LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 8 Juillet 2022
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Conférences et Évènements :
Calendrier
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et CR
Prochaine conférence SAF.. Le mercredi 14 Septembre 2022 à 19H00 au CNAM amphi
Grégoire (220 places).
« Les trous noirs, de la fiction à la réalité par Nathalie Deruelle, APC (Astro
Particules et Cosmologie) » Résa > 15 Août
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comme d’habitude ou à la SAF directement. Transmission en direct sur le canal
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La
suivante : le 12 Oct
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ARCHIVES DES ASTRONEWS
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Astrophysique/cosmologie
;
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Terre/Lune
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Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
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3D/divers
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Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
JWST :.Pour
vous tenir en haleine avant le 12 Juillet !
(08/07/2022)
Hayabusa 2 :.Encore
plus fantastique que ce que l’on pensait !
(08/07/2022)
Osiris-Rex :.Appelez-moi
OSIRIS-APEX maintenant !
(08/07/2022)
BepiColombo :.Deuxième
survol de Mercure.
(08/07/2022)
Neutrinos :.Possibilité
d’un quatrième neutrino ?
(08/07/2022)
Gaia :..Le
troisième rapport, la SAF avec JC Bercu y était.
(08/07/2022)
Artemis :
Deuxième compte à rebours presque OK.
(08/07/2022)
Gateway
:.CAPSTONE, mais qu’est-ce que c’est ?
(08/07/2022)
La Lune :
La carte géologique la plus détaillée fournie par la Chine.
Vu d'en haut :.Superbes
Maldives !
(08/07/2022)
Les magazines conseillés :.Pour
la Science de Juillet 2022.
(08/07/2022)
JWST :.POUR VOUS TENIR EN HALEINE AVANT LE 12 JUILLET !
(08/07/2022)
Tout le monde est au courant que la première photo du Webb sera publiée
exactement le 12 Juillet 2022 sur le site de la NASA.
Countdown pour la première image.
En attendant, comme pour nous exciter un peu plus (les Américains disent que
c’est un « teaser »), la NASA nous donne à voir une photo, c’est celle prise par
la caméra
FGS
(Fine Guidance Sensor) qui sert de caméra de pointage précis, et elle est déjà
super et d’une finesse !
Voici donc avec la FGS des étoiles lointaines et des galaxies ; cette photo a
nécessité 72 expositions sur une durée totale de 32 heures.
Les points noirs sont des étoiles proches qui saturent la caméra. Nombreuses
galaxies lointaines en arrière-plan. Image dans l’IR bien sûr.
C’est un avant-gout de ce qui sera dévoilé la semaine prochaine.
Crédit : NASA/JWST
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA releases James Webb telescope 'teaser' picture
NASA Updates Coverage for Webb Telescope’s First Images Reveal
James-Webb : cette image hallucinante a juste été prise par son capteur de
pointage !
How To See Webb’s First Images!
HAYABUSA-2 :.ENCORE PLUS FANTASTIQUE QUE CE QUE L’ON PENSAIT !
(08/07/2022)
La mission japonaise Hayabusa-2 a étudié l’astéroïde Ryugu pendant deux années,
elle a même ramené des échantillons de la surface ; on s’en souvient tous, cette
aventure extraordinaire vous a
été conté ici même.
Les échantillons sont revenus sur Terre en 2020 où ils ont été analysés, tout
d’abord avec
une première étude,
puis récemment une deuxième analyse plus complète a été effectuée par 8
instituts différents.
C’est de celle-ci que l’on va parler, car elle s’avère
encore plus fructueuse
que la précédente.
Ces résultats qui dépassaient toutes les attentes ont été oubliés dans la revue
Science du 9 juin 2022.
Ces échantillons (5,4 g en tout !) sont en fait similaires (principalement les
échantillons correspondant au relevé du cratère formé par le projectile lancé)
aux météorites du type
chondrite carbonée CI,
celles qui sont les plus
anciennes, comme par exemple la
météorite d’Orgueil.
(tombée en 1864).
Les échantillons sont passés au travers de différents analyseurs comme :
·
Fluorescence X pour déterminer la composition
·
Microscope électronique
·
Spectromètre de masse
·
Ionisation thermique
·
Etc..
Ce genre de météorite, dont sont proches les morceaux ramenés de Ryugu ont la
particularité de s’être
formée loin du jeune Soleil, dans un endroit qui contenait de la glace et
des organiques. Ensuite ceux-ci se seraient rapprocher du Soleil.
Ils sont tellement vieux qu’ils ont une composition similaire à la nébuleuse
solaire primitive, ce qui en fait leur valeur.
Vue du sol de Ryugu prise par la sonde Hayabusa-2 dont on voit l’ombre des
panneaux solaires sur la surface de l’astéroïde.
Crédit : JAXA.
De plus on a constaté la présence de plus de vingt différents
aminoacides, ces
éléments constituants les protéines et l’ADN.
C’est particulièrement intéressant, car on pense que lors de la formation de
notre planète, sa surface était tellement chaude que cela aurait détruit les
aminoacides contenus dans le sol. On pense alors qu’une possibilité ait été que
ceux-ci aient été réintroduits par les météorites frappant la jeune Terre. De
même que l’eau évaporée au début ait pu être reconstitué par ces mêmes
météorites.
Une des études les plus sérieuse a été menée par
l’Université de Okayama
proche d’Osaka au Japon. (à lire absolument, voir ref plus bas)
Ils confirment que
ces échantillons
correspondent à la matière la plus ancienne du système solaire, la nébuleuse
présolaire.
Ils ont montré que cet astéroïde provenait certainement de l’éclatement d’un
plus gros corps glacé du système solaire externe.
Ensuite au cours de son évolution, il aurait subi des phases chaud et froid
faisant fondre puis resolidifier la glace comme on le voit sur leur
figure 2.
Un schéma de ce processus est donné sur
la figure 3.
La majorité des minéraux étaient des argiles (phyllosilicates) qui se forment en
milieu aqueux. Les analyses ont aussi montré que ces échantillons se sont formés
dans l’eau liquide dont la température était de l’ordre de 40 °C.
Cette phase se serait produite quelques 2 à 5 millions d’années après la
formation du système solaire, la source de chaleur ne pouvait pas être donc un
Soleil pas encore très chaud, mais des éléments radioactifs comme la
désintégration de l’Al26 en Mg26 comme
on le voit.
On rappelle que le système solaire s’est formé il y a approx 4,5 milliards
d’années.
À la fin de cette période radioactive, l’astéroïde pouvait refroidir et même
geler.
L’étude publie une infographie sur cette période que voici.
Vue d’ensemble des processus qui ont mené à la formation et à l’évolution de
l’astéroïde Ryugu.
Crédit : Nakamura, E. et al., 2022,
Bref, je vous recommande de lire (en anglais) l’article complet publié pour
avoir tous les détails de l’étude.
Les données recueillies sur ces échantillons, les font devenir « LE » matériau
solaire de référence
POUR ALLER PLUS LOIN :
What happened before, during and after solar system formation? A recent study of
the Asteroid Ryugu holds the answers!
À lire absolument.
Les échantillons de l’astéroïde Ryugu sont encore plus uniques qu’on l’espérait
Les échantillons de l’astéroïde Ryugu révèlent la composition la plus primitive
du système solaire
Samples of Asteroid Ryugu Contain More Than 20 Amino Acids
Scientists release first analysis of rocks plucked from speeding asteroid
L’aventure Hayabusa
sur votre site préféré.
OSIRIS-REX :.APPELEZ-MOI OSIRIS-APEX MAINTENANT !
(08/07/2022)
Une fois sa mission terminée autour de Bennu, et le retour de la capsule
contenant les précieux échantillons, larguée vers l’Utah en Septembre 2023, la
sonde OSIRIS-REX a été assignée à une nouvelle cible, le carburant étant encore
suffisant à bord.
Cette nouvelle cible, dont le nom est bien connu de tous :
l’astéroïde 99942
Apophis de triste renommée, car un temps estimé à frôler la Terre d’un
peu trop près. Les calculs de trajectoire étant refaits (il devrait passer à
quelques 3000 km de la surface), on ne risque plus rien, tranquillisez-vous !
Cette nouvelle mission, étendue, a été baptisée
OSIRIS-APEX
(acronyme de Apophis-Explorer), c’est Daniela DellaGiustina de l’Université
d’Arizona qui en est la PI (responsable scientifique).
Cette sonde devrait rencontrer Apophis en 2029, un peu avant son passage près de
la Terre, se mettre en orbite autour et l’étudier pendant 18 mois. Apophis a une
dimension de l’ordre de 500 m, il devrait être du type chondrite provenant d’un
astéroïde de type S.
Remarquons que Osiris-Rex, n’est pas la seule mission étendue, sa copine
Hayabusa-2 va rencontrer deux autres astéroïdes 2001 AV43 et 1998 KY26
respectivement en 2029 et 2031.
Que de bons moments en perspective !!!
POUR ALLER PLUS LOIN :
New target for asteroid probe: “potentially hazardous” Apophis
La NASA dévoile OSIRIS-APEX, l'extension de mission pour visiter l'astéroïde
Apophis
NASA gives green light for OSIRIS-REx spacecraft to visit another asteroid
Le site de la mission
à l’Université d’Arizona.
Tout sur la mission Osiris Rex
sur votre site préféré.
Tout sur la mission Hayabusa
sur votre site préféré.
BEPICOLOMBO :.DEUXIÈME SURVOL DE MERCURE.
(08/07/2022)
La mission BepiColombo qui a pour but de se mettre en orbite autour de Mercure,
se déroule parfaitement bien. Comme on le sait, elle doit faire appel à
plusieurs assistances gravitationnelles afin de ralentir suffisamment pour se
mettre en orbite.
Partie en octobre 2018, la sonde euro/japonaise a déjà subi les assistances
gravitationnelles suivantes :
·
Une
autour de notre planète
en avril 2020
·
Une
autour de Vénus
en oct 2020
·
Une autre autour de Vénus en août 2021
·
Et un premier survol
autour de Mercure
en oct 2021.
Maintenant c’est l’heure du deuxième survol de Mercure, cela s’est produit le 23
Juin 2022, la sonde est passée au plus près à 200 km de la surface.
L’ESA publie une infographie spécifiant la position des caméras de surveillance
situées sur le module de transfert de la sonde.
Il y a 3 caméras de surveillance (les MCAM monitoring cameras) en noir et blanc.
On a repéré leur position respective sur cette illustration.
Crédit : ESA.
Voici les quelques images fournies par l’ESA après le passage autour de Mercure.
Il est à remarquer que pour certains cratères il existe des creux autour du
pic ; en anglais « hollows » qui sont très caractéristiques de cette planète.
Cette photo a été prise par la MCAM 2 alors que la sonde se trouvait à 920 km de
la surface.
On remarque aussi le magnétomètre dans la partie gauche de l’image et un bout de
l’antenne gain moyen dans le coin inférieur droit.
Pour info, Challenger Rupes mesure approx. 200 km de long et 2 km de haut.
Sur la droite de Challenger Rupes se situe un petit cratère anonyme de 140 km de
diamètre (sur le texte Rupes) avec un point lumineux situé à une heure approx.
Les plaines de Mercure auraient été formées il y a plus de 3,7 milliards
d’années grace au volcanisme de la planète.
Crédit ESA/BepiColombo/MTM, CC BY-SA 3.0 IGO
Image prise par la MCAM 3 du module de transfert alors que la sonde était à 1400
km de la surface de Mercure.
On remarque le cratère Heaney (125 km) à côté de l’antenne à grand gain, couvert
de plaine volcanique et comportant un ^point brillant près de son centre.
Au Nord de cde cratère se trouve le cratère Amaral de 105 km de diamètre avec de
nombreux pics centraux.
Crédit : ESA/BepiColombo/MTM,
La dernière photo présentée (prise par la MCAM 2) comporte une partie de
l’énorme bassin Caloris, un des plus vieux de la planète (3,9 Milliards
d’années). C’est un bassin d’impact de 1550 km de diamètre !
Ce sera un des objectifs de la mission BepiColombo.
Les points brillants dans Caloris, sont des cratères d’impact avec creux
(hollows) comme évoqués plus haut.
La tache sombre dans le bassin Caloris est le cratère Atget de 100 km de
diamètre.
Remarquons aussi deux cratères jeunes dans le coin supérieur gauche,
respectivement de 24 km et 260 km.
Crédit : ESA/BepiColombo/MTM
Encore 4 assistances gravitationnelles
avant la mise en orbite définitive autour de Mercure.
L’ESA a mis bout à bout une séquence de 56 images résumant ce deuxième passage
du 23 Juin 2022 :
La première séquence montre les images de la MCAM 2 depuis une distance de 920
km et s’éloignant à 6099 km de la surface.
La deuxième séquence est un montage des photos de la MCAM 3 de 984 km à 6194 km
de distance.
La dernière séquence est un composite des deux premières donnant une vue plus
large sur la planète.
POUR ALLER PLUS LOIN :
BepiColombo’s second Mercury flyby
BepiColombo lines up for second Mercury flyby
Nouveau survol de Mercure par BepiColombo
par rêves d’espace.
Découvrez les clichés du deuxième survol de Mercure de la mission BepiColombo
Le site de BepiColombo
à l’ESA.
BepiColombo surveys Mercury’s rich geology
NEUTRINOS :.POSSIBILITÉ D’UN QUATRIÈME NEUTRINO ?
(08/07/2022)
Les Américains (Los Alamos) et les Russes coopéraient (avant l’affaire
ukrainienne) ainsi que d’autres nations, à une expérience appelée
BEST (acronyme de
Baksan Experiment on Sterile Transitions) située à plus de 2000 m sous les
montagnes du Baksan (Caucase Russe), et ils ont
publié leurs résultats
justement quelques jours après que n’éclate l’invasion russe.
On rappelle quelques informations sur cette particule « fantôme » qu’est le
neutrino.
·
Il interagit très très peu avec la matière
·
Il n’est sensible qu’à la Force faible et à la gravité
·
Il existe en trois versions (on dit trois saveurs) : électronique, muonique te
tauique, ils peuvent changer de saveur en cours de route !
·
Leurs masses seraient différentes mais très très faible
·
On soupçonne
depuis quelques années l’existence d’un
quatrième neutrino,
le neutrino « stérile » car interagissant encore moins avec la matière,
seulement sensible à la gravité. Serait-il lié à la matière noire ?
D’après dernière conférence de Th Lasserre.
Justement c’est pour se mettre à la chasse de ce neutrino stérile que des
expériences comme GALLEX (Gallium Experiment) au Gran Sasso ou SAGE
(Soviet-American Gallium Experiment) dans les montagnes du Caucase ont été
décidées depuis des décennies. Une nouvelle expérimentation a pris le relais
c’est l’expérience BEST.
L’expérience utilise des disques fraichement irradiés (Activité 3,4 Mega Curie
demi-vie de 28 jours) de Chrome 51 qui devient source de neutrinos
(principalement électroniques), qui vont irradier un réservoir de Gallium 71,
métallique liquide. Du Germanium 71 devrait en découler. Or le résultat final
est inférieur d’approximativement 25% à ce que l’on espérait avoir. Ce que l’on
avait aussi noté dans les expériences précédentes.
Cet écart entre mesures et résultats escomptés, s’appelle « l’anomalie
du Gallium ».
Cet écart pourrait-il signifier l’existence d’une oscillation entre neutrinos
électroniques et stériles ?
Ou alors, est-ce une mauvaise interprétation ?
Mais manifestement il se passe quelque chose avec les neutrinos.
Si vraiment un quatrième neutrino existait, ce serait une petite révolution pour
la physique des particules, cela remettrait en cause le modèle standard.
PS : comme vous l’avez remarqué les détecteurs de neutrinos sont généralement
enterrés profondément, soit sous terre ou sous une montagne ‘Gran Sasso), soit
sous la mer (Antares), soit sous la glace (IceCube), afin d’être protégés de
rayonnements parasites. Cela va aussi être le cas du nouveau détecteur
DUNE
(Deep Underground Neutrino Experiment) en construction grace au Fermilab qui
sera la source de neutrinos. Neutrinos qui seront détectés dans deux stations,
l’une proche du Fermilab l’autre située à 1300 km. Elles seront sous terre à
1500 m de profondeur.
Une vidéo explicative (en anglais) fournie par le FermiLab :
POUR ALLER PLUS LOIN :
BEST Impact on Sterile Neutrino Hypothesis
BEST experiment: Cr-51 intense neutrino source was developed
Neutrinos : nouvelle observation de l'"Anomalie du Gallium"
L'hypothèse d'un quatrième neutrino stérile
Neutrino stérile : détection d’une anomalie « très
excitante »
Une expérience souterraine indique un neutrino stérile
Recherche d'un neutrino stérile avec l'expérience STEREO
KATRIN redouble d'efforts dans la recherche du neutrino stérile
Quelques nouvelles des neutrinos
par Th Lasserre.
La matière noire et le neutrino stérile
par Th Lasserre
Sterile neutrinos
par le Fermilab
GAIA : LE 3ème RAPPORT, LA SAF Y ÉTAIT AVEC JC BERCU.
(08/07/2022)
La dernière fois je vous ai rapporté les dernières infos publiées suite à la
publication
du 3ème catalogue
Gaia, quelques jours plus tard une grande présentation a eu lieu à l’Auditorium
de la Coté des Sciences animée par Gilles Dawidowicz, Vice-Président de la SAF.
Notre ami Jean Claude Bercu de la SAF y était, je vous transmets une partie de
ces photos.
Samedi 25 Juin 2022 :
GAIA, mètre de la Galaxie, avec de nombreuses présentations.
Toute la
conférence en vidéo YouTube.
PRÉSENTATION
DE LA MISSION
par
Frédéric Arenou
de l’Observatoire de Paris.
C’est un spécialiste du traitement des étoiles. Il explique d’abord ce qu’est la
parallaxe.
Avant de s’attaquer à Gaia, il avait travaillé sur les données de son précurseur
Hipparcos.
On rappelle que Gaia a été lancée en 2013 et qu’elle est mise à poste en L2.
Elle est chargée de mesurer les étoiles en :
·
Astrométrei
·
Spectrométrie
·
Photométrie
|
La parallaxe stellaire, pour l’étoile la plus proche, l’angle de
parallaxe est 2500 fois plus petit que la taille apparente de la
Lune dans le ciel ! |
|
Gaia mesure les caractéristiques physiques des étoiles grace à deux
spectro |
|
Les spectres donnent la composition chimique des étoiles |
|
Les étoiles sont repérées par :
3 coordonnées de position
3 coordonnées de vitesse.
Mais, tout bouge !! |
LE CATALOGUE GAIA DR3
de l’astronomie à l’Astrophysique par Frédéric Arenou.
|
Gaia c’est :
1,8 Giga sources avec position et magnitude
1,4 Giga sources avec parallaxe
|
|
Un tour autour du centre de notre
Galaxie en 213 millions d’années. |
|
Photométrie et paramètres astrophysiques par Orlag Creevey de l’OCA.
|
|
Spectroscopie par Paola Sartoretti de l’Observatoire de Paris
34 millions d’étoiles avec vitesse radiale. |
La plupart des systèmes stellaires sont des systèmes multiples, beaucoup
d’étoiles sont en couple !
L’UNIVERS PROFOND
par Christine Ducourant du Laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux.
Gaia est à ce jour en pleine forme, c’est une réussite scientifique et
industrielle européenne.
Puis c’est au tour de Paola Di Matteo de l’Observatoire de Paris,
Après avoir fait ses études en Italie, à l’université de Rome La Sapienza sur la
dynamique des amas globulaires, sujet de sa thèse en 2005.
Elle rejoint ensuite l’Observatoire de Paris où elle travaille sur les
phénomènes de fusion de galaxies. Elle fait partie du Consortium GAIA.
Ses travaux actuels portent sur les mécanismes dynamiques de redistribution des
étoiles dans les disques de galaxies, comme la formation de barres ou la
migration radiale, qu’elle étudie notamment à l’aide de simulations numériques.
Elle nous parle ce soir de
GAIA ET LA GALAXIE.
|
Notre Galaxie est une ensemble plusieurs centaines de milliards
d’étoiles et de gaz, redistribués dans un disque de rayon approx
60.000 années-lumière.
|
|
Ces étoiles et gaz ne sont pas réparties au hasard, ils se trouvent
principalement sur des bras spiraux qui partent d’une barre
centrale. Notre Soleil se trouve à a peu près à mi-chemin entre le
centre et la périphérie.
|
Il y a aussi des oscillations verticales des étoiles du disque, probablement due
au passage d’une galaxie satellite il y a 500 Millions d’années.
De même il existe des courants stellaires comme on le voit sur cette slide.
En conclusion, la mission Gaia est en train d’apporter une quantité inédite
d’informations sur notre Galaxie permettant une étude détaillée de sa structure,
de sa cinématique de son origine et de son évolution.
Le mouvement des étoiles dans notre Galaxie résulte de l’action de la barre et
des bras spiraux, mais aussi des perturbations dues au passage de satellites.
Ces mouvements nous renseignent aussi sur la distribution de matière noire dans
notre Galaxie.
Voir aussi :
Les résultats de Gaia :
CR de la conf IAP de P Di Matteo du 3 sept 2019
GAIA ET LE SYSTÈME SOLAIRE.
Par Daniel Hestroffer astronome à l’Observatoire de Paris.
Daniel Hestroffer est depuis 2011 le directeur de l'Institut de mécanique
céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE
http://www.imcce.fr
). Il s'est spécialisé dans l'observation sol et spatiale des petits corps du
système solaire, l'astrométrie et la modélisation dynamique.
Il a participé à la mission Gaia depuis ses débuts.
Comme nous l’indique Daniel, Gaia s’occupe aussi des astéroïdes, on vient de
publier dans ce troisième catalogue, la liste de 154.741 astéroïdes pour
lesquels Gaia a déterminé leur orbite.
On a même trouvé des satellites d’astéroïdes.
GAIA, L’ARPENTEUR DE LA GALAXIE
par Olivier La Marle des sciences de l’Univers du CNES.
Mesurer la position des étoiles a été le pilier fondateur de l’astronomie pour
comprendre l’Univers.
On est passé du bâton de Jacob, de l’astrolabe, de la lunette au télescope et
enfin aux satellites comme Hipparcos et Gaia.
En conclusion de cette soirée, ces conférences se terminent par une
TABLE RONDE
dirigée par Gilles.
De g à d : F Arenou, D Hestroffer, P Di Matteo, O La Marle et G Dawidowicz.
ARTEMIS : DEUXIÈME COMPTE À REBOURS PRESQUE OK.
(08/07/2022)
On se rappelle que le
dernier test
répétition « humide » (WDR = Wet Dress Rehearsal) comme disent les Américains,
car avec les réservoirs pleins d’ergols cryogéniques, ne s’était pas bien passé
(fuite notamment) et avait dû être interrompu, et la SLS ramené dans son hangar.
Un nouveau test WDR était prévu le 20 Juin 2022 sur le pad 39B de Cape
Canaveral.
C’était crucial, car le dernier test d’Avril, n’avait réussi à remplir qu’une
partie de l’Oxygène liquide (LOX) et une très petite partie de l’Hydrogène
liquide (LH2).
Or le remplissage sans problème est une étape indispensable dans le compte à
rebours.
Ce remplissage des ergols liquides cryogénisés (quelques millions de litres !)
dure plusieurs heures.
Un bon déroulement devrait permettre de décider de la date de la mission Artemis
I : une capsule sans astronaute faisant le tour de la Lune.
Photo : SLS avec la Lune le 14 Juin 2022 en attente du test.
Crédit : NASA/Cory Huston
Ce test eut donc lieu ce 20 Juin 2022, il s’est déroulé avec quelques problèmes,
notamment :
·
Problème d’une valve défectueuse d’un réservoir d’Azote qui retarda le test
·
Toujours une fuite sur le remplissage de LH2, mais cette fois localisée au
niveau d’un raccord rapide
·
Le compte à rebours aurait dû aller jusqu’à T-9 secondes, il s’est arrêté
automatiquement à T-29
Néanmoins le lanceur
avait ses réservoirs remplis complètement pendant de test, c’était la
première fois.
La NASA estime quand même que 90% de ses objectifs sont atteints et
qu’un autre test n’est
pas nécessaire.
On attend la date définitive du lancement d’Artemis I, la fenêtre la plus
probable étant du 23 Août au 6 Septembre 2022.
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA satisfied with latest Artemis WDR, fifth test not needed
La super-fusée de la Nasa passe tant bien que mal un test crucial
Un test de la Nasa sur la fusée devant aller vers la Lune remplit 90% de ses
objectifs
NASA nearly completes SLS countdown test
NASA : la fusée SLS est capable de voler mais elle a une fuite
La Nasa aimerait bien réussir le test de remplissage de la fusée SLS pour passer
à autre chose
GATEWAY :.CAPSTONE, MAIS QU’EST-CE QUE C’EST ?
(08/07/2022)
On sait que les Américains veulent retourner vers la Lune, c’est leur fameux
programme Artemis, qui a terme va nécessiter une
station spatiale en
orbite lunaire (le Gateway), pour accueillir les capsules venant de la
Terre avant de se lancer à l’atterrissage lunaire avec le module déjà amarré au
Gateway.
Cette station doit être installée autour de la Lune sur une orbite la plus
stable possible et surtout la plus économique possible.
Les spécialistes de la NASA et de l’ESA ont passé des mois entiers à débattre
des pour et contre de différentes orbites ; ils ont finalement décidé de
l’orbite choisie. Cette station va obéir à une orbite
du type en halo
(analogue courbes de Lissajous) presque rectiligne ou
NRHO
(near-rectilinear halo orbit). Orbite liée aux points de Lagrange quasi stables
L1 et L2 (situés
approx à
60.000 km de la surface lunaire).
Au lieu d’orbiter la Lune sur une orbite basse, comme le vaisseau Apollo à
l’époque, le Gateway va suivre une orbite très excentrique.
Au point le plus proche, il sera à 3000 km de la surface lunaire, au point le
plus éloigné, à 70.000 km. Une révolution complète prendra 6 jours et demi.
Seulement, ce genre d’orbite est une nouveauté pour la NASA, aussi a-t-elle
décidé de procéder à un
test, en demandant à la Société Rocket Lab de lancer un petit satellite
genre CubeSat, vers la Lune et de tester cette orbite pendant 6 mois pour
évaluer sa stabilité.
Cette mission confiée à Rocket Lab a donné naissance à la petite sonde baptisée
CAPSTONE, acronyme de Cislunar Autonomous Positioning System Technology
Operations and Navigation Experiment, c’est une grosse boite à chaussures de 25
kg.
Elle a été lancée, exceptionnellement depuis….la Nouvelle Zélande par
une fusée Electron
de Rocket Lab le 28 Juin 2022.
Actuellement la sonde est en orbite basse terrestre et cela va lui prendre
plusieurs mois pour atteindre l’orbite lunaire.
La sonde CAPSTONE en préparation (crédit NASA) |
La sonde CAPSTONE, une fois les panneaux solaires déployés autour de
la Lune. Illustration Rocket Lab. |
Progressivement la sonde va élever son périgée jusqu’à quitter l’attraction de
la Terre (en 4 et 5, en atteignant une vitesse de 11 km/s lui permettant
d’échapper à l’attraction terrestre) et se mettre en route pour la Lune (6 et
7), durée du voyage 4 mois. Comme on le voit sur le schéma suivant :
Trajectoire pour atteindre la Lune et se mettre en orbite « halo ». Crédit
Rocket Lab.
Arrivée, près de la Lune vers mi-Novembre 2022, la sonde va prendre une orbite
allongée (8,9 et 10) appelée NRHO, orbite halo presque rectiligne, qui la fera
passer au-dessus des pôles N et S. cette orbite devrait être maintenue pendant
au moins 6 mois afin d’étudier sa stabilité.
Période orbitale : 6
jours et demi.
On peut voir sur
cette animation gif
le genre d’orbite atteinte.
Cette mission est un démonstrateur technologique qui devrait nous en apprendre
beaucoup sur ce genre d’orbite et son opérabilité, avant le démarrage de
Gateway.
Mais pourquoi une telle orbite ?
En fait elle présente un équilibre entre les forces d’attraction de la Terre et
de la Lune, elle est pratiquement stable, ce qui va limiter les dépenses en
carburant.
De plus, elle devrait permettre des facilités de communication avec la Terre et
les stations polaires, ainsi qu’avec la sonde lunaire
LRO,
lancée en 2009. LRO devrait être chargé de trouver la position exacte de
CAPSTONE par échange d’informations radio, suivant le programme CAPS (Cislunar
Autonomous Positioning System) patronné par la NASA.
Une vidéo explicative
https://youtu.be/yCbYzw_CFAo
Ou plus complet :
https://youtu.be/4d486uTISkU
Aux dernières nouvelles,
nous aurions perdu le contact avec la sonde ?
Mais la NASA a réussi à
reprendre le contact,
la mission n’est pas perdue !
POUR ALLER PLUS LOIN :
Ca y est, la petite sonde CAPSTONE se dirige seule vers la Lune !
NASA satellite breaks from orbit around Earth, heads to moon
[Rocket Lab] Electron n° 27 "Mission to the Moon" (CAPSTONE) - OnS - 28.6.2022
Capstone part pour la Lune avec une mission cruciale : tester l’orbite de la
future station lunaire
CAPSTONE Launches to Test New Orbit for NASA’s Artemis Moon Missions
GATEWAY : l’orbite bizarre en halo, pourquoi ?
CAPSTONE Trajectory Correction Maneuver a Success
LA LUNE : LA CARTE LA PLUS DÉTAILLÉE FOURNIE PAR LA CHINE.
(08/07/2022)
L’Académie des Sciences de Chine vient de publier une nouvelle carte géologique
de la Lune basée sur les différentes missions lunaires chinoises (et aussi pour
être juste, les précédentes missions US et japonaises).
Elle est plus détaillée que
la version précédente,
de l’USGS américain.
C’est une carte à l’échelle 1/2.500.000 qui intègre tous les cratères, bassins
d’impact et autres structures géologiques. Notamment, cette carte comprend
d’après les Chinois :
·
12.341 cratères d’impact
·
51 bassins d’impact
·
17 types de roches différentes
·
14 types de structures.
La carte pleine résolution est téléchargeable, elle se trouve ici :
https://dx.doi.org/10.12176/03.99.02797
ATTENTION ELLE FAIT PRÈS DE 200 MB !!!!!
Vue en très basse résolution de cette carte. Crédit : Aca. Des Sciences de
Chine.
C’est un travail qui leur a pris dix ans, cette carte devrait servir à définir
les futurs sites d’atterrissages des nouvelles missions lunaires, aussi bien
envisagées par les USA que par la Chine, et probablement par la Russie aussi.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Voici la carte géologique de la Lune la plus détaillée
A Geologic map of the Entire Moon has Been Released at 1:2,500,000-Scale
The 1:2,500,000-Scale Geologic Map of the Global Moon
China's new map of the moon captures lunar geologic features in incredible
detail
China releases new geologic map of Moon
The 1:2,500,000-Scale Geologic Map of the Global Moon
The 1:2,500,000-scale geologic map of the global moon
VU D’EN HAUT :.SUPERBES MALDIVES !
(08/07/2022)
Le satellite Copernicus Sentinel-2 nous entraîne aujourd’hui au-dessus de
l’archipel des Maldives, c’est un ensemble de plus de 1200 iles coraliennes
disséminées sur l’océan indien, au sud du Sri Lanka.
Malé en est la capitale.
|
|
Une partie des milliers d’iles comprenant l’archipel des Maldives.
L’aéroport et l’ile principale avec la capitale sont au centre
droit. Clic sur l’image pour la HR. Crédit :
Copernicus Sentinel (2019)/ESA |
Vue plus en détail de l’aéroport et de l’ile principale de Malé, la
capitale, ces deux iles sont reliées par une route que l’on
aperçoit. |
Malé possède une population de 200.000 personnes et est une des villes les plus
denses au monde (8 km2), on notera que la plupart des iles de cet
archipel sont situées à seulement un mètre au-dessus du niveau de la mer !!
Elles sont donc les plus vulnérables à l’augmentation du niveau des mers.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Malé, The Maldives As Seen From Space
LES MAGAZINES CONSEILLÉS :.POUR LA SCIENCE DE JUILLET 2022.
(08/07/2022)
Numéro particulièrement intéressant
de Pour la Science
de ce mois de Juillet, pour nos amis cosmologistes. Voici son intro :
Les astrophysiciens ont de la chance : l’acuité de leur regard progresse à
mesure que le temps passe. D’ici quelques années, la troisième génération
d’observatoires terrestres et spatiaux plongera ses capteurs dans les
profondeurs du cosmos. Avec elle s’ouvre l’ère de la cosmologie de précision,
qu’inaugure le télescope spatial James-Webb (JWST), dont les premières
observations sont attendues le 12 juillet. Ces instruments seront un apport
essentiel, nous dit le physicien Julien Lavalle, pour résoudre les tensions
entre attentes théoriques et observations, et mettre à l’épreuve à la fois le
modèle standard décrivant l’Univers et celui de la physique des particules.
Voir ce qui jusque-là demeurait inaccessible nourrit la connaissance autant que
l’émotion. Gageons que les clichés du JWST seront saisissants… Et mettons-nous à
la place de Luc Vanrell, plongeur et préhistorien, qui a multiplié les
explorations de la grotte Cosquer, joyau du Paléolithique supérieur : il évoque
volontiers un choc esthétique.
L’idéal des explorateurs, les instruments braqués sur le cosmos primordial ou
les yeux sur les merveilles du passé, conjugue l’émotion et le sens. Comment
interpréter ce qui se donne à voir ?
Là s’ouvre le domaine de la théorie et des modèles, borné par les franges de la
spéculation. L’astrophysique joue dans un jeu de contraintes, à la croisée de
frontières mathématiques qui maintiennent les édifices théoriques en cohérence.
Rien de si formel dans les grottes ornées. La taille d’une main négative peut
suggérer l’identité de l’humain du Paléolithique – femme, enfant, homme – qui
l’a inscrite sur une paroi. Mais les indices sont ténus. Les sites
archéologiques ne portent le plus souvent pas trace de la dynamique qui réglait
les rapports entre les membres d’un clan, rappelle l’anthropologue Christophe
Darmangeat.
Notre passé d’humain se fait parfois plus opaque que les premiers temps de
l’Univers. Les obstinés explorateurs de l’invisible n’en poursuivent pas moins
leur quête.
Thème principal :
Tensions dans le modèle cosmologique : l’espoir d’une nouvelle génération de
télescopes
Certaines observations contradictoires suscitent d’intenses discussions,
notamment sur la vitesse d’expansion du cosmos ou sur la distribution de la
matière dans l’Univers. Une nouvelle génération de télescopes s’apprête à
collecter des données si précises qu’elles pourraient trancher les débats.
Et aussi :
De plus en plus souvent, c’est l’observation qui nourrit notre compréhension du
monde
La cosmologie est aujourd’hui à même de mettre à l’épreuve le modèle standard
qui décrit l’Univers et celui de la physique des particules. Julien Lavalle,
spécialiste de la matière noire, nous explique comment l’approche des physiciens
a évolué et comment la nouvelle génération de télescopes et d’expériences
fournit les outils pour mieux comprendre l’Univers.
Consulter aussi ces articles :
La première photo du trou noir au centre de la Voie lactée
L’image tant attendue du trou noir au centre de la Galaxie est enfin révélée par
l’équipe de l’Event Horizon Telescope.
Les « Deux Nouvelles Sciences » de Galilée
Bonne lecture.
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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