LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:
Mise à jour : 21 Avril 2014       
 
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Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires
Sommaire de ce numéro :    
Chaos dans le syst. Solaire : CR des conf Vega et SAF (Planeto) de B Lelard les 22 et 29 Avr 2014 (21/04/2014)
Les comètes et l’origine du Syst. Solaire : CR de la conf SAF de N Biver le 9 Avril 2014.  (21/04/2014)
Enfin, une exo-Terre ? : Dernière découverte de Kepler.  (21/04/2014)
Space X : The Dragon has landed !  (21/04/2014)
Ondes Gravitationnelles : Les réactions émouvantes de Andrei Linde.  (21/04/2014)
Rosetta :.Philae s’est réveillé aussi !  (21/04/2014)
Tectonique des plaques : Comment a-t-elle commencé ? (21/04/2014)
Hubble :.Une vue en coupe de l’Univers.  (21/04/2014)
Les Mathématiques de l'Astronomie. Partie 41 : La vue est plus prompte que l’ouïe (21/04/2014)
Météorite :. Au dessus de l’ALMA ! (21/04/2014)
Cassini-Saturne :.Il y a vraiment un océan caché. (21/04/2014)
Mars Express :.La beauté dans le Chaos ! (21/04/2014)
Les magazines conseillés :.Pour la Science spécial sur le cosmos, à ne pas manquer. (21/04/2014)
Les magazines conseillés :. Sciences et Avenir d’Avril 2014 sur le BB et les OG notamment. (21/04/2014)
 
 
 
ENFIN UNE EXO-TERRE? : DERNIÈRE DÉCOUVERTE DE KEPLER. (21/04/2014)
 
Des scientifiques américains alliés à des astronomes français viennent peut être de découvrir enfin une exoplanète de la classe terrestre ; elle aurait des caractéristiques proche de notre bonne vieille Terre.
 
C’est bien entendu à partir de la moisson de découvertes du télescope spatial Kepler que cette planète a été trouvée.
Elle est dans le système de l’étoile Kepler 186, située à près de 500 années lumière de nous dans la constellation du Cygne (c’est normal, c’est la zone explorée par Kepler), donc, notre environnement proche, quoique inaccessible pour les êtres humaines pour le moment.
 
Une représentation d’artiste de cette planète.
 
Il y a au moins 5 planètes autour de cette étoile qui est par ailleurs différente de notre Soleil, c’est une naine rouge (étoile classe M, très courante), moins chaude et plus petite que lui.
C’est en fait la dernière planète qui nous intéresse, elle s’appelle tout naturellement Kepler 186f (on rappelle que l’étoile, prend le nom de Kepler 186a et les planètes viennent ensuite dans l’ordre alphabétique : b, c , d etc…) et elle possède la particularité d’être dans la très convoitée « zone habitable » de l’étoile. C’est la zone très limitée autour de l’étoile où la température est propice à maintenir l’eau sur ses trois formes et notamment liquide. En effet, l’eau est un facteur essentiel à la vie, mais peut être pas suffisant.
Kepler 186f est un peu plus grande que la Terre (de 10%) et est très certainement rocheuse, ce qui justifie l’émoi des scientifiques et journalistes (et oui on en a parlé à la Télé pendant plus de 30 secondes, un record !!).
 
Comparaison entre le système de Kepler 186 et notre système solaire. (crédit : NASA Ames/SETI Institute/JPL-Caltech)
La zone verte représente la zone habitable. On remarquera que l’étoile Kepler 186a est moins chaude que le Soleil, donc sa zone habitable, plus proche d’elle. Sa période orbitale : 130 jours.
 
 
Même si on avait trouvé des exoplanètes rocheuses plus grosses que la Terre, c’est la première fois qu’on trouve une planète de taille similaire à la notre et bien placée.
 
Attention, être située dans la zone habitable ne veut pas dire « habitée » !
 
 
Des Français de l’équipe « Système solaire et Exoplanètes au Laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux » (CNRS/Université de Bordeaux) comprenant Emeline Bolmont ; Sean Raymond et Franck Selsis ont participé activement à cette découverte.
 
 
Ils ont publié notamment un article sur le sujet : « Formation, tidal evolution and habitability of the Kepler-186 system » d’où je tire la figure comparative ci-contre.
 
Le graphe du bas représente la comparaison pour 4 systèmes avec planètes dans la zone habitable, de l’apport du flux lumineux par rapport à la Terre.
On voit que Kepler 186f reçoit en gros 25% de ce que reçoit la Terre.
 
 
 
 
 
 
 
 
Voici une vidéo expliquant le système Kepler 186 et sa découverte.
Vidéo.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Une autre vidéo distribuée par la NASA Ames Center.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
La découverte annoncée par le Keck.
 
La nouvelle annoncée par la NASA.
 
Astronomers uncover earth-like planet that could support life avec vidéo.
 
Le site de la mission Kepler.
 
Sciences et Avenir sur le sujet.
 
Une planète de taille terrestre dans la zone habitable d’une étoile naine article du Monde.
 
 
 
 
 
 
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SPACE X :THE DRAGON HAS LANDED!  (21/04/2014)
 
 
Mauvais jeu de mots, mais je n’ai pas pu résister, en effet après de nombreux retards (3) pour le lancement, la capsule Dragon montée au sommet du lanceur Falcon 9 de la société Space X a été lancée de Cape Canaveral le 18 Avril 2014 à 19:25 GMT.
 
Le moteur du premier étage est équipé de 9 moteurs fusée Merlin 1D, 50% plus puissants que les précédents Merlin 1C.
 
Cette fusée, comme nous l’avions évoqué la dernière fois, est équipée de « jambes » afin de la récupérer, tout d’abord dans l’océan et plus tard sur terre.
 
10 minutes après le lancement, la capsule s’est séparée du deuxième étage avant d’être mise en orbite. Elle déploie ses panneaux solaires ensuite comme prévu.
 
Cette capsule ne contient que des provisions et des équipements pour l’ISS. (2,2 tonnes).
 
Une des expériences amenée, est un système de production de légumes à bord de l’ISS, du genre salade, pour les astronautes.
 
Une autre va améliorer les communications en employant un système Laser de communications, le système OPALS (laser optical communications experiment).
 
Une autre belle photo du lancement.
 
 
 
Notre ami et célèbre astrophotographe Thierry Legault a encore frappé fort : il a réussi à filmer depuis Paris la capsule Dragon 25 minutes après son lancement. Voir les infos chez nos amis de UniverseToday. Ou sur son site.
 
 
 
 
L’arrimage de la capsule SpaceX-3 Dragon avec l’ISS s’effectue après une course-poursuite de deux jours, ce Dimanche de Pâques, 20 Avril 2014, au module Harmony à l’aide du bras robotisé par le commandant de l’Expédition 39, Koichi Wakata.
 
La capsule devrait rester attachée à l’ISS jusqu’au 18 Mai.
 
Photo de l’arrimage : Nasa/TV.
 
Voici une vue d’un vol antérieur où l’on voit tous les détails de la capsule. Et son arrimage.
 
 
 
Sur cette vue on voit la disposition actuelle de tous les engins accrochés à l’ISS.
 
 
 
Le premier étage est en principe récupérable, et cette fois Space X voudrait contrôler son retour grâce à des rétro fusées et la faire amerrir dans l’océan en un point choisi. Ce serait une première. Ils risquent de ne pas réussir cette fois-ci, c’est en fait une répétition.
Le principe de cet atterrissage contrôlé est de ré-allumer le premier étage afin de réduire son altitude et de la faire atterrir vers le point désiré dans l’Atlantique avant récupération par des bateaux. Le facteur important étant de stabiliser le roulis du lanceur.
Il semble que le président (CEO en anglais) Elon Musk ait annoncé à la presse le succès de cet atterrissage malgré l’état de la mer.
Si cette opération était réussie à 100% ce serait un grand pas vers la réutilisation de ce lanceur et la réduction drastique des coûts de lancement. L’étape suivante serait la récupération sur la terre ferme.
 
 
Afin de compléter cette histoire, signalons que la NASA a signé un accord avec SpaceX les autorisant à utilise le site historique de lancement des missions Apollo (notamment Apollo 11) et navette, le pas de lancement 39A à Cape Canaveral. Ce pas de tir pourra être utilisé aussi pour des lancements commerciaux de la firme. Cet accord est valable 20 ans et SpaceX supportera les coûts d’entretien.
 
Le pad 39B sera réservé à la capsule Orion et son lanceur SLS.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Les SpaceX news.
 
Photo du montage de la capsule Dragon au sommet du lanceur.
 
Galerie de photos du lancement.
 
SpaceX making Easter delivery of station supplies chez PhysOrg.
 
L’arrimage chez UniverseToday.
 
Sur le contrat avec la NASA pour utiliser le pad 39A.
 
 
 
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ONDES GRAVITATIONNELLES : LES RÉACTIONS ÉMOUVANTES DE ANDREI LINDE.  (21/04/2014)
 
Comme annoncé la dernière fois, les ondes gravitationnelles semblent bien avoir été mises en évidence au Pôle Sud avec l’expérience BICEP2, voir le dernier Astronews à ce sujet. Cette découverte confirme du même coup la période d’inflation au tout début de notre Univers, inflation dont les principaux géniteurs sont Alan Guth et Andrei Linde.
 
Le professeur Chao-Lin Kuo de Stanford, a eu l’idée de surprendre le professeur Linde chez lui et de lui demander ses impressions.
 
Voici cette courte vidéo, où l’on remarque toute l’émotion d’un des pères de l’inflation. (bien sûr en anglais)
 
Vidéo.
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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ROSETTA:.PHILAE S’EST RÉVEILLÉ AUSSI !  (21/04/2014)
 
Après l’excellent réveille de Rosetta il y a quelques semaines, c’est au tour de l’atterrisseur Philae de se réveiller.
 
Philae, le petit atterrisseur de 100 kg accroché à la sonde Rosetta, a repris contact avec la Terre ce vendredi 28 mars 2014.
Au cours du mois d’avril, tous les équipements à bord vont faire l’objet d’un véritable check-up pour vérifier qu'ils fonctionnent correctement. On en profitera pour télécharger aussi le logiciel de vol qui doit gérer la descente sur la comète et les activités après atterrissage.
Voici une illustration d’artiste de Philae posé sur le sol de la comète 67P.
 
 
 
Philae est équipé de 10 instruments scientifiques et notamment d’une caméra ; celle-ci vient d’ailleurs de prendre une photo de la sonde Rosetta (les gens à la mode disent un « selfie » !) que voici. (elle est à comparée avec la photo prise quand elle passait près de Mars et que je vous ai diffusée à l’époque).
 
La photo récente est très sombre, j’ai essayé de l’éclaircir, mais on voit quand même clairement les panneaux de Rosetta de gauche et de droite (deux images).
Crédit : ESA/Rosetta/Philae/CIVA
 
 
 
La prochaine étape, c’est la mise en orbite autour de la comète, cela commencera fin Mai pour une insertion en orbite en Août.
 
 
 
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TECTONIQUE DES PLAQUES : COMMENT A-T-ELLE COMMENCÉ ?  (21/04/2014)
 
 
Les plaques tectoniques sont mobiles les unes par rapport aux autres à la surface de la Terre.
Comment ce découpage à l’origine de la tectonique des plaques s’est-il produit ?
Dans un article publié sur le site de la revue Nature le 6 avril 2014, Yanick Ricard, chercheur CNRS au Laboratoire de géologie de Lyon : Terre, planètes et environnement (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1/ENS de Lyon) et David Bercovici de l’Université de Yale proposent le premier modèle qui explique comment la surface de la Terre s’est découpée en plaques.
Il rend ainsi compte de l’émergence de la tectonique des plaques telle que nous la connaissons aujourd’hui et révèle aussi pourquoi ce phénomène ne s’est pas produit sur Vénus, planète « jumelle » de la Terre.
 
Voici ce qu’en dit le site de l’INSU :
 
 
La lithosphère, couche mobile la plus superficielle de la Terre, est divisée en un petit nombre de plaques rigides en déplacement sur l’asthénosphère, partie du manteau terrestre située immédiatement en-dessous. Cette structuration contrôle des phénomènes géologiques comme les tremblements de Terre ou le volcanisme.
Elle influence aussi le climat de notre planète et a joué un rôle essentiel dans l’apparition de la vie. 
 
Comment ce découpage s’est-il produit ?
Les premières preuves de déformation de la lithosphère datent de 4 milliards d’années, mais l’individualisation complète des plaques et le démarrage de la tectonique sous sa forme actuelle sont sans doute advenus un milliard d’années plus tard.
C’est la durée qu’il a fallu pour que se créent et se connectent des zones de faiblesse dans la lithosphère, délimitant les plaques, d’après un modèle que viennent de proposer deux géophysiciens : Yanick Ricard du Laboratoire de géologie de Lyon (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1/ENS de Lyon) et son collègue David Bercovici (Université de Yale, Etats-Unis).
 
Ce modèle considère que la lithosphère est un milieu formé de deux types de grains, qui reflète la composition minéralogique de la péridotite, principale roche des plaques lithosphériques. Il prend en compte les forces exercées sur les roches par l’asthénosphère sous-jacente, et intègre des données expérimentales sur les propriétés des roches et leur déformation. 
 
Selon ce modèle, la lithosphère se fragilise par interaction avec la convection du manteau, c’est-à-dire les mouvements très lents des roches constituant l’asthénosphère. Les mouvements descendants de l’asthénosphère étirent les roches de la lithosphère sus-jacente. Sous l’effet de cette déformation, la taille des grains composant les minéraux des roches diminue… ce qui rend ces grains encore plus déformables. Ainsi naît une zone de fragilité. Les mouvements de convection se déplacent dans le manteau au cours du temps, créant de nouvelles zones de faiblesse. Cependant, les zones fragilisées qui ne sont plus soumises à déformation ont tendance à « cicatriser », car les minéraux grossissent lorsque la déformation cesse. 
 
D’après ce modèle, en raison de la température modérée de la Terre et de la présence de minéraux différents, qui gênent mutuellement leur croissance, la «cicatrisation » de la lithosphère prend bien plus de temps (1 milliard d’années) que sa fragilisation (10 millions d’années). Ainsi, les changements de la convection mantellique ont été assez lents pour endommager localement la lithosphère, mais assez rapides pour qu’elle ne puisse cicatriser complètement, accumulant ainsi assez de zones de faiblesse pour se découper en plaques. 
 
 
Dans ce modèle, la lithosphère terrestre accumule assez d’endommagements pour se diviser en plaques tectoniques au bout d’un temps de l’ordre du milliard d’années, ce qui est compatible avec l’histoire géologique. 
 
Les chercheurs expliquent aussi pourquoi Vénus, qui a pourtant une masse, une taille et une composition similaires à celles de la Terre, n’a jamais eu de tectonique des plaques. Suivant leur modèle, sa lithosphère, très chaude du fait d’un effet de serre extrême, cicatrise trop vite (en dix millions d’années) pour pouvoir se diviser en plaques tectoniques.
 
Illustration : Le modèle permet à la lithosphère de se diviser naturellement en plaques tectoniques rigides dont les frontières sont très déformables (dans cette figure les zones de frontières de plaques, en jaune-rouge sont 100 fois moins visqueuses que les intérieurs des plaques en bleu). Cette simulation présente une configuration très proche de celle de la plaque actuelle Pacifique
 
 
 
 
 
 
 
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HUBBLE :.UNE VUE EN COUPE DE L’UNIVERS.  (21/04/2014)
Crédit photos : NASA/ESA.
 
 
Une image d’un amas de galaxies prise par Hubble, nous donne un remarquable aperçu de ce que pourrait être une « vue en coupe » de notre Univers.
Cette image montre des objets célestes à différentes distances et états dans leur évolution, depuis des objets de notre immédiat voisinage (au sens astronomique du terme) jusqu’aux premiers temps de l’Univers.
 
L’image est due à une exposition de 14 heures à la fois en visible et IR.
On ne découvre tous les objets qu’en haute résolution en cliquant sur l’image.
 
Même si cette image paraît « plate » elle possède une remarquable profondeur de champ. Presque toutes les galaxies vues ici font partie de l’amas appelé CLASS B1608+656 situé à 5 milliards d’années lumière de nous. On peut aussi distinguer un objet plus lointain, un quasar, QSO-160913+653228, distant de 9 milliards d’années lumière.
 
 
 
Certains objets sont déformés par l’effet de lentilles gravitationnelles, on les voit surtout sur cette photo, notamment les objets appelés malicieusement Fred et Ginger par nos amis de Baltimore.
 
 
Hubble propose aussi une vidéo pour approcher cet amas.
 
Vidéo.
 
 
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POUR ALLER PLUS LOIN :
 
La nouvelle sur le site de la NASA.
 
Sur un site en français.
 
Le dossier Hubble sur ce site.
 
Les 20 ans de Hubble célébration à la Cité de l’Espace de Toulouse.
 
Je signale que la présentation que j'ai donnée sur les 20 ans en orbite de Hubble (ppt avec animations video) est disponible au téléchargement sur ma liaison ftp et s'appelle. 20 ANS HUBBLE.zip elle est dans le dossier CONFÉRENCES JPM, choisir avant l'étiquette planetastronomy.com)
Ceux qui n'ont pas les mots de passe ou qui ne s’en souviennent pas, doivent me contacter avant.
 
 
 
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LES MATHÉMATIQUES DE L'ASTRONOMIE PAR B LELARD  (21/04/2014)
 
Voici une nouvelle rubrique dans vos Astronews, suite à une demande forte, notre ami Bernard Lelard, Président de l'Association d'astronomie VEGA de Plaisir (Yvelines) se propose de nous faire découvrir la genèse des mathématiques qui ont été utiles à l'Astronomie dans cette rubrique qui comportera de nombreuses parties.
Les parties précédentes :
 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 1 Géométrisation de l'Espace . (28/02/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 2 La Mésopotamie . (13/03/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 3 Thalès . (27/03/2008) 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 4 Anaximandre et Pythagore . (19/04/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 5 Platon (1) . (10/05/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 6 Platon (2) p. (19/06/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 7 Aristote et Pythéas . (03/07/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 8 Alexandre le Grand . (09/09/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 9 Alexandrie et Aristarque . (06/11/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 10 Euclide et les géométries . (19/12/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 11 Archimède et son palimpseste . (11/01/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 12 L'idée géniale d'Ératosthène  (30/01/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 13 Coniques et orbites d'Apollonius  (22/02/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 14  360° et les étoiles d’Hipparque . (27/03/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 15 Nicomède, Poseidonios, et les derniers grands . (27/04/2009) 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 16 Les écoles, les Chinois etc . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 17 Indous, Mayas et autres . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 18 Les Romains, Ptolémée et Galilée . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 19 D'Hypatie aux maths arabes . (06/08/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 20 Les maths des étoiles à Bagdad . (22/09/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 21  Les sages d’al-ma’mun et le Ptolémée des arabes (27/10/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 22 La petit nuage d'Al Sufi et la règle de trois. (04/12/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 23 les zij des astronomes musiciens par B Lelard. (04/02/2010)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 24  Aristote au Mont Saint Michel par B Lelard. (02/04/2010)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 25 : Univ. de la Sorbonne à Oxford par B Lelard. (17/05/2010)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 26 :Oresme, Einstein du XIV ième siècle (28/08/2010)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 27 :  Peuerbach, Müller,  La Trigo et Copernic (26/10/2010)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 28 : Copernic et la ronde des planètes. (22/01/2011)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 29 : La Nova de Tycho sur la table de Kepler. (05/05/2011)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie :.Partie 30 : L’œil de Kepler. (17/08/2011)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie :.Partie 31 : 83 Prix Nobel à Cambridge. (10/10/2011)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie :.Partie 32 :.Les yeux de Galilée 1/2. (23/11/2011)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie :.Partie 33 :.E pur Si Muove Galilée suite et fin 2/2 (29/12/2011)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie :.Partie 34 « cogito ergo sum » …  Descartes:.   (06/04/2012)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie :.Partie 35 :.Les énigmes de Fermat. (29/05/2012)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie :.Partie 36 :. Les premières académies « nullus in verba »  (10/10/2012)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie :.Partie 37 :. « natura abhorret vacuum » (19/12/2012)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie :.Partie 38 :. Les touchantes de Mr Neuton. (1/2) (02/03/2013)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie :.Partie 39 :. Les touchantes de Mr Neuton. (2/2) (22/06/2013)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie.: Partie 40 : Astronomia nati a Perinaldo (15/12/2013)
 
 
 
PARTIE 41 :. LA VUE EST PLUS PROMPTE QUE L’OUÏE 
 
Ainsi proclamait déjà Empédocle d’Agrigente vers 455 avant JC lorsqu’en Sicile il observait les orages. J’observe tous les jours le même phénomène à Nice à midi pile lorsqu’une fumée blanche apparaît  sur la colline du château 3 secondes avant le coup d’un célèbre canon. Empédocle disait aussi que la lumière du Soleil traverse l’espace avant d’arriver à l’œil. Certes Empédocle était excentrique. Nietzsche disait de lui qu’il était « la figure la plus bariolée de la philosophie antique ». Il s'habillait de vêtements de pourpre avec une ceinture d'or, des souliers de bronze et une couronne delphique. Il portait des cheveux longs, se faisait suivre par des esclaves, et gardait toujours la même gravité de visage. Quiconque le rencontrait croyait croiser un roi, disait Favorinus d’Arles, élève d’Épictète. Selon la légende, alors qu’il mourut dans le Péloponnèse, se précipitera en 435 av JC dans le foyer ardent de l’Etna, laissant une sandale sur le bord du volcan en signature de suicide, à moins qu’il ne fut victime, comme Pline, d’une éruption de volcan vue de trop près.
 
 
Aristote, pour qui la lumière est une propriété des objets et non des mouvements, mit les thèses d’Empédocle sous son éteignoir. Pourtant le sage d’Agrigente dans sa poésie cosmologique chantait:
« Connais premièrement la quadruple racine
« De toutes choses : Zeus aux feux lumineux, (le feu)
« Héra mère de vie (la Terre), et puis Aidônéus (l’air),
« Nestis (Poséidon, l’eau) enfin, aux pleurs dont les mortels s'abreuvent.
Empédocle énonçait donc les 4 éléments. Aristote rectifia l’ordre de la série : « Feu, Air, Eau, Terre », séquence si juste que l’astrophysicien Morbidelli n’aurait pas renié dans son « Modèle de Nice » (à leur naissance les planètes sont liquides incandescentes, le gaz initial de la nébuleuse primordiale devient les géantes gazeuses, les astéroïdes mouillés et les comètes apportent l’eau et vint enfin les planètes telluriques par déplacement des géantes gazeuses qu’elles tirent vers l’extérieur par résonance). Hélas Aristote ajouta « l’Ether » pour combler l’Univers, éther que dézingua l’interféromètre de Michelson et Morlay en 1887, précipitant ainsi Einstein dans la relativité. L’Église, hélas jusqu’au XVII ième siècle, se rallia aveuglément  aux thèses d’Aristote amplifiées par les commentaires de Saint Thomas d’Aquin. La lumière viendra de Galilée, du pape Urbain VIII et de ses successeurs.
 
 
Monnaie Urbain VIII
 
collection B.LELARD
 
 
 
Le monde musulman retrouve, au XIème siècle, l'idée d'Empédocle avec Ibn Sînâ, (Avicenne), l'astronome persan Al Biruni, et surtout Ibn al Haytham, (Alhazen), qui dans ses différents traités d'optique, pose le problème sous sa forme moderne, en séparant  la propagation de la lumière et la vision des objets. Au XIII ième siècle John Pecham et Roger Bacon actualisent les idées du fantasque Empédocle. Bacon écrit dans ses « Perspectiva » :
« Si ergo lucis multiplicatio est in instanti et non in tempore erit instans sine tempore quia tempus non est sine motu. Sed impossibile est instans esse sine tempore sicut nec punctum sine linea »
« Si donc la propagation de la lumière se faisait instantanément et non temporellement, il y aurait instant sans temps, parce que le temps n'existe pas sans mouvement. Mais l'instant sans le temps est aussi impossible que le point sans la ligne ». Képler, tout de même, et Descartes croyaient fermes que la lumière est instantanée en diminuant d’intensité selon le carré inverse de la distance.
Galilée fut le premier à vouloir mesurer cette vitesse. Il imagina une expérience, décrite dans Discours Et Démonstrations Mathématiques Concernant Deux Sciences Nouvelles. Deux personnes postées à bonne distance l'une de l'autre se font des signaux lumineux, en masquant et démasquant des lanternes, l'un démasquant sa lanterne aussitôt qu'il aperçoit le signal de l'autre lanterne. Il imagina même d'opérer à grande distance, en utilisant des lunettes installées avec les lanternes. Galilée ne mesura  rien. Il n'en déduisit pas pour autant que la propagation était instantanée, il en déduisit que si la vitesse de la lumière avait une valeur finie, cette valeur était très grande, et la propagation quasi instantanée à notre échelle.
 
Fermat disait à Descartes, ferme dans son opinion,  que Galilée eut été mieux inspiré d'utiliser un miroir plutôt qu'un aide fermant une lanterne, supprimant ainsi le retard dû à son temps de réaction. Cette idée est aujourd’hui évidente, mais à l'époque de Galilée, la qualité des miroirs n'aurait probablement pas permis l'expérience et Galilée n'aurait probablement pas réussi à collimater correctement. Mais cette idée d'un aller et retour après réflexion fut utilisée par Mersenne pour mesurer la vitesse du son, à l'aide de son écho.
L'idée du miroir fut reprise deux siècles plus tard (avec celle de la lunette), dans la méthode de la roue dentée par Fizeau, avec un miroir tournant, par Foucault à Paris, puis par Cornu et Perrotin à l’Observatoire de Nice.
 
 
Galilée a aussi essayé, sans succès, d’utiliser déjà les mouvements des satellites de Jupiter qu’il venait de découvrir et leurs rapides durées de rotation. La tâche de Jupiter réapparaissait toutes les 9 heures. Il fut le premier à remarquer que ces mouvements pouvaient donc  être une horloge naturelle infaillible et visible par tous sur terre et surtout sur mer. Le problème de la mesure de la longitude se posait pour les marins craignant les récifs et l’apparition soudaine des côtes. Cette imprécision compliquait les traversées océaniques des Espagnols vers les Amériques. Mais Galilée n’avait pas pour ses mesures d’horloge terrestre, Huygens n’inventera le pendule oscillant qu’en 1657. Le roi d’Espagne, lassé des pertes en mer de ses galions, promit une forte somme à qui trouverait une méthode de calcul de longitude. Galilée se lança dans les relevés des éclipses de « ses » satellites, méthode qui sera reprise par Cassini, puis Roemer.
L’abbé Picard est l’un des 21 premiers académiciens français. Il est né à La Flèche le 21 juillet 1620. Professeur d’astronomie au Collège Royal (dénommé Collège de France depuis 1870), remplaçant Gassendi en 1655, il va travailler en 1667 avec l’astronome Adrien Auzout (1622, 1691), membre fondateur de l’Observatoire Royal. Il invente la lunette de visée géodésique avec laquelle il va mesurer le rayon de la Terre par la mesure de l’arc méridien sous tendu par un angle de un degré entre Paris et Sourdon (à 20 km d’Amiens). Par triangulation (imaginée par Gemma Frisius) il va trouver entre 111 et 112 km pour un degré de latitude, ce qui donne un rayon terrestre de 6.372 km (valeur actuelle : 6.371 km). Hors la quasi exactitude ce fut une première mondiale en terme de géodésie. Cette mesure est à l’origine de la nouvelle carte de France commandée par Cassini (« vous avez rétréci mon royaume «  s’exclama Louis XIV ». Deux obélisques commémorent l’événement à Juvisy et à Villejuif.
 
 
Devise du Collège : « Docet Omnia : j’enseigne tout »
 
Devise nécessaire car les premiers cours se limitaient au grec et à l’hébreu.
 
 
 
 
L’astrophysique y est enseigné par Antoine Labeyrie, les mathématiques par : Alain Connes, Jean Christophe Yoccoz, Don Zagier, Pierre-Louis Lions, Gérard Berry. AstroMath est plutôt math.
En 1671 Cassini, Auzout, Picard, Huygens et Roberval montent des programmes d’observations et de recherches, notamment le calcul de la différence de longitude entre Paris l’Observatoire et Uraniborg afin d’utiliser les relevés de Tycho Brahé. Cassini va rester à Paris pour observer les immersions de Io dans le mouvement de Jupiter d’octobre 1671 à janvier 1672 en espérant la météo favorable et les éphémérides exactes.
Picard part donc seul au Danemark avec pour mission le relèvement de l’Observatoire d’Uraniborg de Tycho Brahé sur l’île de Hven en face de Copenhague. Il va écrire un livre sur son voyage et ses mesures. Il arrive à Copenhague le 24 août 1671 et part le 6 septembre pour Hveen. Il est alors accompagné par Érasme Bartholin et d’un jeune danois, Ole Roëmer. Picard écrira : « Olaüs Roemer, que Bartholin m’a fait connaître, et qui, étant ensuite venu en France avec moi, fut nommé membre de l’Académie des Sciences, où il a donné plusieurs marques de son rare génie et de son esprit ».
Roemer est né à Aarhus le 25/09/1644. Le vrai nom de son père était Christian Pedresen qu’il changea en Roemer car il venait de l’île de Romo. Olaus, qu’on appelait Ole,  fait des études de sciences exactes à la vielle « KadedralSkole » d’Aarhus puis à l’Université de Copenhague en 1662. Il loge chez Eramus Bartholin (dont il épousera la fille à son retour de France).
 
Il devint naturellement l’assistant de Bartholin alors professeur de mathématiques et de médecine. Bartholin, qui venait de découvrir la double réfraction, va l’initier aux mathématiques en lui confiant la tâche de compiler les observations et le catalogue des étoiles de Tycho Brahé en vue de leur publication demandée par le roi Christian V. En effet celui ci venait de racheter au fils de Képler les manuscrits des mesures de Tycho Brahé devenu gloire nationale malgré son exil final à Prague.
 
 
 
 
Roemer va assister Picard lors d’éclipses qui serviront à déterminer la différence de longitude entre Hveen et Paris. Picard, malade du scorbut rentre à Copenhague, confie à Roemer le soin de finir le travail qu’il accomplit avec une grande précision.
Picard décide d’emmener Roemer avec lui à Paris à l’été 1672 et le loge au nouvel Observatoire.
 
 
 
Roemer va participer activement aux premiers travaux de l’Académie Royale des Sciences. Il participe avec Picard aux observations des satellites de Jupiter sur la parallaxe de Mars.
 
Lorsque en 1675 Cassini revisitant ses observations faites en Italie et ses tables d’observations des satellites de Jupiter il constatait des écarts significatifs qu’il attribuait dans un premier temps aux lois de Képler montrant des  excentricités plus grandes de la Terre ou Jupiter. Cassini avait aussi émis l’idée d’un « mouvement successif de la lumière ». Cette inégalité dans les observations, écrit-il,  « paroit venir de ce que la lumière emploie quelques temps à venir du satellite jusqu’à nous, et qu’elle met environ dix à onze minutes à parcourir un espace égal au demi diamètre de l’orbite terrestre ».
Roemer reprend l’idée de Cassini,  affine les observations, calcule la vitesse de la lumière et devient célèbre, avec toutefois une ambiguïté : Cassini avait trouvé le moyen avant Roemer de mettre en évidence la vitesse de la lumière. Cassini, comblé, laisse la gloire à Roemer. La question est encore ouverte : en 2008 ( !) un manuscrit de Cassini retrouvé par James Lequeux montrerait que Cassini se considérait comme à l’origine de la découverte (article publié dans « Journal of Astronomy History and Heritage », tout de même.
Le 7 décembre 1676 Roemer écrit dans le « Journal des Sçavants » :
 
 
Il s’agit là d’un des textes scientifiques les plus importants relatant une expérience de l’importance de celle de l’éclipse de Sobral pour la relativité ou celle d’Ératosthène pour le calcul du rayon de la Terre, … et tellement pédagogique.    
 
 
Sur le schéma ci contre le petit cercle du haut représente l’orbite de Io autour de Jupiter matérialisé par B, DC est l’éclipse de Io par Jupiter, le gros cercle du bas est l’orbite de la Terre autour du Soleil, les points E F G H L K sont des positions de la Terre au cours d’une année de révolution.
Le Journal des Savants (quel joli nom, aujourd’hui impensable)  publie en fait une note de 4 pages (dont les 3 ci dessus) sur les occultations de Io pendant 8 ans (reprenant donc des mesures de Cassini)  avec pour but premier : « de décider par quelque expérience, si l’action de la lumière se porte dans un instant à quelque distance que ce soit ou si elle demande du temps ». Il s’agissait d’abord de répondre aux philosophes sur le caractère instantané  ou non de la propagation de la lumière.  Il ne s’agissait donc pas de publier une valeur de la vitesse de la lumière.  Par contre toutes les données nécessaires au calcul se trouvent dans la note. Ainsi  le diamètre de la Terre : 3.000 lieues (calculé par Picard en 1671 en mesurant le degré terrestre à Paris, durée d’une révolution de Io : 42,5 H, variation de la distance Terre-Jupiter dans le temps d’une révolution de Io : 210 diamètres terrestres, écart de temps entre immersion et émersion, la Terre étant en point opposés H et E : 22 minutes. Soit 11 minutes pour franchir une UA, inconnue à l’époque (la parallaxe du Soleil sera mesurée lors du transit de Vénus de 1761),
 
 
 
 
Roemer écrit : « & ce à raison de 22 pour tout l’intervalle HE, qui est le double de celuy qu’il y a d’icy au Soleil» et poursuit : « La nécessité de cette nouvelle équation du retardement de la lumière est établie par toutes les observations qui ont été faites à l’Académie Royale & à l’Observatoire depuis 8 ans, & nouvellement elle a été confirmée par l’émersion du premier satellite observée à Paris le 9 novembre dernier à 5 h 35 min 45 s du soir, 10 minutes plus tard qu’on ne l’eut deû attendre, en la déduisant de celles qui avoient été observées au mois d’août lorsque la Terre estoit beaucoup plus proche de Jupiter. »
 
 
Relevé de mesures de Roemer : les apparitions de Io sont sur les colonnes de droite
 
 
 
Plus tard Roemer écrira dans son livre « Adversaria » que la lumière met une minute pour traverser 1.091 diamètres terrestres. Il indique aussi que le grand cercle de la Terre est de 57.060 toises (6.372 km) mesurées par Picard en 1671, la distance Terre-Soleil étant calculée par parallaxe à 13.787 rayons terrestres. Sur ces bases la vitesse serait calculée à 139.437 km/s, ce qui est exceptionnel pour l’époque car cela donne une idée du phénomène.
 
 
Plaque commémorative située à droite de l’entrée principale de l’Observatoire de Paris et Tour Rundetarn à Copenhague.
 
 
 
 
 
 
 
Comme lors d’une découverte fondamentale (Cf la découverte en 1995 de Mayor et Queloz de la première exoplanète qui déclencha soudain une série continue de découvertes et de lancement de satellites), l’article de Roemer va aussi déclencher une course de recherches pour approcher la vraie valeur. Ainsi Roemer lui même prédira l’arrivée de l’émersion de Io en septembre 1667 avec un retard de 11minutes, puis 7, en utilisant les tables de Cassini faisant office d’éphémérides. Cassini et Newton s’essayeront à ces prédictions qui devinrent des expériences à la mode. Delambre se basant sur  un millier d’éclipses de Io sur 140 ans arrive à 8,13 mn (vraie valeur : 8,19 mn).
En 1681 Roemer rentre au Danemark et se marie avec la fille de Bartholin. Il devient professeur d’astronomie à l’Université de Copenhague et poursuit ses observations à la Tour Rundetarn. Ses papiers ont brûlé lors du Grand Feu de Copenhague en 1728 et son assistant, Peder Horrebow, retranscrira de mémoire ses principales. En 1683, en tant que Mathématicien royal, Roemer fixera un nouveau système de mesures pour le Danemark (premier système national unifié) et introduit aussi le calendrier grégorien. En 1708 Roemer se casse la jambe, immobilisée dans de la glace. Fahrenheit lui rend visite et à partir d’une idée de Roemer dès 1701, déduite des recherches de Galilée dont ses essais de thermomètres et de baromètre se réduisaient à 2 points significatifs (gel et bouillonnement d’un liquide supportant une pression (alcool)), imagine une méthode et un instrument qui seront appliqués encore de nos jours dans de nombreux pays anglo saxons. Celsius ne verra le jour qu’en 1701.
Roemer sera aussi Chef de la Police de Copenhague, essayant de contrôler les marginaux du port il fait installer le premier éclairage public et conçoit un plan urbain avec des rues à angle droit permettant des interventions rapides des pompiers, corps qu’il vient de créer. Il agrémente la ville de rues pavées et de jardins publics, préfiguration de la Copenhague moderne. Il meurt en 1710 à l’âge de 65 ans.
 
Roemer en billet de banque avec son observatoire, la Tour Rundtarn
 
 
La première mesure de la lumière indépendamment d’une autre mesure (éclipses) sera faite par Fizeau en 1829 entre Suresnes et Montmartre avec un banc de roue dentée. Il trouvera 315.000 km/s. La mesure sera affinée par Gustave Froment avec un dispositif semblable à 720 roues dentées. En 1862 Léon Foucault avec un banc à miroir tournant trouve 298.000 km/s. Alfred Cornu en 1870, avec aussi un montage à roues dentées entre l’École Polytechnique et le Mont Valérien puis entre l’Observatoire et la tour de Montlhéry, trouve 300.400 km/s.
Suivront Michelson (1878, 300.140 km/s), Newcomb (1882, 299.853 km/s), Henri Perrotin, nouveau directeur de l’Observatoire de Nice (1898 et 1902 avec l’appareil de Cornu : 299.880 km/s sur des distances de 12 et 46 km), Michelson en 1926 sur 35 km entre le Mont Wilson et Pasadena trouve 299.796 +-4 km/s avec l’intervalle de précision actuel. En 1930 Michelson fait construire à Pasadena un tube d’acier de 1 mile de long mais meurt entre temps.
Après la Seconde Guerre Mondiale la course à la lumière repart avec de nouveau outils : 1947 Essen avec un guide d’onde trouve 299.792,4 +- 3 km/s, 1949 Aslakson avec un radar affine à 299.792,4 +- 2,4 km/s. Tout se joue avec l’intervalle de confiance : Froome en 1958 avec un radio interféromètre à ondes millimétriques affine encore : 299.792,4574+-0,0011 km/s.
1972 voit l’arrivée du laser avec Kenneth Evenson utilisant un laser hélium-néon stabilisé. Le résultat est 299.792,4574+-0,0011 km/s. La 15 ième Conférence Générale des Poids et Mesures prend acte de 299.792.458 m/s pour une corrélation avec d’autres unités de mesure en vue d’une redéfinition du mètre étalon et/ou de la seconde.
En 1978 Woods, Shotton et Rowley avec un dispositif du même type que celui d’Evenson avec un meilleur environnement expérimental trouvent : 299.792,45898+-0,0002 km/s, donc avec une précision supérieure à celle du mètre étalon alors en vigueur. En 1983 la 17 ième Conférence générale des poids et mesure fixe la définition du mètre :
le mètre est la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée de 1/299.792,456 s.
Ainsi cette splendide découverte va permettre aux astronomes de voir dans le passé et en photographiant le ciel d’obtenir les images de l’histoire de l’Univers en tranches d’époques au point de voir des galaxies qui n’existent plus et des toutes premières briller dans l’infra rouge.
 
Bernard LELARD
La version imprimable peut m’être demandée à              bernard.lelard@gmail.com
 
 
 
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MÉTÉORITE : AU DESSUS DE L’ALMA !  (21/04/2014)
Crédit photo : ESO/Christoph Malin.
 
 
Un beau spectacle a eu lieu récemment sur le plateau de Chajnantor au Chili à 5000m d’altitude, sur le site des radiotélescopes de l’ALMA : une météorite s’est désintégrée dans l’atmosphère juste au dessus du site, lorsque des photographes spécialisés parcouraient le site.
 
 
On voit une partie des 66 antennes et le météore trouant l’air avec ses couleurs rose-dorée puis vert émeraude .
On remarque aussi l’étoile très brillante au centre de l’image : Spica et à sa gauche la planète Mars.
 
 
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CASSINI SATURNE :.IL Y A VRAIMENT UN OCÉAN CACHÉ.  (21/04/2014)
(images : NASA/JPL/Caltech)
 
On croit, depuis la mission Cassini en orbite autour de Saturne depuis 2004, que la lune Encelade possèderait un océan d’eau liquide en son intérieur.
 
Le démontrer est devenu la priorité principale de la mission.
 
On sait que cette lune de 500km de diamètre dégaze des geysers de glace et de vapeur d’eau depuis son pôle Sud, aux endroits appelés « griffures de tigre ».
 
 
L’étude de ces jets a montré qu’ils étaient relativement plus chauds que les régions aux alentours et salés, ce qui est un argument fort pour la présence de liquide sous la surface.
 
Illustration : cet océan situé uniquement vers le Pôle Sud.
 
 
 
Les scientifiques ont aussi été capables d’analyser l’intérieur d’Encelade à l’aide de signaux radio, en passant très près de cette lune. La sonde a été légèrement déviée par sa gravité, déviations minimes détectées par les signaux radio reçus depuis la Terre. Ils donnent une indication sur la variation de gravité le long de l’orbite de Cassini due à Encelade et donne une indication sur la distribution des masses à l’intérieur de cette lune.
 
On a mesuré une anomalie de masse négative à la surface du Pôle Sud et une positive quelques 30à 40km sous la surface.
En analysant la trajectoire de Cassini et en tenant compte de la topographie de cette lune (toutes les photos prises par la sonde), les scientifiques ont pu avoir une meilleure idée de la structure de la lune glacée. Résultats qu’ils ont publié dans le magazine Science.
 
D’après cet article, les perturbations du mouvement de la sonde ne peuvent être expliquées que par la présence (asymétrique) d’un océan d’eau liquide sous le Pôle Sud vers les 30 à 40km sous la surface. On pense que cet océan s’étendrait jusqu’à 50° latitude S.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
L’article de l’ESA sur le sujet.
 
L’article de la NASA.
 
Deep Ocean Detected Inside Saturn's Moon
 
Article du magazine Le Point.
 
 
 
Comme d'habitude, vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les animations et vidéos : http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/videos/videos.cfm?categoryID=17
Pour vous y retrouver dans la numération et l'ordre des anneaux.
 
Les prochains survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites de Cassini par The Planetary Society; très bon!
 
Voir liste des principaux satellites.
 
Sur ce site les dernières nouvelles de la mission Cassini.
 
 
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MARS EXPRESS :.LA BEAUTÉ DANS LE CHAOS !  (21/04/2014)
Crédits: ESA/DLR/FU Berlin (G. Neukum)
 
Le 7 Décembre 2013 (et oui, il y a toujours au moins un an entre les photos prises et celles diffusées, c’est la règle chez MEX) la caméra HRSC de la sonde a photographié la partie centrale de Osuga Valles, vallée longue de 164km, située 170km au Sud de Eos Chaos dans la région orientale de Valles Marineris.
 
La partie centrale de Osuga Valles, 20km de large par endroit, elle est profonde de 900m.
Des inondations catastrophiques ont créé cette vallée très érodée.
On remarque parfaitement le chemin emprunté par l’eau qui a coulé (vers le coin inférieur droit du cliché). On remarquera parmi les cratères, un, presque invisible.
La même image mais en version topographique.
Le rouge et le blanc sont les terrains les plus élevés ; bleu et violet les plus profonds.
 
 
 
 
Cette vallée est une vallée de débâcle provenant de la région Eos Chaos. Des « îles » ont été créées par le courant.
 
 
 
 
On peut voir une perspective de cet ensemble, la caméra HRSC permettant les vues 3D.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
 
Le dossier Mars Express sur ce site.
 
Les archives images chez nos amis de la HRSC.
 
 
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LES MAGAZINES CONSEILLÉS.:.POUR LA SCIENCE SPÉCIAL COSMOS.  (21/04/2014)
 
 
Numéro spacial Avril-Juin 2014.
 
Les mystères du cosmos   du Big Bang aux trous noirs
 
 
Matière noire, énergie sombre, gravitation quantique, horizon des trous noirs, expansion, inflation... les cosmologistes en apprennent tous les jours davantage sur ces mystères de l’Univers. Mais les défis restants sont immenses : ils requièrent rien de moins qu’une nouvelle physique !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
SOMMAIRE  assez exceptionnel :
 
FONDAMENTAL
Les idées "noires" de la cosmologie   Marc LACHIÈZE-REY
 
Les super supernovae  Avishay GAL-YAM
Certaines étoiles extrêmement massives finissent leur vie dans des explosions parmi les plus puissantes de l'Univers, déclenchées en partie par la production d'antimatière dans leur cœur.
 
Les étoiles à neutrons : des sondes cosmiques Jérôme Novak et Micaela Oertel
Nées de supernovae, les étoiles à neutrons défient les physiciens par leurs étranges propriétés et leur composition. Certaines contiendraient un cœur en matière noire.
 
Les bienfaits des trous noirs      Caleb SCHARF
Le monstre supermassif qui engloutit de la matière au centre de la Voie lactée a peut-être joué un rôle clef dans l'apparition de conditions propices à la vie dans notre région de la Galaxie.
 
La matière noire, l'énergie des premières étoiles ?   Katherine FREESE, Paolo GONDOLO, Pierre SALATI
Les premières étoiles de l'Univers, gigantesques et très lumineuses, puisaient peut-être leur énergie dans l'annihilation de particules de matière noire.
 
Le côté obscur de la Voie Lactée     Leo BLITZ
 
La trace de l'invisible    Alain Riazuelo
Peut-on être convaincu de l'existence de quelque chose d'invisible ? Oui, c'est le cas des astronomes avec la matière noire. Cette étrange substance est constituée de particules qui n'ont jamais été détectées en laboratoire et qui, pourtant, représentent une masse bien supérieure à celle des atomes de l'Univers observable.
 
Écouter le Big Bang   Ross Andersen
Les scientifiques se préparent à détecter de façon directe les premières ondes gravitationnelles depuis la Terre. Et déjà, on met au point de nouveaux dispositifs qui révéleront l'intérieur invisible des trous noirs et les premiers moments de l'Univers.
 
Planck, géomètre de l'Univers primordial     Alain Riazuelo
Les données du télescope spatial Planck sur le fond diffus cosmologique, le rayonnement le plus ancien de l'Univers, confirment les hypothèses principales du modèle du Big Bang avec une précision notablement supérieure à celle des expériences précédentes.
 
L'écho du Big Bang     Alain Riazuelo
L'équipe de l'expérience américaine BICEP2 a annoncé avoir détecté pour la première fois la trace d'ondes gravitationnelles primordiales produites pendant le Big Bang, mettant un terme à une quête longue de 30 ans.
 
L'inflation cosmique en débat   Paul STEINHARDT
Selon la théorie de l'inflation, proposée il y a 30 ans, l'Univers aurait connu une brève phase d'expansion vertigineuse juste après le Big Bang. De plus en plus étayée, notamment par les observations d'ondes gravitationnelles, cette théorie qui est au cœur de la cosmologie moderne souffre néanmoins de sérieuses difficultés.
 
Le multivers existe-t-il ?    George ELLIS
L'hypothèse du multivers stipule que de nombreux univers parallèles se développeraient en marge du notre selon des modalités radicalement différentes L'idée est séduisante, mais excessivement spéculative.
 
Big Bang et gravitation quantique   Aurélien Barrau et Julien Grain
L'Univers est-il né avec le Big Bang ? Pas nécessairement. À en croire la théorie de la gravitation à boucles, qui réconcilie la relativité d'Einstein et la physique quantique, on doit lui substituer un Big Bounce, un « grand rebond » qui s'intercale entre une phase de contraction et celle d'expansion observée aujourd'hui.
 
La topologie cosmique    Jean-Pierre Luminet
Quelle est la forme de l'Univers ? Pour répondre, on doit s'intéresser à sa géométrie et à sa topologie. On élabore alors des modèles que l'on confronte à des observations, en scrutant notamment le rayonnement fossile du fond diffus cosmologique à la recherche de répétitions d'images dans diverses directions.
 
La singularité voilée    Jean-Michel Alimi et Jérôme Perez
La relativité générale prédit l'existence de points de densité infinie où les lois de la physique s'effondrent : les singularités. Certaines sont tapies au cœur des trous noirs et nous ne pouvons les observer. Qu'en est-il de la singularité initiale, le Big Bang ? Elle est, elle aussi, isolée, car la relativité générale masque cet étrange événement en introduisant le chaos à l'origine de l'Univers.
 
La gravité est-elle illusion ?   Juan MALDACENA
Selon certaines théories, la force de gravitation naîtrait, dans notre monde tridimensionnel, des interactions de particules dans un espace bidimensionnel et dépourvu de gravité.
 
À l'horizon des trous noirs  Alain Riazuelo
Qu'advient-il de la matière lorsqu'elle est engloutie par un trou noir ? Pour les astrophysiciens, cette question n'a que peu d'importance, mais elle hante le monde de la physique théorique depuis des décennies. Le débat vient peut-être de rebondir !
 
 
Pour feuilleter cet exemplaire.
 
 
9,95€ bien investis !
 
 
 
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LES MAGAZINES CONSEILLÉS :.SCIENCES ET AVENIR AVRIL 2014 SUR LE BB NOTAMMENT! (21/04/2014)
 
 
 
La preuve du Big Bang : le dossier de une de Sciences et Avenir
 
Un numéro indispensable pour tout comprendre sur les ondes gravitationnelles. Édito en vidéo de Dominique Leglu, directrice de la rédaction.
C'était un Graal de la physique qui se dérobait depuis plusieurs décennies. Et les astronomes viennent de mettre la main dessus : des "ondes gravitationnelles" qui se sont formées une fraction de seconde après le Big Bang.
 
Ces ondes, formées une fraction de seconde après cet évènement cataclysmique survenu il y a presque 14 milliards d'années, et à l'origine de toute la matière de l'Univers, sont une découverte historique qui confirme à la fois la relativité générale et la phase d'Inflation de l'Univers, pilier du Big Bang.
 
 
 
 
Pour être incollable sur le sujet, vous pouvez vous procurer dès à présent le numéro d'avril 2014 de Sciences et Avenir (n°806), disponible à la vente.
 
4,30€ bien investis aussi.
 
 
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Bonne Lecture à tous.
 
 
 
C'est tout pour aujourd'hui!!
 
Bon ciel à tous!
 
JEAN PIERRE MARTIN
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