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Sommaire de ce
numéro :
Hubble
: La galaxie de l'Araignée tisse sa toile. (19/10/2006)
L'analyse
génétique de notre Galaxie : grâce au VLT. (19/10/2006)
Collision de galaxies vue par Hubble : Elles
font l'amour pas la guerre!
(19/10/2006)
Spitzer
: Le jour et la nuit sur une exoplanète. (19/10/2006)
Ariane
5 ECA : Lancement triple réussi. (19/10/2006)
1999
KW4 : La danse endiablée d'un astéroïde double. (19/10/2006)
Cassini-Saturne :.Le Soleil a rendez vous avec Saturne. (19/10/2006)
Cassini-Titan :.La région des Grands Lacs. (19/10/2006)
Mars Express :.L'eau sur Mars. (19/10/2006)
MRO : De nouveaux détails sur Mars grâce à HiRISE. (19/10/2006)
Livre conseillé :.Le destin de l'Univers par JP Luminet chez
Fayard. (19/10/2006)
Les magazines conseillés :.Ciel et Espace; l'Univers a t il
besoin de Dieu? (19/10/2006)
(Photos : NASA/ESA/G Milley & R Overzier)
La galaxie de la toile d'araignée (Spiderweb Galaxy ou
MRC 1138-262 MRC est le Molonglo
Reference Catalog de sources radio originaire de l'Observatoire Molonglo en
Australie, Sydney) mérite bien son nom, Hubble vient
de détecter que cette massive galaxie attire dans sa toile de plus petites
galaxies satellites qui sont en train de fusionner.
Cette galaxie découverte par le télescope spatial
Hubble, se comporte comme une araignée tissant sa toile. Elle est située loin,
à 10,6 milliards d'années lumière (z= 2,2) et elle se nourrit de plus petites
galaxies qui passent à sa portée gravitationnelle.
Cette image est une composition de plusieurs clichés
de la caméra ACS de Hubble, avec différents filtres
Elle est située comme on le voit sur la photo ci
dessus, au centre d'un amas de galaxies entourée d'autres petites galaxies.
C'est George Miley de l'Observatoire de Leiden aux
Pays Bas qui a fait cette découverte, il précise que ces récentes photos de
Hubble prouvent bien avec des détails de plus en plus précis, que les galaxies
les plus massives sont construites à partir de la fusion de plus petites
galaxies.
Ces petites galaxies sont véritablement attirées dans
cette toile d'araignée à des vitesses énormes de l'ordre de centaine de km à la
seconde depuis des distances de centaines de milliers d'années lumière.
Les radio télescopes ont montré que des jets de
particules rapides sont émis du centre de cette toile d'araignée géante mettant
en jeu des énergies énormes. Ces jets sont produits très certainement par le
trou noir massif situé au centre, les galaxies plus petites se comportent comme
des mouches prises au piège et sont la nourriture de ce trou noir géant
alimentant ainsi les jets.
La galaxie de la toile d'araignée se situe dans
l'hémisphère Sud dans la constellation de l'Hydre et est une des plus massives
connues.
Il existe une vidéo de 5,8MB
au format mpeg qui montre un zoom dans cette région de l'espace, à voir ou à
télécharger (clic droit, enregistrer la cible sous…) impressionnant.
Voir aussi les nouvelles de l'ESA
à ce sujet.
(document : ESO)
Les astronomes du VLT de l'ESO ont pour la première
fois réussi à établir une
différence "génétique" entre les étoiles du bulbe (la partie
centrale) de notre Galaxie et celles réparties dans le disque. C'est ce que
viennent de publier Manuela Zoccali et ses collègues (dont Aurélie Lecureur du département GEPI :
Galaxies, Étoiles, Physique et Instrumentation de Paris Meudon) dans le magazine Astronomy and Astrophysics.
On déduit de ces différences que la région du bulbe
s'est formée plus rapidement que celle du disque, probablement en moins d'un
milliard d'années quand l'Univers était encore très jeune.
Notre Galaxie, la Voie Lactée est une galaxie spirale
barrée de type SBc dans la classification des galaxies,
comportant des bras contenant des étoiles du gaz et de la poussière, le disque
est aplati sauf dans la région centrale, où s'est formé un bulbe sphérique.
Les bras contiennent des étoiles de tous ages, tandis
que le bulbe contient plutôt des vieilles étoiles datant de la formation de
cette galaxie, soit approximativement 10 milliards d'années.
Afin de procéder à cette étude, ces astronomes ont
analysé en détail la composition chimique d'une cinquantaine d'étoiles géantes
dans 4 régions différentes du ciel vers la région centrale du bulbe. À cette occasion
ils ont utilisé le spectrographe FLAMES/UVES sur le VLT pour
obtenir des spectres en haute résolution. Rappelons que le spectre d'une
étoile, c'est son empreinte digitale, son ADN, donc sa composition.
Afin de déterminer l'age des étoiles, il faut trouver
un marqueur de cet age; on l'a, c'est la "métallicité" de l'étoile,
c'est à dire le taux de matière "complexe" dans cette étoile, la
matière plus élaborée que H et He; par exemple savoir si elle contient du Fer
ou de l'Oxygène, qui sont des éléments qui se sont produits plus tard dans
l'évolution des étoiles (voir la conférence sur les
éléments légers dans l'Univers à la SAF).
La comparaison entre l'abondance de l'Oxygène et du
Fer est un facteur important pour expliquer l'histoire de la formation de ces
étoiles.
L'Oxygène est produit de façon dominante dans
l'explosion d'étoiles massives de courte durée de vie comme les supernova
de type II, tandis que le Fer provient principalement des étoiles binaires
(dont une naine blanche) qui explosent en SN de type Ia qet ui mettent beaucoup
plus de temps à évoluer, de l'ordre de quelques millions à quelques milliard
d'années.
Voici la courbe résumant l'étude.
Elle représente le ratio de O/Fe par rapport au ration
de Fe/H dans les étoiles de notre Galaxie.
Les cercles verts ce sont les étoiles du bulbe, et les
croix et triangles sont des étoiles du disque provenant d'une étude précédente.
La droite en noir correspond au meilleur
"fit" pour les étoiles du disque.
Les échelles sont logarithmiques.
On remarque que les étoiles du bulbe sont nettement plus riches en O que les
autres, indiquant ainsi leur "ancienneté".
Pour un ratio donné de Fe/H, on voit que les étoiles
du bulbe ont toujours plus d'O/Fe que leur équivalent dans le disque.
D'après les auteurs de l'article cela semble prouver
que les étoiles du bulbe ne sont pas originaires du disque et auraient ensuite
migrées vers le centre (puisque le disque n'existait pas encore!), mais se
seraient formées de façon indépendante dans le bulbe.
De plus cela signifie que la formation du bulbe a été
plus rapide que celle du disque et l'a donc précédée.
D'après les modèles de formation de galaxies en cours,
le bulbe de notre galaxie aurait pu se former en moins de un milliard d'années.
On connaît tous la galaxie des Antennes, qui a déjà
été imagée par Hubble
dans le visible en 1997 et elle a aussi été photographiée dans le domaine radio,
ceci vous a été conté en particulier lors de la
conférences sur les Galaxies présentée par B Lelard de Véga.
Mais cette fois-ci
Hubble s'est surpassé dans cette nouvelle vue
de cette paire de galaxies entrant en collision.
La vue est une des plus pointue jamais obtenue.
Lors de la collision de ces deux galaxies (NGC 4038/39) situées à 62 millions
d'années lumière de nous, des milliards d'étoiles sont en train de naître, la plupart
dans des amas d'étoiles et les plus brillantes dans des super amas.
Cette image (ci contre à gauche) a été prise par la
caméra ACS, et est une combinaison de plusieurs images correspondant à des
filtres différents. On a assigné à chaque filtre une couleur différente de
l'image : les classiques RGB et le rose pour le filtre H alpha.
Cette confrontation de galaxies est en fait un grand
moment d'effusion, qui donne ainsi naissance à de nouvelles étoiles.
Ces deux galaxies spirales, que l'on appelle les
Antennes, ont commencé à se frotter l'une à l'autre il y a 500 millions
d'années et font de cet ensemble la collision de galaxies la plus proche de
nous. Les deux parties oranges de la photo sont les noyaux des galaxies
originales et sont constituées principalement de vieilles étoiles, les étoiles
naissantes sont en bleu entourées par des nuages d'Hydrogène en rose.
En examinant en détail la photo, les spécialistes
déterminent que la grande majorité des super amas crées vont se diluer, leurs
étoiles reprenant leur liberté. Une petite partie seulement vivra sa vie de
super amas de plusieurs dizaines de millions d'années et deviendront des amas globulaires
(globular clusters en anglais).
Cette galaxie des Antennes peut être un avant goût de
ce qui nous attend dans quelques 5 milliards d'années lors de notre rencontre
avec la Galaxie d'Andromède.
Video de la
collision 7MB (zoom au cœur des Antennes) en format mpeg, sinon autres formats.
Autre vidéo, plus à l'intérieur
des Antennes , 4MB en mpeg, sinon autres formats.
Les
collisions de galaxies par PA Duc aux RCE 2004.
Voir aussi cet
astronews sur les collisions galactiques.
(Photos : NASA/JPL-Caltech/Univ. of Central Florida)
Spitzer, l'observatoire spatial en IR, vient de nous donner encore une première.
Il vient d'effectuer les premières mesures des
températures diurne et nocturne d'une exoplanète.
Cette planète du type Jupiter chaud (son nom : Upsilon Andromède b
découverte par Butler et Marcy en 1996, il existe aussi deux autres planètes
plus éloignées dans ce système), orbitant son étoile très près est toujours
brûlante du côté tourné vers son soleil et glacée de l'autre côté.
La différence de température entre les deux faces
donne une indication de la circulation thermique sur cette planète, presque une
étude climatologique.
La courbe
supérieure représente la luminosité de cette planète basée sur les données IR
de Spitzer. On voit la zone chaude (brillante) sur la face tournée vers
l'étoile, tandis que la face opposée est froide et sombre.
Les représentations de la planète sont des vues
d'artistes basées sur les mesures.
La différence de température entre jour et nuit a été
mesurée par la lumière IR de la planète en 5 points durant son orbite de 4
jours et demi autour de son étoile.
La température augmentait et diminuait en fonction de
la face visée par la caméra de Spitzer. La variation de température entre jour
et nuit est de 2500°C, ce qui signifie que le gaz chaud se déplaçant le long de
la face éclairée se refroidit le temps d'atteindre la face nocturne.
La partie inférieure de la photo ci-contre, représente
ce qu'on aurait pu voir si la planète était Jupiter et l'éclat IR qui aurait pu
être mesuré.
C'est la
première fois que l'on détecte des détails tels que des variations jour/nuit à la
surface d'une exoplanète. Elle fait partie d'une étoile située dans Andromède
comme son nom l'indique et située à 40 années lumière de nous, donc une
voisine.
Les scientifiques pensent que cette planète étant si
près de l'étoile, est synchronisée avec elle et présente donc toujours la même
face, ceci étant dû aux forces de marée, comme la Lune présente toujours la
même face vers nous; elle fait un tour sur elle même pendant le temps
nécessaire à une orbite.
Mais comme cette planète est du type Jupiter chaud, sa
haute atmosphère devrait circuler plus rapidement que son intérieur. C'est ce
qu'indique les grandes variations de température.
C'est en remarquant que Spitzer mesurait des
augmentations et diminutions de température en visant cette planète, que les
astronomes se sont rendus compte que la planète leur révélait ses différentes
faces en phase avec son mouvement orbital.
Cela était rendu possible car la planète n'était
jamais directement entre la Terre et son étoile, mais toujours en vue directe
de la Terre, ce qui permettait d'accéder à sa vue hors de la lumière de
l'étoile, comme représentée sur
l'illustration suivante.
Voir cette
animation vidéo (Windows media) de 3,9MB très claire, pour comprendre le phénomène, autres
formats disponibles.
(photo : Arianespace)
Arianespace est fière
de communiquer le succès de ce dernier lancement.
Dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 octobre 2006,
Arianespace a mis en orbite de transfert géostationnaire le satellite DIRECTV
9S pour l'opérateur américain DIRECTV et le satellite OPTUS D1 pour l'opérateur
australien OPTUS. Grâce au plateau ASAP 5, le lancement emportait également le
réflecteur expérimental LDREX-2 pour l'agence spatiale japonaise JAXA.
La plate-forme ASAP permet de lancer plusieurs mini-
ou microsatellites. La plate-forme peut être placée directement au-dessus de
l'étage supérieur ou dans une structure Sylda 5 ou Speltra.
Lorsque l'ASAP est monté comme charge principale, elle
peut contenir jusqu'à huit satellites pesant 120 kilos. Placée à l'intérieur
d'une structure Sylda (Système de lancement double ariane), l'ASAP peut porter
quatre satellites de 300 kilos ou deux satellites de 300 kilos et six de 120
kilos.
L'ensemble faisait plus de 9 tonnes à mettre en orbite.
Vingt-neuvième lancement d'Ariane 5, quinzième succès d'affilée et 173ème
lancement d'une fusée Ariane!
Ce nouveau succès du lanceur Ariane 5, le quatrième en 2006, confirme
qu'Arianespace est le service de lancement de référence qui offre les solutions
les mieux adaptées aux besoins des opérateurs.
Aujourd'hui, Ariane 5 est le seul lanceur opérationnel disponible sur le marché
commercial capable de lancer simultanément deux charges utiles principales et
une expérience technologique et d'offrir aux clients plus de performance, plus
de flexibilité et plus de compétitivité.
Avec ce vol, Arianespace franchit le cap des 600 tonnes cumulées mises en
orbite.
Au service de clients fidèles: États-Unis, Australie et Japon
Le choix d'Arianespace par de grands constructeurs et opérateurs du secteur des
télécommunications spatiales américains, australiens et japonais, illustre la
reconnaissance internationale d'un service de lancement de qualité.
DIRECTV 9S est le sixième satellite confié à Arianespace par l'opérateur DIRECTV, premier fournisseur
américain de télévision numérique, après les mises en orbite de DIRECTV
1 en 1993, DIRECTV 3 en 1995, DIRECTV 4S en 2001, DIRECTV 7S en 2004 et
SPACEWAY 2 en 2005.
OPTUS D1 sera le troisième satellite mis en orbite par Arianespace pour
l'opérateur australien. OPTUS & DEFENCE C1 a en effet été lancé en 2003 par
Arianespace après le lancement en 1987 d'OPTUS A3. SingTel, la maison mère de
l'opérateur OPTUS, avait de son côté déjà choisi Arianespace pour lancer son
satellite ST-1 mis en orbite en 1998.
Enfin, c'est la deuxième fois que l'agence spatiale japonaise JAXA (Japan
Aerospace Exploration Agency) confie le lancement d'une expérience
technologique à Arianespace.
En décembre 2000, le lanceur européen avait déjà lancé
le premier satellite expérimental de ce type, LDREX-1.
Fiche technique du lancement DIRECTV 9S/OPTUS D1/LDREX-2
Le lancement a été effectué par une Ariane 5 ECA depuis le Port Spatial de
l'Europe à Kourou en Guyane française à :
17h56mn, heure de Kourou, le vendredi 13 octobre,
16h56mn, heure de Washington, DC,
20h56mn, en Temps Universel,
22h56mn, heure de Paris,
06h56mn, heure de Sydney, le samedi 14 octobre.
Les paramètres calculés à l'injection de l'étage supérieur cryotechnique
(ESC-A) sont les suivants :
Périgée : 249,4 km pour 249,5 (± 3) km visés,
Apogée : 35940 km pour 35946 (± 160) km visés,
Inclinaison : 6.98° pour 7.00° (± 0,06)° visés.
DIRECTV 9S a été construit par Space Systems Loral à Palo Alto (Californie) et
sera positionné à 101° Ouest de longitude. D'une masse d'environ 5 530 kg au
décollage, ce satellite est équipé de 52 répéteurs de forte puissance en bande
Ku et de 2 répéteurs en bande Ka pour la diffusion directe de programmes de
télévision numérique. DIRECTV 9S offrira aux téléspectateurs américains un plus
grand choix dans les services de diffusion et préfigurera les futurs satellites
à faisceaux multiples pour les applications multimédias. DIRECTV 9S aura une
durée de vie d'environ 15 ans.
OPTUS D1 a été intégré par le constructeur américain Orbital Sciences
Corporation à Dulles (Virginie), à partir d'une plate-forme Star-2. OPTUS D1,
d'une masse au lancement d'environ 2 300 kg, sera positionné à 160° Est et
assurera pendant 15 ans des services de télévision directe, de liaison
Internet, de téléphonie et de transmission de données sur l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
LDREX-2 (Large scale Deployable Reflector Experiment) de l'agence spatiale
japonaise JAXA (Japan Aerospace Exploration Agency), est une maquette à
l'échelle ½ représentant la grande antenne déployable du futur satellite
technologique ETS-8.
Rappelons que le maître d'œuvre d'Ariane est ASTRIUM Space Transportation.
Document
de presse de ce lancement (pdf).
Documents sur Ariane sur ce site, notamment :
Présentation
des fusées Ariane.
Visite
de la SNECMA Vernon lieu de fabrication des moteurs d'Ariane.
Images du satellite
expérimental Japonais en orbite après son déploiement, prises par la caméra
d'Ariane.
Les premières images détaillées d'un astéroïde double,
1999 KW4 (nom
complet : 66391 1999 KW4) découvert en 1999 mais imagé au radar en 2001
seulement (voir photo) lors de son passage à 4,8 millions de km de la Terre,
ont révélé un monde étrange, où ces deux corps se prêtent à une danse basée sur
les lois de la gravitation.
C'est ce
que publient le professeur Daniel Scheeres de l'Université du Michigan et
le docteur Steven Ostro du Caltech-JPL.
KW 4 a d'abord été considéré comme dangereux, mais une
fois son orbite mieux calculée, il fut décidé de sa non dangerosité et il
retomba dans l'anonymat jusqu'à aujourd'hui.
Imagerie radar de KW 4 en 2001 qui prouve que c'est
un corps binaire. (image NASA/JPL) |
|
|
Nos amis nous proposent une petite vidéo de 7 MB de
format Quick Time que vous pouvez voir ou télécharger (clic droit puis
enregistrer la cible sous…). Cette vidéo nous montre la rotation sous
différents angles, 1 seconde de temps représentant une heure en réel. |
Les observations radar récentes montrent que le plus
lourd de ces deux corps
tourne tellement vite (période : 3 heures approximativement) qu'il en a
été aplati comme une crêpe. À cause de cela la région "montagneuse"
le long du centre de l'astéroïde principal (alpha) est en fait plus "basse"
que le bourrelet équatorial crée par la rotation. Le corps le moins lourd bêta
a aussi été aplati par ces énormes forces.
Les deux corps orbitent l'un autour de l'autre si près
que la force de gravité de l'un agit fortement sur l'autre.
La rotation de l'un affecte le mouvement de l'autre ce
qui semble être la première fois que l'on détecte un tel système.
Alpha aurait une dimension de 1200m et bêta de 360m;
bêta orbiterait alpha en 16 heures à une distance de 2600m! La densité du corps
le plus important serait de 2,6 (tas de gravas ou rubble pile en anglais) et la
gravité à sa surface serait bien entendu très faible, d'ailleurs la vitesse de
libération est de l'ordre de 2 km/h, vous marchez un peu trop vite sur KW 4 et
hop vous partez dans l'espace.
Ces différentes observations amènent à penser qu'il a
été formé dans le temps soit par éclatement dû à un effet de marée lors du
passage près de notre planète, ou soit dû à son énorme vitesse de rotation
causée par la lumière solaire (a augmenté sa vitesse, comme avec une voile
solaire, c'est l'effet
Yarkovsky ou Yorp!) qui l'a brisé en deux morceaux.
Il est pensable que si dans le futur la vitesse de
rotation augmente, que le corps central éclate, et un de ses morceaux pourrait
présenter un danger pour la Terre. Donc à suivre de près.
Pour voir dans le ciel KW 4 : l'observatoire Bellatrix
de nos amis Italiens ou l'observatoire
de Starkenbug de nos amis Allemands.
(Photos : NASA/JPL)
Le Soleil vient de passer derrière Saturne (cela dure
12 heures, c'est l'opposition) et Cassini prend cette superbe photo (contraste
exagéré) qui révèle des nouveaux anneaux d'une distance de 2,2 millions de km.
Cette vue a été créée en combinant 165 images prises
par la caméra grand angle pendant près de trois heures le 15 Septembre 2006.
(on n'en voit qu'une partie ici).
Cette composition inclut des vues dans le visible,
l'IR et l'UV, et les couleurs sont équilibrées afin de donner un aspect
"naturel".
Cet angle particulier de vision permet de voir des
détails jamais observés au niveau des anneaux.
On voit parfaitement l'anneau G assez concentré situé
après l'anneau principal et bien au delà le très diffus anneau E alimenté par
Encelade. (on remarque le bourrelet dévoilant la position de ce satellite en
train de dégazer).
À l'intérieur de G, se trouve notre planète (invisible
sur cette photo) qui est détectée sur la photo
suivante.
Cassini pendant
cette phase d'étude a détecté deux anneaux très ténus, l'un coïncidant avec
l'orbite de Janus et Épiméthée et l'autre avec l'orbite de Pallene (découverte
par Cassini en 2004) que l'on voit plus en détail sur la figure ci-contre.
D'autres petits
annelets ont été trouvé à l'intérieur de
la division de Cassini.
Ces nouvelles structures font quelques dizaines de km
de large.
Une structure qui intrigue dans l'anneau D, l'anneau
le plus interne.
Cette structure en forme de tôle ondulée semble
indiquer pour les scientifiques qu'une collision avec une comète ou un astéroïde s'est produite
dans cette région de l'anneau D récemment.
Ces ondes font de crête à crête 30km mesurées par
Cassini, mais en 1995 Hubble avait mesuré des distances de l'ordre de 60km; il
semble donc qu'il y ait un amortissement dans le temps.
Ces études sont présentées en ce moment au congrès de
l'American Astronomy Society.
Ce phénomène d'ondulation de cette partie de l'anneau,
peut donc être expliqué comme le pensent les scientifiques par une collision
avec un corps étranger qui aurait alors éjecté un nuage de petites particules.
L'inclinaison de la collision aurait en partie participé à l'inclinaison de cet
anneau, qui au cours du temps essaierai de retrouver son plan (équatorial)
d'origine, donnant ainsi naissance à ces ondulations, toutes les particules ne
réagissant pas de façon identique à ce ré-aménagement.
En se basant sur des observations antérieures, les
scientifiques pensent que la collision s'est produite en 1984, année où il a
été observé légèrement incliné et sans ondulations.
D'autres explications sont possibles, par exemple le
choc avec un mini satellite qui a explosé sous le choc.
Voir aussi les photos du
Ciclops sur ce sujet
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les animations et
vidéos : http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/videos/videos.cfm?categoryID=17
Les prochains
survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites
de Cassini par The Planetary Society; très bon!
Voir liste des principaux
satellites.
(Photos : NASA/JPL et UA)
Ce mois d'Octobre 2006 Cassini revisite Titan et nous
confirme la présence de lacs sur ce corps céleste.
Voici les dernières photos radar da la région du Pôle
Nord de Titan.
On y distingue clairement (clic sur l'image pour plus
de détails) en haut les
côtes découpées d'un lac ressemblant au Lac Powell ou au Lac Meade, en
Arizona pour ceux qui connaissent.
On reconnaît aussi plusieurs rivières menant à ce lac,
la plus longue sur la partie gauche fait 100km.
Largeur de l'image approx 140km.
Image radar (SAR) prise le 9 Octobre 2006.
Une autre belle image de
lac est visible dans la galerie de Cassini.
(Photos ESA/G Neukum)
Grâce à Mars Express, notre connaissance du passé
aqueux de Mars est de mieux en mieux connu et a modifié nos idées à ce sujet.
Depuis les Viking, on a changé notre approche de mars,
on a constamment hésité entre une planète sèche ou une planète chaude et
humide. Mars Express (MEX) devrait maintenant
nous permettre une vue plus claire de la situation en ce qui concerne l'eau sur
Mars.
Il y a sur Mars Express, principalement trois
instruments consacrés à la détection de l'eau et que nous avons couvert
abondamment sur ce site.
LE RADAR MARSIS (Mars
Advanced Radar for Subsurface and Ionospheric Sounding) en ordre de marche
depuis Juillet 2005, il doit mesurer les couches d'eau en sub-surface, c'est à
dire dans les premiers km de la surface martienne.
MARSIS a déjà montré qu'il y avait de la glace
dans de nombreuses couches superficielles, notamment dans les régions polaires
mais pas seulement, en effet la région de moyenne latitude de Chryse
Planitia il détecte un énorme
cratère avec en son centre très probablement de la glace d'eau.
On trouve de plus en plus de réservoirs de glace d'eau
sur Mars, mais on se demande toujours où et quand et combien de temps, cette
eau fut liquide.
MARSIS est maintenant en train d'examiner le Pôle Sud
de Mars et les résultats devraient suivre bientôt.
L'INSTRUMENT
OMEGA (Observatoire pour la
Minéralogie, l’Eau, les Glaces et l’Activité), mis au point par l'IAS à Orsay
et dont Jean Pierre Bibring est le PI,
est un spectromètre dédié à la minéralogie.
Cet instrument a
montré que l'eau
a pu être liquide à la surface de Mars mais pas pour très longtemps.
OMEGA a
détecté des argiles qui se forment après une longue exposition à l'eau, ce
qui semble prouver que de l'eau a coulé pendant les quelques premières
centaines de millions d'années, puis s'est perdue (évaporée ou enfouie dans le
sol ou les deux). Après cette période "humide", l'eau n'a pu que très
occasionnellement jaillir de l'intérieur de la planète avant de s'évaporer.
Pendant ce processus, il se crée des sulfates que cet instrument a aussi
détecté.
Quand l'eau restante s'est figée en glace, l'atmosphère
a alors joué son rôle d'oxydant (des traces d'oxygène) et a rendu le
sol…..rouge en donnant naissance à de l'oxyde ferrique détecté aussi par OMEGA.
Mars est resté comme cela depuis des milliards
d'années.
LA CAMÉRA HRSC (High
Resolution Stereo Camera) est le bouquet final de ce groupe d'instrument dédié
à l'eau. elle a été mise au point par G Neukum de l'Université Libre de Berlin
et par son équipe. Une très belle réussite. Elle montre des détails de l'ordre
de 10m au sol, et l'on reconnaît des endroits où l'eau a clairement coulé, nous
en avons déjà montré plusieurs photos sur ce site.
Comme par exemple cette
trace de "fleuve" dans Nanedi Vallis ou ce glacier
énorme.
Cette semaine l'ESA met en ligne une superbe photo
(voir plus bas) d'un autre glacier, situé dans Deuterolinus Mensae, je l'ai mis
en perspective avec un glacier terrestre à droite, pour comparaison, étonnant
n'est ce pas?
Image prise par la HRSC à bord de Mars Express
montrant un glacier dans la région de Deuterolinus Mensae. (© ESA/G
Neukum) |
Équivalent sur Terre : Le glacier Piedmont Ile de
Baffin au Canada (photo Geological Survey of Canada, dont j'ai changé la
couleur, pour la rendre un peu plus "martienne") |
G Neukum précise qu'il existe bien un lien entre
volcanisme et l'écoulement d'eau, l'activité volcanique ayant
fait fondre la couche de glace interne et a favorisé son écoulement en surface.
On pense que certains écoulements sont récents, c'est à dire qu'ils ont moins
de 30 millions d'années comme
ceux aux pieds de Olympus Mons.
N'oublions pas aussi les instruments de la nouvelle
sonde américaine MRO qui prennent le relais de ceux de MEX : MARSIS passe le
relais à SHARAD pour des mesures plus près de la surface. La petite sœur
d'OMEGA s'appelle CRISM qui doit étudier la minéralogie avec plus de détails et
un angle de vue par contre plus étroit et la nouvelle super caméra de MRO est
la HiRISE dont nous avons souvent parlé.
Voir le chapitre dédié
à MRO dans les archives.
Consulter cette courte
présentation pdf de 9 pages par G Neukum sur les récentes images de la
camera HRSC à bord de Mars Express : superbe.
Interview de J Plaut co-PI du MARSIS : http://euro.astrobio.net/news/print.php?sid=1464
Article
de New Scientist sur un possible réservoir d'eau dans le sous sol de Mars.
Toutes
les nouvelles de Mars Express depuis le début dans les archives de ce site.
(Photo : JPL)
Les instruments de MRO sont maintenant tous
opérationnels, notamment la camera HiRISE qui nous donne cette semaine de
nouvelles photos exceptionnelles à voir.
Voici une vue d'une ravine (gully en anglais) dans la
région de Terra Sirenum, c'est une portion d'une image plus grande prise par la
caméra HiRISE de MRO le 3 Octobre 2006. Cette photo représente une largeur sur
le terrain exceptionnelle de 254 m seulement.
La résolution est de 50cm par pixel!
Cette région de Mars est en ce moment en Hiver et
reçoit peu de lumière, les gelées sont de la glace d'eau, mais les zones rouges
sont des endroits où ces gelées ont disparu comme ici à gauche, dans cette
ravine orange sombre, probablement une récente activité d'une fonte de glace
saisonnière.
MRO a aussi image cette semaine les différentes
couches constituant le Pôle Nord de la planète, ces couches sont un mélange de
glace et de poussières du sol. On distingue des couches plus ou moins riches en
glace suivant leur luminosité.
Ces couches sont
jeunes et sont situées dans la partie inférieur de la photo ci contre de la
région Chasma Boreale.
Leur alternance retrace l'histoire climatique du Pôle.
La largeur sur le terrain de la photo complète quand
vous cliquez sur l'image est de 560m, celle de gauche est approximativement de
450m.
D'autres
photos sont disponibles de ces premiers essais avec MRO.
Une dernière pour la route, puisqu'on parle de Pôle
Nord voici une superbe composition de 4 photos couvrant le Pôle Nord
complètement et s'étalant sur la période septembre octobre 2006.
Ces photos ont été prises par MARCI (Mars Color
Imager) et ont été combinées avec des photos de la MOC de MGS.
On voit parfaitement la calotte polaire Nord qui est
principalement de la glace d'eau présente dans les zones blanches à côté des
zones plus sombres qui n'en contiennent pas.
Voir aussi http://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA01929
Les images de
MRO à la NASA.
Les pages des
photos brutes de la caméra HiRISE (superbes et en plus il y a des explications).
http://hiroc.lpl.arizona.edu/images/TRA/
Vous savez tous ce
que je pense de JPL, je l'admire énormément, il nous donne à lire cette fois ci
un livre sur l'astrophysique et tous les thèmes qui y sont rattachés.
Jean-Pierre
Luminet est Directeur de recherche au CNRS, astrophysicien à l'Observatoire de
Paris-Meudon et spécialiste de réputation mondiale sur la cosmologie et la
gravitation relativiste.
Il a publié plus
d'une dizaine de livres, parmi lesquels le très célèbre "L'Univers
chiffonné" (Fayard, 2001).
Voici ce qu'en dit
la Quatrième de couverture :
Le
bestiaire de l'astrophysique regorge de créatures étranges, placées sous
l'emprise d'une gravité omnipotente : blafardes naines blanches, étoiles à
neutrons hyperdenses, supernovae apocalyptiques, hypernovae et sursauts gamma.
Mais les plus mystérieuses et les plus excitantes d'entre elles sont sans
conteste les trous noirs.
D'une compacité
extrême, parfaitement invisibles s'ils sont nus, ces puits extraordinaires de
l'espace-temps deviennent les astres les plus brillants de l'Univers dès lors
qu'ils dévorent du gaz, ou même des étoiles entières.
A la recherche du destin de l'Univers, Jean-Pierre Luminet retrace pour nous les grandes étapes de
l'évolution cosmique et nous invite à voyager au cœur de l'invisible,
sujet dont il s'est fait une spécialité. Ce faisant, il nous dévoile les
propriétés extravagantes des trous noirs : maelströms emportant dans leur ronde
matière, espace et temps, machines à produire de l'énergie, ordinateurs
suprêmes, portes de passage vers d'autres univers.
Par sa nature pédagogique, l'ouvrage fournit à son lecteur un formidable outil
de compréhension de l'Univers, étant entendu que celle-ci n'est possible ici
que par la grâce des talentueuses mises en scènes, réalisées par l'auteur
lui-même, des apocalypses célestes : combustion programmée de la planète Terre,
extinction du Soleil, explosion des étoiles, coagulation des masses en trous
noirs, désagrégation des galaxies et, enfin, refroidissement inexorable de
l'Univers tout entier, déchiré par la mystérieuse énergie sombre récemment
découverte.
en voici le sommaire :
Fayard, Le Temps des Sciences, Paris Cartonné, 590 pages, illustrations
couleurs, 52 euros.
• Format: 180 x 245• 450 pages
• Relié cousu,
couverture cartonnée et toilée avec jaquette illustrée
• 200
illustrations couleurs et noir & blanc
• 100 schémas
• Tableaux
chronologiques
• Bibliographie
• Index
• Prix : 49 €
Quelle est la
place de l’homme dans l’Univers ?
Cette
question intemporelle se pose depuis quelques années de manière inattendue en
astronomie. Elle est passée du domaine de la philosophie ou de la religion à
celui de la science. Car en observant le ciel, les astronomes ont constaté que
si les paramètres de l’Univers avaient été à peine différents, la présence de
l’homme aurait été très improbable voire impossible. Comment expliquer cette
précision, cette coïncidence ? La question porte le nom de « principe
anthropique ». Elle renvoie à l’idée que l’Univers aurait été créé en vue de
l’apparition de l’Homme. Et s’il y a eu une telle intention dans la création
c’est, peut-être, qu’il y a eu un créateur attentionné. Ainsi la question de la
place de l’Homme, de l’ajustement des paramètres cosmiques et du rôle d’un
éventuel créateur sont liées.
C’est pourquoi nous avons intitulé notre hors-série « L’Univers a-t-il besoin
de Dieu ? »
Pour tenter de répondre à une telle question, nous avons examiné les arguments
les plus anciens comme les plus actuels, sans préjuger de leur retombées :
- quelles sont les relations intimes que l’astronomie, et plus particulièrement
la cosmologie, a toujours entretenues avec la question de Dieu ?
- quelle est l’actualité de l’affaire Galilée : réhabilitation ou pas ?
- quels sont les arguments scientifiques en jeu dans la question du principe
anthropique ?
- nous abordons aussi la question des récupérations religieuses de cette
problématique scientifique
- sans oublier les propres débordements scientifiques de certains cosmologistes
- enfin nous évoquons le cas du plus illustre des cosmologistes religieux
modernes : l’abbé Georges Lemaître
En cahier central, nous avons demandé à 14 témoins privilégiés (astronomes et
philosophes) de nous exposer simplement comment ils vivent leur rapport à la
croyance et leur activité scientifique.
Au total, c’est une somme d’interrogations fondamentales et de découvertes
scientifiques qui sont pour la première fois ainsi entrelacées pour un public
le plus large possible puisque la question concerne l’Humanité entière.
Bonne Lecture à
tous.
C'est tout pour
aujourd'hui!!
Bon ciel à tous!
Astronews
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