LES
ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 22/04/2025
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF. : le mercredi 14 Mai 2025
(CNAM amphi déterminé quelques jours avant) 19 H
avec
Pierre LÉNA
Astrophyisicien Obs de Paris,
Académicien des Sciences sur «Les
humains et le ciel : six mille ans d’histoire. À propos de "l’Atlas historique
du ciel"»
Réservation comme d’habitude à
partir du 10 Avril 9h00 ou à la SAF directement.
La suivante : 11 Juin 19h « Voyage
dans un trou noir avec Interstellar.! » avec Jean Pierre LUMINET
astrophysicien LAM Obs de Paris Transmission
en direct sur le canal YouTube de la SAF :
https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured
Astronews précédentes :
ICI
dossiers à télécharger par ftp :
ICI
ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré
:
Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
;
Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
;
3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Sommaire de ce numéro :
Arpenter l’Univers :
CR de la conf SAF de R Durrer du 9 Avril 2025.
(22/04/2025)
La gravitation quantique :
CR conf SAF (cosmologie) d’E. Livine du 22 mars 2025.
(22/04/2025)
Neutrinos :.Nouvelle
limite pour sa masse grâce à KATRIN.
(22/04/2025)
Euclid :.Les
trésors du premier catalogue.
(22/04/2025)
Lucy :
Survol de l’astéroïde Donaldjohanson.
(22/04/2025)
ITER :.Étape
décisive de ce fabuleux projet.
(22/04/2025)
JWST :.L’œil
d’Einstein vous regarde !
(22/04/2025)
JWST
Où l’on reparle de 2024 YR4 !
(22/04/2025)
SpaceX :.Vol
au-dessus des pôles !
(22/04/2025)
Boeing :
Finalement l’équipage du Starliner est de retour !
(22/04/2025)
Cosmologie
:.Deux horloges atomiques dans l’ISS.
(22/04/2025)
Formation d’étoiles :
Du nouveau avec JWST et MeerKat.
(22/04/2025)
Livre conseillé. :.La
voie lactée et les galaxies chez Glénat.
(22/04/2025)
NEUTRINOS :.NOUVELLE LIMITE POUR SA MASSE GRÂCE À KATRIN.
(22/04/2025)
RAPPEL :
Si toute la matière semble être faite de neutrons, protons et électrons, on ne
se rend peut-être pas compte que cet ensemble est très minoritaire ; car
pour chaque proton, il y a 1 milliard de neutrinos.
Notre corps est traversé chaque seconde par 100.000 milliards de neutrinos
solaires.
D’autre part, notre même corps contient 30 millions de neutrinos originaires du
Big Bang !
Le neutrino interagit très très peu ; sa probabilité d’interaction avec un
humain est par exemple de 10-16 !!
Sa détection est pour le moins…..difficile !
On sait que parmi les quatre forces fondamentales de la nature : Gravitation,
électromagnétisme, force forte et force faible, le neutrino n’est sensible qu’à
la force faible (et à la gravitation
comme tout le monde bien sûr).
Mais oublions la gravitation pour le moment.
Un neutrino sur 10.000 milliards est intercepté par la Terre, il faut donc un
débit énorme de neutrinos si on veut en détecter quelques-uns, alors où les
trouver ?? Près d’une centrale nucléaire bien sûr ! C’est comme cela que les
premiers neutrinos ont été détectés.
En fait il faut se rappeler qu’il existe (au moins ?)
trois sortes de
neutrinos (trois saveurs) :
· le neutrino électronique,
· celui associé au muon et
· celui associé au Tau.
Les neutrinos peuvent changer spontanément de saveur au cours de leur voyage (oscillation).
En fait le neutrino a plusieurs états (saveurs) statistiques suivant sa position
le long du trajet.
Longtemps on a pensé que les neutrinos étaient sans masse,
Ils n’ont pas de charge et ce sont des particules élémentaires comme n et e-.
Ce sont des leptons (comme l’électron) de la famille des Fermions (les quarks
sont un autre membre de cette famille); on sait qu’il y a essentiellement deux
types de particules
élémentaires :
Différentes expériences actuelles,
permettent de donner des
limites et des rapports entre les masses des différentes sortes de neutrinos.
Il faudrait au moins avoir une idée de la masse des neutrinos ; c’est le but de l’expérience
KATRIN (Karlsruhe
Tritium Neutrino) de nos amis Allemands.
C’est une grande chambre à vide de 23 mètres de long. Le but de cette expérience
est d’observer la désintégration du tritium.
Lors de ce processus, en effet, cet isotope de l’hydrogène émet à la fois des
électrons et… des antineutrinos, dont on veut mesurer la masse (égale à celle du
neutrino).
L’IRFU (Institut de recherche sur les lois fondamentales de l'Univers) du CEA
vient de publier
un communiqué de presse
où il est fait état de progrès dans la détermination de la masse. Je m’en
inspire pour la suite de ce texte.
L’expérience KATRIN (Karlsruhe Tritium Neutrino Experiment) a atteint une
nouvelle étape dans la
mesure directe de la masse des neutrinos. Grâce à 259 jours de collecte
de données et l’analyse de 36 millions d’électrons, la collaboration
internationale KATRIN établit
une limite supérieure de
0,45 eV/c² pour la masse effective des neutrinos avec un niveau de
confiance de 90 %. Ce résultat, publié dans
Science,
améliore d’un facteur deux la limite précédente de 2021 (0,8 eV) et représente
la meilleure contrainte mondiale obtenue par une mesure directe.
L'expérience KATRIN, située à l’Institut de Technologie de Karlsruhe (KIT),
mesure la masse des neutrinos en analysant la désintégration bêta du tritium, un
isotope radioactif de l’hydrogène (voir figure 1). En étudiant la distribution
énergétique des électrons émis près de la limite cinématique (18.6 keV),
l’expérience permet de contraindre directement la masse effective des neutrinos,
indépendante de tout modèle cosmologique ou hypothèse sur leur nature.
Vue d'ensemble de l'installation KATRIN de 70 m de long avec ses principaux
composants, de gauche à droite :
Source de tritium gazeux, Section de pompage, Spectromètres électrostatiques et
détecteur d’électrons. (crédit KIT)
Les résultats récents sont basés sur les cinq premières campagnes de mesure,
intégrant des améliorations significatives par rapport à la mesure précédente :
Une réduction du bruit de fond d’un facteur deux.
Une collecte de données six fois plus importante que lors des précédentes
analyses.
Un contrôle renforcé des incertitudes systématiques.
La
figure présente le résultat de la nouvelle mesure de la masse du neutrino
obtenue par KATRIN, basé sur cinq campagnes de mesure (en violet) et 36 millions
d'électrons. Les analyses des données révèlent une valeur ajustée pour le carré
de la masse effective du neutrino : -0,14 avec une incertitude de +0,13 et -0,15
électronvolt carré, correspondant à une limite supérieure de
0,45 eV/c² à 90 % de confiance.
Mesurer une masse carrée négative pourrait paraître déroutant. Dans l'expérience
KATRIN, c'est pourtant la masse carrée du neutrino qui entre dans la formule
décrivant le spectre de désintégration bêta du tritium. Théoriquement, une masse
carrée négative est permise, mais correspondrait à des particules exotiques
appelées "tachyons", se déplaçant plus vite que la lumière, un scénario
considéré comme hautement improbable et sans fondement expérimental.
Expérimentalement, la masse du neutrino se manifeste par un déficit d'électrons
mesurés dans la région terminale du spectre.
crédit collaboration KATRIN
À l'inverse, un excès d'électrons dans cette région est interprété comme une
masse carrée négative. Dans le cas présent, un excès correspondant à une
déviation standard est observé, ce qui explique la valeur légèrement négative
obtenue. Un tel écart est compatible avec une fluctuation statistique attendue.
Un excès très significatif pourrait, en revanche, indiquer une description
incomplète du système expérimental dans l'analyse, mais ce n'est pas le cas pour
le résultat actuel de KATRIN.
Notre ami Thierry Lasserre a largement contribué à ces nouveaux résultats, bravo
à lui et à son équipe.
Rappelons que cette masse de 0,45 eV est ultra faible en comparaison avec
l’électron qui est de 511.000 eV !!!
La valeur de la masse du neutrino est importante, car cette particule joue un
rôle essentiel au début de l’Univers.
Donner une contrainte sur sa masse permet d’éliminer certains modèles
cosmologiques.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Neutrinos weigh less than 0.45 electronvolts - precision scale KATRIN sets new
record
Neutrinos conf SAF Th Lasserre 10 juin 2020
Neutrinos : enfin on connait une limite sup de sa masse
Les « particules fantômes » sont plus bizarres encore que les physiciens ne
l’imaginaient
EUCLID :.LES TRÉSORS DU PREMIER CATALOGUE.
(22/04/2025)
C’est le 19 Mars 2025 que l’ESA a publié le premier lot de données du satellite
Euclid, lancé e Juillet 2023, il commence ses observations en Février 2024.
Euclid est construit et opérée par l’ESA, avec la contribution de ses États
membres et de la NASA. Le consortium Euclid, composé de plus de
2000 scientifiques de
300 instituts répartis dans 15 pays européens, aux États-Unis, au Canada et au
Japon.
Trois (minuscules) zones du ciel ont été étudiées dans cette première mouture,
ce sont celles en jaune sur la carte du ciel.
Position des trois domaines (en jaune) du ciel étudiés par Euclid.
Crédit :
ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA; ESA/Gaia/DPAC; ESA/Planck Collaboration
Ces trois minuscules zones du ciel (300 fois la pleine Lune !!!) ont permis de
mettre au jour plus de 380.000 galaxies et 500 lentille gravitationnelles
candidates. Cela est dû principalement à l’utilisation de l’Intelligence
Artificielle (IA) mais aussi à la science citoyenne, des milliers de volontaires
ont « éduqué » régulièrement cette IA afin qu’elle travaille correctement.
Trois zones du ciel ont été explorées par Euclid, et il a déjà découvert 26
millions de galaxies allant jusqu’à 10,5 Gal. À la fin de la mission, l’atlas
devrait couvrir un tiers du ciel en haute définition.
Euclid observe la grande variété des galaxies avec ses instruments :
·
Le VIS pour l’imagerie visible et
·
Le NISP pour le proche IR
Ceci permettant un classement des différents types de galaxies observées, comme
on le voit sur cette vue impressionnante.
Les différents types de galaxies observées dans les zones de champ profond et
classées par Euclid.
La première colonne montre cinq galaxies vues par la tranche, qui apparaissent
très fines.
Les galaxies de la deuxième colonne ont une apparence plus floue et diffuse.
Les colonnes du milieu montrent des galaxies spirales vues de face avec
différentes formes.
Les deux dernières colonnes incluent des galaxies en interaction.
Crédit : ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA, traitement par M. Walmsley, M.
Huertas-Company, J.-C. Cuillandre
Ce premier catalogue détaillé couvrant plus de 380.000 galaxies, ne représente
que 0,4% du nombre total de galaxies qui devraient être observées par Euclid.
Ces galaxies comme on le voit sur la photo ci-dessus ont été classées suivant
certains critères de forme.
Euclid devrait capturer des images de plus
de 1,5 milliard de
galaxies sur six ans, envoyant environ 100 Go de données chaque jour
Ces nouvelles images montrent la façon dont la toile cosmique se structure. Ces
filaments de matière ordinaire et de matière noire se tissent à travers le
cosmos, et à partir de ceux-ci, des galaxies se sont formées et ont évolué.
Euclid se révèle être une mine d’or de données.
Lentilles gravitationnelles fortes observées par Euclid
Crédit : ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA, traitement par M. Walmsley, M.
Huertas-Company, J.-C. Cuillandre
La grande surprise a été la découverte d’un très grand nombre de lentilles
gravitationnelles, près de 500 lentilles fortes (strong gravitational lensing)
inconnues à ce jour. Le nombre total en fin de mission devrait atteindre plus de
100.000 !
Mais Euclid détecte aussi les lentilles faibles ou micro-lentilles (Weak
lensing) lorsque les distorsions des sources d’arrière-plan sont beaucoup plus
faibles
De plus Euclid s’est aussi intéressé à la toile cosmique (cosmic web), on y voit
les galaxies et des amas former des filaments et des espaces vides, absents de
matière.
On attend avec impatience la suite !!
POUR ALLER PLUS LOIN :
Euclid révèle un trésor de données, offre un aperçu des champs profonds
Euclid, le chasseur de l’univers sombre, dévoile ses premiers trésors
Une vidéo concernant cette annonce.
La mission Euclid sur votre site préféré.
LUCY : SURVOL DE L’ASTÉROÏDE DONALDJOHANSON.
(22/04/2025)
Non, non,
LUCY
ce n’est pas cette gentille petite peste qui apparait dans les Peanuts ; c’est
une mission très sérieuse de la NASA qui doit visiter
six astéroïdes « Troyens
» (bloqués aux points de Lagrange L4 et L5 du système Soleil-Jupiter ; à
120° en avant et en arrière de la planète géante)
Mais en plus, avant d’arriver aux Troyens elle doit rendre visite à un mini
astéroïde, appelé Dinkinesh (en
Nov 2023),
puis un autre appelé Donaldjohanson (DJ), c’est celui qu’elle vient de
rencontrer ces jours-ci.
C’est donc ce 20 Avril 2025 que Lucy est passé à moins de 1000 km de ce petit
bout de roche de forme un peu bizarre.
L’astéroïde DJ vu par la caméra LLORRI d’une distance de 1100 km.
Il existe un montage gif du passage,
le voici.
Cet objet est un « binaire »
formé à partir de deux morceaux d’astéroïdes.
La taille de l’objet, approx 8 km de long pour 3,5 km de large.
D’autres photos seront disponibles dans les jours prochains, notamment avec des
photos couleurs et des spectromètres.
Crédit : NASA/Goddard/SwRI/Johns Hopkins APL/NOIRLab
Maintenant Lucy continue sa route vers sa destination : les Troyens de Jupiter
qu’elle devrait atteindre en Aout 2027.
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA’s Lucy Spacecraft Images Asteroid Donaldjohanson
NASA’s Lucy Spacecraft Completes Asteroid Donaldjohanson Flyby
Toutes les infos sur Lucy sur ce site.
Le site de Lucy au
SwRI. À voir
ITER
:.ÉTAPE DÉCISIVE DE CE FABULEUX PROJET.
(22/04/2025)
Le site de Cadarache qui abrite le projet ITER de fusion expérimentale, vient de
recevoir un élément essentiel : le système d’alimentation magnétique (Correction
Coil In-Cryostat Feeders) fourni par la Chine, plus exactement par l’Institut de
physique des plasmas de l’Académie chinoise des sciences (ASIPP)
situé à Hefei (centre Est de la Chine).
Ces éléments quittant Hefei pour Shanghai et chargés sur un navire destination
la France.
Ils pèsent 21 tonnes et 18 tonnes et mesurent respectivement 16 et 19 m de long.
L’ensemble contient une trentaine d’éléments, le tout pour 1600 tonnes !
Cette livraison devrait être la dernière avant le montage permettant le premier
plasma, il faudra quand même attendre encore quelques années.
Crédit photo : ASIPP
Remarquons que la Chine continue de son côté ses propres installations dont le
Tokamak EAST (acronyme de Experimental
Advanced Superconducting Tokamak) dont
nous avons déjà parlé.
Et justement celui-ci vient de
battre un record
avec un plasma confiné pendant près de 18 minutes.
Qui battra ce record ?
Battu : on vient d’apprendre que le Tokamak WEST (acronyme de W Environment in
Steady-state Tokamak où W représente l’élément Tungstène) du CEA à Cadarache a
confiné du plasma pendant
plus de 22 minutes.
Cette avancée devrait profiter à ITER.
POUR ALLER PLUS LOIN :
ITER : Le plus grand projet énergétique du monde vient de franchir un cap
décisif !
Spécial ITER :
Quelques infos sur la fusion et sur le projet ITER
SPACEX :.VOL AU DESSUS DES PÔLES !
(22/04/2025)
Le 1er Avril 2025 (heure de Paris) s’est élancée une fusée Falcon 9
de SpaceX pour la mission Fram-2 (Fram en l’honneur du navire polaire Norvégien
Fram) qui doit survoler
les pôles (altitude 450 km) pour la première fois avec des astronautes
civils.
Astronautes qui sont tous novices :
Chun Wang (le commandant, milliardaire de cryptomonnaies !), Jannicke Mikkelsen,
Eric Philip et Rabea Rogge
Le vaisseau : classique, le Crew Dragon.
La mission (privée) est prévue pour durer quelques jours et de nombreuses
expériences, principalement médicales, ont été effectuées.
Ils ont amerri sains et saufs le 4 Avril 2025.
Crew Dragon possède une coupole d’observation au travers de laquelle on peut
voir se dérouler la Terre.
Crew Dragon au-dessus des Pôles.
Crédit SpaceX.
Vidéo :
https://youtu.be/v7jeRvs1vmI
POUR ALLER PLUS LOIN :
La mission Fram2 s’est terminée après trois jours et demi d’orbite au-dessus des
pôles
Fram2 : mission privée et premier vol habité à survoler les pôles
Les images du lancement réussi de la mission “Fram2” de SpaceX
Fram2 : une mission spatiale historique sur le départ
SpaceX tente cette nuit un vol sans précédent autour de la Terre
BOEING : FINALEMENT L’ÉQUIPAGE DU STARLINER EST DE RETOUR !
(22/04/2025)
On se rappelle le destin des malheureux
deux astronautes
de la capsule
Starliner
de Boeing amarrée à l’ISS en juin 2024 et dont la NASA avait estimé qu’elle
posait des graves problèmes de sécurité pour le retour.
Il était donc décidé de la renvoyer à vide sur Terre et d’attendre une prochaine
navette pour ramener Barry « Butch » Wilmore et Sunita « Suni » Williams, des
astronautes aguerris, sur le plancher des vaches.
Situation qui ne déplaisait pas à un certain E Musk je suppose.
Donc, nos astronautes sont restés près
de 9 mois à bord de
l’ISS alors que la durée prévue était de quelques jours.
Néanmoins, on a trouvé du travail pour eux, le problème était peut-être la
nourriture, mais des navettes régulières ont pu amener le nécessaire.
Bref ils ont pris leur mal en patience.
Ce n’est que ce 18 Mars 2025 qu’une capsule Crew Dragon (principal opposant à
Boeing) les a ramenés sur Terre sains et saufs avec l’équipage d’origine Crew 9.
En fait sur Mer au large de la Floride.
On remarque qu’ils ont été accueillis par un ballet de dauphins.
Crédit photo : capture écran NASA.
Mais, mais, la grande question est :
que s’est-il vraiment
passé avec Starliner ? Quels dysfonctionnements ?
Les langues commencent à se délier et ce n’est pas très glorieux pour Boeing.
D’après les mots même des astronautes,
cette mission depuis le
départ était un vrai cauchemar.
·
Depuis le départ ils ont grelotté de froid dans la capsule.
·
Puis il a fallu mettre en route les propulseurs (thrusters en anglais) qui
avaient posé problème lors d’essais précédents. Si les propulseurs sont
désactivés, il n’est plus possible de s’amarrer à l’ISS et peut-être même de
rentrer sur Terre.
·
Starliner perd un puis deux puis quatre propulseurs. L’horreur ! On n’est pas au
niveau de l’ISS. Que faire ?
·
Le contrôle mission à Houston propose une manip incroyable, reset des
ordinateurs de bord !
·
La chance est de leur côté, cela permet de relancer certains propulseurs.
·
Ils peuvent passer en mode auto et vont s’accrocher enfin à l’ISS.
·
Ouf !
Mais évidemment, le grand public à l’époque n’a rien su de tout cela, et la
décision fut prise de ne pas utiliser la capsule pour le retour.
On ne sait pas quel va être l’avenir de Starliner, Boeing va-t-il vendre cette
activité et à qui ???
Boeing, le début de la chute d’un empire ?
POUR ALLER PLUS LOIN :
Incroyable ! Des dauphins accueillent l’équipage bloqué 9 mois dans l'ISS à son
retour sur Terre
La vérité éclate sur le Boeing Starliner et les astronautes de la NASA « bloqués
» dans l’ISS
NASA still mulling options for Boeing's troubled Starliner astronaut capsule
La débâcle de la capsule Starliner n'arrange vraiment pas le cas de Boeing...
Les astronautes Suni Williams et Butch Wilmore sur le point de rentrer sur Terre
Butch Wilmore et Suni Williams : un retour sans Starliner
COSMOLOGIE :.DEUX HORLOGES ATOMIQUES DANS L’ISS.
(22/04/2025)
Rappel sur la mesure du Temps :
Jusqu’en 1956 la seconde était une fraction du jour solaire (1/86400) puis de
1956 à 1967 la seconde a été définie comme une fraction de l’année tropique
(365,2422 jours solaires, intervalle de temps pour que le soleil retourne à la
même position).
Mais ce n’était pas assez précis, aussi à partir de 1967, la seconde a été
définie à partir d’horloges atomiques.
C’est quoi une horloge atomique ?
Le
principe repose sur un principe quantique fondamental : un atome ne peut exister
que sous différents niveaux d’énergie bien quantifiés dépendant de la nature de
cet atome.
Lorsqu’il est « illuminé » par un faisceau de photons à la bonne énergie,
l’atome peut chasser un électron d’une couche interne ; afin de conserver
l’énergie, l’atome réagit en émettant un photon correspondant exactement à la
différence d’énergie entre ces couches.
Le principe d’une horloge atomique devient donc « simple » :
il suffit de compter la
fréquence émise par un atome bien particulier comme elle est constante, elle
devient une base de temps.
Bien entendu c’est un peu plus compliqué pour arriver à ce but.
Néanmoins, c’est à partir de 1967 que la seconde va être définie comme la durée
de 9129631770 périodes de la radiation correspondant à la transition de deux
niveaux hyperfins de l’état fondamentale du Cs 133.
C’est le temps atomique international (TAI)
il est donné par la moyenne de quelques centaines d’horloges atomiques
mondiales, il est absolu et totalement déconnecté de la rotation de la Terre et
de ses variations éventuelles. Il donne naissance à l’UTC,
temps universel.
Fin du rappel
Ce lundi 21 Avril 2025, une
Falcon 9 a lancé
depuis Cape Canaveral en accompagnant de la mission de ravitaillement 32 vers
l’ISS, deux horloges atomiques européennes extrêmement précises.
C’est l’ensemble ACES (acronyme de
Atomic Clock Ensemble in Space) de l’ESA, comprenant les deux horloges
·
PHARAO (Projet d'Horloge Atomique par Refroidissement d'Atomes en Orbite)
développée par le CNES
·
SHM (Space Hydrogen Maser) de Safran Timing Technologies en Suisse.
Airbus est le maître d’œuvre.
ACES
devrait fournir le signal le plus précis jamais émis depuis l’espace et
permettra de tester la Relativité Générale (RG) depuis l’espace.
ACES sera accroché par la Canadarm au module européen Columbus.
Le signale est si précis qu’il ne devrait perdre
une seconde qu’en 300
millions d’années !
La mission sera gérée depuis le CADMOS (France) et le centre de contrôle
Columbus (Allemagne).
Dix campagnes de mesures de 25 jours sont prévues.
Crédit : ESA-D. Ducros
Vue éclatée de ACES montée sur Columbus. Crédit
ESA–K. Lochtenberg
Cette opération a pour but principal, encore une fois de
tester la RG prévue par
Albert Einstein.
En effet on sait que la gravité affecte le temps, les horloges avancent plus
lentement en présence d’objets massifs.
Le test sera effectué à bord de l’ISS circulant à 400 km au-dessus de nos têtes,
là où la gravité est plus faible que sur Terre.
Mais rien n’étant simple, attention le temps est aussi influencé par la vitesse.
Ces horloges ultra précises devront prouver qu’une fois encore Albert avait
raison !!!
En résumé :
1. La masse ralentit le
temps
Selon la relativité générale, plus un objet est massif, plus il courbe
l’espace-temps autour de lui. Cette courbure ralentit le passage du temps.
👉
Exemple : près d’un trou noir (très massif), le temps passe beaucoup plus
lentement que loin de lui. (voir Interstellar)
2. La vitesse ralentit
le temps
Selon la relativité restreinte, plus un objet va vite, plus le temps passe
lentement pour lui, vu depuis quelqu’un qui reste immobile.
👉
Exemple : un astronaute voyageant très vite dans l’espace vieillit moins vite
que les gens restés sur Terre.
Sur l’ISS (Station Spatiale Internationale), les deux effets jouent en même
temps, mais de manière opposée :
1. Vitesse élevée = temps ralenti
Les astronautes à bord de l’ISS vont très vite (environ 28 000 km/h) autour de
la Terre.
➡️
Selon la relativité restreinte, le temps passe plus lentement pour eux que pour
nous sur Terre.
2. Gravité plus faible = temps accéléré
La station est en orbite, donc un peu plus loin du centre de la Terre, où la
gravité est un peu plus faible qu’à la surface.
➡️
Selon la relativité générale, le temps passe un peu plus vite que sur Terre
(moins de courbure de l’espace-temps).
⚖️
Résultat ?
Sur l’ISS, l’effet de la vitesse l’emporte légèrement sur celui de la gravité.
👉
Les astronautes vieillissent un tout petit peu moins vite que les gens sur
Terre.
Mais c’est vraiment minime : après 6 mois dans l’espace, la différence est de
quelques millièmes de seconde seulement !
POUR ALLER PLUS LOIN
ACES en route en orbite : Des horloges atomiques européennes ultra-précises
désormais dans l'espace
ACES: Atomic Clock Ensemble in Space
7 things you didn’t know about ACES
Dilatation du temps dans l'ISS - Calcul rapide #12
PHARAO
par le CNES.
Quelques conférences sur le sujet sur ce site :
Horloges atomiques et Temps :
CR conf VEGA de N Dimarcq du 25 Nov 2017
La mesure du Temps :
CR de la conf IAP de Noël Dimarcq du 5 Nov 2013.
FORMATION D’ÉTOILES : DU NOUVEAU AVEC JWST ET MEERKAT.
(22/04/2025)
Les récentes observations du télescope spatial James Webb (JWST) et du
radiotélescope sud-africain MeerKAT (64 antennes) ont révélé des détails
fascinants sur la région
Sagittarius C, située à environ 200 années-lumière du centre de la Voie
lactée
Cette zone de notre Galaxie est très proche du TN central, on y a remarqué des
filaments de gaz chauds
ionisés traversés par des
champs magnétiques
intenses. Normalement Sag C devrait être une zone intense de formation
d’étoiles, mais ce n’est pas le cas et on cherchait à savoir pourquoi.
On pense avoir l’explication avec la présence ce ces filaments qui
contrecarreraient l’action de la gravité et provoqueraient moins de naissance
d’étoiles.
C’est ce qu’affirment des scientifiques menés par
John Bally
de L’Université de Boulder dans la publication de deux articles dans la revue
The Astrophysical Journal cités en référence plus bas.
Image radio (à 1,28 GHz) de MeerKAT du centre de notre Galaxie. Le
rectangle violet représente le champ du JWST
Crédit : The Astrophysical Journal (2025).
DOI: 10.3847/1538-4357/ad9d0b |
La même région centrale de notre Galaxie vue par la JWST
Crédit :
Nasa, ESA, CSA, STScI, SARAO, Samuel Crowe (UVA), John Bally (CU),
Ruben Fedriani (IAA-CSIC), Ian Heywood (Oxford) |
Les observations suggèrent que
les champs magnétiques
jouent un rôle crucial dans la structure et l'évolution de Sagittarius C.
Ces champs, amplifiés par les forces gravitationnelles du trou noir supermassif
au centre de la galaxie, pourraient confiner le plasma en filaments et
influencer la dynamique de la région.
Les champs magnétiques apparaissent ainsi comme un facteur déterminant dans
l'évolution des galaxies.
Pour plus de détails consulter les articles (très) techniques cités plus bas.
POUR ALLER PLUS LOIN
Que sont ces spaghettis au cœur de notre galaxie ?
NASA Webb Explores Effect of Strong Magnetic Fields on Star Formation
Sagittarius C: Webb provides closest look yet at one of Milky Way's most extreme
environments
Les articles de la revue :
The JWST-NIRCam View of Sagittarius C. I. Massive Star Formation and
Protostellar Outflows
JWST :.L’ŒIL D’EINSTEIN VOUS REGARDE !
(22/04/2025)
Tout
le monde connait l’effet
de lentille gravitationnelle (gravitational lensing en anglais), je
rappelle cet effet :
Cet effet est basé sur la variation de lumière d'un objet source (une étoile,
une galaxie, un amas de galaxies invisible sans cela) devant laquelle passe une
masse importante, une autre galaxie par exemple, suivant ce qu'avait prédit le
génial Albert Einstein avec ses lois de la relativité. (la masse dévie la
lumière).
En effet suivant la position de la source et de l'objet lentille on voit des
formes différentes comme expliqué sur dans cet
astronews précédent qui
résume le sujet.
La masse interposée entre la galaxie lointaine et nous fait un "effet loupe".
Cela donne l’aspect de ce que l’on appelle les anneaux d’Einstein
comme celui-ci.
En fait le JWST vient d’obtenir une photo très particulière d’un de ces anneaux,
il ressemble à énorme œil dont le centre montre une galaxie superbe.
Ici, la galaxie lentille est une galaxie elliptique portant le doux nom de
SMACSJ0028.2-7537.
La galaxie « objet » située beaucoup plus loin est une galaxie spirale dont on
voit l’image déformée et on perçoit même des amas d’étoiles.
Ces données font partie de l’étude SLICE (Strong Lensing and Cluster Evolution)
dirigée par Guillaume Mahler de l’Université de Liège.
On a si on peut dire deux galaxies pour le même prix !
Crédit : ESA/Webb, NASA & CSA, G. Mahler
POUR ALLER PLUS LOIN :
Arrêtez tout : le télescope James-Webb vient de capturer un alignement cosmique
parfait !
Webb spies a spiral through a cosmic lens
Une galaxie spirale vue à la loupe cosmique
Tout sur le JWST sur planetastronomy.
Toutes les photos du JWST sur Flickr.
JWST :.OÙ
L’ON REPARLE DE 2024 YR4 !
(22/04/2025)
En
Février 2025
on avait évoqué la possibilité que l’astéroïde 2024 YR4 impacte la Terre (avec
une très faible probabilité) en 2032.
Mais depuis on a affiné sa trajectoire et on s’est aperçu qu’il n’était plus un
risque pour la Terre.
De plus, le télescope James Webb a mis son grain de sel et a voulu imager (en
IR) ce petit bout de roche.
Cet objet ferait une soixantaine de mètres et vraiment rocheux.
L’étude de sa trajectoire montre
qu’il n’est pas
impossible qu’il impacte la Lune, ce qui serait un objet d’étude sans
précédent en direct pour les astronomes.
Cette image montre l’astéroïde vu par la NIRCam (lumière réfléchie) et MIRI
(température) prise le 8 Mars 2025.
C’est le plus petit objet vidé par le JWST à ce jour et qui a pu être mesuré.
Crédit : NASA, ESA, CSA, STScI, A Rivkin (JHU APL)
POUR ALLER PLUS LOIN :
Webb snaps photographs of Asteroid 2024 YR4
Asteroid 2024 YR4 no longer poses significant impact risk
Rebondissement : l’astéroïde 2024 YR4 devrait rater la Terre… mais pourrait bien
viser la Lune !
Les images du Webb sur Flickr.
LIVRE CONSEILLÉ :.LA
VOIE LACTÉE ET LES GALAXIES CHEZ GLÉNAT.
(22/04/2025)
La Voie lactée et les galaxies Notre cosmos à grande échelle, nouvel ouvrage
préfacé par JP Luminet.
Très richement illustré, tout ce que vous avez voulu savoir sur les galaxies et
la nôtre en particulier.
Comprendre la structure de notre Univers à grande échelle.
Bien que la Voie lactée ait été observée depuis la nuit des temps, ce n’est
qu’au XVIIe siècle que sa véritable structure est postulée, et il faut attendre
le début du XXe siècle pour qu’Edwin Hubble soit en mesure d’affirmer qu’elle
n’est que l’une des innombrables galaxies présentes dans l’Univers.
Les galaxies occupent aujourd’hui une place de choix dans l’étude du cosmos.
Selon les dernières estimations, l’Univers observable compterait environ 2 000
milliards de galaxies. Doté d’optiques capables de fonctionner dans
l’infrarouge, le télescope James Webb apporte régulièrement de nouvelles preuves
de leur omniprésence et repousse sans cesse les limites de l’observation pour
détecter des galaxies de plus en plus lointaines.
De formes diverses - spirales, elliptiques, à anneau ou irrégulières -, les
galaxies sont constituées de milliards d’étoiles rassemblées par l’effet de la
gravitation, et elles peuvent se rassembler en amas ou en superamas de galaxies,
ces dernières s’alignant en de gigantesques filaments de plus de 300 millions
d’années-lumière de long. La compréhension de ces structures immenses constitue
l’un des plus grands défis de la cosmologie actuelle.
Pages : 288 EAN :
9782344068113 36€
POUR ALLER PLUS LOIN :
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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