LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:
Mise à jour : 23 Novembre 2011       
 
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ARCHIVES DES ASTRONEWS : clic sur le sujet désiré :
Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires
 
Sommaire de ce numéro :   
Fontière floue entre comètes et astéroïdes : CR de la conf. SAF de C Levasseur Regourd du 9 Nov 2011 (23/11/2011)
À la conquête des astéroïdes et comètes : CR de la conf IAP de P Michel le 8 Nov 2011. (23/11/2011)
Lost in translation ! : L’expansion de l’Univers; Lemaître vs Hubble! (23/11/2011)
Pré Big Bang : A-t-on des preuves ? (23/11/2011)
La Réionisation : On commence à en savoir plus grâce au VLT. (23/11/2011)
Les Mardis de l’Espace du CNES : À l’attaque de Mars, CR du 15 Nov. 2011 par MH Ducroquet  (23/11/2011)
Lutetia : Un morceau de la Terre ?? (23/11/2011)
Tiangong 1 :.Amarrage, désamarrage et retour sur Terre de la capsule. (23/11/2011)
2005 YU55 : Il nous a frôlé vraiment! (23/11/2011)
Phobos : Pour Mars, c’est perdu! (23/11/2011)
Hubble: Les galaxies recyclent! (23/11/2011)
LRO :.La Lune vous ne l’avez jamais vue comme cela! (23/11/2011)
Vu d'en haut :.Les Canaries. (23/11/2011)
Les Mathématiques de l'Astronomie :.Partie 32 :.Les yeux de Galilée 1/2. (23/11/2011)
Mars Express :.Tharsis Tholus, superbe volcan martien! (23/11/2011)
L’Observatoire de la Côte d’Azur : Ça c’est passé sur Fr-3 à ….minuit ! (23/11/2011)
Les magazines conseillés :..Science et Vie de Novembre. (23/11/2011)
 
 
 
LOST IN TRANSLATION : L’EXPANSION DE L’UNIVERS, LEMAÎTRE OU HUBBLE ? (23/11/2011)
 
J’ai pris le titre de ce film oscarisé de 2003, pour annoncer le début du commencement du questionnement de nos amis Américains et plus généralement des anglo-saxons sur le rôle éminent joué par l’abbé Georges Lemaître concernant l’annonce de la possible expansion de l’Univers.
 
 
Les cosmologistes, et beaucoup d’entre vous qui ont assisté aux nombreuses interventions de Bernard Lelard, savent évidemment rendre à César ce qui lui appartient ; mais il était rare qu’un organisme officiel, américain en l’occurrence, le site de Hubble, le dise presque aussi clairement.
 
C’est en fait Mario Livio, un des responsables du programme du télescope Hubble à Baltimore, que nous avions d’ailleurs rencontré à Cambridge lors du dernier voyage de la SAF, il y a quelques mois, qui lève le voile sur cette « conspiration ».
 
Photo : Mario Livio (à gauche) à côté de votre serviteur à l’Institut d’Astronomie de Cambridge en Sept 2011. (photo : BL).
 
 
 
 
 
Rappel des faits  que je reprends en partie de mon compte rendu de la conférence de Bernard Lelard :
 
L'éclipse de Sobral de 1919, prouvant la validité de la RG d'Einstein, déclenche la vocation de Georges Lemaître vers la cosmologie
En 1920 doctorat de mathématique, il rentre au séminaire, où il a l'occasion de lire toutes les publications d'Einstein.
Il y rédige un mémoire de synthèse personnelle de la physique d'Einstein intégrant géométrie gravitation et électricité.
Grâce à ce mémoire il gagne une bourse pour aller en Angleterre et devient étudiant chercheur à Cambridge.
Il rencontre Eddington, l'astronome royal en 1923, cela va être le début d'une grande aventure.
 
Eddington se rendant compte des capacités exceptionnelles de Lemaître, il lui conseille de compléter ses études auprès de Shapley à Harvard (Cambridge, Mass) aux USA. Il s'inscrit aussi au MIT voisin pour un nouveau doctorat.
Là il étudie des solutions aux équations d'Einstein en s'intéressant à l'Univers (vide) de de Sitter, pour Lemaître, cet Univers ne correspond pas aux observations, pour lui l'Univers est fini.
Pendant cette période il fait la tournée de tous les grands observatoires américains.
 
Il rentre en Belgique en 1926 et enseigne à Louvain.
 
Coup de génie!
 
 
Le 25 Avril 1927 il publie (en français, donc peu diffusé dans le monde) dans les annales de la Société Scientifique de Bruxelles le texte suivant :
"Un Univers homogène de masse constante et de rayon croissant, rendant compte de la vitesse radiale des nébuleuses extra galactiques".
 
Dans ce texte, il trouve la "loi de Hubble" avant Hubble!!!!
 
Il introduit son modèle d'Univers :
Univers de courbure positive en expansion monotone à densité et à pression non nulles.
Il rencontre Einstein au congrès Solvay et lui parle de son Univers, mais Einstein reste sur un Univers statique, ce ne sera que vers 1930 qu'il admettra l'expansion.
 
Lemaître envoie des copies de son article à Eddington et à de Sitter.
Eddington le traduit et le publie plus tard dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society mais en passant sous silence la loi d'expansion des galaxies.
 
© Extrait des archives Lemaître, Université catholique de Louvain.
 
 
 
 
Pendant de nombreuses décennies, on s’est posé la question de savoir qui avait volontairement ou involontairement supprimé ce passage.
 
Les recherches de Mario Livio, dans les archives de la RAS, et dans les archives Lemaître, semblent indiquer que c’est Lemaître lui-même qui aurait omis ce passage lors de sa traduction en anglais.
Voici ce qu’il écrivit à l’éditeur à ce sujet :
"I did not find advisable to reprint the provisional discussion of radial velocities which is clearly of no actual interest, and also the geometrical note, which could be replaced by a small bibliography of ancient and new papers on the subject."
C’est à dire : “je ne trouve pas pertinent de parler de la discussion sur les vitesses radiales  qui ne semble pas être d’un intérêt actuel, de même que la note sur la géométrie  qui pourrait être remplacée par une bibliographie »
 
La question reste quand même celle-ci : pourquoi Lemaître aurai-il supprimer lui même le passage prouvant l’expansion de l’Univers ?
 
Hubble publie en 1929 sa fameuse loi en ignorant que notre abbé l'a découvert trois ans avant.
Il y a une récession des galaxies qui s’éloignent de nous avec une vitesse proportionnelle à leur éloignement, le facteur de proportionnalité s’appellera plus tard la constante de Hubble.
 
La loi portera le nom de Hubble alors qu'elle devrait au moins s'appeler Hubble –Lemaître.
 
 
Crédit dessin: NASA, ESA, and A. Feild (STScI)
 
 
 
 
 
 
On consultera aussi ce que Éric Simon dit à ce propos.
 
 
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PRÉ BIG BANG : A-T-ON DES PREUVES ? (23/11/2011)
 
Les scientifiques auraient-ils mis au jour certaines preuves d’un univers cyclique (la théorie de Penrose appelée CCC Conformal cyclic cosmology ou Cosmologie Conforme Cyclique), c’est à dire des preuves d’existence d’une phase de pré Big Bang ?
 
Justement Sir Roger Penrose (cosmologiste très connu, il a travaillé sur les trous noirs avec S Hawking) et son collègue arménien Vahe Gurzadyan viennent de publier un article à ce sujet :
Concentric circles in WMAP data may provide evidence of violent pre-Big-Bang activity
 
 
Cet article indique qu’il existe des motifs circulaires dans les relevés de WMAP qui semblent indiquer que l’espace et le temps ne trouveraient pas leur origine au moment du Big Bang, et que notre Univers obéirait à des cycles continus. Ce que l’on appelle le Big Bang ne serait que le début du cycle actuel.
Cet article s’oppose aussi à la théorie très admise de l’inflation, période d’expansion fortement exponentielle qui a immédiatement suivi le Big Bang.
 
Illustration : cercle de température notablement plus faible (de l’ordre du micro Kelvin !) semblant confirmer la théorie des auteurs. © Penrose-Gurzadyan
 
 
 
 
Ces cercles auraient été créés lors de collisions avec des trous noirs du cycle précédent !
Ce seraient des fronts d’ondes gravitationnelles causés par ces collisions dans l’Univers précédent :
 
Bref de la matière à discuter pour les cosmologistes de tous les pays !
Et le satellite Planck devrait apporter des preuves définitives de la justesse ou non de cette théorie.
 
La question sacrilège de qu’y avait-il avant le Big Bang …ne l’est plus !
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Voir cet ancien astronews sur les Multivers.
 
Certains mettent en doute l’article de Penrose , voir Cosmic reincarnation idea may be dead
 
Are there echoes from the pre-big bang universe? A search for low variance circles in the CMB sky par Amir Hajian de Toronto.
 
Penrose: WMAP Shows Evidence of ‘Activity’ Before Big Bang, article de Universe today.
 
Conformal cyclic cosmology, le cours de R Penrose à ce sujet ! (avec Vidéos).
 
Excellent et très complet article sur le CCC de nos amis de Futura Sciences. À voir absolument.
 
Roger Penrose a découvert des preuves d’un Univers cyclique par Guy Doyen.
 
 
 
 
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LA RÉIONISATION : ON COMMENCE À EN SAVOIR PLUS GRÂCE AU VLT. (23/11/2011)
 
 
Des galaxies lointaines nous révèlent la dissipation du brouillard cosmique, c’est ce que vient d’annoncer l’ESO.
 
Les astronomes ont utilisé le VLT pour sonder l'Univers primordial à différents instants au moment où il devenait transparent aux rayons ultraviolets.
Cette phase, brève mais spectaculaire, de l'histoire cosmique - connue sous le nom de réionisation – est survenue il y a environ 13 milliards d'années. En étudiant attentivement certaines des galaxies les plus lointaines que l’on ait jamais détectées, l'équipe a été capable d'établir pour la première fois une chronologie de la réionisation.
Ils ont également démontré que cette phase s’est certainement déroulée plus rapidement que les astronomes ne le pensaient jusqu’ici.
 
Voici ce qu’ a publié l’ESO :
 
 
Une équipe internationale d'astronomes a utilisé le VLT comme une machine à remonter le temps, pour regarder l’Univers primordial et observer plusieurs galaxies parmi les plus lointaines jamais détectées.
Ils ont pu mesurer leurs distances avec précision et définir que nous voyons aujourd’hui ces galaxies telles qu’elles étaient entre 780 millions et un milliard d'années après le Big Bang.
Les nouvelles observations ont permis aux astronomes d'établir pour la première fois une séquence chronologique pour ce qui est connu comme la période de la réionisation .
(Au moment où les premières étoiles et galaxies se sont formées, l'Univers était rempli de gaz d'hydrogène électriquement neutre, qui absorbe la lumière ultraviolette. Le rayonnement ultraviolet provenant de ces premières galaxies a excité le gaz, et l’a électrisé (ionisé), il est alors progressivement devenu transparent à la lumière ultraviolette. Ce processus est techniquement connu comme la période de réionisation, car on suppose qu’il a aussi existé une brève période dans les 100 000 premières années après le Big Bang pendant laquelle l'hydrogène était également ionisé.)
 
Durant cette phase, le brouillard d'hydrogène neutre de l'Univers primordial se levait, permettant à la lumière ultraviolette de se propager pour la première fois sans encombre.
 
Les nouveaux résultats, qui seront publiés dans l'Astrophysical Journal, s'appuient sur une recherche longue et systématique de galaxies lointaines que l'équipe a réalisée avec le VLT au cours des trois dernières années.
«Les archéologues peuvent reconstruire une chronologie du passé à partir des vestiges qu'ils trouvent dans les différentes couches du sol. Les astronomes peuvent faire mieux : on peut regarder directement dans le passé lointain et observer la faible lueur de différentes  galaxies à différents stades de l'évolution cosmique », explique Adriano Fontana, de l'Observatoire astronomique de Rome (INAF) qui a dirigé ce projet. « Les différences entre les galaxies nous renseignent sur l'évolution des conditions dans l'Univers au cours de cette période importante, et aussi, avec quelle rapidité ces changements sont survenus. »
 
Les différents éléments chimiques brillent intensément à des couleurs caractéristiques.
Ces pics de luminosité sont connus comme des raies d'émission.
Une des plus fortes raies d'émission ultraviolette est la raie Lyman-alpha, qui provient de l'hydrogène ionisé .
 
Cette raie est assez brillante et assez reconnaissable pour être vue, même dans les observations de galaxies très faibles et lointaines.
Repérer la raie Lyman-alpha dans cinq galaxies très lointaines a permis à l'équipe de faire deux choses essentielles: premièrement, en observant dans quelle mesure la ligne avait été déplacée vers l'extrémité rouge du spectre, ils ont pu déterminer les distances des galaxies, et donc savoir combien de temps après le Big Bang, ils les voyaient 
Ceci leur a permis de les placer dans l'ordre et de créer une chronologie qui montre comment la lumière des galaxies a évolué au fil du temps.
 
Deuxièmement, ils ont pu voir dans quelle mesure l'émission Lyman-alpha - qui vient de l'hydrogène lumineux dans les galaxies - a été réabsorbée par le brouillard d'hydrogène neutre dans l’espace intergalactique à différents moments dans le temps.
 
« Nous voyons une différence spectaculaire dans la quantité de lumière ultraviolette qui a été bloquée entre les premières et les dernières galaxies de notre échantillon, » explique Laura Pentericci de l’Observatoire astronomique de Rome de l'INAF, auteur principal  de l’article scientifique. 
 
« Lorsque l'Univers avait seulement 780 millions d'années, cet hydrogène neutre était assez abondant, et remplissait de 10 à 50% du volume de l'Univers. Mais seulement 200 millions d'années après, la quantité d'hydrogène neutre a chuté à un niveau très bas, semblable à ce que nous voyons aujourd'hui. Il semble que la phase de réionisation a dû se passer plus rapidement que les astronomes ne le pensaient jusque là. »
En même temps que de permettre de sonder la vitesse à laquelle le brouillard primordial s’est effacé, les observations de l'équipe ont également pointé vers la source probable de la lumière ultraviolette qui a fourni l'énergie nécessaire pour que se produise la réionisation. Il existe plusieurs théories concurrentes pour savoir d’où provenait cette lumière – les deux principaux candidats sont la première génération d’étoiles de l'Univers , et l'intense rayonnement émis par la matière lorsque qu'elle tombe vers les trous noirs.
 
(Les astronomes classent les étoiles en trois catégories d'étoiles, connues sous le nom d’étoiles de   Population I, Population II et Population III. Les étoiles de Population I telle notre Soleil, sont riches en éléments plus lourds synthétisés dans le cœur des étoiles plus anciennes et des explosions de supernova : comme elles sont constituées des restes de générations précédentes d'étoiles, elles n'ont pu apparaître que plus tard dans l'Univers. Les étoiles de Population II ont moins d'éléments lourds en leur sein et sont principalement constituées de l'hydrogène, de l'hélium et du lithium créés lors du Big Bang. Ce sont des étoiles plus anciennes, dont un grand nombre existent encore aujourd’hui dans l'Univers. Les étoiles de Population III n'ont jamais été directement observées, mais elles sont censées avoir existé dans les premières années de l'Univers. Comme celles-ci ne contenaient que du matériau créé lors du Big Bang, elles ne contenaient aucun élément plus lourd. En raison du rôle des éléments plus lourds dans la formation des étoiles, seules de très grosses étoiles à durée de vie très courte ont été en mesure de se former à ce stade. Ainsi, toutes les étoiles de Population III ont rapidement terminé leur vie en supernovae dans l'Univers jeune. En effet, aucune preuve solide d’étoiles de Population III n’a été confirmée, même dans les observations de galaxies très lointaines.)
 
«L'analyse détaillée de la faible luminosité émise par deux des plus lointaines galaxies que nous avons trouvées suggère que la toute première génération d'étoiles pourrait avoir contribué à la production de l’énergie observée», explique Eros Vanzella de INAF l'Observatoire de Trieste, un membre de l'équipe de recherche. « Celles-ci auraient été de très jeunes étoiles massives, environ cinq mille fois plus jeunes que le soleil et une centaine de fois plus massives. Elles peuvent avoir été capables de dissiper ce brouillard primordial et de le rendre transparent. »
 
Les mesures très précises indispensables pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, et montrer que les étoiles peuvent produire l'énergie nécessaire, nécessitent des observations depuis l'espace, ou à partir du télescope géant européen (E-ELT) en projet à l’ESO, et qui sera « l’œil tourné vers le ciel » le plus grand au monde lorsqu’il sera terminé au début de la prochaine décennie.
 
Étudier cette première période de l'histoire cosmique est techniquement difficile car cela requiert des observations précises de galaxies extrêmement lointaines et faibles, une tâche qui ne peut être menée à bien qu’avec les télescopes les plus puissants.
Pour cette étude, l'équipe a utilisé la grande puissance collectrice de lumière des télescopes de 8,2 mètres du VLT pour effectuer des observations spectroscopiques, en ciblant les premières galaxies qui avait été identifiées par le télescope spatial NASA/ESA Hubble et à partir d’images profondes du VLT.
 
Une vidéo devrait expliquer comment les scientifiques voient les choses.
 
Cette animation montre des galaxies vieilles de moins de 1 milliard d’années quand l’Univers était rempli d’un brouillard d’Hydrogène qui absorbait la lumière UV.
 
Voir le CR de la conférence de M Langer sur la fin des âges sombres.
 
 
 
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LES MARDIS DE L’ESPACE DU CNES : À L’ATTAQUE DE MARS CR PAR MH DUCROQUET DU 15 NOV 2011. (23/11/2011)
 
Depuis longtemps, le CNES propose des conférences grand public en plein centre de Paris.
Notre amie Marie Hélène Ducroquet de la SAF a assisté à la dernière réunion sur Mars, voici ses notes :
 
« Les Mardis de l’Espace du CNES »,  au café du Pont Neuf, 14 quai du Louvre Paris 1er.

Mardi  15 novembre  2011    « À l’attaque de Mars »

 Avec
Jean-Pierre Bibring (JPB) 
Astrophysicien à l’IAS.
Étude des conditions initiales du système solaire, des systèmes planétaires.
Responsable de l’instrument Omega de la mission Mars Express, il est à l’origine de la chronostratigraphie de la planète Mars.

François Forget (FF)
Directeur de recherche au CNRS, Institut Pierre Simon Laplace, Laboratoire de météorologie dynamique.
Spécialiste des atmosphères planétaires. Étude du climat et des glaciers martiens, de Triton, des planètes extra solaires.

Francis Rocard (FR)
Responsable des programmes d'exploration du système solaire au CNES
Coordonne la mise en œuvre du programme d’exploration de Mars à travers les missions Mars Express, NetLander Cassini-Huygens.
 Il intervient  dans les décisions de financement des missions en instruments, et pour la France, dans toutes les missions de planétologie.

Et un musicien au piano.

 
JP Bibring
F Forget
F Rocard
 
 
 
 
Historique des missions vers Mars:

FF :
On a envisagé d’envoyer dans l’atmosphère de Mars, un ballon à hélium de la taille d’un immeuble, avec 15 kg de charge.
Mais ce projet de ballon, parmi d’autres, a été abandonné.
Mars Observer (NASA, 1993)  qui devait étudier la surface, l’atmosphère et le climat, a explosé à l’arrivée sur Mars
Mars 96, mission russe, a fini au fond du Pacifique.
Mars Climate Orbiter (NASA 1998), a brûlé dans l’atmosphère martienne.
Mars Polar Lander (NASA 1999)  s’est écrasée sur le sol martien.
 
FR :
FR remarque qu’il y a eu 2/3 d’échecs avec les missions vers Mars, en raisons de technologies pas encore au point, mais 1/3 seulement avec  celles vers Vénus.

JPB :
Il rappelle que pour avancer, les analyses des  observations d’une mission doivent déboucher sur des prédictions,  qui nécessiteront  de nouvelles missions pour de nouvelles observations.
Il faut anticiper sur les technologies du futur.
On a créé un savoir faire instrumental.
Depuis la première photo de Mars en 1964, il y a eu une trentaine de missions :
Mariner 9 en 1972, Viking I et II en 1976, puis la période des échecs.
En 1997 une nouvelle ère commence, avec  Mars Pathfinder et son robot Sojourner en 1997
Juste après l’échec  de la mission russe Mars 96, on a récupéré des instruments qui étaient en double. L’ESA  a  décidé de réaliser  avec eux et rapidement, une petite mission à faible coût, prévue pour 2003 : Mars Express, toujours opérationnelle.
Avec ses instruments, dont Omega,  spectro-imageur sous la responsabilité de JPB,  on a sondé  l’atmosphère, le sol, et le sous-sol de Mars.

 
Mars Science Laboratory (MSL), la  prochaine mission    
Le lancement de la mission  MSL avec son rover « Curiosity », est prévu pour le 25 novembre 2011.
Le voyage durera  9 mois, la durée d’exploration  est de 2 années terrestres  soit 1 année martienne.
Curiosity  devra chercher des traces de vie.
Ce robot américain pèse une tonne et comporte de nombreux instruments. Il n’est pas dupliqué.


Pourquoi explorer Mars ?

Pour savoir si la  vie a pu apparaître ailleurs dans le système solaire.
Mars a préservé des terrains qui ont gardé la mémoire des moments où la vie a pu démarrer.
On sait où aller chercher sur Mars, des vestiges  d’eau liquide, de vie éventuelle.
Ce sera l’objet de la prochaine mission,  Mars Science  Laboratory ,  que Mars Express a donc préparée.
JPB:  
Les argiles sur Mars, sont la preuve d’une période chaude et humide, avec présence d’eau liquide sans acides. Il y a peu d’endroits sur Mars où l’on peut trouver ces argiles.
Les missions Viking ont repéré les fleuves, et  on a des informations minéralogiques sur les argiles, les sulfates …

Mars  est  la plus accessible
La question de la vie se pose  aussi sur  Europe, Titan, Encelade, mais Mars  est  la plus accessible, avec un créneau de lancement tous les 26 mois et un voyage de 9 à 11 mois.
On apprend sur la Terre en explorant Mars
 
F F :
Par sa géologie, son climat, Mars est ce qui ressemble le plus à la Terre et la vie pourrait y avoir démarré de la même façon.
La durée du jour martien est de  24 h 40 min. son obliquité est voisine de celle de la Terre
Le cycle jour/nuit et celui des saisons, les modèles de dépression, sont comparables.
Sur Mars il n’y a pas eu de tectonique des plaques pour effacer le passé géologique de 4 milliards d’années.
Étudier ce qui se passe sur Mars, et mieux comprendre la Terre.
 

Les coûts des missions vers Mars
JPB :
Ils ne sont pas si élevés, quand on les compare aux coûts des satellites de communication.
Le plus cher des programmes a été Apollo, 10 milliards de dollars.
Les investissements spatiaux peuvent avoir des retombées intéressantes, en micro électronique par exemple.
 
L’évolution des connaissances dues au spatial :
JPB :
La révolution conceptuelle de notre vision de la Terre due au spatial, est considérable.
Nous savons maintenant que tous les objets de notre système solaire proviennent de la même origine, de la même nébuleuse.
La diversité de ces objets formés en même temps est, elle aussi, incroyable.
Qu’est-ce qui fait cette diversité, la diversité de la Terre ?
Nous sommes le fruit d’une multiplicité d’évènements.

Tous les grands problèmes sociaux procèdent de la compréhension de la Terre.
De la taille de la planète, on déduit les réserves énergétiques.
Mais l’énergie de la Terre décroît par radioactivité.
Mars a eu  une période d’activité, mais comme elle est peu massive, sa géologie n’en a pas effacé la mémoire.
Mars est en train de s’éteindre, comme la Terre le fera,  bien avant que le Soleil ne cause sa perte.


Questions  dans la salle et depuis Twitter :


Les politiques ont-ils une influence sur le choix des missions ?

FR :
En France, les politiques ne s’occupent pas trop de nos affaires.
Tous les 5 ans, on fixe les programmes sur lesquels le CNES devrait travailler
.
Quels sont les risques d’échecs des missions sur Mars ?
JPB :
L’étape la plus risquée de la mission est celle des 7 minutes de rentrée de la sonde dans l’atmosphère de Mars.
La NASA voulait avoir une trace de tout ce qui se passe pendant cette phase de descente, en prévision des échecs possibles.
Pour freiner l’atterrissage, on a utilisé des air-bags amortissants ou non, et des rétrofusées.
On envisage maintenant de ne poser sur Mars que l’engin explorateur qui est petit et léger, en utilisant un « ascenseur ».
 
Quels résultats attend-on de Curiosiy ?

Il y aura de la géologie mais aussi de la minéralogie, on cherchera des reliques carbonées, des minéraux avec des formes carbonées.

Où en est-on de la simulation « Mars-500 » ? [500 jours de confinement d’une équipe, simulant un voyage sur Mars]
JPB :
Les personnes qui ont participé à la simulation « Mars 500 » sont observées par les médecins.
Une expédition sur Mars durerait  2 à 3 ans aller et retour compris.
Il faut attendre 2 ans pour que Mars et la Terre soient au plus près.
Il faudrait gagner un facteur 10 sur la vitesse, et que la mission tienne sur un an.
 
Car il y a  des problèmes médicaux :
La dose de rayonnements reçus : Les particules secondaires des rayons cosmiques  peuvent faire des dégâts.
Le mal de l’espace, quand les oreilles et les yeux ne permettent plus de se repérer.
On ne peut pas prédire qui en sera victime.
Mais le plus gros problème est celui du confinement.
Comment éviter que les gens finissent pas se taper dessus ?
Comment recruter un équipage ?
Le problème principal est donc humain.
Au cours des simulations, on essaye de fabriquer des confinements de plus en plus longs.
Il faut que la culture du groupe soit homogène, et le langage commun bien maîtrisé, ce qui permet de plaisanter et de se détendre ensemble.
On a essayé de faire un équipage mixte mais ça n’a pas marché.
Il faudrait faire des équipages exclusivement féminins, ou masculins.
Le mode de recrutement (une personne sur 1000 candidats retenue) ne permet pas actuellement de recruter des couples déjà formés.
Les « Mars 500 » ne se sentiront libres de  dire toute la vérité sur leur expérience, que lorsqu’ils ne seront plus sous contrat …
On a besoin de retour d’échantillons martiens, et ce que peuvent faire les robots est restreint.
 
La mission russe Phobos-Grunt est-elle perdue ?
JPB :
Phobos n’a pas la même origine que Mars. Sa composition est différente, il n’a pas les reliefs de Mars. C’est un astéroïde non différencié, capturé par Mars.
Le but de la mission était d’analyser un astéroïde, et Mars en même temps.
Avec de gros risques :
Car la mission Phobos pèse 14 tonnes au lancement.
Dans  la fusée Zénit, (la plus grande qui soit), il y a au 1er étage, un satellite chinois de 1 m3 et  la sonde qui doit se poser sur Phobos à l’aide de rétro fusées.
Il s’agissait de prélever des échantillons, les mettre en capsule, et les renvoyer au Kazakhstan.  C’est très complexe.
De 1992 à nos jours, on est passé dans les labos russes de 18 000 personnes à 5 000.
Toute l’industrie aérospatiale était à reconstruire.
Les jeunes qui y travaillent aujourd’hui gagnent 300€ par mois, beaucoup moins que les anciens.

La fusée devait se ré allumer au bon moment, à partir d’une orbite.
On a atteint l’orbite à 200 km, la coiffe s’est libérée, et on a perdu le contact avec la sonde.
La sonde est-elle en orbite ? La poussée s’est-elle passée dans l’autre sens ?
On a finalement identifié 2 objets en orbite autour de la Terre.
Le 1er est-il le dernier étage de la fusée, en train de rentrer dans l’atmosphère ?
L’autre pourrait-être la sonde stabilisée en 3 axes sur une orbite.
Si c’est la sonde, elle a dû orienter ses panneaux vers le soleil à l’aide de son carburant ergol, et il y a de l’espoir.
Il faut tous se mobiliser pour lui envoyer des signaux. Les Russes envoient des ordres.
Si on arrive à communiquer, on pourrait la renvoyer vers Mars.
On a une semaine encore, pendant laquelle il y a un petit espoir, limité.
 
FR : Jean-Pierre  est très optimiste sur cette question ….

Où faudrait-il faire atterrir sur Mars une mission habitée ?
Le mieux serait de faire une base, c. à d. un satellite artificiel formé avec des bidons, et de là, envoyer les gens en différents endroits.
FR:
Il y a des contraintes :
La protection planétaire, le problème de stérilité.
Or, il est impossible qu’un humain soit stérile.
Les comités américains le disent : C’est impossible.
Le site ne sera pas choisi par des scientifiques, à cause des contraintes de sécurité.
Il faut trouver un endroit où il y ait des boucliers de protection contre les rayonnements.
Il y a au CNES un Dominicain qui réfléchit sur la recherche de la vie dans l’espace.
Entraînerait-elle une révolution culturelle chez les religieux ?
Il faut penser aussi au problème des débris dans l’espace.

Pourra-t-on trouver des preuves de la vie sur Mars ?
JPB :
Si on démontre qu’il y a eu de la vie sur Mars, pourra-t-on trouver  des fonctions vitales préservées sans être actives ?
Dans des roches aquifères ? Des fonctions en mode actif et non fossilisées ?
Si on ne trouve pas de vie sur Mars, on ne pourra pas conclure qu’il n’y en a pas.
Giordano Bruno pensait qu’il y a autour de nous une infinité de mondes autour des étoiles qui sont des soleils.
Et puis, on a été convaincu que la vie était sur Mars, car on ne savait pas combien la Terre est différente des autres planètes.
 
Serions-nous tous Martiens ?
Si c’est un morceau de Mars qui est tombé sur Terre en y apportant la vie…
Ou le contraire ?

Nb : Tous les propos des trois intervenants n’ont pas pu être ici retranscrits,   des erreurs d’attributions  sont possibles, qu’ils veuillent  m’ en excuser.  M-H Ducroquet, SAF.
 
 
Merci Marie Hélène et à bientôt!
 
 
 
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LUTETIA : UN MORCEAU DE LA TERRE ?? (23/11/2011)
(crédit photo : ESA)
 
On se rappelle du survol de l’énorme astéroïde Lutetia par la sonde Rosetta en Juillet 2010.
De superbes photos ont été prises à cette occasion.
 
Mais depuis la rencontre, les astrophysiciens ont travaillé sur les données envoyées par la sonde et il semble que Lutetia serait le reste d‘un fragment de matière originelle à partir de laquelle la Terre, Vénus et Mercure se sont formées.
 
L’ESO publie d’ailleurs à ce sujet un communiqué que je reproduis ici :
 
 
Des astronomes ont combiné des données obtenues avec la sonde Rosetta de l’ESA, le télescope NTT (New Technology Telescope) de l’ESO et des télescopes de la NASA. Ils ont découvert que les propriétés de l’astéroïde correspondent de près à celles d’une catégorie rare de météorites trouvées sur Terre que l’on suppose s’être formées dans le Système solaire interne. Lutetia a dû, à un certain moment, se déplacer vers son emplacement actuel dans la ceinture principale d’astéroïdes entre Mars et Jupiter.
 
Une équipe d’astronomes d’universités françaises et américaines a étudié en détail, dans une gamme très large de longueurs d’onde ; l‘astéroïde Lutetia, un spécimen peu commun, afin de déterminer sa composition.
Des données de la caméra OSIRIS de la sonde Rosetta ; du télescope NTT (New Technology Telescope) de l’ESO à l’Observatoire de La Silla au Chili, du télescope « Infrared Telescope Facility »  de la NASA à Hawaï et du télescope spatial Spitzer également de la NASA ont été combinées afin de réaliser le spectre le plus complet jamais obtenu d’un astéroïde (La caméra OSIRIS de Rosetta a fourni des données dans l’ultraviolet, le télescope NTT de l’ESO des donné en lumière visible tandis que le télescope de la NASA « Infrared Telescope Facility » à Hawai et le télescope spatial Spitzer, également de la NASA, ont fourni des données respectivement dans le proche et le moyen infrarouge)
 
Ce spectre de Lutetia a été comparé avec ceux de météorites trouvées sur Terre, largement étudiées en laboratoire.
Seul un type de météorites – les chondrites à enstatites – se sont révélées avoir des propriétés correspondant avec celles de Lutetia sur l’ensemble du spectre.
 
 
Les chondrites à enstatites (chondrites de Type E) sont une catégorie unique de météorites qui ne représente que 2% des chutes de météorites récoltées. La minéralogie et la chimie peu communes des chondrites de type E sont cohérentes avec une formation relativement proche du Soleil. Cette hypothèse est renforcée par des mesures de rapports isotopiques (vérifiés pour l’oxygène, l’azote, le ruthénium, le chrome et le titane) : Les chondrites de type E sont le seul groupe de chondrites à avoir la même composition isotopique que le système Terre-Lune. Cela suggère fortement que la Terre s'est formée à partir de matériau du même type que les chondrites à enstatites et aussi que ces chondrites se sont formées à environ la même distance du Soleil que la Terre.
De plus, il a été récemment montré que la composition peu courante et jusque là inexplicable de Mercure pourrait s’expliquer en supposant qu’elle s’est formée à partir de chondrites à enstatites. Ceci suggère que Mercure, comme la Terre, s’est formé par accrétion importante de matière semblable aux chondrites à enstatites
 
Les chondrites à enstatites sont connues pour être des objets remontant à l’époque du Système solaire primordial.
On suppose qu’elles se sont formées à proximité du Soleil encore jeune et qu’elles ont été des composants majeurs dans la formation des planètes rocheuses et plus particulièrement de la Terre, Vénus et Mercure.
Il semble que Lutetia se soit formé non pas dans la ceinture d’astéroïdes où il se trouve actuellement, mais bien plus proche du Soleil.
 
« Mais comment Lutetia a-t-il pu s’échapper du Système solaire interne et rejoindre la ceinture principale d’astéroïdes ? » s’interroge Pierre Vernazza (ESO), l’auteur principal de cet article.
 
Les astronomes estiment que moins de 2% des corps situés dans la région où s’est formée la Terre se sont retrouvés en fin de compte dans la ceinture principale d’astéroïdes. La plupart des corps du Système solaire interne ont disparu après quelques millions d’années. Ils ont en fait été agrégés aux jeunes planètes en formation. Toutefois, quelques-uns des plus grands corps, avec un diamètre de 100 kilomètres ou plus, ont été éjectés vers des orbites plus calmes, plus loin du Soleil.
 
Lutetia, qui mesure environ 100 kilomètres de diamètre, a pu être éjecté du Système solaire interne primordial s’il est passé à proximité d’une des planètes rocheuses et a eu de ce fait son orbite considérablement modifiée .
Une rencontre avec la jeune planète Jupiter au cours de sa migration vers son orbite actuelle pourrait aussi avoir joué un rôle dans la modification considérable de l’orbite de Lutetia .
 « Nous pensons que Lutetia a été éjectée de cette manière. Il a fini comme un intrus dans la ceinture principale d’astéroïdes et y a été préservé pendant quatre milliards d’années », poursuit Pierre Vernazza.
 
Des études précédentes de sa couleur et des propriétés de sa surface ont montré que Lutetia est un membre vraiment peu commun et plutôt mystérieux de la ceinture principale d’astéroïdes. De précédentes observations ont révélé que des astéroïdes de ce type sont très rares et représentent moins de 1% de la population d’astéroïdes de la ceinture principale. Les éléments apportés par cette nouvelle étude expliquent pourquoi Lutetia est différent – c’est un vestige très rare de la matière originelle qui a formé les planètes rocheuses.
 « Lutetia semble être le plus grand, et l’un des très rares, reste de ce matériau dans la ceinture principale d’astéroïdes. Pour cette raison, les astéroïdes comme Lutetia constituent des cibles idéales pour de futures missions spatiales avec retour d’échantillons.
Nous pourrons alors étudier en détail l’origine des planètes rocheuses, dont la Terre, » conclut Pierre Vernazza.
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
 
Asteroid (21) Lutetia as a remnant of Earth’s precursor planetesimals, article publié dans Icarus sur ce sujet par:
P. Vernazza, P. Lamy, O. Groussin ,T. Hiroi, L. Jorda , P.L. King,  M.R.M. Izawa,  F. Marchis, M. Birla, R. Brunetto
Philippe Lamy ; Olivier Groussin et Laurent Jorda sont bien connus de nos lecteurs.
 
Voir aussi l’article de l’ESA à ce sujet.
 
 
 
 
 
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TIANGONG 1 :.AMARRAGE, DÉSAMARRAGE ET RETOUR SUR TERRE DE LA CAPSULE. (23/11/2011)
 
 
La dernière fois, nous avions laissé l’embryon de station spatiale chinoise formée par le module Tiangong et la capsule Shenzhou-8 dans l’espace autour de la Terre.
 
Depuis la Chine a procédé à d’autres tests d’amarrage et de désamarrage en orbite avec succès.
 
Sur cette photo on voit le vaisseau Shenzhou pris depuis le module Tiangong.
 
Ensuite la capsule Shenzhou a regagné la Terre et a atterri automatiquement en territoire chinois.
 
L’année prochaine, deux nouveaux essais d’amarrage devraient avoir lieu, dont un avec des astronautes.
 
Quelques photos de l’amarrage et du désamarrage pris en orbite par les caméras de bord.
Crédit : Xinhuanet
Atterrissage de la capsule Shenzhou 8 en Mongolie intérieure le 17 Novembre 2011 après 17 jours en orbite.
 
 
 
 
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2005 YU55 : IL NOUS A FRÔLÉ VRAIMENT! (23/11/2011)
 
 
Photo radar de l’astéroïde lors de son passage près de la Terre.
 
Crédit photo :  NASA/JPL-Caltech
 
Comme prévu, l’astéroïde 2005 YU55 nous a frôlé le 8 Novembre 2011 ; à cette occasion le radio télescope de 70m de Goldstone en Californie a pris des images radar de celui-ci, la NASA a monté en boucle ces images dans une petite vidéo que vous pouvez aussi voir ci-après.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cette vidéo comprend 28 images de l’astéroïde ; la résolution est de l’ordre de 4m par pixel, la période de révolution réelle de l’astéroïde est de 18 heures. En clignant des yeux, on peut apercevoir certains détails de surface.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
La Planetary Society publie un blog intéressant sur ce passage, on y voit notamment cette vidéo de l’approche mais en images gif peut être plus agréable à regarder en tout cas plus facile à mémoriser. Thank you Emily !
 
Images vidéo de ce survol provenant de différentes sources.
 
Le satellite Swift voit aussi l’astéroïde.
 
Très intéressant, nos amis Allemands du MPE ont programmé Herschel pour qu’il puisse suivre 2005 YU55, il a même mesuré sa température de surface et a calculé son albédo : 6%.
 
Article du Monde.
 
Article du portail scientifique français à ce sujet.
 
 
 
 
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PHOBOS : POUR MARS, C’EST PERDU! (23/11/2011)
 
 
L’ambitieuse sonde martienne Russe Phobos-Grunt, n’a pas réussi a être mise sur la bonne orbite en partance vers Mars et Phobos après son lancement de Baïkonour le 8 Novembre 2011.
Elle est restée en orbite autour de la Terre, son moteur fusée Fregat a refusé de s’allumer pour changer d’orbite.
L’autonomie des instruments étant limitée ; nos amis Russes n’ont que quelques semaines pour essayer de réparer et de reprogrammer la sonde, en fait jusqu’au 21 Novembre, après cette date, la fenêtre de lancement vers Mars se ferme.
Certains à Moscou, pensent que si la problème pouvait être résolu, la sonde pourrait en désespoir de cause, être envoyée quand même vers…..la Lune ou vers un astéroïde. D’autres pensent que si la sonde se réveille dans les semaines qui viennent, un voyage sans retour vers Mars serait encore possible, bref, à suivre.
 
Mais, il reste un gros problème, on ne connaît pas encore la cause exact du problème : informatique ou matériel.
 
Si rien ne se produit, la rentrée dans l’atmosphère terrestre pourrait se produire mi Janvier 2012.
 
 
 
 
 
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HUBBLE:.LES GALAXIES RECYCLENT! (23/11/2011)
Crédit NASA/ESA/STScI
 
 
Le télescope spatial Hubble vient de nous prouver encore une fois son grand intérêt ; il vient de montrer que dès le début de l’Univers, les galaxies se sont mises à recycler l’Hydrogène et les éléments lourds afin de donner naissance à de nouvelles générations d ‘étoiles.
 
Ce recyclage permanent permet de prolonger leur période où elles peuvent former des étoiles sur une dizaine de milliards d’années.
 
Ces résultats sont la conclusion d’observations du COS (Cosmic Origins Spectrograph) de Hubble.
Le COS peut détecter de la matière invisible dans le halo de notre Galaxie et d’autres galaxies.  Cette matière invisible est composée de matière ordinaire (H, He, et éléments lourds) par opposition à la matière noire composée de particules encore inconnues.
 
 
Le quasar distant émet de la lumière qui traverse le plasma qui entoure la galaxie située sur le chemin optique. Dans l’UV, le COS est sensible à l’absorption de nombreux éléments lourds ionisés comme : N, O, Ne … Le dosage de ces éléments sert ensuite à estimer la masse du halo
La couleur et la forme d’une galaxie dépend largement  du gaz situé dans son halo.
Les observations spectrales de Hubble montrent que les galaxies comme la nôtre recycle ce gaz tandis que les galaxies qui ont des taux de formation d’étoiles très importants perdent ce gaz dans l’espace
inter galactique et deviennent ainsi rouges puis mortes.
 
 
La couleur et la forme des galaxies dépendent donc de façon importante du gaz présent dans leurs halos.
Les observations du COS des étoiles lointaines démontrèrent qu’une importante quantité de ces nuages d’Hydrogène ionisé s’effondrent dans le halo géant de notre Galaxie. Ces nuages se situent approximativement à 20.000 années lumière du disque galactique et contiennent suffisamment de matière pour allumer 100 millions de Soleils.
Une grande partie de ce gaz est « recyclé » et provient de la formation de nouvelles étoiles et de super novæ.
 
Ce gaz recyclé provenant de ce vaste réservoir, fournit l’équivalent d’une masse solaire chaque année, ce qui est le taux de formation actuel d’étoiles de notre Galaxie. À ce rythme là, la Voie Lactée fabriquera des étoiles pendant encore un milliard d’années.
 
En ce qui concerne d’autres galaxies, après étude de 40 galaxies, les astronomes ont remarqué que les galaxies à taux de formation d’étoiles rapide, possédaient un halo de plasma chaud (Oxygène principalement) qui s’étendait à plus de 450.000 al du disque. On a mesuré jusqu’à un milliard de masses solaires dans ce halo.
Ce gaz n’a d’ailleurs pas été trouvé dans les galaxies qui ont arrêté de produire des étoiles, ce qui tend à prouver que ce gaz contenant des éléments lourds, a été éjecté dans le halo au lieu d’être utilisé par la galaxie elle même pour créer des planètes par exemple.
 
L’éjection de gaz dans le halo semble bien être le facteur décisif du destin des galaxies.
 
Les données du COS indiquent aussi que les galaxies formant très rapidement des étoiles (de l’ordre de 100 masses solaires par an) peuvent projeter ce gaz de 2 millions de degrés à des vitesses énormes dans l’espace inter galactique, vitesses suffisantes pour échapper à l’attraction de ces galaxies.
La lumière émise par ces plasmas chauds n’est pas dans le domaine visible, mais elle peut être mise en évidence par le fait qu’elle absorbe certaines couleurs (UV) émises par des quasars lointains.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
 
The Cosmic Origins Spectrograph par James C. Green de l’UC Boulder.
 
Les articles parus dans Science Mag (seuls résumés accessibles sinon, il faudra payer pour voir!!)
 
Le site de Hubble.
 
La même actualité vue par le télescope du Keck.
 
 
 
 
 
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LRO : LA LUNE , VOUS NE L’AVEZ JAMAIS VUE COMME CELA! (23/11/2011)
(crédit photo : NASA/GSFC/Arizona State University)
 
 
La NASA et l’équipe scientifique qui dirige la sonde lunaire LRO, viennent de livrer au public une carte topologique haute résolution de la face cachée de notre compagne.
 
Cette carte est basée sur les relevés de la caméra grand angle à bord de la sonde (la WAC : Wide Angle Camera) elle montre des détails meilleurs que 100m, ce qui est un record pour une caméra si minuscule (elle tient dans la paume de la main). Bien entendu, les connaisseurs apprécieront qu’elle a été construite par la célèbre société MSSS (Malin Space Science system) de San Diego qui a aussi des caméras à bord de sondes martiennes.
 
Credit: NASA's Goddard Space Flight Center/ DLR/ASU
 
 
 
Cette carte peut être actualisée tous les mois! Elle est constituée de près de 70.000 photos de base.
 
 
Un APOD à ce sujet.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Le site de LRO. Et sa galerie d’images.
 
Plus de détails sur ces photos sur le site de la mission.
 
La NASA vous permet aussi de voir ces sites en détail.
 
Les vidéos correspondantes au GSFC. Je vous recommande notamment celle-ci qui explique la mission et les sites explorés.
 
Le site de LRO au GSFC.
 
 
 
 
 
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VU D'EN HAUT :.LES CANARIES. (23/11/2011)
(crédit photo : ESA)
 
 
 
La caméra MERIS du satellite Envisat de l’ESA a pris le 9 Novembre 2011, cette superbe photo de la région des Iles Canaries situées au large du Maroc.
 
On y découvre un volcan sous marin en activité situé au Sud de l’île El Hierro, les Canaries sont composées de 7 îles principales.
 
Les émanations de ce volcan ont décoloré l’eau ce qui est très visible depuis l’espace.
 
 
 
 
 
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LES MATHÉMATIQUES DE L'ASTRONOMIE PAR B LELARD (23/11/2011)
 
Voici une nouvelle rubrique dans vos Astronews, suite à une demande forte, notre ami Bernard Lelard, Président de l'Association d'astronomie VEGA de Plaisir (Yvelines) se propose de nous faire découvrir la genèse des mathématiques qui ont été utiles à l'Astronomie dans cette rubrique qui comportera de nombreuses parties.
Les parties précédentes :
 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 1 Géométrisation de l'Espace . (28/02/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 2 La Mésopotamie . (13/03/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 3 Thalès . (27/03/2008) 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 4 Anaximandre et Pythagore . (19/04/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 5 Platon (1) . (10/05/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 6 Platon (2) p. (19/06/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 7 Aristote et Pythéas . (03/07/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 8 Alexandre le Grand . (09/09/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 9 Alexandrie et Aristarque . (06/11/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 10 Euclide et les géométries . (19/12/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 11 Archimède et son palimpseste . (11/01/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 12 L'idée géniale d'Ératosthène  (30/01/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 13 Coniques et orbites d'Apollonius  (22/02/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 14  360° et les étoiles d’Hipparque . (27/03/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 15 Nicomède, Poseidonios, et les derniers grands . (27/04/2009) 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 16 Les écoles, les Chinois etc . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 17 Indous, Mayas et autres . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 18 Les Romains, Ptolémée et Galilée . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 19 D'Hypatie aux maths arabes . (06/08/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 20 Les maths des étoiles à Bagdad . (22/09/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 21  Les sages d’al-ma’mun et le Ptolémée des arabes (27/10/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 22 La petit nuage d'Al Sufi et la règle de trois. (04/12/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 23 les zij des astronomes musiciens par B Lelard. (04/02/2010)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 24  Aristote au Mont Saint Michel par B Lelard. (02/04/2010)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 25 : Univ. de la Sorbonne à Oxford par B Lelard. (17/05/2010)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 26 :Oresme, Einstein du XIV ième siècle (28/08/2010)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 27 :  Peuerbach, Müller,  La Trigo et Copernic (26/10/2010)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 28 : Copernic et la ronde des planètes. (22/01/2011)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 29 : La Nova de Tycho sur la table de Kepler. (05/05/2011)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie :.Partie 30 : L’œil de Kepler. (17/08/2011)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie :.Partie 31 : 83 Prix Nobel à Cambridge. (10/10/2011)
 
 
 
 
PARTIE 32 :. LES YEUX DE GALILÉE 1/2
 
 
Au cours de notre périple de septembre à Cambridge, après le Newton Bridge du Queens’ College et à l’angle des rues Silver Street et la fameuse King’s Parade se trouve le Caius and Gonville College. Fervent enregistreur des documentaires « the World of Stephen Hawking » sur National Geographic TV, j’ai voulu voir le porche gothique entouré de lierres d’où Hawking apparaît lentement  au générique de ses films pilotant en clignant de l’œil sa chaise roulante et cahotant sur les pavés du vieux collège. Gonville and Caius : le quatrième plus ancien collège de Cambridge (1348, refondé en 1557), 12 prix Nobel, est le temple mondial des mathématiques et l’expression du mariage de la cosmologie et des mathématiques.
Avec pour professeurs : Newton, Hawking pendant 29 ans à la Lucasian Chair, Dirac au nom et aux ancêtres français, qui dès 1928 formula une théorie quantique réconciliant Schrödinger et Heisenberg puis, incluant les travaux de Pauli, inventa le positron image symétrique d’une solution de sa fameuse équation. Le positron, antiparticule de l’électron,  visuellement découvert en 1932 par Anderson piégeant les rayons cosmiques avec Millikan dans la « Chambre à brouillard de Wilson –inventée au Cavendish Laboratory … Cambridge- » , l’électron avait été découvert 2 rues en face par JJ Thomson en 1897, prix Nobel 1906. Et Dirac avec son positron  inventa l’antimatière tout droit sortie de son équation.
 
Aujourd’hui les students en mathématiques de Cambridge suivent leurs cours sur les ordinateurs géants du CMS (Center of Mathematical Sciences), DPMMS (Department of Pure Mathematics and Mathematical Statistics) et du DAMTP (Department of Applied Mathematics and Theorical Physics). Celui ci se trouve sur Madingley Road, juste à côté du « Institute of Astronomy ». Ainsi réunies l’Astronomie et les Mathématiques, Madingley Road devrait s’appeler AstroMath Road.
 
C’est encore au Gonville and Caius College que Robert Recorde inventa en 1557 le signe « = » utilisé pour la première fois dans son livre « The Wetstone of Witte ». Egalement Georges Green (1793, 1841), le boulanger meunier de Nottingham boursier et élève tardif  à 40 ans au Gonville publia « Essai sur l’application de l’analyse mathématique aux phénomènes de l’électricité et du magnétisme » qui servit tant à Maxwell et à ses fameuses équations, point de départ de l’industrie électrique (tout de même), de notre confort moderne et de la Relativité Restreinte.
 
 
Hawking donc, de Gonville College, 6 ans avant sa retraite, publia en 2003 « On the Shoulders of Giants », « Sur les épaules des Géants ». Cette expression vient du XII ième siècle où Bernard de Chartres écrivait déjà : « Nous sommes des Nains assis sur des épaules de Géants, si nous voyons des choses plus lointaines qu’eux, ce n’est pas à cause de la perspicacité de notre vue, ni de notre grandeur, c’est parce que nous sommes élevés par eux ».
Newton utilisa la formule en disant que ses découvertes s’appuyaient sur celles des Anciens. Blaise Pascal dans les Pensées alla plus loin encore : « "... parce que, (les Anciens) s'étant élevés jusqu'à un certain degré où ils nous ont porté, le moindre effort nous fait monter plus haut, et avec moins de peine et moins de gloire nous nous trouvons au-dessus d'eux. C'est de là que nous pouvons découvrir des choses qu'il leur était impossible d'apercevoir. Notre vue a plus d'étendue, et, quoiqu'ils connussent aussi bien que nous tout ce qu'ils pouvaient remarquer de la nature, ils n'en connaissaient pas tant néanmoins, et nous voyons plus qu'eux."
En lisant cela il est tellement regrettable que les intellectuels de la Révolution Française, pour justifier leur guerre, parlaient de « Siècle des Lumières » faisant fi de l’évolution des idées depuis la nuit des temps et rendant obscurs des générations de découvreurs.
 
 
Les Géants de Stephen Hawking, qui sont pour lui, avec leurs textes fondateurs, les marches de la connaissance de l’Univers sont :
 Copernic (« De la Révolution des Sphères Célestes) », Kepler (« Le Secret du Monde »), Newton (« Les Principes mathématiques de la Philosophie du Monde) », Einstein (« La Relativité ») et le premier d’entre eux : Galilée (« Dialogues sur les deux grands Systèmes du Monde »).
 
 
Astronome, mathématicien, physicien, médecin, musicien Galilée est un des plus grands scientifiques de l’Humanité bien que le terme « scientifique » soit pour moi réducteur et trop souvent arrogant.
Galilée fonda la méthode expérimentale, fut le créateur de la dynamique, de la mesure du temps, de la relativité, il trouva les lois de la chute des corps, le principe d’inertie, la loi de composition des vitesses, le mouvement parabolique des projectiles, les ondes stationnaires, les intervalles musicaux, le thermomètre à densité, le microscope et surtout la lunette astronomique avec laquelle il découvre les cratères de Lune, les taches solaires (et donc le mouvement de rotation du Soleil), les phases de Vénus, les satellites de Jupiter dont le mouvement valide l’héliocentrisme de Copernic. Galilée écrira le premier vrai livre d’astronomie basée sur l’observation, avec des dessins de choses vues pour la première fois : « Sidereus Nuncius ».
 
 
 
Mais parler de Galilée est en France compliqué car il faut évoquer le rôle de l’Église Romaine et des impardonnables crimes de l’Inquisition. Les opinions et les jugements sont rapides, définitifs et surtout sans contrôles. L’Inquisition et sa condamnation de Galilée sont des taches, aujourd’hui encore, dans l’histoire de l’Église.
Pour comprendre la condamnation de Galilée et le revirement salutaire de l’Église qui ne prit fin qu’en 1992 (presque 4 siècles) il faut placer les faits dans leur Histoire.
L’académicien Daniel Rops étudia la longue histoire de l’inquisition à partir de l’hérésie cathare qui ébranla la chrétienté au Moyen –âge du XII au XVI ième siècle. Elle se prolongea en Espagne jusqu’à ce Joseph Bonaparte, alors roi de l’Espagne envahie par son frère Napoléon, l’abolit en 1808 (et Ferdinand VII la rétablit un temps).
Bien que la répression de l’hérésie par le crime soit contraire à l’idéal évangélique il faut remonter les siècles pour comprendre.
 
 
L’empereur Constantin et le premier sol  (sou)
 
Collection monnaies antiques  B.Lelard
 
 
 
 
 
 
L’Édit de Milan, en 313, acte que l’empereur romain Constantin met fin à la persécution des chrétiens et devient le protecteur de la Chrétienté ainsi que ses successeurs, se considérant même comme des évêques du dehors et s’occupant en fait des affaires matérielles de l’église. C’est le « césaropapisme ».
Alors que l’empire romain décline vite, l’Église devient spirituellement très forte dans le souvenir de ses apôtres et martyrs, les évêques étant alors très populaires et nouveaux protecteurs des populations.
L’État ne soutient plus l’Église : c’est l’Église qui soutient l’État et le remplace dans l’opinion des gens.
Au Vème siècle l’empire romain s’écroule face aux invasions des barbares (Rome est occupée par les Wisigoths d’Alaric).
Le 11 mai 330 l’empire se scinde en deux : Byzance devient Constantinople (la ville de Constantin, renommée  Istanbul en référence de l’attaque des Turcs le 29 mai 1453, le mardi noir des Grecs encore honni aujourd’hui), le Pape se fixera à Rome, capitale de l’Empire d’Orient et d’Occident (là où est enterré Saint Pierre, au Vatican d’où les archéologues viennent de retrouver sa tombe) mais en 1054 le Schisme d’Orient créera le monde orthodoxe modifiant ainsi la géopolitique de la région qui a aujourd’hui encore des conséquences (l’Église Orthodoxe grecque ne paye toujours pas, comme beaucoup, l’impôt grec et le nouveau Premier ministre Papademos prête serment devant Hiéronyme II le patriarche d’Athènes ; il faut imaginer la scène en France avec le Premier Ministre et l’évêque de Paris !). 
 
 
En 451 Attila menace aussi Paris : l’archidiacre d’Auxerre annonce aux parisiens  que son évêque, Germain, en mourant, témoigne du rôle de Geneviève qui sauvera Paris en mobilisant la population.
L’annonce se traduira par la construction de l’église Saint Germain l’Auxerrois face au Louvre et Geneviève devenue sainte sera enterrée en 502 au « Mons Lucotitius », c’est à dire la Montagne Sainte Geneviève où se trouva un temps l’École Polytechnique.
La châsse de la Sainte repose aujourd’hui dans la Tour Clovis (car le roi des Francs est aussi enterré là) dans la cour du lycée Henri IV derrière le Panthéon.
 
Il faut donc bien comprendre, avec Rops, que la société du Moyen Age repose en totalité sur l’Église et son organisation de la société, rôle que l’Église assumait à son corps défendant en comblant un vide d’État.
Toute l’ambiguïté de sa place est là et, historiquement, cela explique bien des choses oubliées.
Dés lors l’Église va se protéger pour protéger les populations. Vers l’an 1.000, venant d’Orient, l’hérésie cathare (du grec klatharos : pur) veut bouleverser les fondements de l’Eglise donc la Société.
Une nouvelle doctrine naît depuis le Perse Mani pour qui tout est blanc ou noir, pur ou impur (manichéisme).
L’Église va d’abord recourir à la charité chrétienne pour ramener les brebis égarées. Mais devant l’ampleur des conversions cathares, des troubles publics (Robert le Pieux (oups) en 1022 commencera à faire exécuter des hérétiques cathares qui répandaient l’anarchie, exécutions vigoureusement condamnées par l’Église).
L’Église doit réagir puisque de fait elle est responsable de la sécurité publique et doit constituer une instance pour réprimer « l’anarchie spirituelle ». L’Inquisition va naître de cette attitude à l’origine pacifique et tolérante.
 
 
Le concile du Latran de 1139 décide que l’Église doit désigner aux pouvoirs publics (le bras séculier) les hérétiques fauteurs de troubles. Église aura donc uniquement un rôle de « juge d’instruction moderne » -« inquisition vient du latin « inquisitio » qui veut dire « enquête »- et transmettra au pouvoir civil le soin et la responsabilité de châtier les hérétiques.
Nous sommes encore loin de l’idée de l’Inquisition torturant.
 
Cette belle mesure fut sans effet et le phénomène empira au point de devenir un problème majeur d’ordre public.
A Vérone en 1184 le pape Lucius III décida que dans chaque diocèse une structure sera chargée de poursuivre les hérétiques.
Avec cette délocalisation l’Inquisition est née. Mais les chefs des diocèses, les évêques, étaient des pasteurs gentils et le mal continua d’empirer à grande échelle. En 1198, voyant que les Cathares se proclamaient au dessus des lois, incendiaient les églises, provoquaient, tuaient en se disant impunis, le nouveau pape Innocent III transfèrent aux légats le pouvoir de pourchasser les hérétiques.
Rien n’y fit : en janvier 1208 le légat du pape, Pierre de Castelnau, est assassiné par des cathares près d’Arles sur les terres du Comte de Toulouse Raymond IV.
 
Cet assassinat déclencha la Croisade des Albigeois (septembre 1213) avec le sac de Béziers (« tuez les tous : Dieu reconnaîtra les siens ») et le bûcher de Montségur en Ariège. Cette croisade eut des conséquences inouïes : une branche de mon arbre généalogique prend racine dans un petit village cathare entre Aude et Ariège et huit siècles après on parle toujours de « l’invasion du Nord », des jurons mauvais (amorri pour Amaury) nomment encore les chefs croisés, l’origine des accents méridionaux vient de la créolisation de la langue d’oïl imposée par le Nord et les gens du Sud ont une méfiance ancestrale pour tout ce qui vient du Nord.
Le pape Grégoire IX décide en 1231 de confier aux moines dominicains et franciscains la répression des hérétiques.
Le premier Grand Inquisiteur est nommé l’année suivante. Les moines trouvent et interrogent les témoins de pratiques hérétiques.
Les témoins sont rares et l’inquisition est vite à charge. Le mariage du droit civil et du droit canon monopolisé par l’inquisition va autoriser tous les débordements.
En 1252 la bulle papale  « Ad Extirpenda » va autoriser la torture à condition qu’elle ne conduise ni à la mutilation, ni à la mort et autorise des exemptions (vieillards, enfants, femmes enceintes).
L’Inquisition mauvaise est née. Dans les cas difficiles l’Inquisition (c’est à dire le tribunal religieux) demandera l’avis du jury de « boni viri », hommes bons, formé de 30 à 100 hommes de bonne foi (d’où le terme) et de bonnes mœurs.
Bien que l’Inquisiteur avait tous les pouvoirs (juge d’instruction, procureur, juge se saisissant des affaires), le condamné pouvait faire appel à la cour de Rome. C’est donc l’Inquisition qui a inventé la notion de jury populaire et non pas les Révolutionnaires français.
 
 
Tous les abus se produisirent. Il y eut la terrible variante espagnole, accentuée par la Reconquista destinée à libérer l’Espagne occupée pendant 800 ans (huit siècles) par les musulmans.
Selon les « Reyes Catholicos » vainqueurs lors de la prise de Grenade en 1492 il fallait « purifier » le royaume en chassant juifs et musulmans ou en les convertissant. Les faux convertis dénoncés étaient sévèrement jugés par l’Inquisition et les non convertis seront chassés. J’ai appris à mes dépends qu’il ne fallait pas poser la question aux guides de l’Alhambra de Grenade.
 
Les juifs chassés se réfugieront au Maghreb (ancêtres d’Enrico Macias, de Roger Hanin), les Sépharades à l’accent Pied Noir, et en Europe de l’Est (Pologne, ancêtres de Roman Polanski du ghetto de Cracovie) les Ashkénazes des Ghetto avec les chapeaux et les bas de soie de Rabbi Jacob.
L’Inquisition Espagnole se déchaînera dans les colonies du Nouveau Monde après la conquête de Christophe Colomb sponsorisé par les mêmes rois, la même année de leur victoire de Grenade (1492).
Quelle horreur, alors que depuis la terrasse du magnifique Alhambra j’ai pu voir en contre bas le quartier de l’Albayzin où se côtoient aujourd’hui la synagogue, l’église et la mosquée, avec, en fond, les neiges de la Sierra Nevada après les amandiers.
L’Inquisition va se radicaliser selon les pays et, en Toscane, Galilée dès 1616, en partie par ses provocations, va tomber dans ses filets dans une ambiguïté encore incomprise.
 
 
 
Galileo Galilei est né à Pise le 14 février 1564, 8 ans avant Kepler.
 
Dans une famille aisée de petite noblesse de médecins et de fonctionnaires. Kepler traversera l’Europe des Guerres de Religions, Galilée vivra la Renaissance Italienne et son illumination artistique.
Sa mère est Giulia (prénom à la mode en France) Ammannati di Prescia et son père : Vincenzo Galilei est luthier, compositeur et musicologue.
 
 
 
Il fut élevé, en pleine Renaissance italienne, dans une famille où l’on chérissait les Arts et les idées nouvelles. Galilée était doué en musique et il aurait pu être musicien professionnel comme son frère Michelangelo.
La famille quitte Pise et s’installe à Firenze (Florence) où le prêtre Jacopo Borghini s’occupe de son éducation, révélant un sens inné manuel. L’enfant Galilée construit des maquettes, s’intéresse aux machines compliquées de Leonardo (da Vinci).
Le jeune Galilée est envoyé étudier au monastère jésuite de Santa Maria de Vallombrosa situé à 5 lieues.
Il a 14 ans en 1578 lorsqu’il devient novice : son père a peur qu’il devienne ecclésiastique et le retire du collège prétextant une réelle maladie des yeux de Galilée.
Tout comme Kepler, malade des yeux, la maladie des yeux de Galilée va le tourner vers les nouvelles lunettes polies dans la lointaine Leipzig. L’astronomie doit tout aux photons détectés par des malades des yeux : Kepler, de sa vue trouble, inventera l’oculaire en disséquant les globes oculaires d’animaux, Galilée combinera empiriquement les lentilles convexes et concaves pour satisfaire le doge de Venise afin de voir les bateaux ennemis au delà du Lido, et Lipersshey inventa le tube pour réduire le champ et canaliser les photons alors inconnus.
 
En 1581 Vincenzo Galilei inscrit son fils à l’université de Pise pour suivre les cours de médecine comme son ancêtre médecin Galilaeus de Galilais. Quatre ans après des études ponctuées de chahuts, de meneur de manifestations, l’incontrôlable et imprévisible étudiant Galilée rentre à Florence et s’essaye aux mathématiques sur les conseils d’un ami de la famille Ostilio Ricci lui même élève du célèbre Tartaglia le vainqueur du concours des 30 équations du 3ème degré.
Ricci va avoir une grande influence sur Galilée car il mêle théorie et expérience, domaine où Galilée va bientôt exceller.
 
 
 
A 19 ans pendant les offices de la cathédrale de Pise il s’ennuyait en regardant l’isochronisme du pendule, utilisant son pouls pour chronométrer les oscillations du lustre. Il invente donc le pulsomètre.
 
Il démontre des théorèmes sur le centre de gravité dans un article : « Theoremata circa centrum gravitatis solidum ».
 
En 1586 il reconstruit la balance hydrostatique d’Archimède.
 
 
 
En 1588 il présente un exposé à l’Academia Fiorentina sur la géographie dans « l’Enfer » de Dante avec de nombreuses références mathématiques qui vont impressionner le mathématicien et astronome (AstroMath) Guidobaldo del Monte. Celui ci le recommande à son frère, le cardinal Del Monte, qui le présente au duc de Toscane Ferdinand Ier de Médicis.
La protection d’un prince est à cette époque où le CNRS n’existe pas est indispensable pour obtenir bourse, chaire et pension.
Point n’est encore besoin de diplôme. Galilée obtient donc la chaire de mathématiques à l’université de Pise en 1589.
 
Sa leçon inaugurale aura lieu le 12 novembre 1589. Il a 35 ans et dans son cours il va démolir les théories d’Aristote, alors référence officielle y compris pour l’Église, sur le mouvement des corps.
Il rédigera un cours traité « De motu » indiquant, contrairement à Aristote, que les mouvements naturels et forcés ne font qu’un. 
Il lancera du haut de la tour penchée de Pise sa fameuse expérience de chute de 2 corps reprise lors de la mission des astronautes d’Apollo 15 sur la Lune sans atmosphère avec une plume et un marteau.
 
Voir cette vidéo de l’époque qui le prouve :
 
http://video.google.com/videoplay?docid=-8041527767238700731
 
 
En faisant rouler des billes sur un plan incliné il va chercher les lois d’un mouvement sur une surface que formalisera Newton. Galilée fut le premier a utiliser les mathématiques pour quantifier une expérience, en cela il est le père de la physique mathématique.
 
L’université de Pise ne payait pas cher ses professeurs (60 écus d’or par an). La mort de son père en 1591 l’oblige à subvenir aux besoins de sa famille et l’oblige à chercher une chaire beaucoup plus lucrative.
Malgré les tentatives de Jean II de Médicis, le fils de Cosme Ièr, Guidobaldo lui fait obtenir la chaire de mathématique de l’université de Padoue, chaire que le malheureux Bruno Giordano (brûlé par l’Inquisition en 1600 pour idées contraires à la doctrine de l’Église - pluralité des mondes -) avait convoité en 1591.
La prestigieuse université était sous l’autorité de la prestigieuse et riche République de Venise à laquelle appartenait Padoue.
À Venise l’Inquisition a peu d’influence (bien qu’elle finisse par arrêter Giordano en 1592).
Galilée est libre, il profite de la largesse d’idées de la Sérénissime qui dispose d’un formidable arsenal et des verreries de Murano bien utiles lorsqu’il s’agira de polir des lentilles.
En 1593 Galilée dispense des cours de mathématiques, d’astronomie (AstroMath), de mécanique appliquée et d’architecture militaire.
Il est célèbre et il publie le Trattato di Forticazioni et di Meccaniche destiné à ses étudiants qu’il héberge chez lui.
Il démontre que le canon doit être pointé à 45° pour la meilleure portée.
En 1597 il fabrique le compas de proportion, ancêtre de la règle à calcul, avec un grand succès commercial, ce qui est important car Galilée dépense beaucoup et est toujours à cours d’argent.
Il rencontre Marina Gamba qui sera sa maîtresse jusqu’en 1610.
Bien que vivant séparés ils auront 3 enfants : Virginia en 1600, Livia en 1601 et Vincenzo en 1607.
Lorsqu’il se sépare de Marina il a la garde des enfants. Il placera les filles au couvent d’Arcetri. Virginia deviendra sœur Marie Céleste parce que son père observait les étoiles !
 
 
1604 est pour Galilée une année faste : en juillet il  montre sa pompe à eau, en octobre il trouve la loi du mouvement uniformément accéléré, en décembre il observe à l’œil nu une nova dont il tirera une leçon (Dialogo de Cecco di Ronchitti in Perpuosa de la Stella Nova) avec Girolamo Spinelli.
La vision d’une étoile qui apparaît et disparaît le trouble car ce phénomène contredit la théorie d’Aristote d’inaltérabilité des cieux. Galilée est déjà convaincu de la thèse héliocentrique de Copernic, il l’écrit à Kepler, mais son goût de l’expérimentation le pousse à trouver une démonstration. Il continue des expériences sur les armatures d’aimants.
 
Galilée avait mal aux yeux et cherchait des bésicles.
En mai 1609 Galilée reçoit une lettre d’un ancien étudiant, Jacques Badovere, qui lui apprend qu’un hollandais, Hans Lippershey, aurait inventé un tube avec une lentille à chaque extrémité permettant de voir des objets éloignés et, grossissant 3 fois.
En fait un certain Zacharrias Janssen vendait déjà des « tubes de rapprochement » dès septembre 1608 à la Foire de Francfort.
Ce tube servait aux militaires et aux curieux.
Muni de cette seule indication Galilée construit lui même une lunette en octobre 1609 avec un tube muni de 2 logements pour fixer l’objectif et l’oculaire.
Galilée ne connaît rien en optique mais se base sur ses connaissances en calcul de perspectives.
En intervertissant 2 lentilles une convergente et l’autre divergente , il savait que la convergence grossissait des images rendues floues, la divergence rapetissait les images devenues nettes.
Tout était dans la combinaison des deux. Galilée a consigné tous les détails de l’opération en 1611.
 
 
La lunette de Galilée était longue de 927mm, l’objectif était une lentille convexe convergente de 37mm de diamètre avec une focale de 930 mm. L’oculaire est une lentille concave, donc divergente, de 22mm de focale 47,4mm.
Le grossissement était de 21 soit 3 fois plus que la lunette hollandaise.
 
Le 21 août 1609 Galilée s’empresse de montrer son invention au Sénat de Venise en haut du Campanile.
Les sénateurs émerveillés voient Murano situé à 2,5 km comme s’il était à 300m.
Galilée fait don de son invention au Sénat, en lègue les droits à la Sérénissime qui, en retour confirme son poste à Padoue à vie en doublant son salaire. Galilée n’aura plus de problèmes de fin de mois.
 
Le 25 octobre 1609 sous le ciel non pollué de Florence Galilée observe dans un flou relatif les cratères de la Lune, Jupiter et les taches solaires protégé par un verre fumé.
 
 
Sur les conseils du prince Federico Cesi, fondateur de l’Academia dei Lincei (l’académie du Lynx), Galilée nommera sa lunette « telescopium » du grec « tele, télé » loin et « scopien  skopein » voir, ainsi que les lunes de Jupiter « satellitis » nom des esclaves chargés de transporter le lourd paquetage et les armes des soldats romains afin que ceux ci arrivent frais pour le combat.
Selon certains biographes le terme « satellite » aurait été trouvé par Kepler.
Galilée en observant le terminator sur la Lune en déduit des montagnes et des cratères semblables à ceux du Vésuve, de l’Etna et du Stromboli. Ce qui contredit encore Aristote qui voyait une lune lisse.
 
 
 
Galilée découvre la vraie nature de la Voie Lactée par sa multitude d’étoiles, il dénombre les étoiles de la constellation d’Orion, trouve 50 étoiles dans les Pléiades et distingue des amas d’étoiles pris pour étoile unique à l’œil nu.
Le 7 janvier 1610 Galilée pointe 3 petites « étoiles » à côté de Jupiter.
Nuit après nuit il note la position de ces 3 points, qui sont maintenant 4.
Ce sont les satellites de Jupiter qui vont prouver que le système copernicien ressemble à ce système.
Le 12 mars 1610 Galilée publie à Venise le premier livre d’astronomie d’observation dédiée au Grand Duc de Toscane Cosme II de Médicis son ancien élève et sponsor, livre qu’il nomme « Sidereus Nuncius », « Le Messager des Étoiles » dans lequel il détaille ses découvertes, les satellites de Jupiter sont appelles les étoiles Médicées, plus tard ils seront appelés « les satellites galiléens ».
Pour Galilée Jupiter et ses satellites sont un modèle de système solaire : les orbes de cristal d’Aristote n’existent pas parce que tous les corps, à l’exception de la Lune, ne tournent pas autour de la Terre.
 
 
 
Et Galilée va commettre sa première erreur : il quitte Venise, où la République le protégeait un peu de l’Inquisition, et va faire la vedette à Florence et à Pise. Le 10 avril 1610 il organise une observation à la Cour de Toscane, puis va redonner des cours à Padoue.
Kepler donne raison à Galilée pour le système copernicien et lui demande une lunette.
Refus de Galilée qui veut l’exclusivité et n’aime pas le protestant Kepler qui a une réputation d’astrologue.
Pourtant celui ci (Kepler) publie en septembre 1610 « Narratio » un compte rendu précis de son observation des satellites joviens qu’il finit par voir en empruntant pendant 2 nuits une lunette.
C’est dans ce livret que Kepler aurait écrit pour la première fois le mot « satellite », repris par Galilée.
 
Le 10 juillet Galilée quitte définitivement Venise car il est nommé Premier Mathématicien de l’Université de Pise et Premier Mathématicien et Premier Philosophe du Grand Duc de Toscane.
Le 25 juillet il observe Saturne sans voir les anneaux (découverts par Huygens 50 ans plus tard) mais, dit-il,  avec 2 « oreilles ».
 
En septembre il découvre les phases de Vénus que l’on ne peut expliquer qu’avec un système héliocentrique.
Galilée dépose curieusement un brevet de découverte en écrivant : »SMAISMRMILMEPOETALEVNIPVENGTTAVIRAS » voulant être décrypté par : «AltissumunPlanetam tergeminum observavi », c’est à dire « j’ai découvert que la planète la plus haute est triple ».  
Le 29 mars 1611 Galilée est invité à Rome par le Cardinal Maffeo Barberini (futur pape Urbain VIII) pour une démonstration devant le Collège Pontifical à Rome ainsi qu’à l’Académie du Lynx.
Galilée reçoit un accueil triomphant : il est nommé 6ème membre de l’Académie.
Le 24 avril le Collège Romain, comprenant des jésuites, dont l’astronome Clavius, confirme au Cardinal que les découvertes de Galilée sont exactes, sans toutefois confirmer aussi ses conclusions coperniciennes.
 
Or le Concile de Trente (1545, 1563) décrétait que l’interprétation des résultats scientifiques incombait à l’Église, et plus précisément aux Jésuite majoritaires au Collège Romain.
Les jalousies et la suspicion des Jésuites vont lentement conduire Galilée vers les bancs de l’Inquisition.
Les partisans aristotéliciens du géocentrisme organisent l’opposition à Galilée, ne veulent pas perdre la face, sont jaloux de son succès et de sa fortune auprès du Grand Duc, et même de Rome.
Les attaques commencent sur l’origine des marées, sur le flottement de la glace sur l’eau (pour Aristote c’est la nature de la glace de flotter, pour Galilée c’est sa densité plus légère que l’eau).
C’est la bataille des corps flottants (activée par le professeur pisan Delle Combe) au cours d’un dîner chez le Grand Duc.
Ludovico delle Combe demanda alors à Galilée comment interpréter la Bible pour être en accord avec sa théorie.
La flèche est lancée, rien ne l’arrêtera et Galilée finira par sauver sa peau mais en perdra la vue.
 
Bernard LELARD.    (me demander des versions imprimables à bernard.lelard@gmail.com)
La suite au prochain numéro : « E  pur si muove », Galilée face à l’Inquisition
 
 
 
 
 
 
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MARS EXPRESS :.THARSIS THOLUS , SUPERBE VOLCAN MARTIEN ! (23/11/2011)
Crédits: ESA/DLR/FU Berlin (G. Neukum)
 
 
Les dernières images diffusées par Mars Express concernent un ancien volcan éteint de 8km de haut de la région volcanique de Tharsis, le Tharsis Tholus. Par rapport aux standard martiens, sa base de 150km en fait un volcan tout à fait moyen.
 
Mais ce qui en fait son intérêt, c’est sa forme dégradée et déformée aux cours des âges.
 
 
 
Image de Tharsis Tholus prise par la HRSC pendant 4 orbites en 2004. les couleurs correspondent aux altitudes : bleu= zéro, jaune = 3000m rouge = 5000m et marron beige = 8000m
Position de Tharsis Tholus dans la région des volcans de Tharsis,
il est à droite de Ascraeus Mons.
crédit carte : Inst of Arizona & GSFC.
 
 
On remarque que deux grandes parties de ce volcan se sont effondrées (flancs Est et Ouest) dans le passé.
Sa caldera centrale est presque circulaire : 32x24 km, elle s’est effondrée de près de 2700m lorsque la chambre magmatique s’est vidée.
 
 
Comme toujours, les excellentes qualités de cette caméra mise au point par nos amis Allemands de Berlin, permettent de donner de nombreuses vues en oblique comme celle-ci que j’ai choisie.
 
 
La vue en 3D anaglyphe (lunettes bleu rouge nécessaire).
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tout sur Mars Express sur votre site préféré.
 
 
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L’OBSERVATOIRE DE LA CÔTE D’AZUR : ÇA C’EST PASSÉ SUR FR-3….À MINUIT ! (23/11/2011)
 
 
Notre ami Jean Claude Thorel de Nice et habitué de l’Observatoire de la Côte d’Azur (OCA) nous signale qu’une émission très intéressante de 50 minutes est passée sur FR-3 Côte d’Azur tard dans la soirée malheureusement.
 
Cette émission est en principe toujours visible sur ce site, je l’inclus dans mes astronews pour vous rendre la tâche plus facile.
Ce film est sur Dailymotion. (5 secondes de pub avant le démarrage, désolé, je n'ai pas pu l'enelever)

 
Planète Côte d'Azur (documentaire - 16.11) par france3cotedazur

 
 
 
Voici ce qu’en dit le site :
 
Un dessinateur de BD à sa table à dessin nous relate l’incroyable odyssée de l’aéronautique et du spatial entre Cannes et Monaco.
Le dessinateur retrace la passionnante histoire de l’Observatoire de la Côte d’Azur : son implantation au sommet du Mont Gros à l’initiative du mécène niçois Raphaël-Louis Bischoffsheim, sa construction par Garnier et Eiffel, son développement dans les années 70 et son implication actuelle dans les découvertes astronomiques les plus fascinantes.
Au fil des pages de l’album, on suit aussi les exploits des pionniers de l’aviation, aux commandes d’improbables machines volantes. Qui se souvient d’Auguste Maïcon passant sous le pont du Var avec son frêle Caudron de toile et de bois ? Ou de Maurice Leger bricolant son prototype d’hélicoptère dans une salle du musée océanographique en pleine édification ?
Sans oublier les incroyables péripéties technologiques et humaines d’une entreprise désormais leader dans la fabrication de satellites. Née dans les années vingt sous l’impulsion d’Étienne Romano - un touche-à-tout fabricant d’hydravions - l’entreprise aujourd’hui appelée «Thales Alénia Space» a traversé toutes les étapes de la construction aéronautique et de la grande aventure spatiale internationale… Étrange histoire d’un site d’observation au sommet du mont Mounier, évasion spectaculaire en avion au nez des occupants italiens, exploits d’aviateurs aventureux et ingénieux, fantastique voyage vers Saturne de la petite sonde Huygens… Le film dévoile, durant 52 minutes palpitantes, une aventure méconnue, qui fait voyager le téléspectateur du ciel azuréen aux confins de l’univers...
 
 
Je ne peux que vous inviter à voir ce film qui nous permet de pénétrer les coulisses de cet Observatoire mythique et accessoirement nous donne le plaisir de revoir Jean Pierre Lebreton.
 
 
Merci à JC de nous avoir informé.
 
 
 
 
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LES MAGAZINES CONSEILLÉS.:.SCIENCE ET VIE DE NOVEMBRE. (23/11/2011)
 
 
 
Avec comme titre principal, le nucléaire sans Uranium, ce numéro est intéressant à plusieurs titres.
Tout d’abord sur le nucléaire :
 
« C'est un secret bien gardé : il existe une autre manière de produire de l'électricité nucléaire que celle mise en place depuis 50 ans ! En particulier, des réacteurs dits "à sels fondus", à base de thorium plutôt que d'uranium, feraient aussi bien, mais sans risquer de provoquer des Tchernobyl ou des Fukushima ! La solution rêvée pour l'avenir ? Encore faudrait-il que la filière revoit ses dogmes »
 
une vingtaine de pages sur ce thème.
 
 
De plus on pourra aussi consulter les articles suivants :
 
·        Le neutrino : Plus vite que la lumière ?
·        50 ans après la formule de Drake Où en est la recherche des extra-terrestres ?
·        Astéroïde : Itokawa a livré ses secrets.
·        Nuages : l'influence des rayons cosmiques se précise..
·        Pourquoi les déchets spatiaux sont devenus un problème.
 
Et les rubriques habituelles.
 
 
 
 
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Bonne Lecture à tous.
 
 
 
C'est tout pour aujourd'hui!!
 
Bon ciel à tous!
 
JEAN PIERRE MARTIN
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