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Événements : Calendrier
.............. Rapport
et CR
Astronews
précédentes : ICI dossiers à télécharger par ftp : ICI
Sommaire de ce
numéro :
qConnaissez vous
Jeremiah HORROCKS?: Non, et bien Joseph Magré nous conte son histoire.
(11/03/2006)
qStrasbourg : Il
n'y a pas que la choucroute : l'horloge astronomique vaut le détour!
(11/03/2006)
qCryosat : Ouf, on va
le reconstruire. (11/03/2006)
qLe centre de notre
Galaxie : grâce au Laser. (11/03/2006)
qSwift : Une nouvelle
race d'explosion cosmique! (11/03/2006)
qUn nouveau danger de
l'espace : 2004 VD 17 en 2102! (11/03/2006)
qPluton aurait un anneau
: Que ne ferait on pas pour garder sons statut de planète?
(11/03/2006)
qCassini-Saturne
:.Japet, toujours aussi énigmatique. (11/03/2006)
qCassini-Saturne :
Les geysers d'Encelade. (11/03/2006)
qHuygens-Titan :.Du
nouveau sur son atmosphère. (11/03/2006)
qLes rovers martiens.:.Spirit
, panorama à Homeplate. (11/03/2006)
qLes rovers martiens
: Opportunity : un panorama aussi. (11/03/2006)
qMars Express
:.Olympus Mons enfin! (11/03/2006)
qUne composition de Rolf
Arcan : La rencontre de Saturne et de Mars en cadeau.
(11/03/2006)
qUn site Internet à découvrir
:.Mise à jour d'Astrocalc. (11/03/2006)
qLes magazines conseillés
:.Sky and Telescope Avril 2006. (11/03/2006)
(Photos : JPM)
Vous savez que j'aime bien les vieux instruments astro, alors
à l'occasion d'un passage par la belle capitale alsacienne, je me suis
intéressé à l'horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg.
Wikipedia vous renseigne sur la cathédrale elle même, voici le
début de son histoire:
Le site de la cathédrale de Strasbourg a
été utilisé par plusieurs édifices religieux successifs à partir du l'occupation
romaine - le site était occupé alors par un sanctuaire romain - jusqu'à
l'édifice que nous connaissons aujourd'hui.
On sait qu'une cathédrale fut élevée par l'évêque
saint Arbogast à la fin du VIIe siècle sur la base d'un
temple dédié à la Vierge Marie
mais il ne nous en reste rien.
Au VIIIe siècle, la première
cathédrale fut remplacée par un édifice plus important qui sera terminé sous le
règne de Charlemagne. Daté de 778,
le testament de l'évêque Rémi (ou Remigius) atteste de sa volonté d'être inhumé
dans la crypte. C'est certainement dans l'édifice qu'ont été prononcés les serments de Strasbourg.
Les fouilles menées récemment révèlent que cette cathédrale carolingienne avait
3 nefs et
3 absides.
Un poème décrit cette cathédrale ornée d'or et de pierreries par l'évêque
Ratald (ou Rathold). La basilique est la proie des flammes à de multiples
reprises en 873, 1002 et 1007.
En 1015, Werner de Habsbourg, évêque de
Strasbourg, pose la première
pierre d'une nouvelle cathédrale sur les ruines de la basilique carolingienne.
Il construit donc une cathédrale romane. Celle-ci brûle en 1176
car à l'époque les nefs étaient couvertes d'une charpente en bois.
Après le sinistre, Heinrich von Hasenbourg,
nouvel évêque de Strasbourg,
décide de la construction d'une nouvelle cathédrale. Il fallait que celle-ci
soit plus belle que celle de Bâle
qui venait d'être achevée. Le chantier de la nouvelle cathédrale commença sur
les fondations de la construction précédente et ne s'achèvera que plusieurs
siècles plus tard.
Lire
la suite sur
la cathédrale.
Mais
ce qui nous intéresse c'est l'horloge astronomique: elle est du XVIème
siècle et correspond aux préoccupations de l'époque : déterminer la date de
Pâques. (= premier dimanche après la première pleine lune de printemps).
Cette horloge a été construite par des horlogers suisses vers
1547, mais à la Révolution elle subit les derniers outrages et fut remise en
état par Jean-Baptiste Schwilgué au XIXème siècle.
Tous les jours, vers midi trente (c'est en fait l'heure
solaire de Strasbourg, qui est approximativement à un demi fuseau horaire de
Greenwich), ses automates s'ébranlent. Les apôtres défilent devant le Christ,
au dessous, les différents âges de la vie, passent devant la mort.
Cette
horloge possède un ordinateur (de l'époque) qui calcule la date de Pâques,
c'est le Comput ecclésiastique situé à gauche de la partie inférieure de la
photo d'ensemble et que l'on voit plus en détail sur la photo suivante.
Une explication complète de cette horloge vous est présentée
par Jean Pierre Friedelmeyer de l'IREM
(Institut de recherche sur l'enseignement des mathématiques) de Strasbourg dans
ce document pdf de 6 pages. JB
Schwilgué était vraiment un être exceptionnel.
|
|
Le globe céleste reproduit le mouvement
des étoiles autour de notre planète. Plusieurs milliers d'étoiles sont
représentées. Le temps sidéral se lit sur l'arc du
dessus, une mécanique complexe reproduit aussi le mouvement de précession. Le temps apparent est dans le fond, c'est
le temps solaire vrai, deux aiguilles correspondent à l'évolution du Soleil
et de la Lune. Si on s'approche (ce qui n'a pas été mon
cas) on pourrait voir les heures de lever et coucher du soleil. Sur l'extrême
droite on aperçoit la mécanique des équations solaires et lunaires. |
Sur les côtés de l'horloge (ici le côté
gauche) il y a des tableaux en l'honneur de grands hommes de l'astronomie, on
remarque ici un portrait de Nicolas Copernic situé en dessous de la Muse
Uranie. |
Pour terminer je suis bien obligé de vous citer la légende qui
court sur cette horloge :
On prétend qu'après avoir construit l'horloge, son créateur
eut les yeux crevés, afin d'éviter qu'il n'aille construire ailleurs une oeuvre
semblable.
Cette fable complètement imaginaire (?), révèle cependant
l'orgueil des Strasbourgeois de posséder un tel chef-d'œuvre (une des sept
merveilles d'Allemagne, n'oublions pas que Strasbourg a été allemande pendant
beaucoup plus longtemps qu'elle n' a été française, car elle n'a commencé à
être française qu'à la suite de la fin de la très sanglante guerre de Trente
ans à l'époque de Louis XIV).
À lire absolument tous les détails de cette horloge par Pierre Juillot de l'IN2P3 , il est attaché scientifique au CERN et
Physicien à l'Institut des Recherches Subatomiques de Strasbourg, il nous
propose une page somptueuse sur le sujet.
Vous
le savez, le lancement il y à quelques mois (8 octobre 2005) de Cryosat par
une fusée russe de Baïkonour a échoué ; ce fut un sale coup porté à
l’Europe spatiale, car ce satellite unique en son genre devait étudier les
variations climatiques de notre encore belle planète.
Les scientifiques
européens ont beaucoup insisté auprès des politiques afin que la mission en
soit pas totalement abandonnée, on les a pour une fois écouté ; l’ESA lors de sa
dernière réunion (23 et 24 Février 2006) a décidé de construire un back up
de ce satellite, qui bien entendu a été appelé CryoSat-2.
Le lancement est
prévu pour Mars 2009.
Il va avoir pour
mission la même mission qu’originellement : étudier l’épaisseur de la
couche de glace sur terre comme sur mer et trouver la relation entre la fonte
des glaces polaires et l’élévation du
niveau des mers et sa contribution au changement climatique.
Il va orbiter la
Terre avec une inclinaison importante lui permettant d’atteindre les hautes
latitudes N et S.
Rappelons que
l’instrument principal de CryoSat est le SIRAL ( Synthetic Aperture Radar /
Interferometric Radar Altimeter), un radar particulier apte à mesurer les
couches de glace. Il fonctionne en coopération avec DORIS (Doppler Orbitography
and Radiopositioning Integrated by Satellite), servant à connaître la position
avec une extrême précision.
Souhaitons
meilleure chance à ce deuxième exemplaire de CryoSat.
(dessin ESA)
Les
océans vus de l'espace en français et des détails sur Cryosat.
Le centre de notre
Galaxie ne va plus avoir de secret pour nous, on vient de le passer au peigne
fin avec un nouvel instrument : le LGS-AO, c’est à dire le Laser Guide
Star Adaptative Optics (Optique adaptative pour étoile virtuelle Laser).
Ces observations
ont été obtenues au Keck II d’Hawaï, un télescope de 10m et dirigées par Andrea
Ghez, professeur d’astronomie au UCLA (University of the City of Los Angeles).
Cela leur a permis
d’imager le centre galactique et en particulier les environs du trou noir super
massif qui s’y trouve.
La technique
utilisé fait appel à une nouvelle étoile virtuelle Laser qui a amélioré la
vision du télescope, grâce à l’élimination des turbulences ennemies de tous les
astronomes terrestres.
Cette étoile Laser
virtuelle émise du télescope permet de corriger ces distorsions atmosphériques,
c’est le principe de ce LGS-AO.
Vue du centre
galactique avec LGS (à gauche) avec exposition de 8 minutes et sans (à droite)
avec exposition de 150 minutes. Le signe + marque la position du super trou
noir situé de SgrA*.
Des photos de
notre trou noir situé à 26.000 années lumière de nous ont été prises à
différentes longueurs d’ondes. Mais l'équipe s'est intéressé surtout à l'IR qui
s'échappe de matière en train d'être avalée par les bords du trou noir (situé
au niveau de l'horizon du TN appelé en anglais event horizon).
Apparemment la
lumière IR varie de semaine en semaine et même d'heure en heure, et nos
scientifiques se demandent si cela joue un rôle dans l'augmentation de masse du
trou noir.
Carte routière
du centre galactique : on voit une section de 1 seconde d'arc au carré. On a
représenté l'évolution des étoiles entre 1995 et 2004 et on a estimé les
trajectoires. La couleur représentant chaque étoile devient plus intense avec
le temps.
Ces orbites
prouvent bien encore une fois la présence de ce trou noir super massif.
Voir absolument la page de l'UCLA à ce sujet avec
de nombreuses illustrations.
Animation
montrant l'avantage de cette technique.
Article paru en
Décembre 2005 dans Astrophysical
Journal format pdf de 9 pages sur cette étude.
En relation avec
cette étoile artificielle Laser, je vous signale aussi que le VLT
de l'ESO (Yepun) a aussi créé une étoile artificielle en Janvier de cette
année 2006.
On voit à quoi
cela peut ressembler vu de l'extérieur, magique n'est ce pas?
Faisceau Laser de
50cm de diamètre créant une étoile artificielle à 90km d'altitude servant aussi
à faire de l'optique adaptative.
C'est le fruit
d'une collaboration entre l'ESO et le Max Planck Insitute de Garching et de
Heidelberg.
Voir ou
télécharger ABSOLUMENT la vidéo de 42MB en Windows media player, c'est un superbe
film de visualisation et d'animation de 5 minutes de l'ESO expliquant le
principe de l'optique adaptative et de l'étoile Laser. Génial, autres formats
disponibles ICI.
Le satellite Swift,
qui étudie les sursauts gamma, a détecté un nouveau type d'explosion cosmique,
qui pourrait bien être précurseur d'une supernova en formation, c'est ce que
pense le responsable Swift du GSFC : Neil Gehrels.
C'est une
explosion similaire à un sursaut gamme (GRB) qui s'est produite le 18 Février 2006
(numéroté GRB-060218) mais elle a duré très longtemps : plus d'une demie heure
(2000 secondes) ce qui n'est pas commun pour un GRB qui dure entre quelques
millisecondes et une dizaine de secondes. L'avantage de cette longue durée est
que ce phénomène a pu être analysé par les trois instruments de Swift.
À gauche image du ciel avant l'explosion
(cliché de SDSS) et à droite après, vue par le télescope
Ultra Violet de Swift (cliché NASA/SWIFT).
Chaque image : 5 minutes d'arc par 5
minutes d'arc.
Son origine : une
galaxie à 440 millions d'années lumière, relativement proche dans la
constellation du bélier (Aries).
Elle était 25 fois
plus près et 100 fois plus long qu'un sursaut typique mais relativement faible
en intensité, si bien que les astronomes pensent que l'on voit cette explosion
"de côté".
Les télescopes
terrestres et spatiaux se tournent maintenant vers cet objet pour l'étudier
plus en détail, les scientifiques pensent que cela pourrait être le signe
avant-coureur d'un vrai sursaut gamma.
D'autres
scientifiques pensent que l'on assiste à un nouveau type d'explosion, il faudra
attendre quelques semaines pour avoir une réponse.
Les astronomes de
l'ESO au VLT ont suivi cette explosion ou plutôt sa rémanence (afterglow) qui a
eu lieu dans le domaine visible, son augmentation de brillance semble aussi
indiquer la naissance d'une super nova, qui serait d'après le responsable de
l'étude, Nicolas Masetti de l'INAF de Bologne, de type Ic (très massive et
métallicité importante).
Les astronomes
sont très excités avec cette possibilité car cela leur permettraient d'étudier
une supernova du début du phénomène jusqu'à sa fin.
Il est possible
que la supernova explose dans quelques jours ou semaines et qu'elle soit
visible par les mateurs aussi, c'est pour cette raison que je donne les
coordonnées de sa position céleste :
Ascension droite :
03:21:39.71 et Déclinaison : +16:52:02.6.
Bruce Willis va
vraiment avoir beaucoup de travail à faire dans quelques décennies, on vient en
effet de découvrir un
astéroïde baptisé 2004 VD 17 qui mesure 500m de diamètre approx. (un
milliard de tonnes) et qui serait sur une course de collision avec notre belle
planète le 4 Mai 2102 (à quelques jours de mon anniversaire!!!).
C'est la bonne
taille pour faire des dégâts sur Terre (équivalent à l'explosion de toutes les
armes nucléaires de la planète), rassurez vous certains d'entre nous
survivront, l'astéroïde qui a décimé les dinosaures et 80% des espèces vivantes
était 10 à 20 fois plus gros, mais quand même cela fera un choc et des
Tsunamis.
La probabilité
d'impact est évaluée à 1 pour mille ce qui est énorme et cet astéroïde a été
classé 2 (mérite l'attention) sur l'échelle de Turin.
Son orbite devrait
être précisée un peu plus en détail pour voir dans quel sens va évaluée sa
position sur l'échelle de Turin.
N'oublions quand
même pas Apophis
et le Vendredi 13 Avril 2029 dont le risque a été abaissé ces derniers temps à
1 pour 5000 mais avec frôlement de la Terre au niveau des orbites
géostationnaires. 300m de diamètre et niveau 1 sur l'échelle de Turin).
Il n'y a
actuellement que deux astéroïdes de niveau supérieur à zéro sur l'échelle de
Turin : VD17 (niveau 2) et Apophis (niveau 1).
Alan Stern le PI
de la mission New Horizons vient de publier
dans Nature un article (titre : A Giant Impact Origin for Pluto’s Small Moons
and Satellite Multiplicity in the Kuiper Belt) où il indique que les deux
nouvelles lunes de Pluton, provenait très probablement du même impact
énorme qui donna naissance à Charon le (très) gros satellite de Pluton. On
pense très fortement que la Lune s'est formée de la même façon autour de notre
planète.
Pour
prétendre cela il se base sur le fait que ces deux nouveaux satellites sont sur
une orbite quasi circulaire et dans le même plan orbital que Charon et presque
en résonance avec Charon.
(Dessin de Don
Davis illustrant un impact géant de Pluton).
Les objets de la
ceinture de Kuiper (KBO) posséderaient aussi des satellites multiples d'après
Alan Stern car les impacts étaient chose courante au moment de la formation dus
système solaire et il faut se préparer à de telles découvertes avec le
perfectionnement des instruments astronomiques.
Dans ce même
article l'auteur et ses collègues pensent que cet impact a généré un anneau de
débris autour de Pluton qui est encore à découvrir.
Si c'était
vraiment le cas ce serait la première fois qu'un anneau serait découvert autour
d'une planète solide et non pas autour d'une géante gazeuse.
L'univers nous
réserve plein de surprises!
Voir aussi cette
même information du JHUAPL sur cet article.
Liée à cette
nouvelle, Hubble vient
de photographier le système de Pluton en entier et reconfirme ainsi les
trois satellites.
En cherchant bien
peut être que dans le futur on trouvera encore quelques petits morceaux de
pierre autour de Pluton résultat de cet impact.
(Photos NASA/JPL)
Voici une nouvelle
vue de Japet (1500km de diamètre), ce satellite qui présente la particularité
d'avoir une face très sombre (que l'on voit sur la gauche de cette photo) et
aussi d'avoir ce fameux bourrelet équatorial dont nous avons déjà parlé.
Sur cette photo
prise dans le domaine du visible par Cassini le 22 Janvier 2006 de 1,3 millions
de km, le Soleil éclaire de la gauche, mais oui, le terminateur est donc situé à droite.
On voit sur la
gauche la face "avant" de Japet, c'est à dire l'hémisphère faisant
face au déplacement (Japet comme la plupart des gros satellites est synchronisé
comme notre Lune).
La zone sombre
marquée d'un ? est la région baptisée Cassini Regio.
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les animations et
vidéos : http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/videos/videos.cfm?categoryID=17
Les prochains
survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites
de Cassini par The Planetary Society; très bon!
Voir liste des principaux
satellites.
Nous avons maintes fois signalé la présence
de geysers s'échappant de la zone des griffures de Tigre du Pôle Sud
d'Encelade, mais il semble que l'on ait un plus de détails maintenant : de
l'eau liquide ne serait pas trop loin de la surface d'après les scientifiques
de l'équipe d'imagerie de la mission.
Ces dernières
découvertes dont la plupart vous sont déjà connues sont publiées cette semaine
dans le magazine Science.
Carolyn Porco, la responsable de
l'imagerie (CICLOPS) est très surprise de penser qu'il puisse exister de l'eau
liquide si près de la surface pour un corps aussi petit (520km de diamètre) et
aussi froid et que cette eau s'échapperait de façon cyclique comme le célèbre
geyser de Yellowstone, la plupart retomberait sur la surface de ce petit corps,
le reste irait alimenter l'anneau E (comme Encelade!).
D'après cet
article, il n'est pas impossible qu'il y ait des organismes vivants dans cette
eau tiède ou même chaude.
Hmm, à suivre…..
(photos NASA/JPL)
Prise d'une
distance de plus de 2 millions de km par la caméra télé de Cassini le 18
Janvier 2006, voici une superbe photo (en fait 10 images superposées) dans le
visible, montrant la complexité de l'atmosphère de Titan. On y discerne bien
les différentes couches qui s'étendent sur plusieurs centaines de km. La photo
originale est en noir et blanc, elle a été colorisée par notre ami Erwan
Lenouvel, qui s'est plaint (à juste titre) de mes colorisations un peu
"simplistes", alors j'ai décidé de faire appel à lui dans les cas
difficiles comme cette photo.
Beau résultat,
n'est ce pas?
Tout ceci pour
m'amener à parler de l'atmosphère de Titan, qui contient du méthane.
L'origine du
méthane sur Titan est une inconnue, en effet le méthane se détruit
naturellement rapidement (quelques milliers d'années ou plus dans l'atmosphère
par destruction photochimique due à la lumière solaire) dans l'atmosphère de
Titan, mais en fait je devrais dire que cette origine était une inconnue, car
on est peut être sur la voie.
Nos amis de
l'Université de Nantes avec notamment Gabriel Tobie bien
connu de nos lecteurs publient dans Nature ces jours ci un article sur ce
sujet. Ses collègues sont J. Lunin du LPL de l'Université
de l'Arizona de Tucson et C Sottin aussi de Nantes. L'ESA s'en fait aussi l'écho.
Cet article a pour
nom : "Episodic outgassing as the origin of atmospheric methane on
Titan" soit en français : Dégazages épisodiques comme source de méthane
sur Titan.
Comme les auteurs
disent en introduction :
Comprendre
l’origine du méthane dans l’atmosphère de Titan, la plus grosse lune de
Saturne, est l'un des grands challenges de la mission Cassini-Huygens. Un
modèle d’évolution de Titan, se focalisant sur la source du méthane sur Titan,
est présenté dans une lettre publiée le 2 mars 2006 dans le journal Nature. Ce
modèle est en accord avec la plupart des observations effectuées par la sonde
Cassini en orbite dans le système de Saturne depuis le 1er juillet 2004 et par
la sonde Huygens qui s’est posée à la surface de Titan le 14 janvier 2005. Il
permet d’expliquer la composition de l’atmosphère riche en méthane et
l’existence de réseaux de drainages, en l’absence d’océans d’hydrocarbures à la
surface.
Cette étude est
basée sur le fait que des clathrates de méthane
sont libérés vers la surface.
(Les
clathrates sont une structure particulière de glace formant des cages dans
lesquels des molécules volatiles telles que le méthane peuvent être piège. Ce
sont en fait des hydrates de méthane )
Le méthane
s'échapperait du sous sol après échauffement (radioactivité) du noyau rocheux
formé depuis quelques milliards d'années. C'est en fait un dégazage thermique
des clathrates de méthane situés dans le sous sol par effet de convection
thermique.
Ce réchauffement
interne serait aussi la source d'un océan interne constitué d'eau et
d'ammoniaque menant au cryovolcanisme
observé par Cassini.
(dessin tiré de:
Tobie et al., Icarus, Volume 175, Issue 2, p. 496-502, 2005)
Structure interne
de Titan d'après l'étude paraissant dans Nature. Le méthane serait dans la
couche de glace surnageant au dessus de l'océan liquide.
Nos scientifiques
voient trois épisodes à cette évolution du méthane dans l'atmosphère :
·
pendant le
premier milliard d'années suivant la formation de Titan et de son noyau solide,
l'ammoniaque jouant le rôle d'antigel a libéré du méthane a réchauffé les
restes de la formation et a émis du CH4 qui a été en partie absorbé dans les
couches internes de ce planétoïde.
·
Le deuxième
épisode s'est produit il y a deux milliards d'années quand les phénomènes de
convection se sont produits dans le noyau dus à la radioactivité, faisant
fondre en partie la couche de glace et dégazant le CH4 vers la surface
·
Plus
récemment, il y aurait 500 millions d'années comme le résultat du
refroidissement de Titan et cristallisation de la couche externe de l'océan
eau+ammoniaque qui relâcherait du méthane et provoquerait le cryovolcanisme. Ce
méthane est incorporé dans le sol de Titan comme l'a reniflé Huygens quand il
s'est posé encore chaud de son passage dans l'atmosphère.
Toutes ces
informations en plus détaillé par nos amis du Laboratoire.
de Planétologie et Géodynamique
http://www.insu.cnrs.fr/web/article/art.php?art=1689
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les prochains
survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites
de Cassini par The Planetary Society; très bon!
Voir liste des principaux
satellites.
(Photos NASA/JPL)
Nous avions laissé
Spirit à l'endroit baptisé Homeplate, il vient d'effectuer un panorama en
fausse couleur (filtres : 753-nanometer, 535-namometer, et 432-nanometer) de la
région (constitué de 246 images prises les sols 748 à 751 et couvrant 160°)que
vous pouvez voir au complet en cliquant sur le détail présenté ci dessus.
On voit
parfaitement la structure en couches de cet endroit photographié regardant vers
légèrement vers le haut.
L'affleurement
rocheux situé devant nous a été nommé Gibson, c'est le nom d'un très célèbre
joueur de base ball, Josh Gibson.
Les meilleures
photos sont classées dans le planetary photojournal que vous pouvez retrouver à
tout instant:
http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Mars
Où sont les rovers
maintenant, cette
page de la NASA vous donne la carte précise des chemins et emplacements.
Les images en
couleur par des amateurs: http://www.lyle.org/~markoff/
Comprendre les
couleurs : http://www.highmars.org/niac/education/mer/mer00b.html
Les rapports de mission par Steve
Squyres (responsable mission) mis à jour régulièrement. (anglais)
(Photos NASA/JPL)
Opportunity est
dans la région du cratère Erebus et lui aussi vient de prendre en fausse couleur
(filtres : 753-nanometer, 535-nanometer et 423-nanometer) un panorama de 90° (28
images) de l'affleurement appelé Payson sol 744.
On peut voir le
panorama entier en cliquant sur l'image.
Les couches
sédimentaires se voient parfaitement sur ce mur de plus de 1m de haut, au pied
de ce mur on trouve des roches ayant subit l'érosion au cours du temps.
Les meilleures
photos sont classées dans le planetary photojournal que vous pouvez retrouver à
tout instant:
http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Mars
Où sont les rovers
maintenant, cette
page de la NASA vous donne la carte précise des chemins et emplacements.
Les images en
couleur par des amateurs: http://www.lyle.org/~markoff/
Comprendre les
couleurs : http://www.highmars.org/niac/education/mer/mer00b.html
Les rapports de mission par Steve
Squyres (responsable mission) mis à jour régulièrement. (anglais)
(Photos ESA/HRSC G Neukum)
Comme vous le savez
tous le plus grand volcan de Mars (et du système solaire) s'appelle Olympus
Mons et fait approximativement 25km de haut. La sonde européenne Mars Express
s'y est intéressé et l'ESA nous
fournit cette semaine des images spectaculaires d'un de ses flancs, le flanc Est qui est localisé sur la carte ci
dessous.
Images prise le 23
Novembre 2004. (vous savez maintenant pourquoi les images diffusées pour le
public ont plus d'un an si vous avez
bien lu l'article sur la HRSC)
Le flanc Est que
l'on voit ici (en oblique grâce à la HRSC) est haut de 6000m et la résolution
sur le terrain est 11m par pixel.
On y découvre
parfaitement une coulée de lave qui a
plusieurs km de long et des centaines de mètres de large.
Cette coulée a été
datée d'il y a 200 millions d'années (donc récente).
D'autres activités
géologiques sont visibles comme dans le bas à droite de la photo, ce réseau de
"canaux" entrelacés long de plusieurs km et profonds de plusieurs
dizaines de mètres. Ceci suggère une activité tectonique récente : 30 millions
d'années.
Mais
bien évidemment la vue qu'il faut voir, c'est la vue anaglyphe 3D qui est à couper le souffle,
mais elle fait 14MB!! Une vue plus
facile à télécharger ou à voir (23kB) vous est aussi proposée.
Toutes
les nouvelles de Mars Express depuis le début dans les archives de ce site.
Notre ami et
célèbre amateur astro Rolf Arcan de Chartres nous fait un beau cadeau : une
composition de ses dernières photos de Mars et Saturne.
La photo de grande
taille (taille écran) est disponible en haute densité sur la page des fichiers
ftp du site pour téléchargement.
Ceci dit, c'est
une composition de ses meilleurs Saturnes et la dernière série de Mars. Il
s'agit toujours de résultats obtenus avec son Dobson 400 avec table
équatoriale. Toutes les photos ont été faites avec une Toucam Pro 2 avec
capteur modifié noir et blanc.
De ces films
de 1800 images, en moyenne 300 à 400 photos avi ont servi à faire l'image
finale.
Ce sont
probablement ses dernières photos avec ce télescope, car il passe à un Dobson
de 600 mm ouvert à 3,3. il vend donc son Dobson 400 , si cela vous intéresse
voici quelques infos :
Dobson 400 avec
table équatoriale (en tout alu et sur roulements à billes) motorisé deux axes.
Optique FD 4,5 superpolie avec un taux de réflexion de 96 %; secondaire chauffé
en Zerodur.
Pour plus d'informations,
veuillez voir son
site: http://astrosurf.com/astroarcan/
ou Contact: rolf.arcan@wanadoo.fr
Poids de
l'ensemble: 75 kg (la partie la plus lourde pèse 28 kg)
Rolf on attend patiemment
tes nouvelles photos!
(ce paragraphe est
le votre si vous avez un site astro à nous faire connaître, n'hésitez pas à
nous contacter)
Nous avions évoqué
récemment
ce site, son auteur Guillaume Bertrand, il nous communique sa dernère mise
à jour, voici ce qu'il en dit :
Bonjour à tous,
Je viens de mettre
en ligne la version 2.00 d'AstroCalc,
Nouveautés de la
version 2.00 >>>>> 28/02/2006 :
-Correction de
plusieurs bugs mineurs.
-Amélioration du
graphisme du module "Affichage de la position des
planètes sur
l'écliptique".
-Module de
Configuration plus complet, possibilité de désactivé les
ombres sur les
planètes etc...
-Nouveau Module
Calcul d'éphémérides pour les Comètes...(Pas encore
hyper précis,
imprécision de quelques min sur l'ascension droite et dec)
Pour ceux qui ont
déjà installé une version précédente penser une fois
la version 2
installé à
configurer le logiciel, notamment pour l'affichage graphique
des planètes...
Plusieurs
Utilisateurs m'ont rapporté un bug
concernant l'affichage de
saturne et Jupiter
dans la version
1.70, Vous pouvez maintenant pallier à ce bug en allant
dans le panneau
de configuration,
en désactivant les ombres sur saturne et Jupiter.
http://perso.wanadoo.fr/astro-sug44/AstroCalc.html
Si vous rencontrez
des problèmes quelconques n'hésiter pas à m'en faire
part : sug44@wanadoo.fr
Astronomicalement,
Guillaume BERTRAND
Le numéro daté Avril 2006 de Sky and Telescope, l'excellente
revue américaine d'astronomie va bientôt se trouver en kiosque et ce mois ci il
y a quelques articles passionnants :
Un article de fond de 6 pages très bien imagé consacré au
Soleil et la couronne solaire
Un article de fond aussi sur la nouvelle race de trous noirs
avec belles illustrations expliquant les phénomènes mis en jeu.
L'explication de la classification de l'échelle de Turin par
son concepteur Richard Binzel
Et les rubriques habituelles.
C'est tout pour
aujourd'hui!!
Bon ciel à tous!
Astronews précédentes : ICI