesure par réflexion de micro ondes l'état de
surface des océans ou de la glace dans toutes les conditions météorologiques.
Vient de scattering : diffusion, réflexion.)
C'est une méthode très performante pour détecter
l'évolution des glaces.
Sur ce graphique on voit la comparaison entre 2004 et
2005 basée sur les données de QuickScat du JPL.
Cette étude menée par Son Nghiem du JPL montre que si
les glaces permanentes commencent à disparaître à cause de la fonte en été,
alors une énorme surface sans glace va s'ouvrir qui aura des conséquences
importantes sur l'environnement et l'économie et le transport maritime.
Les chercheurs pensent que cette fonte est due à la
dérive par les vents des glaces de l'Est vers l'Ouest arctique un peu plus
chaud.
Si cette couverture de glace continue à diminuer, cela
risque de réchauffer l'océan et l'atmosphère (car il y a plus de surface sombre
, l'eau qui absorbe la lumière du soleil) ce qui provoquera encore plus de
fonte, c'est un ce qu'on appelle un phénomène divergent.
Le phénomène doit quand même être analysé plus en
détail et sur une plus longue période. La température de la région arctique
s'est élevée de 1°C au cours des dix dernières années.
Ces modifications de l'océan arctique ont une
influence fondamentale pour la planète et en particulier pour notre vieux
continent :
·
Cela joue sur le niveau des précipitations
·
La densité et le type de poissons
·
L'augmentation évidente du niveau de la mer
·
Nouvelles routes maritimes, là où les glaces étaient
permanentes
Sommes nous responsables de ce changement climatique,
ou alors comme toujours n'avons nous qu'un rôle négligeable au niveau de la
planète? De toutes façons ce n'est certainement pas bon de rejeter autant de
CO2 dans l'atmosphère, donc quoi qu'il en soit, il faut le réduire.
Le satellite Envisat
de l'ESA arrive aux mêmes
conclusions.
L'ESA nous montre des images du radar ASAR de Envisat
de la région du Spitzberg en Norvège cet été, où l'on voit la fragmentation de
cette couche de glace permanente de l'arctique.
Dans le même genre d'information sur le changement
climatique, des
chercheurs américains de l'Université Davis de Californie, ont montré que
les périodes plus chaudes pendant les dernières périodes glaciaires ont
favorisé le rejet de méthane contenue dans les océans dans l'atmosphère,
favorisant ainsi l'effet de serre (greenhouse effect en anglais).
On s'en est aperçu en effectuant des prélèvements par
carottage (à bord d'un bateau français le Marion Dufresne
du CNRS) et en analysant les sédiments : le méthane a été très abondant entre
16.000 et 14.000 ans et ensuite il y a 10.000ans. à ces époques là, les
glaciers étaient en train de fondre et les océans se réchauffaient.
Les
climatologues pensent que les deux dernières décennies ont été les plus chaudes
depuis …..12.000ans!!!
Mais ce n'est pas tout, il y a quelques jours, un célèbre
scientifique climatologue au GSFC (Goddard Institute for Space Studies) pour la
NASA, James Hansen, est un
empêcheur de polluer en rond; il vient de récidiver et de publier un
article qui ne va pas plaire à l'équipe dirigeante américaine (on sait que les
USA ne veulent pas ratifier le protocole de Kyoto); il insiste encore sur le
réchauffement climatique.
Ce qui est nouveau, c'est à ce qui paraît, la NASA lui
aurait demandé de censurer son article car contraire à la politique officielle
US, et cela nos amis américains n'apprécient pas du tout!
D'après J Hansen, on aurait encore 10
ans pour essayer de renverser la vapeur (de CO2 bien sur, mauvais jeu de
mots) et limiter l'augmentation de température à 1°C, après il sera trop tard
et la température moyenne de la planète risque de monter de 2 ou 3°C ce qui
d'après le climatologue en ferait une toute autre planète.
50% des espèces pourraient disparaître, le niveau des
mers monter dramatiquement (à quand Manhattan submergé?).
Hansen félicite Terminator en Californie qui semble
être parmi les quelques conscients du problème, en effet A Schwarzenegger vient
de promulguer des lois courageuses anti-pollution dans cet état.
Et pour terminer une vue inquiétante de l'ouragan
Katrina qui a empoisonné la vie de nos américains l'année dernière en
saccageant la Nouvelle Orléans.
(cliché : NASA/SVS, le SVS c'est le studio d'animation de la NASA, à voir
les merveilles qu'ils arrivent à faire).
Les différentes couleurs correspondent aux différentes
températures de surface de l'océan.
Voir aussi les
dégâts de Katrina vus de haut.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Variabilité
climatique rapide en période glaciaire : les événements de
Dansgaard/Oeschger et de Heinrich et leur enregistrement dans les glaces
La
paléoclimatologie par le CNRS.
Rapport
complet de la NASA et didactique sur le
réchauffement climatique avec
film mpeg expliquant le rôle de l'effet de serre sur la fonte de
l'arctique.
L'accélération
massive de la disparition de la banquise arctique déclenche une alerte
planétaire, article en français de Michael McCarthy et David Usborne publié par
The Independent, le 15 septembre 2006
Article de
MSNBC sur James Hansen.
La fonte des
glaces du Groenland par l'Université du Texas et une
belle photo NASA du Groenland par le MODIS du
satellite Terra.
Metop
http://www.esa.int/esaLP/SEM8AW7LURE_LPmetop_0.html
Nouvelle date de lancement du premier satellite
météorologique européen sur orbite polaire
Le lancement de MetOp-A est désormais prévu pour le
samedi 7 octobre depuis Baïkonour (Kazakhstan). Premier de la nouvelle série
européenne de trois satellites météorologiques opérationnels conçus pour
surveiller l’atmosphère en orbite polaire autour de la Terre, il complètera les
satellites européens Météosat exploités avec succès en orbite géostationnaire
et constituera la contribution de l’Europe au système intégré élaboré avec les
États-Unis afin d’améliorer les prévisions météorologiques et les données
climatiques.
La série de satellites MetOp est un programme mené en
commun par l'Agence spatiale européenne (ESA) et par l'Organisation européenne
de satellites météorologiques (Eumetsat), qui sera chargée de l'exploitation en
orbite. Ces nouveaux satellites constitueront le segment spatial du Système
polaire d'Eumetsat (EPS), destiné à étudier l'atmosphère avec une grande
précision. Ils survoleront
le globe d'un pôle à l'autre à une altitude d'environ 817 km en
recueillant des données à haute résolution afin de compléter le suivi de
l'atmosphère conduit à l'échelle hémisphérique par le système Météosat depuis
l'orbite géostationnaire.
Ces nouveaux satellites européens seront exploités en
parallèle avec le système de satellites météorologiques sur orbite polaire de
l'Administration nationale américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA), les données ainsi obtenues permettant de
suivre le climat de notre planète et d'améliorer les prévisions
météorologiques. Tandis que les satellites de la NOAA fonctionnent sur
"l'orbite de l'après-midi" (le franchissement de l'équateur ayant
lieu l'après-midi, en heure locale), les satellites européens MetOp assureront
le service de "l'orbite du matin".
Les satellites MetOp ont été conçus et réalisés par
une équipe industrielle placée sous la conduite d'EADS
Astrium, Toulouse. Trois modèles de vol ont été commandés et sont, pour
l'essentiel, achevés ; ils seront lancés de manière échelonnée afin d'assurer
la continuité des données à l'horizon 2020. Mesurant 6,5 m de hauteur et pesant
environ 4 tonnes, le premier satellite de cette nouvelle série, MetOp-A,
emporte 11 instruments fonctionnant en synergie qui se complètent l’un l’autre
et fournissent des données complémentaires à celles recueillies par d’autres
systèmes de satellites météorologiques.
Le satellite se trouve actuellement au cosmodrome de
Baïkonour (Kazakhstan), où il est soumis à des derniers préparatifs avant son
lancement par Starsem à bord d’un lanceur russe Soyouz ST/Frégate le 7 octobre
2006. Le décollage est prévu à 18 h 28 heure de Paris (16 h 28 TU).
Le service TV de l’ESA couvrira le lancement en direct
depuis la salle de contrôle de mission principale du Centre européen
d’Opérations spatiales (ESOC) de l’ESA, à Darmstadt (Allemagne). La première
vidéotransmission couvrira les quinze dernières minutes du compte à rebours, le
décollage et le vol du lanceur jusqu’à l’arrêt des moteurs de l’étage supérieur
Frégate. Une deuxième séquence en direct est prévue quelque 75 minutes plus
tard, au moment de la séparation du satellite et de l’étage supérieur du
lanceur et de l’acquisition du premier signal MetOp par le centre de contrôle
de la mission.
Le lancement sera également couvert par les deux sites
web : http://www.esa.int/metop et http://www.eumetsat.int/
Le LAM - OHP /
OAMP /CNRS / Université de Provence communique :
SOPHIE, le
dernier né des spectrographes (SOPHIE : Spectrographe Pour
L'Observation Des PHénomenes SIsmologiques et Exoplanétaires) de l’Observatoire de Haute Provence et les
téléobjectifs britanniques SuperWASP
découvrent et caractérisent deux nouvelles exoplanètes
Une équipe
d’astronomes britanniques, français et suisses vient de découvrir deux planètes
extra-solaires à transit.
Cette double
découverte a été réalisée en utilisant
les techniques combinées de transit photométrique, grâce au programme
SuperWASP, et de vitesses
radiales, grâce au tout nouveau spectrographe SOPHIE conçu et réalisé
par l’Observatoire de Haute-Provence.
Ces deux nouvelles
planètes, de type Jupiter chauds, s’ajoutent à la précieuse liste des 12
planètes extra solaires dites à transit.
Avec cette
découverte, SOPHIE, spectrographe de nouvelle génération, fruit du savoir-faire
français, vient de faire la preuve de sa très grande efficacité… alors qu’il
n’est qu’en phase de test.
On connaît
aujourd'hui plus de 200 planètes autour d'étoiles autres que le Soleil.
Parmi ces planètes
extra solaires, la recherche et la caractérisation des planètes dites à transit
font partie des études de pointe en exoplanétologie.
Elles associent
deux techniques de détection.
·
La première
repose sur la faible diminution périodique de la luminosité d’une étoile
lorsqu‘une planète passe devant son disque ; on parle alors de « transit
photométrique ».
·
La seconde
est fondée sur l’infime perturbation du mouvement de l’étoile due à la présence
d’une planète en orbite autour de celle-ci; c’est la méthode des vitesses
radiales.
Alors
que la première technique donne une information sur la taille du compagnon, la
seconde permet de caractériser la masse et donc de valider la nature même de
l’objet en orbite.
Ces deux paramètres, rayon et masse,
permettent de déterminer la densité de ces exoplanètes et ainsi d’apporter de
précieuses informations sur leurs propriétés internes, ce qui permet la
comparaison aux planètes de notre système solaire.
Avec les moyens
d’observation actuels, seule la combinaison de ces deux méthodes permet de
caractériser ainsi les planètes extra solaires mais la détection des transits
n’a été jusqu’à présent que très rarement possible. Parmi
les 200 exoplanètes recensées à ce jour, seulement 12 planètes à transit
ont été détectées et caractérisées.
La détection des
transits représente donc un enjeu considérable et c’est notamment pour cette
raison que le CNES lancera le satellite
photométrique Corot à la fin de l’année 2006.
Le programme de
photométrie SuperWASP, dirigé par une équipe du Royaume Uni, a réalisé au moyen
de huit téléobjectifs grands angles robotisés un programme d’observations
photométriques de haute précision sur plus de 200 000 étoiles afin de déceler
les infimes baisses de luminosité périodiques pouvant être attribuées à un
compagnon planétaire. Plusieurs douzaines de candidats ont pu ainsi être
identifiés. Pour établir la nature planétaire de ces candidats, l’équipe
anglo-saxonne s’est jointe à une équipe franco-suisse pour réaliser le suivi
spectroscopique grâce à la méthode des vitesses radiales.
Ce suivi a été
effectué avec SOPHIE, le nouveau spectrographe de l’Observatoire de Haute
Provence dès le début septembre, alors qu’il venait à peine d’être installé au
foyer du télescope de 193cm.
Quelques nuits
d’observations seulement ont permis d’identifier parmi l’ensemble des candidats
« SuperWASP » deux objets de type planétaire et de caractériser leur masse.
Télescope de 1m93 de l'OHP. Ce télescope a permis de
détecter de nombreuses planètes extra solaires, avec l'instrument ELODIE, puis
à présent avec SOPHIE
(photo : OHP)
Les deux étoiles
autour desquelles ces planètes ont été détectées sont relativement comparables
à notre Soleil.
L’étoile WASP-1
est légèrement plus chaude et plus volumineuse; elle est située à environ 1000
années lumière,
dans la
constellation d’Andromède.
L’étoile WASP-2
est au contraire légèrement plus froide et moins volumineuse; elle est située à
environ 500 années lumière dans la constellation du Dauphin.
Bien qu’invisibles
à l’œil nu, ces deux étoiles sont facilement détectables avec un télescope
amateur.
Les deux nouvelles planètes, qui portent désormais à
14 le nombre de planètes à transit connues,
portent les noms de WASP-1b et WASP-2b. Elles sont toutes deux des
planètes géantes, de type
Jupiter, mais tournant à proximité de leur étoile en
seulement 2,5 et 2,2 jours de période
respectivement, contre 12 ans pour Jupiter. Leur
proximité à leur étoile implique que ces planètes
sont beaucoup plus chaudes que Mercure, elles
appartiennent de ce fait à la classe des Jupiter chauds.
L'analyse des propriétés de ce type d'exoplanètes, et
notamment leur densité, permet d'extraire des informations sur la structure
interne de ces planètes gazeuses et de les comparer aux planètes géantes de
notre système solaire.
Ces informations sont utiles pour mieux comprendre les
processus de formation et d'évolution des planètes.
Cette
découverte révèle la remarquable précision et l’étonnante efficacité pour
détecter et
caractériser de
nouvelles planètes extra solaires de l’instrument SOPHIE… alors
qu’il ne fait que
ses « premiers pas ».
Réalisé grâce au financement de l’Institut National
des Sciences de l’Univers (INSU) et du Conseil
Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, SOPHIE est le fruit de l’expertise
française dans ce domaine de la construction instrumentale pour l’astronomie.
Il est actuellement en cours de tests techniques et
scientifiques sur le télescope de 193 cm de l’Observatoire de Haute Provence et
sera officiellement inauguré le 30 novembre prochain.
Il remplace le célèbre spectrographe ELODIE qui avait
permis en 1995 la découverte de la première planète extra solaire par M. Mayor
et D. Queloz de l’Observatoire de Genève.
Le spectrographe SOPHIE, qui s’avère 10 fois plus
sensible qu’ELODIE va démarrer un large programme de recherche et de
caractérisation de planètes extra solaires. Ses excellentes performances
illustrent d’ores et déjà ses capacités à pouvoir mener le suivi et la
caractérisation des dizaines, voire des centaines, de candidats
exoplanètes que le satellite Corot va déceler dès ces
prochains mois.
Informations :
Cette découverte vient d’être annoncée à Heidelberg
lors d’une conférence internationale sur les planètes extra solaires. Une
publication relatant cette découverte a été soumise à la revue « Monthly
Notices of the Royal Astronomy Society ».
Pour vous remettre à niveau sur la détection des exoplanètes
: la
conférence de R Ferlet à la SAF.
(Photos NASA/JHUAPL)
Les marins disaient Terre, Terre quand ils
apercevaient une nouvelle terre de leur poste de vigie, et bien la sonde New
Horizons vient
d'apercevoir une nouvelle terre dans l'océan spatial : Jupiter.
La caméra spéciale de NH, LORRI dont nous
avons parlé récemment vient d'imager la planète géante d'une distance de
291 millions de km, prise le 4 Septembre 2006.
On y remarque les satellites Europe et Io et leurs
ombres sur la planète.
Cette image est en fait une image de test avant la
rencontre rapprochée avec Jupiter.
La caméra est surtout réglée pour des objets (comme
Pluton et les KBO) plus sombres que Jupiter, le temps d'exposition a été ici
de…6 millisecondes!
La vraie rencontre avec Jupiter et son système
satellitaire sera en Janvier et Février prochains, les images seront beaucoup
plus précises, 125 fois plus précise que ce que l'on voit maintenant et on
devrait avoir les plus belles photos de Jupiter depuis le passage de Cassini en
2003.
La sonde est toujours à la limite de la ceinture des
astéroïdes et foncent vers Jupiter à plus de 60.000km/h.
Le PI de la mission est Alan Stern du SWRI le bien
nommé, et comme il le dit, ces premières photos ont ouvert notre appétit.
Description
de la mission sur ce site.
(Photos NASA/STScI)
Du jamais vu avec Uranus : le transit d'Ariel devant le disque de
cette géante gazeuse.
C'est ce que
vient de photographier Hubble dans le proche infra rouge.
Le point blanc c'est Ariel la lune d'Uranus qui fait
1000km de diamètre et qui jette son ombre représentée par le point sombre de la
photo.
C'est un phénomène assez rare car les satellites
d'Uranus sont sur des orbites inclinées par rapport à l'orbite d'Uranus qui
elle même circule de façon très inclinée (presque 90° ce qui lui donne un cycle
de saisons extrême). Ses lunes sont sur une orbite équatoriale, ce qui donne
une possibilité de transits tous les ….42ans, la dernière fois c'était en 1965
mais les télescopes n'étaient pas assez puissants à cette époque pour détecter
des transits.
Donc c'est une première aujourd'hui.
(photos : NASA/JPL).
On ne s'en lasse pas, Cassini dû à la position
particulière de Saturne par rapport au Soleil (opposition) nous donne à voir
des images des anneaux un peu fantasmagoriques en ce moment, comme la vue
suivante prise le 9 Septembre 2006 d'une distance de plus de 600.000km dans le
visible.
La colorisation est de moi comme d'habitude, je n'ai
pas pu résister.
Cassini était très proche du plan des anneaux
lorsqu'il a pris cette photo.
À voir aussi de nos amis de spaceref cette collection
d'images de Saturne et de ses anneaux lors de l'opposition.
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les animations et
vidéos : http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/videos/videos.cfm?categoryID=17
Les prochains
survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites
de Cassini par The Planetary Society; très bon!
Voir liste des principaux
satellites.
(Photos NASA/JPL)
Ça y est, notre robot Opportunity après nous avoir
fait languir, vient enfin d'arriver au terme de son périple : le cratère
Victoria, dont il vient d'atteindre les bords. C'est sol 951, soit le 26
Septembre 2006.
Voici la vue du cratère Victoria prise depuis MGS.
Plus de détails en cliquant sur l'image.
Le robot Opportunity se trouve situé vers la gauche de
l'image (à 10H comme diraient les pilotes).
De ce point il commence à prendre des photos, dont la
photo suivante montrant le bord de ce cratère de 800m de diamètre.
Voici une vue de l'approche du
cratère, un jour avant la photo suivante.
À première vue,
ce cratère (bien plus grand que les précédents déjà visités) montre des parois
abruptes avec des roches affleurantes et le fond rempli de dunes de sable.
Un rêve de géologue comme le disait récemment Steve
Squyres, le papa des robots en tant que PI de Spirit et Opportunity. Il faut
absolument s'approcher de ces couches de pierres, afin qu'elles nous disent si
vraiment la période humide déjà découverte était étendue dans le temps ou pas.
Opportunity a déjà couvert plus de 9200m depuis son
arrivée en Janvier 2004, dix fois plus de distance que ce qui était garanti par
le constructeur, un beau succès. Une grande partie du temps a été consacrée à
l'étude du cratère Endurance, nous en avons abondamment parlé, puis ce fut le
long (20 mois!) et pénible chemin (ensablement tragique, on a frôlé la
catastrophe) vers cet immense cratère.
Nous attendons beaucoup de l'étude de Victoria. Il
doit comme première tache effectuer une mosaïque en couleur de la totalité du
bord du cratère.
Grâce à notre ami Raoul Lannoy qui l'a trouvé sur le
Net, il nous fait partager cette vue en très
haute résolution (2,1MB) des bords du cratère Victoria, époustouflant!
Sortez vos lunettes
bleu-rouge pour voir cette photo anaglyphe du cratère en cliquant sur les
lunettes.
La communication avec les deux robots va être un peu
réduite pendant ce mois d'Octobre 2006 car Mars passe derrière le Soleil,
rendant les contacts avec la Terre plus difficiles.
Les robots fonctionnent si parfaitement que la NASA a décidé de prolonger
d'un an la vie opérationnelle (en clair, le paiement des salaires des
ingénieurs et techniciens sur Terre) de nos deux amis, de même ils prolongent
la vie de deux ans pur Mars Global Surveyor (MGS) opérationnel depuis 1997 et
Mars Odyssey depuis 2001.
Peut être que ces deux années de plus pour les sondes
en orbite permettront d'étudier plus en détail le climat martien, que l'on dit
en train de changer.
Tout ceci au moment où MRO commence à être en
opération (voir rubrique spéciale).
Voir les dernières photos de Victoria.
Les meilleures
photos sont classées dans le planetary photojournal que vous pouvez retrouver à
tout instant:
http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Mars
Où sont les rovers
maintenant, cette
page de la NASA vous donne la carte précise des chemins et emplacements.
Les images en
couleur par des amateurs: http://www.lyle.org/~markoff/
Comprendre les
couleurs : http://www.highmars.org/niac/education/mer/mer00b.html
Les rapports de mission par Steve
Squyres (responsable mission) mis à jour régulièrement. (anglais)
(Photos ESA/G Neukum)
Tout le monde se rappelle l'émoi en 1976 crée par la
sonde Viking en orbite autour de Mars qui avait photographié avec sa caméra un
endroit de la plaine Cydonia, que l'on a tout de suite appelé "Le visage
de Mars".
|
|
"Le visage" vu par Viking Orbiter en 1976
(© NASA/JPL) |
Le même "visage" vu par Mars Global
Surveyor 20 ans plus tard. (© MGS/M Malin) |
Bien entendu tous les amateurs de mystères du monde y
ont vu un signe de je ne sais pas quoi, mais le mystère demeura entier jusqu'à
ce qu'une caméra plus performante de Michael Malin à bord de MGS photographia
le même endroit et le mystère fut levé, ce n'était qu'un jeu d'ombres sur une
colline martienne.
Et bien l'Europe avec Mars Express vient d'y mettre
aussi son grain de sel.
L'ESA communique que Mars Express a
recueilli des images de la région martienne de Cydonia, rendue célèbre par
le fameux « visage de Mars ». Parmi les photos prises par la Caméra Stéréo à
Haute Résolution (HRSC) figurent quelques-unes des vues les plus spectaculaires
jamais renvoyées de Mars
D’avril 2004 à juillet 2006, plusieurs tentatives de
photographier la région de Cydonia n’avaient pas donné de résultats
satisfaisants en raison de l’altitude de survol et de la présence de poussières
ou de brumes dans l’atmosphère. Il a donc fallu attendre le 22 juillet dernier
pour que la caméra HRSC à bord de Mars Express puisse enfin réaliser une série
de prises de vues qui montrent le fameux « visage de Mars » avec un niveau de
détail sans précédent.
Les données ont été recueillies au-dessus de la région
de Cydonia au cours de l’orbite n°3253, avec une résolution au sol d’environ
13,7 mètres par pixel. La région de Cydonia se situe approximativement par 40,75°
Nord et 350,54° Est.
« Ces images de la région martienne de Cydonia sont
vraiment spectaculaires », estime le Dr. Agustin Chicarro, chef de projet
scientifique de la mission Mars Express à l’ESA. « Non seulement elles nous
apportent une vision complètement nouvelle et détaillée d’un site célèbre
auprès des amateurs de mythes spatiaux du monde entier, mais elles nous donnent
aussi un impressionnant aperçu en gros plan d’une zone d’un grand intérêt pour
les géologues planétaires. De plus, elles démontrent à nouveau les capacités
exceptionnelles de la caméra de Mars Express. »
Cydonia se situe dans la région martienne d’Arabia
Terra et appartient à la zone de transition entre les hautes terres
méridionales et les vastes plaines du nord de la planète. Cette transition se
caractérise par de larges vallées parsemées de débris ainsi que des monticules
résiduels isolés de tailles et de formes variées.
« Le visage » fait son apparition en 1976
L’un de ces massifs résiduels est devenu célèbre en tant que « visage de Mars »
sur une image prise le 25 juillet 1976 par l’orbiteur de la sonde américaine
Viking 1.
Quelques jours plus tard, le 31 juillet 1976, un
communiqué de presse de la NASA faisait mention d’une formation « ressemblant à
une tête humaine ». Toutefois, les scientifiques de la NASA avaient déjà
correctement interprété l’image comme résultant d’une illusion d’optique causée
par l’angle d’illumination du Soleil, la morphologie de la surface de la
formation et les ombres portées, qui donnaient l’impression que le massif
comportait des yeux, un nez et une bouche.
En dépit de cela, le « visage de Mars » a été au cœur
d’une vague de spéculation sur les origines et les significations de possibles
structures artificielles sur la Planète Rouge, le « visage » lui-même devenant
le sujet le plus largement débattu.
Pour quelques passionnés, l’ensemble des structures
proches a même été considéré comme un paysage artificiel, avec de possibles
pyramides, voire une cité désagrégée. L’idée que la planète ait pu, à une
époque, abriter des êtres intelligents a depuis lors inspiré l’imagination de
nombreux passionnés de Mars, et a été à l’origine d’une littérature
pléthorique, plus ou moins sérieuse, allant d’articles dans la presse à des
oeuvres de science-fiction et d’innombrables sites sur Internet.
Néanmoins,
l’interprétation scientifique formelle n’a pas changé : le prétendu « visage »
n’a jamais été qu’une interprétation par l’imagination humaine d’une surface
fortement érodée.
Il a fallu attendre avril 1998 et la confirmation par
de nouvelles données collectées par la Mars Orbiter Camera, à bord de
l’orbiteur Mars Global Surveyor de la NASA, pour que le mouvement de
spéculation populaire sur la vraie nature du « visage » ne s’essouffle.
D’autres données, recueillies en 2001 par le même orbiteur n’ont fait que
confirmer cette conclusion.
Grand intérêt pour les géologues planétaires
Même si ces formations ne sont pas le fruit d’une intelligence extraterrestre,
elles n’en sont pas moins d’un intérêt significatif pour les géologues
planétaires.
Dans les régions voisines de Cydonia, sur les surfaces
en pente douce entourant les collines et les reliefs, on trouve fréquemment ce
que l’on appelle des « tabliers de débris ». Ils se forment au pied des monticules
résiduels et sont probablement constitués d’un mélange de débris rocheux et de
glace. Dans la région de Cydonia elle-même, de tels « tabliers » sont souvent
absents des massifs les plus petits. On estime que la formation de ces «
tabliers de débris » pourrait résulter de la formation des talus, de la
présence d’une masse de débris rocheux en pente à la base d’une falaise, et de
glissements de terrain.
Sur le massif du « visage », on peut distinguer de
tels glissements de terrains caractéristiques ainsi qu’une ébauche de « tablier
».
D’anciens « tabliers de débris » de plus grande taille
pourraient avoir été recouverts plus tard par des coulées de lave dans les
régions voisines. La façade ouest du « visage » a glissé au bas de la pente
sans perdre sa cohésion. La zone de décrochement est matérialisée par un long
escarpement qui s’étend du nord au sud. Les résultats d’une grande sape – un
glissement des rochers vers bas de la pente – sont également visibles au pied
des structures en forme de pyramides.
D’anciens « tabliers de débris » de plus grande taille
pourraient avoir été recouverts plus tard par des coulées de lave dans les
régions voisines. La façade ouest du « visage » a glissé au bas de la pente
sans perdre sa cohésion. La zone de décrochement est matérialisée par un long
escarpement qui s’étend du nord au sud. Les résultats d’une grande sape – un
glissement des rochers vers bas de la pente – sont également visibles au pied
des structures en forme de pyramides.
D’avril 2004 à juillet 2006, la caméra HRSC a
recueilli des données sur la région de Cydonia à de nombreuses occasions.
Voici la
vue d'ensemble de la région Cydonia, je n'ai pas réussi à repérer le
visage, merci à celui qui le trouve.
correction : vous avez été rès nombreux à m'indiquer
où se trouvait ce "visage", en plein centre de la photo, merci à tous,
je savais que je pouvais compter sur vous.
Malheureusement, les survols à haute altitude n’ont
permis des prises de vues qu’à faible résolution (orbites n°0262, 2533 et 2872)
tandis que la présence de poussières et de brumes dans l’atmosphère martienne
ont sérieusement réduit la qualité des données recueillies (orbites n°1216 et
2872), si bien qu’il avait été impossible jusque-là d’acquérir une imagerie de
bonne qualité au-dessus de Cydonia.
Le 22 juillet, la chance a enfin été au rendez-vous au
cours de l’orbite n°3253 et une large partie de la région de Cydonia a pu être
photographiée par la caméra HRSC à la meilleure résolution possible et en 3D.
En fait, en plus du célèbre « visage »
et des « pyramides » (voir image de gauche), une structure naturelle dont la
forme évoque un crâne apparaît également sur quelques unes des images réalisées
par Mars Express.
Ainsi que le disait le célèbre scientifique,
vulgarisateur et écrivain Carl Sagan : « L’imagination nous emmènera souvent
vers des mondes qui n’existent pas, mais sans elle nous n’irions nulle part.»
Note au sujet des images :
Les scènes en couleurs ont été reconstituées à partir
des trois canaux couleur de la caméra HRSC. Les vues en perspective ont été
calculées à partir du modèle numérique de terrain dérivé des canaux stéréos de
la caméra.
Les images
en anaglyphe 3D ont été réalisées à partir des canaux nadir et stéréo. La
résolution des images a été diminuée pour l’utilisation sur Internet.
Toutes
les nouvelles de Mars Express depuis le début dans les archives de ce site.
(Photo : JPL)
La
sonde MRO vient de terminer sa phase de 6 mois nécessaire pour arrondir son orbite polaire afin de la
rendre presque circulaire : 250 km - 316km. Rappelons que ce freinage
s'est effectué principalement grâce à la technique d'aerobraking (économise le
carburant emporté) possible à cause de l'atmosphère (même ténue) de Mars, des
allumages calibrés des moteurs chimiques ont quand même été nécessaires pour
affiner l'orbite.
Cet aérofreinage
est basé sur un modèle de l'atmosphère martienne : le Mars-GRAM (Global
Reference Atmospheric Model) développé à partir des résultats des missions
précédentes.
Néanmoins la
réalité a été différente en certains endroits, et la densité évaluée était très
inférieure à la densité d'atmosphère réelle.
La densité
atmosphérique varie de jour en jour sur Mars, il n'y a pas d'océan comme sur
Terre qui sert "d'amortisseur" thermique, l'atmosphère martienne
réagit immédiatement aux variations de température.
Il faut voir le
bon côté de la chose : ils vont pouvoir perfectionner le modèle pour les
missions suivantes!
Nos amis qui
guident cette mission au JPL doivent aussi tenir compte d'un nouveau paramètre
: Mars c'est presque la place de la Concorde à Paris aux heures de pointe : il commence à y avoir du monde
en orbite, il faut éviter les collisions avec une autre sonde, la probabilité
est faible mais non nulle.
Un programme pour
éviter les collisions (COLA : Collision Avoidance) a été développé à partir de
ceux utilisé sur Terre.
MRO qui a effectué
27 aérofreinages en a dédié 6 afin d'éviter une possible collision avec une
autre sonde.
Mais en principe
la probabilité devrait être de plus en plus faible, car MRO est situé sur une
orbite basse afin d'obtenir les images les plus précises de la surface.
MRO vient aussi de
déployer ces jours ci sa très longue antenne radar nécessaire à la détection
d'eau dans les couches proches de la surface (jusqu'à 1km). C'est l'instrument
appelé Sharad (Shallow Subsurface Radar)
de nos amis de l'Agence Spatiale Italienne.
Une séance de test
radar a eu lieu avec succès le 18 Sept 2006.
Cet instrument
devrait être complémentaire de MARSIS situé à bord de Mars Express et mis en service
l'année dernière. Ils utilisent des fréquences différents, et l'instrument à
bord de MRO permet de distinguer entre des couches d'eau ou de glace plus fine
que Marsis, par contre il pénètre moins profondément.
Le fait marquant de ces derniers jours
c'est le test réussi de la
caméra haute résolution : la
HiRISE (High Resolution Imaging Science Experiment) qui nous a envoyé sa première
image à partir de son orbite de travail, ce 29 Septembre 2006. résolution :
30cm par pixel.
C'est une petite
portion de l'image complète de Ius Chasma de Valles
Marineris
On y voit des
roches de l'ordre de 90cm de diamètre! On pourrait presque voir un Martien si
il était sur la photo.
Les images de MRO
: http://mars.jpl.nasa.gov/mro/gallery/calibration/index.html
Sur ce site le
dossier des articles MRO.
(ce paragraphe est
le votre si vous avez un site astro à nous faire connaître, n'hésitez pas à
nous contacter)
Un
jeune (19 ans) astronome amateur Belge, Sébastien Leboutte de Ottignies débutte
en astronomie et il vient d'ouvrir un
site d'astro photo que vous pouvez visiter.
Il utilise un
Meade LX200 de 10" couplé à une webcam.
Pour le moment il
se consacre au planétaire et ses photos sont tout à fait correctes.
Nous lui
souhaitons bonne continuation.
Ciel
et Espace nous gatte dans sa livraison d'Octobre, il y a un CD bonus de la
descente de Huygens sur Titan; rien que pour cela il faut l'acheter.
Voici le sommaire
:
Je vous recommande
l'article très complet sur
Titan avec notamment la thèse sur la présence de méthane de nos amis Gabriel
Tobie et Christophe Sotin de l'Université de Nantes et la contribution de Vera Rubin à
l'Astronomie moderne.
Johannes Schedler |
Audrey Loubens |
En
dix ans seulement, et presque par hasard, l’astronome amateur autrichien
Johannes Schedler est devenu un astrophotographe hors pair. Ses guides : une
curiosité aiguisée et le goût de l'esthétique. |
|
Pluton n'est plus une planète |
David Mac
Connel, Émilie Martin |
Depuis
août 2006, l’humanité dispose d’une toute nouvelle définition du mot «
planète », qui relègue Pluton au rang de « planète naine ». Mais avant de
s’entendre sur cette décision historique, les astronomes ont livré bataille.
Récit d’un été tumultueux. |
|
Exploration spatiale, les défis audacieux du Cnes |
Jean-François Haït |
Dès
cet automne, l’agence spatiale française va sélectionner les missions qui
décolleront à l’horizon 2010. Et même si ses moyens sont modestes, ses visées
ne manquent pas d’ambition. Qu’il s’agisse d’observer la haute atmosphère
terrestre ou de maîtriser le vol de satellites en formation. |
|
Titan : le monde de glaces livre ses secrets |
Julien Bourdet |
Comprendre
le satellite de Saturne, tel est désormais l’objectif des astronomes. Deux
ans après avoir découvert les paysages exotiques de Titan, les scientifiques
tentent de les interpréter. A coup de simulations numériques, ils commencent
à faire parler ce monde régi par un volcanisme de glace. Et les premiers
résultats sont à la hauteur des espérances. Au point qu’il semble désormais
impensable de ne pas y retourner. |
|
Vera Rubin, la femme qui a changé la face de l'Univers |
Yael Nazé |
Si
vous deviez citer le nom d’un astronome qui a bouleversé notre vision du
monde, vous penseriez sans doute à celui d’un homme : Hubble, Gamov ou
Lemaître… Pourtant, de la matière noire à la formation des galaxies, les
grands sujets de recherche actuels ont été lancés, avec quinze ans d’avance,
par une femme : Vera Rubin. |
|
Mondes, les univers ressuscités |
Audrey Loubens |
Dans
« Mondes, mythes et images de l’Univers », Guillaume Duprat et Leïla Haddad
font revivre des visions cosmiques échafaudées par les civilisations au cours
des temps. Un travail rare, fruit d’une passion originale. Rencontre avec un
architecte des songes. |
|
Dobson Kepler GSO 200mm |
Jean-Luc Dauvergne |
Les Dobson envahissent le
marché. Parmi eux, le Kepler GSO 200 mm se distingue par un prix
particulièrement attractif. Nous l’avons passé à l’épreuve du ciel et du banc
optique, pour un résultat plutôt flatteur. |
Et
si le Gulf Stream n’était pas la cause du climat doux de l’Europe de
l’Ouest ? Quand on compare les températures à des latitudes
identiques de part et d’autre de l’océan Atlantique, on enregistre des
différences de températures notables : Montréal est à la latitude de
Royan ! Ces différences de températures transatlantiques tiendraient
plus aux mouvements des masses atmosphériques qu’au Gulf Stream. Autre sujet
étonnant : découvrez comment on conçoit un robot doué de curiosité et progressant
à mesure qu’il explore son environnement. Découvrez aussi un nouvel homme du
Néolithique ou du moins ses vêtements retrouvés sur un col séparant la Suisse
de l’Italie. Ce col a été régulièrement recouvert d’un glacier qui a préservé
les objets perdus sur ce chemin praticable durant les périodes chaudes : pièces
de monnaie, fibules... Aujourd’hui, le glacier fond, et divers objets
sont mis au jour naturellement. Découvrez aussi comment certains animaux se
dirigent grâce au champ magnétique terrestre, ou encore comment de
« vieux » gènes insérés dans le génome en perturbent parfois
l’expression.
Le réchauffement climatique est un des thèmes de cette édition français de Scientific
American et qui cadre tout à fait avec l'article écrit plus haut sur le
changement climatique.
Les autres thèmes astro
avec notamment : un
article obligé sur Pluton; les satellites de la voie lactée; et le Deutérium
manquant.
|
Bloc-notes |
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
Science
et gastronomie |
|||
|
|
|||
|
Tranches
de vie |
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
Science
et économie |
|||
|
|
|||
|
Questions
ouvertes |
|||
|
|
|||
|
Présence
de l’histoire |
|||
|
|
|||
|
Perspectives
scientifiques |
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
Tribunes
des lecteurs |
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
Dossier |
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|
Logique
et calcul |
|||
|
|
|||
|
Art
et science |
|||
|
|
|||
|
Idées
de physique |
|||
|
|
Bonne Lecture à
tous.
C'est tout pour
aujourd'hui!!
Bon ciel à tous!
Astronews précédentes : ICI