LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 27 Août 2019
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF.
. 11 Sept 19H
attention nous changeons de lieu (CNAM 292 rue St Martin Paris 3 amphi Grégoire)
et de jour (en principe le deuxième mercredi du mois)
MARS, LE PROCHAIN DÉFI ?
avec François Forget. Entrée libre mais :
réservation obligatoire
à partir du 3 Août 09H00 .
COMPLET
La prochaine : JP
LUMINET le 9 Octobre 19H au CNAM sur
« L’Univers selon
Hawking » réservation à partir du 12 sept 09H00
Liste des conférences SAF en vidéo.
(pas encore à jour!)
Astronews précédentes :
ICI
dossiers à télécharger par ftp :
ICI
ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré
:
Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
;
Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
;
3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
Sommaire de ce numéro :
Voyages spatiaux :
Du nouveau sur le danger des radiations.
Marshall SFC :
Le centre historique des fusées US en charge du nouveau LM.
Trou noir :
Sag A*, un sursaut brillant est survenu brusquement !
Cosmologie :.Une
nouvelle physique est-elle nécessaire ?
Hayabusa 2 :
Enfin des images du sol de Rygu !
Chandrayaan-2
: L’Inde en orbite lunaire.
TESS
:.Un an en orbite et une moisson copieuse !
EXOMARS :.Encore
un échec du test du parachute.
Curiosity :.7
ans sur Mars.
Hubble :
Une méduse cosmique !
Livre conseillé
:.Chroniques de l’espace de JP Luminet au Cherche-midi.
Livre conseillé
:.Napoléon et la comète impériale par JM Faidit.
Une remarque pour commencer : le
mardi 8 Octobre dans
l’après-midi nous fêterons dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne les
500 ans de la mort de
Léonard de Vinci, avec le thème Léonard et le futur.
Entrée libre sous réservation (900 places) avec de nombreux participants
prestigieux : prix Nobel, astronautes, etc…
Réservez cette date, plus de détails dans les prochains jours.
VOYAGES SPATIAUX : DU NOUVEAU SUR LES DANGERS DES RADIATIONS.
On se rappelle les dangers des longs voyages spatiaux où les astronautes sont
exposés pendant de longues périodes aux rayonnements extérieurs. Ceux-ci sont de
deux ordres :
·
Les rayons cosmiques galactiques ou GCR (galactic cosmic rays), particules de
haute énergie, très ionisantes, dues aux supernovae situées hors de notre
système solaire
·
Les particules solaires énergétiques ou SEP (solar energetic particles) liées
aux éruptions solaires et aux éjections de masse coronale (CME) de notre Soleil
(protons)
Voir absolument
mon astronews précédent
à ce sujet pour se remémorer les dangers.
Si les influences de l’apesanteur sont connues (décalcification, atrophie des
muscles, problème artériel etc..) grâce à toutes les études menées sur les
astronautes de l’ISS, et notamment sur l’expérience des deux jumeaux Kelley ;
les dangers liés aux radiations viennent encore d’augmenter d’un cran.
Les dernières données semblent indiquer qu’une longue exposition aux radiations
(ex : voyage vers Mars) même à faible dose, causerait en plus des
problèmes de mémoire
irréversible aux astronautes
En effet, des scientifiques de l’UCI (University of California à Irvine) ont
procédé à des expériences sur des souris, non pas avec des doses extrêmes de
radiations, mais justement avec des doses faibles mais constantes. Ces doses
seraient plus représentatives de la réalité d’un voyage vers Mars ou d’un séjour
sur la Lune.
Les souris ont été séparées en deux groupes, l’un exposé aux rayonnements
pendant six mois et l’autre comme groupe témoin.
Nos pauvres souris ont eu des problèmes de comportement et ont subi des dommages
irréversibles au niveau de la mémoire.
Celles exposées aux radiations étaient devenus plus anxieuses aussi, elles
n’étaient plus capables d’apprendre correctement.
Les scientifiques en déduisent que statistiquement parlant, un astronaute sur 5
aurait des problèmes comportementaux et d’anxiété et qu’un astronaute sur 3
serait exposé à des problèmes de mémoire !
Ce n’est pas un très bon signe pour les futurs vols spatiaux lointains.
On ne sait pas encore comment se protéger de ces radiations, il faudrait être
capable de créer un champ magnétique autour du vaisseau, simulant le champ
terrestre, mais, ça, on ne sait pas (encore) faire !
POUR ALLER PLUS LOIN :
Space Radiation Will Damage Mars Astronauts' Brains
Voyage dans l’espace : la gravité des conséquences du rayonnement cosmique revue
à la hausse
Long-term radiation exposure from space travel harms memory, mood
MARSHALL SFC : LE CENTRE HISTORIQUE DES FUSÉES US EN CHARGE DU NOUVEAU LM.
Le
Marshall Space Flight Center
(MSFC) situé à Huntsville en Alabama, devrait vous dire quelque chose ; c’est le
centre historique où Von Braun a fait ses premières armes, il était directeur de
ce centre qui était en charge notamment de la fusée Saturn 5 du projet Apollo.
C’est ce centre (Rocket City !!!) qui est aussi en charge des nouveaux
développements de lanceurs comme le futur SLS (Space Launch System) de la NASA.
L’administrateur de la NASA, Jim Bridenstine, vient de nommer le MSFC,
responsable du nouveau module lunaire du programme Artemis qui devrait amener
des Américains sur la
Lune en 2024 et une présence quasi permanente en 2028.
Le
MSFC devrait travailler conjointement avec les sociétés privées impliquées dans
le spatial afin de mettre au point ce lander.
Celui-ci devrait pouvoir être capable de s’amarrer au Gateway en orbite lunaire
et ensuite de partir pour la Lune pour y déposer des astronautes et les ramener
au Gateway.
Illustration : NASA
Si le MSFC est en charge de l’atterrisseur, c’est le Johnson Space Center (JSC)
situé à Houston qui patronne toutes les activités liées à Orion, au Gateway, aux
équipages et à l’ISS. Il contrôle aussi toutes les missions Artemis.
La NASA a émis récemment un appel d’offres aux compagnies privées concernant ce
système d’atterrisseur lunaire.
11 compagnies ont été sélectionnées notamment :
·
Aerojet Rocketdyne
·
Blue Origin
·
Boeing
·
Dynetics
·
Lockheed Martin
·
Masten Space Systems
·
Northrop Grumman
·
Orbit Beyond
·
Sierra Nevada Corp
·
SpaceX
·
SSL
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA Marshall to Lead Artemis Program’s Human Lunar Lander Development
NASA picks Alabama's 'Rocket City' for lunar lander job
NASA Taps 11 American Companies to Advance Human Lunar Landers
TROU NOIR : SAG A*, UN SURSAUT BRILLANT EST SURVENU BRUSQUEMENT !
On sait que notre Galaxie (comme la plupart des galaxies elliptiques) possède un
trou noir central super massif, le nôtre s’appelle SagA* (Sagittaire A étoile)
et fait quelques 4 millions de masses solaires.
C’est un TNSM très calme en fait.
Il a été
mis en évidence
il y a plusieurs années après étude sur une longue période (plus de 10 ans) des
étoiles du centre galactique, elles semblaient tourner autour de quelque chose
que l’on ne voyait pas, c’était notre trou noir.
Notre trou noir, calme, généralement, a soudain eu un
sursaut de brillance (un
facteur 75 !) de quelques heures, le 13 Mai 2019, et on ne sait pas trop
pourquoi.
Cette observation a été faite à l’Observatoire Keck d’Hawaï.
Cette surbrillance n’est visible que dans le proche IR, SagA* est suivi depuis
plus de 20 ans par tous les observatoires et c’est la première fois qu’une telle
augmentation de brillance est détectée.
On voit parfaitement cette augmentation de luminosité
sur cette animation gif.
La durée totale est de deux heures et demie.
Extrait de l’article : on voit le pic sur la photo de gauche, puis la
décroissance de luminosité,
pour arriver à la normale (photo de droite) Crédit Tuan Do et al
Cette observation a été publiée dans la revue Astrophysical Journal Letters par
l’auteur principal Tuan Do, astronome à l’UCLA sous le titre « Unprecedented
variability of Sgr A* in NIR ».
Qu’est ce qui a bien pu provoquer cet emballement ?
On pense tout d’abord à l’étoile la plus proche du TN, dénommée
S2 (ou SO-2
suivant les notations)
Elle passe en effet très près de SagA* comme on le voit sur cette figure.
Au plus proche elle est à 120 UA du TN, ce qui est rudement proche !
Peut être que son approche au minimum a pu perturber l’environnement du TN qui a
avalé de la matière proche.
Crédit : ESO/M Kornmesser.
On peut voir
sur cette illustration
les étoiles qui tournent près du TN central.
Ou alors, un nuage de poussières (appelé G2) a été avalé par ce monstre.
Je vous en avais parlé dans
cet astronews de 2013.
François Combes l’avait aussi évoqué lors d’une conférence donnée à Vega en 2015
(voir photo)
L’ESO a même effectué
une simulation
de G2 en train d’être mangé par le TN.
On continue les recherches. On vous tiendra au courant !
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le trou noir au centre de la Voie lactée est devenu subitement 75 fois plus
brillant
Milky Way’s Black Hole Just Flared, Growing 75 Times as Bright for a Few Hours
par Universe Today
Les Trous Noirs en astro :
CR de la conf débat de l’Acad. Des Sciences du 13 Février 2018
Trous noirs et ondes gravitationnelles
CR conf SAF d’E Gourgoulhon du 10 Fev 2016
COSMOLOGIE : UNE NOUVELLE PHYSIQUE EST-ELLE NÉCESSAIRE ?
Il y a quelques semaines (15-17
Juillet 2019)
une réunion importante de cosmologistes s’est tenue en Californie à Santa
Barbara, elle était dirigée notamment par le Prix Nobel Adam Riess.
Son titre très prometteur : Tensions between the Early and the Late Universe.
Son thème : le taux d’expansion de l’Univers.
Je vais essayer de résumer la teneur des propos tenus, voir
l’article complet en anglais.
Introduction : On se rappelle qu’à la fin du siècle dernier, deux équipes de
cosmologistes ont voulu déterminer le destin de l’Univers et savoir s’il
continuerait son expansion à jamais ou si normalement à cause de l’effet de la
gravité il se refermerait sur lui-même.
Surprise ! Les deux équipes se sont aperçus qu’en fait l’expansion de l’Univers
s’accélérait. Ce qui a valu le Prix Nobel de Physique 2011 aux découvreurs :
Saul Perlmutter, Brian Schmidt et Adam Riess.
Cette accélération serait due à une force inconnue que l’on a appelé faute de
mieux, énergie noire (dark energy).
C’est
ce dernier qui donna la présentation d’introduction de ce séminaire, et il n’y
est pas allé de mainmorte !
D’emblée, il attaque :
l’Univers est en expansion trop rapide ! Plus rapide que ce que prévoit
la théorie. Si l’univers primordial et l’Univers plus récent ne s’accordent pas,
il y a un problème !
La théorie actuelle ΛCDM (à base de matière noire froide et de constante
cosmologique) qui décrit notre Univers serait-elle fausse ou incomplète ?
Pourtant elle semble bien avoir expliqué le bruit de fond cosmologique CMB et le
taux d’expansion de l’Univers (constante de Hubble ou H0).
Crédit photo : Monica Almeida for Quanta Magazine
Et c’est justement là que semble être le problème ; la « constante » de Hubble !
J’ai mis constante entre guillemets car cette constante ne l’est surement pas,
en tout cas depuis le début de l’Univers.
Bref, cette constante a été déterminée avec grand précision par les mesures du
satellite Planck, sa valeur serait de
67,4 km/s/Mpc
avec une précision de 1%.
Des mesures basées sur une autre méthode (celle des oscillations acoustiques de
baryons ou BAO) a donné exactement le même résultat.
Les mesures sur les six dernières années par A. Riess et son équipe viennent de
rompre cette belle unanimité.
On a appris aussi qu’en marge de cette conférence, une équipe de cosmologistes,
baptisée
HOLICOW
(H0 Lenses In COsmograil’s Wellspring) mais qui veut aussi dire vache sacrée en
anglais, a publié leurs dernières mesures du taux d’expansion :
73,3 km/s/Mpc,
nettement plus haut que les prédictions de Planck, et en dehors des marges
d’erreur.
L’équipe de Riess (baptisée SHoES = Supernovae H0, for the Equation of State of
Dark Energy) a elle aussi trouvé une valeur de cet ordre de grandeur :
74 km/s/Mpc. Ces
deux résultats sont bons à 5 sigmas. Les barres d’erreur sont à 1,9%.
Il y a donc un problème ou même une crise comme certains l’annoncèrent, car
cette différence entre ces deux valeurs semble solide.
Wendy Freedman, dont je vous ai parlée la dernière fois
dans ces colonnes,
a elle trouvé (basé sur les
TRGB :
Tip of the Red Giant Branch) une valeur problématique, car intermédiaire entre
ces deux groupes de mesures :
69,8 km/s/Mpc !
Alors, rien ne va plus, on ne comprend plus !
La vérité serait-elle effectivement au milieu du chemin ? C’est-à-dire vers 70
km/s/Mpc.
Puis plus tard Mark Reid du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics présente
une autre mesure de H0 à l’aide d’une méthode à base de masers, sa valeur :
74,8 km/s/Mpc +/-
3,1. D’autres intervenants donnèrent plus tard aussi d’autres valeurs de H0.
Pour
résoudre le problème peut-être faudrait-il une nouvelle méthode, ou vérifier la
validité des échelles de distances utilisées, car on fait toujours certaines
hypothèses les concernant, peut-être certaines sont imprécises.
Les nouveaux télescopes spatiaux devraient nous aider bientôt : Gaia, JWST,
Euclid…
Passons-nous à côté de quelque chose à découvrir, y-a-t-il une anomalie quelque
part ?
De toutes ces discussions il s’en suivit un tableau résumant les diverses
valeurs annoncées avec leurs barres d’erreur.
En haut mesures basées sur l’Univers primordial, en bas basées sur l’Univers
actuel.
Crédit : Quanta Magazine ; Source : Vivien Bonvin
POUR ALLER PLUS LOIN SUR LA CONSTANTE DE HUBBLE :
Universe's Expansion Rate Is Different Depending on Where You Look
A Future Independent TRGB Calibration of SNe Ia
The Hubble constant
par Wendy L. Freedman & Barry F. Madore
La cosmologie aux portes d’une révolution ?
Horizons lointains. Variations sur le thème des dimensions de l’Univers
par le Temps, très intéressant.
Mais ce n’est peut-être pas fini.
En effet, des scientifiques de l’Université Johns Hopkins menés par
Tommi Tenkanen,
prétendent que la
matière noire serait née un peu avant le Big Bang !
On sait que la matière noire (que l’on devrait plutôt appeler invisible) est un
composant nécessaire dans la composition de l’Univers (approx 25%) car elle sert
à structurer les galaxies et amas de galaxies. Et elle n’a jamais été vraiment
mise en évidence.
Cette nouvelle étude publiée dans la revue
Physical Review Letters,
serait aussi une petite révolution.
En effet, cela affecterait la répartition des galaxies dans l’Univers, mais cela
peut aussi donner des possibilités de nouvelles méthodes de détection comme
l’indique l’auteur.
De toutes façons, cette période proche de l’instant zéro est un peu confuse,
certains cosmologistes pensent même que l’inflation se serait produite avant le
Big Bang. Dans ces conditions, la matière noire pourrait être un sous-produit de
cette inflation.
On n’en sait pas beaucoup plus, on attend avec impatience
Euclid
qui devrait s’intéresser à cette fameuse matière noire.
Bref on nage dans la soupe (originelle bien sûr !).
POUR ALLER PLUS LOIN SUR LA MATIÈRE NOIRE NÉE AVANT LE BB :
Dark Matter May Be Older Than The Big Bang, Study Suggests
Et si la matière noire était apparue avant le Big Bang
Des scientifiques lancent une nouvelle théorie inédite sur la matière noire
La matière noire créée avant le Big Bang ? Vraiment ?
de Futura Sciences, à lire absolument.
Et encore, cette nouvelle :
la matière noire froide
(CDM) ne serait peut-être pas froide, ni chaude d’ailleurs,
mais tiède (warm
en anglais).
Une explication, froid, chaud ou tiède n’a rien à voir avec une éventuelle
température, mais avec
la vitesse des particules impliquées.
Plus les particules sont proches de la vitesse de la lumière (donc légères) et
plus elles sont « chaudes ».
Concernant la matière noire, on sait qu’elle
n’interagit avec rien,
ni avec la matière ordinaire, ni avec elle-même ni avec les rayonnements,
seulement avec la gravité. Donc pas facile à mettre en évidence,
d’ailleurs, on ne l’a pas mis réellement en évidence. Elle n’est pas composée
d’atomes comme la matière ordinaire, mais de particules qu’il reste encore à
trouver. Mais on sait, comme dit plus haut, qu’elle est nécessaire à la
formation des galaxies.
On a des particules candidats. Trop ?
Si les modèles actuels, basés sur une matière noire « froide », donc à bas de
particules lourdes (on pense aux WIMPS) semblent s’imposer, il y a quand même
quelques obstacles à ce scénario. On n’arrive pas à détecter ces particules
lourdes.
Certains ont essayé avec une matière noire « chaude » (Hot) c’est-à-dire à base
de neutrinos (particules très légères et sans charge) par exemple comme
particules, mais ce n’était pas aussi très satisfaisant, les simulations
n’aboutissent pas à des Univers comme le nôtre.
Les cosmologistes ont donc envisagé une autre solution.
C’est une nouvelle étude du CfA (Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics)
menée par S. Bose, qui vient d’introduire une nouvelle possibilité.
On est parti sur des
particules « tièdes » (Warm en anglais) qui pourrait interagir très
légèrement avec des particules légères, comme des photons ou des neutrinos très
présents au début de la formation de l’Univers, et qui s’approcheraient de la
vitesse de la lumière.
Afin de tester ces hypothèses, on a procédé comme toujours à des simulations
informatiques de formation de galaxies.
On a étudié l’évolution de la formation des galaxies depuis 1 milliard d’années
après le BB (1 Ga) jusqu’à aujourd’hui en utilisant de la matière noire tiède et
froide. Et on arrive à des galaxies approximativement similaires à celles
observées dans le ciel.
Alors, l’introduction de matière noire tiède est peut-être une solution.
Bref, la cosmologie est en train de bouger, on vous tiendra au courant !
POUR ALLER PLUS LOIN SUR LA MATIÈRE NOIRE TIÈDE :
Maybe Dark Matter is Warm, Not Cold
de Universe Today.
Plein feu sur la matière noire
CR de la conf IAP de N Palanque Delabrouille du 4 sept 2018.
Signatures et contraintes de la matière noire tiède : formation étoiles, 21cm,
premières galaxies par
A. Fialkov.
La matière noire : un peu de chaude dans la froide ?
(30/04/2018)
HAYABUSA-2 :ENFIN DES IMAGES DU SOL DE RYUGU !
Le petit robot MASCOT (Mobile Asteroid Surface Scout) de conception DLR/CNES
s’est posé
sur l’astéroïde Ryugu (900 m !) il y a maintenant près de 10 mois, et c’est
seulement maintenant que les photos prises lors de la descente et au sol sont
publiées dans la revue Science. On ne comprend pas pourquoi une si longue
attente.
MASCOT est un petit
module grand comme une boite à chaussures et qui peut « sauter » d’un
endroit à un autre à la surface.
Il est aussi équipé de quelques instruments de mesure et de
caméras. Équipé
de batterie, son autonomie est de 17 heures.
Largué de 41 m d’altitude, il a rebondi plusieurs fois avant de se stabiliser.
Il a pu prendre des photos de près du sol de cet astéroïde carboné, donc un des
plus anciens.
Ryugu est un astéroïde type carboné, c’est un objet très sombre dont l’albédo
est de quelques %.
Sa densité : 1,2,
donc très probablement creux du genre « rubble pile » (tas de gravats).
Ces photos sont enfin publiées.
On y distingue deux
genres de roches bien distincts, des roches très lisses et brillantes et
des roches dont la surface est beaucoup plus perturbée. Certains pensent que
Ryugu serait alors le résultat d’une collision entre deux astéroïdes de types
différents.
Une autre découverte importante :
on n’a pas trouvé de
régolithe (la poussière fine) aux endroits photographiés. Et ça c’est
vraiment perturbant, on ne sait pas pourquoi. Aurait-elle migré sous les
rochers ?
Voyons tout cela en détails avec les photos fournies.
Les 17 heures d’autonomie ont permis d’assister à 3 « journées » sur Ryugu. La
nuit, les photos sont prises avec un éclairage.
Voici le même endroit vu à différents moments de la journée.
Photo A : le matin
Photo B : la nuit
Photo C : à midi
Photo D : fin d’après-midi.
Crédits : DLR
La sonde Hayabusa 2 aussi photographié le sol de Ryugu.
On voit ici les deux types de roches mis au jour par MASCOT.
Type 1 : Roches sombres de forme arrondie et non lisses.
Type 2 : Roches claires, plates et plutôt lisses.
Les photos en rapproché du sol ont montré qu’il n’y avait pas de poussières
fines, comme il serait normal sur un astéroïde percuté au cours des millénaires
par d’autres astéroïdes. C’est le résultat normal de tous les impacts, comme on
le remarque sur la Lune ou Mars.
Or ici, rien !
Il faudra trouver une explication.
La
caméra MASCam de Mascot a pris cette photo en couleur d’une roche de type 1 dans
le visible pendant la deuxième nuit.
On y découvre des
inclusions millimétriques brillantes que l’on voit sur la partie G.
Des détails de ces inclusions sont visibles à droite.
Des inclusions bleues marquées par les flèches orange et des inclusions rouges
marquées par des flèches vertes.
Ces inclusions ressemblent aux inclusions Al et Ca de certaines météorites.
Crédit : DLR.
D’après le Dr Patrick Michel dans un article du CNES, co-auteur de l’article
publié, la présence de ces inclusions suggère que Ryugu a été faiblement
hydraté, parce que l’hydratation peut faire perdre leur trace. C’est cohérent
avec ce qu’a vu Hayabusa2 : une faible hydratation, au moins en surface parce
que sur l’intérieur on ne sait rien.
L’étude de ces astéroïdes primitifs est essentielle pour comprendre comment est
né notre Système Solaire.
Maintenant on attend le retour des échantillons, prévu pour 2020.
POUR ALLER PLUS LOIN :
New images from asteroid probe yield clues on planet formation
Asteroid Ryugu has no dust on it and we don’t know why
Hayabusa2 arrives at the carbonaceous asteroid 162173 Ryugu—A spinning
top–shaped rubble pile
Images From The Surface Of Asteroid Ryugu Yield Clues To Its Composition
De nouvelles photos de l'astéroïde Ryugu aident à comprendre la formation du
système solaire
de Sciences et Avenir.
Les premières photos de Ryugu par MASCOT
du CNES
Hayabusa 2 : de nouvelles images spectaculaires de l'astéroïde Ryugu
par Futura Sciences.
De nouvelles photos de l'astéroïde Ryugu aident à comprendre la formation des
planètes
de France-Info.
Images from the surface of asteroid Ryugu
: quelques figures proposées par Science de l’article dirigé par Ralf Jaumann de
la DLR.
CHANDRAYAAN-2 : L’INDE EN ORBITE LUNAIRE.
L’ambition de l’Inde n’a plus de limites ! Bravo à tous leurs ingénieurs et
techniciens.
L’Inde a lancé le 22 Juillet 2019, à l’aide du lanceur de fabrication indienne,
GSLV-Mk-III, une sonde lunaire très élaborée, Chandrayaan-2, telle est son nom.
Le lanceur possède deux boosters à poudre, un étage principal et un deuxième
étage cryogénique.
Le lanceur est le plus
puissant lanceur
indien à ce jour.
Le lancement a eu lieu de la base Sriharikota de l’ISRO (l’agence spatiale
indienne) dans la région de l’Andra Pradesh.
Crédit : ISRO
C’est aussi une mission low-cost, nos amis Indiens l’ont déclarée à 140 M$
(seulement !).
La sonde Chandrayaan-2 est composée de
trois éléments :
·
Un orbiteur
·
Un atterrisseur (nommé Vikram) contenant le rover
·
Un rover (Pragyan).
Cet ensemble est monté dans la coiffe du lanceur comme on le voit dans cette
salle blanche.
Masse totale de l’ensemble : 3800 kg
Crédit photo : ISRO.
L’idée de la mission est
d’atterrir au Pôle Sud de la Lune et d’y déployer le rover. Le Pôle Sud
est intéressant car on sait qu’il existe des cratères qui ne voient jamais la
lumière du Soleil et dont le fond est couvert de glace d’eau.
Pour cela, il faut déjà
atteindre l’orbite lunaire.
Un
autre schéma
expliquant les orbites.
Cela vient d’être réalisé ce 20 Aout 2019, cela a nécessité des allers et
retours autour de la Terre pendant quatre semaines, où à chaque fois on a
augmenté la taille de l’orbite, jusqu’à se mettre en orbite lunaire.
Pour cela on a allumé ses moteurs pendant
29 minutes pour
atteindre l’orbite 114 km / 18.000 km.
Cette orbite va évoluer afin d’atteindre un périlune très bas, de 30 km à l’aide
de quelques autres manœuvres. Ceci devant permettre un atterrissage en douceur
du lander (prévu à 3,6 km/h)
L’atterrissage (autonome) est prévu pour le
7 Septembre 2019
prochain.
Une fois sur la Lune l’atterrisseur devrait ouvrir la porte au rover qui sera
libre de se déplacer à la surface de la Lune. Son autonomie : un jour lunaire.
Inutile de dire que si l’Inde réussit cet exploit elle sera la quatrième
puissance après les USA, la Russie et la Chine à avoir déposé un rover sur la
Lune.
Le rover possède 6 roues et son énergie vient de cellules solaires.
Il n’est équipé que de deux instruments qui sont chargés d’étudier la
minéralogie et la composition du sol.
Notamment la recherche de l’eau sera favorisée.
Crédit photo : ISRO
La sonde en orbite vient de prendre une photo de la Lune que vous pouvez voir
ci-contre.
Photo prise le 21 Aout 2019 de 2650 km d’altitude.
Photo : ISRO.
On attend donc l’atterrissage le 7 Septembre.
POUR ALLER PLUS LOIN :
India’s Chandrayaan-2 is Heading to the Moon
de Universe Today
Chandrayaan-2 mission to reach Lunar orbit on 20 August
Une sonde indienne réussit à se placer en orbite lunaire
des actualités Orange.
La sonde indienne Chandrayaan-2 est arrivée en orbite autour de la Lune
par Futura Sciences.
Chandrayaan-2 : l’Inde prend une première photo de la Lune avec sa mission
spatiale
Le site de la mission
à l’ISRO.
TESS :.UN AN EN ORBITE ET UNE MOISSON COPIEUSE !
Le
satellite TESS
(Transiting Exoplanet Survey Satellite) qui a commencé son travail d’étude du
ciel en Juillet 2018 (ciel austral d’abord) vient de terminer sa première année
en orbite. Il va maintenant s’intéresser au ciel de l’hémisphère Nord.
Il a déjà identifié près de
1000 candidates
exoplanètes. Elles doivent être confirmées par des télescopes au sol
notamment.
Mais pas seulement, il s’est aussi intéressé aux comètes de notre Système
Solaire, aux exocomètes et surtout aux Supernovae, en particulier les SN Ia, qui
servent de balises dans l’Univers.
Mais évidemment, ce sont les exoplanètes que l’on attend, TESS prenant la relève
de Kepler qui avait plusieurs milliers d’exoplanètes à son actif. Il utilise à
cet effet 4 caméras ayant un champ de 24x96 ° qui
étudient le ciel
découpé ainsi en 26 secteurs, pendant 27 jours.
TESS s’intéresse principalement
aux étoiles proches et brillantes, plus faciles à détecter, et du même
type que notre Soleil.
C’est
George Ricker
du MIT qui est le responsable scientifique (PI) de la mission.
Les planètes découvertes couvrent l’étendue de 80% la taille de la Terre à des
planètes type inférieures à Neptune.
Il se trouve que parmi le premier bouquet de planètes, une équipe dirigée par
Lisa Kaltenegger
de Cornell, a mis le doigt début 2019, sur une planète potentiellement
habitable.
Elle est située à 31 années-lumière de nous, donc, une voisine, et porte le doux
nom de GJ 357 d
(GJ= catalogue d’étoiles Gliese-Jahreiss) ou suivant la numérotation attribuée à
TESS TOI 562.01 (TOI = Tess Objects of Interest).
Il semblerait que ce soit la première
super Terre qui
pourrait être habitable.
Elle est plus massive que notre planète, et apparemment elle serait froide
(approx – 50°C) mais si une atmosphère existe, cette température pourrait être
plus élevée et plus propice à la vie. On recherche avec d’autres sondes et
télescopes des traces de cette possible couverture atmosphérique.
Cette découverte a été annoncée dans le
Journal Astronomy & Astrophysics
L’étoile hôte est une naine rouge de type M, 1/3 la taille de notre Soleil, et
qui abrite en tout 3 exoplanètes.
GJ
357 b : un peu plus grande que la Terre et orbitant son étoile en 3,9 jours,
donc très chaude, température 250°C
GJ 357 c : beaucoup plus massive que notre Terre (3 à 4 fois) et orbitant en 9,1
jours son étoile, température 120°C.
GJ 357 d : celle qui nous intéresse et qui orbite son étoile en 55 jours. Sa
masse devrait être de l’ordre de 6 masses terrestres et sa taille deux fois la
Terre. Les scientifiques ont calculé que cette exoplanète reçoit
approximativement la quantité d’énergie lumineuse que Mars reçoit dans notre
Système Solaire.
Crédit : NASA.
La masse estimée de cette planète est un paramètre important, en effet une forte
masse entraine une gravité importante permettant à une éventuelle atmosphère de
ne pas s’échapper dans l’espace (comme pour Mars) et à maintenait une
température compatible avec de l’eau liquide.
Des études complémentaires devraient permettre de mettre en évidence (ou pas) la
présence d’une atmosphère.
Vidéo explicative sur GJ 357 :
https://youtu.be/6bWra2Wvudk
Vidéo Générale sur TESS et sa première année dans l’espace.
https://youtu.be/k_wmsk2OyuY
11 minutes
https://youtu.be/7LLyFFsY7ZY
plus courte 2 minutes
Mais pendant la même période, TESS a aussi découvert un système planétaire de 3
planètes, probablement moins favorables à la vie (elles sont très chaudes), mais
dont les dimensions correspondent plus à ce que l’on cherche.
Des planètes dont les tailles sont comprises entre
1,5 et 2 fois la taille
terrestre, car il semble que parmi les exoplanètes déjà détectées,
qu’elles soient les moins nombreuses.
C’est ce que l’on a appelé le gap de Fulton. Voir
l’article de Benjamin Fulton
à ce sujet.
Ce sont aussi ce genre de planètes qui n’existent pas notre Système Solaire.
Et TOI 270 est donc un endroit idéal pour étudier ce domaine.
C’est
le système de TOI 270 situé à 73 al, c’est une naine rouge type M, bien plus
petite que notre Soleil.
Ses planètes TOI 270 b, c et d sont très proches de leur étoile, mais elles ont
des tailles entre 1,3 et 2,5 taille terrestre.
Elles ne sont pas à priori dans la zone habitable et sont probablement
synchrones avec leur étoile.
Crédit : NASA/GSFC/Scott Wiessinger
On peut comparer ce système à celui de Jupiter, comme on le voit :
Crédit : NASA/GSFC
Ces découvertes sont publiées dans
Nature Astronomy.
Que l’on retrouve sur ArXiv sous le titre :
A super-Earth and two sub-Neptunes transiting the nearby and quiet M dwarf
TOI-270
POUR ALLER PLUS LOIN :
À propos de GJ 357 :
Confirmation of Toasty TESS Planet Leads to Surprising Find of Promising World
L’exoplanète GJ 357d abriterait la vie, la NASA pourrait en montrer la preuve
TESS Discovery Leads to Surprising Find of Promising World
du GSFC
NASA’s TESS Mission Completes First Year of Survey, Turns to Northern Sky
de la NASA
One Year, Almost 1,000 Planetary Candidates. An Update On TESS
The Habitability of GJ 357d: Possible Climates and Observability
l’article de Kaltenegger, R Luque et al.
Planetary system around the nearby M dwarf GJ 357 including a transiting, hot,
Earth-sized planet optimal for atmospheric characterization
l’article de R Luque et al.
À propos de TO 270 :
Exoplanètes : un système triple, avec deux mini-Neptune et une super-Terre,
découvert par Tess
NASA Promised More Smaller, Earth-size Exoplanets. TESS is Delivering.
De Universe Today.
Site de la mission
au MIT.
EXOMARS : ENCORE UN ÉCHEC DU TEST DU PARACHUTE.
Un deuxième essai en haute altitude, début Aout de cette année 2019, sur le
parachute principal de la sonde européenne Exomars, a été
un échec comme le
premier essai du mois de Mai, où l’ensemble avait été déployé depuis un ballon à
29.000m d’altitude.
C’est un réel problème pour l’ESA, qui s’il n’est pas résolu très rapidement va
probablement retarder le départ de la mission prévue en Juillet/Août 2020.
Un autre essai est prévu à la fin de l’année.
La séquence de déploiement des parachutes pour la mission Exomars.
Le premier parachute s’ouvre (pilot parachute) qui va faire ouvrir le parachute
premier étage (15m) qui va être largué au bout d’un certain temps.
Un parachute pilote prend la relève pour faire ouvrir le parachute principal de
35m de diamètre (couleur orange).
C’est le plus grand parachute devant être déployé sur Mars à ce jour.
Atterrissage prévu Mars 2021.
L’atterrissage correct nécessite deux parachutes principaux pour diminuer la
vitesse, garantissant ainsi un atterrissage en douceur de l’ensemble.
On se rend compte qu’atterrir sur Mars, n’est pas simple, jusqu’à présent, seuls
les Américains y sont parvenus.
La mission Exomars est une mission conjointe ESA/Russie.
La Russie (Roscosmos) fournit le lanceur Proton, l’étage de descente (sauf les
parachutes fournis par l’ESA) et le module d’atterrissage (baptisé Kazachok).
L’ESA fournit en plus des parachutes le robot martien baptisé Rosalind Franklin.
Le rover est en phase finale de test sur le site de Airbus à Stevenage au
Royaume Uni, le module de descente et le module d’atterrissage sont aussi en
phase finale à Thales Alenia à Cannes.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Exomars parachute testing continues
par l’ESA.
Mission ExoMars 2020: les parachutes pas encore au point
article de Sciences et Avenir.
ExoMars 2020 : nouvel échec des tests de parachutes à un an du lancement
de Futura Sciences
Europe and Russia Have ExoMars Parachute Problems. It Could Threaten the 2020
Mars Launch
European Mars Lander Suffers Parachute Damage in Test
Tout sur Exomars
sur ce site.
CURIOSITY : 7 ANS SUR MARS.
Voici maintenant plus de 7 ans que le rover Curiosity de la NASA a atteint le
cratère Gale pour y étudier sa géologie.
Nous vous avions fait vivre
cet atterrissage en direct
le 6 août 2012 tôt le matin pour nous Français, les vrais courageux étaient là,
les chaines de télé aussi.
Quelle belle aventure !
Curiosity a jusqu’à présente accompli sa mission avec succès après plus de 20 km
parcourus.
Reprenons rapidement les principales découvertes effectuées par notre rover.
1)
Mise en évidence de la
présence passée d’eau liquide dans la région où il s’est posé. Notamment
en mettant au jour
des galets arrondis
par l’écoulement d’un liquide. On pense que cet environnement était favorable au
développement de la vie.
Les forages
ont indiqué que les composants nécessaires étaient présents (S, N, O, P, C…) des
argiles (qui ne se forment qu’en présence d’eau neutre ou peu salée) ont aussi
été confirmés. Des traces directes
d’un lac d’eau douce
mises en évidence.
2)
Des composés organiques
ont été trouvés dans les roches martiennes par l’instrument SAM
dans certains forages.
Tous les ingrédients nécessaires à la vie ont donc bien
été présents
à une certaine époque sur Mars.
3)
La présence de
Méthane
a aussi été détectée épisodiquement dans l’atmosphère martienne par SAM. Mais on
ne sait pas si ce phénomène est
biologique ou géologique.
On va devoir attendre les nouvelles sondes de 2020 pour peut-être lever le
doute.
4)
Curiosity a mis en évidence la
perte d’atmosphère
martienne en notant une surabondance des isotopes lourds de H, C et A. par
rapport aux isotopes légers. Ce qui confirme la perte de ceux-ci dans l’espace.
5)
On le savait déjà, mais Curiosity le confirme, il y a des
météorites sur le sol martien,
et des belles, comme celle-ci ou certaines de
forme étrange.
6)
Le rover emportait à son bord un détecteur de radiations (le
RAD).
RAD est le premier détecteur inclus dans une sonde martienne, et dédié à l’étude
de l’environnement au point de vue radiations pendant le voyage vers Mars et sur
Mars. Sa position sur le rover et à l’intérieur de l’enveloppe comprenant les
deux boucliers permettant le voyage vers Mars, est telle que la NASA pense que
ce sont des conditions similaires à celles d’un voyage humain vers cette
planète. Les résultats sont sans appel,
le voyage vers Mars est
dangereux ! Ce détecteur permet de mesurer les rayonnements les plus
dangereux comme les rayons cosmiques galactiques ou GCR (galactic cosmic rays),
et les particules solaires énergétiques ou SEP (solar energetic particles). Les
doses mesurées dépassent largement
les doses autorisées.
Alors où en est-on après ces 7 ans de pérégrinations sur le sol de la planète
rouge ? Il a parcouru 21 km et est monté de 368 m par rapport à) sa position de
départ. Il est loin d’être arrivé au bout de son chemin, il est en fait, à
mi-chemin de ce que les scientifiques de la mission appellent la zone riche en
argiles (clay-bearing unit) sur les côtés du Mont Sharp. Dans le passé l’eau a
altéré les sédiments qui se sont déposés dans le fond du lac laissant place à
ces argiles. Les argiles sont si importantes, car
argile = eau !
Curiosity s’est arrêté un instant pour nous proposer un panorama de
l’affleurement rocheux baptisé « Teal Ridge ».
Panorama prise par la MastCam de Curiosity le 18 Juin 2019,
dont on peut voir la vidéo plus bas dans le texte.
© Nasa, JPL-Caltech, MSSS
En attendant d’en savoir plus et que le rover atteigne cette grande « unité
d’argile », nous pouvons découvrir dans une vidéo 360 la vue qu’avait Curiosity
le 18 juin 2019.
© Nasa, JPL-Caltech, MSSS
voir cette vidéo 360°:
https://mars.nasa.gov/resources/24121/nasas-curiosity-mars-rover-explores-teal-ridge-360-view/
Il
s’est intéressé notamment à une roche baptisée Strathdon (nom d’une région
d’Écosse) constituée de dizaines de couches sédimentaires comme on le voit sur
la photo.
La forme de ces couches en forme de vaguelettes suggère un environnement
dynamique dû soit au vent soit à de l’eau qui coule ou les deux.
Mosaïque d’images prises par la caméra MAHLI le 10 juillet 2019.
Crédit : NASA/JPL/MSSS
Une
autre image,
grand-angle, celle-ci de cette roche.
On se rend compte maintenant que Curiosity arrive dans un environnement
différent, plus complexe et plus riche.
On attend la suite…..
POUR ALLER PLUS LOIN :
Curiosity, results from 7 years on Mars.
Par la NASA.
Curiosity : sept ans d’exploration de Mars et de surprenantes nouvelles
découvertes
Curiosity Has Now Been on Mars For 7 Years, So Here Are 7 Amazing Things It Has
Seen
Tout sur Curiosity
dans les archives de votre site préféré.
MARS, la nouvelle frontière, bilan de 50 ans d’exploration martienne,
CR conf JPM
HUBBLE : UNE MÉDUSE COSMIQUE !
Encore une merveille découverte dans l’espace
grâce à Hubble :
une nébuleuse planétaire qui ressemble à une méduse (jelly fish en anglais).
C’est l’objet NGC 2022 situé à 5000 al de la Terre dans Orion.
On y voit l’étoile centrale, ou plutôt ce qui en reste au centre.
On sait que les nébuleuses planétaires (n’ont rien à voir avec les planètes,
c’est une dénomination historique quand les lunettes étaient peu précises) sont
l’explosion d’une étoile moyenne (comme notre Soleil) en fin de vie. L’étoile
devient énorme après avoir consommé tout son Hydrogène, elle devient rouge
(géante rouge) avant d’exploser.
Photo NASA / ESA / Hubble / R. Wade
POUR ALLER PLUS LOIN:
LIVRE CONSEILLÉ : CHRONIQUES DE L’ESPACE DE JP LUMINET.
Notre ami Jean Pierre Luminet nous gâte avec ce nouvel ouvrage qui est la
version livresque des chroniques radiophoniques sur l’exploration spatiale
assurées cet été sur les ondes de France Inter.
Comprendre
l'ailleurs pour mieux comprendre l'homme
Il y a cinquante ans, un homme, pour la première fois, a marché sur la Lune.
Pour commémorer cette prouesse technologique, Jean-Pierre Luminet retrace la
fabuleuse épopée de l'exploration spatiale et nous invite aussi à voyager dans
le futur.
Savez-vous par exemple que notre Lune est née d'une collision entre une planète
vagabonde et la jeune Terre il y a plus de quatre milliards d'années ? Que les
satellites de Jupiter et de Saturne sont couverts de glace sous laquelle des
océans liquides abritent peut-être des formes de vie primitive ? Savez-vous que
des trous noirs peuvent entrer en collision et faire vibrer l'espace avec des
ondes de gravitation ? Qu'il existe peut-être des raccourcis pour voyager à
l'autre bout de l'univers ?
À travers ces chroniques, Jean-Pierre Luminet nous délivre un important message
: le véritable, grand et noble objectif de l'exploration spatiale n'est pas de
conquérir, mais de comprendre. Et en comprenant ce qui nous est étranger et si
lointain, nous nous comprenons mieux nous-mêmes, en vue de construire un monde
meilleur.
Éditeur : Le cherche-midi/ France Inter (22 août 2019)
176 pages - 14,80 €
LIVRE CONSEILLÉ : NAPOLÉON ET LA COMÈTE IMPÉRIALE PAR JM FAIDIT.
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|
Notre autre ami Jean Michel Faidit vient de publier
son nouveau livre,
il traite d’une des comètes intéressantes qui est passée sous le règne de
Napoléon.
Livre publié aux
Éditions Les Presses du Midi.
Voici ce qu’en dit la quatrième de couverture :
En 1811, Napoléon est au sommet de sa gloire. Du code Napoléon aux préfets, du
baccalauréat au franc, il a façonné une France moderne. Son Empire s’étend sur
une grande partie de l’Europe.
Cette année-là, Flaugergues découvre à Viviers (Ardèche) une des comètes les
plus spectaculaires de l’Histoire.
Sensible aux sciences, il la désigne « Comète impériale ».
Son éclat et sa longévité lui semblent le reflet céleste de son règne.
L’Aiglon est né cinq jours avant sa découverte et lui-même une semaine après
l’apparition de la grande comète de 1769, coïncidence soulignée par Messier en
1808.
Mais surtout, avec une période de 3095 ans, son précédent passage remonte à
l’époque de Ramsès II. Napoléon y voit un trait d’union avec l’Égypte qui le
fascine depuis son expédition, un passage de flambeau des Pharaons à l’Empereur,
voire un signal céleste d’invincibilité...
La personnalité de l’Empereur est fascinante. La matrice rationnelle de sa
psyché laisse percer des saillies irrationnelles. Il éprouve souvent le besoin
de s’évader sur les champs de batailles. Comme une double personnalité qui
intrigue les psychologues.
L’influence de cette comète pourrait permettre de comprendre l’inversion qui se
produit avec la campagne de Russie, lancée à l’été 1812 contre l’avis de ses
généraux. Elle marque le tournant de l’Empire. Après la Bérézina, c’est Waterloo
et l’exil à Sainte-Hélène.
Précisément à Longwood où l’astronome Halley –auteur des calculs de l’orbite de
sa célèbre comète- avait effectué ses observations du ciel austral. Citée par de
nombreux écrivains de l’époque romantique, cette « Comète de Napoléon » a marqué
les arts et la culture.
Elle est aussi associée aux vendanges mirifiques de 1811 et au fameux « Vin de
la comète » ! Un essai conjuguant rigueur historique et lecture céleste de faits
bien terrestres...
Docteur en histoire de l’astronomie, Jean-Michel FAIDIT a sorti de l’oubli et
relancé la fête du Soleil célébrée par Flammarion et Eiffel à la Tour Eiffel
avant 1914. Directeur d’un ouvrage de référence sur les limites de Roche aux
éditions Vuibert, auteur entre autres de “Ces Français dans la Lune” et
“Destination Mars” aux Presses du Midi, membre correspondant de l’Académie de
Nîmes, il est chroniqueur céleste au Midi Libre depuis 1988.
259 pages, broché, 23 €.
De plus Jean Michel publie
sa plaquette
d’éphémérides 2020
Comme les précédentes, celle-ci contient l'ensemble des phénomènes célestes
accessibles à l'œil nu pour l'année 2020, listés comme un calendrier mois par
mois : dates des phases de la Lune, visibilité et positions des planètes,
conjonctions, éclipses de Lune et de Soleil, comètes et essaims d'étoiles
filantes, ainsi que d'autres phénomènes intéressant le grand public comme les
dates des SuperLunes (plus grandes Pleines Lunes de l'année).
À l'opposé des rébarbatifs ouvrages d'astronomie avec des colonnes de chiffres
et de graphiques incompréhensibles pour le néophyte, ce document de synthèse
propose un nouveau concept d'éphémérides accessibles à tous, un outil pratique
de terrain pour les curieux désirant observer le ciel en famille ou entre amis
ainsi que pour les scolaires en classe ou en centres de loisirs.
Cette plaquette de quatre pages sur support cartonné brillant est élégamment
illustrée avec des photographies des astres et des schémas didactiques
expliquant les phases de la Lune, la position de la Terre et des planètes autour
du Soleil, ou encore comment trouver l'étoile polaire avec la Grande Ourse. Elle
comporte également une carte du ciel visible en soirée pour chaque saison, d'où
son titre rappelant les quatre saisons de Vivaldi.
Disponible dans les bonnes librairies et sur demande auprès de l'auteur :
contact@faidit.fr
. 12 €
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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