LES
TÉLESCOPES ULTRA GÉANTS : CONFÉRENCE MENSUELLE SAF AVEC F HAMMER.
(17/05/2010)
N'oubliez pas la
prochaine conférence mensuelle de la SAF sur les télescopes nouvelles génération
comme le E-ELT par exemple.
C'est François Hammer de l'Observatoire de
Paris qui nous fait l'honneur de nous donner cette conférence.
À cette occasion, l'ESO nous a fait parvenir
une copieuse documentation en couleur sur l'E-ELT et le VLT pour le public.
Nous vous accueillerons ce mercredi 19 Mai 2010 à 20H30 au FIAP (30 rue Cabanis
Paris 14) salle Bruxelles. Ouverture des portes : 20H.
E-ELT
: LE SITE A ÉTÉ CHOISI. (17/05/2010)
L'E-ELT (European
Extremely Telescope) de 42m de diamètre dont la décision de réalisation
a été prise il y a longtemps vient de trouver un terrain d'atterrissage. Ce
sera le Chili
Le 26 avril 2010, le Conseil de l'ESO a sélectionné
le Mont Armazones
comme site de référence pour le projet du futur télescope géant européen
de 42 mètres.
Le Mont Armazones est une montagne haute de
3060 mètres dans la partie centrale du désert d'Atacama au Chili, à
quelques 130 kilomètres au sud de la ville d'Antofagasta et à environ 20
kilomètres du Mont Paranal qui héberge le VLT de l'ESO.
Photo du Mont Armazones la nuit.
Vous en saurez d'ailleurs beaucoup plus si vous
pouvez assister à la conférence SAF de F Hammer du 19 Mai sur ce sujet.
EXOPLANÈTES
: DES MONDES À L'ENVERS?? (17/05/2010)
Nos amis de l'ESO, viennent de faire une découverte
intéressante : neuf nouvelles planètes extra solaires parmi 27 (méthode
du transit planétaire) dont six
orbitent leur étoile en sens contraire de la rotation de l'étoile hôte.
C'est contraire à ce que l'on observe dans notre système solaire.
On pensait jusqu'à présent que le sens de
rotation de l'étoile favorisait la rotation des planètes dans le même
sen, alors où est l'erreur? C'est une remise en cause des modèles de
formation de systèmes planétaires actuels.
Nous lançons une véritable bombe dans le
champ des exoplanètes” déclare Amaury Triaud, un étudiant en thèse à
l’Observatoire de Genève qui a dirigé la plus grande partie de ces
campagnes d’observation avec Andrew Cameron et Didier Queloz.
Les astronomes pensent que les planètes se
forment dans les disques de poussière et de gaz qui entourent les jeunes étoiles.
Ces disques protoplanétaires tournent dans
le même sens que leur étoile et l’on supposait jusqu’à maintenant que
toutes les planètes formées dans le disque étaient plus ou moins en
orbite dans le même plan et qu’elles se déplaçaient sur leur orbite
dans le même sens que celui de la rotation de leur étoile. C’est
notamment le cas pour les planètes du Système solaire.
Suite à la première détection des neuf
planètes avec la caméra « Wide
Angle Search for Planets (WASP), cette équipe d’astronomes a utilisé
le spectrographe HARPS sur le télescope de 3,6 mètres de diamètre de l’ESO
à l’Observatoire de La Silla au Chili, avec des données du télescope
Suisse Euler, également installé à La Silla ainsi que des données
provenant d’autres télescopes, afin de confirmer la découverte de ces
exoplanètes détectées à la fois dans la nouvelle et l’ancienne
campagne d’observation et de les caractériser.
Étonnamment,
quand les astronomes de cette équipe ont combiné les nouvelles données
avec les anciennes observations ils ont trouvé que les orbites de plus de
la moitié de tous les Jupiters chauds étudiés n’étaient pas alignées
avec l’axe de rotation de leurs planètes.
Ils ont même découvert que six exoplanètes
de cette longue étude (parmi lesquelles deux sont de nouvelles découvertes)
avaient un mouvement rétrograde :
elles tournent autour de leurs étoiles dans la « mauvaise »
direction.
« Ces nouveaux résultats défient réellement
la pensée conventionnelle qui veut que les planètes doivent toujours être
en orbite dans la même direction que celle de la rotation de leur étoile, »
précise Andrew Cameron de l’Université de St Andrews, qui présente ces
nouveaux résultats au « RAS National Astronomy Meeting (NAM2010) »
à Glasgow cette semaine.
Depuis la découverte des premiers Jupiters
chauds, il y a quinze ans, leur origine est restée une énigme.
Ce sont des planètes ayant une masse équivalente
ou supérieure à celle de Jupiter, mais dont l’orbite est beaucoup plus
proche de leur soleil. Les astronomes pensent que les cœurs des planètes géantes
se forment à partir d’un mélange de particules de glace et de roche que
l’on trouve uniquement dans les confins des systèmes planétaires.
Les
Jupiters chauds se formeraient donc loin de leur étoile et migreraient par
la suite vers l’intérieur afin de se mettre en orbite beaucoup plus près
de leur étoile. De nombreux
astronomes pensent que cela est dû aux interactions gravitationnelles avec
le disque de poussière au sein duquel ces planètes se sont formées.
Ce scénario ce déroule sur quelques
millions d’années et aboutit à une orbite alignée avec l’axe de
rotation de l’étoile « hôte ». Il permet également la
formation ultérieure de planètes rocheuses comme la Terre, mais ceci ne
permet malheureusement pas de rendre compte des nouvelles observations.
Pour prendre en compte les nouvelles planètes
rétrogrades, une théorie alternative de migration suggère que la proximité
des Jupiters chauds de leur étoile n’est absolument pas due aux
interactions avec le disque de poussière, mais à un lent processus d’évolution
impliquant une lutte acharnée de forces gravitationnelles avec des planètes
plus distantes ou des compagnons stellaires, s’étendant sur des centaines
de millions d’années.
Ces « perturbations » propulsent
ainsi une planète géante sur une orbite allongée et inclinée. Cette planète
va alors subir les effets de marées, perdant de l’énergie à chaque fois
qu’elle s’approche de son étoile. Elle pourrait finalement se retrouver
positionnée proche de son étoile, sur une orbite pratiquement circulaire,
mais dont l’inclinaison est aléatoire. « Un effet secondaire
spectaculaire de ce processus est qu’il pourrait anéantir une planète
semblable à la Terre dans ce système planétaire, » déclare Didier
Queloz de l’Observatoire de Genève.
Des compagnons plus distants et plus massifs
ont d’ores et déjà été détectés dans le cas de deux des nouvelles
planètes rétrogrades découvertes, ce qui pourrait potentiellement être
la cause de ce bouleversement. Ces nouveaux résultats pourraient déclencher
une recherche intensive de nouveaux corps dans d’autres systèmes planétaires.
Cette recherche a été présentée lors du
RAS National Astronomy Meeting (NAM2010) qui a lieu cette semaine à
Glasgow, en Ecosse. Neuf articles soumis à des journaux internationaux
seront présentés à cette occasion parmi lesquels quatre utilisent des
données fournies par les équipements de l’ESO. Cette conférence a également
été l’occasion de récompenser le consortium WARPS de prix 2010 du
meilleur travail d’équipe de la Royal Astronomical Society.
Notes :
Les neuf nouvelles exoplanètes ont été découvertes
par le « Wide Angle Search for Planets (WASP) ».
WASP comprend deux observatoires robotisés,
chacun consistant en huit caméras grand angle qui scrutent le ciel en
permanence et simultanément à la recherche de signes de transits planétaires.
Un transit à lieu quand une planète passe devant son étoile, bloquant
temporairement une partie de sa lumière. Les huit caméras grand angle
permettent d’observer des millions d’étoiles simultanément afin de détecter
ces signes peu fréquents de transit.
Les caméras de WAPS sont exploitées par un
consortium comprenant la Queen’s University Belfast, les Universités de
Keele, Leicester et St Andrews, l’Open University, l’Isaac Newton Group
à La Palma et l’Instituto Astrofisica Canarias
J'ai
demandé à l'expert en fabrication de système solaire qu'est le célèbre Alessandro Morbidelli de l'observatoire de
la côte d'Azur (avec
le modèle de Nice) ce qu'il pensait de ce genre de planètes rétrogrades.
Voici sa réponse pour les lecteurs des
astronews :
Les planètes rétrogrades s'expliquent bien
par l'interaction de force de marée entre l'étoile et la planète.
Cela suffit pour démarrer avec une planète
a petite distance périhélique et une inclinaison non nulle, comme c'est le
cas si il y a eu une instabilité planétaire.
Je vous prie de consulter les documents
suivants :
Certains
documents sont un peu "hard" mais donnent bien des explications au
phénomène.
HAYABUSA
:.DES NOUVELLES DE LA VAILLANTE SONDE JAPONAISE.
(17/05/2010)
(Crédit photos : JAXA).
On
n'entendait plus parler de cette sonde qui s'était mise en orbite autour du
minuscule astéroïde Itokawa et qui aurait peut-être recueilli des échantillons
de surface. Nous
avons relaté ses exploits régulièrement sur ce site.
Voici
une info de Patrick
MICHEL de l’Observatoire de la Côte d’Azur, relayée par notre
ami Jean-Claude THOREL de Nice :
Bonjour
à tous,
Pour
ceux qui s'intéressent au destin de la petite sonde japonaise
Hayabusa qui a tenté durant l'automne 2005 de récolter un échantillon
d'un astéroïde pour le ramener sur Terre et effectuer son analyse en
laboratoire, voici quelques nouvelles, car l'histoire n'est pas terminée!
Le
10 Mai, la sonde a fêté son septième anniversaire après son lancement!
Une
manœuvre de correction de sa trajectoire a été accomplie avec succès et
la sonde se rapproche petit à petit de la Terre (elle est à moins de
10 millions de km de la Terre).
La
distance au Soleil diminuant, les effets des radiations solaires augmentent
et nécessitent quelques précautions.
Mais
si tout va bien, ce qui semble être le cas pour l'instant, nous avons
confirmation de la date d'arrivée sur Terre: le
13 juin 2010 prochain (attention aux superstitieux!) à 14 heures
(Temps Universel).
La
petite capsule de ré- entrée (40 cm), qui contient peut-être un échantillon d'astéroïde, entrera
dans l'atmosphère à une vitesse autour de 12 km/s (plusieurs
milliers de kilomètre heures, ça va chauffer!).
Après
sa décélération par la traînée atmosphérique, elle déploiera un
parachute pour atterrir en douceur ...
Le
site d'atterrissage se situe dans le désert de Woomera au sud de
l'Australie. La région sera hautement protégée et des observations de la
ré-entrée de la capsule dans l'atmosphère seront effectuées pour
observer le phénomène lui-même et déterminer le point d'impact afin de
la retrouver (40 cm dans un grand désert; elle émettra un signal mais
celui-ci a une durée de vie limitée ...).
Il
faut souligner que le développement du bouclier thermique de cette capsule,
la protégeant de la chaleur exercée lors de la traversée, fut un véritable
challenge technologique, et l'un des objectifs est de tester cette
technologie.
Donc,
même si la présence d'un échantillon est hautement incertaine, la récupération
de la capsule est un élément nécessaire pour tester la technologie pour
les missions futures.
Enfin,
si par miracle, un échantillon a été récolté (ne rêvez pas trop, ce
sera au plus quelques tout petit grains de poussières), il sera alors
transporté au Japon sur le campus de Sagamihara où a été construit un
tout nouveau laboratoire d'analyse d'échantillons équipé des équipements
les plus performants (je l'ai visité et il est flambant neuf, tout
brille!). Même avec quelques microgrammes de poussières, les
cosmochimistes savent faire des miracles et faire parler cette matière pour
nous raconter son histoire et sa
chronologie.
N'oubliez pas que ces petits corps ont conservé quelques mémoires de la
formation du Système Solaire.
Ce
fut le cas avec les microgrammes d'échantillons récoltés dans la queue de
la comète P/Wild (mission Stardust) et il nous reste à espérer
qu'on pourra en dire autant avec cette mission, qui ramènerait pour la
première fois des poussières d'un astéroïde!
Vous
pouvez retrouver des infos en anglais (ou en japonais!) sur:
24-THEMIS : DE LA GLACE D'EAU À LA SURFACE D'UN ASTÉROÏDE. (17/05/2010)
Deux équipes différentes et indépendantes
d'astronomes (notamment : Andrew Rivkin du Johns Hopkins University Applied
Physics Laboratory à Laurel, Maryland. et Joshua
Emery, de l'University of Tennessee à Knoxville), utilisant chacune le
télescope IRTF (Infra Red Telescope Facility) de Mauna Kea (Hawaï) ont
obtenu des spectres IR d'un astéroïde de la ceinture principale,
24-Themis, situé à 480 millions de km du Soleil et de dimension
approximative 200km.
Ces spectres montrent de façon claire et précise
la présence d'un revêtement
glacé régulièrement réparti sur toute la surface et contenant de la
glace d'eau et des matières organiques.
Bien qu'on ait déjà pensé que des traces
d'eau existaient sur des astéroïdes, c'est
la première fois qu'on le met clairement en évidence ainsi que la
présence d'organiques dans les astéroïdes de la ceinture principale.
La présence de glace en surface est
surprenante à cause de sa durée de vie relativement courte à une distance
si proche du Soleil.
Cette découverte renforce la thèse de
l'apport de l'eau sur Terre par les astéroïdes et les comètes.
TRITON : UN CIEL D'ÉTÉ AVEC CO ET CH4!
(17/05/2010)
Triton, une des lunes de Neptune (fait partie
des 3T : Terre, Titan et Triton qui possède une atmosphère d'azote), se
trouve en période estivale; c'est l'été même aussi loin du Soleil.
Le
VLT a réussi à obtenir les premières
analyses IR de ce petit corps et y a découvert pour la première fois
depuis le sol, du monoxyde de Carbone et du Méthane dans sa très ténue
atmosphère.
Cette atmosphère, même si fine varie de façon
saisonnière, devenant plus dense quand elle est chauffée (été).
Signalons que Triton
(diamètre 2700km) est rétrograde par rapport à sa planète. Est-ce
un corps de la ceinture de Kuiper qui aurait été capturé?
L'ESO publie un communiqué que je cite ci-après
:
Nous avons trouvé des preuves réelles que
le Soleil, bien que très distant, fait toujours ressentir sa présence sur
Triton.
Cette lune glacée a vraiment des saisons,
tout comme nous en avons sur Terre, mais elles changent beaucoup plus
lentement, » déclare Emmanuel
Lellouch, le premier auteur de l’article présentant ces résultats
dans Astronomy
& Astrophysics.
Sur Triton, où la température moyenne à
la surface est
d’environ - 235°C, c’est actuellement l’été dans l’hémisphère
sud et l’hiver dans l’hémisphère nord. Comme la surface de l’hémisphère
sud de Triton se réchauffe, une fine couche d’azote, de méthane et de
monoxyde de carbone glacés se sublime, le gaz ainsi produit épaississant
la fine atmosphère à mesure que la saison avance au cours des 165
ans de l’orbite de Neptune autour du Soleil.
Sur Triton, une saison dure un peu plus de
40 ans et le solstice de l’été austral était en 2000.
Sur la base de la quantité de gaz mesurée,
Emmanuel Lellouch et ses collègues estiment que la pression atmosphérique
de Triton doit avoir augmenté d’un facteur quatre comparée aux mesures
effectuées par Voyager 2 en 1989, alors que c’était encore le printemps
sur cette lune géante.
La pression atmosphérique est maintenant
comprise entre 40 et 65
microbars – soit 20 000 fois moins que sur Terre.
Les astronomes savaient que la glace de
monoxyde de carbone était présente à la surface, mais Emmanuel Lellouch
et son équipe ont découvert que la couche supérieure de la surface de
Triton est enrichie en glace de monoxyde de carbone d’un facteur dix
environ, comparé aux couches plus profondes et que c’est ce « film »
supérieur qui alimente l’atmosphère.
Alors que l’on trouve majoritairement de
l’azote dans l’atmosphère de Triton (comme pour la Terre), le méthane
contenu dans l’atmosphère, élément détecté par Voyager 2 et dont la
présence vient juste d’être confirmée par cette étude réalisée
depuis la Terre, joue aussi un rôle important. « Les modèles
climatique et atmosphérique de Triton doivent maintenant être revus
puisque nous venons de trouver du monoxyde de carbone et que nous avons
effectué une nouvelle mesure du méthane, » déclare Catherine de
Bergh, un des coauteurs de cet article.
Parmi
les 13 lunes de Neptune, Triton est de loin la plus grande et, avec un diamètre
de 2 700 kilomètres (équivalent aux trois quarts de celui de notre Lune),
c’est la septième des plus grandes lunes de tout le Système Solaire.
Depuis sa découverte en 1846, Triton a fasciné les astronomes du fait de
son activité géologique, de ses nombreux types différents de surfaces
glacées, telles que de l’azote glacé, mais aussi de la glace d’eau et
de la glace sèche (du dioxyde de carbone gelé), et son mouvement rétrograde
unique
Dessin d'artiste de Triton avec Neptune et très
loin, le Soleil. (crédit : ESO/L. Calçada)
Il n’est pas facile d’observer
l’atmosphère de Triton qui est à peu près 30 fois plus éloignée du
Soleil que la Terre. Dans les années 1980, les astronomes supposaient que
l’atmosphère de cette lune de Neptune devait être aussi fine que celle
de Mars (7 millibars). Ce n’est pas avant le survol de la planète par
Voyager 2 en 1989 que l’atmosphère d’azote et de méthane, à une
pression de 14 microbars, c'est-à-dire 70 000 fois moins dense que
l’atmosphère terrestre, a été mesurée.
Depuis, les observations à partir du sol
ont été limitées. Les
observations d’occultations stellaires (un phénomène qui se
produit lorsqu’un corps du Système Solaire passe devant une étoile et
bloque sa lumière) indiquaient que la pression de la surface de Triton était
en train d’augmenter dans les années 1990.
Il a fallu attendre la mise en service de
l’instrument CRIRES (Cryogenic
High-Resolution Infrared Echelle Spectrograph) au VLT pour que cette équipe
puisse réaliser une étude bien plus détaillée de l’atmosphère de
Triton. « Nous avions besoin de la sensibilité de CRIRES pour réaliser
des spectres détaillés de cette atmosphère très ténue, » précise
Ulli Käufl, un des coauteurs de l’article.
Ces observations font partie d’une
campagne au cours de laquelle Pluton a également été étudiée
Pluton, souvent considéré comme une
cousine de Triton disposant des mêmes conditions, présente un regain
d’intérêt depuis la découverte de monoxyde de carbone dans l’atmosphère
de Triton et les astronomes se précipitent à la recherche de cet élément
chimique sur cette planète naine encore plus distante.
Les astronomes n’en sont qu’à leur
premier pas avec l’instrument CRIRES, pour comprendre la physique des
objets lointains du Système Solaire. « Nous pouvons maintenant
commencer à analyser l’état de l’atmosphère et mieux comprendre l’évolution
saisonnière de Triton sur des dizaines d’années, » annonce
Emmanuel Lellouch.
L’équipe est composée de : E. Lellouch, C.
de Bergh, B. Sicardy (LESIA, Observatoire de Paris, INSU-CNRS, Université
Pierre et Marie Curie, Université Paris Diderot - France), S. Ferron (ACRI-ST,
Sophia-Antipolis, France), et H.-U. Käufl (ESO).
SOLAR DYNAMICS OBSERVATORY :.DES PHOTOS ÉPOUSTOUFLANTES. (17/05/2010)
L'observatoire solaire lancé
en Février dernier par la NASA, nous submerge de photos et documents
extraordinaires sur notre étoile.
Certains
imaginent même qu'il va devenir le Hubble du Soleil.
La résolution de ses instruments est bien
meilleure que ceux de ses prédécesseurs, comme on le
voit sur cette figure.
Pour le prouver voici quelques unes des dernières merveilles envoyées par cette
sonde.
La couronne solaire et une éruption (flare en
anglais) vue par la caméra spéciale AIA
mise au point par Lockheed Martin.
Cette image est la combinaison de plusieurs
longueurs d'onde, surtout situées dans l'UV et l'UV extrême.
Une
superbe protubérance solaire (prominence eruption en anglais) prise le 30
Mars 2010.
Image centrée sur la longueur d'onde de 0,03
micron (304 A) donc en extrême UV, en fait c'est la raie de l'Hélium ionisé
une fois (symbolisé par HeII), température correspondante: 50.000K.
LA
LUMIÈRE ZODIACALE : ON A UN MODÈLE.
(17/05/2010)
Tout
le monde connaît ou au moins a entendu parler de la lumière zodiacale, que
l'on aperçoit (avec chance) au lever ou au coucher du Soleil dans le plan
de l'écliptique; on en a déjà parlé dans
ces colonnes.
Cette
lumière est diffusée par les poussières qui suivent l'orbite de la Terre,
mais la source exacte de ces poussières n'était pas connue. Il semble que
l'on ait fait un grand pas en avant, tout du moins les astronomes (David
Nesvorny et Peter Jenniskens) du SwRI (South
West Research Institute) du Texas; ils viennent de mettre en évidence
leur source principale dans
les comètes de la famille de Jupiter et non dans les astéroïdes.
Ils
ont mis au point un modèle que l'on peut voir ci-contre.
C'est
un modèle dynamique de ce "nuage" zodiacal.
Ils
ont trouvé que la poussière résultant des astéroïdes n'est pas assez
brassée au cours du temps pour créer un nuage zodiacale tel que nous
l'observons.
Seule
la poussière issue des
comètes à courte période est diffusée suffisamment par Jupiter
pour obtenir un tel nuage. D'où les comètes de la
famille de Jupiter.
La
plupart de ces comètes se sont brisées dans le passé (à cause de la présence
de Jupiter) créant ainsi de nombreuses poussières et particules qui se
retrouvent aussi dans l'orbite terrestre.
Avec
l'aide d'autres scientifiques (comme par exemple Matthieu Gounelle du Muséum),
ils ont démontré que ces dislocations de comètes pouvaient rendre compte
de l'épaisseur de ce nuage zodiacal.
En
résolvant ce problème, nos scientifiques ont peut être aussi résolu un
autre mystère; celui concernant les micro météorites de l'Antarctique.
En
effet celles-ci sont à 80à 90% de composition assez rare par rapport aux
autres qui correspondent principalement à des astéroïdes; ce qui implique
que ces micrométéorites
sont probablement d'origine cométaire!
La navette spatiale Discovery a été lancée
le 5 Avril 2010 vers l'ISS avec à son bord un des derniers modules; le
module MPLM (Multi
Purpose Logistics Module) construit par nos amis Italiens.
Je profite de l'occasion de ce vol pour vous
montrer quelques photos
moins communes de telles missions.
Il faut coincer la bulle! C'est ce
qu'essaie de faire l'astronaute Clayton Anderson ce 12 Avril 2010.
En voilà un autre qui coince aussi la
bulle, le commandant Alan Pointdexter, se repose dans la Coupole de
l'ISS.
Tandis que la Canadarm-2 agrippe le
module, on remarque au premier plan le robot d'aide canadien dénommé
Dextre.
Avant de partir et de se poser le 20
Avril 2010, Discovery inspecte l'ISS une dernière fois.
VU
D'EN HAUT :.LA CATASTROPHE DU GOLFE DU MEXIQUE (17/05/2010)
(crédit photo : NASA/MODIS)
Vue
par la caméra MODIS (Moderate Imaging Spectroradiometer Instrument) du
satellite Terra de la NASA de la zone de la Nouvelle Orléans, où s'est
produite l'énorme fuite de pétrole brut au fond de l'océan.
Vue
prise le 10 Mai 2010, on voit la nappe de pétrole qui s'approche
dangereusement des côtes de Louisiane et du delta du Mississipi.
HUBBLE:.ETA
CARINA FÊTE LES 20 ANS D'HUBBLE. (17/05/2010)
(crédit
photo : NASA, ESA, M. Livio and the Hubble 20th Anniversary Team (STScI))
Le
site du traitement d'images de Hubble , le
Hubblesite nous gâte cette fois-ci encore avec
cet article contenant une superbe photo détaillée de la
nébuleuse Carina, sources de nombreuses naissances d'étoiles.
Détail d'un des piliers de la création.
Quelques
détails explicatifs de l'image de gauche.
On
y remarque des tours d'Hydrogène froid mélangé avec des poussières qui
se détachent des enveloppes de cette nébuleuse.
Cette
photo a été baptisée "Mystic
Moutain" par nos amis Américains.
En
1995 Hubble avait déjà pris une photo (sous un angle plus large) d'une nébuleuse
similaire (l'Aigle M 16), photo mythique qui avait été appelée "Les
piliers de la Création".
Ce
que l'on voit aujourd'hui est le sommet d'un de ces piliers (haut de 3 années
lumière) de Carina, qui est en train de se faire absorber par la lumière
d'étoiles proches très brillantes.
Mais
ce pilier se fait aussi attaquer de l'intérieur par le rayonnement UV de
jeunes étoiles naissantes qui émettent des jets de gaz qui percent ces
nuages et dont on voit la trace comme des flèches transperçant cette matière.
Cela
sculpte des formes bizarres dans ce nuage de gaz et de poussières, dont on
voit certains détails sur la photo de droite.
On
remarque particulièrement dans le haut de la grande image (ou en bas à
gauche de l'image détaillée) un puissant jet horizontal qui fait 0,6 année
lumière de long créé par une jeune étoile située au sommet de ce nuage.
J'ai
détaillé cette partie d'image ci contre pour mieux comprendre le phénomène.
Cette
étoile elle-même créant une onde de choc visible sur une photo avec plus
de résolution.
Émouvant;
on assiste à la
formation d'un système solaire!!!
LES
MATHÉMATIQUES DE L'ASTRONOMIE PAR B LELARD
(17/05/2010)
Voici une nouvelle rubrique dans vos Astronews,
suite à une demande forte, notre ami Bernard Lelard, Président de
l'Association d'astronomie VEGA de Plaisir (Yvelines) se propose de nous
faire découvrir la genèse des mathématiques qui ont été utiles à
l'Astronomie dans cette rubrique qui comportera de nombreuses parties.
PARTIE
25 : UNIVERSITÉS : DE LA SORBONNE À OXFORD.
La traduction des
manuscrits issus de l’Antiquité et sa conséquence, l’éveil des
sciences en Occident, se manifestaient dans les villes d’Occident par
l’ouverture de lieux d’enseignement.
Ainsi à Paris les
« escholiers »,
qui aujourd’hui se nommenteux
mêmes « étudiants »
dès le CM2 venaient écouter les premiers maîtres en un endroit qui
deviendra la place Maubert et la rue du Fouarre qui existait déjà sous ce
nom. « Fouarre » venait d’un mot en vieux français qui veut
dire « fourrage ».
En effet les
escholiers s’asseyaient sur des bottes de pailles en plein air, qu’il
vente ou qu’il pleuve, pour écouter le maître juché sur une caisse en
bois. Bien plus tard, en ces mêmes lieux, les syndicatsd’étudiants viendront organiser des manifestations pour obtenir
« toujours plus de moyens ».
Cet endroit
mythique, tout proche de la Salle de la Mutualité, temple de la
contestation, était un carrefour important. Il était le début de la voie
romaine qui reliait Paris à Rome, véritable autoroute pédestre depuis la
colonisation de la Gaule par les Romains.
Avant le grand départ
les voyageurs se regroupaient en un lieu qui s’appellera pour cela plus
tard « place d’Italie ».
Ainsi la dénomination
« Quartier Latin »
rappelle que l’endroit est celui des Romains et des gens en partance pour
Lyon puis Rome.
Les Gaulois
habitaient au début l’île de la Cité que les colonisateurs appelait
« Civitas Parisiorum », la ville des Parisii ou Lutèce la Basse
( comme les down town américaines), les Romains habitant la ville haute sur
les berges de la Seine.
A l’origine les
« kwarisii », le peuple celte des carrières (le »k »
celte devint « p » gaulois s’établirent à Nanterre dans la
boucle de Gennevilliers (découverte de 2003 sur le chantier de l’A86) et
se replièrent à l’île de la Cité après la défaite des Gaulois de
Camulogène face aux légions de Labiénus dans la plaine de Garanella
(Grenelle) et du « Champ de Mars » ainsi nommé à l’endroit où
sont encore ensevelis nos ancêtres valeureux combattants.
La place Maubert était
aussi le point de départ d’un autre chemin vers Saint Jacques de
Compostelle, il fut donc érigé une petite église, Saint Julien le Pauvre,
qui sera le siège du recteur ecclésiastiquedesécoles naissantes.
Le nom de la place
« Maubert » vient du maître Magister Maubus, diminutif de
Albert von Bollstät, dominicain allemand qui enseignait au couvent des
dominicains sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle (rue Saint Jacques
donc).
Au XII ième siècle
les connaissances nouvelles et l’enseignement sont sous le contrôle
dogmatique de l’Église.
La théologie, les
sciences, la rhétorique et la dialectique sont enseigné dans les couvents.
Les cours doivent
être soumis à l’école épiscopale située à l’île de la Cité
depuis que le représentant de Rome y siège.
Les enseignements
ayant lieurive gauche, lieux tournés vers Rome (d’où le nom de « Quartier
Latin »).
Évidemment de doux
dissidents se manifestent, des leaders étudiants exhortent déjà les
foules.
Chaque escholier
peut choisir les bouts d’enseignement qu’il préfère ainsi que des maîtres
complaisants.
Devant ce bazar, en
1200, le roi Philippe Auguste décide d’y mettre bon ordre et va régulariser
l’enseignement et l’organisation des écoles improvisées par des
lettres patentes.
Désormais ces écoles
patentées s’appelleront : « Universitas parisiensis
magistrorum et scolarum ».
Le mot universel « Université »
est prononcé pour la première fois.
Le mot latin
« Universitas » voulait dire à l’époque selon sa
signification originelle romaine « société ou compagnie ».
Ainsi par les
lettres patentes l’enseignement s’affranchit de la tutelle ecclésiastique.
N’importe qui s’intitule « maître ». Les nouveaux maîtres
ouvrent des cours libres sur la colline Sainte Geneviève, des écoles
libres et autonomes ouvrent par dizaines et les étudiants affluent vers
Paris de toute l’Europe.
Quarante deux mille
étudiants de 15 à 50 ans investissent 75 collèges. « Collège »
venait du latin « co », lui même venant de « cum »
(avec, ensemble) et de « legare » voulant dire « légiférer
puis enseigner », le maître devint le « Primus inter pares »,
le premier d’entre ses pairs traduit par prévôt puis professeur
principal, puis principal terme existant toujours à l’inverse de « proviseur »
qui voulait dire« superviseur »,
puis « supérieur ».
Les collèges, étant
autonomes, pouvaient fusionner entre eux selon les opportunités (le collège
des Irlandais absorbe le collège des Lombards, celui du Danemark se vend au
couvent des Carmes). De riches particuliers et des couvents ouvrent des
foyers pour accueillir des étudiants.
Paris devient au
XII ième siècle la capitale intellectuelle de l’Europe car un tel phénomène
n’existe pas ailleurs. Ces foyers d’étudiants et ces collèges étaient
des maisons avec écoles et literies à l’étage et dames de moyenne vertu
au rez de chaussée car les mœurs n’avaient pas attendus la marée de mai
1968. En 1229 a lieu la première manifestation d’étudiants.
Le lundi gras de
cette année le Facebook de l’époque avait organisé un apéro géant au
faubourg Saint Marcel. Le pouvoir d’achat des étudiants ne supportait déjà
plus l’augmentation du prix du vin : il s’ensuivit une bagarre généralisée,
matée par des Parisiens appelés en renfort par les taverniers. Le
lendemain les étudiants revinrent sur les lieux, avec des casseurs qui
commençaient déjà à les suivre, saccagèrent le faubourg et tabassèrent
les passants.
Le
royaume de France était sous la Régence de Blanche de Castille, mère de
Louis IX (futur Saint Louis). La Régente n’apprécia pas du tout la gent
estudiantine et ordonna aux « Gens d’Armes », sergents et
archers de châtier les escholiers de l’Université. Les soldats de la Régente,
blessent, tuent, détroussent les étudiants.
La nouvelle
Université s’estime attaquée et privée de son autonomie. Les étudiants,
poussés par les maîtres (déjà), cessent le travail et invente la grève
dont le nom apparaîtra 6 siècles plus tard réglementée par un empereur !
Les autorités de
la Régente tiennent bon, les étudiants aussi. Sans dialogue les étudiants
et les maîtres quittent Paris et vont à Angers, Orléans, Toulouse,
Poitiers et Oxford. Les collèges de Paris sont vides d’étudiants. Le
dialogue sera bloqué pendant deux ans.
Henri III, roi d’Angleterre,
est tout heureux de créer à Oxford
des collèges à l’exemple de Paris avec des maîtres et des étudiants
parisiens immigrés. Georges Séguy disait en mai 1968 qu’il fallait
savoir arrêter une grève.
Les deux parties ne
veulent rien céder. Le pape Grégoire IX sert donc de médiateur et obtient
de Blanche de Castille des concessions : indemnisations des étudiants
victimes des archers, renouvellement des privilèges de l’université,
engagement des loueurs de chambres à pratiquer des prix raisonnables. Les
revendications étant satisfaites, les étudiants et les maîtres regagnent
Paris. Les diplômes obtenus ailleurs seront validés.
Sous le règne de
Saint Louis l’Université se développe au point que le siège de Saint
Julien est inadapté et déménage dans un collège fondé en 1257 par le
confesseur du Roi, Robert
de Sorbon.
Celui ci, grand pédagogue
et indépendant des idéologies, va créer un établissement qui deviendra
vite l’Université de Paris que l’on nommera la Sorbonne.
Robert Grosseteste
fut un de ces étudiants étrangers venus étudier à Paris. Il était né
en 1175 en Angleterre. En 1230 il commence son enseignement à Oxford.
Passionné de grec et de sciences il traduisit des manuscrits, corrigea les
thèses de Ptolémée, réduisit ses 55 sphères en 46, approuva la rotondité
de la Terre et affirma que les autres planètes devaient être rondes.
Pour Grosseteste la
science commençait par l’expérience faite par l’homme des phénomènes
observés. Le but de la science est de découvrir les raisons de l’expérience
et d’en trouver les causes. Grosseteste présente dans son manuscrit
De lumen, la lumière (lux) comme à
l'origine de toutes choses : chaleur, matière et lumière. S'appuyant
sur les traités d'optique d’Ibn
al-Haytham, il étudie les rayons directs, les rayons réfléchis,
les rayons déviés.
Il découvre ainsi
que les lentilles, non seulement ont la propriété de pouvoir mettre le
feu, mais aussi peuvent servir plus simplement de loupe.
Il étudie la réfraction
de la lumière à travers un récipient sphérique rempli d'eau (De natura
locorum). Il est à l'origine d'une règle (imparfaite) sur la notion de réfraction :
"l'angle de réfraction est égal à la moitié de l'angle
d'incidence".
Conscient
que la mathématique est l'outil privilégié des autres sciences, il s'intéresse
principalement à la géométrie
(De lineis, angulis et figuris) et à l'astronomie (theorica
planetarum, De accessione et recessione maris).
Il développe que
le monde physique peut se décrire parla géométrie. Il
développe une notion de l'infini
et pense que certains infinis sont plus grands que d'autres. Il a le premier
l’idée que l'infini est une
quantité mesurable. Il faudra attendre Cantor pour avoir le
premier exemple d'un infini plus grand qu'un autre.
Grosseteste
deviendra évêque de Lincoln en 1235 et entra en conflit tantôt avec le
Roi tantôt avec le Pape et même avec ses fidèles qui n’acceptaient ses
réformes.
Un des élèves de
Grosseteste à Oxford puis à Paris en optique et en mathématiques, Roger Bacon (1214, 1294), fut la
plus grande figure scientifique du Moyen Age et le précurseur de la
Renaissance. Surnommé « doctor mirabilis », le docteur
admirable, Bacon fut philosophe, mathématicien, astronome, alchimiste et
franciscain. A ce titre, en conflit idéologique avec son ordre,il dut affronter de nombreuses épreuves allant jusqu’à l’exil
et l’emprisonnement.
Il est considéré
comme le père de la méthode scientifique : « aucun discours ne
peut donner la certitude, tout repose sur l’expérience », nullus
sermo in his potest certificare, totum enim dependet ab experientia.
Il serait trop long
d’évoquer l’ensemble de son œuvre. Concernant l’astronomie et
l’optique il est très probable qu’il inventa les lunettes correctrices
et le télescope avant Newton. Se référant aux observations d’Euclide,
de Ptolémée et d’Al-Haytham il affirma que les lentilles pouvaient
servir non plus seulement à brûler mais à agrandir et à aider les vues
faibles. S’inspirant d’un manuscrit sur l’œil d’Al-Haytham, Bacon
affirme que l’œil est un système de formation d’images et il en déduit
un classement des surfaces des lentilles concaves et convexes.
En 1267, il termine
son « Opus Majus », (Grand Œuvre », par des constatations
bien utiles au futur de l’astronomie :
« Nous
pouvons façonner des corps transparents et les disposer de telle sorte que,
par rapport à notre vue et aux objets de la vision, les rayons soient infléchis
de la façon que nous désirons et selon l’angle que nous souhaitons ;
ainsi nous pouvons voir un objet proche ou lointain. Ainsi, d’une distance
incroyable, nous pouvons lire les plus petites lettres.
Ainsi nous pouvons
également faire que le Soleil, la Lune et les étoiles descendent en
apparence ici bas. ».
Il faudra attendre
1589 pour que Giambattista della Porta reprenne les mêmes remarques et
construise la première lunette que Galilée perfectionnera 20 plus tard.
Leonardo Fibonacci
(1175, 1250) est un mathématicien pisan. Son éducation fut faite en partie
au Maghreb à Béjaïa (Bougie) où son père, Guilielmo Bonacci représentait
les marchands toscans auprès des douanes arabes. A cette époque Béjaïa
était un grand centre intellectuel où enseignaient de nombreux savants
arabes : Sidi Boumedienne, Ibn Hamad, Abd al-Haqq, al-Ishbili, Abu
Hamid al-Saghir. Fibonacci, fils de Bonacci, voyagea pour le compte de son père
en Egypte, en Syrie, en Sicile, en Provence.
Il revint à Pise
en 1241 en rapportant
les chiffres dits arabes et une notation algébrique (différente de
celle de Viète que nous appliquons) qui ressemblait à la notation des
positions du jeu d’échecs.
En
1202 Fibonnaci publie le « liber abaci », le livre des calculs véritable
traité de calculs et de comptabilité basé sur le calcul décimal à une
époque où l’Occident utilisait les chiffres romains et calculait sur
abaque. Influencé par ses séjours au Maghreb, son livre est rédigé de
droite à gauche. Cependant il introduit la notation indo-arabe en Europe
mal accueilliepar le public
alors que les commerçants l’adoptèrent immédiatement. Florence interdit
aux banquiers d’utiliser les chiffres dits arabes jugeant que le chiffre
« 0 » apportait la confusion au point qu’on le nomma « cifra », dérivation du mot arabe du zéro :
« al sifr = vide ». Ce sera par l’usage des nombres dans la
tradition cabalistique que lemot
chiffre deviendra code secret.
Dans livre
Fibonacci pose un problème récréatif :
« Un homme
met un couple de lapins dans un lieu isolé de tous les côtés par un mur.
Combien de couples obtient-on en un an si chaque couple engendre tous les
mois un nouveau couple à compter du troisième mois de son existence ? »
problème qui
deviendra la fameuse suite de Fibonacci :
un+2 = un
+ un+1
Képler démontrera
que le quotient un+1/
un
tend vers le nombre
d’or :1,618
En 1220 Fibonacci
publie « Practica Geometriae » où il avance des solutions algébriques
à des problèmes géométriques bien avant Descartes en introduisant également
des notions de trigonométrie. En 1225 Frédéric II s’arrêta à Pise
pour arbitrer un défi mathématique lancé par Jean de Palerme que le pisan
remporta facilement en utilisant ses nouvelles notations.
Influencé par son
éducation arabe, Fibonaccidésigne
l’inconnue par le terme latin « res », la chose, parce que les
Arabes utilisaient le terme « chi » que les traducteurs
espagnols traduisirent pat « qchi » devant « X »
lors du passage à la notation syncopée.
Bernard LELARD
Prochaine livraison :
« les pré coperniciens vers la Renaissance »
Des versions
imprimables peuvent m’être demandées à :
LES
ROVERS MARTIENS :.OPPORTUNITY SORTANT DE VICTORIA, LE FILM!
(17/05/2010)
(Photos
NASA/JPL)
Depuis deux ans maintenant, le robot
Opportunity est sorti du cratère Victoria et lui est assigné une nouvelle
mission : le cratère
Endeavour beaucoup plus grand (25km de diamètre) et situé beaucoup
plus loin (une douzaine de km, mais en fait 19km de chemin à parcourir).
Mais c'est seulement maintenant que la NASA
diffuse ce
petit film gif de la sortie du robot de Victoria.
Sa sortie (comme son entrée) s'est faite par
l'endroit baptisé Duck Bay; ces photos ont été mises bout à bout
correspondant aux dates des 24; 26 et 28 Août 2008.
La roche visible à gauche de l'écran est
"Cape Verde".
On remarque les traces des roues quand
Opportunity arrive sur un sol plus meuble.
Fin
Avril 2010, Opportunity a pris une photo de sa cible, le cratère Endeavour.
On
distingue parfaitement à
l'horizon, les bords de ce cratère sur cette photo. La photo
ci-contre n'est pas en couleurs "réelles", elle a été
"humanisée" par moi, par contre si vous cliquez dessus vous
verrez ce que voit le robot en couleur vraie.
Endeavour
fait 21 km de diamètre, c'est le cratère situé à gauche de l'image, sur
la droite à l'horizon on distingue les bords d'un cratère plus lointain.
Encore
une douzaine de km à parcourir!
Mars
Daily nous montre les deux cratères
lointains vus d'orbite.
PHOTOS
D'AMATEUR :.SYLVAIN, ALEXANDRE ET M101.
(17/05/2010)
Non, ce n'est pas une photo de M101 prise par
Hubble, elle a été prise par Sylvain Greffier et Alexandre Cucculelli de
l'association d'Astronomie VEGA de Plaisir.
Cette photo a été prise avec un télescope
piloté à distance, ici, avec Rent-a-sky.
Ce télescope est situé dans une zone bien
sombre du centre de la
France, le Périgord noir.
Voici
les caractéristiques de cette superbe photo.
Date : 18 avril, de minuit à 1h
Instrument : RCOS 16" (diamètre
406mm/ focale 3440mm) avec filtre
Astrodon Halpha
Imageur : Caméra CCD SBIG STL 11000
Exposition : 3 poses unitaires de 15 min avec
dithering, Le dithering ou tramage en français est un ensemble de
techniques algorithmiques qui permettent de compenser le manque
d'informations de gris ou de couleurs dans une image. En astrophotographie
on décale la caméra de quelques pixels entre chaque pose et le
logiciel de traitement effectue une opération de dithering au moment
d'additionner les images brutes. Le but est d'éviter que la trame de la caméra
apparaisse dans l'image finale.
Traitements : CCDStack 1.6, nettoyage avec
CCDSoft 5 et MaxImDL 5,
niveaux et courbes Photoshop CS4
Conditions : Bonnes, quelques cirrus
Auteurs : Sylvain Greffier et Alexandre
Cucculelli
Lieu : Périgord Noir
Je vous recommande de cliquer sur la photo pour
voir tous les détails.
Pour comparaison voici celle
de Hubble, on n'en voit pas beaucoup plus!
Bravo les enfants, on attend la suite….
J'AI
LU POUR VOUS PAR P. GÉRARDIN : VOYAGES DANS LE FUTUR DE N PRANTZOS.
(17/05/2010)
Pour
notre neuvième rendez-vous et si vous n’avez pas oublié votre réservation
de billets, je vous invite pour un long et passionnant voyage dans le futur.
Nous allons vivre ensemble une extraordinaire aventure cosmique grâce à
Nicolas Prantzos et son livre "Voyages dans le futur. L’aventure
cosmique de l’humanité" aux éditions Le Pommier.
La première édition de cet ouvrage date de
1998 oùl’auteur fut récompensé
par le prix Jean Rostand.
Nicolas
Prantzos, directeur de recherche au CNRS –Institut d’astrophysique de
Paris, est spécialiste
d’astrophysique nucléaire. Il est l’auteur avec Thierry Montmerle de
Soleils éclatés : les supernovae, avec le même collaborateur de
Naissance, vie et mort des étoiles puis de Sommes-nous seuls dans l’Univers ?
ouvrage collectif avec Jean Heidmann, Alfred Vidal-Madjar et Hubert Reeves
(relaté lors de notre sixième rendez-vous)
"Voyages dans le futur. L’aventure
cosmique de l’humanité" est préfacé par Hubert Reeves.
Ce dernier nous rappelle les progrès réalisés
ces quarante dernières années en matière d’exploration spatiale. Il se
tourne vers l’avenir avec confiance en se posant bon nombre de questions.
La préface à la nouvelle édition se résume
en la phrase du père de l’astronautique américaine Robert Goddard,
"le rêve d’hier est l’espoir d’aujourd’hui et la réalité de
demain".
Aussi loin que les connaissances de notre passé
d’humain nous portent, notre civilisation a été avant tout exploratrice.
Et c’est notre destinée. Le russe Konstantin Tsiolkovski affirme que le
destin de notre race se trouve dans les étoiles : "Notre planète
est le berceau de l’humanité, mais on ne reste pas au berceau toute sa
vie".
Après la Lune, il nous faut coloniser notre
Système Solaire, espace le plus proche. Le premier chapitre de cet ouvrage
s’y consacrera. Puis dans le deuxième chapitre nous partirons pour des
voyages interstellaires à la conquête de la Voie Lactée. Mais que sera le
futur de l’homme dans le Système Solaire face aux catastrophes cosmiques
et à la mort de notre étoile. Nous le découvrirons dans le troisième
chapitre. Enfin, dans une vision beaucoup plus large, le quatrième chapitre
nous révélera le futur à très long terme de notre Univers en évolution.
Promenons-nous donc dans cette pièce en quatre
actes grâce au talent de Nicolas Prantzos.
***
Le premier acte se joue dans le futur, mais
celui-ci est proche, il évolue dans notre Système Solaire. Très tôt
(l’an 167 de notre ère avec Lucien de Somosate) l’homme rêve d’aller
sur la Lune. Arioste, Kepler, Cyrano de Bergerac expédient leur héros sur
l’astre sélène. De Voltaire à Francis Bacon, les utopistes imaginent
des sociétés idéales. Edgar A. Poe, Jules Verne, Herbert G. Wells et
Georges Méliès nous conduisent ainsi à l’aube du XXe siècle. La fusée
du russe Tsiolkovski et de bien d’autres scientifiques ouvrent la voie aux
légendaires Wernher von Braun (fusée V2 pour "Arme de vengeance
2") et Sergueï Korolev (premier satellite artificiel de la Terre,
spoutnik, en russe)
Enfin, le programme Apollo conduit les pas de
l’homme sur la Lune et nos rêves se réalisent.
Edwin B. Aldrin a dit de la Lune :
"Quelle désolation magnifique !"
En effet, l’astre est criblé de cratères de
toutes tailles, n’a pas d’atmosphère (le ciel est noir même en plein
soleil) et est bombardé de particules mortelles. Les nuits glaciales (-170°)
alternent avec les jours caniculaires (+110°). Mais il offre des intérêts
certains. Fossile grandeur nature, notre satellite s’est solidifié il y a
3 milliards d’années. Son étude permet de retracer l’histoire de notre
Système Solaire.
Il pourrait devenir un observatoire
astronomique idéal bien plus performant que le télescope Hubble grâce à
son absence d’atmosphère donc à son ciel toujours noir, sa lente
rotation pour des poses beaucoup plus longues, sa faible gravité, la
possibilité d’y construire d’immenses télescopes àinfrarouge, par exemple, de radiotélescopes sur sa face cachée.
L’obstacle majeur serait le coût
d’installation de ces appareils.
Dès la fin de la "guerre froide",
les USA pensaient installer une base lunaire d’une trentaine de personnes
en 2010 pour un coût équivalent au programme Apollo (100 milliards de
dollars). Il n’en est rien et même le projet de la société américaine
Général Dynamics dix fois plus allégé n’intéresse pas la NASA.
Les agences spatiales européenne (ESA) et
japonaise (JAXA) y travaillent, mais sur le long terme et en privilégiant
les sondes automatiques et l’utilisation de certains matériaux lunaires.
L’installation d’une base lunaire utilisant la glace d’eau présente
dans certains cratères, le silicium pour la fabrication de panneaux
solaires, l’oxygène extrait du régolithe, poussière de notre satellite,
peut être envisagée mais serait d’un coût extrêmement élevé.
C’est le cas de la récupération de l’énergie
solaire qui à l’aide de centrales placées en orbite terrestre ou sur la
Lune coûterait le prix de 10 programmes Apollo ! Et pourtant la
consommation énergétique des terriens devrait doubler avant la fin du XXIe
siècle. Ceci augmente l’intérêt industriel de la Lune riche en hélium
3 (3He), isotope léger, inexistant sur Terre. Cette ressource alimenterait
nos centrales de fusion thermonucléaire.
Plus près de nous, l’espace circumterrestre
devient une zone d’activités économiques non négligeable avec les expériences
tentées dans la Station spatiale internationale, l’exploitation des
satellites et le tourisme spatial qui ne manquera pas de se développer grâce
entre autres aux Japonais.
Mais le physicien américain Gérald O’Neill,
dès les années 1970, étudia l’idée d’habiter l’espace dans
d’immenses colonies pouvant abriter jusqu’à un million de personnes. A
l’époque, il envisageait, dès le début du XXIe siècle, à plusieurs
dizaines de milliers les habitants d’immenses cylindres reproduisant les
conditions de vie terrestre et qui atteindraient à plus long terme
plusieurs milliards. Les matériaux utilisés pourraient l’être à partir
d’astéroïdes capturés. Les chondrites carbonées contiennent des
quantités importantes de carbone, d’eau, d’hydrogène et d’azote. Les
astéroïdes ferreux sont constitués de nickel, de chrome, de manganèse,
de zinc et de cobalt mais aussi de platine et d’or. On peut aisément
imaginer les ressources disponibles et leurs valeurs commerciales. Les
techniques de capture sont déjà connues.
La construction d’un câble relié à un
satellite géostationnaire permettrait d’établir un système de transport
entre la Terre et l’espace. Sur ce câble construit en fibres de carbone
circuleraient les cabines, chargées de matériaux, alimentées par l’énergie
électrique de panneaux solaires.
Après la Lune, nos rêves nous transportent
sur Mars. La planète rouge, de cette couleur que lui donne le régolithe
composé essentiellement d’oxydes de fer, fascine l’humanité depuis le
XIXe siècle. On a cru longtemps cet astre habité, mais bien avant
l’envoi des sondes Viking nous ne sommes même pas certains d’une forme
de vie sous sa surface.
Mars possède des caractéristiques
exceptionnelles dans le Système Solaire comme un plateau aussi grand que
l’Afrique, des immenses volcans éteints, un canyon de 4 000 km de long et
le plus grand cratère (2 000 km de diamètre).
Mars offre des conditions physiques
relativement semblables à celles de notre planète et dès 1952, l’ingénieur
allemand Wernher von Braun publiait un projet de conquête ambitieux mais très
coûteux pour l’époque. En effet, la durée totale de la mission pourrait
durer 3 années et nécessiterait beaucoup d’énergie. D’ailleurs, un départ
de la Lune serait moins gourmand. L’environnement hostile et la distance
augmentent encore les dangers pour l’équipage.
L’ingénieur spatial américain Robert Zubrin
est le père du projet de colonisation de la planète rouge baptisé Mars
Direct. Basé sur l’utilisation des ressources martiennes, il prévoit le
lancement des missions directement de la Terre. Des missions automatiques déposeraient
les matériels nécessaires sur Mars avant l’arrivée de l’équipage.
Pour une durée de 30 mois, le coût s’élevait de 30 à 50 milliards de
dollars (la moitié du programme Apollo).
L’exploration pour les 4 astronautes se
ferait sur 500 jours à l’aide de véhicules. Dès la fin du XXIe siècle,
cette colonisation répondrait au développement du triangle économique
Terre – astéroïdes – Mars grâce à plusieurs dizaines de milliers de
personnes.
La nécessité de transformer Mars en Terre, le
terra-formage, s’impose. Ce projet devait être appliqué à Vénus mais
vite abandonné au profit de Mars. Il consisterait à augmenter l’effet de
serre à l’aide d’usines produisant du gaz carbonique et du CFC afin de
déclencher des effets de type "boule de neige". Grâce à des
bactéries et l’installation d’un gigantesque panneau solaire en orbite,
on enclencherait la fonte du sol gelé et la libération de l’eau liquide
en vastes océans. Il faudrait au mieux un bon millénaire pour que Mars
perde sa couleur initiale au profit du bleu et du vert.
Des études
très sérieuses démontrent la possibilité du terra-formage
de Mars à l’inverse de celui de Vénus et de Titan, en tout cas
aujourd’hui. Mais ce qui fascine les esprits est la perspective de créer
de nouveaux mondes, démocratiques, plus libres et plus humains en développant
de nombreuses innovations technologiques. Cela permettrait également de
sauvegarder notre intelligence d’une catastrophe cosmique sur notre planète
tout en considérant quand même le problème de nature éthique posé par
ce vaste projet.
Quant au reste du Système Solaire, il est intéressant
pour son énergie et ses matières : Mercure pour son énergie solaire,
les géantes gazeuses pour leur hélium 3, tous les astéroïdes, Europe et
Ganymède pour l’eau, enfin les dizaines de milliards d’objets de la
ceinture de Kuiper et du nuage de Oort. En effet, notre petite étoile
exerce son attraction jusqu’à presque 100 000 unités astronomiques !
**
Voilà donc ce que nous réservent nos futurs
proches.
Il est temps maintenant de prendre la route des
étoiles et d’envisager nos voyages interstellaires, en sachant néanmoins
que le chemin sera long. Nous ne l’emprunterons pas avant plusieurs siècles.
Car l’Univers est vaste. L’étoile la plus proche, Proxima Centauri, est
à 4,3 années-lumière. Dans un rayon de 12 années-lumière, on compte 26
étoiles (dont plusieurs systèmes double ou triple). Aucun objet matériel
ne peut voyager à plus de 300 000 km/seconde. Face à ces constatations et
à notre isolement cosmique, on a du mal à envisager sérieusement des
voyages dans cet océan intersidéral.
Nos fusées actuelles fonctionnent avec un mélange
d’hydrogène et d’oxygène liquides pour une vitesse d’éjection de
4,5 km/seconde. Même si on espère de nouveaux combustibles chimiques, la
vitesse ne dépassera jamais 20 km/seconde. Ces véhicules ne nous mèneront
pas aux étoiles. La propulsion ionique, déjà opérationnelle, permet
d’atteindre 100km/seconde en vitesse d’éjection avec des possibilités
jusqu’à 1 000km/seconde. Les moteurs à fission nucléaire sont encore
moins efficaces mais la combinaison avec un moteur à propulsion ionique
semble assez prometteuse. Cependant, il faudrait pas moins de 50 millions de
tonnes d’uranium pour atteindre Proxima Centauri !
Reste la fusion nucléaire, mais elle est
encore loin d’être maîtrisée.
Et pourtant, le projet Orion, dès 1958, prévoyait
l’utilisation d’explosifs nucléaires. Avec une explosion toutes les
trois secondes, le vaisseau atteindrait une vitesse de 10 000km/seconde mais
mettrait plus de 100 ans pour arriver près de Proxima Centauri en exigeant
une production d’énergie qui dépasse les possibilités actuelles. On ne
peut envisager ce type de voyage avec un équipage que dans deux ou trois siècles…
Le projet Daedalus de la Société interplanétaire
britannique, en 1973, utilisait la fusion thermonucléaire en
micro-explosions induites par le confinement inertiel à l’intérieur du
vaisseau inhabité. Il serait propulsé par l’énergie de fusion des
isotopes légers deutérium et hélium-3. L’hélium-3 n’existant pas sur
Terre, le projet suggérait de l’extraire dans l’atmosphère de Jupiter.
L’assemblage du vaisseau et son approvisionnement se ferait dans
l’orbite de Callisto.
L’étoile de Barnard (naine rouge) a été
choisie pour cible à atteindre en un demi-siècle pour l’explorer et
transmettre des informations aux scientifiques. Informations qui mettraient
six années avant de nous parvenir !
Hormis l’extraction de l’hélium-3 dans
l’atmosphère jovienne, le reste est envisageable au XXIe siècle
L’exploitation de l’antimatière est
beaucoup plus prometteuse dans un avenir assez lointain. Il consiste en
l’annihilation matière – antimatière. L’annihilation du proton et de
l’antiproton produit des photons mais aussi des particules instables, les
pions. Une fusée "pionique" reste réalisable, du moins en théorie.
Car aucune trace d’antimatière n’a été trouvée de nos jours. Elle
est produite en laboratoire par la matérialisation de l’énergie,
processus inverse de l’annihilation. Le rendement est tellement faible que
pour un seul milligramme, cela dépasserait la puissance économique et énergétique
de notre planète. Des projets combinant la fission, la fusion et
l’utilisation de l’antimatière sont à l’étude.
Dans les années 1920, les soviétiques
Konstantin Tsiolkovski et Fridrikh Tsander expérimentèrent les voiles
solaires utilisant la pression de la lumière sur une structure très légère
et étendue. L’aluminium réfléchirait correctement cette lumière et
permettrait des voyages limités au Système Solaire.
En effet, l’intensité de la lumière décroît
avec le carré de la distance, donc ces voiliers ne peuvent pas être utilisés
pour les voyages interstellaires. Mais le laser alimenté à l’énergie
solaire peut propulser une voile d’un diamètre de 30 km pour une épaisseur
de 16 nanomètres et un poids de 30 tonnes. A la vitesse de 60 000
km/seconde, le vaisseau parcourrait aller et retour la distance jusqu’aux
plus proches étoiles en moins de 50 ans.
L’inconvénient majeur reste sa dépendance
vis-à-vis de sa base de lancement. De plus, le niveau requis pour cette
technologie ne serait pas atteint avant plusieurs siècles.
Un autre projet connu sous le nom de "ramjet"
lancé en 1960 par Robert Bussard de Los Alamos associe l’utilisation de
l’hydrogène contenu dans l’espace comme combustible et la théorie de
la relativité einsteinienne. La dilatation du temps est d’autant plus
importante que la vitesse du mobile est élevée. C’est le paradoxe des
"jumeaux"déjà évoqué dans le livre de Hubert Reeves, Patience
dans l’azur. Un vaisseau voyagerait dans tout l’Univers en 45 ans alors
que des milliards d’années se seraient écoulés sur Terre.
Mais des difficultés techniques énormes se
posent dans la réalisation de ce projet qui donnera du fil à retordre aux
ingénieurs du futur. Plus la vitesse augmente, plus le champ de vision
devant le vaisseau se rétrécit. De même, le bombardement des poussières
du milieu interstellaire sur l’engin ferait l’effet d’une bombe
d’une puissance jamais égalée. Et que dire d’un bouclier qui
alourdirait beaucoup trop le poids du véhicule.
L’idéal reste donc le voyage dit
"lent" faisant appel à des équipages endormis dont les corps
sont congelés : la cryoconservation. Elle est parfaitement maîtrisée
avec les spermatozoïdes et les ovules à –130° C. Pour un organisme
entier, cela poserait des problèmes physiques et psychologiques ajoutés au
fait que la mission reposerait complètement sur l’automatisme. Certains
scientifiques envisagent l’augmentation de la durée de vie humaine mais
elle est réservée aux biologistes des siècles futurs.
On peut imaginer également des vaisseaux
mondes, comme les populations migrantes vers le continent américain à
travers l’Atlantique, sans espoir de retour. La différence principale est
qu’ils seraient habités par plusieurs générations pendant des siècles.
Ces arches de l’espace en forme de cylindres de plusieurs dizaines de
kilomètres et pesant des milliards de tonnes fonctionneraient par la fusion
du deutérium. L’utilisation d’astéroïdes est possible. L’aspect
technique ne pose guère de difficultés face aux aspects sociologique et éthique
pour ces populations rassemblées pendant des siècles dans un espace confiné.
Les auteurs de science-fiction abordent toujours ces problèmes dans leurs
romans.
Ces vaisseaux deviendront les nomades des
espaces interstellaires. Générations après générations, ils
"oublieront" leur Terre mère pour coloniser pendant des milliers
de siècles la Voie Lactée tout entière.
Trois types de civilisations pourraient émerger :
·Celle colonisant des planètes semblables à la Terre,
·L’autre colonisant les astéroïdes et les comètes,
·Enfin, la dernière voyageant à jamais dans des vaisseaux-mondes.
De même l’espèce humaine contrôle son
environnement, on peut donc supposer son évolution sans modification
majeure contrairement à la théorie de Charles Darwin.
Compte-tenu du taux de croissance des
populations et de l’épuisement des ressources, la durée de colonisation
de notre galaxie peut-être estimée à 100 millions d’années. Sauf si on
envisage d’y envoyer uniquement des robots intelligents pour nous
remplacer. Quelques millions d’années alors y suffiraient.
Lors de ces voyages, nous répondrons peut-être
à cette question qui hante l’esprit des hommes depuis des siècles :
Sommes-nous seuls dans l’Univers ?
En effet, la pluralité des mondes est un débat
vieux d’au moins 25 siècles. Métrodore, disciple d’Épicure résume ce
questionnement en une phrase : "Il est aussi absurde de concevoir
un champ de blé avec une seule tige qu’un monde unique dans le vaste
Univers".
Cependant, il est évident que l’Homme résulte
d’une série d’événements uniques et imprévisibles. La probabilité
que cette même série se produise ailleurs est infime et relève du hasard
le plus pur. De plus, nos radiotélescopes à l’écoute du ciel ne captent
rien et notre Terre ne garde pas la trace de visites extraterrestres (les
OVNI ont-ils une origine extraterrestre ?)
Est-ce à dire que nous sommes seuls ? Pas
du tout. D’autres intelligences peuvent nous observer sans prendre contact
ou tout simplement ne s’intéresseraient pas aux voyages spatiaux.
Certains pensent à leurs anéantissements précoces ou à leurs existences
tellement lointaines dans la Galaxie que nous nous rencontrerons dans
plusieurs siècles dans le meilleur des cas.
Nous devons nous préparer à assumer notre
solitude cosmique…
**
Le troisième acte nous ramène dans notre
environnement cosmique familier, le Système Solaire. Le temps est encore très
long avant d’atteindre les étoiles et de vastes projets sont possibles
pour habiter
l’ensemble de notre système. Nous consommons
une infime fraction de l’énergie solaire, ainsi la construction d’une
immense sphère autour de notre étoile intercepterait la quasi-totalité de
l’énergie rayonnée. Cette idée de Freeman Dyson dans les années 1960
consiste au démantèlement de Jupiter et de ses satellites sans conséquence
sur l’équilibre gravitationnel du Système Solaire. L’accélération de
la rotation de la géante gazeuse par la force électromagnétique en éjecterait
les morceaux. Cette méthode est préférable à la fusion de l’hydrogène
de la planète qui, si elle s’échauffe, risque de se volatiliser dans
l’espace.
Bien d’autres projets nous font rêver, l’anneau-monde,
développé par Larry Niven, autour du Soleil : irréalisable ; la
"stellification" de Jupiter, sa transformation en étoile afin de
créer un mini-système solaire habitable avec ses nombreux satellites :
son fonctionnement est impossible, même sur le papier.
De même, les auteurs de science-fiction
imaginent des mondes où les hommes s’installent dans une "croissance
zéro" et un état de stagnation éternelle. D’autres histoires
racontent des fins du monde provoquées à la suite de folies destructrices
ou par des catastrophes naturelles.
Effectivement, certains astéroïdes croisant
l’orbite terrestre et détectés trop tardivement, en cas de collision,
signeraient la fin de notre civilisation. Ils sont classés en cinq niveaux
et ceux de quatrième niveau, d’une dizaine de kilomètres de diamètre,
provoqueraient des incendies à l’échelle de la planète, une baisse de
température de 20° C (l’hiver nucléaire) puis un effet de serre pendant
plusieurs milliers d’années. La probabilité d’un impact est faible
mais non nulle.
Dès 1992, la NASA étudiait un projet nommé
Spaceguard de repérage systématique de ces objets. Détecté très tôt,
ils pourraient ainsi être déviés de leurs trajectoires.
Un autre cataclysme cosmique nous menace,
c’est celui de l’explosion d’une étoile proche en supernova ou
l’embrasement du noyau de notre Galaxie. Hormis dans les océans, toute
vie sur Terre serait anéantie.
Mais la fin de notre monde la plus probable
reste évidemment la mort de notre Soleil dans un peu plus de 5 milliards
d’années. Il rayonnera alors trois fois plus qu’aujourd’hui, mais la
mise en orbite autour de notre planète d’énormes panneaux protecteurs
permettra un gain de 3 milliards d’années. Ainsi la Terre évitera une
fournaise infernale. Cependant, la mort de notre astre du jour est inévitable.
Son rayon atteindra l’orbite de la Terre actuelle. Cette dernière sera
repoussée dans le Système Solaire alors que Mercure disparaîtra et Vénus
entrera en ébullition. La surface de notre globe avoisinera les 2 000° C.
Notre Soleil deviendra une géante rouge, puis
se refroidissant, son cadavre se transformera en naine blanche, astre mort
pour l’éternité.
On peut raisonnablement envisager la sauvegarde
de notre berceau en le faisant très progressivement quitter son orbite afin
de l’amener au-delà de celui de Pluton. Les motifs sentimentaux de cette
solution sont évidents.
Enfin, une dernière solution envisageable est
celle de diminuer l’enveloppe du Soleil afin qu’il dépense moins d’énergie
et vive ainsi plus longtemps. La mise en orbite d’une ceinture de
puissants accélérateurs de particules autour de notre étoile
vieillissante lui offrirait probablement de 10 à 20 milliards d’années
supplémentaires et à condition de rapprocher progressivement notre Terre
afin qu’elle reste dans la zone vie.
Il n’est pas impensable qu’au bout de
quelques dizaines de milliers de siècles, notre civilisation ne parvienne
à dompter le feu solaire.
**
Nous voilà déjà au quatrième acte de cette
aventure cosmique de l’humanité. Nous embarquons dans un voyage aux
confins du futur. Deux visions s’imposent, celle du temps cyclique où
l’Univers a une fin et se régénère, celle du temps linéaire avec un début
et une fin définitive.
Notre galaxie, la Voie Lactée est née voici
environ 12 milliards d’années par une condensation du gaz primordial.
Trois classes d’étoiles la composent :
·Les géantes brillent intensément mais vivent peu de temps,
·Les masses moyennes comme notre Soleil brillent plusieurs milliards
d’années, elles finissent en naines blanches,
·Les petites, comme Proxima Centauri, survivent au-delà de 10 000
milliards d’années.
Lentement la couleur de notre Galaxie
vieillissante virera vers le jaune-orange.
Entre-temps, Andromède fusionnera avec la Voie
Lactée et la douzaine de galaxies de notre groupe local pour former un
vaste système stellaire qui commencera son long crépuscule.
La mort thermique de l’Univers est-elle donc
inéluctable ?
La réponse n’est pas évidente face aux lois
de la thermodynamique.
On doit tenir compte de la notion d’entropie
(du grec entropia, "tendance intrinsèque au changement"). Rien
n’empêcherait ce changement d’augmenter jusqu’à l’infini et ainsi
d’assurer une prolongation infinie de la vie.
Pour Pierre Teilhard de Chardin, il existe deux
mondes, le physique et le spirituel. Ce dernier n’est pas soumis aux lois
de la thermodynamique et complexifie la matière. La Noogenèse, période
qui s’étend depuis l’apparition de l’Homme et pendant laquelle la
pensée s’est progressivement constituée, dépassera le reflux de
l’Entropie.
Depuis le milieu des années 1960, le principe
du Big Bang s’est imposé pour expliquer la fuite des galaxies, le
rayonnement thermique cosmologique et l’abondance d’hélium-4
exclusivement produit lors de cet événement.
Deux grandes périodes se distinguent :
L’ère radiative pendant les 300 000 premières
années où l’Univers est une "soupe"de rayonnement de
particules élémentaires et de noyaux légers.
L’ère matérielle qui occupe le reste de
l’histoire de l’Univers où la gravitation permet la formation des premières
galaxies, puis des étoiles, des planètes et l’avènement de la vie.
Le physicien russe Andreï Linde développe
l’idée de l’"inflation chaotique" selon laquelle l’Univers
serait fractionné en bulles indépendantes créant leur espace-temps.
Dans quel Univers vivons-nous ? Que dire
de l’action omniprésente de la gravitation ?
L’intensité de la gravitation détermine le
devenir de l’Univers. Il est ouvert et infini si la gravitation reste
faible alors qu’il est fermé et fini si la gravitation devient
importante. La fin de cet Univers se caractérise par un Big Grunch.
La majeure partie de la masse de l’Univers
est constituée de matière sombre et invisible composée d’une substance
inconnue de la physique d’aujourd’hui. L’énergie sombre est
actuellement à l’origine de l’accélération de l’expansion de
l’Univers.
Suivant la valeur de sa densité, un Univers
fermé arrêtera son expansion atteignant une température extrêmement élevée,
puis se désintégrera, englouti par les trous noirs, dans 40 000 milliards
d’années au maximum. Puis renaissant de ses cendres tel le Phénix,
l’Univers entamera-t-il alors un nouveau cycle d’expansion après un Big
Bang renouvelé ?
Dans un Univers ouvert l’expansion accélérée
éloignera les amas de galaxies les uns des autres.
Dans une centaine de milliards d’années, ils
se trouveront au-delà de notre "horizon". Notre groupe local aura
fusionné et l’activité stellaire cessé. Une galaxie typique sera
constituée de cadavres stellaires, d’étoiles ratées et de matière
froide. En se condensant, elle se transformera en trou noir hyper
galactique. Les protons et les électrons, particules fondamentales créées
aux tout premiers instants du Big Bang se désintégreront extrêmement
lentement. Ils ne sont donc pas éternels.
Les trous noirs meurent aussi. Leurs températures
deviendront supérieures au rayonnement cosmologique refroidi du futur et
leurs vies s’achèveront par une évaporation complète.
Que deviendrons-nous dans cette fin du monde
programmée ?
Une civilisation qui maîtrisera l’énergie
de toute sa galaxie pourrait retarder l’évaporation des astres en
s’approchant des trous noirs pour utiliser leur énergie. Elle
"arrangerait" des rencontres stellaires qui obligeraient les étoiles
à rester liées à leur système, car la crainte est l’expulsion de la
galaxie hôte. Les ingénieurs du futur pourraient amener les trous noirs à
fusionner, retardant d’autant leur évaporation.
Grâce à l’addition de tous ces efforts pour
survivre, peut-on raisonnablement croire à l’éternité ?
Il est très difficile de trouver une réponse
à cette éternelle question ! Si nous continuons à être faits de
matière comme aujourd’hui, nous consommerons obligatoirement de l’énergie,
toujours et encore plus. Une alternative est envisageable, celle de la
transformation de l’humanité, donc de l’intelligence, en lumière
occupant les immenses étendues de l’espace et du temps. Ces êtres
"dématérialisés" auraient besoin d’un minimum d’énergie
pour maintenir leur structure en ordre.
Nous abordons le domaine de la spiritualité.
En effet, la vision de l’extinction du monde est déprimante. Tout le génie
humain serait condamné à un enterrement sous les débris de l’Univers en
ruine. Cette fin est proprement insupportable.
**
Dans sa conclusion, Nicolas Prantzos précise
que son ouvrage est une œuvre de fiction. Comme d’autres, il désirait
produire, ni de la fiction pure, ni de l’histoire, mais un mythe. Celui de
l’Homme surpuissant, capable de s’ériger en maître de la nature et de
son destin et d’étendre son empire par-delà les immensités de
l’espace et du temps.
Mais cette glorification du futur cosmique ne
doit pas nous écarter des problèmes et des efforts à accomplir pour
sauver notre Terre.
Les visions futuristes ont permis à l’homme
de mieux comprendre sa place dans le monde, de se fixer des objectifs
ambitieux et de se dépasser pour les atteindre.
***
Ainsi se termine l’ouvrage de Nicolas
Prantzos.
Ce livre clair, admirablement bien documenté
et construit m’a fait rêver durant les longues heures de lecture et d’écriture.
J’ai compris que l’Humanité commence à
peine son Histoire. Nous vivons la période préhistorique de notre destinée.
J’en ressens d’ailleurs quelque amertume.
Les progrès techniques que notre civilisation
doit encore accomplir restent à venir et sont gigantesques. Que dire de
l’évolution des mentalités, des dangers mortels de certaines croyances rétrogrades,
des peurs ancestrales injustifiées. Osons pousser la porte vers l’inconnu
et l’aventure !
Mais le temps joue pour nous. Des centaines de
milliers de siècles, des centaines de millions de générations d’hommes
et de femmes seront nécessaires pour explorer l’Univers, l’habiter et
le transformer.
Il faut que la Terre parvienne à guérir de
ses maux avant de répondre concrètement à l’appel des espaces
cosmiques.
Que nos vies sont microscopiques !
Devenons ou restons humbles tout de même devant tant d’immensité et de
beauté. Nous ne sommes effectivement qu’un minuscule grain de sable.
"S’il s’avère que nous représentons
la seule forme d’intelligence dans la Galaxie, nous nous trouvons avec une
lourde responsabilité" écrit Nicolas Prantzos.
Mais il n’est pas insensé d’espérer pour
demain ce qui est impensable aujourd’hui…
Excellente lecture à toutes et à tous et à
bientôt…
Pour notre prochain rendez-vous, je vous
demande deconserver vos billets pour un nouveau voyage dans le futur avec le
livre de Alfred Vidal-Madjar
"Où allons-nous vivre demain ?
" aux éditions Hugo & Cie.
Nous devrons certainement quitter notre
berceau, notre belle planète bleue. L’auteur élabore plusieurs scénarios
plausibles sur nos futures destinations.
LIVRE
CONSEILLÉ.:.HISTOIRE DU CIEL ET DE SES REPRÉSENTATIONS SYMBOLIQUESVUIBERT.
(17/05/2010)
Histoire du ciel et de ses représentations
symboliques par Robert Signore, ingénieur ENSET.
Description de l'éditeur :
Avant
de devenir l’objet d’étude des astronomes, le ciel n’est longtemps
resté qu’un symbole. Le mouvement régulier des étoiles symbolisait un
ordre immuable, la voûte céleste était le séjour des divinités et, situé
au cœur de la création, l’homme occupait le centre du monde.
Peu
de choses subsistent de notre antique vision du ciel.
L’astronomie a révélé qu’elle était
dénuée de fondement rationnel.
Désordonné, le ciel – dont la forme sphérique
était une illusion – est en perpétuelle évolution.
L’univers est infini et l’homme erre au
milieu de nulle part. Le symbolique a cédé le pas au réel. Le ciel
n’est plus ce qu’il était.
Voici l’histoire mouvementée de ce déclin
du symbolique. Elle est faite de désillusions, de remises en cause et de
ruptures qui entraînèrent nombre de débats, de controverses et de
condamnations.
Elle commence avec de grands philosophes de
l’Antiquité (les Pythagoriciens, Platon et Aristote), se poursuit avec
d’illustres astronomes (Ptolémée et Copernic), s’accélère
brusquement (avec Tycho Brahe, Kepler et Galilée) et s’achève enfin avec
Newton, dont la mécanique universelle ruine à jamais la sacro-sainte
distinction entre le céleste et le terrestre.
On trouvera aussi dans ce petit livre –
sous la forme du prologue et de l’épilogue – l’inventaire succinct
des symboles en rapport avec le ciel ainsi qu’un aperçu de quelques
cosmogonies récentes (Kant, Laplace, Einstein et Milne) où l’on voit se
perpétuer… la symboliquedu
centre.
Collection « Va savoir ! »Vuibert Parution : avril
2010
144 pages, 17 €ISBN 978-2-3110-0025-2
LES
MAGAZINES CONSEILLÉS.:.CIEL ET ESPACE SPÉCIAL 20 ANS DE HUBBLE.
(17/05/2010)
Pour les 20 ans en orbite du télescope spatial
Hubble, “Ciel & Espace” consacre un numéro spécial au plus célèbre
des observatoires astronomiques.
Le 24 avril 1990, la navette Discovery
emportait un télescope d’un genre entièrement nouveau Baptisé Hubble,
en hommage à l’astronome américain découvreur de la nature des galaxies et de
l’expansion de l’Univers, l’instrument observait le ciel hors de
l’atmosphère terrestre.
Avantage : aucune perturbation ne brouillant
ses images, Hubble devait fournir les vues les plus fines des nébuleuses et des
galaxies.
Vingt ans plus tard, après plusieurs réparations
en orbite, le télescope spatial est une star incontestée de
l’astrophysique moderne. Il a même révolutionné l’image de
l’Univers auprès du grand public en la vulgarisant.
A l’occasion de cet anniversaire, Ciel & Espace publie un numéro hors-série entièrement
dédié à ces années Hubble.
Toute l’histoire du télescope, des premiers
concepts à son lancement et à ses réparations successives y est contée.
Ses principaux apports à l’exploration de
l’Univers y sont décryptés par des journalistes et des spécialistes
(dont nombre d’entre eux ont été les acteurs de cette aventure
scientifique).
Et, bien entendu, les images les plus marquantes réalisées avec le prestigieux
instrument sont toutes là !
Un DVD “Eyes
on the skies", un documentaire de l’Agence spatiale européenne
sur l’observation de l’Univers avec Hubble et tous les autres télescopes
géants, accompagne ce hors-série à ne pas manquer!!!