Livre
conseillé :.Le livre de C Rovelli est décidément très commenté. (10/10/2012)
PRIX NOBEL DE PHYSIQUE : SURPRISE : C’EST S
HAROCHE ET D WINELAND QUI L’ONT EU. (10/10/2012)
On
attendait tous Peter Higgs, avec la découverte de son fameux boson, et
bien, non !
Le
prix Nobel de physique 2012 a été
attribué au Français Serge Haroche et à l'Américain David Wineland pour
leurs travaux sur la physique quantique, a annoncé ce jour 9 Octobre 2012,
le comité Nobel.
"Les
lauréats du Nobel ont ouvert la voie a une nouvelle ère d'expérimentation
de la physique quantique en faisant la démonstration de l'observation des
particules quantiques individuelles sans les détruire", précise le
comité Nobel.
"L'ordinateur
quantique modifiera peut-être au cours de ce siècle notre vie quotidienne
aussi radicalement que l'a fait l'ordinateur classique au siècle
dernier", souligne le comité Nobel.
Ils
prennent la suite de 3 astrophysiciens dont nous avons déjà parlé ici et
qui ont dévoilé l’accélération de l’expansion de l’Univers :
l'Australo-Américain Brian Schmidt et les Américains Saul Perlmutter et
Adam Riess.
Serge
Haroche (reçu à Normale Sup, et Polytechnique choisit en fait
Normale Sup) est aussi médaille
d’or du CNRS. Il est professeur au Collège
de France.
Son
professeur (le mien aussi d’ailleurs, mais pas la même école,
malheureusement !) a été Claude
Cohen-Tannoudji, du Laboratoire Kastler-Brossel, prix Nobel de Physique
lui aussi.
Nous
reparlerons de ce nouveau Prix Nobel bientôt.
L’UNITÉ ASTRONOMIQUE : UNE NOUVELLE DÉFINITION
DE L’UA. (10/10/2012)
149
597 870 700 mètres exactement, c’est la nouvelle valeur de l’Unité
Astronomique, la distance (moyenne) de la Terre au Soleil.
Elle
est abrégée en UA en français et AU en anglais. Elle sert d’unité de
base pour définir les distances dans le système solaire, par exemple, on
dira que Saturne est à 10 UA du Soleil.
Qui
a décidé cela ?
L'Union
astronomique internationale (UAI) lors de son assemblée générale tenue à
Pékin, du 20 au 31 août 2012, a adopté une nouvelle définition de l'unité
astronomique.
Cette
décision est basée sur les meetings tenus au SYRTE (Systèmes de référence
Temps-Espace) à l’Observatoire de Paris récemment et la résolution présentée
en grande partie par eux.
Voici
ce qu’en disait l’INSU :
La
définition qui était en vigueur jusqu’à présent reposait sur une
expression mathématique impliquant la masse du Soleil (MS), la durée du
jour (D) et une constante k (dite de Gauss) dont la valeur numérique était
fixée conventionnellement.
Par
ailleurs, jusqu’ici, sa valeur en mètres était déterminée expérimentalement
de sorte qu’elle dépendait des modèles et des observations utilisées,
ainsi que du système de référence choisi. Cette valeur était utilisée
pour déduire celle en unités SI (Système international d’unités) du
paramètre de masse solaire, qui n’était ainsi déterminée que de façon
indirecte. Or, l’astronomie dynamique contemporaine exige de se placer
dans le cadre de la relativité générale et d’utiliser un ensemble cohérent
d’unités et de constantes.
La
définition de l’unité astronomique nécessitait donc une révision.
C’est chose faite avec la Résolution UAI 2012 B2 qui a été adoptée
officiellement le 30 août 2012. L’unité astronomique est désormais définie
comme égale à 149 597 870 700 mètres exactement, valeur conventionnelle
choisie pour être compatible avec celle du système de constantes
astronomiques en vigueur depuis 2009.
…….,
bien que l'unité astronomique définisse le parsec, autre unité utilisée
par les astronomes pour exprimer les distances dans l’Univers, la différence
relative entre les deux définitions (ancienne et nouvelle) ne dépasse pas
10-10. Autrement dit : un dix-milliardième ou 0,000 000 01
%. Le choix de la valeur numérique de l’unité astronomique a été
effectué par les spécialistes afin de garantir la continuité des références.
Bien
que cette nouvelle définition n’aura pas d'effet significatif, compte
tenu des erreurs relatives des distances cosmiques en dehors du Système
solaire, les astronomes du monde entier disposent maintenant d’une unité
parfaitement définie, cohérente avec la relativité générale et
directement rattachée au Système international d’unités (SI) via le mètre.
Je
rappelle que la détermination au cours du temps de l’UA a été une longue quête aventureuse que
vous pouvez retrouver dans ces différents articles.
CURIOSITY : DE NOUVEAUX INDICES DE LA PRÉSENCE
PASSÉE D’EAU.
(10/10/2012)
Photos :
NASA/JPL/Caltech/MSSS
Curiosity
continue son chemin vers le Mont Sharp.
Il
étudie son environnement et découvre des paysages
familiers aux Terriens, c’est normal, il
se trouve dans le lit d’un ancien fleuve.
Cette
zone est située au pied du Mont Sharp dans le cratère Gale, on
peut voir une photo prise d’orbite de la région, où cette plaine
alluviale est représentée, l’eau provenant de Peace Vallis.
Cette
partie de cet affleurement rocheux (outcrop en anglais) a été baptisée
Hottah par le JPL , c’est le nom d’un lac du Canada.
C’est
bien le soubassement rocheux (bedrock en anglais) de la zone, formée de
nombreuses strates sédimentaires.
On
pense que cet endroit a été touché par un impact météoritique dans le
passé, ce qui a donné cet angle incliné s’éloignant de l’horizontal.
En
étudiant de près le sol, on met en évidence des structures
correspondantes à une présence liquide importante.
On
le voit plus en détail dans la photo suivante :
Photo :
Mosaïque à partir de la MastCam de 100mm du 12 sept 2012.
On
y reconnaît des pierres, des roches, du gravier, des galets qui ont été
charriés par des fleuves d’eau liquide.
Photo :
à gauche Mars, à droite la Terre. On y remarque sur Mars, un empilement de
petits graviers de quelques cm, caractéristique de la sédimentation formée
par la déposition d’eau sur le sol.
Ces
graviers ont une forme adoucie due à l’abrasion provoquée par le flux
d’eau qui s’écoule lorsque ces galets s’entrechoquent entre eux.
Ces
graviers sont trop grands pour être transportés par le vent, c’est bien
une action fluviale qui en est la cause.
Photo
prise par la MastCam de 100mm le 2 Sept 2012.
De
la taille des graviers identifiés, les scientifiques sont capables de déterminer
le flux d’eau qui a circulé dans cette zone : de l’ordre de 1m/seconde,
la profondeur étant évaluée à quelques dizaines de cm.
C’est la première fois
que l’on identifie in situ des graviers transportés par l’eau sur Mars.
Aux
dernières nouvelles, il semblerait que la sonde ait
trouvé sur le sol, un petit morceau brillant (métal ? plastique ?),
dont on recherche l’origine (probablement de la sonde elle-même) mais les
amateurs de paranormal vont s’en donner à cœur joie !
HUBBLE :
GALAXIES, PORTRAIT DE FAMILLE ! (10/10/2012)
(crédit :
NASA/ESA)
Hubble
vient de prendre en
photo deux différentes galaxies qui ont l’air de former une paire en
interaction.
Elle
s’appelle Arp 116 (d’après le catalogue d’Alton Harp).
On
y remarque deux galaxies de différentes forme et taille, ce sont une galaxie
elliptique géante Messier 60 (coin inférieur gauche) et une plus
petite galaxie
spirale NGC 4647.
M60
est très lumineuse et bien visible dans l’amas
de la Vierge, qui contient plus de 1300 galaxies.
M60
est bien plus grande et bien plus massive que ses voisines, et comme la
plupart des galaxies elliptiques, elle a une couleur un peu dorée à cause
du grand nombre d’étoiles froides et donc rouges.
Par
contre NGC 4647 contient, elle, de nombreuses étoiles jeunes qui brillent
dans le bleu, lui donnant ainsi cet aspect.
Image
de la Advanced Camera for Surveys and Wide Field and Planetary Camera 2
On
a longtemps cherché à savoir si ces deux galaxies étaient en interaction
ou pas, mais comme il ne semble pas y avoir de traces importantes de
formation d’étoiles causée par cette interaction due aux effets de marée,
on cherche toujours, mais on a des indications.
L’étude
détaillée des images de Hubble semble indiquer que de faibles interactions
se produiraient, ces galaxies seraient donc quand même proches.
Je
signale que la présentation que j'ai donnée sur les 20 ans en orbite de
Hubble (ppt avec animations video) est disponible au téléchargement sur
ma liaison ftp et s'appelle. 20 ANS HUBBLE.zip elle
est dans le dossier CONFÉRENCES JPM, choisir avant l'étiquette
planetastronomy.com)
Ceux
qui n'ont pas les mots de passe ou qui ne s’en souviennent pas, doivent me
contacter avant.
L’ESO :
M4 L’AMAS LE PLUS PROCHE DE NOUS! (10/10/2012)
Crédit
photo : ESO
Un
amas globulaire est une concentration
très importante d’étoiles dans une zone relativement petite (une
centaine d’années lumière de diamètre) et pouvant contenir des dizaines
de milliers d’étoiles.
Ce sont généralement de très vieilles étoiles. Ces amas se trouvent la plupart du temps
dans le halo galactique. Notre propre galaxie comporte un peu plus d’une
centaine (158 au compte d’aujourd’hui) de ces amas en orbite autour
d’elle.
Ce n’est pas tout à fait le cas de
M4, car il est proche de nous : 7000 années lumière
approximativement.
L'amas Messier 4 (aussi appelé NGC 6121), dans
la constellation du Scorpion, est l'un des plus proches de la Terre.
Cet objet lumineux peut facilement être observé
avec des jumelles, à proximité de la lumineuse étoile rouge Antarès.
Cette nouvelle image de l'amas réalisée avec
la caméra WFI
(Wide Field Imager) sur le télescope MPG/ESO de 2,2 mètres à
l'Observatoire de La Silla de l'ESO révèle bien plus d'étoiles parmi les
dizaines de milliers de l'amas, présenté sur cette image avec en arrière-plan
la Voie Lactée.
Une vue en extrême haute résolution peut
être vue ICI (attention 49MB)
La lumière des étoiles composant cet amas
passe dans des spectromètres pour être analysée, on en déduit leur
composition chimique et leur âge. Les résultats de la campagne de mesure
ont surpris les scientifiques : Les étoiles des amas globulaires sont
âgées (peut être 10 milliards d’années) et ne sont de ce fait pas
supposées être riches en éléments chimiques les plus lourds.
En effet les premières étoiles formées après
le Big Bang, n’avaient que les éléments de la nucléosynthèse à leur
disposition (H, He, Li et c’est presque tout), elles étaient donc pauvres
en éléments que les astronomes appellent « métaux » (tous les
corps au delà du Li).
D’autre part M4
semble avoir aussi plus de Li que prévu, car le Lithium se détruit
au cours du temps.
Comment ces étoiles ont elles pu conserver
leur Li ? Est-ce le secret de la vie éternelle s’interroge l’ESO ?
Une image complémentaire et plus détaillée
de la seule région centrale, réalisée par le télescope spatial NASA/ESA
Hubble, a été diffusée dans le cadre de la série « l'image
de la semaine d'Hubble ».
ARIANE
5 :.ET HOP LE 51ème TIR D’ARIANE AVEC SUCCÈS À LA SUITE ! (10/10/2012)
(Photo
Arianespace)
Le
vol Ariane 209 (V 209 dans la terminologie) est le
51ème succès consécutif du lanceur européen Ariane 5, dont Astrium
est maître d’œuvre
C’est
le cinquième tir réussi d’une Ariane en 2012
Le
28 Septembre 2012 - Ariane 5 vient d’être lancée avec succès depuis
Kourou en Guyane française pour la 51ème fois consécutive, confirmant une
fois encore l’extraordinaire fiabilité du lanceur européen développé
et construit par Astrium, numéro un européen de l’industrie spatiale.
Pour
ce 209ème vol Ariane, la performance requise était de 10179 kilos en
orbite géostationnaire dont 9367 kg pour les deux satellites de télécommunication
(Astra 2F, réalisé par Astrium Satellites pour SES, et le satellite indien
GSAT10).
Le
reste correspondant au SYLDA, le système de lancement double d’Astrium et
aux structures adaptatrices pour les satellites.
Le
satellite d’observation de la Terre SPOT 6, réalisé par Astrium, vient
d’être lancé avec succès ce 9 Septembre 2012 depuis un site de
lancement aux Indes.
SPOT
6 va rejoindre Pléiades 1A en orbite et formera dans un second temps, avec
Pléiades 1B et SPOT 7, une constellation optique cohérente et intelligente
qui fournira des images distribuées par Astrium Services
Cette
nouvelle constellation, dont Astrium Services sera le distributeur exclusif
des produits de géo-information, offrira aux utilisateurs des applications
inédites et un délai de livraison sans précédent
Tiré
des news d’Astrium :
Le
satellite d’observation de la Terre SPOT 6, réalisé par Astrium, numéro
un européen de l’industrie spatiale, vient d’être lancé par un
lanceur PSLV depuis le Satish
Dhawan Space Center, en Inde. Il va rejoindre en orbite Pléiades
1A, le satellite d’observation de la Terre en très haute résolution dont
les produits d’imagerie sont distribués par Astrium Services. Les deux
satellites vont travailler ensemble et formeront, dès 2014, une
constellation complète avec Pléiades 1B et SPOT 7, les prochains
satellites d’observation de la Terre qui formeront la constellation
d’observation optique d’Astrium Services.
Photo :
Lancement de SPOT-6 par une fusée Indienne PSLV. Crédit Astrium.
Dès
que chacun aura été validé en orbite, SPOT 6 et SPOT 7 seront opérés
par Astrium Satellites et exploités par Astrium Services en constellation
avec les deux satellites Pléiades, sur la même orbite. Cette constellation
offrira aux clients d’Astrium Services des possibilités d’applications
inédites, en livrant des produits d’imagerie dans des délais inégalés.
Chaque jour, chaque point du
Globe sera vu à la fois en haute et en très haute résolution.
Ainsi, quand SPOT 6 & 7 produiront des images d’une zone large, les Pléiades
seront capables de livrer des produits de la même zone, avec un champ de
vue plus restreint mais offrant un niveau de détails beaucoup plus élevé
(50cm).
« Avec
quatre satellites qui se suivront avec 90° d’écart sur la même orbite héliosynchrone,
nous pourrons proposer à nos clients des produits de géo-information en un
temps record, jusqu’à six heures », explique Éric Béranger, CEO
d’Astrium Services. « Avec quatre satellites au lieu d’un, nous
sommes évidemment moins contraints par le délai de revisite et nous
pourrons mieux détecter les changements et bénéficier d’une couverture
de zones bien plus rapide. Nos utilisateurs pourront choisir entre une
saisie en très haute résolution sur un point précis et une saisie en
haute résolution sur une zone plus large. Nous pouvons bien sûr aussi
combiner les deux. Par exemple, dans le cas d’inondations, SPOT 6 pourra
fournir une image large de la zone tandis que Pléiades se focalisera sur
les zones les plus peuplées ou les plus touchées ».
La
géo-information joue un rôle crucial, en transformant les informations géospatiales
les plus récentes en informations économiques fiables. Spot 6 sera
l’un des capteurs grâce auxquels Astrium Services proposera la plus large
gamme de produits d’observation de la Terre et de services à valeur ajoutée
pour répondre aux besoins de ses clients, notamment en matière de
cartographie pour les clients gouvernementaux et de Défense, pour
l’agriculture, la lutte contre la déforestation et la surveillance de
l’Environnement, comme pour la surveillance maritime et côtière, l’ingénierie
civile, et pour des industries minières, pétrolières et gazières.
SPOT
6 est un satellite optique d’observation de la Terre en haute résolution.
Comme son frère jumeau SPOT 7, prévu pour être lancé début 2014, SPOT 6
disposera d’une fauchée de 60 km et livrera des produits d’imagerie
d’une résolution égale à 1,5 mètre. SPOT 6 et SPOT 7 vont relayer
les capacités des satellites SPOT 4 et SPOT 5, qui opèrent respectivement
depuis 1998 et 2002. Et plus encore : les performances du segment sol
et du segment spatial ont été largement améliorées par rapport aux précédentes
missions SPOT, particulièrement en termes de réactivité –de
l’assignation des missions au satellite à la livraison de produits
d’imagerie- et de capacité à collecter des images. La constellation formée
par SPOT 6 et SPOT 7 permettra une revisite quotidienne de n’importe quel
point de la Terre avec une capacité d’acquisition quotidienne de six
millions de km².
SPOT
6 et 7 disposeront d’une durée de vie spécifiée de 10 ans.
Le
satellite SPOT-6 vient nous faire parvenir sa première photo : un paradis, Bora Boravoir plus loin.
Vous
voulez comprendre comment les satellites Pléiades et SPOT vont travailler
ensemble en orbite ?
L’ENERGIE
NOIRE : TRAQUÉE PAR LA DECAM! (10/10/2012)
En cette matinée du 12 Septembre 2012, un
nouvel instrument monté sur le télescope de 4m Victor Blanco de l’Observatoire
Chilien de Cerro Tololo (CTIO),
la DECam (acronyme de Dark Energy Camera), vient de prendre sa première
photo de galaxies.
Elle est équipée de 62 CCD (570 millions de pixels en tout !!!) développés par
le LNBL qui possède la particularité d’être très sensible à la partie
Rouge et Infra Rouge du spectre ; un énorme avantage pour chercher les
objets très éloignés (au delà de 8 milliards d’années lumière ou
Gal) dont le décalage vers le rouge (redshift) est très important.
Le but de la DECcam est d’imager des objets
très lointains comme des SN et des amas de galaxies en cinq ans.
Les CCD sont solides (250 microns d’épaisseur)
et en Silicium ultra pur
Photo : crédit Fermilab.
En étudiant la lumière en provenance de ces
objets très lointains, nous espérons comprendre pourquoi ils s’éloignent
de nous de façon accélérée comme l’ont démontré les
derniers prix Nobel de physique. Cette accélération étant due à ce
que l’on nomme faute d’autre terminologie, une « énergie noire ».
La DECam est le plus important instrument de
cette sorte capable d’étudier plus
de 100.000 galaxies lointaines en un seul coup d’œil. Il devrait
nous permettre de découvrir ce qui se cache derrière cette notion d’énergie
noire.
Voici donc la première photo (Crédit: Dark
Energy Survey Collaboration ) prise par cette caméra :
Une partie de ce qu’a vu la CCD :
la galaxie spirale barrée NGC
1365 dans l’amas de Fornax, situé à 60 millions d’années
lumière de nous.
Vue de la CCD entière avec
localisation
de NGC 1365
Cette caméra va donc être employée à l’étude
(Survey en anglais) du ciel profond et notamment quatre indicateurs de cette
énergie noire qui sont :
·les amas de galaxies
·le super novæ
·les très grands amas de galaxies
·l’effet
de micro lentille gravitationnelles.
Ce
sera la première fois que ces 4 méthodes d’investigation seront utilisées
avec le même appareil.
Les
BAO (Baryonic Acoustic Oscillations) oscillations
acoustiques baryoniques devraient être employées pour déterminer la répartition
des galaxies.
L’étude
devrait démarrer en Décembre de cette année 2012. En 5 ans elle devrait
créer une image détaillée de 1/8 du ciel et mesurer 300 millions de
galaxies, 100.000 amas et 4.000 super novæ.
HERSCHEL:.SUPERBE
VUE DE FOMALHAUT ET DE SON DISQUE. (10/10/2012)
(crédit photo ) : ESA/Herschel/PACS/Bram
Acke, KU Leuven, Belgium)
Fomalhaut
est une étoile jeune de l’hémisphère Sud (quelques centaines de
millions d’années seulement), deux fois plus massive que notre Soleil et
située à 25 années lumière, une voisine, donc.
On sait depuis les années 1980 (découverte
par IRAS) qu’elle possède un
disque de poussières situé relativement loin de l’étoile (plus
de 100 UA) et peu large (25 UA). On pense que ce disque provient de
collisions de comètes.
B Acke de l’Université de Louvain (Belgique)
et ses collègues ont analysé ces images ; ils en ont déduit que la
température de la poussière était comprise entre –230 et –170°C,
mais comme le disque est légèrement décentré, sa partie Sud est plus
chaude et plus brillante que sa partie Nord.
Le peu de largeur de cet anneau est
probablement dû à la présence d’une ou de plusieurs
planètes qui confinent ce disque de poussières.
Les données de Herschel indiquent aussi que
les particules constituant le disque serait d’une taille de l’ordre de
quelques microns.
Ces particules seraient en création permanente
due aux très nombreuses collisions quotidiennes d’objets plus gros en
orbite autour de Fomalhaut.
SPITZER : UNE MESURE PRÉCISE DE L’EXPANSION DE
L’UNIVERS. (10/10/2012)
Image
crédit: NASA/JPL-Caltech/ Carnegie.
Des
astronomes utilisant le télescope spatial en IR Spitzer viennent
d’annoncer une des mesures les plus précises de l’expansion de
l’Univers.
En
effet depuis près d’un siècle, grâce à Edwin Hubble, on sait que l’Univers
est en expansion depuis sa création il y a 13,7 milliards d’années ;
on a même découvert récemment que cette expansion s’accélérait (objet
du
prix Nobel de physique 2011).
Il
est fondamental de déterminer exactement à quelle taux notre Univers est
en expansion.
Spitzer
conclue sa phase de mesure et nous donne son résultat :
le
taux d’expansion (ou constante
de Hubble H0) est de 74,3 km/s par Mega Parsec (1 Mpc = 3,26
Mal); cette valeur est bien corroborée par d’autres méthodes de mesure.
Pour mémoire à l’époque de Hubble on avait trouvé : 500 km/s/Mpc !!!
Le télescope spatial Hubble réduisit rapidement cette valeur vers les 72.
Comment
peut-on déterminer de telles valeurs ? Et déterminer la distance
d’objets si lointains qui nous servent de repères dans l’Univers.
C’est
grâce à ces balises qui parsèment l’Univers que l’on appelle les
chandelles standard, ce sont à l’origine des Céphéides puis les
SNIa ont pris le relais.
Certaines
étoiles se dilatent et se contractent menant à une variation de luminosité.
La première étoile connue des temps modernes était située dans la
constellation de Céphée et a donné son nom aux étoiles présentant les mêmes
caractéristiques, les
Céphéides.
Henrietta
Leavitt en 1908, s'aperçut que dans ce nuage de Magellan, il y avait des
Céphéides qui changeaient de magnitude apparente périodiquement,
elles passaient de 7 à 4,6 en 5 jours et 8 heures
Plus
la période était longue, plus l'éclat était important et donc plus la
magnitude était faible.
Elle
les classa par période croissante, et remarqua que les luminosités
augmentaient également.
Or
comme toutes ces étoiles se trouvaient dans la même galaxie, on pouvait
les considérer comme étant globalement à la même distance.
La
luminosité intrinsèque n’était donc liée qu’à la période.
C’était
une intuition géniale : elle trouva donc une relation directe entre la
magnitude apparente et la période de variation : on put déterminer ainsi
la distance (le rapport entre la luminosité apparente et la luminosité
intrinsèque est proportionnel à l'inverse du carré de la distance).
C'est
cette relation qui fait des
Céphéides l'un des outils de base de l'astrophysique en tant qu’élément
pour apprécier les distances.
Plus
tard les super novæ d’un certain type servirent aussi de chandelles
standard.
Ce
sont ces types d’étoiles, les Céphéides, que Spitzer détecte. Il en a
mesuré 10 (en jaune) dans notre galaxie et 80 (en bleu) dans le grand nuage
de Magellan (LMC).
En
effet mesurant en IR (à 3,6 micron) il peut pénétrer les poussières
entourant les étoiles et accéder ainsi plus facilement aux mesures de
luminosité.
Il
a donc mesuré les périodes de variabilité et on a placé les résultats
sur un graphe avec les valeurs de luminosité.
Ce
graphe (la pente de la courbe) est utilisé pour calculer l’âge et le
taux d’expansion de l’Univers.
VU D'EN HAUT :.BORA BORA LE PARADIS VU PAR SPOT ! (10/10/2012)
Credits:
Spotimage
Trois
jours seulement après
son lancement,
SPOT 6 a transmis ses toutes premières images. Ce nouveau satellite
d’observation de la Terre, a été construit et est opéré par Astrium.
Image
de Bora Bora en moyenne définition
(clic sur l’image).
Un
détail de cette image montrant l’extrême résolution des photos
prises par SPOT-6.
L'image
de Bora-Bora, a été prise sur
une zone de 60 km par 60 km avec une résolution permettant de distinguer
des objets mesurant 1,5 mètre. Les
images prises par SPOT 6 pourront être complétées par les images
prises par le satellite très haute résolution Pléiades 1A, qui
couvrent une zone moins large mais avec un niveau de détails beaucoup plus
élevé (50cm après avoir été rééchantillonées par les experts d'Astrium
Services).
LES
MATHÉMATIQUES DE L'ASTRONOMIE PAR B LELARD (10/10/2012)
Voici une nouvelle rubrique dans vos Astronews,
suite à une demande forte, notre ami Bernard Lelard, Président de
l'Association d'astronomie VEGA de Plaisir (Yvelines) se propose de nous
faire découvrir la genèse des mathématiques qui ont été utiles à
l'Astronomie dans cette rubrique qui comportera de nombreuses parties.
PARTIE 36 :. LES
ASTROMATHS DANS LES PREMIÈRES ACADÉMIES « NULLUS IN VERBA »
Le XVII siècle sera celui de Newton, de la découverte
de la lumière comme phénomène physique, de son invention du télescope et
du calcul différentiel. Siècle aussi de Roemer découvreur de la vitesse
de la lumière par un fantastique raisonnement sur Jupiter.
Beaux exemples d’astromath.
Pourtant il manquait à ces génies la possibilité d’échanger leurs idées,
d’expliquer leurs découvertes.
De tous temps les
philosophes, les lettrés et surtout les scientifiques eurent des difficultés
à se réunir pour échanger leurs idées, apprendre et diffuser leurs
connaissances. Pendant les monarchies, réunir des personnes, à plus forte
raison des penseurs, était formellement interdit et punissable car cela
traduisait souvent des oppositions. Pendant la Révolution française les réunions
des courants politiques, organisés en clubs informels, avaient lieu plus ou
moins secrètement dans les bâtiments des couvents nouvellement expropriés :
les Jacobins (bibliothèque de l’hospice des Dominicains rue St Honoré
avec Danton et Robespierre), les Feuillants (rue de Castiglione
aujourd’hui fameux restaurant), les Carmes (rue Cassette aujourd’hui
Institut Catholique) et d’autres. Le 29 septembre 1792, à l’Assemblée
Constituante, Isaac Le Chapelier par peur de la contestation prône
l’interdiction de l’officialisation de tels rassemblements. En
Angleterre en 1680 l’opposition des Whiget des Tory (pour la désignation du duc d’York –devenu quand même
Jacques II- au trône d’Angleterre) provoqua la naissance officielle des
partis politiques en 1733 par la publication de « Dissertation upon
parties » -d’où le nom de « parti »- par Bolingbroke.
L’Angleterre devint ainsi une monarchie à mœurs républicaines comme il
existe chez nous une République à caractères monarchiques.
Les bouleversements
en France souffrirent toujours du manque de partis formalisés : en
1789 avec les clubs, au soulèvement populaire en 1830, à l’éphémère révolution
de 1848 qui s’acheva comme la première par un nouvel empereur, et à
l’installation de la III République toujours sans partis. Ainsi en France
les loges maçonniques, dont l’organisation et la hiérarchie
rassemblaient secrètement beaucoup de penseurs, formèrent les
gouvernements de la III ième République, la république des « Jules »
la première à durer, et initièrent les lois principales en héritage
souvent des avancées des révolutions précédentes, notamment celle de
1848 avec le suffrage universel, abolition définitivede l’esclavage (due à l’astronome ministre François Arago),
liberté de la presse, liberté de réunion.
Il
fallut attendre la loi
sur les associations du 1er juillet 1901 pour pouvoir se réunir légalement
et se porter fort en justice. La seconde république de 1848 avait bien
envisagé la légalisation « d’association de personnes »
-d’où le nom- mais elle se rétracta devant le danger évident
d’opposition structurée. La loi de 1901 sur les « associations à
but non lucratif » réglait surtout au début l’épineux statut des
congrégations religieuses (en vue de la séparation de l’Église et de
l’État) et permettrait aussi l’organisation privée de la gestion des
biens des paroisses (églises, cathédrales devenues biens de l’État en
1905).
Alors que les
partis politiques actuels existaient officiellement déjà en Angleterre et
aux États Unis depuis 1832 le premier parti français, le parti radical, émanation
de la Franc Maçonnerie, fut fondé le 21 juin 1901, le second fut la SFIO
en 1905. Tous d’orientation de gauche, le premier provenant des thèses
« radicales » -d’où le nom de « radical » développées
par Ledru Rolin dès 1843.
En -367 le
philosophe Platon fonda à Athènes la première entité formalisée qui
rassemblait ses élèves et ses assistants enseignants.
Il
installa celle ci à côté d’un petit temple des Muses qui lui
appartenait sur un terrain près du mausolée d’ « Académos »,
academos. Academos, héros célèbre d’Athènes,avait fait don à la ville d’un terrain à condition d’y élever
un Gymnase (du
grec gymnasion qui vient de gymnos gymnos qui veut dire « nu »
car c’était un lieu où l’on pratiquait des sports tout nu !.
Aujourd’hui le « gymasium » dans les pays de culture
germanique est une sorte d’établissement scolaire où l’on délivre le
diplôme de « Maturité » et le diplôme de « Culture Générale ».
Platon nomma
« Académie » ainsi sa première école et lieu de réunioncar Athènes utilisait les noms des anciens propriétaires en guise
d’enregistrement du cadastre. Il en sera de même avec Aristote, élève
à 17 ans de l’Académie de Platon, lorsque celui ci créera le premier
« Lycée »
sur un terrain loué (Aristote métèque n’avait pas le droit de propriété)
près du mausolée de Apollon Lycei.
Le premier lycée
fut ainsi sponsorisé par Alexandre le Grand dont Aristote le Macédonien
avait été précepteur.
Le premier lycée
fut bâti sur une promenade « peripatos »
et l’enseignement se faisant souvent en marchant, imitant, dans
l’allure, les péripatéticiennes.
La première académie
était un endroit charmant après la porte du Dipylon au bord du Céphise à
six stades (1,5 km)d’Athènes
sur la route de Téïa où l’on érigeait les mausolées des héros
militaires.
Les bâtiments de
l’Académie furent détruits en 86 avant JC par le général romain Sylla
lors de sa prise d’Athènes. Les Platoniciens se dispersèrent alors dans
tout l’Empire d’Orient centré à Byzance Constantinople jusqu’en 532
où l’empereur byzantin Justinien fit fermer tous les établissements
dispensant un enseignement afin de faciliter la diffusion du christianisme
d’état.
Cette imbécillité
sera reproduite, en pire, par le général ‘Amr Ibn al-‘As qui, sur
ordre du calife Omar incendiant ce qui restait de la bibliothèque d’Alexandrie,
les religions d’alors suppléant l’enseignement et la connaissance.
Cosme de Médicis
repris l’idée d’une académie platonicienne à Florence en 1450 dont le
directeur était Marcilio Ficino avec pour collègues Jean Pic de la
Mirandole, Angelo Ambrogini (surnom Politien) de la République des Lettres
et Geronimo Benivieni. L’enseignement du grec y était dispensé par des réfugiés
byzantins après la prise de Constantinople-Byzance par les Turcs en 1453.
Ficino y traduisit les textes de Platon du grec en latin. L’émergence des
premières académies occidentales coïncidait avec la Renaissance, la prise
de Grenade qui chassait définitivement les Arabes (et les Juifs !)
d’Espagne, et la découverte de l’Amérique par Colomb en 1492.
A Rome l’Eglise
était à l’écart des savants et les épisodes de l’incompréhension
des découvertes de Galilée, son procès, révélèrent un archaïsme vis
à vis des sciences qu’il fallait combler. Les papes Innocent X et
Alexandre VII notamment favorisèrent les réunions de savants et de
penseurs au sein même du Vatican.
La Casina Pio IV,
dans les jardins du Vatican à Rome, est encore aujourd’hui une belle
villa patricienne élevée au printemps 1558. C’est là où siège
aujourd’hui l’Académie Pontificale des Sciences,
fraction apparemment religieuse de la lointaineAcadémie du Lynx Blanc, première académie des sciences au
monde fondée en 1603 (le 16 août) par le prince Frederico Cesi. Celui ci,
aristocrate des États Pontificaux, était un scientifique naturaliste et
physicien comme on pouvait l’être à la fin de la Renaissance. Il fonda
donc à l’âge de 18 ans une sorte de cénacle avec 2 copains : le
physicien hollandais Johannes Van Heeck (romanisé en « Giovanni
Ecchio ») et Francesco Stelluti, se proclamant lui même « polymaths »,
c’est à dire spécialiste dans de nombreux domaines dont l’étude de la
Nature avec les premiers microscopes.
Le 25 décembre
1603 le tout nouveau cénacle devint « l’Accademia dei Lincei »,
l’Académie du Lynx Blanc, empruntant ce titre au livre « Magia
Naturalis » de Giovanni Battista della Porta dont la première page
disait « avec des yeux de lynx examinons les choses qui se
manifestent par elles mêmes ». Della Porta avait déjà fondé
l’académie des Otiosi puis une « Academia Secretorum Naturae »
à Naples, académie fermée par l’Inquisition, sur injonction du pape
Paul III,en 1578 pour cause de
« suspicion en sorcellerie ». Giambattista della Porta, malgré
ses fumeuses expériences, caractéristiques de l’époque, avait travaillé
dans les cristalleries de Murano sur la lagune de Venise et avait déjà décrit
au cardinal d’Este en 1586 une combinaison de lentilles dans un tube
laissant penser qu’il fut le véritable inventeur de la longue vue avant
Hans Lippershey ou Zaccarias Janssen. Galilée cita della Porta plusieurs
fois.
Le 25 décembre
1603 le prince Cesi fut élu, par 2 voix sur 2, « Princeps perpetuel ».
Le qualificatif de « perpétuel » perdura jusqu’à
aujourd’hui dans toutes les futures académies. Immédiatement les activités
de la première académie furent étroitement surveillées par le Saint
Office pour éviter tout débordement sacrilège (c’est tout de même son
rôle). En 1610 : nouvel académicien : Giovanni Battista della
Porta. En 1611 (25 avril)
Galilée entre dans
l’Académie du Lynx
et désormais un lynx blanc ornera les frontispices des publications de
Galilée.
La
mort du prince perpétuel en 1630 met fin à l’Académie du Lynx après
que celle ci ait brillamment défendu Galilée.
En 1745 une
nouvelle académie est fondée à Rimini, sans succès et disparaît à son
tour. En 1838 le pape Grégoire XVI, ne voulant pas une nouvelle affaire
Galilée par ignorance scientifique, demande la création d’une académie
pontificale des sciences. Son projet sera réalisé par le nouveau pape Pie
IX en 1847 sous le titre « Accademia Pontificia dei Nuovi Lincei ».
Mais la disparition
des États Pontificaux après la création de l’Italie moderne la nouvelle
Académie du Lynx se scinde en deux académies :
L’Accademia Pontificia dei Nuovi Lincei,
devenue « Académie Pontificale des Sciences » en 1936 siégeant
à la Casina Pie IV et
La Reale Accademia dei Lincei qui siège désormais
à la Villa Farnesina sur la via della Lungara au Tratevera (là où il
y a les bons restaurants) à Rome.
Par un juste retour
des choses c’est devant l’Académie du Lynx, rebaptisée Pontificale des
Sciences, que le Pape
Jean Paul II reconnaître les erreurs de l’Église à l’encontre de
Galilée en 1992. Par un autre retour des choses l’Académie
Pontificale des Sciences eut pour second secrétaire perpétuel en 1960 :
Georges Lemaître, véritable découvreur de l’expansion de
l’Univers. Cette académie rassemble aujourd’hui le plus grand nombre de
prix Nobel, nommés à son académie par le pape souvent avant leur prix.
Parmi les académiciens actuels : Claude Cohen Tanoudji, et Stephen
Hawking.
Les académiciens
pontificaux sont de toutes nationalités, de toutes disciplines, de toutes
religions et même souvent athées ou agnostiques. Bel exemples
d’universalisme. Belle revanche de Galilée.
En France le problème
d’une réunion formalisée des savants se posa aussi. En 1634 le père
Marin Mersenne, qui servait déjà d’entremetteur entre les savants de
l’époque, commence à recevoir chez lui, Place Royale (aujourd’hui
Place des Vosges) des savants et fonde « l’Academia Parisiensis ».
Il est en contact avec Descartes (mathématicien, physicien, philosophe),
Gassendi (mathématicien astronome), Peiresc (magistrat astronome -découvreur
de la nébuleuse d’Orion-), Schickard (pasteur inventeur de l’horloge à
calculer avant Pascal), Fermat (magistrat mathématicien), Van Helmont
(chimiste médecin), Wendelin (astronome -calcul de la distance Terre
Soleil-), Bouillaud (mathématicien astronome ayant calculé la force de
gravitation que développera Newton), Auzout (astronome physicien ayant
trouvé l’orbite elliptique des comètes –un des fondateur de l’Observatoire
Royal-), Torricelli (physicien mathématicien –inventeur du tube barométrique,
du calcul des centres de gravité).
Cette première
académie se développait avec l’académie des frères Dupuy (dont l’aîné,
Pierre, était Garde de la Bibliothèque du roi) Louis XIII) qui se réunissait
à l’Hôteld’Auguste de
Thou. Il y avait aussi à Paris le cercle littéraire Conrat qui réunissait
ses neufs membres depuis 1629 au domicile de ValentinConrat 135 rue Saint Martin. Conrat était conseiller de Louis XIII
(l’Elysée n’a rien inventé) et fréquentait « l’hôtel de
Rambouillet » rue Faubourg Saint Honoré à Paris où Catherine de
Vivonne, marquise de Rambouillet, tenait salon littéraire et scientifique.
La marquise recevait ses invités allongée sur son lit, lesquels devisaient
des dernières nouvelles, inventions, découvertes. Parmi les invités :
le grammairien Vaugelas, le poète Malherbe, et parmi bien d’autres le
cardinal de Richelieu.
La « préciosité »
naît dans ce salon et Molière s’en inspirera dans l’écriture « des
Précieuses Ridicules ».
Devant la prolifération
des réunions de moins en moins secrètes Richelieu décide de créer le 16
février 1635 l’Académie Française. Il prend pour exemple l’Accademia
della Crusca de Florence. Comme son nom l’indique (Crusca veut dire le son
séparé du grain de blé) cette académie est chargée depuis 1582 de
veiller à la préservation du vocabulaire italien en séparant tous les
idiomes non officiels. Cette académie publiera même en 1612 son
dictionnaire : le « vocabolario ».
Le cardinal de
Richelieu, sensible à toutes les formes de gloire à sa personne (déjà)
voulut alors prendre les intellectuels réunis par Comrart sous sa
protection et demanda que des statuts d’une société savante soient rédigés
par les intéressés eux même à condition, bien sûr, de recevoir son
approbation et que la qualité de membre de cette société soit indépendante
de la naissance, de la fortune et de la situation acquise. Seul le talent
devait être pris en considération.
Le premier
compte-rendu signé Conrart date du 13 mars 1634.
L’appellation
« Académie Française »
est approuvée 8 jours plus tard en référence à Platon et les membres
deviennent des « académistes » (« académiciens »
à partir du 12/02/1635). Le but de l’Académie était de « se préoccuper
de la pureté de la langue et la rendre capable de la plus haute éloquence ».
Le Garde des Sceaux, Pierre Séguier, scelle les lettres patentes le
4/12/1634 mais le Parlement de Paris, à l’époque, lit de justice,
s’enferma dans d’interminables discussions (aujourd’hui l’opposition
déposerait des milliers d’amendements) car il craignait un rôle
politique et d’opposition ainsi qu’un partage de pouvoir de la nouvelle
académie.
Ainsi
l’enregistrement définitif date du 31 juillet 1637.
Richelieu offrira
alors le sceau de l’Académie portant les mots : « A l’Immortalité ». Il voulait faire référence
à l’immortalité de la langue française, l’usage fit des académiciens
des « Immortels ».
Les
premiers académiciens : Valentin Conrart, l’un des esprits les plus
brillant de l’époque, Jean Chapelain, arbitre de la langue française
posant la règle des 3 unités (: temps, lieu, action), Sieur de
Vaugelas grammairien, le « Greffier de l’Usage » artisan du
premier dictionnaire pendant 15 ans, Olivier Patru qui prononça un tel beau
discours lors de son intronisation que la tradition du discours fut instaurée.
Plus tard de
nouveaux académiciens arrivèrent : Pierre Corneille, Jean Baptiste
Colbert vrai protecteur et fondateur d’autres académies, Jacques Bénigme
Bossuet évêque de Condom théologien, prédicateur, précepteur du
Dauphin, à sa suite il y aura toujours un ecclésiastique académicien.
Les académiciens
se réunissaientchez les uns
et les autres, souvent chez le Garde des Sceaux, puis chez la Régente Anne
d’Autriche.
À partir de 1672
l’Académie siège au Louvre et, sous la protection de Napoléon, créant l’Institut de France à la suite de la
campagne d’Egypte, elle déménage en 1805 au Collège des Quatre Nations
(testament de Mazarin : favorisant les nouveaux territoires octroyés
à la France par les traités de Westphalie et des Pyrénées : l’Artois,
l’Alsace, Pignerol, le Roussillon) en 1805 et les réunions auront lieu
dans la chapelle du collège spécialement aménagée.
Au début les académiciens
étaient assis sur des chaises, seul le Secrétaire Perpétuel disposait
d’un fauteuil. En 1658 l’académicien cardinal d’Estrées devenu
infirme avait du mal à supporter la position assise sur une chaise en bois
lors d’interminables assemblées demanda au roi, protecteur de la digne
assemblée, le privilège d’un fauteuil.
Louis XIV, qui
avait nommé le cardinal ambassadeur en Espagne lors de l’installation des
Bourbons au trône d’Espagne (Juan Carlos est un Bourbon) aimait bien le
cardinal et demanda plusieurs fauteuils au Mobilier Royal (pas encore
National) afin que celui ci n’ait l’air de bénéficier d’un
traitement particulier. Il y avait 40 fauteuils identiques disponibles :
on les installa tous en signe d’égalité et c’est ainsi qu’il y a
encore 40 fauteuils et
40 académiciens.
L’habit vert fut
dessiné par Isabey sur les recommandations de Bonaparte en suivant la mode
du Consulat : chapeau bicorne, cape, épée, gilet et culotte bleu nuit
(jusqu’au genoux) brodés de rameaux d’olivier le rendant vert. Victor
Hugo ne voulut par porter la culotte qui faisait Ancien Régime (le port de
la culotte était, avant 1789, réservée aux officiers qui étaient
obligatoirement nobles (dont les ancêtres étaient donc« chevaliers - combattant à chevalau Moyen Age -)et donc
pouvaient poser leur cul (cul… otte) à cheval, la France d’en bas n’étant
pas noble ne pouvait pas être officier et donc ne disposait pas de culotte :
de là est né le mouvement révolutionnaire des « sans culotte »,
donc rien à voir avec des manifestants en caleçon. Le costume se modifia
donc en pantalon et redingote, même pour les femmes admises seulement
depuis 1980, seule Jacqueline de Romily, sans doute se rappelant de la
guerre du Péloponèse, ne porta pas l’épée. Simone Veil et Hélène
Carrère d’Encausse, actuelle secrétaire perpétuelle portent l’épée.
Les académiciens
ecclésiastiques ne portent ni l’habit, ni l’épée. Lacordaire et
actuellement le père Carré siègent en habit de Dominicain. 721 académiciens
furent élus par leurs pairs.
Dès 1645 fut
envisagé la création de la « Royal Society of London for the
Improvement of Natural Acknoledge » (Societé royale de Londres pour
l’amélioration du savoir naturel), c’est à dire une académie orientée
vers les sciences. Sa devise, résumé de la démarche scientifique, était
et est toujours « nullus in verba » : « ne
pas croire sur parole ».
La Royal Society
vit officiellement le jour le 28 novembre 1660 au Gresham College. C’était
la maison de Sir Thomas Gresham, fondateur du Royal Exchange, et donc de la
Bourse de Londres future City. La Royal Society fut fondée par
l’astronome Christopher Wren et les premières réunions eurent lieu dans
l’appartement de Lawrence Rooke, professeur de géométrie (astromath).
Newton sera Président
de la RS en 1703 et c’est sous son portrait que Joseph Tompson, découvreur
de l’électron, prix Nobel,annonça
le 6 novembre 1919que la
Relativité d’Einstein venait d’être vérifiée expérimentalement par
Eddington et Cottingam, généralisant et dépassant ainsi la théorie de la
gravitation de Newton.
Les Anglais
parlaient alors de « dramatique triomphe » d’un Allemand juste
après la guerre sous le portrait de Newton leur gloire nationale.Bien que le bâtiment fût épargné par le grand incendie de Londres
(du 2 au 5 septembre 1666) la RS déménagea 4 fois pour finir au Burlington
House, près de Piccadilly (juste en face du salon de thé Fortnum and Mason,
où se trouve encore la Royal Society of Astronomy, la Société de Géologie,
la Linean Society (botanique) et la Chemistrery Society.
Nous irons à cet
endroit consulter les ouvrages originaux (Copernic, Galilée, Newton,…) de
la Royal Society of Astronomie lors du voyage SAF de septembre 2011.
Les Espagnols ayant
eux aussi fondé, sous l’égide du roi Philippe II et de Juan de Herrerala « Academia deMatematicas »
dès 1582, qui deviendra la « Real Academia de Ciencias Exactas,
Fisicas y Naturales » qui existe toujours, Colbert décide alors le
roi Louis XIV de fonder « l’Académie
Royale des Sciences ».L’astronome
rouennaisAdrien Azout,
compagnon de Blaise Pascal et membre des réunions Mersenne, avait écrit la
lettre ci après au Roi pour créer une « Compagnie des Arts et
Sciences » : « Il y va, Sire, de la Gloire de Votre Majesté
… ». Le souverain français s’y donnera à fond, nommant lui même
les académiciens dans un premier temps astronomes, mathématiciens (astromath)
et physiciens. Louis XIV aima autant les scientifiques que les femmes et les
bâtiments.
Le
22 décembre 1666 Colbert nomme lui même des académiciens qui se réunissent
rue de Vivienne dans la Bibliothèque du Roi. Dès le 7 mars 1667 en face de
ce qui deviendra l’Hôpital des Enfants Trouvés de Saint Vincent de Paul
(l’édifice actuel rassemble sur ordre de Bonaparteles établissements de charité crées par De Paul et la Reine Marie
Thérèse d’Autriche dispersés dans Paris – les Sœurs à cornettes -)
Colbert achète un terrain au lieu dit Vauvert (au diable vauvert !) à
une abbaye de Chartreux se trouvant à l’emplacement du carrefour Denfert
Rochereau pour construire immédiatement l’Observatoire Royal, premier
observatoire en Occident avant celui de Greenwich.
L’Observatoire était
à l’origine le lieu de travail des nouveaux académiciens astronomes ou
pas(salle de séances
–aujourd’hui Salle du Conseil avec le
Transit de Vénus peint au plafond - et premiers laboratoires. Le 21
juin 1667, jour du solstice d’été, les mathématiciens académiciens
tracent sur leur terrain le méridien qui servira de « médiatrice »
du bâtiment à construire, premier méridien de longitude 0 volé par les
Anglais en 1884. En 1740 le bâtiment servira enfin exclusivement aux
astronomes, les autres scientifiques qui rechignaient d’aller si loin de
Paris (au diable vauvert) se réunirent au Louvre jusqu’au chambardement révolutionnaire.
Le 20 janvier 1699
Louis XIV donne à l’Académie des Sciences son premier règlement (le définitif
viendra de Bonaparte puis sera plusieurs fois complété, notamment par la
loi de programme pour la Recherche de 2008 !) et la place sous sa
protection. Le Roi nomma lui même, sur proposition des Anciens, 70 académiciens
et 85 correspondants étrangers (dont Newton et le Tsar de Russie).
Sous Louis XV le
secrétaire perpétuel était Fontenelle de Marly le Roi.
Il tenait le
registre des éloges funèbres des académiciens dont je possède un
exemplaire original.
Illustration :
L’Éloge des Académiciens et de Monsieur Neutoncollection B.Lelard
L’Académie des
Sciences française connut des mauvais moments sous les Révolutions de 1789
et 1793. Malgré l’affirmation de sa neutralité devant les évènements
elle fut obligée de coopérer avec l’Assemblée Nationale et la terrible
Convention.
Elle fut notamment
réquisitionnée pour préparer la
réforme générale des Poids et Mesures avec nomination de 5
commissions d’académiciens : Cassini, Méchain et Legendre pour les
mesures astronomiques, Meusnier et Monge pour les mesures terrestres, Borda
et Coulomb pour la mesure de la seconde par le battement du pendule,
Lavoisier le père de la Chimie (qui sera pourtant guillotiné le 8 mai
1794) et Haüy pour le poids de l’eau distillée. Enfin le plus gros
travail revint à Tillet, Brisson et Vandermonde pour le recensementdes poids et mesures locales en vue de l’établissement du Système
Métrique reconnu universellement.
Les révolutionnaires
demandaient à l’Académie, qui heureusement se rétractait, comment
indemniser les citoyens et les villes spoliés, organiser le ravitaillement
des populations en cas de disettes dues aux évènements, dessiner la
construction d’engins de guerre. Les ennuis commencèrent en 1792 lors de
la prise des Tuileries. Le chimiste, député fougueux et néanmoins académicien
Fourcroy demanda lors d’un discours enflammé la liste des académiciens
à radier (certains ayant déjà émigré). La réponse fut : « l’Académie
ne doit prendre connaissance des principes de ses membres ni de leurs
opinions politiques, le progrès des sciences étant sa seule préoccupation ».
Grâce notamment à l’appui du député Lakanal au Comité de Salut public
(la notion de Président de la République n’existera qu’en 1848 …pour
un futur empereur !) l’Académie tiendra bon. La République aussi.
Le 8 août 1793 les
académies royales sont dissoutes par la Convention (royaumes de lettrés,
titrés et mitrés selon une tirade de Chamfort. L’abbé Morellet sauve à
temps les archives en les cachant chez lui. Le 22 août 1795 : création
d’un Institut National des Sciences et Arts
regroupant les activités scientifiques, littéraires et artistiques précédentes.
La première classe du nouvel Institut (Sciences Mathématiques et
Physiques) regroupait le plus fort contingent d’ex académiciens : 66
sur 144.
En 1800 Lucien
Bonaparte, alors ministre de l’Intérieur, rêvait d’être académicien
(tout comme Valery Giscard d’Estaing qui y parviendra) fit la demande à
son frère Premier Consul de rétablir l’Académie Française sous sa
forme pré révolutionnaire.
Bonaparte, fervent
révolutionnaire comme on l’a oublié, lui rappela par courrier que
« l’Académie a été abrogée par une loi de la République et que
si une association prend le titre ridicule d’Académie Française elle
serait sur-le-champ supprimée par le Gouvernement ». Bonaparte
reconstruira l’Institut de France, tel qu’il l’est aujourd’hui, à
l’image de l’Institut d’Égypte - sous la direction de son ami académicien
Monge - qu’il fonda pour exploiter les résultats de la Campagne d’Égypte
(Institut détruit par un incendie lors des manifestations de la place
Tahrir au Caire le 17 décembre 2012 dans l’indifférencedes médias : un cocktail Molotov brûla 200.000 ouvrages,
documents, mesures, papyrus dont la « Description de l’Égypte »
dont j’aiune copie).
Classes de l’Institut
de France en 1810 :
Sciences Physiques
et Mathématiques
Langue et Littérature
françaises
Langue Anciennes et
Histoire
Beaux Arts
La
section mathématiques comprenait entre autresMonge (souvenir de descro … géométrie descriptive), Fourier (le
gars des séries), Bonaparte (qui assistait aux réunions) et Malus. Celui
ci vérifie les théories de Huygens sur la lumière qu’il publie dans son
« Traité d’optique analytique. » Il découvre la polarisation
de la lumière par réflexion en 1809, si utile en astronomie.
Appliquant ses
travaux François Arago (secrétaire perpétuel de l’Académie des
Sciences) découvrira la nature gazeuse du Soleil avec le polarimètre se
trouvant encore à l’Observatoire, réparé par Audouin Dollfus. Malus
obtiendra le prix de l’Académie des Sciences ainsi que celui de la Royal
Society : la science n’a pas de frontières.
Le roi Louis XVIII,
voulant renouer avec les coutumes de l’Ancien Régime, redonnera le titre
d’Académie aux classes de l’Institut de France le 23 janvier 1816 en
nommant lui même les académiciens et rajoutant l’Académie des
Inscriptions et Belles Lettres supprimée sous le Consulat par crainte
encore d’opposition.
Avec les académies
qui virent ainsi le jour aux XVII et XVIII ièmes siècles et qui perdurèrent
jusqu’à nos joursau delà
des guerres et des changements de régimes les savants, auteurs et penseurs
avaient désormais les moyens de se rencontrer, d’échanger et de publier.
Le progrès avait trouvé un cadre.
Bernard LELARD
Des versions
imprimables peuvent m’être demandées à
On
n’avait jamais vu cela sauf sur notre propre planète : Cassini
vient de découvrird’immenses
marées (terrestres) sur Titan, le plus gros satellite de Saturne.
Cela
semble indiquer très probablement la présence d’un océan liquide sous
sa surface.
Sur
Terre, si on connaît parfaitement les marées océaniques, il est moins
connu qu’il existe aussi des marées terrestres basées sur le même
principe et qui soulèvent la croûte (qui repose sur un manteau liquide) de
notre planète de quelques dizaines de centimètres.
Cette
découverte (distorsion
de surface de plus de 10m !!) indique que la surface de Titan
repose aussi sur une couche « déformable », très probablement
une couche liquide.
Comme
on peut le voir sur ce dessin d’artiste censé représenter une coupe de
Titan.
Si
Titan était complètement rigide cette déformation due à l’effet de marée
devrait être bien moindre (1m) d’après les calculs.
Ces
marées terrestres de Titan ont été mises au jour en étudiant très précisément
la trajectoire de la sonde lors de ses passages successifs très près de la
surface de Titan entre 2006 et 2011.
Les
modèles actuels suggèrent que cet océan pourrait être profond de 250km situé sous une couche de glace de
50km.
Cet
océan pourrait peut être aussi être l’explication de la grande quantité
de méthane de l’atmosphère, en effet le méthane a besoin d’un réservoir,
car il a une durée de vie très courte dans l’atmosphère.
MARS
EXPRESS :.HADLEY, UN CRATÈRE D’IMPACTS MULTIPLES. (10/10/2012)
Crédits:
ESA/DLR/FU Berlin (G. Neukum)
La sonde Mars Express continue d’imager Mars
avec grande précision. Cette fois-ci la caméra HRSC nous donne
à voir un superbe cratère, le cratère Hadley (c’est celui des
cellules de Hadley dans l’atmosphère, un fameux météorologiste
britannique), qui résulte de l’impact de plusieurs astéroïdes ou météorites.
C’est
en Avril de cette année 2012 que la sonde s’est intéressée à ce cratère
de 120km de diamètre, cratère formé à partir de plusieurs impacts.
On peut ainsi apercevoir la partie supérieure
de la croûte martienne. La partie la plus profonde du cratère se trouve à
2600m de la surface.
Il a été rempli de laves et de sédiments au
cours du temps.
Photo : vue topographique du relief de ce
cratère, le bleu étant plus profond que le marron.
On remarquera particulièrement les éjectas du
petit cratère central (en bleu), il
se peut que de la glace se trouve sous la surface de ces éjectas. Ce
serait un mélange de glace (en provenance du sous sol) et de sol martien
qui aurait fondu au moment de l’impact et aurait ainsi coulé autour du
cratère.
Il y a quelques mois (Janvier 2011) la sonde
européenne Mars Express est passée
très près de Phobos (100km), le plus gros satellite de Mars et l’a
photographié sous tous les angles.
Cela a donné lieu à une photo 3D (anaglyphe)
très précise. (clic sur l’image pour la haute résolution).
Bien entendu il vous faudra une lunette
bleu-rouge pour la voir en relief.
Phobos a été découvert en 1877 par A. Hall
avec sa lunette de 66cm. Il découvrit aussi Deimos.
On découvre sur la droite de l’image, le
bord du gros cratère
Stickney (nom de jeune fille de la femme du découvreur).
On pense que les divers traces longitudinales
auraient été formées lors d’impacts à la surface de Mars dont les débris
auraient heurtés Phobos.
Phobos est un patatoïde dedimensions :
27 × 22 × 18 km ; il orbite Mars à
6000km de la surface (bien en dessous de la limite de Roche) donc un jour
(dans 50 millions d’années) il s’écrasera sur Mars.
LIVRE
CONSEILLÉ.:.LE LIVRE DE C. ROVELLI EST DÉCIDÉMENT TRÈS COMMENTÉ. (10/10/2012)
Cette fois-ci c’est
notre ami Chrisitan Larcher du CLEA qui nous propose cette réflexion :
« Et si le temps
n’existait pas ? »
Cette réflexion est
de plus en plus souvent entendue de la part de différents conférenciers ou
à travers les livres.
Mais qu’entend-on
par-là ? Est-ce crédible ou n’est-ce qu’une boutade ?
Pour obtenir une réponse
claire à cette question je vous recommande le livre de Carlo Rovelli :
« Et si le temps n’existait pas ? » Dunod, Paris, 2012
CarloRovelliest professeur
à l’université de la Méditerranée, il travaille au centre de physique
théorique de Luminy (CNRS) il est un des « pères » de la
« gravité
quantique à boucles ». Cette théorie cherche à concilier la
Relativité Générale et la Mécanique Quantique.
Le chapitre 6 p. 91
de l’ouvrage s’intitule : Le temps n’existe pas.
Dans ce chapitreCarlo Rovelli arrive à la conclusion que : « finalement,
on ne mesure jamais le temps mais une variable par rapport à une autre. »
Ce que nous percevons comme étant le temps pourrait ne refléter que notre
ignorance des détails.
Je vous propose des
extraits de ce chapitre qui explicitent et justifient la pensée de
l’auteur.
Tout ce qui figure en
italique est directement extrait du chapitre, ce qui est en caractère gras
est de ma responsabilité
L’auteur commence
par indiquer que « nous ne devons pas
penser au temps comme s’il existait une horloge cosmique qui rythme la vie
dans l’univers. Nous devons y penser comme à quelque chose de local :
chaque objet possède son propre temps »
« Le
temps n’existe pas. Il faut apprendre à penser le monde en termes non
temporels, bien que ce soit difficile au niveau intuitif, car nous sommes
habitués à nous représenter le temps comme qq chose en soi, qui s’écoule. »
« Le
temps intervient dans presque toutes les équations de la physique classique C’est
la variable symbolisée par la lettre « t ». Les équations nous
disent comment les choses changent au cours du temps et nous permettent de
prédire ce qui va se produire dans un moment à venir si nous connaissons
ce qui s’est produit dans le passé »
« Galilée
fut le premier à comprendre que le mouvement des objets sur Terre pouvait
être décrit par des équations exprimées en fonction de la variable temps
A(t), B(t), C(t) et à écrire ces équations. »
La
première loi de physique terrestre trouvée par Galilée décrit comment
les choses tombent. C’est simple : la distance « x »
parcourue par un objet qui tombe est proportionnelle au carré du temps
« t »
« Il
a découvert que les oscillations d’un même pendule, quelles soient
grandes ou petites, ont toujours la même durée »
L’auteur indique
que l’histoire du chandelier suspendu dans la cathédrale de Pise est une
« belle histoire » mais c’est une légende « car
le chandelier n’a été suspendu que de nombreuses années après la découverte
de Galilée »
On dit aussi que
Galilée comptait le nombre de ses battements cardiaques et qu’il découvrit
qu’il y avait « un nombre égal de
battements pendant chaque oscillation » et donc qu’elles
avaient la même durée.
L’histoire est
belle mais laisse perplexe, et cette perplexité est à la base du problème
du temps.
Quelques années plus
tard, les médecins ont commencé à mesurer le pouls de leurs patients en
utilisant une horloge qui n’était rien d’autre qu’un pendule. On
utilise donc le pouls pour être sûr que le pendule est régulier, et le
pendule pour être sur que le pouls est régulier. N’est-ce pas un cercle
vicieux ? Qu’est-ce que cela signifie ?
« Cela
signifie que nous ne mesurons jamais le temps lui-même. Nous mesurons des
variables A, B, C,…(oscillations, battements, et bien d’autres choses),
et nous comparons toujours une variable avec une autre. Donc nous mesurons
les fonctions A(B), B(C), C(A), etc. Et pourtant, il est utile d’imaginer
qu’il existe une variable « t », le « vrai temps »,
que nous ne pouvons jamais mesurer, mais qui se trouve derrière toute
chose. Nous écrivons toutes les équations pour les variables physiques en
fonction de ce « t »inobservable.
Ces équations nous disent comment les choses changent en fonction de
« t » (combien de temps les oscillations durent, et combien de
temps prend chaque battement de cœur.) De là nous calculons comment les
variables changent l’une par rapport à l’autre (combien de battements
de cœur dans une oscillation) et nous comparons cette prédiction avec ce
que nous observons. Si la prédiction est correcte, nous concluons que ce
schéma compliqué est le bon, et en particulier qu’il est utile
d’utiliser la variable « t » même si nous ne pouvons jamais
la mesurer directementEn
d’autres termes, l’existence de la variable temps est une supposition
plus que le résultat d’une observation. (…)
Ce schéma était bon
pour les phénomènes macroscopiques mais il ne fonctionne plus quand il
s’agit de l’infiniment petit. Il faut admettre que « l’idée
d’un temps « t » qui s’écoule de lui-même, et par rapport
auquel tout le reste évolue, n’est plus une idée efficace. Le monde ne
peut pas être décrit par des équations d’évolution dans le temps
« t »
(…)
Plutôt que de tout rapporter au « temps », abstrait et absolu,
ce qui était un « truc » inventé par Newton, on peut décrire
chaque variable en fonction de l’état des autres variables. Pour cela,
nous devons nous restreindre à des listes de variables A, B, C… que nous
observons effectivement, et établir des relations entre ces variables,
c’est à dire des équations pour les fonctions A(B), B(C), C(A)…que
nous observons, et non pas pour les fonctions A(t), B(t), C(t), que nous
n’observons pas. Dans l’exemple, nous n’aurons pas le pouls et le
pendule qui tous les deux évoluent dans le temps mais seulement des équations
qui nous disent comment l’un et l’autre évoluent par rapport à
l’autre.
(…)
le temps devient une notion relationnelle.Il n’exprime qu’une relation entre les différents états des
choses. (…) Nous devons apprendre à penser le monde non comme quelque
chose qui évolue dans le temps, mais d’une autre façon. Au niveau
fondamental, il n’y a pas de temps.
Une
nouvelle image du monde qui est en train de se mettre en place dans la
physique de base est celle d’un monde sans espace et sans temps.
L’espace et le temps usuels que nous utilisons vont tout simplement
disparaître de l’image physique de base du monde, de la même façon que
la notion de « centre de l’univers » a disparu de
l’image scientifique du monde »
Christian Larcher
EN
SAVOIR PLUS :
Dans le supplément
Science & techno du journal Le Monde, daté du samedi 24 mars 2012 page
6 se trouve une recension de ce livre par David Larousserie
Dans les revues
scientifiques en français :
La Recherche (juin
2010 numéro 442), la couverture est titrée« Le temps existe-t-il ? »
Pour la Science (numéro
spécial 397 novembre 2010). La couverture est titrée : « Le
temps est-il une illusion ? »
Science & vie
(numéro 1024 janvier 2003). La couverture est titrée : Le temps
n’existe pas »