Calendrier
Conférences et Évènements : ICI Compte rendus des conférences et événements
passés : ICI
Astronews
précédentes : ICI Infos Dernière Minute ICI
Sommaire de ce
numéro :
Un
cadeau de Noël signalé par notre ami Victor Gattegno : des fonds d'écran superbes
sur Mars.
qJP
Lebreton sur la mission Huygens : CR de cet événement à l'IAP (18/12/2005)
q100
ans après Einstein : CR de la conf. de T Damour à l'IAP conclusion du cycle
Einstein (18/12/2005)
qSNECMA
Vernon : Une visite exceptionnelle du fabricant des moteurs d'Ariane.
(18/12/2005)
qBon anniversaire SOHO :
10 ans de surveillance du Soleil. (18/12/2005)
qHayabusa :
Incertitude sur le recueil d'échantillons. (18/12/2005)
qCassini-Saturne
:.Retour sur Rhéa. (18/12/2005)
qCassini-Saturne :
De la couleur pour Hyperion! (18/12/2005)
qCassini-Saturne : Des
tourbillons dans l'atmosphère! (18/12/2005)
qLes rovers martiens
: Opportunity un an martien aussi! (18/12/2005)
qBuffy rend Pluton jaloux
: Un nouveau KBO de grande taille de découvert. (18/12/2005)
qLa NASA va lancer
New Horizons : Mission aux confins du système solaire. (18/12/2005)
qMars vu par un amateur
: C Bertincourt d'Élancourt. (18/12/2005)
qLa supernova qui avait 1000
ans : SN 1006 vue par Chandra. (18/12/2005)
qLivre conseillé : La
pomme et l'atome de S Balibar chez O Jacob (18/12/2005)
qLes magazines conseillés
: Espace Magazine n°18 avec article sur Pluton. (18/12/2005)
SOHO, satellite
construit par MATRA, suivant une coopération ESA/NASA vient de fêter ses 10
ans en orbite.
En effet ce
satellite d'étude du Soleil a été lancé le 2 Décembre 1995 par une fusée Atlas
de Cape Canaveral en Floride.
SOHO a été
développé pour répondre à certaines questions concernant notre étoile,
notamment :
·
quelle est la
structure et la dynamique interne du Soleil
·
pourquoi la
couronne solaire existe et surtout pourquoi est-elle plus chaude (1 million de degé)
que la photosphère (5500°C)
·
quel est la
source du vent solaire et d'où vient son accélération
Bilan de ces 10
ans :
SOHO nous a fourni
une quantité d'informations impressionnants sur le Soleil, de son intérieur
jusqu'à son atmosphère en passant par le vent solaire et son interaction avec le milieu interstellaire.
Les principaux
résultats sont :
·
Premières
images de la zone de convection et de
la structure des taches
solaires (sunspots) sous la surface
·
Mesure
précise de la structure thermique de la rotation interne et des flux gazeux de
l'intérieur solaire.
·
Premières
images de la "face cachée" du soleil!
·
Mesure liée
au vent solaire
·
Étude des
pôles solaires.
·
Découverte de
nouveaux phénomènes comme les ondes coronales et les tornades solaires.
·
Surtout :
établir une prévision météorologique du "temps" solaire avec 3 jours
d'avance favorisant ainsi un système d'alerte efficace.
·
Calcul de la constante solaire et
du flux solaire dans le temps.
·
En novembre
2005 plus de 1000
comètes découvertes, SOHO est le plus grand découvreur de comètes de tous
les temps.
·
Rendre toutes
les images de SOHO accessibles à tous sur Internet presque en direct.
Bravo SOHO,
continue comme cela!
POUR
ALLER PLUS LOIN
Le site de SOHO et la liste des films et
vidéos best-of de la sonde.
La NASA fête les 10 ans de
SOHO. Un superbe
poster à télécharger.
Exploring
the Universe (NASA) célèbre aussi cet anniversaire avec plein d'articles
scientifiques et fournit notamment une superbe vidéo
de 1min10 en mpeg (3,6MB) à télécharger et à garder.
Bref un site absolument à voir dans tous les recoins, il
fourmille de belles photos et de vidéos.
Les 10 ans de SOHO vu par nos
amis anglais du PPARC.
Article de l'ESA
(anglais) sur les 10 ans de SOHO. On y parle aussi du successeur de SOHO et aussi
celle-ci.
Le site du GSFC
(Goddard Space Flight Center dans le Maryland près de Washington) qui est le
centre d'opération de la sonde fait une résumé de la décade SOHO que je vous
laisse apprécier en anglais car facile à comprendre.
Le contrôle
mission de la sonde japonaise n'est maintenant plus très sure si la sonde a
réussi a recueillir des échantillons de poussière de l'astéroïde Itokawa comme
nous l'avions
annoncé précédemment.
En effet, il
apparaîtrait que l'on ne soit pas sûr de
l'éjection de la bille de métal qui aurait dû toucher le sol pour créer un
nuage de poussières. Ils pensent que cette éjection n'a pas eu lieu, donc que
très probablement le compartiment pour recueillir cette poussière serait vide.
Quoiqu'il en soit c'est quand même un énorme succès pour cette petite
sonde d'avoir effectué cette mission, on verra bien au retour en 2007 si on
avait raison d'être pessimiste, moi je suis optimiste, car même si la bille de
métal n'a pas été tirée, rien que le fait de se poser a dû soulever un peu de
poussières alors …pourquoi pas?
Maintenant la
sonde est éloignée de 500km de l'astéroïde et se prépare à rentrer sur Terre
sur une seule patte, elle a quelques problèmes à résoudre (contrôle d'attitude,
antenne de communication avec la Terre, batterie faible etc..).
Aux dernières nouvelles,
il est de plus en plus probable qu'ils ont loupé la fenêtre de retour, et qu'il
faille s'attendre maintenant à un départ en 2007 pour un retour en 2010
seulement. Ceci est dû à une fuite de carburant qui a fait perdre le contrôle
de la sonde.
Je suis sur que
nos vaillants japonais vont trouver une solution à tous ces problèmes, on vous
tient au courant.
(Photos NASA/JPL)
Voici une des
dernières images de Rhéa, le plus gros satellite de Saturne (1500km de
diamètre) après Titan.
Cette vue est une
composition de 21 vues dans le visible.
On remarque
l'énorme cratère baptisé Tirawa (nom indien Pawnee) en haut à droite qui est
lui même recouvert de cratères soulignant son ancienneté.
Le cratère
circulaire situé au Sud Est de ce grand bassin d'impact fait 50km de diamètre,
son bord est imagé sur la photo suivante en détail.
Images prises par
le télé de Cassini durant son survol le 26 Novembre 2005 d'une distance
comprise entre 80.000 et 60.000 km.
Gros plan du cratère indiqué sur l'image précédente, ou plutôt de son bord Est. C'est ce cratère qui est à la source du grand splash de Rhéa. On voit les bords du cratère éclairés par la gauche au delà du bord, vers l'extérieur on remarque les ondulations su terrain correspondant aux éjecta. Au Nord de l'image une partie du terrain est libre de cratères, correspondant peut être à des écoulements de cratères secondaires plus récents. Image haute résolution dans le visible, du sol de Rhéa prise le 26 Nov 2005 lors d'un survol au ras des pâquerettes (500km!!!) |
Il pleut des
cratères. Vue oblique du terrain cratérisé de Rhéa prise aussi le 26 Nov 2005
lors du survol à 620km d'altitude pour cette photo. Le grand cratère occupant
le centre de l'image fait 90km de diamètre. |
Tout
sur Rhéa par notre ami JC Boulay.
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les animations et
vidéos : http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/videos/videos.cfm?categoryID=17
Les prochains
survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites
de Cassini par The Planetary Society; très bon!
Voir liste des principaux
satellites.
(photos NASA/JPL)
Nous connaissons l'étrange
aspect de cette mini lune (250km de diamètre) d'aspect pierre ponce.
Cassini vient de
l'imager en gros plan et en fausse couleur. Voici le cratère Meri recouvert par
d'autres cratères plus petits. C'est le cratère que l'on voit en bas à droite sur
la photo globale
de ce satellite.
Fausse couleur
créée à partir d'informations UV, verte et IR, permet de voir des variations
géologiques de surface dues à des compositions de sol différents.
Image prise le 26
Sept 2005 d'une distance de 18.000km.
Je vous ai trouvé
aussi dans les images brutes de Cassini un autre gros plan d'Hyperion que
voici, il porte le numéro provisoire N00040353 et a été pris le même jour d'une
distance de 10.000km.
Image toujours
prise dans le visible avec les filtres CL1 et CL2.
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les prochains
survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites
de Cassini par The Planetary Society; très bon!
Voir liste des principaux
satellites.
(photos NASA/JPL)
Vue surprenante de
l'atmosphère de Saturne , originale à gauche et traitée en couleur par moi à
droite pour faire ressortir d'autres détails.
|
On y remarque des
petits nuages filamenteux ressemblant à des cirrus terrestres.
L'ombre plus ou
moins sombre des anneaux apparaît au milieu de l'image.
Image de gauche
prise en IR (939nm) avec la caméra grand angle le 29 Octobre 2005 d'une
distance de 390.000km.
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les prochains survols
: http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites
de Cassini par The Planetary Society; très bon!
Voir liste des principaux
satellites.
(Photos NASA/JPL)
Le 11 Décembre
2005 Opportunity commence sa deuxième année martienne.
Il se trouve
maintenant près du cratère Erebus dont on voit ici un extrait du panorama d'un
affleurement rocheux (outcrop en anglais) appelé Olympia. Il est composé de
roches riches en sulfate qui se sont formées on le pense sous l'influence d'eau
peu profonde.
En cliquant sur
l'image vous vous retrouverez au Photojournal de la NASA où vous pourrez
choisir la taille de la photo si vous souhaitez la télécharger et de toutes
façons voir le panorama en entier.
Image en couleur
correspondant approximativement à ce qu'un œil humain verrait, filtres 750, 530
et 430-nm.
Ces images ont été
prises en Novembre 2005.
On peut aussi
consulter cette
photo de l'affleurement rocheux en Noir et Blanc, c'est très clair, elle a
été prise sol 590.
Panorama
similaire en Noir et Blanc.
En arrière plan du
panorama précédent se trouve une dune appelée "Scylla" qui a été
imagée en fausse couleur (filtres L4 L5 et L6) pour donner cette image plutôt
bleue.
On y reconnaît
encore nos sphérules d'hématite mélangées au sable basaltique.
On remarque aussi
le travail de l'érosion des vents.
Opportunity
examine les diverses roches de soubassement (bedrock en anglais) qui semblent
plus jeunes que celles qu'il avait examinées dans le cratère Endurance. Il se
dirige maintenant vers la partie gauche de ce panorama, où se trouve une
dépression appelée "Mogollon Rim".
Il y a toujours
ces fameuse billes , les myrtilles (blue berries) que l'on voit sur toutes les
photos rapprochées.
Ici photo prise
sol 673.
Des relevés
précédents sur Endurance, les
scientifiques ont été capables d'en déduire les conditions qui ont régnées
sur Meridiani Planum dans le passé : cette région était autrefois humide et
fortement acide, ce qui a sûrement été un problème pour tout commencement de
vie. Ces conditions sont très éloignées même des plus mauvaises conditions sur
Terre.
À l'occasion de cet anniversaire la NASA
publie une photo "truquée" du robot sur les pentes du cratère
Endurance du côté de Burns Cliff.
Voir aussi ce site de la
NASA qui célèbre l'anniversaire.
Les meilleures
photos sont classées dans le planetary photojournal que vous pouvez retrouver à
tout instant:
http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Mars
Où sont les rovers
maintenant, cette
page de la NASA vous donne la carte précise des chemins et emplacements.
Les images en
couleur par des amateurs: http://www.lyle.org/~markoff/
Comprendre les
couleurs : http://www.highmars.org/niac/education/mer/mer00b.html
Les rapports de mission par Steve
Squyres (responsable mission) mis à jour régulièrement. (anglais)
Décidément nos
amis américains aiment les séries télévisées, après Apophis, Xena et autres,
voici Buffy un objet de la ceinture de Kuiper (KBO) découvert au delà de
Neptune par le CFHT de Hawaï. Son nom officiel est 2004 XR190 je l'accorde
c'est moins poétique.
Buffy aurait une
taille conséquente, la moitié de Pluton et orbiterait le soleil à une distance
double (actuellement à 58 UA) de celle de Neptune. Son orbite s'effectue en 440
ans.
On a découvert plein
de KBO mais celui ci est particulier dans le sens que son orbite est très
inclinée : 47 degré par rapport à l'écliptique. C'est un record pour un objet
de la ceinture de Kuiper. On explique mal cette orbite presque circulaire et si
inclinée pour l'instant. En effet les objets si éloignés sont généralement sur
des orbites très peu circulaires (très excentriques). Comme par exemple Sedna
dont nous
avons déjà parlé ici.
On voit sur le
graphique de gauche le système solaire vu par la tranche; en rouge l'orbite de
Buffy, le carré vert repère la position actuelle.
Les autres traces
correspondent à d'autres KBO que je n'arrive pas à identifier.
Cette découverte
va remuer le petit monde des scientifiques qui élaborent les théories de
formation du système solaire, en effet pour le moment on n'arrive pas à
expliquer la présence de ce corps à cet endroit.
On pense que la
force de gravitation de Neptune (fronde gravitationnelle) joue un rôle dans la
position et la répartition de ces KBO et leur dissémination dans cette ceinture
(sur un disque dispersé : scattered disk en anglais). (voir article cité en
référence très intéressant à ce sujet).
Simulation
de l'orbite : 12MB en mpeg ©dunnbypaul.net mais pas très parlante à mon
avis.
The
Kuiper Belt and the Solar System's Comet Disk par le professeur Brett Gladman paru dans Science (anglais).
(photos et dessin
NASA/JHUAPL)
Il y a 100 ans
naissait G Kuiper l'astronome américain d'origine hollandaise, et par une
coïncidence de calendrier dans quelques semaines (ouverture de la fenêtre le 11
Janvier 2006) la NASA va lancer une mission vers ce que l'on appelle la
ceinture de Kuiper. C'est la mission New Horizons dont on a déjà dit quelques mots ici.
Si les comètes à
longue période trouvent leur origine dans le nuage de Oort
On pense (G
Kuiper) que les comètes à courte période (<200 ans) se trouvent dans un réservoirs
au delà de l’orbite de Neptune appelé la ceinture de Kuiper (Kuiper belt)
Ce sont en fait
les comètes originelles, celles qui étaient là à la création du SS, alors que
celles plus près du Soleil ont été chassé vers le nuage de Oort, donc semble
contradictoire mais les comètes de Oort ont été formées PLUS PRÈS du Soleil que
celles de Kuiper!
Un millier d’objet
entre 30 et 50 UA dont les plus gros sont Pluton, Charon, Quaoar etc..
On pense que cette
zone était beaucoup plus près du centre du système solaire dans le passé
Certains de ces
objets ont été repoussés vers le fin fond du SS (Oort) ou sont devenus des
objets (les hot) à grande excentricité et obliquité.
Les autres, ceux
qui sont restés ont été repoussés lors du mouvement de U et N vers la zone
actuelle.
En conclusion :
Les KBO sont les
reliquats de la formation du système solaire
Ils se sont formés
dans une zone très froide et ont certainement peu évolué depuis leur création
C’est pour cette
raison qu’ils sont intéressants à étudier c'est le but de New Horizons.
C'est le Dr Alan
Stern le bien nommé qui est le PI de cette mission dont un interview est publié
dans Espace Magazine de ce mois ci.
Site de la mission
: http://pluto.jhuapl.edu/index.php
Fiche
technique 2 pages pdf
Animation
de la trajectoire 4,7MB en quicktime.
Vous trouverez
ci-joint une image de Mars prise le 18/11/05 à 23h13 locale d'Élancourt
(Yvelines).
400 images d'un
avi de 850, 15i/s - C11, barlow 2, Fifltre rouge et Toucam Pro II-
Traitement Prism 6, ondelettes et masque flou
Bravo Christian
continue comme cela.
(Photo :
Chandra/NASA/CXC/Rutgers/J.Hughes et al.).
En l'an 1006, on
observa dans le ciel ce que l'on prit pour une étoile naissante et qui pendant
quelques jours a été plus brillante que Vénus. On sait maintenant que c'était
une supernova, elle a été logiquement baptisée SN1006 et a probablement été la
plus brillante de toutes les SN observées à l'œil nu.
Les astronomes de
l'observatoire spatial en rayons X Chandra viennent de diffuser
son image (de ce qu'il en reste) en fausse couleur.
On y remarque les
rayons X (qui apparaissent en bleu) produits par les particules de hautes
énergie et les gaz chauds (millions de degrés) de couleur rouge et verte.
Cette SN
correspond à la mort d'une étoile qui est située à 7000 années lumière de nous
(donc proche), c'était probablement une naine
blanche engloutissant la matière d'un compagnon en orbite. Lorsque la naine
blanche dépasse la limite de stabilité
dite de Chandrasekhar (1,4 masse solaire) elle explose sous forme de super
nova.
Cette éjection
projette de la matière dans l'espace et il se créée une onde de choc qui avance
dans l'espace à une vitesse énorme. Les particules rencontrées par cette onde
de choc sont accélérées avec des énergies immenses qui produisent ces filaments
bleus. À l'arrière de l'onde de choc, les hautes pressions compriment les
éjectas causant un échauffement intense que l'on remarque par les traces rouges.
Les spectres de
ces gaz montrent qu'ils sont riches en oxygène et autres éléments synthétisés
par la nucléosynthèse stellaire.
Ils sont prêts
pour aller ensemencer une autre zone de l'espace.
La boucle est
bouclée.
À voir : galerie
d'images de Chandra.
Pour une
explication à la portée de (presque) tout le monde sur la physique quantique,
douze histoires lièes à cette physique.
Présentation de
l'éditeur
Où est l'Homme dans l'Univers ? Que se passe-t-il à l'intérieur des atomes ?
Einstein avait-il toujours raison ? Comment apparaissent les formes dans la
nature ? Peut-on démêler l'ordre du chaos dans l'écheveau du monde ? Où
allons-nous ? A ces questions, et à d'autres encore, les réponses de Sébastien
Balibar, physicien mondialement connu pour ses travaux sur les liquides et les
cristaux,
surprendront. Car la physique qu'il nous invite à partager commence en
regardant le ciel, l'écoulement d'un liquide, la couleur d'une flamme, la forme
d'un cristal ou celle d'une fleur, en soupesant une table, en écoutant le vent,
le son d'une flûte ou le tintement d'un verre, en faisant de la bicyclette ou
en jouant du piano. Et pourtant, c'est bien des plus grandes questions qu'il
traite, avec humour et passion, portant le regard d'un chercheur sur la vie
quotidienne.
Biographie de
l'auteur
Sébastien Balibar, physicien, est directeur de recherche CNRS au laboratoire de
physique statistique de l'École normale supérieure
Je reproduis ici
avec leur autorisation la critique de
ce livre par l'UDPPC, l'union des professeurs de Physique et de Chimie.
La pomme et
l'atome - Collection sciences.
Par Balibar, Sébastien. Editions Odile Jacob (2005, 252 p, 21.90 € Euro).
ISBN/ISSN 2.7381.1653.1
Public visé: Tout lecteur curieux
Analyse: L'AUTEUR: Directeur de recherche (CNRS)-Laboratoire de physique
statistique (ENS). Spécialiste des surfaces cristallines. Prix F.London
11/08/05.
« Ce sont bien des pommes que ce livre donne à croquer ; les pommes de la
connaissance que la science contemporaine ne cesse de découvrir ». Apprendre
que le monde n'est pas ce que l'on croyait. Apprendre à ne pas se tromper.
Combattre avec la préférence laissée aux incertitudes de la recherche
scientifique face à « ce terrorisme intellectuel qu'on appelle le scientisme »
ou aux impostures. Voilà greffé le décor de l'œuvre où le plaisir d'écouter un
« rêveur, curieux de tout » lever le voile avec passion et rigueur, et où son
expérience éclaire quelques belles images, sur l'instabilité de l'univers ou
des filets d'air, les boites à ondes, l'élaboration des formes, le musique d'un
cristal, le pouvoirs des mots.
C'est l'univers dans son ensemble (ch.1) que l'on croque en premier. Son
instabilité, c'est son histoire, celle d'un gaz de galaxies d'étoiles sous
pression négative qui conduit l'auteur à établir un lien intéressant avec celle
qui existe dans les végétaux et qui conditionne la forme des arbres. Matière
noire réglant la danse cosmique des galaxies ? Énergie noire voilée de subtiles
symétries ? Carrefour d'horizon où s'affrontent le continu géométrique et le
discontinu quantique (ch.2) et l'on sait ce qui en coûta à Dirac de jouer sur
les deux tableaux : une équation engrossée d'un univers miroir, fée
d'antiparticules qui semblent remonter le temps. Où sont donc ces mondes où les
châteaux de cartes surgiraient du désordre au moindre dérangement? L'univers
comme le vivant est fruit de brisures de symétries. Et l'on retrouve (ch.3)
dans les chromosomes ces hélices droites de l'ADN dont les règles de codage
semblent elles aussi universelles. Et de bien noter que la Terre, puis l'Homme
dans ce calendrier écrit par la radioactivité des roches, n'émerge que très
tardivement loin de ce centre qui n'existe pas, pas toujours gommé au fond de
nous même.
Sébastien Balibar rentre ensuite au cœur de cette matière conscient des pièges
tendus par les images trompeuses, les analogies approximatives, ou les
métaphores euphorisantes qui éclaboussent la réalité chiffonnée. Il s'agit
d'évoquer (ch.4) le concept d'extension spatiale des ondes-particules, fonction
de la température, pour en arriver à celui de condensat de Bose-Einstein où la
perte de l'individualité conduit à une onde macroscopique de matière
susceptible de résonner dans une boite comme l'air dans un tube de flûte. Et de
poursuivre (ch.5) sur les dimensions des atomes, compromis entre l'attraction
électrique centripète et une répulsion d'agitation quantique, fonction des
dimensions de la boite. Si on efface les interactions d'avec l'ailleurs qui
détruisent cette cohérence de l'onde (ce retour à la cuve à onde est quand même
bien utile), on en vient aux supraconducteurs et aux superfluides : le
quantique se fait alors macroscopique au croisement avec le concept
d'information lié à la durée pendant laquelle un système conserve sa cohérence.
Avec l'invention du mot « superfluidité » l'auteur évoque (ch.6) les divers
aspects liés à l'histoire de son travail scientifique sur la forme des
cristaux, les surfaces cristallines et leurs fluctuations couplées,
l'évaporation quantique et pour lequel le Fritz London mémorial prize lui a été
remis le 11 août 2005. En suivant ce petit Poucet qu'est l'atome d'hélium
(ch.7) on élabore des modèles de cristaux liquides présentant des facettes
groupées...en escaliers du diable ! Par la recherche souvent fructueuse de
généralisations unificatrices, on peut même imaginer (ch.8) « qu'une petite
bouffée de chaleur se propageant dans l'hélium superfluide était susceptible,
en arrivant à la surface libre, de faire sortir des atomes, de les évaporer en
quelque sorte...La chaleur, elle aussi, pouvait être quantifiée ». C'est bien
ce concept d'universalité qui confère à la science son caractère dynamique
source de phénomènes nouveaux où le particulier décortiqué permet d'édifier le
global unifié. (Je tiens pour impossible de connaître les parties, sans
connaître le tout - Pascal).
Des changements d'états, on glisse (ch.9) aux phénomènes de cavitation, aux
écoulements turbulents; une occasion pour revenir sur « ce qu'on sait, sur ce
qu'on ne sait pas et sur ce qu'on ne saura jamais » de ces systèmes chaotiques,
sensibles aux conditions initiales, bien que régis par des lois déterministes.
Combiner du simple, vitesse de croissance et répulsion entre bourgeons, permet,
tout en restant dans le cadre strict de la physique, de justifier (ch.10) la
diversité des formes complexes observées.
Le bouquet final explose sur le thème des ordres de grandeurs (ch.11)
indispensables en de nombreuses circonstances (radioactivité, consommation), et
de l'apprentissage des langues étrangères (ch.12) avec la nécessité de se faire
comprendre par le plus grand nombre afin que le savoir soit bien matière à
ré-flexion et non pas instrument de pouvoir. « Dire ce qu'on ne comprend pas en
physique, suppose donc un certain niveau de savoir ».
Douze contrepoints asymptotiques dans cet art de la fugue selon Sébastien
Balibar, pour « démêler le grand écheveau du savoir », ce besoin de connaître,
d'apprendre à voir ensemble ; nous devons savoir ! Et avec le Galilée de Brecht
de conclure « Quand la vérité est trop faible pour se défendre, elle doit
passer à l'offensive ...le but n'est pas d'ouvrir une porte à la sagesse
infinie, mais de poser une limite à l'erreur infinie...la victoire de la raison
ne peut-être que la victoire des êtres raisonnables ». LISTE n° 74 à jour au
1er novembre 2005
Jacques CAZENOVE
Le numéro 18 d'Espace Magazine vient de sortir, il contient
notamment un article sur la mission vers Pluton New Horizons dont je vous ai
déjà parlé.
Sommaire :
New
Horizons : Destination Pluton
En janvier 2006 partira New Horizons, la première mission d'exploration de
Pluton, la 9ème planète du système solaire. A cette occasion, (re)découvrez
Pluton, un monde étrange et glacé mais si fascinant !
Interview d'Alan Stern, responsable scientifique de la
mission.
Gagnez
un voyage pour l'éclipse totale du 29 Mars - Cliquez ici (PDF)
Un voyage exceptionnel en Turquie avec un astronaute européen !
Des femmes sur Mars
Simulation de mission originale dans le désert de l'Utah aux USA : une équipe
100 % féminine sur "Mars". Une première aux enseignements de première
importance pour les futures missions habitées vers la Planète rouge.
Lune : Hubble y cherche l'oxygène !
Le télescope spatial Hubble a observé la Lune cet été pour y chercher...
de l'oxygène ! Une ressource indispensable pour les prochains explorateurs de
notre satellite naturel.
Thématique
Lune
Plusieurs articles consacrés au futur de l'humanité sur la Lune :
-Hubble et les ressources sélènes (voir plus haut)
-A qui appartient la Lune ? (et les autres corps célestes)
-Le tourisme lunaire (interview de Géraud des Courtils)
-Le difficile retour politique et budgétaire vers la Lune
-Hélium-3 lunaire : l'énergie propre de demain ?
Révélations sur Shenzhou-6
Revivez le deuxième vol habité chinois et certains de ses secrets.
Apollo 14
Voici 35 ans, le retour des américains sur la Lune après le sauvetage de la
mission Apollo 13. Interview d'Ed Mitchell, 6ème homme sur la Lune.
Hayabusa flirte avec Itokawa
Compte-rendu complet et en images de la mission japonaise et de ses multiples
embûches. Une exploration à suspense !
Le plus grand musée spatial au monde
Visitez avec nous le National Air and Space Museum de Washington, le
musée le plus visité au monde et rempli de souvenirs spatiaux uniques.
(ABSOLUMENT À VOIR SI VOUS ÊTES AUX USA)
Et aussi :
La saga des lanceurs Titan, Comment les astronautes décorent-ils les stations
spatiales, Le retour des navettes, Baïkonour et Vénus Express...
Posters (50x70 cm)
La Terre par Envisat - L'équipage d'Apollo 14
C'est tout pour
aujourd'hui!!
Bon ciel à tous!
Astronews précédentes : ICI